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 [XXIII] - Botanique et thermodynamique des fluides | Lhyæ & Adam

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Jil
~ Lyrienn ~ Niveau 40 000 ~

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◈ Parchemins usagés : 497
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◈ Activité : Prof de Botanique, Puff-Puff Gueurle (Équipe C), Patronne de la Tendre Miche
Jil
Mer 05 Déc 2018, 23:22


Catégorie de quête : XXIII. Métier
Partenaire(s) : Lhyæ & Adam
Intrigue/Objectif : Jil cherche à obtenir le poste de professeure de Botanique à temps partiel à Bapshel.

D’un pas guilleret, la désormais renommée rousse de la Rue de la Courge remontait l’allée pavée jusqu’à sa modeste demeure, qui faisait de part son maigre jardin, honneur au nom du faubourg. On y trouvait toutes sortes de cucurbitacées allant de l’Ebisu au Yukigeshou, en passant par le Tesukabuto et la subtile – mais bien-nommée – « Grosse courge de Bouton d’Or », dont les habitants comblaient en savoir agricole ce qu’ils ne possédaient pas en lyrisme. Elle s’adonnait, depuis quelques dizaines d’années déjà, à de nombreuses expérimentations, parfois aux dépends des jeunes pousses qu’elle se procurait sans cesse çà et là. Sans qu’elle n’y prête vraiment attention, elle avait acquis un certain savoir-faire, et c’est à présent à travers toute la maison que l’on pouvait trouver toutes sortes de plantes en pots, de grimpantes accrochées aux volets et aux murs, à tel point qu’il y avait bien longtemps que les volets de la cuisine n’avaient pas été fermés. Elle faisait pousser dans un coin de son potager quelques herbes qu’elle revendait aux jeunes du coin, qui apparemment ne savaient pas cuisiner sans assaisonner, tant la demande était forte. Elle avait, sur conseil des herboristes locaux, surement pris de pitié en la voyant racheter sans cesse des plants de la même racine, acheté tout une série de livres traitant de botanique, et au fil des années, sa collection s’était agrandie jusqu’à presque rivaliser avec certaines des étagères de la Grande Bibliothèque.

Les bras chargés, elle poussa la porte du bout du pied, et entra avant d’affaler ses affaires d’institutrice sur la table déjà débordée de parchemins en tout genre, de dessins de bambins, et de boutures abandonnées. Elle enseignait aux jeunes enfants des Quartiers du Centre, et si ça n’était pas le métier le plus lucratif qu’on puisse pratiquer à Avalon, elle aimait son travail, et il avait le mérite de lui permettre de vivre sa passion comme elle l’entendait. Aussi lorsqu’elle avait vu l’annonce clamant que Basphel recherchait un professeur de Botanique à temps partiel, il lui avait semblé naturel et amusant de postuler. Elle sifflotait gaiement et s’attacha les cheveux à la va-vite, avant de décrocher le tablier qui pendait au mur, et de le passer d’un coup de main expérimenté. Elle appela Thor, mais il n’était pas encore rentré. Le soleil couchant filtrait encore par les carreaux de la salle à manger, jetant un dernier rai de lumière sur la chaise qui supportait le sac de voyage qu’elle avait préparé pour son départ pour la cité école. Jil passa en coup de vent devant le miroir, constatant avec effroi les multiples traces de peinture bleue qui lacéraient son visage et ses tempes, et grésilla un instant pour réapparaitre dans la salle de bain, où elle s’aspergea énergiquement de l’eau glaciale qui emplissait le bac qui s’y trouvait. La Lyrienne jeta un œil par la fenêtre, et décida qu’elle avait le temps pour une toilette plus approfondie ; elle plongea la main dans l’eau et ses vêtements tombèrent au sol tandis que son corps entier se muait en un courant électrique qui circula un moment dans la bassine en fer, bondissant de paroi en paroi, traversant le liquide conducteur avec aisance. Aussi vite sortie qu’entrée, elle se dandinait l’instant d’après, entièrement nue, fouillant à la recherche de quoi se vêtir. Un sifflet appréciateur retentit de l’autre côté de la rue, au travers des carreaux qui donnaient directement sur la pièce à vivre où elle s’agitait, le derrière à l’air. Avec toute la sincérité du monde, elle se retourna, chercha du regard et agita la main à l’intention de celui la saluait, un grand sourire plaqué sur le visage. Vraiment, quel voisinage sympathique.

Quelques heures plus tard, après avoir confié à Thor les clefs de l’appartement et trouvé une tenue plus appropriée pour le voyage, elle balançait ses jambes à l’arrière d’une charrette de transport à destination de Basphel, étendue dans le foin. Un ou deux jours de voyage tout au plus avant d’arriver aux services de transport qui montaient jusqu’aux Îles Suspendues ; et elle irait se présenter à la rectrice de l’établissement, Avril d’Ovipa. Elle avait hâte et ressentait probablement une forme d’appréhension qui se traduisait chez Jil par une propension encore plus accentuée au dialogue, pour le plus grand malheur du conducteur de la charrette, qui venait de signer pour de très longues heures d’un monologue acharné sur les bienfaits des étirements avant et après la vaisselle, ainsi que de la bonne utilisation de la fourchette dans le contexte d’une soupe un peu trop grumeleuse. Elle était intarissable, et il suffisait qu’il lâche le moindre mot pour qu’elle enchaîne ainsi sans fin. Lorsque le soleil fut finalement bel et bien couché, et que le ciel, piqueté d’étoiles, fut tout à fait noir d’encre, elle continuait de discuter de tout et de rien, mais d’un ton plus posé, presque en murmurant, comme si elle craignait de réveiller les petites créatures qui lorgnaient d’un air intéressé sur cet étrange convoi, son conducteur aux yeux cernés et à l’air fatigué, et sa passagère fébrile. Du bout des doigts, elle jouait avec de petits arcs électriques, qui produisaient de temps à autre un craquement sonore et faisait sursauter les chevaux et leur propriétaire. Ce n’était pas l’envie qui manquait, mais il ne pouvait pas jeter un client comme ça, et c’était elle qui fournissait sa femme en crèmes et herbes physiologiques, elle ne lui pardonnerait probablement jamais si la botaniste venait à disparaitre, et il ne doutait pas qu’il en serait ainsi s’il l’abandonnait ici. Il prit son mal en patience, et discrètement, se bourra les oreilles avec de la mie de pain, soupirant d’aisance en ne percevant plus qu’un bourdonnement de fond. La Lyrienne ne s’en rendit jamais compte, et expliqua à plusieurs reprises comment il était facile à l’heure actuelle de se repérer aux étoiles, tant les cartes étaient de plus en plus détaillées.

Lorsqu’elle posa enfin le pied sur les premières marches qui menaient à Basphel, elle inspira profondément l’air pur et glacé qui régnait à cette altitude. C’était le petit matin du troisième jour, et les élèves n’étaient pas encore levés ; on ne voyait dans les rues qu’un homme âgé en train de balayer les feuilles, et les quelques commerçants du port qui ouvraient leurs échoppes. Jil, bien campée dans son pantalon de toile ajusté et ses bottes de fourrure, observait avec ce qui pouvait s’apparenter chez elle à de la déférence la majestueuse école, immense bâtiment qui semblait jaillir des montagnes alentour. Elle s’y dirigea d’un pas décidé, sans avoir la moindre idée d’où trouver la directrice. Ça ne devait pas être si compliqué de trouver un bureau, si ?

Deux heures s’étaient écoulées depuis qu’elle avait franchi le seuil de l’école, et par deux fois déjà, une élégante sonnerie avait retenti, suivi de larges mouvements d’élèves qui n’avaient pas vraiment contribué à l’aider à trouver son chemin. Elle ne désespérait pas pour autant, profitant de sa présence pour visiter avec attention les couloirs peuplés de tapisseries et de sculptures. Du bureau d’Avril d’Ovipa, en revanche, toujours aucune trace. Après un nouveau virage au cœur de l’établissement, elle avisa au loin un autre adulte, lâcha une exclamation satisfaite, et pressa le pas pour aller demander son chemin.

— « Bonjour ! Je cherche – depuis un moment déjà, en plus – le bureau – enfin, si c’est un bureau, peut-être qu’elle préfère travailler dans un salon, de ce que j’en sais c’est souvent pareil, c’est plus une question de confort j’imagine, encore qu’une chaise soit surement plus avenante qu’un sofa s’il s’agit d’y rester plusieurs heures ; Attention, pas que j’insinue qu’elle passe tout son temps assise ! Je n’en sais rien, en fait, est-ce que c’est ce que vous faites, vous les professeurs quand vous – vous êtes bien professeur au fait, oui ? Mon dieu que ça serait gênant si vous ne l’étiez pas, ha ha ! Vous l’êtes, n’est-ce pas ? En tout cas, vous en avez l’allure, c’est surement le veston qui fait ça, ça donne un air distingué, je trouve ; vous ne trouvez pas ? Alors qu’à l’inverse, dans la petite enfance – je suis institutrice, voyez-vous – on a souvent tendance à porter des choses qui craignent un peu moins : la peinture, ça tâche. Mais je m’égare, en tout cas, très joli veston ! C’est de la laine ? Du Wëltpuff, non ? J’ai un cousin éloigné qui tonds des Wëltpuffs. Enfin, je crois que c’est un cousin. Ou était ? Ça va faire huit cents ans maintenant, je ne sais pas ce qu’il est devenu. En tout cas, il y a encore des Wëltpuffs, il doit encore avoir du travail ! », dit-elle, éclatant d’un rire mutin, avant de reprendre : « Parfois, je me demande si ça me plairait, mais je ne peux m’empêcher de me dire qu’il n’y aurait personne pour s’occuper ni des enfants, ni de mon jardin ou de mon chien, si je n’étais pas là, alors je préfère rester pour eux. Mais venir ici c’est un peu exceptionnel, c’est aussi une occasion de faire quelque chose de nouveau, de rencontrer des élèves un peu plus âgés aussi. Pas que je n’aime pas les plus jeunes, mais c’est probablement aussi sympathique de pouvoir avoir une conversation un peu plus… Développée ? Je ne sais pas. De quoi parlait-on ? Vous vouliez me demander quelque chose ? »

1566 mots.


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Adam Pendragon
~ Déchu ~ Niveau V ~

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Adam Pendragon
Dim 16 Déc 2018, 22:59

    Je lisais pour la énième fois ce roman où une garce sans foi ni loi trompait son monde au bras d’un homme riche et influent qu’elle manipulait dans l’ombre. Il faisait partie du corpus que nous étudions, mes élèves et moi-même. J’avais beau lire et relire l’ouvrage, je lui trouvais toujours quelque chose de différent. Mon attention était portée sur un point précis, puis un autre, et je m’interrogeais sur cette étrange relation. Le thème des séances qui nous occuperaient pendant quelques lunes était « Conséquences et inconséquences des relations entre hommes et femmes ». Comme j’étais professeur de littérature, je concentrais mon office sur les livres. Cela dit, en classe, nous avions souvent des débats passionnants, emprunts de sujets d’actualité. Certains étudiants citaient des rois et des reines, avançant que la relation d’untel avec untelle était plutôt bien illustrée dans une pièce de théâtre ou un roman.

    Malgré mon âge avancé, je ne connaissais pratiquement rien à l’amour. J’honorais mes partenaires avec dévotion. J’aimais ça, les sentir frémir entre mes doigts. Pourtant, je n’avais aimé qu’une fois et cette fois là avait changé ma vie. Encore aujourd’hui, je ne connaissais ni le nom ni le prénom de celle qui m’avait poussé, d’un regard, à me surpasser. Longtemps, j’avais voulu être digne d’elle et avais nourri l’espoir fou de la revoir. Cet espoir c’était, depuis longtemps, envolé, mais cette inconnue avait apporté bien plus à ma vie qu’elle ne devait le savoir. Peut-être ne m’avait-elle-même jamais remarqué ? Pourtant, si j’étais ici, à disserter sur les conséquences et inconséquences des relations entre hommes et femmes, c’était grâce à elle. J’étais donc bien placé pour savoir à quel point l’amour pouvait changer une vie. Le sexe ne faisait que la rendre meilleur. La différence était fondamentale.

    Si ma journée avait commencé gentiment, suivant le roulement de son train-train quotidien, quelque chose allait bien vite changer. Un nombre incalculable de professeurs à Basphel était sérieux comme une porte de prison. J’avais sympathisé avec certains d’entre eux mais la plupart s’arrêtaient aux politesses en ce qui me concernait. Et puis il y avait Lhyæræ et Louise, qui ne faisaient que me pousser aux vices. Nos relations auraient été un bel exemple pour mes cours. Je me demandais qui était le plus pervers, entre nous trois. Il me semblait, auparavant, avoir placé la barre haute grâce à mon péché mais j’avais vite compris que nous jouions dans la même catégorie. Nous avions fini par devenir amis, et plus si affinité.

    Après quelques heures de lecture, j’avais fini par fermer mon livre et par me diriger tranquillement vers la bibliothèque. C’est alors qu’une femme m’interpela. Je m’arrêtais toujours lorsque de telles occasions se présentaient. Machinalement, j’analysai ses tours de poitrine, de taille et de hanche. Mon regard remonta sur son visage et ses cheveux. Il y avait sans doute quelque chose à envisager. Inconsciemment, j’associais toujours les femmes à des positions sexuelles. C’était un art. Tout dépendait de leur hauteur, de la mienne, de leur poids, du mien. Tout n’était pas envisageable avec tout le monde. Parfois, il fallait quelques accessoires.

    Alors que je réfléchissais au meilleur moyen de la faire mienne, elle avait commencé à parler. Je m’attendais à ce qu’elle s’arrête au bout de quelques secondes, fixant ses lèvres avec intérêt, mais elle continua, encore, et encore, et encore. Jamais je n’avais vu une femme aussi bavarde, si bien que mes pensées tournèrent en boucle sur la méthode la plus appropriée pour la faire taire. Il y avait des choses qu’il n’aurait pas été convenable d’entreprendre dans un couloir, en pleine journée, devant tout le monde. J’hésitais, n’écoutant que d’une oreille le fond de ses paroles. Si seulement elle utilisait son énergie à autre chose… Cette femme était tout de même délirante, je devais le lui reconnaître.

    Adam : « Inutile de demander. »

    J’avais répondu tout de suite après sa question. Pourtant, j’avais le pressentiment qu’elle allait se remettre à parler. Je devais l’en empêcher. D’un geste un peu brusque, je la tirai à moi, posant mes lèvres sur les siennes sans aucune pudeur. Généralement, ça suffisait à calmer les esprits. Je risquais de me prendre une baffe mais j’en avais tellement pris que mes joues avaient développé une résistance spécifique.

    Adam : « Vous êtes plus calme ou je recommence en y mettant la langue ? »

    Ma réputation allait encore en prendre un coup. Je savais que les rumeurs les plus folles se dégageraient de cet échange.  

    747 mots  



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Jil
Lun 18 Fév 2019, 21:33

Son interlocuteur n’avait pas l’air particulièrement effaré, perdu ou affolé, ce qui, sans être une première, n’était pas dans les habitudes de Jil, aussi elle le détailla un peu plus après avoir repris son souffle ; il n’était pas moche. À vrai dire, il était plutôt beau ; des yeux perçants, une barbe taillée et une esthétique générale irréprochable ; il avait cette lueur assez caractéristique des gens du Péché – quelques siècles parmi eux lui avait permis de remarquer au moins cela – mais se tenait pour ainsi dire assez sage. Lorsqu’il répondit, elle s’apprêtait déjà à repartir pour un tour, l’envie de poser mille questions lui brûlant le bout de la langue, quand il l’attira brusquement à elle, et lui coupa toute chance d’élaborer.

Contrairement à la femme moyenne non-Déchue, Jil n’était pas munie d’un système de défense anti-agression très efficace. Son seuil de tolérance à l’étrangeté était anormalement élevé, car elle était anormalement étrange ; pour ne rien arranger, elle avait beaucoup de mal à discerner le bien du mal, préférant tout résumer au bien. Ça n’avait pas que des inconvénients – ça en avait beaucoup – et parfois, en de rares occasions, cela lui permettait de voir un peu plus loin que la première impression. En l’occurrence, elle se contenta donc d’apprécier la chose comme si elle était prévue, et ferma le yeux les quelques instants que durèrent le baiser. Son partenaire était de toute évidence expérimenté, et sans ouvrir la bouche, il savait presser ses lèvres avait la bonne intensité, avec le bon angle pour que le tout relève d’une certaine douceur. Quand il s’écarta, elle cligna des yeux, et se fendit d’un sourire ; une fois de plus, elle ouvrit la bouche et il l’interrompit bien vite. Une lueur s’alluma dans son regard quand il parla, et ce qui devait être une menace ne fut pas du tout compris en tant que tel par la Lyrienne. Elle s’ébouriffa les cheveux et attrapa sa main :

— « Vous n’y allez pas par quatre chemins, vous ! J’aime ça ; vous savez, j’ai connu un centaure – mi-homme mi-taureau, vous savez, mais pas celui avec la tête et les cornes, l’autre – qui… Peu importe. Là, ça devrait être libre non ? »

Elle ouvrit une porte à la volée et l’y poussa, en riant.

— « Mais vite, alors, hein ! J’ai rendez-vous, moi ! Au fait, je ne suis pas sûr de vous avoir demandé, mais vous savez où je peux trouver la Directrice ? Enfin son bureau, parce qu’en fait […] »

Lorsque la porte se referma sur elle et son monologue, elle bataillait pour enlever son haut sans tomber.

~

L’infatigable rousse se redressa du bureau en s’exclamant et en semblant, chose impossible, plus vive qu’auparavant.

— « Ha ! Eh bien ça requinque ! Tu es doué ! Mais ça je le savais, les Déchus savent y faire en général, et tu – tu permet que je te tutoie au fait ? Je voudrais pas paraitre trop directe, en fait, ça arrive qu’on me le reproche parfois. T’en penses quoi ? Je crois pas qu’être trop directe ça soit vraiment un problème, c’est vrai on peut se faire plein d’amis comme ça, et puis ça permet au moins d’être bien au clair ! »

Ricanant bêtement et complètement nue, elle alla récupérer les affaires qui avaient volé un peu plus loin, jusqu’à la fenêtre. Elle se pencha pour attraper une culotte, et s’étira en gémissant :

— « Ca fait un bien fou ; un voyage en charrette ça a vraiment le don pour vous mettre le dos en vrac. »

Elle se retourna pour lui faire un clin d’œil.

— « En vrai, j’ai pas vraiment mal au dos, mais souvent les gens disent ce genre de choses et je trouve que ça donne l’air mystérieux, les voyages en charrette. Mais chut, hein ! Ça sera notre secret, je ne voudrais pas que tu aille raconter ce genre d’astuces à tout le monde, ça serait embarrassant. »

En contrebas, une bande d’étudiants la dévisageaient bouche bée, et elle leur adressa un grand salut de la main, avant d’aller chercher le reste de ses vêtements. Une horloge sonna quelques coups, et elle y jeta un œil soucieux.

— « Il ne faut pas que je traîne. Tu m’as pas du tout écoutée quand j’ai dit de se presser au fait ! Pour la peine, à toi de jouer le guide, amène-moi jusqu’à la directrice ! Allez ! Hop hop ! »

De l’autre bout de la pièce, elle lui lança chemise et gilet, avant d’enfiler son pantalon.

764 mots.


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Adam Pendragon
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Adam Pendragon
Lun 25 Fév 2019, 14:05

    Je n’arrivais pas à déterminer si elle était agaçante, intéressante, épatante ou carrément exceptionnelle. Personnellement, coucher aussi vite avec une femme m’allait parfaitement. Je me posais néanmoins des questions sur son compte. Comment elle avait su que j’étais un Déchu ? Moi qui me plaisais à penser que j’arrivais plus ou moins à contrôler mon péché, voilà qu’elle me mettait face à ma propre faiblesse. Avait-elle abusé de moi par ce biais ? Aimait-elle simplement le sexe au point de le faire avec n’importe qui ? Était-elle, elle aussi, une Déchue de la Luxure ? Non, ce n’était pas le cas et je le sentais bien. Elle était simplement libérée.

    Je finis par sourire, ne sachant que penser d’elle. Était-ce important ? Pas vraiment et, finalement, je me dis que je la présenterais bien à Lhyæræ et à Louise. Si elle devait rester à Basphel, autant que cette femme soit bien entourée dès le début. Je pourrais, ainsi, la voir plus souvent et tester ses capacités à résister aux lubies de la Lyrienne que je côtoyais et qui avait tendance à vouloir vêtir toutes les femmes qu’elle rencontrait de vêtements aussi échancrés que provoquants. La Sirène risquait de l’effrayer légèrement mais… Ce n’était même pas dit. Peut-être que ce serait l’inverse qui se produirait. Le duo risquait d’être explosif et me réjouissait d’avance. Je ne devais néanmoins pas laisser mes fantasmes prendre le dessus sur la réalité. Cette Jil parlait beaucoup et je n’étais même plus certain de savoir ce qu’elle venait faire ici. Qu’avait-elle dit à ce sujet ? L’information avait fini par se noyer dans le million d’autres qu’elle m’avait assénées depuis le début de notre rencontre. J’avais préféré l’entendre gémir, bien qu’elle ait tout de même trouvé le moyen de me raconter des anecdotes entre deux positions. Forcément, ça m’avait fait tenir plus longtemps. J’aurai aimé vous y voir, vous, coucher avec une femme qui vous parle de son potager et des nombreuses courges qu’elle y fait pousser ou bien de sa carrière précédente, avec de jeunes enfants qui avaient la manie de mettre leur doigt dans le nez dès qu’elle leur lisait une histoire. La morve avait un effet débandant chez moi. Normal, je crois.

    Adam : « Oui tu as raison. »

    J’étais beaucoup moins bavard qu’elle. Elle avait une vitesse de diction totalement ahurissante, si bien que le temps que je formule ma phrase, je n’étais plus très sûr de savoir avec quoi j’étais d’accord au juste. Précédemment, elle n’avait pas terminé son histoire avec l’homme centaure. J’étais resté sur ma faim et, dès qu’elle serait plus calme, je ne manquerais pas de lui demander plus de détails. Rares étaient les femmes à accepter de coucher avec ce genre de créature – si elle avait couché avec, bien sûr. Rien n’était très clair avec elle tant elle passait du coq à l’âne. Ça se trouve, il l’avait simplement aidée à planter ses courges, et pas planté sa courge.

    Mon regard la suivit jusqu’à la fenêtre. Je levai un sourcil, presque inconsciemment. Elle n’était ni pudique ni prudente. J’aurais aimé être dans sa tête, rien que quelques secondes, voir ce qu’il s’y passait au juste.

    J’attrapai mes vêtements comme je pus, les enfilant en l’imitant. De toute façon, ce n’était pas particulièrement intelligent de rester longtemps, nus, dans une salle de cours. On ne savait jamais qui pouvait entrer. Les rumeurs débutaient déjà d’un rien alors si on me trouvait dévêtu, en compagnie d’une jeune femme, il y en aurait pour dix ans avant que les bruits ne se taisent enfin. Cela dit, il valait mieux elle qu’une élève.

    Adam : « Si tu arrêtais de parler, un peu, tu ne serais pas en retard. »

    Je souris, amusé par la situation. Elle avait raison lorsqu’elle disait qu’être directe permettait de se faire rapidement des amis. Je la connaissais depuis peu et j’étais déjà d’humeur joueuse, comme si nous nous étions rencontrés des années plus tôt. Il faut dire que le sexe avait aussi la faculté de rapprocher.

    Adam : « Allez viens. Je te guide jusqu’au bureau de la directrice et ensuite on sortira si tu veux bien. Il faut absolument que je te présente à des amies. On ira dans une taverne boire un coup et tu me reparleras de ce centaure. Je suis curieux de connaître tous les détails de cette aventure. »

    Je sortis de la pièce après lui avoir pris la main. Je ne la connaissais pas tant que ça mais mon petit doigt me disait qu’elle était capable de se perdre dans un couloir, en se mettant à suivre quelqu’un d’autre tout en pensant continuer à m’emboiter le pas.

    Une fois que nous fûmes à destination, je me retournai.

    Adam : « Voilà, tu n’as plus qu’à frapper et à y aller. Je t’attendrais à la taverne « Aux petits Sënthirs ». Attends, je vais te le noter et te faire un plan… Ce sera plus simple. »

    Je pris une feuille dans mon sac, une plume, et notai toutes les informations nécessaires avant de tourner les talons après un bref signe de la main.

    Adam : « À tout à l’heure ! »

    Il fallait que je trouve et prévienne Lhyæræ maintenant.

    873 mots


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Jil
Lun 25 Fév 2019, 23:41

— « Cochonnerie de chemise, où est-ce que j’ai bien pu… Ah ! »

D’un geste ample, elle saisit le vêtement, découvrant par là-même le bureau sur lequel ils s’étaient laissés aller à leurs ébats ; à l’endroit où elle avait posé les fesses, un réseau de lignes pyrogravées s’était formé, dessinant un arbre noir sur la table auparavant lisse. Elle cligna des yeux et supposa – à raison – qu’elle avait sûrement perdu un peu le contrôle. En s’éclaircissant la gorge, elle épousseta le bureau comme s’il était encore possible de le rattraper, et s’en éloigna prestement.

— « Bon, eh bien, allons-y, hein. C’est pas que mais bon ! Quand même, il faut bien ! Allez, hop hop ! »

La dernière fois que ça s’était produit, elle avait rapidement investi dans des draps et des rideaux ignifugés. Ce jour-là, une bonne partie de la chambre avait manqué de partir en cendres, tandis que son amant était parti tout court, en criant. Un sourire satisfait lui barra tout de même le visage ; c’était bon signe, et probablement flatteur pour le Déchu. C’est lui qui la fit sortir en la tenant par la main, et le suivi docilement, tout en s’extasiant sur chaque vitrail, chaque détail architectural, chaque vrille soigneusement taillée dans la colonne d’une armoire antique. À de nombreuses reprises, ils croisèrent des étudiants occupés à discuter en circulant d’une salle à une autre, et elle ne manquait pas de les saluer chaleureusement à chaque fois.

— « Bonjour ! Oh, quel joli uniforme ! Il faudrait que j’en essaye un comme ça, non ? Pas de cette taille-là, forcément, il est un peu court… Quoique… Non, il faudrait que je m’en trouve un. Et ces petits insignes sur leur béret ! Je me demande de quel département j’aurait fait partie, si j’avais étudié ici… Il faudrait que je fasse le test ; tu crois que je peux faire le test ? Mais je pense que j’aurais été de la Craie ; j’aime bien aider les gens, moi ! Hein, Adam ? »

Le Déchu n’étant pas très expansif, en comparaison de la jeune femme, elle ne s’était rendu compte qu’elle n’avait pas son nom qu’en plein milieu de l’acte, ce qui lui avait valu une pause et de poser la question à brûle-pourpoint, ne serait-ce que pour pouvoir crier son nom à mi-voix, comme elle savait qu’il était coutume de faire chez les Ailes-Noires.

Au passage incongru de cette étrange arriviste, les étudiants réagissaient de plusieurs façons ; les plus jeunes riaient ou s’écartaient, effarés, quand les plus âgés lui jetaient parfois des regards qui ne cherchaient pas particulièrement à croiser le sien. Cela, Jil ne le voyait pas ; elle ne voyait qu’une bande de jeunes gens qui avait été un jour suffisamment petits pour qu’elle s’occupe d’eux, qu’elle leur montre comment peindre avec ses doigts, compter jusqu’à cinquante, lire le commun. C’était une nouvelle étape, un nouveau défi, que de les emmener un peu plus loin, cette fois. Le voyage toucha à sa fin quand Adam lui désigna la porte qui menait au bureau de la directrice, avant de lui donner rendez-vous plus tard dans l’une des tavernes de la cité dans les nuages. Elle resta muette quand il prit le temps de lui dessiner un petit plan, et failli demeurer ainsi quand il s’éloigna avec un geste de la main, mais le naturel reprit bien vite le dessus, et dans un craquement électrique, elle disparut pour reparaître devant lui :

— « C’est génial, merci, merci beaucoup ! Ça va bien se passer j’en suis sûr, enfin je l’espère. Tu voudras quand même de moi si la directrice ne me juge pas… Non, c’est impossible, je suis sûr qu’elle sera intéressée ! Allez, j’y vais ! »

Elle s’en retourna vers le bout du couloir, et resta un instant devant les deux portes qui lui faisaient face, avant de pivoter lentement vers le Déchu, l’air perdue et dévastée. Quand il lui indiqua laquelle des deux était la bonne, elle lui fit un grand sourire et agita la main avant d’entrer.

L’atmosphère au sein du bureau était très différente de celle qui régnait dans les couloirs. Un court escalier en colimaçon en pierre menait jusqu’à la pièce principale, mais de là où elle était, Jil entendait déjà le bruissement d’un peu d’eau et le piaillement de petits oiseaux. Elle monta les marches, pour découvrir une pièce de taille modeste, aux murs couverts de cartes qui, à bien y regarder, étaient tout en reliefs, et taillées à même la roche avec une finesse qui ne pouvait être que magique. Du bout des doigts, elle effleura la ligne profonde qui dessinait la rivière qui scindait Avalon en deux. Il lui paraissait presque possible d’y voir sa maison, coincée entre deux étages des Quartiers du Centre, à quelques rues des Halles des Géants.

Un bruit de métal la fit se tourner brusquement vers le large bureau qui occupait une bonne partie de la pièce, dressé devant une grande fenêtre ouverte sur la cour extérieure. Y était assis une femme au visage dur, ses sourcils à moitiés froncés sur ses yeux clos : Avril d’Ovipa, la sœur du commandant-en-chef de la Garde d’Avalon, et la directrice de Basphel. Elle se versait une tasse de thé d’une main ferme et sûre, sans avoir besoin de voir ce qu’elle faisait. Jil s’avança à grands pas :

— « C’est incroyable cette carte ! J’ai l’impression de voler au-dessus du continent ! Enfin, pas vraiment, il manque les couleurs, mais je crois que de toute façon vous n’en avez pas… Enfin… C’est une très belle carte ! J’aimerais pouvoir faire ce genre de choses ; c’est vous qui l’avez faite, non ? J’ai lu que vous étiez une lithomancienne, vous contrôlez à la roche, c’est ça ? Et pourtant vous n’êtes pas Lyrienne, comme moi, ça a dû être long à apprendre, non ? Bien sûr, nous n’avons pas le monopole des éléments, mais c’est vrai que ça aide de naitre avec ça dans la peau – je m’appelle Jil, je suis enchantée de faire votre connaissance ! J’espère vraiment que nous – »

— « Asseyez-vous, Jil. »

Sa voix était forte, graveleuse, comme deux silex écrasés les uns contre les autres, jusqu’à ce qu’ils se fendent. La Lyrienne n’y réfléchit pas à deux fois – elle n’y réfléchit pas du tout, d’ailleurs, et pris place sur un fauteuil en face du bureau de la directrice.

— « Ce bureau aussi est remarquable, je n’avais pas vu de loin mais – »

— « Buvez. »

Elle lui tendait une tasse sobre, sans motif, et Jil s’en empara avec un effort notable, tout pour ne pas la renverser et se rendre ridicule. Le portant à ses lèvres, elle en tira une longue lampée. C’était un thé simple, sans originalité, mais parfait. Il lui rappelait les petites auberges que l’on pouvait trouver au pied du Plateau, à l’ombre des grandes falaises ; il lui rappelait les villages et les journées calmes d’été, où on n’entendait que les cris des enfants et le tintement régulier des cloches au cou des Wëltpuffs. Sans s’en rendre compte, Jil s’enfonça un peu plus dans son siège et repris une autre gorgée, fermant les yeux. De l’autre côté de la table, Avril esquissa ce qui s’approchait le plus pour elle d’un sourire, et le coin de ses lèvres se plissa imperceptiblement. Quelques instants de pur silence s’installèrent, et quand elle eut fini sa tasse, la Lyrienne revint à elle, clignant des yeux.

— « Qu’est-ce que… Wouah ! Dites-donc, il est vraiment – »

— « Je sais. »

La Déchue se pencha en avant, et croisa les bras sur la table.

— « Maintenant dites-moi, de manière concise, pourquoi est-ce que vous êtes la personne qu’il nous faut pour ce travail. »

La panique s’insinua au cœur de la poitrine de la jeune femme ; elle savait qu’elle allait trop parler, elle savait qu’elle risquait de disgresser, et elle savait que ça risquait de lui couter le poste. Mais elle ne savait pas comment l’empêcher. Elle avait la bouche entrouverte, prête à signer la conversation de l’une de ses habituelles tirades, mais se forçait à ne rien dire, à ne rien gâcher. Quelques secondes passèrent, puis une minute. Avril était de marbre, statue immobile et froide. Elle attendait. Jil rougissait, et cherchait des yeux un sujet de conversation, avant de se raviser, encore et encore. Que faire ? Ses doigts étaient croisés, pour ne pas s’agiter inutilement, et elle voyait ses articulations blanchir alors qu’elle les serrait. Elle chercha les mots exacts à prononcer et prudemment, se lança :

— « Je suis… Douée pour la Botanique. Je… Connais plein de choses dans le domaine. »

Elle s’apprêtait à parler de la bibliothèque, mais ça ne faisait pas partie de la question, alors elle s’en empêcha en se mordant la joue. En se muselant de la sorte, elle avait l’impression de mentir, à elle et à la directrice.

— « J’ai déjà de l’expérience dans le domaine de… de… »

Non, ça n’allait pas.

— « De… »

Tant pis. Elle avait essayé. Elle prit une grande inspiration.

— « En fait, j’adore enseigner. J’adore les enfants ! Et pas que les petits, les petits c’est des crèmes mais c’est aussi parfois compliqué, voyez bien, j’ai encore un bout de mèche brûlée de la dernière fois, quand le petit Ryûji s’est découvert une passion pour les allumettes ! Mais ça ne me désespère pas, parce que je sais qu’ils seront un jour contents d’avoir pu compter sur moi à ce moment-là de leur vie ; je veux pouvoir faire pareil avec des plus vieux, et leur faire partager ma passion ! Les plantes c’est un bout de ma vie, avec mon chien, Thor ; vous devriez le voir, il est si chou ! L’autre jour, on allait au marché pour – c’est d’ailleurs ce jour là que, enfin bon, je vous raconterais après […]. »

Cela dura plusieurs minutes, mais Jil était dans son élément. Elle s’épancha sur de nombreux sujet, faisant part à la Déchue de ses envies, ses passions, sans tabou, sans filtre. Avril, elle, se resservi plusieurs fois du thé, et ne pipa jamais mot. La rousse n’avait pas besoin qu’on lui fasse la conversation, elle s’y prenait très bien toute seule. Quand elle eu enfin fini, elle se mordit la lèvre, consciente de ne pas avoir respecté les consignes. Elle ne pouvait qu’espérer que…

— « Bien, ça fera l’affaire. Vous êtes engagée. »

Un large sourire illumina le visage de la Lyrienne :

— « Oh, c’est vrai ?! Vraiment ? C’est génial, c’est – »

— « Vous logerez dans les quartiers des professeurs sur vos jours travaillés, je demanderais à ce qu’on vous les indique. »

— « Merci ! Merci, j’ai hâte de – »

— « Jil ? »

— « Oui ? Dites-moi tout, qu’est-ce que je – »

— « Vous pouvez y aller maintenant. »

La Déchue se levait déjà pour aller mettre à chauffer une autre théière, et Jil se redressa d’un coup, manquant d’envoyer valser la chaise :

— « Oui m’dame ! Merci ! »

Elle fila vers la sortie, sautant plusieurs marches en exultant, quittant enfin le bureau après que la porte se soit refermée sur elle. Le silence repris sa place, exténué, et la directrice poussa un long soupir.

~


Jil tenait à bout de bras le plan que lui avait dessiné son aimable guide. Elle l’observa un long moment, avant de le retourner, une fois, deux fois.

— « Hum. »

Autour d’elle, rues et panneaux se mélangeaient, et elle se prit à regretter la complexité familière des entrailles d’Avalon. Un groupe d’étudiant la dépassa et elle les rattrapa à grand renfort d’onomatopées. Le soleil approchait de son zénith et elle avait passé une bonne partie du reste de la matinée à s’installer dans ses nouveaux quartiers. Comme la plupart des professeurs, elle habitait un pavillon un peu à l’écart du reste de l’école, suffisamment pour permettre la circulation jusqu’au village sans avoir à passer devant les dortoirs des départements.
Après que les jeunes lui aient expliqué plusieurs fois le chemin à prendre, elle serra le plus proche dans ses bras, lui faisant profiter involontairement de ses charmes conséquents, et courut en les saluant de loin.

— « Hé… Hé ! Madame ! »

— « Oui ?! »

— « V-vous faites cours de quoi ? »

— « Botanique ! Venez, ça sera fun ! »

Elle disparut au coin d’une rue, mais demeura le sujet de conversation du groupe pendant quelques dizaines de minutes. Quand enfin la Lyrienne arriva devant l’enseigne « Aux petits Sënthirs », elle prit le temps de reprendre son souffle, avant d’entrer gaiement, et d’un coup d’œil, de trouver sa cible au fond de la salle :

— « Hé, Adam ! C’est bon, j’ai été prise ! »

2139 mots.


[XXIII] - Botanique et thermodynamique des fluides | Lhyæ & Adam 3TFZNQ
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Sam 02 Mar 2019, 15:06

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Botanique et etc.


« Je vois. Elle a l’air exceptionnelle, ta Jil. » murmura Lhyæræ en buvant son Agämoth. La boisson était particulièrement connue à Basphel pour la simple et bonne raison qu’elle était réellement délicieuse, s’adaptant aux goûts et aux envies de chacun. Elle convenait parfaitement aux personnes incapables de faire le moindre choix ou à celles qui avaient compris – fortes d’une intelligence remarquable – qu’elles ne seraient jamais déçues. Néanmoins, certains étaient réfractaires à l’idée de laisser « une boisson » prendre la décision à leur place. Ils commandaient donc quelque chose de précis, au risque d’être déçus. « Je ne vais pas rester longtemps. Louise veut me faire essayer sa nouvelle confection, un soutien-gorge aérien, vert océan, en dentelle. Tu ne l’aimerais pas forcément. Elle m’a indiquée qu’il était particulièrement difficile à enlever mais qu’il convenait parfaitement pour un défilé. Un fantasme ambulant, condamné à ne jamais être consommé, je le crains. ». L’Ondine sourit, fixant le Déchu d’un regard à la fois brûlant et carnassier. Elle lui avait fait comprendre depuis un moment qu’elle était particulièrement dangereuse sous ses apparences de femme frivole. Elle était une Sirène, bien sûr, mais au-delà de sa race, elle possédait des loisirs très peu recommandables. À ce propos, elle était sur un sujet épineux.

Lentement, elle reposa sa tasse, avisant Georgiana Rulbaël, la fille du gérant de la taverne, afin qu’elle lui apporte un autre Agämoth. Elle se demandait si le goût serait différent. C’était, également, une bonne manière de boire de l’alcool sans en commander directement. D’un geste parfaitement orchestré, l’Ondine attacha ses cheveux et prit un air sérieux, l’air qui clamait à des kilomètres à la ronde qu’elle laissait de côté la légèreté au profit de l’efficacité. « Tu vas peut-être pouvoir m’aider. » fit-elle en sortant un épais dossier de son sac ainsi qu’un objet magique, sorte de boule de cristal qui lui avait été confiée par l’école pour illustrer au mieux ses cours. À dire vrai, elle n’aimait pas beaucoup les Bipèdes mais faisait quelques exceptions, surtout en ce qui concernait Basphel. Les hommes étaient une autre histoire, également. Elle avait été élevée en étant le sexe fort. Elle les tolérait plus qu’elle ne les appréciait. Cela dit, Adam sortait du lot. Elle ne serait pas allée jusqu’à le considérer comme son égal mais il était plus haut que la plupart des mâles dans son estime. D’un geste franc, elle sortit plusieurs dessins et représentations du dossier. « De quoi refroidir l’ambiance, hein ? » dit-elle d’un ton espiègle. « Il s’agit d’un tueur non encore identifié. Comme tu le vois, il a la main verte, un véritable artiste… ». Elle aurait aimé le rencontrer, afin de l’éliminer et de mettre son corps en scène à sa manière. Au-delà de l’horreur des faits, le spectacle avait un côté… magnifique. « Je me demande si je le classe plutôt parmi les bénéfiques qui chercheraient à faire comprendre à des créatures maléfiques que s’en prendre à la nature est mal ou… plutôt dans les fous. Y a-t-il un message écologique, d’après toi, derrière tout ça ? ». Les représentations étaient simples : à même les corps éventrés, avaient poussé de multiples plantes. Si l’on occultait la mort, le tout était beau. Les couleurs des fleurs, le mariage des plantes, tout semblait fait pour respirer la sérénité, ou pour rappeler que la nature était la plus forte. « Cela me fait penser aux natures mortes que tu m’as montrée la dernière fois. Je me demande si ce serait approprié de montrer ceci à des enfants de onze ans… » s’amusa-t-elle, sachant parfaitement qu’elle ne reculerait devant rien. Le Monde n’était pas la Terre Blanche avant le passage des Démons. Le Monde était cruel.

« Merci » fit-elle à l’adresse de Georgiana lorsqu’elle lui apporta son verre. Au même instant, Ikar se mit à pleurer. Lhyæræ prit le bébé. Ils essayaient de se relayer pour la garde du fils d’Adam. Elle se demandait ce qu’il deviendrait quand il serait grand. N’importe quel psychologue digne de ce nom aurait clairement affirmé qu’il aurait quelques problèmes avec des figures de référence aussi étranges mais l’Ondine se disait simplement qu’il était mal barré. Un homme Ondin… Il pouvait déjà faire une croix sur le trône. On avait vu ce que donnait les mâles couronnés. Elle s’étonnait d’ailleurs que les autres races tolèrent la chose. « Tu arrêtes de pleurer, Ikar. Sinon, je te mange ! » s’amusa-t-elle en Valærian, tout en remuant l’enfant. Son attention fut détournée par une voix à l’autre bout de l’établissement. « Tiens donc, il semblerait que ce soit elle. Tu devrais lui demander de garder le bébé de temps en temps aussi. ».

779 mots
Je me suis permise d'utiliser les PNJ ;D

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Adam Pendragon
~ Déchu ~ Niveau V ~

~ Déchu ~ Niveau V ~
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Adam Pendragon
Dim 03 Mar 2019, 15:27

    Adam : « Tu es jalouse ? »

    J’observais Lhyæræ depuis le début de notre rencontre. Je lui avais fait part de tous les détails croustillants. Ne me jugez pas, pour un Luxurieux, c’est délicat de ne pas dévoiler ses conquêtes et de ne pas parler de sexe. J’y avais mis beaucoup d’entrain, aussi parce qu’une femme comme Jil était invraisemblable. Elle était totalement déjantée et ses propos comme ses gestes m’avaient secoué. J’ignorais si elle était comme ça, tout le temps, mais j’avais eu une forte impression. Elle n’était pas due à son charisme ou à son rang mais simplement à cette manière d’être totalement loufoque. J’avais bien vu que la Sirène m’écoutait d’une oreille semblant bien plus distraite que d’habitude. Quand elle avait sorti ses affaires de travail, elle d’habitude si prompte à ne pas m’en parler, j’avais vite compris qu’elle était agacée.

    Adam : « Tu sais, les toilettes sont propres dans cette taverne. Si tu as envie, il me reste encore de l’énergie. »

    J’avais essayé mille fois. Il ne s’était jamais rien passé. C’était ça qui m’agaçait un peu. Elle était jalouse, et je le savais, mais elle se refusait à moi, comme si je n’en valais pas la peine. La présence de Louise me manquait un peu. Elle, au moins, ne s’embarquait pas dans un comportement complexe auquel je ne comprenais rien. La Lyrienne disait les choses et nos ébats s’étaient mis en place naturellement. L’Ondine, elle, manipulait son monde, ce qui m’empêchait de savoir quand elle voulait quelque chose ou lorsqu’elle ne le désirait pas. Cette femme était bien compliquée. J’aurais été cruel, je lui aurais dit de prendre la vie du bon côté et de la croquer à pleines dents, comme Jil.

    Adam : « Mais bon, je connais le refrain. Je remballe mes envies. »

    Je souris, un peu moqueur. Un jour, elle allait réellement me croquer. J’attendais ça avec impatience parce que je ferais en sorte de me défendre et de la convaincre de se donner à moi. Mariée ou pas, ça m’était égal. Malgré les apparences, notre amitié existait bien et, malheureusement pour elle, j’avais l’habitude de coucher avec mes amies.

    Adam : « Je ne sais pas quoi te dire sur ce meurtrier. Il me parait dérangé. Tu t’y connais mieux que moi et tu le sais. Après… si c’est une menace, comme quoi tu vas m’ouvrir les entrailles pour y planter des tulipes si je continue à te parler de Jil, je reçois le message cinq sur cinq ! »

    Mes yeux se portèrent sur Ikar. Mon fils, celui que sa mère, du même peuple que mon interlocutrice, m’avait refilé. Heureusement, je n’étais pas seul pour l’élever. Je ne m’étais jamais vraiment préoccupé de ma paternité, avant ça. Depuis, j’y pensais. C’était une idée qui me taraudait, de retrouver mes enfants. J’en avais déjà deux à Basphel mais, pour être franc, il devait y en avoir plus dans l’enceinte même de l’établissement. J’avais trouvé ça louche que l’une des professeurs se porte pâle quelques mois après notre rapport légèrement mouvementé dans un placard à balais mal rangé. Je m’étais pris un manche sur le nez en pleine séance et, ça, je n’étais pas prêt de l’oublier. J’avais eu un bleu pendant de longs jours, provoquant l’hilarité chez Louise et Lhyæ.

    Je détournai mon regard du blondinet pour le poser vers la rousse de mes pensées. Elle semblait toujours aussi heureuse. D’un autre côté, je n’avais pas envie de la connaître triste. Elle devait pleurer à n’en plus finir et se jeter sur le premier pot de crème glacée venu. Je me levai afin de lui faire signe de nous rejoindre.

    Adam : « Félicitation ! Tu vas nous raconter tout ça. Mais avant… »

    Je désignai Lhyæræ d’un geste du visage.

    Adam : « Voici Lhyæræ. Comme tu peux le voir par ces croquis plutôt… explicites, elle est professeure de criminologie. Elle a l’air un peu renfrognée comme ça mais elle est plutôt sympa. Ne laisse pas trainer tes doigts trop près de sa bouche, cela dit. »

    J’étais un monstre. Seulement, j’étais à cran. Elle avait qu’à me donner ce que je voulais, surtout que j’étais certain qu’elle en avait envie aussi.

    Adam : « Et voici Ikar, mon fils. Comme Lhyæ, c’est un Ondin. J’ai une autre amie à te présenter mais, malheureusement, elle n’a pas pu venir. Elle s’appelle Louise. C’est une Lyrienne. Elle enseigne les mœurs mais a une passion pour les sous-vêtements. »

    Je lui fis un clin d’œil avant de me rassoir.

    Adam : « Du coup, on t’écoute sur cette histoire de centaure et sur ta rencontre avec Avril d’Ovipa. »

    781 mots


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Jil
~ Lyrienn ~ Niveau 40 000 ~

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Jil
Mar 21 Mai 2019, 00:07


Rayonnante, comme à son habitude, Jil fendit la salle en esquivant relativement habilement tables, chaises et bottes, pour rejoindre Adam. Elle remarqua en approchant l’enfant et la femme qui l’accompagnaient, fit un « boui-boui » enchanté au bambin, et agita vivement la main à l’encontre de l’Ondine.

— « Ravie ! Enchantée, même – pas au sens littéral du terme, juste contente. J’adore votre corset, c’est vraiment – oh ! Faites-voir ? »

Elle se pencha sur les dessins en jetant au pied de la table sa sacoche, avant de tirer du bout du pied un tabouret. Ses yeux parcoururent rapidement les diverses illustrations, et elle posa son doigt sur les entrailles fleuries du macchabée :

— « C’est pas banal de voir des Sylves Lupines ! Elles ne poussent pas sur ce continent normalement - et elles ne poussent pas dans les gens non plus, d’habitude. Par contre, c’est très conseillé contre le mal de gorge ; et les cernes, si on en fait un onguent. Et ça, ça ce sont des Corrodolis ! », elle prit une voix mystérieuse et leva le doigt : « Ça veut dire nuit sans fin en Anatæma. »

Un large sourire aux lèvres, elle expliqua :

— « Aphrodisiaque, et pas qu’un peu ! Une fois, j’ai dû intervenir sur un parent d’élève qui en avait abusé – le médecin du quartier était en séminaire – il aura fallu deux heures et une Cryomancienne pour venir à bout du problème, et même après, la mage et moi on a pu – Eh ! Garçon ! Je veux de ça, la même chose s’il vous plait ! »

Elle désigna le verre de Lhyæræ, qui dégageait depuis tout à l’heure une agréable odeur de vieux bois et de fruits rouges ; une combinaison favorite de Jil. Elle lui évoquait sa vieille maison, les rais de lumière au travers de la poussière, le silence immobile et la chaleur diffuse du soleil les matins d’été. Ce qu’elle s’empressa de confier à son auditoire, en feuilletant le reste des croquis, sans daigner demander l’autorisation à leur légitime propriétaire. De temps à autre, elle s’interrompait pour nommer une plante ; puis s’en suivait une anecdote rarement pertinente, souvent très imagée. Avant de venir à bout du dossier, on lui apporta sa commande, et elle laissa échapper une exclamation ravie et un claquement de langue connaisseur, avant de se saisir de la choppe à deux mains et de la porter à ses lèvres avides. Une moustache blanche de mousse sous le nez, elle reposa le verre à moitié vide, et s’essuya du dos de la manche.

— « … Où j’en étais ? Ah oui, le centaure ! Alors, contrairement à ce qu’on pense, ils ne sont pas complètement foutus comme les chevaux en dessous du nombril ; en fait, c’est bien plus pratique que ça. »

S’en suivit une explication aussi fournie en détails qu’instructive, et certaines étudiantes des tables les plus proches se surprirent à tourner la tête une fois la tirade terminée, soudainement très concernées par le fond de leur gobelet.

— « […] et comme je le dit toujours à mes élèves, tu ne peux pas savoir que tu n’aime pas avant d’avoir essayé ! Bon ; quant à ma rencontre avec la directrice, ça s’est plutôt bien passé, je pense – d’une manière générale, vu que j’ai été prise, on dirait bien que c’était le cas, non ? Moi je pense que oui. Elle n’est pas très bavarde, mais elle a l’air tout à fait sympathique. J’aime beaucoup la décoration de son bureau, très épuré, très sincère ! Je me demande si ça se dit, « sincère » pour de la décoration. Peut-être pas. Peut-être que oui, à partir de maintenant ! Et ce thé ! Oh, ce thé ! Un délice ! Vous avez déjà goûté son thé ? Non vraiment, allez le goûter. C’est fou. Et j’aime bien sa voix. Elle n’est pas banale, mais dans le bon sens, je crois – pas qu’il y ai vraiment un mauvais sens avec ce qui n’est pas banal, hein – en tout cas, je la trouve unique, un peu… Hypnotisante. »

La rousse avala une autre lampée d’Agämoth, et soupira doucement en s’affaissant un peu sur son siège. Elle logea son regard dans celui d’Ikar, et lui fit une grimace. Puis elle lança à l’attention du père, l’index levé, très sérieuse :

— « Il faudra me présenter cette Louise un jour. Si je peux avoir des sous-vêtements aussi beaux que ceux de Lhyæ – je peux t’appeler Lhyæ ? – j’en veux aussi, peu importe le prix ! Je n’ai pas vraiment de garde-robe, en fait. Plus une série de vêtements que j’aime bien, j’imagine qu’on peu un peu appeler ça une garde-robe, mais il faudrait déjà que j’ai une robe pour ça. J’aime pas trop les robes. Enfin, je les aime bien sur les autres. » Soudainement frappée par une question existentielle, elle demanda précipitamment : « Au fait, est-ce qu’on a une tenue de travail, quand on est professeur ? Par Suris, je n’ai pas acheté d’uniforme. Il faut acheter un uniforme ? Dis-moi qu’il ne faut pas d’uniforme. T’as pas d’uniforme toi, si ? C’est ça ton uniforme ? Je dois m’habiller comme toi ? Ça risque d’être bizarre non ? Bon, pourquoi pas. Et si tu t’habillais comme moi et qu’on disait que ce que je porte c’était l’uniforme ? T’en penses quoi ? »


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Mar 02 Juil 2019, 12:41

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Botanique et etc.


Lhyæræ fixa Adam d’une manière particulièrement explicite. Dans son esprit, elle se voyait très bien enchaîner le Déchu à son lit pour lui transpercer le corps de milliers d’aiguilles. À cette idée, un mince sourire apparut sur ses traits. Il n’avait pas idée de ce dont elle était capable. Il devait faire attention. Elle le tolérait plus qu’elle ne l’aimait ; du moins, c’est ce qu’elle se disait parfois. Cependant, puisqu’elle s’occupait du fils du professeur de littérature et qu’elle passait de longues heures en sa compagnie, inutile de préciser que ses belles pensées se fissuraient souvent. Peut-être était-elle possessive, après tout ? Le problème c’est que lui ne l’était pas. Il était simple, ne se tracassait pas avec des notions comme l’appartenance ou la jalousie. Il prenait ce qui venait. Il devait être bien plus heureux qu’elle, dans un sens. Il lui semblait être de ceux qu’il était impossible de manipuler. Il l’agaçait par son manque d’ambition. Comme il ne voulait rien, hormis passer du bon temps, elle n’avait aucune emprise sur lui. Si elle acceptait de coucher avec lui, elle en serait sans doute la plus impactée. Lui continuerait sa petite vie. Elle préférait ne rien lui offrir pour ne rien avoir à perdre. « C’est vrai que tu ne sais pas grand-chose. » dit-elle, légèrement acerbe, sans lever le nez de son travail.

Les choses changèrent lorsque Jil s’approcha. Lhyæræ la salua, soudain bien plus disposée à converser. Les femmes étaient supérieures, après tout, et malgré le statut de Gælyan de la Lyrienne, il était peut-être plus intéressant de converser avec elle. L’Ondine était légèrement rancunière. Elle n’aimait pas la façon dont Adam lui avait parlé de faire un tour dans les toilettes. Plaisanterie ou non, cela lui donnait une bonne raison de ne jamais céder. Heureusement, les propos de la rousse s’avérèrent particulièrement pertinents, poussant la Sirène à se concentrer sur ce qu’elle disait et à oublier cinq minutes le comportement de son ami. Visiblement, le tueur pouvait très bien être un médecin ou un botaniste. Il devait opérer en dehors du Continent Naturel, ce qui, mine de rien, éliminait des pistes. Elle avait hâte de le trouver. « Je vois pourquoi tu t’entends si bien avec elle. » murmura Lhyæ à l’attention d’Adam lorsque Jil commanda, juste après avoir arrêté son histoire au moment où les choses commençaient à devenir érotiques. Il ne fallait pas être un grand visionnaire pour comprendre que les deux marchaient à peu près pareil, à savoir mordre la vie à pleines dents sans se poser de questions quant à l’avenir. Ikar en était la preuve. Le sang d’Adam devait couler dans bien des bambins. Il était irresponsable et immature, voilà tout.

L’histoire du centaure peignit un sourire amusé sur le visage de Lhyæ jusqu’à cette fameuse phrase concernant les essais. Comme elle était agacée contre Adam, elle leva les yeux au ciel. Non elle n’essaierait pas. Elle était sûre que le mythe autour des Luxurieux était surfait, qu’il n’y avait rien à en tirer de particulier. Comme Jil n’arrêtait pas de parler, l’Ondine restait silencieuse, l’écoutant sans jamais ouvrir la bouche ; elle n’aurait pas eu le temps. Au lieu de quoi, elle rangea ses affaires de cours pour faire de la place sur la table. Elle fit un geste en direction du serveur pour qu’il s’approche ; encore un peu plus. Lorsque son oreille fut à portée de sa bouche, elle lui murmura quelques mots avec un accent chantant et le regarda partir, ses yeux scrutant ses fesses quelques secondes. Elles étaient fermes.

« Oui, tout le monde le fait ici. » dit la Sirène. Malgré le flux incessant des paroles de Jil, Lhyæræ restait on ne peut plus calme. Elle ne répondait qu’en de rares occasions, hochant la tête le reste du temps. Louise serait sans doute ravie d’habiller un moulin à parole. La Lyrienne de l’air était légèrement excentrique à sa manière, très portée sur le sexe et sur la séduction. Elle essaierait peut-être de faire des choses avec Jil, peut-être. Décidément, leur groupe devenait de plus en plus étrange. Sans répondre aux questions posées, Lhyæræ enchaina sur ses propres interrogations à elle. « On ne t’a jamais dit que tu parles beaucoup ? » Ce n’était pas dit méchamment. Elle avait aussi décidé de la tutoyer, imitant la rouquine. « Enfin, peu importe. J’ai fait commandé des plateaux. Il y aura du fromage, de la tapenade, des tomates séchées confites et du pain. Sans doute un peu de charcuterie, également. J’espère que cela vous va. » Elle se pencha un peu vers la jeune femme. « Je suis curieuse, dis-moi. C’était bien, avec Adam ? » lui murmura-t-elle de façon à ce que le concerné ne puisse entendre. Elle sourit, lançant un coup d’œil au Déchu d’un air carnassier. Puis, elle reprit d’une voix plus forte. « Que faisais-tu avant de venir ici au juste, hormis coucher avec des centaures ? » Les plateaux arrivèrent à ce moment précis.

833 mots

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Adam Pendragon
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Adam Pendragon
Mar 23 Juil 2019, 16:14

    Mes yeux se posèrent un instant sur Lhyæræ. J’avais la très nette impression qu’elle me cherchait. Ça ne me plaisait pas. Je plaisantais, avant ça. Seulement, il semblait que la jeune femme souhaitât transformer nos conversations quotidiennes en guerres ouvertes. Pourquoi ? Je me demandais si je me faisais des idées, si mon envie déçue de la prendre dans un coin était pour quelque chose dans la suite de mes pensées. Je ne voyais aucun problème.

    Lorsque Jil arriva, je pris le parti d’arrêter de m’interroger. Si la Sirène voulait se compliquer la vie, je n’étais pas son homme. J’aimais lorsque les choses étaient simples et faciles. Pourtant…

    Adam : « Ça te ferait peut-être du bien de manger des Corrodolis, Lhya. »

    Je l’avais dit avec un sourire en coin, non équivoque. Concrètement, je la traitais de frigide. Je me haïssais parfois. Je ne comprenais même pas pourquoi j’entrais dans son jeu. Ça ne m’apporterait rien. Louise devrait sans doute jouer les médiateurs une fois que la patience de l’Ondine se serait évaporée totalement. Je me concentrai sur Jil. Elle était le rayon de soleil dont nous avions besoin à notre table, afin de ne pas finir par nous écorcher vifs. J’adorais la Déliana, vraiment. Elle avait simplement tendance à m’agacer comme personne d’autre n’avait le don de le faire. C’était à la fois excitant et navrant. Je devais passer outre et me concentrer sur les mots de la Lyrienne.

    Adam : « Je vois. Intéressant. Je ne l’ai jamais fait avec une femelle centaure mais j’aurais… »

    Je m’arrêtai. C’était idiot. J’allais dire que j’aurais l’impression de coucher avec un animal mais, d’un autre côté, les Sirènes et les Evershas avaient ce petit côté bestial qui ne m’empêchait pas d’aimer ça. Mon regard s’attarda un peu sur Lhyæræ.

    Adam : « J’aurais sans doute l’occasion d’essayer. Après j’imagine qu’avec une femme, c’est beaucoup moins technique qu’avec un homme centaure. »

    Mon regard balaya la pièce. Notre trio en mettait mal à l’aise plus d’un. Cela dit, j’étais certain que derrière leurs yeux baissés se cachait une oreille attentive. Le sexe était un sujet universel, qui émoustillait même les plus puritains. J’étais plutôt content d’avoir rencontré Jil. Elle était libérée, enjouée et profondément sexy. Ça en faisait une partenaire idéale pour s’amuser.

    Adam : « Elle sert du thé à tout le monde la première fois. »

    C’est vrai que son thé était excellent. À son souvenir, mes papilles s’excitèrent. Je n’en avais plus bu depuis. Peut-être qu’Avril d’Ovipa gardait son breuvage pour les meilleurs professeurs de Basphel. Je me demandais encore ce qu’elle avait pu me trouver, à l’origine, mais je m’abstenais de trop chercher. Tant que je pouvais enseigner et rester ici, j’étais le plus heureux des hommes. La femme en question devait être au courant de mes petits écarts, car je la voyais mal ignorer les choses, mais juger que ce n’était pas si grave. Je m’étais amélioré avec le temps.

    Mon visage s’éclaira soudain lorsque Jil se mit à parler de sous-vêtements et d’uniforme. Il ne m’en fallait pas beaucoup pour sentir une pointe de contentement naître dans ma poitrine, et dans mon bas-ventre, aussi.

    Adam : « Je pourrai t’aider pour les essayages si tu veux. J’ai une grande expertise dans le domaine. »

    Ce n’était pas faux. À force de caresser la peau sous et sur les tissus, j’avais fini par m’y connaître. J’étais meilleur pour enlever les sous-vêtements que pour contrôler leur taille néanmoins. Mes doigts avaient tendance à se faufiler par ci par là l’air de rien.

    Adam : « Par rapport à l’uniforme, il en faut un, c’est vrai. Tu pourrais venir dans ma chambre plus tard, je t’en donnerai un. »

    L’espièglerie se lisait clairement dans mon regard. Celui que je risquais de lui fournir ne serait pas sage du tout. J’étais tout de même curieux de la voir en maîtresse d’école, s’agenouiller devant moi de préférence, ou me corriger d’un index sévère. Les deux, pourquoi pas. Je me demandais si elle aimait les jeux de rôle. Avec Jil, tout paraissait simple. Je la questionnerais à ce sujet et elle me répondrait franchement sans aucune résistance. Mes yeux heurtèrent ceux de Lhyæræ. Je me demandais pourquoi elle résistait. Les Sirènes n’étaient pas connues pour se faire prier, normalement.

    Adam : « Moi ça me va. »

    Manger un peu me ferait du bien, surtout après les galipettes que nous avions faites, Jil et moi, dans cette salle de cours. Lorsque l’Ondine se pencha vers la Lyrienne, je me doutai instantanément qu’elle parlait de moi. Son regard et son sourire ne laissaient place à aucune hésitation. Le sujet me semblait limpide aussi. Pourquoi ne venait-elle pas essayer, si ça l’intéressait ?

    768 mots


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