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 Le Navire Prisonnier des Flots [Quête - Pv Livaï]

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Mancinia Leenhardt
~ Humain ~ Niveau IV ~

~ Humain ~ Niveau IV ~
◈ Parchemins usagés : 11273
◈ YinYanisé(e) le : 01/05/2015
◈ Âme(s) Soeur(s) : Neah Katzuta | Ange | Compagnon
◈ Activité : Joaillière [Rang IV] - Médecin [Rang III] - Éleveuse de Vaches [Rang I] - Investisseur [Rang II] - Prêtresse d'Amsès [Rang I]
Mancinia Leenhardt
Jeu 19 Nov 2015, 23:00


Il ne devait pas existé en ce monde un port plus étrange que celui qui se rattachait à la ville de Cael. Un véritable mur marin qui n'était entrecoupé que de passage pour les bâtiments fluviaux, dont l'importance de la taille déterminait son point d'encrage. Mancinia avait eu de la chance de choisir un petit vaisseau qui l'emmenait au plus près du rivage. Accoudée au bastingage, elle observait distraitement la statue représentant Suris, en oubliant d'admirer plus longuement le travail accompli. Lorsque sa mère avait disparue, c'était vers les territoires magiciens que son père s'était tourné. Il n'avait pas dans l'idée d'obtenir une aide quelconque de la part de ce peuple magique qui, malgré le respect dont ils faisaient preuve envers eux, n'avait pas envie de se mêler aux Humains, mais car il savait avoir plus de chance de discuter avec des utilisateurs de la magie bleu, que les autres races qui peuplait ces terres. En vain. Malgré le temps passé, Mancinia trouvait encore Caelum d'une magnificence sans nom. Utopia avait quelque chose de fascinant, c'était la fierté du travail des Humains qui suintait de toute la Capitale, celui qu'ils avaient tous faits à la sueur de leur front. Mais que dire de la perfection de la magie ? Qui plus est, la magie venant d'une seule et unique personne, qui devait être aussi époustouflante que son travail.

La Magie ne pouvait pas faire uniquement le mal, une certaine lumière découlait de certaines mains créatrices. Si elle n'était pas née Humaine, Mancinia aurait choisi de naître Magicienne. Rien que ce lieu, dont les décors architecturaux ravissaient la moindre fibre de son corps, pouvait justifier cette étonnante réflexion. Au détail près. Sil elle devait citer un unique défaut à Cael, ce serait sa couleur dominante d'un rose douçâtre. Elle n'aimait pas cette couleur et regrettait que la magie bleuté des Magiciens en soit elle-même victime, mais soit, ce n'était que ces goûts personnels. Et comme ce n'était ni sa ville ni son peuple et encore moins là où elle devrait passer le reste de ses jours, elle pouvait s'accommoder à ce détail pendant son séjour. Dans ses songes qui duraient, l'Humaine voyait cette beauté faste qu'elle avait vu à Somnium, cette ville légendaire appartenant à des êtres tout aussi mystérieux. Caelum pouvait se targuer de lui faire concurrence sur divers plans, ce qui la fit sourire. Même des projets anodins pouvaient révéler une certaine envie d'égaler quelque chose, ou quelqu'un d'autre. En accostant, on lui fit savoir que la pause du navire durerait une semaine environ, le temps de décharger, de prendre du repos et de ravoir une autre cargaison pour faire voile vers une autre destination. Elle était libre d'attendre ou de choisir un autre navire.

N'ayant rien de très intéressant à faire, Mancinia choisi de rester en ville durant ce laps de temps. Et d'attendre que son navire reprenne la mer. Ôtant la capuche de sa cape noire pour que son visage soit visible autant que sa lance pour dissuader d'éventuels assaillants, la jeune femme se disait que cela lui permettrait de prendre un véritable repos, dans un lit chaud et stable...Et peut-être déniché quelques informations intéressantes, en toute discrétion, sur l'objet qu'elle recherchait. Kamiya, qui était partit se dégourdir les ailes revint vers elle en piqué pour faire un cercle autour de son crâne avant de se posé sur son épaule. Il coassa de satisfaction, ce qui arracha un rire à sa maîtresse. Tandis qu'elle progressait dans les ruelles à-tenantes, un constat lui fit plaisir ; rien n'avait changé, l'activité de la ville était toujours aussi forte. Mancinia était ravie de constaté que les récents événements n'avaient pas réussis à ternir cette réputation, même si certains murs étaient visiblement abîmé des séismes qui avait secoués les abords des continents. Tiens. Se pourrait-il que le marché ait lieu ? Et si elle y faisait un tour ? Elle trouverait sûrement bien quelque chose. N'importe quoi. Quelques regards se tournaient en sa direction dès qu'elle fut mêlée dans la foule. Des regards inquisiteurs, étranges, méfiants.

L'Humaine savait que cela ne venait pas de son apparence de voyageuse, mais de son identité raciale. Depuis quelques temps, Mancinia se sentait différente. Comme si son antimagie était devenue encore plus nocive pour les êtres magiques. Et ce n'était plus du dégoût qu'elle lisait dans certains regards, mais une certaine crainte. Inutile de dire que l'Humaine trouvait cela plaisant. Cette même aura qui la caractérisait attirai rapidement l'attention des Sentinelles, mais tant qu'elle ne faisait pas de mauvaises actions au sein de Cael, l'Humaine n'aurait rien à craindre si ce n'est des regards insistants, auxquels elle était habituée. Elle était sans doute mieux lotie que les autres races méprisés par les Magiciens. Si elle comprenait pour les Sorciers et les Démons, qu'elle n'aimait pas plus que les autres, elle avait plus de mal concernant les Élémentals. Ce devait être dans l'ordre des choses, mais son expérience avec Raphaël la laissait persuadée qu'ils étaient bien mieux que les deux autres, qui ne reculaient devant rien pour parvenir à leurs fins, y compris faire souffrir des innocents. Si elle avait été un être magique, elle n'aurait su se déplacer dans la foule, mais à son approche, un chemin tout tracé se dessinait, ce qui lui facilitait. Son antimagie avait parfois du bon. Ce chemin, elle le connaissait, ce qui l'intéressait se trouvait à l'autre bout du marché, là où se trouvaient toutes les étales axées sur les connaissances de ce monde.

Mancinia vit rapidement son sourire fondre, à cet endroit du marché, les passants étaient moins nombreux et les étalages semblaient tout aussi dépouillés de leurs articles. Peut-être arrivait-elle trop tard ? Dommage. Vu la mine déconfites des marchands, ce ne devait pas être une bonne journée en affaire. Que diable se passait-il ici ? Caressant le pelage de son compagnon aux plumes noirs pour se donner courage, la jeune femme se risqua à aller à la rencontre de l'un d'eux.

Messieurs... ? dit-elle en s'éclaircissant la voix. Est-ce qu'ils vous resteraient des articles à vendre ?

Un des hommes parus fort embêté en se retournant vers elle, richement vêtu, son visage était défait d'une tristesse sincère.

Je suis navré, mademoiselle, mais aucun des ouvrages que j'attendais n'est arrivés...
Ah. Hum. Je suis à Cael durant un moment assez court, pensez-vous que vos marchandises seront là avant mon départ ?

Le marchand secoua la tête à la négative.

Nous ignorons ce qu'il est advenu du navire. Jamais il n'a passé les portes de la ville ! Ce qui est problématique, ce n'est pas tant des acquéreurs potentiels que nous ne pouvons contenter, c'est que d'imminents représentants seraient présents ! Ce serait un déshonneur pour les Magiciens de ne savoir permettre aux avides de connaissances de ne pas trouver ce qu'il trouve !
C'est problématique. Je suis désolée pour vous, monsieur.

Avec son petit air penaud, son interlocuteur lui inspirerait presque de la pitié. Elle aurait aimée l'aider, mais que pouvait-elle faire ? Mancinia sentit les serres de Kamiya serrer avec lenteur son épaule. Un avertissement. Il sentait venir quelque chose et l'avenir lui donnerait sûrement raison...


1 190 mots


Le Navire Prisonnier des Flots [Quête - Pv Livaï] Chriss10
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Lun 23 Nov 2015, 16:25

Cael... Cela faisait plus d'un an qu'il n'y était pas revenu. En posant le pied sur la pierre rosée du quai, Stefan sentit un frisson lui parcourir l'échine. La ville magicienne lui avait déjà fait cet effet la première fois qu'il était venu, et il se souvenait encore de l'excitation fébrile qui le saisissait encore le soir venu, lorsqu'il écrivait la lettre à ses parents. Même avec une année de plus, il avait encore du mal à appréhender la magnificence de la cité aux bâtiments de cette couleur si caractéristique. Les maisons étaient roses, les rues étaient roses, les toits étaient roses, et même la magie devenait rose. Des milliers de nuances de la même couleur, donnant à l'ensemble une impression de tableau monochrome sur lequel l'artiste s'était amusé avec ce qui lui restait sur sa palette. Au milieu de tout ça, Stefan était une petite touche de bleu, avec son bâton doré, et sa peau d'un blanc de porcelaine.

- Tu n'es jamais venue ici, hein, Kaya ? Tu vas voir, c'est une ville incroyable... Et maître Aïdan est un homme très gentil, bien qu'un peu... Brusque. Viens là...

Il attrapa la renarde, et l'installa derrière ses épaules, sur le sac accroché dans son dos. Confortablement roulée en boule, elle avait ainsi la tête sur l'épaule de Stefan et pouvait voir devant lui. Il l'avait entraînée à rester dans cette position depuis quelques semaines, craignant que l'activité de la ville soit trop intense pour le petit animal. Une renarde pouvait facilement se faire piétiner dans les ruelles agitées, et il était peu probables que les marchands soient très amusés par sa propension à chiper sur les étals. Avec cette méthode, le jeune magicien était persuadé qu'il ne lui arriverait rien.

- Voilà. Ne bouge pas, d'accord ? Si tu tombes, il faudra te remonter, parce que je ne peux tout de même pas te tenir en laisse, si ?

Enfin prêt, il assura sa prise sur son bâton et s'engagea dans la grande rue du port, se remémorant la direction à prendre pour se rendre chez son ami.

Sur ce patchwork de rose, beaucoup d'autres couleurs venaient tout de même agrémenter le tableau. Non pas qu'il n'aime pas la couleur dominante de Cael, mais il fallait bien reconnaître que seule, elle aurait été bien triste. Les habits des passants, hétéroclites, provenaient du monde entier, tout comme leurs propriétaires. Les couleurs de peau, également, aussi diversifiées qu'il paraissait être possible, sautaient aux yeux, démontrant l'aspect cosmopolite de la ville. En se retournant sur la grande allée, il put même apercevoir l'eau bleutée du port, qui tranchait avec les murs d'enceinte.

Au cours de son trajet, Stefan s'amusa à compter les peuples qu'il parvenait à identifier. Elfes, faes, beluas en nombre, anges, génies, orines et même de rares alfars se croisaient dans les ruelles, élégant ballet urbain durant lequel personne ne se percutait, malgré le nombre de passants. Après un sursaut, le jeune homme accéléra le pas, peu rassuré, pour dépasser un grand démon qui traitait avec un commerçant. Il était parfaitement conscient de la parfaite légalité de la présence de peuples ennemis entre les murs, tant qu'il restaient de simples visiteurs, mais cela ne l'empêchait pas de se sentir mal à l'aise lorsqu'il en rencontrait.

Oubliant rapidement l'incident, il mit près d'une quarantaine de minutes à arriver au domicile de son ancien maître. Grande bâtisse à deux étages, l'habitation était couverte sur sa façade d'objets suspendus aux formes étranges et indéfinissables, et à l'utilité purement démonstrative. L'homme qui vivait ici, Aïdan, était un Transmutare, l'un des fameux mages spécialisés dans la transmutation des matières. Aïdan était un véritable artiste qui avait fait toute sa vie de la création d'objets décoratifs transmutés, cherchant les matériaux les plus improbables pour perfectionner ses œuvres. A voir ceux qui s'étaient rajoutés au cours de l'année passée, la passion de son ami n'avait pas faibli.

La porte s'ouvrit alors, laissant passer un homme costaud muni d'une gaffe. Il avait les cheveux d'un roux de feu, en bataille, et son visage carré était marqué par un début de quarantaine bien entretenue. Une pipe fumante à la bouche et vêtu d'un tablier de cuir, à la manière d'un forgeron, il avait dans l'autre main un objet qui ressemblait à s'y méprendre à un oursin, à la différence qu'il était d'un vert agressif et que ses épines semblaient souples, comme du caoutchouc. Il s'apprêtait visiblement à l'accrocher à la façade de la maison à l'aide de la longue gaffe, mais s'immobilisa en posant les yeux sur Stefan. Même légèrement voûté, il dominait le jeune homme d'une bonne paire de têtes. Fronçant les sourcils, il resta silencieux une seconde, puis fit gronder une voix lourde et puissante.

- Stefan Von Augesturm ? Que fais-tu ici ? Tu ne songeais tout de même pas à frapper à ma porte, hein ? Ne t'avais-je pas dit de me prévenir à l'avance, si tu voulais revenir me voir ?!

Troublé par le ton de l'homme, Stefan hésita un instant. Aurait-il par malheur oublié d'envoyer la lettre qu'il avait écrite pour le Transmutare ? Si tel était le cas, il lui faudrait trouver un moyen d'apaiser son courroux...

- Ehm... Eh bien... Je suis réellement navré, maître Aïdan, j'avais préparé une lettre pour vous prévenir, et je pensais l'avoir bien envoyée, mais il semblerait que j'aie oublié...

Il rentra les épaules, contrit. Derrière lui, Kaya se recroquevillait sur son sac, frémissante de peur. L'oeil mauvais de l'homme se posa une nouvelle fois sur eux, et il éclata soudainement d'un rire tonitruant qui fit se retourner plusieurs passants dans leur direction.

- HA HA HA ! Tu devrais voir ta tête, Stefan ! On dirait que c'est l'Ultimage en personne qui vient de te réprimander !

Cette fois ci, le jeune magicien était complètement perdu. Confus, il releva la tête vers Aïdan.

- Ne t'en fais pas, j'ai bien reçu ta lettre ! Je voulais voir si tu sursautais toujours autant qu'avant ! HA HA HA !

Rassuré, et bien qu'un peu honteux de s'être laissé prendre au jeu de son ancien maître, Stefan soupira de soulagement et parvint à sourire.

- Vous m'avez fait peur durant un instant, maître Aïdan...

Celui-ci reprit son regard mauvais, faisant une nouvelle fois sursauter son ancien apprenti.

- Hé ! Je t'ai dit de ne plus m'appeler "maître", le jour où tu es parti. Je suis Aïdan, et je ne suis plus le maître de personne, d'accord ? Allez, entre. Je vais faire chauffer du thé. A moins que tu ne veuilles quelque chose de plus fort, pour te remettre de tes émotions ?

- Du thé, ça ira très bien, merci...


Il se retrouva donc dans le salon d'Aïdan, une tasse de thé fumante entre les mains. A ses pieds, Kaya observait l'intérieur de la maison, son museau relevé pour capter les étranges odeurs qui l'emplissaient. La senteur des encens se mêlait avec celle de la poudre de fer, de la sciure de bois et des herbes fraîchement coupées. La théière embaumait l'air d'un délicat parfum de menthe sucrée, et le lourd tablier de cuir qu'Aïdan avait accroché à sa patère sentait légèrement le brûlé, à des endroits où l'on pouvait voir des taches de suie.

Assis face à Stefan, dans un profond fauteuil de cuir âgé, l'homme savourait la boisson en silence, instant de repos dans son dur travail de Transmutare. Il posa les yeux sur la renarde, qui s'immobilisa en sursautant sous le regard de fer. Il se pencha en avant et tenta de poser la main sur l'animal, qui se déroba en lui reniflant les doigts.

- Qu'est-ce que c'est que ce truc, Stefan ? Tu adoptes des bêtes sauvages, maintenant ? Je croyais que tu voulais devenir historien.

- Hem... Oui c'est toujours le cas. J'ai d'ailleurs rencontré Kaya alors que je traversais un territoire sauvage, pour retrouver un important livre sur l'ère du Chaos du Cristal. C'était... Pour faire court, elle m'a sauvé la vie, et comme je l'ai nourrie en retour, elle semble avoir décidé de m'accompagner. Je pense qu'elle est touchée par la magie, mais je n'en suis pas certain.

- Je vois. Je ne vais pas pouvoir t'aider à ce sujet, la lecture de la magie n'est pas vraiment mon fort... Mais dis-moi, qu'est-ce qui t'amène en Caelum ?

- Ah ! Je suis venu pour essayer de trouver une version récente de la généalogie des Ducs. Je pensais passer à la bibliothèque publique, mais il me faudrait plusieurs jours pour consulter les ouvrages sur les duchés. J'aurais espéré que vous pourriez m'aider à trouver un logement pour le temps dont j'aurai besoin.


Aïdan sourit et donna une claque sur l'épaule de son ancien disciple, qui manqua de renverser son thé sur ses genoux.

- Eh bien, la chambre que tu avais aménagée en venant la première fois n'a pas bougé ! Je l'ai laissée telle quelle, tu peux t'y installer !

- Vous en êtes sur ? Je ne voudrais pas vous déranger, vous avez l'air d'être très occupé, en ce moment.

- Mais oui ! Pose donc ton sac chez moi. En rétribution, j'aurai juste besoin que tu fasses quelques petites courses pour moi. Rien de bien méchant.

- Bon... Je vous remercie beaucoup, maî... Aïdan.

- Il n'y a pas de quoi. A vrai dire, j'aurais même besoin que tu commences tout de suite !

- Ah ?

- J'attends un livre que j'ai commandé, et qui devait arriver récemment sur le marché aux connaissances. Je voudrais que tu passes chez Bilal, voir si ce voleur l'a enfin reçu. C'est un tome sur la transmutation, Les Enfants du Fer, et j'en ai besoin pour mon prochain projet. Si je trouve les informations dont j'ai besoin, je pourrai présenter mon projet au Comte de Kelton. Tu veux bien y aller tout de suite ?

- Euh... Oui, d'accord... Mon sac...

- Ne t'en fais pas pour tes affaires, je vais en profiter pour faire un peu de ménage dans ta chambre et installer ton barda. Allez, file ! Et emmène ton fauve avec toi !


Un peu perplexe, Stefan se retrouva donc à la porte, son bâton dans le dos et Kaya dans les bras, avec pour seul bagage la bourse qu'Aïdan lui avait remis pour le paiement du livre.

Il se mit en route, s'orientant vers le marché, qu'il trouva sans trop de mal. Il fut cependant surpris en arrivant près des étalages des libraires. Les passants, beaucoup moins nombreux, ne masquaient plus les étals presque vides des marchands de livres qui semblaient comme frappés par l'abattement. Kaya sautant de ses bras pour trottiner dans les ruelles dégagées, il put reprendre son bâton à la main, et slalomer entre les stands. Il s'arrêta pour demander son chemin.

- Excusez-moi ? Je cherche le marchand Bilal...

- Il est par là-bas. Celui qui discute avec la demoiselle au corbeau, là.


L'homme qu'il désignait n'avait pas l'air d'avoir un meilleur stock que ses concurrents, et Stefan craignit que l'arrivage attendu par Aïdan ait été retardé...

- Ah, merci bien...

Il s'approcha des deux personnes, lorsqu'il eut une sensation troublante. Un frisson lui courut sur l'échine alors qu'il cherchait l'origine de cette étrange impression. Il y avait dans l'air, en cet instant, quelque chose qui ne lui parût ni agréable, ni particulièrement gênant, aussi décida-t-il d'en rester là pour l'instant. Il s'arrêta devant l'étal, faisant un sourire et un signe de tête à la jeune femme qui se trouvait également là.

- Bonjour...

Maintenant qu'il se trouvait plus près, il se rendait réellement compte de la grande taille de cette femme par rapport à lui et au marchand. La peau presque aussi claire que celle du jeune magicien, ses longs cheveux auburn laissaient éclater la lumière solaire en rayons dorés, contrastés par l'oiseau noir, sur son épaule, qui semblait le jauger d'un œil sévère. Légèrement intimidé bien qu'elle semble avoir le même age que lui, il se tourna vers l'homme.

- Excusez-moi, vous êtes Bilal, le libraire ?

- C'est bien moi.

- Parfait. Je voudrais savoir si vous auriez reçu Les Enfants du Fer, un traité de Transmutation.


Les épaules du marchand s'affaissèrent, celui-ci paraissant abattu.

- Désolé, mon jeune ami, mais comme je le disais à la petite dame, le bateau qui devait me livrer n'est toujours pas arrivé, et aucun moyen de savoir ce qui le retient. Tout ce que je peux faire, c'est prier qu'il n'a pas fait de mauvaise rencontre, et qu'il arrivera bientôt, car j'ai des commandes pour des clients très importants. Les Enfants du Fer, c'est pour le haut Transmutare Aïdan, non ?

- C'est bien cela... Combien de retard a-t-il ?

- Presque une semaine ! J'ai pu faire avec le stock qui me restait jusque là, mais si mes commandes n'arrivent pas, je ne sais pas ce que je vais devenir !

- Oui, je comprends bien... Je ne sais pas trop comment vous aider, Bilal.

- Oh, ce n'est pas à vous de vous déranger, de toute façon. Il faudrait aller voir à la capitainerie du port pour savoir s'ils ont des nouvelles, mais ils sont bien trop occupés pour perdre du temps avec nous autres marchands...


Réfléchissant, Stefan se baissa pour faire une caresse à la renarde qui regardait le corbeau avec intérêt.

- Hmm... Je pourrais peut-être faire quelque chose... Ah, excusez-moi, mademoiselle, vous étiez aussi venue chercher une commande ?


[2358 mots]
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Mancinia Leenhardt
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Mancinia Leenhardt
Ven 15 Jan 2016, 23:30

S'appuyant sur Nibelungen tout en baissant la tête, les yeux fermés et l'esprit vagabond, l'Humaine songeait à sa malchance permanente depuis son départ d'Utopia. Elle aurait aimée se plonger dans un bel ouvrage pour en oublier ses plaies ouvertes depuis le départ de Neah. Où était-il et que faisait-il ? Mancinia s'inquiétait de savoir s'il était bien portant, alors que c'était de son unique fait s'il n'était plus présent à ses côtés. Elle ne lui avait pas laissé la moindre de chance. Bien qu'elle ne regrette pas son geste, estimant être dans son bon droit, les paroles qu'elle avait eues à son encontre la hantaient et la jeune femme avait conscience d'avoir été d'une rudesse affreuse. Cet acte qui avait failli lui coûter la vie était l'oeuvre de la magie, celle de son Ange Gardien, celui qui avait promis de prendre soin d'elle. Un mensonge, comme tous les autres. L'Humaine avait assemblé sur lui un schéma qu'elle avait subi tant d'années, comme si l'Ange avait une projection de toute la douleur que les autres races lui avait fait subir. Et tout était sorti avant qu'elle ne le chasse. Sans mot dire, Neah était partit comme il était venu dans sa vie. Elle se promettait de se faire pardonner ses odieuses paroles. Si toutefois l'occasion se présentait. Et que dire de son arrivée à Earudien dans l'espoir de faire une pause dans son périple, devait-elle s'en souvenir ?

Mancinia en avait encore mal au ventre. A peine arrivée dans une ville paisible, elle était de nouveau kidnappée. Combien de fois cela lui était-il arrivé exactement ? Sa rencontre avec Ayaka était bien l'un des seuls points positifs de cette douloureuse expérience. Ça et le lit douillet qu'elle avait pu obtenir ensuite. L'Humaine redressa son visage en soupirant pour croiser le regard d'un jeune homme à la chevelure rayonnante et au regard cristallin, qui semblait attendre un arrivage, mais d'une plus grande importance. Ce dernier l'avait salué avec politesse et, malgré sa surprise, Mancinia lui rendit ce dernier. C'est lorsqu'il conversa avec le marchand qu'elle apprit le nom de ce dernier ; Bilal. Décidément, tous les noms qui n'étaient pas de sa race étaient curieux ! Elle fit mine de regarder ailleurs tout en écoutant distraitement leur conversation, auquel elle ne comprit pas grand-chose concernant la commande de quelqu'un. Son regard était surtout centrer sur l'animal qui l'accompagnait, un renard dont la queue se mouvait de droite à gauche en observant Kamiya qui la dévisageait tout autant. En tout cas, elle ne fût pas la seule à être désappointée devant le marchand. Ce garçon lui demanda ensuite si elle aussi attendait l'arrivage. Ce qui avait de plus fou avec les Magiciens en plus de leurs noms étranges, c'était leur politesse et leur respect envers quiconque.

Moi ? dit-elle avec surprise. Non. Je suis seulement de passage, mais il n'est pas inconnu que les ouvrages de Cael sont les plus réputés.

Bilal gonfla son torse sous la flatterie avant de se risquer à interrompre ce petit échange. Ensuite, une idée germa dans son esprit. Mancinia le vit dans son regard, tandis qu'il frottait ses mains moites l'une contre l'autre.

Est-ce que...Est-ce que nous pourrions vous demander de courir au port voir ce qu'il en est ? Je vous promets de vous faire une bonne ristourne à tous les deux !
Je crois que ce n'est pas la question. La question est de savoir si des marchands vont avoir confiance en une Humaine qui débarque de nulle part, hum... ?
Je n'ai rien contre les Humains ! dit-il, faussement vexé. Je me disais que votre...Particularité pourrait être utile si quelqu'un ennuyait notre fournisseur.

Néanmoins, l'Humaine sentait qu'elle l'avait mis dans l'embarras.

Je peux tout aussi bien vous trouver un autre partenaire dans cette tâche ! Je suis certain que quelqu'un serait volontaire !
Ça ira, sourit Mancinia. J'aime seulement taquiner mes interlocuteurs. Je vous aiderais avec plaisir pour l'amour de la connaissance.
Oh ! Les femmes Humaines sont si dégourdies ! Plus que les hommes, en tout cas...

Qui flattait qui, là ? Ce qu'elle savait surtout était qu'une ristourne lui permettrait d'exiger sans doute un peu plus. Mancinia n'avait guère eu le loisir de s'informer sur cette Pierre miraculeuse que ce Mage nommé Zandalor avait consigné dans un livre. Si elle y allait, peut-être trouverait-elle quelque chose ? Bilal semblait ravi et convaincu. Et les laissa partir, non sans leur avoir demander de se presser si possible. Avec un regard qui invitait son nouvel acolyte à lui emboîter le pas, la jeune femme se mit en route. A son aise, marchant côte à côte de ce dernier en regardant les alentours, non sans intérêt. Cael lui éveillait tant de souvenirs. C'était en ce lieu qu'elle avait vu son premier Dragon. Elle n'en était pas revenue et restait encore sous la magie de l'instant, vouant à cette race une passion dévorante. Grâce à Raphaël, elle avait côtoyé au plus près une de ces créatures mythiques. Une chance. Caressant les plumes de Kamiya et ne souhaitant pas rester dans un mutisme pesant, elle choisit de rompre le silence qui les entourait tous deux dans l'immensité du marché.

Nous voici compagnons de route, dit-elle pour se faire entendre. Je ne me suis pas présentée. Mancinia Leenhardt, mais vous pouvez m'appelez Mancinia tout court. Et voici...
Kamiya, se présenta son corbeau. Je ne sais pas qui est votre compagnon, mais je ne suis pas comestible.

Cette remarque s'adressait tout autant au garçon qu'au renard qui les suivait d'un pas bondissant.


923 mots


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Lun 27 Juin 2016, 16:12



- Ce ne sera pas difficile, vous verrez qu’il disait… Ironisa Livaï en forçant le passage dans la foule. Il va m’entendre l’apothicaire… Je lui ferais bouffer ses plantes et lui enfoncerai bien profond…
- Livaï, tempéra la jeune femme qui le rejoignit en trottinant.

Leurs regards se croisèrent faisant taire l’humain qui ravala ses paroles dans un masque d’amertume. Dans un mouvement de la tête qu’il pencha sur le côté, il fit craquer sa nuque et activa ses pas sans même ce soucier de la jeune femme qui l’accompagnait. Ce n’était pas vraiment le bon moment pour lui donner un cours sur les bonnes manières et si l’ange semblait déborder de compassion, comme à son habitude, lui bouillonnait intérieurement d’une envie meurtrière de tuer tous ceux qui lui barraient la route. La patience était loin d’être une vertu que possédait Livaï. A vrai dire, l’humain les gardait pour lui, les refoulant au plus profond de son être, ne laissant que paraître une infime partie de ce qu’il était réellement. Une carapace pourrait-on dire où le parfait camouflage pour survivre dans ce monde où tout n’était qu’apparences et faux-semblants. Livaï avait appris à ses dépens cette leçon et il en gardait encore les marques profondément entamées dans sa chair. Perdue dans la foule, Devendllyne tentait de ne pas perdre le jeune homme des yeux. Elle ignorait ce qui motivait autant l’humain dans cette quête et ce qui le faisait avancer d’un pas si décidé. Il avait curieusement choisi d’aider un marchand contrairement à son habituel détachement du monde. Cela était suffisamment inédit pour que l’ange y décèle une quelconque manigance de sa part. Elle l’observa sa silhouette disparaitre derrière une nuée de quidam, l’incitant à emboiter le pas pour ne pas le perdre de vue. Elle avait tout autant de mal que lui à se frayer un chemin dans la foule devenue bien trop dense pour ne pas s’y perdre. Cael était une cité des plus particulières. Sa réputation n’était plus à faire et les marchandises rares et précieuses, rendaient les lieux particulièrement prisés. L’humain jouait des épaules pour créer un passage dans la cohue, ignorant les remarques et les regards sombres des passants écartés de force.
"Facile sur le papier, une mission simple", mais les dédales des étales et les milliers de marchands qui se pressaient les uns aux autres, rendaient l’affaire des plus compliquée. C’était chercher une aiguille dans une botte de foin.

Adossé à un mur, Livaï soupira rageusement, manquant de se faire écraser par une charrette.
Devendllyne le rejoignit enfin croisant immanquablement son regard sombre qui la fit frissonner..

- Je ne comprends pas pourquoi soudainement tu t’obstines… D’habitude tu aurais ignoré une telle demande… Trouver ces personnes… C’est… Impo…

Livaï avait ignoré les paroles de l’ange, se concentrant sur une pile de tonneaux empilés contre une devanture. Il s’élança dessus, grimpant avec agilité jusqu’au sommet, continuant son ascension sur un muret, puis un balcon, grimpant toujours plus haut, en se hissant sur une toiture sur laquelle il déambula dans tel un funambule jusqu’à atteindre le bout de celle-ci. Installé sur son perchoir, il jeta un regard en contrebas, pour y apercevoir la petite moue de l’ange dans l’agitation de la fourmilière. Un sourire narquois se dessina sur ses lèvres alors qu’il savourait cette contemplation victorieuse. D’ici, le monde était si insignifiant, conférant à l’humain une grandeur dans laquelle il se plaisait à se vautrer allègrement. Il dominait la cité, le port et le labyrinthe de Cael. Il balaya les rues et les côtes dans un regard appréciateur, avant de se concentrer uniquement sur les groupes isolés. Devendllyne perdait patience. Elle n’avait rien loupé du masque hautain de l’humain et son impossible arrogance qu’il balançait au monde. Si cela l’énerva dans un premier temps, elle fut obligée de constater qu’il reportait bien vite son attention sur les alentours lui arrachant presque un hoquet de surprise. Livaï semblait bien décidé à mener à bout cette mission. « Étonnant… » Pensa-t-elle  alors qu’elle suivait des yeux sa silhouette  glisser le long du toit. Elle entama un geste d’inquiétude qu’elle ravisa bien vite en le voyant se balancer sur une corniche pour retomber sur une terrasse. Sous le regard interrogatif des clients en train de marchander des tissus, Livaï affichait  son plus beau sourire. Il s’avança parmi eux avec une déconcertante assurance qui ne manqua pas de faire sourire les dames et attrapa une datte sur un plateau dans un débordement puéril de son orgueil.
L’ange leva les yeux au ciel face à pareil spectacle laissant son protéger la rejoindre et la pousser de l’épaule.

- Tu blasphèmes encore? Se moqua-t-il dans un dernier regard vers une charmante demoiselle.
- Je ne blasphème pas… Grinça des dents l’ange. Peux-tu s’il te plaît cesser ces… Gamineries.

Livaï étira son sourire en se penchant vers l’ange dans un regard espiègle.

- Tu invoques les dieux à chaque fois que je fais une chose qui te déplaît… C’est blasphémer. Conclu t-il en tirant la langue. Et … Jalouser une demoiselle c’est pécher, continua-t-il en reprenant la route à reculons.
- Tu es…
- Humain? Terriblement oui, ricana-t-il en avalant une dernière datte.

L’ange soupira. Elle avait hésité à reprendre la parole, mais en voyant l'apparente décontraction de l'humain, elle en était venue à la conclusion qu’il avait trouvé ce qu’il cherchait.

- As-tu…

L’humain qui avançait les mains derrière son dos, jeta un coup d’oeil rapide à Devendllyne avant de la couper en levant son index vers elle.
Deux inconnus venaient de déboucher d’une ruelle juste devant eux; Une femme et un jeune homme accompagnés d’animaux.

- Oh? Des béluas? Demanda l’ange.

Livaï arqua alors un sourcil en toisant d’un regard sombre l'ange à côté de lui. Il secoua sa tête dans un spasme d’hilarité et croisa ses bras dans une profonde expiration.

- Dev… La taquina Livaï. Ce n’est parse qu’ils ont un familier que se sont forcements des éluas… Quel raccourci, franchement je suis profondément choqué par ce manque d’ouverture d’esprit…

L’ange grimaça en perdant patiente. Elle n’avait fait que formuler à voix haute sa première pensée.

- Ce n’est pas moi qui affuble tout le monde d’une étiquette…
Pesta l’ange dans une moue boudeuse.

Livaï étira son sourire en la poussant gentiment de l’épaule.

- Fais pas la gueule! Tu sais que j’aime te prendre en faute…
- Je ne faute pas… La spontanéité n’est pas un défaut.
- La mauvaise foi si, insista Livaï en agitant son index pour la provoquer.

Tout le corps de l'ange venait de se tendre dans une criante envie de faire taire l'humain pour de bon. Lui et ses  insupportables manières mettaient bien souvent à mal sa patience,mais forte heureusement pour lui, l'ange savait apaiser ses pensées assassines le concernant. Devendllyne soupira longuement pour se contenir, finissent par faire exploser de rire le jeune homme qui n'avait rien perdu de cette silencieuse bataille intérieur.

- Quoi qu’il en soit, ce sont eux dont parlait le marchand. Trancha t-il finalement en reprenant son sérieux.
- Comment le sais-tu?

Livaï plissa ses yeux en direction de la silhouette féminine. Son expression avait brusquement changé, effaçant sa nonchalance par un sourire sombre.

- C’est une humaine… Regarde la réaction des passants à son passage.

L’ange observa Livaï avec insistance. C’était la première fois qu’elle descellait autant d’intérêt dans le regard de son protégé. Ses yeux suivirent le cheminement du jeune homme jusqu’à trouver la dite silhouette devant elle. « L’humaine » semblait bien plus avancée que Livaï dans la maitrise de l’anti-magie, lui confèrent une certaine aura que bien des êtres magiques autour d'elle descellaient sans mal. L'ange se retourna vers Livaï pour connaitre ses intentions et s’immobilisa en ne le voyant plus à ses côtés. Elle fit un tour sur elle-même pour le trouver dans la foule et ne remarque pas tout de suite qu’il s’était imposé face à « elle ».
Planté devant l’humaine, il se dégageait de lui une certaine assurance que Devendllyne n’avait pourtant pas l’habitude de voir chez lui. Pour la première fois, il paraissait sincère et terriblement décidé.

- Ça fait un moment que je te cherche, aborda-t-il ainsi l'humaine dans un demi-sourire.

Jouant sur le double sens de ses paroles, il se contenta de sourire alors que des marchandises mal attachées sur une charrette chutaient brusquement sur le petit groupe. Livaï eut juste le temps de pousser l’inconnue dans la ruelle avant que les caisses en bois ne tombent sur lui et compagnon de route de l’humaine.
Devendllyne accourut vers son protégé lui attrapant le bras pour examiner la blessure alors qu’un attroupement se formait autour d’eux et qu’un marchand venait s’excuser des dommages.
Loin d'être gravement blessé, Livaï repoussa légèrement l’ange pour s’accroupir devant le jeune homme couché sur le sol. Sa blessure à la jambe le rendait inapte à poursuivre, motivant ainsi l'humain à s'adresser à son homologue du sexe opposé.


- Je crois que ta mission… Tu vas devoir la faire avec nous.


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Mancinia Leenhardt
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Mancinia Leenhardt
Mer 10 Aoû 2016, 22:57

Kamiya n'était pas à l'aise devant les animaux que l'on disait prédateurs. C'était assez naturel de fuir devant le danger, surtout qu'ils l'avaient tous deux affronter un nombre incalculable de fois au cours de leur existence. Le charmant inconnu lui apprit son nom, Stefan von Augesturm, Magicien de son état en quête d'un ouvrage pour un de ses maîtres d'apprentissage. Ça n'était pas désagréable de faire une tel rencontre à Cael, les Magiciens étaient les plus respectueux envers sa race, après les Anges, mais ils évitaient tout ce qui avait trait à la perte de magie. Bien que grimaçant, l'homme ne semblait pas s'en émouvoir et semblait même intrigué par la sensation. Ils discutèrent un peu de ce qu'ils recherchaient dans ces ouvrages tant attendu, ravie d'avoir quelqu'un avec qui converser sur l'histoire de ces terres pour le petit moment que durerait leur trajet vers le Port d'où elle venait. Mancinia ressentait les regards insistants sur sa condition, même toutes ces années ne l'avaient pas rassurée quant à l'éventualité d'une agression ou d'un coup dans le dos. Et le fait d'être sur ses gardes l'empêcha d'avoir un sursaut lorsqu'un homme vint littéralement se mettre devant eux, l'arrêtant dans sa marche en lui déclarant qu'il la recherchait. Stefan demeurait muet de stupéfaction, mais ce n'était pas le cas de celle qui l'accompagnait.

Vraiment ? répliqua-t-elle. Ce n'est pas mon cas.

C'était qui celui-là ? Ça lui prenait souvent d'aborder les gens comme ça ? Il avait beau sourire, son visage se referma d'instinct. Ce n'était pas bon signe. Elle avait la vague impression de ressentir une menace invisible. A croire qu'elle avait terriblement l'habitude lorsqu'un câblage lâcha sur l'un des innombrables chariots passant à leur côté. Elle allait esquiver en attrapant Stefan pour lui éviter tout dommage, mais elle fût interrompue dans ses gestes par une main venu lui agripper le bras pour la pousser dans la ruelle. Sous la surprise, cette fois, elle ne sut rien faire et assista avec impuissance aux dégâts, tandis que Kamiya s'envolait dans les airs. Ce fût aussi rapide que lent. Surtout qu'une vive douleur lui traversait la jambe gauche. Il venait de lui sauver la mise ? Non, cet abruti avait au contraire failli la blesser avec son action imprudente ! Faisant de Stefan une victime collatérale de son imbécilité. Ce détail l'avait mise de mauvaise humeur. Incapable de se sauver soi-même et de minauder devant une femme, faisant semblant de faire le preux chevalier venu à son secours ! Sa remarque était dite avec tellement d'ironie qu'elle voulut lui encastrer son pied dans le visage. Ce serait une bonne idée pour lui refaire le portrait ! Elle était à la bonne hauteur pour le faire, mais se ravisa en se contentant de cracher quelques paroles.

Ou seule, se contenta-t-elle de répliquer. Mon compagnon m'accompagnait à la demande d'un marchand. Toi, tu n'es qu'un étranger.

Se permettant de le tutoyer comme il l'avait fait avec elle, l'Humaine s'accroupit pour visualiser les dommages sur le membre inférieur de son camarade. Ce n'était pas beau à voir, une fracture ouverte qui lui avait déchiré le bas de son pantalon et le sang s'écoulait, tandis que le marchand s'excusait dans un flot continu de paroles. Mancinia exerça une pression avec sa main le temps qu'un guérisseur n'arrive pour prendre le relai, sa présence gênerait plus qu'autre chose le bon déroulement des soins et se prépara à faire quelques adieux.

Je crois Stefan que notre collaboration touche à sa fin, mais n'ayez crainte, je vous apporterait l'ouvrage moi-même une fois qu'il sera en ma possession.

Mancinia n'était absolument pas certaine de l'avoir dans ses mains avant son départ, mais les Aetheri veilleraient à ce que ce soit le cas. Le Magicien approuva avec une vague de douleur sur le visage lorsqu'elle relâcha la pression et laissa place à quelqu'un de plus expérimenter. Prête à reprendre la route, mais on ne la laissait pas vraiment faire. L'Humaine regardait droit dans les yeux cet opportun. Ce n'était pas un gamin qui allait l'impressionner.

Vous m'avez aidé de votre plein gré. Je ne vous ai rien demandé et, de ce fait, ne vous dois rien. Si vous tenez tant à m'accompagner, vous feriez mieux de changer de visage.

L'Humaine tourna les talons et poursuivit son chemin en direction du port de Cael, Kamiya vint se remettre sur son épaule, non sans un regard en biais vers les deux personnages laisser en arrière. Ce n'était vraiment pas poli et respectueux de sa part, mais elle s'en moquait et ce n'était pas son corbeau qui dirait le contraire.

D'où ils sortent ces deux-là ? l'interrogea Kamiya.
Faisons en sorte de les oublier. J'ai mieux à faire que de m'occuper d'un compatriote opportuniste.

A n'en point douter, il s'agissait d'un compatriote vu la manière dont certain le dévisageait à son départ. Et la peau lactescente de la demoiselle l'accompagnait était une caractéristique angélique, ce devait être des compagnons. Comme elle l'avait été avec Neah. Ce détail lui fit encore plus grincer des dents. Pour se calmer, elle s'arrêta et respira un grand coup l'air frais de l'océan qui lui faisait face.


857 mots

Défi ○ Regarder un PJ droit dans les yeux et lui conseiller de changer de visage


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Mer 17 Aoû 2016, 19:41


La réaction explosive de l'humaine fit sourciller Livaï avant qu'il ne pouffe de rire. Elle avait du tempérament, c'était de toute évidence un trait commun à sa race et rien de plus qu'une mise en bouche des plus alléchantes concernant les futurs rounds qui se profilaient, maintenant que les présentations étaient consommées. Il la suivit des yeux avec intérêt et écouta avec délectation chacune de ses paroles avec une assiduité exemplaire. Elle l'amusait plus qu'autre chose. Elle brassait de l'air avec lui, les remarques de ce genre ne l'atteignaient pas vraiment. 
Devendllyne faisait de même, s'assurant de l'état du jeune homme encore assis sur le sol. La gravité de la blessure était moindre et les soigneurs de Cael n'étaient pas mauvais dans leur genre. Ils arriveraient bien à prodiguer des soins qui permettraient au jeune homme de s'en remettre rapidement. Alors qu'elle terminait ce cheminement de pensées, elle se redressa choquée des propos de l'humaine à l'encontre de Livaï. Elle détourna la tête pour vérifier la réaction de son protégé, comprenant rapidement que la jeune inconnue venait de faire une erreur. Si la plupart des individus suivaient une logique des plus évidente, Livaï allait à contre sens de tout ça. L'étincelle que l'ange devinait dans le regard de l'humain laissait planer le spectre de représailles douteuses.
Les lèvres de Livaï s'étirèrent à l'infini, alors que la demoiselle et son corbeau s'éloignaient des badauds.
 
Devendllyne hésita à se rapprocher. Son protégé paraissait tendu et son silence n'augurait rien de bon concernant les prochaines initiatives de l'humain. Elle s'assura que l'homme blessé était bien en charge  avant de se poster aux côtés de l’humain.

- Pourquoi tu t'obstines? Souffla t-elle d'une petite voix.

Livaï pencha sa tête sur le côté, faisant craquer sa nuque. Sa mâchoire contractée peina à faire sortir les voyelles qu'il mâchouilla dans une phrase à peine audible que Devendllyne finit par déchiffrer en se la répétant mentalement.

- C'est… C'est une humaine? Je ne comprends pas, s'empressa t-elle de reprendre. Tu en connais d'autres…

Livaï fit claquer sa langue en toisant d'un regard noir le minois angélique de la jolie brunette. Elle avait beau avoir des qualités plus que louables, il lui manquait cette petite pincée de vice qui aurait fait d'elle la femme parfaite.
L'humain finit par sourire en posant sa main sur le sommet du crâne de l'ange. Il appuya fermement dessus pour la taquiner et emmêla sa chevelure par pure provocation.

- Quoi… Elle a un joli cul non?
Devendllyne le repoussa énergiquement en se recoiffant à la hâte. Elle se doutait que cette conclusion était un raccourci un peu trop explicite pour être la seule raison à l'obstination de Livaï. Elle plissa son nez dans une moue boudeuse et frappa le bras de l'humain qui ne la regardait déjà plus.
Les yeux perdus dans les étendues écumeuses, Livaï réfléchissait silencieusement. Ce n'était pas vraiment la réaction qu'il s'attendait de la part de l'humaine. Il se gratta la tête en baillant et fit volte face les mains derrière la tête en prenant le chemin inverse.
Devendllyne papillonna des yeux sans comprendre ce soudain revirement de situation et le rattrapa en quelques pas. Elle garda le silence un instant avant de reprendre en mordant sa lèvre inférieure.

- Du coup… Tu ne vas pas la rejoindre?
- Non…Souffla sèchement Livaï sans baisser son regard vers elle.

L'ange soupira.

- Le marchand a dit qu'il y avait des créatures dans ces eaux…
- J'm'en fous…

Devendllyne sursauta surprise.

- Y a quelques minutes encore tu aurais tué n'importe qui pour la trouver et maintenant…

Livaï regarda l'ange avec un sourire outrancier. Ses pas s'étaient arrêtés devant un petit muret en pierre et l'index qu'il pointait en direction du corps de l'ange, la figea dans un mauvais pressentiment.

- Lévi?
- Non, je ne la rejoints pas, car ça prendrait trop de temps et je suis feignant. Et oui, je me fiche de savoir quelle créature se mettra en travers de mon chemin. Prépare toi mon petit chat, tu ouvres la voie.
- La voie? Répéta l'ange en paniquant.

Sans lui laisser le temps de répondre, Livaï poussa l'ange par-dessus le petit mur de pierre. Devendllyne glissa dans ce qui semblait être un aqueduc. Le courant l'entraîna rapidement dans une cavité rocheuse avant de déboucher sur une pente vertigineuse. Son cri retenti dans tout Cael alors qu'un geyser d'eau marquait son arrivée en contre bas des remparts de la cité à quelques pas d'une crique. Détrempée, noyée tout autant dans la honte et l'amertume, elle se retourna le coeur encore battant vers l'humain. Il arriva dans un tsunami qui inonda une nouvelle fois l'ange qui finit par se relever hors d'elle.
Elle s'essuya le visage en se penchant sur l'humain et hurla sur lui.

- Non de… Livaï Hausman Melydrelle Grìmr, je te jure que si tu refaits ça… 
L'humain venait de se lever, imposant sa taille et son regard noir à l'ange qui recula légèrement en ramenant son doigt menaçant vers ses lèvres. Livaï la dévisageait d'un oeil mauvais avant de raviser ses intentions en soupirant.

- Ne prononce jamais plus leurs prénoms… Articula t-il douloureusement.

Sa voix était calme et c'est peut-être ce qui peina le plus l'ange. Elle avait agi sciemment, mais le regrettait amèrement. De tous les mots qu'elle aurait pu choisir, elle avait pris ceux qui pouvaient le plus le blesser et malgré cela, il ne lui en voulait pas. Livaï était un humain bien compliqué à cerner.
Elle le suivit des yeux le coeur lourd et l'observa sauter devant l'humaine qu'il avait réussie à rejoindre. Le corbeau s'envola sous la surprise alors que le rire de Livaï s'élevait joyeusement en ricochant sur la paroi des rochers.
Devendllyne ignorait pourquoi son protégé insistait tant auprès de cette jeune femme, mais si telle était sa volonté, elle le suivrait, même au bout de l'enfer…

Livaï frotta ses cheveux pour éliminer l'excès d'eau en reprenant d'un ton jovial à l'encontre de l’humaine.

- Trés bien… On va reprendre.

Il s'inclina humblement dans une révérence théâtrale avant d'afficher un sourire débonnaire.

- Je suis Livaï. Un marchand… Ton marchand, précisa t-il... A oublié de te dire une petite chose… Ses eaux sont infestées de bestioles marines très dangereuses et il m'a envoyé, moi, continua t-il en se mettant en valeur par un petit geste de la main. Pour t'aider. Tu peux jeter la faute sur moi pour ton ami, penser ce que tu veux… Mais tu auras sûrement besoin de moi. Je ne te veux pas de mal… Et je ne demande rien en échange… Si ce n'est quelques renseignements sur notre race. Et encore tu ne seras pas obligé… Je n'oblige en rien, du moins plus maintenant.

A présent qu'il l'avait devant elle, il ne renoncerait pas. Elle l'intriguait, le fascinait en quelque sorte, le rendant curieusement confiant quant à sa réponse qui tardait à venir. 

1235 mots
Post II
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Mancinia Leenhardt
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Mancinia Leenhardt
Sam 04 Aoû 2018, 19:47

Le vent marin lui procurait un certain bien-être, mais la morsure d'une brise plus froide que ce qu'elle connaissait dans le Désert lui procurait un long frisson. Ce dernier l'arracha à sa marche mécanique dans les rues de Caelum, tandis que Kamiya, immunisé à l'aide de son plumage, scrutait sa maîtresse avec un éclat vif au fond de ses prunelles.

Tu lui as laisser l'opportunité de se moquer de toi.

Son corbeau n'avait pas besoin de lui dire, puisqu'elle était partie sous ses éclats de rire. Pourtant, Mancinia n'en avait cure et semblait même être à une éternité de sa colère impulsive habituelle.

C'est pour ça que Neah est partit.
Qu'est-ce que Neah vient faire là-dedans ?

Devant le ton sec qu'elle venait d'employer, Kamiya ne poursuivit pas sur ce terrain. A croire que l'Ange lui manquait, ce qui serait assez ironique compte tenu du fait que son ami appréciait peu la compagnie des autres. S'arrêtant un instant pour observer l'océan depuis les quais, admirant les imposants navires de cargaison qui bravaient les flots pour délivrer leur contenu au travers des Continents. La magie de ce lieu, c'était bien la beauté bleu de la nature insondable. Les Sirènes avaient bien de la chance de pouvoir y demeurer. Poursuivant son chemin, l'Humaine prit la direction de la Capitainerie. Kamiya s'envola de son épaule pour profiter du moment, tandis qu'un homme tiqua à son approche, mais se montra fort aimable.

Je peux vous aider, mademoiselle ?
S'il vous plaît, oui. Je suis mandaté par quelques marchands pour retrouver un navire qui aurait dû accoster ce matin et qui provient du nord du Contient, depuis les territoires Déchus. J'aimerais bien consulter sa feuille de route pour ainsi essayer de suivre sa trace le long de la côte.

Un cri résonna au loin, interrompant la conversation, lui procurant un réel frisson et qui fit cesser un instant toute activité, avant que celle-ci ne reprenne de manière plus énergique.

Qu'est-ce que... ? Enfin, peu importe. Vous n'êtes pas la seule à attendre ce navire, Humaine. Du coup, pourquoi devrais-je vous fournir sa fiche de route ?
Parce que je suis la seule capable de le retrouver.

L'homme la considéra d'un air bienveillant, mais ne semblait pas convaincu, ni déterminer à lui faire confiance. Il préféra plutôt lui sourire poliment.

Non, mademoiselle. Je ne peux pas vous la fournir.
Bon. J'aurais essayée.

Haussant les épaules et prenant une mine résignée avec un petit sourire, Mancinia le salua avant de reprendre son chemin, faisant mine de revenir de là où elle venait. En apparence du moins, car au dernier moment, elle bondit sur le côté droit pour se faufiler dans la ruelle menant vers un autre point de Caelum.

Tu l'as ? demanda-t-elle à Kamiya qui s'en revenait de balade.
Évidemment.

Son corbeau laissa tomber la carte dans ses mains. Il était vraiment malin. Faire ce genre de chose n'était pas dans ses habitudes, mais la paperasserie pouvait être une perte de temps. Et des personnes étaient sans doute en danger, on lui pardonnerait cet infraction. En la regardant de plus près, elle sourit un peu plus.

Par là.
Comment veux-tu t'y rendre ? C'est en pleine mer et elle est déchaînée dans ce coin-là. Tu te souviens ?
Ne te tracasse pas.

Elle voulut consulter une nouvelle fois la carte quand on l'interrompit et que même Kamiya lâcha prise sous la surprise. L'avait-on vu ? Peu lui importait, elle avait son excuse préparée. Pourtant, ce n'était ni le Capitaine, ni les Gardes. Nom de Drejtësi, c'est qu'il aimait s'imposer celui-là ! Pouvait-elle lui coller sa lance entre les côtes pour avoir la paix ? Son agacement allait se transformer en colère, mais elle se retint. Un peu. Ce dernier lui fit un petit discours fort bien huilé, soit pour l'embobiner, soit son marchand la pensait réellement incapable de réussir. Dans les deux cas, c'était une insulte envers ses capacités. Mancinia partit en éclats de rire.

Croyez-vous que je sois à ce point stupide ? Ce n'est peut-être pas indiqué sur mon front et c'est un tort, mais les terres magiciennes me sont autant familières que le territoire des Humains. J'y suis quasiment chez moi.

Elle reprit son sérieux.

Et depuis le fléau de la Dévoreuse, les créatures marines font parties de mon tableau de chasse. Je sais très bien ce qu'elles peuvent faire, c'est plus facile pour les tenir à distance.

Sachant qu'elle ne pourrait certainement plus le fuir, à moins de courir comme une voleuse, mais désireuse de ne pas s'épuiser inutilement.

Bon, accompagnez-moi si vous voulez et essayer de ne pas mourir. Ça fait tâche sur ma conscience.

Il était pire qu'une tique, autant éviter qu'il ne la surprenne encore comme maintenant. Kamiya grommela dans son plumage une fois revenu vers elle et ne leur adressa même pas la parole. Eh bien, voilà qui fût étonnant. Mancinia se présenta sommairement, il faut dire que pas mal de personnes commençait à savoir qui elle était sur une partie du Continent, mais certains étaient plus lents ou faisait mine de l'ignorer parce qu'elle était Humaine. Les mentalités avaient encore du mal à changer. En quelques minutes de marche, elle atteint son but. Une vague monstrueuse s'abattit contre la paroi, un effet de souffle impressionnant envoya ses cheveux en arrière. Lorsque l'écume se retira, elle laissa place à des piliers bois, assez bien entretenus, mais glissants et recouverts de mousse. Comme un chemin où il fallait aller plus vite que l'océan en sautillant point par point. Elle se moqua des protestations.

Tu n'es pas sérieuse, répéta Kamiya. Tu vas te rompre le cou !
La prochaine vague me happera certainement. C'est seulement un moyen de rester le moins longtemps dans l'eau.
Tu n'es pas frileuse pourtant.
Non, mais les Enfants du Kraken rôdent encore. Hormis ça, ce n'est pas la mer à boire que de se rafraichir un coup dans l'eau salé !

Kamiya s'envola dès l'instant où elle bondit sur l'un des piliers, elle ne s'arrêta pas de crainte que la moindre hésitation ne la fasse basculer dans le vide. Si elle tombait ainsi, elle serait entraînée vers le large. Dès que la vague revint dans sa direction, elle fit front en inspirant un grand coup avant de se faire asperger et, par effet de souffle, ramener dans l'eau indomptable de l'océan qui se fracassa sur la paroi sans qu'aucun mal ne lui soit fait, elle était trop proche. Pas de panique, elle savait nager. Se dégager du courant était le plus important. Mancinia respira un grand-coup, son coeur battant à la chamade dès qu'elle émergea de l'eau pour nager en direction d'une plage dissimulée sur sa droite. Elle était trempée, mais elle s'en moquait. Ses idées étaient plus claires. Assise sur le sable mouillé et à moitié dévoré par une végétation aussi dense que la Forêt des Murmures, ses bottes dans l'eau en attendant les autres, derrière elle, des bruits précipités par sa soudaine arrivée se firent entendre. Comme si on la fuyait.

En voilà des chéries qui n'aiment pas l'antimagie, se moqua-t-elle.


Post IV | 1 170 mots


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Sam 29 Déc 2018, 15:16


Perplexe, Devendllyne s’était contentée d’observer la scène à bonne distance. L’asymétrie de ses sourcils hirsutes laissait pourtant entrevoir la profondeur de ses doutes concernant l’entreprise d’une telle quête. L’humaine avait élevé si haut son assurance, comme un étendard aux quatre vents, qu’il avait été impossible à l’ange de ne pas frissonner face à tant d’abondance de hauts faits. Si cela aurait pu paraître dérangeant dans toute autre situation, à cet instant précis, face au calme dont faisait preuve Livaï, l’ange ne pouvait que comprendre ce qui avait attiré son protégé comme un papillon de nuit vers la lumière d’une torche flamboyante.
Impassible ou ébahi, il n’avait rien trouvé à redire, se contentant d’étirer un peu plus ses lèvres à chaque parole que lui avait jetée au visage cette illustre inconnue, démontrant tout l’intérêt qu’elle avait suscité en lui, en s’imposant de la sorte.

Devendllyne connaissait bien Livaï, tant et si bien que, dès que l’humaine et son compagnon ailé reprirent le chemin, elle s’avança vers lui pour s’enquérir de son état. L’humain avait passé trop de temps en captivité loin des siens, pour ne serait-ce qu’esquisser un semblant de remord quant à son manque de jugement la concernant. Elle semblait être garante d’une certaine notoriété, sûrement attribuée à d'énigmatiques exploits dont la fierté ne semblait pas l’étouffer. Mais Livaï, lui, était comme un nouveau-né au cerveau bien trop vide pour ne serait-ce que se repentir de cet involontaire affront.

Alors que la chaleur des doigts de l’ange se diffusait sur sa peau, Livaï arqua un sourcil dans sa direction. Le regard débordant d’altruisme de l’ange était suffisamment insistant pour qu’il ne se résigne à l’ignorer comme à l’accoutumée. Avec lenteur il dénoua les phalanges de Devendllyne qui s’étaient enroulées autour de son biceps, avant de poursuivre dans une pseudo tirade moralisatrice.

_ Ça va aller. Si tu veux, tu peux m’attendre ici. Je sais ce que je fais "mon ange", dit-il en jouant de ce nominatif pour lui faire froncer les sourcils. Elle n’est pas comme tous ceux que nous avons croisés jusqu’ici … Elle est … grande !

Livaï détourna son regard vers la silhouette féminine qui s’avançait droit vers la plage. L’indéniable aplomb dont faisait preuve son homologue de sexe opposé lui arracha de nouveau un sourire qu’il s’empressa d’étouffer en courbant l’échine et secouant sa tignasse emmêlée par les embruns.

_ J’ai envie de savoir qui elle est et ce qui la motive … Les dieux l’ont placée sur ma route et, si telle est leur volonté, alors je me dois de comprendre ce qu’ils attendent de moi …
_ Lévi …
soupira Devendllyne avant d’être brusquement coupée dans son élan.

Les lèvres scellées par l’index de l’irrévérencieux humain, l’ange sentit son corps se tendre alors que la pression du doigt lui faisait bouger la tête de gauche à droite, dans la désagréable impression qu’il se moquait encore d’elle. Sans même la regarder Livaï s’amusait effectivement avec la patience de son ange gardien, prolongeant l’instant de cette étrange complicité et l’enveloppant d’une certaine solennité qui prit brusquement en intensité alors que leurs regards se croisaient. L’humain n’avait jamais su se montrer tendre et Devendllyne le savait. Derrière ses sempiternelles gamineries c’était ainsi qu’il montrait son affection. Bien qu’elle doutait encore de ses intentions, c’est lorsqu’il releva juste assez son visage vers elle qu’il dispersa toute suspicion à son égard.
L’ange se sentit rougir un bref moment avant de reprendre ses esprits et d'arracher le doigt profanateur de ses lippes tordues dans une moue boudeuse.

_ Tu ne prends jamais rien au sérieux, souffla t-elle avec amertume avant de croiser ses bras. Tu vas au devant du danger sans réfléchir …

Loin d’être offusqué, Livaï s’était déjà redressé face à elle. Il effectuait maintenant une série de gestes destinés à assouplir ses muscles en vue de l’exercice périlleux qui l’attendait.

_ C’est parce que tu prends tout beaucoup trop au sérieux … Il faut un certain équilibre dans un couple !
_ C … Cou … mais nous ne sommes pas un couple !!!
s’offusqua l’ange dans des vapeurs d’embarras.
_ Si tu veux, trancha Livaï avec nonchalance en balayant d’un revers de la main cette dernière pique. On ne va pas se disputer pour une définition …
_ Une défini … une quoi ? Tu es vraiment trop stupide … Apprends à utiliser correctement les mots et après tu me feras la morale …


Son attention était de nouveau rivée sur l'humaine téméraire qui semblait vouloir défier les eaux, au mépris du courant et du dangereux couperet abrasif des récifs.

_ Qu’est ce qu’elle fout ? grimaça l’humain.
_ Elle veut peut-être que tu lui fasses du bouche-à-bouche, s’étouffa l’ange avec aigreur.

Face au sourire machiavélique qui venait d’étirer les lèvres de son protégé, l’ange s’empressa de le frapper derrière la tête.

_ Je plaisantais !!! Si c’est comme ça …

Projeté vers l’avant, Livaï allongea ses jambes pour poursuivre son chemin vers le rivage. Il était passé à autre chose, recentrant toute son attention vers ce qui se tramait en contrebas des rochers.
L’inconnue venait de disparaître sous les eaux écumeuses, après une petite série de sauts sur des piliers.
Stoïque face à pareil spectacle, l’humain passa longuement le dessus de sa main sous son menton avant de gratter sa gorge en voyant la surprenante humaine refaire surface et nager à contre-courant.

_ On peut dire qu’elle en a celle-là … Je n’ai jamais vu une femme aussi têtue …
_ Que toi?
Rectifia Devendllyne qui venait d’arriver à ses côtés.
_ Ouais, avoua familièrement Livaï dans un sourire goguenard.

Perdu entre admiration et amusement, l’humain ne lâchait plus du regard le sillage mousseux laissé par les vagues derrière la nageuse expérimentée. Si Livaï connaissait bien une seule chose en ce monde c’était bien le piège que réservait l’océan aux incrédules optimistes qui se risquaient à le défier sans le connaître. Ces récifs n’étaient pas plus différents que ceux qu’il côtoyait étant plus jeune, lorsque son père l’amenait en mer avec ses frères. Revigoré par la quiétude d’anciens souvenirs, l’humain s’avança à son tour, d'un coup, sans laisser le temps à son ange gardien d’entamer un énième couplet dissuasif. Ses jambes fendirent le tapis écumeux, avant de prendre un élan suffisamment leste pour hisser tout son corps sur un premier pilier. Sans s’arrêter Livaï s’élança dans une succession de bonds, de mât en mât, avant de voir arriver sur lui un mur d’eau qui le figea telle une statue sur son piédestal.
Devendllyne assista impuissante au frissonnant spectacle de cet océan à l’appétence monstrueuse qui avait dévoré sous ses yeux le corps de son protégé. L’explosion qui s’ensuivit raisonna sur les parois des falaises, dans un rugissement si féroce qu’il agita le corps tout entier de l’ange.
Détrempée par les restes de cette vague submersive, l’ange releva sa tête face au rivage. Ce bain forcé aurait pu la résoudre à détourner le regard mais il n’avait pas vacillé, pas un seul instant, alors même que ces irréelles dentelles mousseuses qui hypnotisaient son regard se retiraient à présent pour laisser place à un tapis verdoyant. Les piliers apparaissait l’un après l’autre, fendant l’écume et ne laissant aucune trace de Livaï. Il lui fallut une longue minute avant d’entrevoir le manteau d’algues se soulever dans une monstrueuse vision de créature marine et révéler l’éclat écumeux d’un bras humain.
Accroché au pilier, les chevilles entrelacées l’une à l’autre, Livaï ressemblait à un mollusque accroché à son rocher.

Devendllyne soupira de soulagement, l’encourageant à remonter.
La joue appuyée sur la mousse glissante, Livaï pestait dans de sourds grommellements.

_ Remonte … remonte … Elle en a de bonnes, c’est pas elle qui boit la tasse.

Une vague recouvra ses jérémiades, le faisant une nouvelle fois disparaître avant de l’emporter. Face à la force du courant, Livaï se laissa entraîner jusqu’à sentir sous ses doigts une prise familière. Il referma la paume de sa main sur le filet de pêche pris dans les rochers et laissa l’eau libérer son corps. Il utilisa le peu de temps qu’il avait entre deux vagues pour défaire la maille nouée aux récifs et dans un même élan leva son bras vers la hauteur d’un pilier pour y accrocher le trémail. Avant même qu’une nouvelle vague n’avale son corps, le filet atteignit sa cible laissant quelque peu déconvenue l’ange qui assistait impuissante au spectacle. Elle suivait par intermittence la progression de son protégé, lui criant d’innombrables recommandations avant de soupirer lascivement en le voyant faire tout le contraire. Il y avait quelque chose d’ubuesque dans la façon de faire de ces deux-là, laissant tout le loisir à qui aurait assisté à la scène de surestimer leur duo.
A bout de patience Livaï se hissa à bout de souffle sur son pilier. Ses muscles tendus lui donnaient l’impression d’être brûlants, déchirés sur leur longueur à force de tirer sur ses biceps, tantôt luttant contre le courant, tantôt essayant de contrebalancer son poids au dessus du vide. Accroché au sommet du mât, il laissa une dernière fois l’eau engloutir son corps avant de se redresser en équilibre au dessus de l’écume mousseuse.

_ Ça suffit maintenant ! s’époumona Livaï.

L’humain sauta de pilier en pilier, dans une démonstration quasi parfaite qui aurait pu lui donner un certain crédit auprès de l’inconnue qu’il devinait sur la grève, avant de glisser pitoyablement sur l’un deux et tomber à l’eau.
Proche de la rive, il n’éprouva aucune difficulté à regagner la terre. Plus que son corps c’était son orgueil qui était touché, l’obligeant à reprendre la parole en essorant sa chemise.

_ C’est exactement ce que je voulais faire !

Avant même que l’inconnue ne se décide à reprendre la parole, il laissa tomber le tissu qui se colla à sa peau et passa sa main sur son visage en essuyant les filets d’eau qui l’empêchaient de voir correctement le lieu où il avait atterri.

_ Qu … Qu’est ce que … On est où ? Tu as vu quelqu’un ?

Quelque chose avait bougé à l’orée d’un sous-bois, n’augurant rien de bon.
L’humain tira son épée de son fourreau, tout en vidant l’eau qui s'y était accumulée, avant de se tourner vers l’inconnue dans un regard suspicieux.

_ Hey … Non pas que je prévois de mourir, mais disons que c’est plus sympa de savoir aux côtés de qui je me bats. Reprenons avant de se faire surprendre par je ne sais quoi … Je suis Livaï ! Et toi tu es qui …? Je n’ai jamais vu une femme comme toi …

Livaï arborait à présent son indéfectible sourire, celui qui ne se décrochait jamais trop longtemps de ses lèvres lorsqu’un danger s’annonçait imminent ou qu’une rencontre inopinée se montrait digne d’intérêt. L’humain joua de ses sourcils pour la motiver à lui répondre cette fois. Elle avait suffisamment fait de mystère concernant son identité et sa réponse ne tardait que trop à son goût.


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Mancinia Leenhardt
~ Humain ~ Niveau IV ~

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Mancinia Leenhardt
Dim 30 Déc 2018, 20:30

Mancinia eu du mal à se retenir de rire devant la prestation farfelue de l'Humain, qui s'était mit en tête de la suivre. Elle s'était redressée, malgré ses jambes tremblantes et tordait ses longs cheveux pour en extraire un maximum d'eau salée, avant de les rattacher sans réellement le quitter des yeux. C'était un peu burlesque. Si quelqu'un les avait observés, soit il les prenait pour des fous, soit il les trouvait ridicules, soit les deux. Kamiya revint sur son épaule, essayant distraitement de voir si un animal ne craignait pas leur antimagie dans les alentours, venant alors à leur rencontre car ils avaient osé pénétrer son territoire, mais son compagnon ne décelait rien de tout ceci. L'Humaine reprenait son souffle, calmant son coeur et essayant de voir si son homologue n'avait pas été happé par un Enfant des Mers. Fort heureusement, la chance les souriait. Mancinia se retint tout commentaire quant à son affirmation à avoir réussi son entreprise. Elle savait que ce n'était absolument pas ce qu'il désirait faire, mais autant lui laisser le bénéfice du doute. Ce dernier se demandait où ils étaient, c'est vrai que beaucoup d'étrangers ne devaient pas spécialement le savoir. Elle adorait visiter les villes sous toutes leurs formes, cela lui avait coûter quelques désagréments. Ce dernier ôta son arme, prêt à en découdre si quelque chose devait arriver. Mancinia mit doucement sa main sur la pointe de cette dernière, l'obligeant à l'abaisser.

On est en périphérie de Cael, sur un territoire qui se veut interdit. Et si les animaux d'ici n'aiment pas l'antimagie, ne restons pas là trop longtemps. Il y a des Magiciens peu commodes dans le coin. Ça reste leur territoire quoi qu'il en soit.

Autant éviter de s'attirer leurs foudres en se montrant agressifs. Mancinia avait fait en sorte que sa lance soit ficher dans le sable, elle lui avait permise de rester stable, même veillerait pour la suite à la maintenir vers le bas. Cela leur éviterait peut-être des rencontres désagréables. Pour appuyer son propos, la jeune femme prit dans ses mains une plante qui mélangeaient les couleurs violettes et verdâtres, cette dernière se désagrégea à son contact, comme un avertissement. Il fallait se méfier de la faune locale, mais également de sa flore.

Tout est mauvais ici, soyez prudent aux plantes nocives ou au regard de certains êtres. Je n'aimerai pas vérifier que les légendes soient vraies.

Elle avait déjà entendu des légendes sur ces créatures capables d'immobiliser des êtres de chair et de sang d'un regard et de les réduire à l'état de statue, sans défense, mais capable de tout ressentir. Ce devait être un état effrayant. L'inconnu qu'il étaot en vient alors, naturellement, aux présentations en souriant. Il s'interrogeait sur sa personne, sans être découragé par sa prestation d'un peu plus tôt. Dans un sens, même si elle n'avait pas besoin de lui et ne souhaitait pas être accompagnée, ils étaient désormais dans la même galère.

Je suis Mancinia Leenhardt et voici mon compagnon ailé, Kamiya, répondit-elle. Je suis une Matasif et une Chevalière. C'était inutile de s'inquiéter pour moi, cette mission est une formalité, mais maintenant que tu es là Livaï, il va falloir faire avec. Ne traînons pas.

En vérité, elle l'était un peu moins que prévu. L'Humaine avait espérer que le navire ne soit qu'en retard, mais s'il était coincé dans les brisants un peu plus loin, ils pourraient juste s'en assurer et aller chercher de l'aide adéquate. En se détournant et en reprenant la route. Ça faisait encore étrange à l'Humaine d'avoir obtenu des titres. Si elle avait acquit une réputation au sein de son peuple pour avoir nettoyer leurs territoires de quelques engeances bruyantes, son titre chez le peuple de la Magie Bleue relevait du hasard. Peut-être que cette chance continuait de lui sourire à outrance. Peut-être que son destin était de s'illustrer. Ce n'était pas pour lui déplaire, au contaire, la jeune femme était fière de redorer le blason des siens. Certains préféraient encore rester simples, tant que cela leur permettait d'être en vie, mais Mancinia voyait un peu plus grand. C'est alors qu'elle pointa du doigt l'horizon.

Le bateau devrait être par là-bas s'il est coincé dans les récifs. Je voulais seulement m'en assurer et aide l'équipage au besoin, si ce n'est pas dans nos cordes, on pourra toujours aller chercher de l'aide au port de Cael.

Mancinia avait les vêtements trempés, mais marcher la réchaufferait sûrement. Autant ne pas s'attarder pour toutes ses multiples raisons. Elle prit dans sa main la carte de route et observait attentivement le point le plus proche ; ce n'était qu'à un petit kilomètre à pied.

Bon. Je suppose qu'en restant près du rivage, nous ne devrions pas rencontrer de problèmes.
Bien, Livaï, reprit Kamiya. Dis-moi, tu aimes les énigmes ?

Mancinia levait les yeux au ciel en souriant.

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Le Navire Prisonnier des Flots [Quête - Pv Livaï] Chriss10
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Lun 31 Déc 2018, 15:22


Elle s’était avancée humblement et d’un geste gracile, sa main avait subtilement abaissé la lame émoussée sans qu’il ne s’y oppose. Qui était-il pour résister à cette force tranquille?
Il s’émanait de cette femme une véritable grandeur qu’il ne s’expliquait pas et qui le laissait aussi coopératif qu’un agneau devant sa bergère. Elle avait expliqué les choses simplement, faisant preuve d’un stoïcisme éloquent. Peut-être avait-elle compris au fond qu’il était du genre plutôt lent ou bien, agissait-elle toujours avec cette même bienveillance à l’égard des inconnus qu’elle rencontrait? Livaï n’en était pas vraiment sûr, pourtant, quelque chose au fond de lui l’empêchait d’y voir autre chose que de l’altruisme la concernant. Son regard caressa le bout de la lame de son épée avant qu’il ne se décide à la reloger dans son fourreau. Il avait reporté toute son attention sur « elle », écoutant attentivement les explications qu’elle lui donnait, tout en s’étonnant de l’activité à laquelle à s’adonnait. Si il n’avait pas été certain qu’elle était humaine, il aurait pu jurer y voir de la magie entre ses doigts. Tandis que la plante qu’elle avait arrachée au sol s’effritait au grès des embruns entre ses phalanges, la jeune femme annonçait son terrible verdict dans un terrible présage.
Incrédule, l’humain fronça ses sourcils en plaquant sa main sur sa bouche.

_ Je… Co… Comment? Bafouilla t-il en se reculant légèrement.

Une main sur son front, il tourna sur lui même pour étouffer ses doutes. Si Livaï était certain d’avoir bien vu, il s’étonnait encore des conclusions qu’il pouvait tirer de cet avertissement. Cette cause à effet était bien trop complexe pour son cerveau déjà asphyxié par une logique qui le dépassait.

_ Les légendes? Demanda t-il finalement en pinçant l’arrête de son nez.

Débordé par tant de questions qui se bousculaient allègrement sous sa tignasse emmêlée, il se résigna aux première syllabes qu’elle entonna dans une non moins attendue présentation, à faire fi de tout cela.

Livaï avait retrouvé son sourire. Face à elle à présent, il se tenait bien droit prêt à reprendre là où ils avaient arrêté.

_ Mancinia Leenhardt, répéta t-il en se penchant légèrement vers l’avant. Et bien, je suis enchanté ! Enchanté de savoir enfin qui chemine avec moi vers un glorieux destin.

D’un bref regard, il examina brièvement le volatile de côté avant de se redresser dans une petite moue.

_ Une formalité? Et bien… Disons cela comme ça. Je n’ai jamais était très familier de l’administration, la taquina t-il dans un petit sourire en coin.

Livaï avait retrouvé une certaine légèreté qui le motiva à prendre les devants, avant de s’arrêter en entendant la voix du « piaf » l’interpeller.
Les yeux grand ouvert, Livaï laissa tomber sa mâchoire avant d’approcher son index du plumage de jais.

_ Il parle? C’est… Surprenant, pouffa t-il. Ne te vexe pas boule de plumes, tu es le premier « oiseau » que je rencontre et qui parle… Ou alors ils ne m’ont jamais adressé la parole, s’interrompit-il finalement dans une fausse introspection. Peu importe, je serai plus attentif la prochaine fois que j’en croiserai un…

Tandis qu’il prononçait ses mots, une mouette se posa non loin d’eux, sur le vestige d’un ponton à moitié enseveli sur la plage. Bien trop étonné par ce concours de circonstance, Livaï s’arrêta de marcher. Ses sourcils se froncèrent légèrement avant de poursuivre son chemin et balayer le vide du plat de sa main.

_ Non, nous n’avons pas le temps pour ces conneries, clama t-il d’une telle façon qu’il était impossible d’établir son sérieux à cet instant.


Les pas de Livaï s’enfonçait à présent dans le sable.
L’humain marchait sereinement sur ce territoire aux mille dangers, gorgé par les enivrants embruns salin qui lui rappelaient tant la quiétude de son enfance. La situation n’était pas si désagréable en soi, du moins, jusqu’à ce que son regard n’accroche l’alignement de rochers en contrebas. Un navire semblait pris dans le récifs dans une curieuse vision qui ne tarda pas à éveiller ses vieux instincts de marins. Quelque chose dans l’eau avait attiré son attention. Quelque part dans les remous qui entouraient le bâtiment emprisonné entre les rochers, des créatures dont il devinait à peine le contour frétillaient devant l’alléchant festin qui s’offrait à elles.

_ Par Aylidis!! Ne sautez pas… Non, restez à bord!!! Cria Livaï en accourant vers la grève.

Les marins acculés par les vagues qui recouvraient le pont, tentaient d’abandonner le navire, mais à peine atteignaient-ils les flots que les créatures immergées dans l’écume les entrainaient par le fond.

_ Qu’est-ce que c’est que c’est choses… Ne voient-ils pas qu’ils vont mourrir?

Le bateau encerclé par les récifs ne laissaient aucune autre échappatoire. Livaï le savait au fond de lui, pourtant il ne pouvait se résigner à ne rien faire. Le regard perdu, l’humain fixait la scène en sentant son corps se tendre.

_ Il faut faire quelque chose… Ces créatures sont trop nombreuses… Ils vont tous y passer.

Livaï faisait les cent pas sur la plage, allant et venant comme un lion en cage, résigné à une impuissance qui lui tenaillait l’estomac. Alors qu’il se figeait dans un fracas de vague tonitruant, il se retourna vers Mancinia.

_ Le mât! Il faut qu’ils brisent le mât pour en faire un pont. Ils pourront regagner cet alignement de rochers là bas… Mais comment leur dire?

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Mancinia Leenhardt
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Mancinia Leenhardt
Lun 31 Déc 2018, 18:37

Mancinia observait les eaux qui s'étendaient sans fin, à perte de vue, vers sa droite. Elle aimait le Désert et sa chaleur, mais la mer l'attirait également. Elle était indomptable, à l'image de sa souveraine et du peuple qui y régnait. Dans une vie antérieure, l'Humaine avait dû être une Sirène, ou une parente inconnue l'avait été. Son âme était un peu déchiré de savoir l'océan si loin de ses terres natales. De son côté, Livaï avait l'air sacrément surprit de ses paroles. Il faut dire qu'elle était habituée à certains territoires, même si celui-ci lui était étranger, ne bravant que rarement les interdits.

Glorieux, je ne crois pas. Ce n'est qu'une simple mission.

La guerrière en avait vu d'autres, certaines redoutables, qui avait même failli lui coûter la vie. Et elle s'obstinait encore.

C'est parce que je suis le plus malin de ma génération, bien sûr !

Sa maîtresse se souvenait de la complexité à lui apprendre le langage commun, trois années avaient été nécessaires et, parfois, il arrivait à son compagnon à plus de cafouiller les mots, surtout lorsqu'il était agacé. Lorsque des mouettes se posèrent sur la plage et qu'elle vit Livaï les observer avant de se reprendre de lui-même, Mancinia rit en devinant ce qui lui avait traverser l'esprit. Elle n'était pas certaine que l'on pouvait dompter aussi aisément ces derniers, à l'inverse des corbeaux. Ils poursuivaient leur route calmement, jusqu'au moment où, évidemment, les choses basculèrent. C'est sans trop réfléchir qu'ils s'engouffrèrent plus loin sur la plage en direction des bruits, certains cris perçaient l'atmosphère et s'accentuaient. Son pas était rapide, plus que celui de Livaï, Mancinia ne savait pas vraiment où elle se rendait, tendant parfois l'oreille pour écouter. Elle se demandait ce qu'on pouvait bien faire de si horrible à une personne pour qu'elle hurle de la sorte, mais un pincement au ventre lui rappela, qu'au fond, elle ne voulait sans doute pas le savoir et que, la dernière fois, cela lui avait valu la peur de sa vie. Et la cicatrice sur son mollet en redevint douloureuse au souvenir de la morsure du Naitaka. Elle n'oublierait jamais les dangers que recelait l'Océan. Un mélange inextricable d'émotions s'affrontait au coeur de son être à ces souvenirs, mais elle était bien plus forte qu'alors. La jeune femme arpentait la plage, à longues enjambées, scrutant chaque recoin sombre et obscur avec un zèle feint. Une main effleurant la hampe de sa lance : quiconque jaillirait de l'ombre subirait sans nul doute le courroux de sa peur. Au final, elle était bien heureuse d'avoir plus que Kamiya à ses côtés pour lui venir en aide si une bataille devait avoir lieu ici. Ils étaient en train de se faire attaquer par quelque chose et il n'y avait qu'une seule chose à faire. Les cris se rapprochèrent, se faisaient plus nets : c'était là, au tournant, derrière un autre amas rocheux. Kamiya prit appuis sur son épaule pour s'envoler, partant en reconnaissance dans les airs et Mancinia se prépara mentalement à combattre, silencieuse et surgissant d'un bon pour surprendre l'adversaire : ce qu'elle vit la laissa dubitative. Une surprise marquait ses traits alors que des bosses apparurent à la surface de l'eau, l'Humaine fit un pas en arrière lorsqu'elle le vit se dégager de l'écume, comprenant que ses doutes étaient fondés.

Ce sont les Enfants du Kraken, dit Kamiya. Qu'allons-nous faire ?

En effet, le navire semblait doucement chavirer, mais malgré la proximité du rivage, les créatures marines n'allaient pas laisser leurs proies s'échapper aussi facilement. Et alors qu'elle s'embourbait à trouver une solution militaire, Livaï parvint à trouver rapidement une solution. Sa facilité la fit rire de sa propre faiblesse, même si la situation n'avait clairement rien de drôle.

Heureusement que Kamiya est le meilleur informateur que je connaisse.
Kwâ ? Mais comment vont-ils me croire ? Ils penseront que je suis de plume avec ces poissons visqueux et je me ferais embrocher et... !
Calme-toi, je vais rapidement leur écrire une missive.

Mancinia prit son sac et s'évertuait à fouiller un petit coin caché.

Mais comment vas-tu écrire ?
Tu sais bien que mes parchemins sont enroulés dans du papier huilé afin d'éviter qu'ils ne soit mouillés. Il suffit d'écrire un mot au capitaine. Dans la panique, ce doit être difficile de comprendre l'évidence, parfois.

Et c'est ce qu'elle fit. Elle rédigeait un billet rapidement avec son attirail, puis le mit dans le bec de Kamiya qui filait dans les airs à la recherche du premier marin moins paniqué que les autres. À l'aide de sa hache, son compagnon fit céder le mat, qui en tombant, fit sombrer aussi un peu plus le navire, certains marins sur le mât tombèrent, mais Mancinia se débrassait des créatures avec l'aide de Livaï, permettant aux marins d'atteindre la terre ferme. Ils étaient secoués, certains pleuraient, mais étaient ravis d'être en vie. Tant pis pour ce livre tant convoité, ils avaient accompli là une noble mission.

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