Après la fin de l’Ère de la Renaissance du Dieu Roi, les temples élémentaires qui existaient jadis disparurent, emportant avec eux les Faes élémentaires et les Éléments Éternels que les Esprits Élémentaires devaient garder précieusement jusqu’ici. Curieusement, les mondes qui tenaient enfermés les huit Ætheri vénérés des Lyrienns se fissurèrent, faisant recouvrer la liberté à ces derniers, pour le meilleur et pour le pire. Lorsque Aeden se disloqua, onze îles en découlèrent. L’une d’elle fut dévolue aux Lyrienns de l'Eau où le culte de Lyë s’installa progressivement. Longtemps resté sans visage, le culte du Dieu évolua au début de l’Ère de la Conciliation au fur et à mesure que se construisait une véritable histoire concernant les huit Dieux. L’histoire en elle-même n’est qu’une légende mêlant à la fois une logique propre au peuple et un illogisme concernant les autres croyances. Le plus difficile pour les Lyrienns reste, en effet, de concilier les différents Ætheri entre eux, en dehors des huit qui sont réputés avoir mille et un domaines dans les esprits alors qu’ils n’en possèdent qu’un : celui de leur seul élément.

Lyë, malgré les apparences de son illustration la plus fréquente, est considérée comme une Déesse et non comme un Dieu. Fille d’Ajrov et d’un Æther inconnu, elle est la Divinité de l’élément Eau et engendra Natyrië. Considérée parfois comme la Déesse qui donne la vie au même titre que sa mère, elle représente les émotions. Se laissant guider par ses instincts et ses sensations, Lyë n’a rien de rationnel si ce n’est d’agir d’après son propre ressenti ; une façon de faire qui vaut d’ailleurs l’agir réfléchi. À l’écoute de ses propres besoins et de ceux des autres, elle est décrite comme reliée à chaque être vivant par un lien mystique et invisible. Æther bénéfique, elle est priée par les rêveurs et les idéalistes, par ceux qui ressentent le monde et sont touchés par la grâce. Ses représentations sont souvent décriées comme inexactes et, à dire vrai, on l’a dit faite de la même matière que les rêves, généralement insaisissable pour qui s’éveillerait, non modelable par des matières réelles. Lyë fait preuve d’empathie et d’écoute envers autrui. En son for intérieur, elle n’aspire qu’à la paix et n’a aucune ambition démesurée. Certaines légendes racontent néanmoins qu’elle serait trop sensible pour son propre bien et qu’elle se cacherait parfois sous de l’apathie ou revêtirait un autre visage afin que ses peurs et ses démons ne puissent venir la hanter, afin de paraître plus forte et résistante, afin, enfin, de répondre aux attentes du Destin et du Temps. Lyë a besoin de liberté et de mouvement. Lorsqu’elle n’est point maîtresse d’elle-même, elle devient dangereuse et incontrôlable. Lyë est en guerre avec Shaana et a des relations tendues avec Akull et Hekur. Les autres Ætheri sont ses alliés.

Le culte de Lyë se fait par l'intermédiaire de l'eau peu importe la forme et la manière.