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 Et les étoiles pleurèrent

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Kaahl Paiberym
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◈ Parchemins usagés : 4085
◈ YinYanisé(e) le : 25/06/2015
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Kaahl Paiberym
Jeu 24 Sep 2020, 16:17



Et les étoiles pleurèrent

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Plongé dans le Monde des Rêves, j’essayais de comprendre. M’endormir quelques minutes me fournissait plusieurs heures de réflexion. Mon avatar onirique possédait une longue cape à capuche. Je flottais, totalement à la dérive. Si j’avais pu passer de ce que je savais être mon habitacle à ce Monde une fois, sans doute pouvais-je réussir à faire l’inverse. À moins qu’il ne fallût être un Génie pour pouvoir pénétrer cet objet si particulier ? Mes connaissances en matière de Djinn laissaient à désirer. J’avais une idée générale des grands concepts mais les spécificités m’échappaient. Un Génie pouvait-il se rendre dans l’habitacle d’un autre Génie ? Pouvait-il inviter des non-Génies à l’intérieur du sien ? Si oui, comment ? Que devenait mon propre habitacle, une fois que je retirais la Couronne des Rêves Interdits ? Disparaissait-il ? Redevenait-il un simple objet ? Et, surtout, où était-il ? Je le suspectais d’être ici, au creux de l’œuvre de la Déesse des Rêves et des Dieux des Cauchemars. Où, sinon ? Je pouvais faire des hypothèses, émettre des théories mais je n’aurais sans doute aucune réponse pour le moment. Je soupirai, tout en essayant de faire taire mes angoisses. Les choses allaient bien trop vite. Je détestais perdre la main sur une situation, ne pas en connaître les tenants et les aboutissants. Mes rêves n’étaient plus d’aucun secours en termes d’évasion. J’étais lucide à chaque fois que je fermais les yeux. Je pouvais commander l’environnement, dans les limites des songes des autres rêveurs. Certains étaient plus puissants que moi, plus intelligents. Ceux-là avaient l’avantage. Ils étaient de plus en plus rares. Pour les autres, la possibilité m’était offerte de faire de leurs nuits des cauchemars. J’aimais ça. Mes frustrations s’apaisaient en les faisant hurler de désespoir et de douleur. Ce que je ne pouvais me permettre dans la réalité me servait de catharsis dans le Monde des Rêves. J’avais besoin d’expirer le mal qui me rongeait, les doutes, les jalousies et rendre invalide cette promesse que je m’étais faite : de ne plus nourrir d’obsessions pour personne. Je savais que ces obsessions maladives avaient perdu mes prédécesseurs et j’essayais donc de conserver mon esprit clair, d’aimer sans en devenir fou, d’éviter de penser à enfermer les objets de mes fantasmes ou à leur faire du mal dès que leur comportement n’était pas celui que j’attendais. Je sentais pourtant l’épée de la destinée au-dessus de ma tête. Ça ne pourrait pas continuer. À un moment ou à un autre, le sol qui me maintenait debout se craquèlerait et s’effondrerait sous mes pieds.

Mon corps muta pour revêtir la forme d’un monstre. Si j’avais commencé à fouler le Monde des Rêves en tant que simple spectateur, si j’avais passé un temps extrêmement long à tester mes propres capacités et à théoriser l’avenir, à présent, je prenais un plaisir malsain à terroriser ceux qui étaient, eux-aussi, endormis. Certaines scènes oniriques étaient particulièrement décevantes. Des personnes rêvaient simplement d’être allongées dans leur lit. D’autres cauchemardaient en boucle de leur journée de travail ou ressassaient les problèmes encore et encore, sans jamais prendre la main. Ces illustrations sans une seule once de réflexion me donnaient envie de détruire leur existence. Comment pouvait-on être aussi déconnecté ? Aussi englué ?

La forme noirâtre que j’étais se fraya un chemin jusqu’à un rêve particulier. La femme qui en était à l’origine m’était connue. Curieusement, le monde de ses songes s’imposait à moi régulièrement, comme si la rêveuse, inconsciemment, désirait que je la détruisisse. Elle était assise sur une table d’écolier, à écouter consciencieusement le discours d’un professeur strict et exigeant. Elle prenait des notes, tout en jetant quelques petits coups d’œil au paysage derrière la fenêtre. Plus je l’observais, plus j’avais l’impression qu’elle essayait d’être sage, de correspondre au cadre imposé, d’être dans les critères qu’on avait établis pour elle. Elle essayait de se convaincre elle-même d’entrer dans les rouages d’une vie toute tracée. Intérieurement, elle me semblait surtout être en train de mourir et elle dépérirait tant que personne ne lui rendrait sa liberté. Quel prix était-elle prête à payer pour l’obtenir ? Le prix de l’horreur ? Ça ne faisait aucun doute. Ma présence à l’intérieur de son rêve créa une brisure. Lorsque mon corps heurta la cour, le sol trembla et commença à se fendre. Le soleil disparut et son visage devint anxieux. Comme toujours, nous finirions par nous affronter après une course poursuite délicieuse puis, une fois que j'aurais assez joué, ma gueule s’ouvrirait pour la dévorer. Son rêve cesserait avec son réveil. Je me demandais qui elle était, cette femme que je me plaisais à terroriser.

795 mots

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Kaahl Paiberym
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Kaahl Paiberym
Jeu 24 Sep 2020, 17:49



Et les étoiles pleurèrent



Mes yeux s’ouvrirent tranquillement. La luminosité me surprit mais il me fallut quelques secondes de plus pour comprendre que je n’étais plus dans ma chambre, à Caelum. Le livre de conte que m’avait confié Cyrius n’était plus à côté de moi, pas plus que mon lit était sous mon corps. J’avais voulu parcourir le premier en me posant quelques minutes sur le deuxième mais je m’étais endormi avant même de l’avoir ouvert, épuisé par l’effort magique qu’il m’avait fallu accomplir plus tôt.

Je finis par redresser mon buste rapidement. Si je ne sentais pas de danger immédiat, le fait de me trouver au milieu de ce qui me semblait être un champ n’était pas normal. M’étais-je téléporté durant mon sommeil ? Souffrais-je, à présent, d’une forme de somnambulisme magique ? Mon corps cherchait-il à fuir lorsque mon esprit se trouvait plongé dans l’inconscience ? Ces questions m’agacèrent. Était-il possible que j’arrêtasse de penser, juste cinq minutes, sans passer la Bague des Déchus autour de mon doigt ? Je soupirai tout en m’accroupissant. Je voulais m’assurer du fait que je fusse seul. En passant ma tête par-dessus les plantes, j’aperçus un homme et son cheval avancer sur ce qui devait être un chemin en milieu de champ. Ils étaient trop éloignés pour être à l’origine de ma position. Le reste du paysage grouillait de verdure à perte de vue. Soulagé, je me rassis par terre et passai la paume de ma main gauche sur mon visage. J’étais toujours fatigué, malgré les quelques minutes que j’avais dû dormir. La question était la suivante : où avais-je atterri exactement ? L’envie de me laisser de nouveau tomber en arrière me prit. Si je me rendormais, peut-être me réveillerais-je chez moi de nouveau. À moins que je ne fusse encore en train de rêver ? Était-il possible que j’eusse froissé un Génie, à force de jouer à faire crier d'effroi les rêveurs ? Loin de Cyrius et de l’effet que me faisait son regard, je me sentais comme un drogué en manque. J’ignorais ce qu’il me faisait au juste, ce que je le laissais entreprendre sur moi, mais la dépression semblait revenir. L’envie de ne plus bouger, de me terrer quelque part, loin de mes obligations, était de plus en plus prégnante. Je souffrais d’un mal étrange dès que les grands principes, qui étaient secrets pour le commun des mortels, revenaient me hanter. Il n’y avait pas qu’eux. L’état de Devaraj et sa vie venaient tournoyer dans ma tête, si bien que j’avais parfois du mal à être certain d’être moi-même. L’exercice, qui avait toujours été difficile, en devenait presque impossible. Il y avait beaucoup de choses dont je devais m’occuper et, parfois, j’avais simplement envie d’incarner mon seul rôle de Grand Chaos et de supprimer, pour de bon, tout ce qui aurait osé se trouver sur mon chemin.

« Bonjour. » La voix me tira de mes pensées. Je levai les yeux sur une femme. Elle n’était pas là juste avant. C’était sans compter sur les dons des Rehlas, ceux qui les plongeaient dans l’oubli. Je n’en avais aucune idée. Comme j’étais sous les traits de Kaahl, je ne pouvais me permettre d’étrangler mon interlocutrice forcée pour qu’elle me crachât la vérité avant que je ne décidasse de la tuer. Je grimaçai donc simplement d’incompréhension. « C’est vous qui m’avez téléporté ici ? » demandai-je avec une voix qui laissait percer une pointe de colère. N’importe qui, dans ma situation, aurait pu s’insurger. « J’ai bien peur que oui. Je dois vous parler. » Je soupirai. C’était le cas de centaines de personnes. « Je suis différente des autres. » Je la fusillai soudain du regard. « Commencez par ne pas lire mes pensées sinon je m’en vais. Si vous avez quelque chose à me dire, faites vite, avant que je décide de réellement vous étrangler. » Elle me sourit. Moi, je ne souriais pas. Je ne m’embêtais pas à jouer un rôle pour que le Destin m’envoyât une clairvoyante au visage. Ça en devenait frustrant. « D’accord d’accord. Ce n’est jamais facile d’aborder un tel sujet. Pour faire simple : nous avons besoin de vous pour arrêter Ârès Taiji, l’autre. » « Nous ? C’est qui, nous ? » J’avais entendu le reste mais ma patience était à des kilomètres de la surface. Si Lux in Tenebris était silencieuse, je rêvais de voir sa peau se détacher de sa chair. Peut-être cela suffirait-il à la faire parler plus rapidement ? « Les Maîtres du Temps. » C’était inconcevable. « Pourquoi des hommes et des femmes qui voyagent dans le temps auraient-ils besoin de moi, et comment pourrais-je les aider ? Au cas où vous ne le sauriez pas, mon champ de compétence réside dans le fait de semer le Chaos… » Je ris. « … mais comme tout est déjà écrit d’avance, finalement, je n’ai pas vraiment de champ de compétence, à part celui de me tenir debout et de grogner d’un air mauvais, en me vantant d'être le maître de mes actes. Ça vous amuse ? » La situation s’était tendue. Elle préféra ne pas répondre à la provocation. « Vous pourriez devenir un Rehla le temps de vos missions. » Les traits de mon visage se paralysèrent un instant sous la surprise, avant que mon rire ne retentît de nouveau. Je ne trouvais pas la proposition marrante, bien au contraire. Elle persévéra néanmoins. « L'objectif est que vous vous rendiez dans le passé pour arrêter Ârès s’il mettait en péril la… » « Je vous arrête tout de suite. » dis-je, en me levant. « Je ne vais aller courir nulle part pour arrêter mon double. C’est à vous de régler ce genre de problèmes, certainement pas à moi. Et quoi ? Vous voulez que je fasse le chien pour vos beaux yeux en espérant obtenir un sucre à la fin ? Non merci. J’ai déjà suffisamment de problèmes comme ça dans le présent, ce n’est pas pour m’en rajouter d’autres ailleurs, je ne sais ni où ni quand. Votre Roi a l’air aussi sympathique qu’excentrique et vous lui transmettrez mes salutations mais ce sera tout. En attendant, je vais retourner à mon rôle de marionnette à faire comme si tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes, comme si le libre-arbitre et tous ces putains de concepts existaient. De rien. » J’avais peut-être un peu haussé le ton sur la dernière partie. « De toute façon, vous deviez savoir que j’allais refuser. » Je n’en étais pas sûr, vu sa tête. Ce n’était pas le moment de réfléchir. Je me téléportai.

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