Aujourd’hui, j’étais de corvée de cours pour Eowin, en même temps il est vrai qu’elle commençait à avoir beaucoup à faire. Il y avait eu quelques naissances et elle ne me jugeait pas encore réellement apte à m’occuper de ce type d’animaux. Ça m’ennuyait quand elle m’envoyait ainsi à l’autre bout de la ville alors qu’il y avait tant de chose à apprendre pour le coup, mais quand je lui en avais parler, elle m’avait simplement répondu que pour le moment, il y avait trop à faire pour qu’elle passe son temps à vérifier ce que j’étais en train de faire. J’aurais bien contesté, mais je sais que ça aurait fait pire que mieux. Heureusement j’avais réussi à convaincre Laël de m’accompagner aujourd’hui, même s’il avait assez bien râlé car il se doutait que j’allais lui demander de m’aider à porter mes achats. Bon, c’était vrai, mais en même temps il fallait bien que je lui trouve une utilité, il passait son temps à me suivre sans réellement faire autre chose que des remarques à longueur de temps.
Mais alors que je marchais, je remarquais quelques chose d’assez inhabituelle, certaine personne parlait d’une manière assez différente certain était assez existée, d’autre inquiet ou indécis. Je n’avais pas directement compris ce qu’il se passait, mais au fils du temps que je marchais, je compris qu’il y avait une certaine rumeur. Le vendeur de fruit était en train de parler quand j’arrivais et se stoppa quand il vit qu’il avait un client, quand j’ai eu tout ce que j’avais besoin, je fini par craquer. «Excusez-moi, mais qu’est-ce qu’il se passe aujourd’hui ? J’ai comme l’impression qu’une rumeur cour dans la ville.» «Vous n’en avez pas entendu parler ? Vous devez être une des seuls en ville. Il paraitrait que les humains chercheraient à faire des alliances, ou alors que d’autre race serait intéressée pour s’allié avec eux. Du coup, effectivement ça parle fatalement.» «En quoi ça serait mal ? Je veux dire, il y a des alliances entre différente races depuis longtemps, pourquoi est-ce que ça fait autant de bruit cette fois ?» C’est vrai, même nous nous avions fait des alliances par le passée il me semble, mais j’avais que très peut écoutée ces cours pour le moment. Le vendeur haussa simplement les épaules, me disant que de toute manière ce n’était que des rumeurs et que de toute façon, c’était juste un sujet de conversation qui allait s’estompée dans les jours à venir. Je fini par payer ce que je lui devais et je partis.
Pendant le chemin, je continuais à réfléchir, il avait raison sur le fait que c’était une rumeur, pourtant je n’arrivais pas à me sortir de la tête que les rumeurs avaient souvent une source de vérité quelques part. Laël remarquais que j’étais songeuse et il avait essayer de me parler, mais j’étais rester muette, préférant garder mes réflexions pour moi pour le moment. Finissant par rentrée je préparai le repas après avoir vérifié qu’Eowin n’avait pas besoin de moi, mais je réussi à gagnée quelques coupure et brulure. C’est donc tant bien que mal que je fini par posée les assiettes sur la table et que j’allais l’appeler pour qu’ont puisse passée à table. J’avais déjà commencé si on peut dire quand elle arriva et c’est sans surprise qu’elle remarquait que j’avais été plus maladroite qu’en temps normal, si elle ne dit rien en premier temps, elle fini par posée ses couverts et levée sa tête vers moi. «Dit moi, qu’est-ce qu’il t’arrive aujourd’hui ? Serais ce à cause que je te refuse de t’occuper des petits ? Tu sais pourtant que je le fais car je te juge juste pas encore prête et non car je doute de tes capacités ?» «Non, ce n’est pas ça ne t’en fais pas, je comprends bien que je dois faire des choses qui sont de mon niveau. C’est juste que tout à l’heure quand j’étais en ville, j’ai entendu des choses et depuis, je dois avouer que ça me travail.» «Des rumeurs ? Effectivement j’ai remarqué hier qu’il avait l’air de se passée quelques choses. Et qu’elle sont ces fameuses rumeurs ?» «C’est au sujet des humains, visiblement il serait intéressé pour faire quelques alliances. Enfin, ils ne savent pas trop car certain dise que c’est l’inverse que c’est les autres qui son intéressée pour faire une alliance avec eux. Je ne comprends pas pourquoi ça doit faire autant de bruit et en fait pour tout à fait honnête, je ne sais même pas ce que je dois en penser moi. » «Hum… Je comprends mieux. C’est vrai que ça peut paraitre surprenant et pour toi qui ne connait cette race quand théorie, tu dois avoir du mal à réellement statuer sur ce qu’ils veulent faire. En fait, si ça fait énormément de bruit, c’est par ce qu’il y a longtemps, c’est déjà arriver, des alliances surprenantes, comme être sur la protection démoniaque alors qu’ils sont les protégés naturels des anges par exemple. De plus, beaucoup les jugent faibles ou en tout cas désavantager car ils ne peuvent pas utiliser la magie, mais sur ce dernier point, il se trompe.» Elle avait raison, je comprenais mieux pourquoi ça faisait du bruit. Mais je lui demandais pourquoi elle semblait ne pas sous-estimer les humains elle. «J’en ai rencontré une fois, je ne serais pas réellement expliquer pourquoi, mais j’ai été incapable d’utiliser ma magie en leur présence. Je n’arrive pas à savoir comment ils s’y sont pris, mais dans tous les cas, je n’étais pas la seule, car j’en ai parler à d’autre et ils ont vécus la même chose. Mais dit moi, tu ne m’as pas encore donner ton avis maintenant que je t’ai expliquer tout ça, même si tu ne comprenais pas la raison de tout ce bruit, tu à bien du finir par te faire une idée non ?» Je me tut un instant. Regardant mon assiette, je réfléchissais à ce qu’elle venait de me dire sans plus me donner la peine d’essayer d’avaler quoi que ce soit. «En fait, je comprends ce que tu m’a dit et je suis ton avis sur le fait qu’ils ne sont pas aussi faible qu’ont puisse le penser. Cependant, qu’ils fassent des alliances, à vrai dire c’est une bonne chose. Bon, j’aimerais qu’il évite de faire une alliance avec une race maléfique, peut import là quelle. Je me trompe peut-être, mais en fait je me dis que c’est assez dangereux que le cotée maléfique va finir pas déteindre sur eux ou alors qu’ils vont se faire utiliser. Enfin d’un autre cotée, je me dis que s’ils ne savent pas utiliser la magie, alors ils ont bien dû développer d’autre chose, comme leur intelligence et du coup ils seront se montrée prudent. A vrai dire, je ne serais pas contre qu’ont s’allie à eux, ce serait peut-être même intéressant tu ne penses pas ? » «Les notre se sont un peu isolée ces vrais. Mais qu’est-ce que tu penserais alors si les notre voudrait s’allié alors que les humains sont déjà alliée à une race maléfique ?» «Je…» C’est vrai, ca c’était quelque chose que je n’avais pas encore réfléchis, je venais justement de dire que je préférais qu’ils évitent une telle alliance. Du coup, que se passerait il s’ils venaient à s’alliée aux notre et à eux en même temps ? C’est toujours délicat quand deux peuples opposés on les même allie alors qu’eux même son soit ennemis, soit préfère garder le maximum de distance. «Si vraiment ça devrait venir à arriver , je suppose qu’on devra faire avec. Bon du moment qu’on ne nous demande pas de faire ami-ami avec ceux qu’on ne s’entendrait pas ou qu’on se méfierait, ça devrait bien se passée. Enfin surtout il faudra se montrée prudent nous aussi et voir qu’ils n’en profitent pas. Mais bon, dans tous les cas, je suppose que nos dirigeant ne feront pas de pacte d’alliance sans bien vérifier ce qu’il en découlerait. Apres, dans tous les cas, je suis bien loin de réellement comprendre ce qui ce passe dans le monde politique pour réellement comprendre les enjeux je crois.» «tu es effectivement peut être encore un peu jeune pour réellement comprendre tout ce qui pourrais ce passée. Mais bon, dans tous les cas, ce n’est qu’une rumeur pour le moment, alors reste attentive si vraiment tu as envie de t’y intéresser, mais pour le moment, laisse le temps passé d’accord ? Et fini de manger, peut être que demain tu pourras me donne un coup de main qui sait.» J’étais contente de la discussion que j’avais eu avec elle sur ce sujet, ça me permettait de mieux saisir la situation. Maintenant, comme elle l’avait dit, rien n’était encore confirmer, des ont dit qui avait quand même traverser le monde. Mais il fallait attendre maintenant, voir si ça viendrait à réellement à se concrétiser et à ce moment-là, on verra bien ce que ça donnera.
, j’étais en train d’aider Ixion dans la cuisine et heureusement pour lui d’ailleurs. Car la famille avait invité quelque personne et avait du coup mis les petits plats dans les grandes questions menu. Autant dire qu’ont allaient avoir beaucoup de chose à faire et bien sur en peu de temps. Ixion m’avait dit que ce n’était pas la première fois qu’ils faisaient cela, du coup ça ne le dérangeait pas, il m’avait même dit qu’il y avait plus que d’habitude, sans doute qu’ils avaient profiter qu’il allait avoir un coup de main. Mais bon, j’étais encore une débutante et je l’aidais principalement à couper la viande et les légumes. En plus, voir toute cette nourriture me donnais faim… Certes on nous donnait à manger, mais ce n’était pas non plus fameux, juste le nécessaire pour que nous ne périssions pas à cause de la famine. Alors sentir toute ces bonne odeurs de nourriture avait tendance à me rappeler à quel point j’avais faim.
Mais ça faisait quelques semaines maintenant que j’étais réveiller, quelques semaines ou j’avais pu remarquer comment il était ou agissait. Du coup, cette après-midi, je remarquais assez rapidement quelque chose qui n’allait pas, comme si quelque chose l’attristait. Je ne lui avais rien dis dans un premier temps, il n’était pas du genre à vouloir parler de lui. Mais à mesure que le temps passait, je remarquais de plus en plus qu’il y avait quelque chose n’allait pas. J’avis essayer de réfléchir de mon cotée, essayant de comprendre ce qui pouvait le travailler, pour le moment la famille était assez calme, ça nous avait même surpris, mais sans plus. Du coup au bout d’un moment, n’en pouvant plus de le voir ainsi, j’avais fini par lui demander ce qui le travaillait. «Ce n’est rien… C’est juste que j’ai entendus la famille parler de quelque chose hier soir et depuis je n’arrive pas à me sortir ce que j’ai entendu de la tête…» Il ne semblait pas réellement décider à m’en dire davantage, pourtant je sentais que ca le travaillais énormément. «S’il te plait, dit moi de quoi il en retourne, ça à l’air de d’attrister et franchement, tu m’est d’une grande aide ici depuis que je me suis réveiller, alors si je pouvais faire quelques chose pour toi, alors je serais contente. » «C’est gentille Althaea, Mais vraiment je n’ai pas envie de t’ennuyer avec tout ça pour le moment, tu a encore beaucoup à faire pour qu’en plus je t’occupe l’esprit avec ce qui me travail.» Je n’insistais pas, je savais que ce n’étais pas la peine, mais je ne voulais pas abandonner pour autant. Je m’appliquais alors au mieux pour fini ce que nous avions à faire au plus vite. Quand tout fut prête, on prépara la table et la soirée se passa aussi normalement que possible aux vues de la situation. Autant dire que les railleries des démons furent à faisons, mais j’appliquais avec attention un conseil qu’Ixion m’avait donné, ne pas y faire attention et toujours me concentrée sur autre chose pour ne pas laisser ce qu’il me disait m’atteindre. Je crois que si je ne l’avais pas fait, ça ferait longtemps que j’aurais essayer de mettre fin à mes jours vu que je n’aurais pas supportée la vie que je menais actuellement. Et ces justement car il avait été de bon conseil que pour une fois je voulais l’aider à mon tour.
Epuisée, on avait fini par retournée dans notre cellule éreintée. Mais alors que je venais de prendre ma douche et qu’Ixion était en train de se préparée à aller se coucher, surtout que nous devrions nous levée tôt le lendemain. «Ixion, maintenant que nous avons fini j’aimerais vraiment que tu me parle de ce qui te travail depuis ce matin, s’il te plait.» «En fait, j’ai entendu parle qu’il y aurait des possibilité d’alliance entre les humains et d’autre race. Du coup j’avoue que ça m’attriste un peux. Enfin non, ça m’affecte beaucoup. Dans un premier temps, ça m’affecte par ce que ça montre bien qu’on ne peut plus faire notre travail. Tu sais, nous avons toujours protéger les humains. Oh le temps à montrer qu’ils n’avaient pas forcément besoin de nous, mais ça ne change rien que c’était notre mission. Mais cette guerre nous a fortement affaibli que ce soit à cause du fait que nous somme devenu trop peu nombreux et de l’autre, le peux qui reste son soit prisonnier, soit ils se cachent pour éviter de tomber dans les mains des démons. En plus, je pense à un humain que je protégeais par le passé, ça ne faisait pas longtemps, mais on s’entendait bien tous les deux. Je ne sais pas ce qu’il est devenu. » Je comprenais son inquiétude, de ce qu’il m’avait expliquer, le liens qui liait un ange à un humain était très fort. «Je suis désolée, vraiment. Dit est ce que tu sais c’est avec qu’elle race ils pensent s’alliée ?» «Non, ce n’est pas dit. On entend seulement quelques rumeurs d’après ce que j’ai compris, alors savoir exactement de quoi il s’agit, c’est mission impossible. Surtout dans nos conditions.» Je lui aurais bien dit que son ami devait bien aller, mais je craignais de faire pire que mieux, Ixion était le mieux placer pour savoir si oui ou non il était encore en vie et vus sa réaction… Je craignais que son destin soit assez funeste. «Je crois que c’est une bonne chose moi. D’accord c’est peut-être qu’une rumeur, mais en même temps comme tu l’as dit malheureusement on ne sait pas fait grand-chose pour le moment. Quelque part c’est rassurant de savoir que d’autre personnes pourront les aider en attendant. Mais j’aimerais bien savoir qu’elles seraient les races qui sont réellement intéresser pour faire une alliance avec eux… Sur ce point ça m’inquiète je dois l’avouée.» «C’est vrai, le fait de ne pas savoir de qui il s’agit est assez intriguant.» Qu’elles races sur ces terres pourraient trouver un intérêt de s’alliée aux humains ? Franchement je n’avais aucune idée. «Je crois qu’il va falloir attendre, j’espère seulement qu’il seront choisir avec prudence les traitée qu’ils vont signée. Je ne veux pas me dire qu’ils ont fait un mauvais choix car nous n’avons pas été là pour les protégées. Mais bon ils ne sont pas stupides. Je ne les voie pas s’allier avec les démons par exemple, surtout quand on voit ce qu’ils nous font subir. Ce n’est pas par ce que nous avons perdu que nous les abandonnons et ils le savent certainement, donc se retournée contre nous…» «Oui, on peut l’espérée en tout cas. Maintenant, pense à autre chose, on peut décider de faire une alliance avec une idée dans la tête, comme justement aider d’autre personne. Mais bon…» «tu préfères que l’on restent prudent avant d’avoir trop d’espoir. Oui, de toute manier est ce qu’il s’est passée réellement quelque chose qui pourrait montrée que des alliances vont être signée ? Sans cela je crois que je vais attendre et voir et surtout écoutée pour voir si je remarque quelque chose qui va dans ce sens. Et puis… Tu sais, personnellement j’ai espoir qu’un jour j’arrive à sortir d’ici et du coup je pourrais en apprendre encore plus.» Finalement, il m’ordonna limite d’aller me coucher. C’est vrai que je commençais à sentir la fatigue m’envahir. Bon malgré cela, j’ai eu un peu de mal à trouver le sommeil, je n’arrêtais pas de penser à ce qu’ont venaient de discuter. C’était bien, vraiment qu’ils essayent d’avoir d’autre alliés si ça se révélais vrai, mais en même temps Ixion avait raison, ça pouvait être un peu inquiétant. Mais bon, il ne fallait pas qu’il voit ça comme un échec, certes ça avait été notre mission et ça l’ai encore d’ailleurs, mais en même temps, on n’avait réclamé l’exclusivité de leur protection et encore heureux, ce ne serais pas bon. Tout ce que nous pouvions faire c’était espérée que les humains seraient assez prudents pour éviter les ennemis. Dans tous les cas, je ne pourrais rien faire et rien apprendre de plus temp que je serais ici. De plus, à moins que l’on entende encore des choses par ci par là, on n’allait certainement plus rien apprendre davantage.
« Tu voulais me voir ? » Arquant un sourire, je me retournai lentement vers l’ancienne Souveraine. Alors que je posai le regard au creux de ses mires azurées, ma femme me déroba la primauté d’un baiser en saisissant mon visage entre ses mains chaudes, les pieds en équilibre sur ses orteils. Tout en effleurant sa peau douce, j’écartai ses mèches rebelles qui s’immisçaient entre nos lèvres brûlantes derrière la pointe de ses oreilles. Le temps sembla s’être arrêté lorsque nos fronts se touchèrent, que la passion surgit en une vague enivrante d’adrénaline, comme si une éternité s’était écoulée depuis notre précédente caresse fiévreuse. Lentement, je m’enlevai pourtant – à contrecœur – à notre étreinte en esquissant un air désolé. Puis, mes traits se durcirent vaguement, imitant le masque d’un sérieux éphémère qui affirmait néanmoins l’importance du propos que je souhaitais discuter avec l’Ygdraë. Notre relation étroite jouait sur le confort apparent de mon expression faciale, bien que les circonstances tendissent plutôt vers l’adoption d’une attitude davantage professionnelle. « Tu te souviens avoir dit que je bénéficiais de tout ton soutien ? » La concernée acquiesça d’un hochement de tête. « Tu as une idée de ce que tu veux faire ? » Ce n’était pas vraiment une question. Elle se contentait d’énoncer un constat indéniable. « En quelque sorte. » Je m’interrompis durant un bref laps de temps, déviant mes iris du visage de Mircella pour contempler la voûte céleste, pensif. « Crois-tu qu’il soit possible de bâtir un ville composée de races mixtes ? » - « Tout dépend des peuples en question je dirais, mais je ne pense pas qu’il s’agisse d’un projet voué à l’échec. Les Anges cohabitent déjà avec les Magiciens, et nous partageons Ynys Sailanen avec les Faes également. » - « Si les Anges vivent sur les Terres Magiciennes, ce n’est pas autant par choix que par nécessité. Ils œuvrent avant tout pour leur propre survie, tout comme c’est le cas des Faes. Évidemment, nous avons plusieurs points en communs, mais comme à l’image des Anges, elles restent dépendantes d’une nation qui n’est pas la leur. Non, je pensais plutôt à une cohabitation non imposée entre différents partis, sans que les races n’aient besoin d’affinité entre eux au préalable. » - « Comme les Humains ? » - « Exactement. » Je reportai mon attention vers ma femme. « Leur lien avec les Anges les ont longtemps poussé à dépendre de la bienveillance de ceux-ci, mais depuis les événements en Terres Blanches, les Humains peuvent difficilement compter sur le soutien et la protection de leurs Gardiens. Plus que jamais, ils ont besoin d’alliés pour se remettre sur pied. L’isolement n’est plus envisageable : ils apprennent à s’adapter au monde qui est désormais le leur, à changer le préjugé selon lequel leur Anti-Magie est une faiblesse. »
La Cyraliel soupira, puis vint caresser son menton d’un air songeur. Depuis peu, les rumeurs courant au sujet du désir nourri par les enfants de Sympan à vouloir coopérer avec les autres nations infestaient la plupart des conversations à Melohorë. Là où certains exprimaient un étonnement franc devant ces racontars nébuleux, d’autres – au contraire – ne dissimulaient pas leurs doutes, voire leur mépris, à l’encontre de ceux-ci. La vérité étant que personne ne savait réellement s’il était sage d’accorder une once de crédibilité à ces bruits, les avis avaient la fâcheuse tendance de se montrer tranchants, comme si les seules interprétations que nous pouvions en faire se peignaient catégoriquement que de noir ou de blanc. Peut-être que la nuance commencerait à se dévoiler si une confirmation officielle s’annonçait. Ceci dit, une grande part des Ygdraë tentait bel et bien de porter une opinion rationnelle face à l’audace des Humains, mais personne n’était à l’abri d’un jugement trop rapide. « Je crois qu’une alliance soit en effet viable. Le Royaume de Babelsa s’est bien démarqué en ce domaine, prouvant la capacité de leur peuple à nouer des accords solides, durables. Manifestement, les mentalités à l’égard du peuple humain semblent changer, lentement, bien que j’admette qu’il leur reste encore un long chemin à faire avant de pouvoir complètement tourner le jeu en leur faveur. Cependant, aussi enracinées que soient les normes d’une société, elles peuvent toujours évoluer. » - « Tu ne t’inquiètes pas de leur anti-magie ? » M’enquis-je en articulant mes mots comme un fait. Il était toujours utile de présenter le camp opposé d’une controverse pour s’assurer qu’aucun argument ne vienne à être ignoré. Il y avait forcément des pours et des contres au cœur de tous enjeux, et celui-ci ne représentait pas une exception parmi les autres. À une échelle plus personnelle, je cherchais tout particulièrement à m’accoutumer à recevoir des points de vue inverses aux miens, pour mieux apprendre à les réfuter par la suite lorsque le contexte l’exigerait. Débattre ne faisait pas partie de mes meilleures spécialités pour la simple et bonne raison que mon rôle actuel se limitait grossièrement à exécuter les ordres des branches de l’élite ygdraënne. Pourtant, depuis un certain temps, je ne ressentais plus aucune satisfaction à me contenter de suivre les commandes des Cyraliel. J’étais capable d’accomplir bien plus, de surpasser les attentes qu’on associait systématiquement aux Enök. Cette réalisation m’apparaissait comme un éveil après un sommeil interminable, ouvrant enfin mes paupières devant toutes les opportunités que je pouvais tenir entre mes mains.
La réponse de Mircella fut catégorique : « Certainement pas. » Son sourire s’était légèrement effacé de ses traits. « Ce n’est qu’une question d’habitude. Un contact prolongé en leur présence nous est inoffensif. Nous ne risquerons rien, le Ma’Ahid ne met pas nos vies en péril. » - « Mais il nous rend vulnérable, et pour la majorité d’entre nous, ça s’équivaut presque. » - « Certes, mais concrètement, ce n’est pas la même chose, loin de là. Je crois que c’est nous qui sommes trop dépendants de la magie en réalité. Tu n’as pas oublié ce qui s’est passé avec les Ridere, n’est-ce pas ? Nous n’étions pas préparés à la possibilité qu’une extinction de la magie survienne et pourtant, elle est arrivée. Nous étions complètement démunis. » Le souvenir semblait si loin sur la ligne du temps, et malgré tout, il demeurait frais dans ma mémoire. Comment aurais-je pu oublier cette catastrophe ? Ces événements n'avaient assurément pas contribué à améliorer la perception des êtres magiques devant l'absence complète de magie justement. « Le Ma’Ahid est une force, pas une faiblesse. Nous aurions beaucoup à apprendre des Humains, contrairement à ce que certains veulent prétendre. Ils sont capables de bâtir des cités et ce, sans l’aide de sorts ou d’enchantements. Leur savoir-faire est inestimable. » La jeune femme se tut brièvement, avant de poursuivre sur un ton plus ferme. « S’ils ont cessé de se voir en victimes, il est grand temps que nous le faisions aussi. Notre erreur est de ne pas l’avoir fait plus tôt. Malheureusement, l’Histoire a déjà été écrite, mais le futur semble se remplir de nouvelles possibilités. » Puis, le calme revint réclamer ses droits suite à cette déclaration.
Peu à peu, l’ambiance retrouva ses airs sereins et familiers, alors que nous nous toisions affectueusement. « Alors, tu sais dans quoi tu t’investis maintenant. » Pause. « Crois-tu que ce sera suffisant ? » - « Sans doute. » Je souris tout en enlaçant ma partenaire contre moi, humant les effluves de son doux parfum aux effets pourtant si exaltants. Nous restâmes figés dans cette posture durant une poignée de secondes, profitant de ce répit si généreusement donné pour mieux apprécier la chaleur, le contact de nos corps collés l’un à l’autre. Le monde semblait avoir cessé d’exister, noyé au cœur de notre silence d’intimité, de sentiments indescriptibles en mots que nous pouvions uniquement se partager en s’égarant au creux de nos propres regards. Je réalisais à présent à quel point ces moments m’avaient manqué. J’avais l’impression de me faire projeter à travers les réminiscences de notre passé, lorsque tout venait de commencer : le désir inavoué, puis enfin, la naissance du véritable amour. Cela me paraissait presque irréel de voir comment nous avions évolué, changé, en une période de temps qui m’avait semblé si brève, si fugace. Après tout, il s’était passé tant d’événements, tant de bouleversements ayant contribué à nos transformations que j’en avais presque perdu compte. Les pages tournaient, et pour la toute première fois, j’ignorais de quoi serait fait mon avenir.
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Kyra Lemingway ~ Déchu ~ Niveau III ~ ◈ Parchemins usagés : 4880 ◈ YinYanisé(e) le : 22/03/2016◈ Activité : Tenancière (rang I) ; Négociatrice (rang I) ; Reine du monde des contes à mi-temps
Dim 24 Fév 2019, 23:21
Comment peut-on sauver une vie en accusant ainsi ? Comment peut-on mettre fin à un combat de cette façon ? Alors que nous blâmons la vérité que nous prêchons et que les mensonges deviennent nos croyances. Personne ne pourra jamais être vainqueur tant que nous n'oublierons pas le passé Petit à petit, nous appellerons à une cessez-le-feu. Petit à petit nous lutterons pour une meilleure fin. Petit à petit nous ré-écrirons les lignes de l'Histoire, debout côte à côte.
L'ouverture
Yovan avait le regard plongé dans les étoiles. Il avait toujours aimé se perdre dans le ciel quand il avait l'esprit troublé. Ce qui arrivait assez souvent ces derniers temps. Un bol de soupe en main, il ne prêtait que peu attention à ce qu'il se disait autour de lui. Nephtys posa un regard insistant sur lui avant de s'asseoir à ses côtés. « Pourquoi tu fais que t'isoler comme ça ? » - « De quoi ? », fit le Kaa'hi, surprit par les mots de la jeune fille. « Je ne crois pas m'être isolé. Qu'est-ce qui te fait dire ça ? ». Nephtys fronça des sourcils en plaçant ses poings sur les hanches. « Bien sûr que tu t'isoles ! T'as le nez levé, tu parles à personne. T'as même pas touché à ta bouffe ! Vraiment, j'vois pas comment tu appelles ça toi ! ». Yovan ne pu cacher sa surprise tout le long que la jeune fille s'exprima, avant de laisser échapper un petit rire face à son naturel. « Pardonne-moi. J'essayerai d'éviter ça à l'avenir. Mais c'est une habitude que j'ai depuis longtemps, alors je ne te garantie rien. », conclua-t-il en la fixant pour observer sa réaction. Un sourire amusé se posait sur ses lèvres en voyant un air boudeur s'imprimer sur le visage de la Kaa. Le borgne fini par porter son attention à son assiette qu'il n'avait en effet pas touché. Prenant la première bouchée sous le regard de Nephtys, il finit par déclarer après avoir avaler la bouchée, « Mmmmh... C'est froid. » - « Ah ! Ça t'apprendras ! », rétorqua Nephtys d'un air victorieux.
« Dis-moi... On aura l'occasion un jour de se rendre aux Jardins de Jhēn ?... ». Quelques secondes silencieuses suivirent la question de la jeune fille pendant lesquelles Yovan l'observa se tordre les doigts, la tête baissée. « Probablement. » - « Quand ?! », ajouta-t-elle précipitamment, plongeant ses prunelles noisettes dans le gris des yeux de Yovan. « Je l'ignore. ». A ces mots, l'Humaine replongea ses yeux dans le manteau blanc du Berceau Cristallin. « J'ai l'impression que ça fait une éternité que j'ai pas revue Werdna... Je sais même pas comment elle va... Est-ce que au moins... » - « Elle est en vie, ne t'en fait pas pour ça. Dans le cas contraire tu serais déjà au courant. » - « Mais... Comment ? ». Yovan marqua une pause, fixant la demoiselle. C'était d'une évidence telle qu'elle n'y avait pas songé. Pourtant tant d'Humains avaient vécus ce traumatisme. « Un Ange serait venu à toi comme étant ton nouvel Ange Gardien. ». Un nouveau silence s'installait entre les deux voyageurs, Yovan le regard toujours posé sur la jeune fille qui se pinçait la lèvre à cette unique pensée. « Et toi ? Je t'ai jamais entendu parler de ton Ange Gardien. Il te manque pas depuis le temps ? » - « C'est parce que je n'ai pas de Gardien que je n'en parle pas. ». Ce à quoi Nephtys ne trouva à répondre qu'un ''Oh'', détournant le regard mal à l'aise.
« A quoi est-ce que tu pensais tout à l'heure ? », reprit la jeune fille. Yovan comprit rapidement qu'elle ne cherchait qu'à changer de sujet de conversation, bien qu'elle soit la seule entre eux deux à être gênée par l'absence de Gardien auprès de Yovan. La demande était importante contrairement à l'offre malheureusement. Mais il faisait parti des ''heureux élus'' auxquels les divins ont attribués l’Éternité et, qui plus est, il n'avait jamais eu d'Ange Gardien auparavant du fait de sa condition antérieure. En d'autres terme, ça ne changeait rien pour lui. Il saurait vivre encore un peu sans Anges. « Je pensais à ce qui se dit en ce moment, sur les potentiels alliances avec d'autres races. » - « Ah... Ça. ». Bien sûr qu'elle n'était pas ravie du nouveau sujet qui allait être aborder. Ils venaient de parler d'Ange Gardien, du vide que la jeune fille ressentait de ne pas avoir vu le sien depuis tant d'années, et à présent il était en train de parler des nouvelles alliances. « Tu crois réellement que ça peut marcher ? J'veux dire... On a jamais été bien vu chez les autres races. ». Elle avait peut-être raison. « Est-ce que tu as déjà vécu ailleurs que dans Utopia ? » - « Eh bien... Non, mais maintenant je voyage avec vous donc... ». Un rire traversa les lèvres fermées de Yovan, ce qui coupa nette l'Humaine qui le fixa en fronçant les sourcils. « Il y a une différence entre les yeux d'un nomade et ceux d'un sédentaire. On en apprends bien plus sur un peuple en résident un temps certain à ses côtés qu'en croisant sa route le temps d'une journée. » - « T'as habité ailleurs qu'à Utopia ? », demanda alors la demoiselle, curieuse. Il était en effet rare que l'Humain se confie sur son passif. « Oui. Pendant un peu moins de dix ans j'ai habité dans la capitale Déchue. A Avalon. ». Nephtys resta un instant statufiée en entendant ces mots, ses yeux comme des soucoupes, avant d'exploser de rire. « Hahaha ! Toi, à Avalon ?! J'peux pas le croire ! Haha ! Haaa... Nan c'est une blague ? » - « C'est si étonnant que ça ? », lui répondit-il d'un ton amusé. « Un peu ! C'est l'un des derniers endroits où je t'aurais vu t'installer ! J'aurais aimé t'y voir ! Comment tu t'es retrouvé là-bas ? » - « J'ai suivi une amie. Mais là n'est pas le sujet. » - « C'est dommage... », rétorqua Nephtys en s'essuyant une larme de rire. « Ce que je voulais dire c'est qu'on ne connaît réellement un peuple qu'en ne vivant à ses côtés. J'ignore si ces alliances vont marcher. Mais la seule cohabitation permettra de savoir dans quoi il sera possible de s'engager. » - « Mmmh... Genre, voir si avoir un Eversha comme Gardien c'est faisable ? » - « Genre ça. », affirma Yovan dans un sourire en voyant l'air dubitatif de la jeune Humaine. « Et si eux ils veulent pas essayer ? ». Le borgne prit un instant pour réfléchir. « Il y a un endroit où on peut essayer de tâter cette cohabitations, et donc les alliances possibles. ». Nephtys l'observa, intriguée. « Il y a cette parcelle d'île, dans la Mer de la Méduse. J'ignore à qui appartient les parcelles avoisinantes, seulement que celles adjacentes à la plage ne sont à personne, ce qui me permet d'accéder à la mienne sans problèmes. J'avais prévu de m'y rendre bientôt. Peut-être vais-je y rester plus longtemps pour espérer croiser un voisin. » - « Quoi ?! T’allais partir sans me prévenir ?! » - « Bien sûr que j'allais te prévenir. » - « Mais... Et si ton voisin c'est un Sorcier, ou un Vampire ? Ou pire ! Un Démon ! » - « Si mon voisin devait être un Sorcier, un Vampire ou un Démon, je me méfierais comme toute personne sensée. Mais je ne le diaboliserais pas, car on ne sait jamais de quoi demain sera fait. » - « T'es pas sérieux ? C'est tout ? Tu te méfieras juste ? ». Yovan lui adressa un sourire affectueux avant de conclure, « Parfois on doit faire des concessions. C'est ce que j'ai dû faire par le passé une fois. Survivre grâce à un Démon ou mourir en refusant de me fier à lui. ».
En voyant l'air ahurie de la jeune fille, Yovan se relevait, lui tendant la main. « Il est tard. », ce que Nephtys affirma d'un hochement de tête en se saisissant de la main du Kaa'hi. Il pouvait comprendre sa réaction. ''Se fier à un Démon''. Une phrase qui n'avait somme toute aucun sens. Un Démon qui devait l'avoir oublié depuis le temps, lui petit Humain insignifiant. Il serait pourtant difficile à Yovan d'oublier le nom de ce Vil puisque, aujourd'hui, il régnait sur le peuple Démoniaque. Un rictus cynique se posa sur les lèvres de Yovan en y songeant. Oui, il valait peut-être mieux que ce détail reste caché de la jeune femme.
Transforme nos blessures en espoirs et accorde nous ta paix.
Sól ~ Réprouvé ~ Niveau II ~ ◈ Parchemins usagés : 2054 ◈ YinYanisé(e) le : 07/07/2016
Dim 03 Mar 2019, 17:45
Yanya soupira devant le refus de sa fille. Encore une fois, elle avait essayé de lui arranger un rendez-vous galant, espérant ainsi jouer les entremetteuses. Son refus avait été catégorique. "Je n'ai besoin de personne pour trouver des partenaires et malgré ce que tout le monde pense, ma situation me convient parfaitement." trancha-t-elle. "Mais qu'est ce qu'il faut que je fasse pour te faire changer d'avis ?" L'humaine s'impatientait légèrement devant l'obstination de sa fille adoptive, son calme habituel commençant à se fissurer à chaque fois qu'elle se voyait répondre par la négative. "Est ce que tu veux quelqu'un de plus exotique ? Un humain d'un autre royaume, c'est ça ? Les hommes d'ici ne te suffisent pas ? Si c'est ça le problème, tu n'as qu'à nous le dire, je ferais en sorte que ton Grand Voyage soit avancé !" "D'ici ou d'ailleurs, ça ne change rien." "Quoi alors ? Tu ne veux pas d'un humains ? Il faudrait aller te dégoter quelqu'un avec du Kan’Ghar ?" Miha se massa la tempe tout en soupirant. Le problème n'était pas de savoir d'où serait issus son prétendant, ni même de quelle race il était. Le souci, c'était qu'elle n'éprouvait aucunement l'envie de se marier ou de fonder une famille. Une idée qui avait du mal à se faire une place au sein des siens. Et cet éternel débat débouchait encore une fois sur une confrontation que ni elle ni sa mère n'avait réellement envie d'avoir. L'humaine se mordilla la lèvre, comme pour retenir la phrase qui la rongeait, avant de céder. "Oui, peut-être bien que c'est de cela dont j'ai besoin. Mais rassure-toi, si les rumeurs sont fondées, ça ne devrait plus être un souci très longtemps... Bientôt, les Humains seront entourés de Kan’Ghar !" Le visage de Yanya n'aurai pas paru plus outré si sa fille l'avait giflé. Peut-être même aurait-elle préféré une telle réaction, d'ailleurs, car ce sujet là également était sujet aux disputes sous le toit familial. "Tu ne sais pas ce que tu racontes." trancha la mère de famille. "Bien sûr, et je ne sais pas non plus ce qui est bon pour moi, car qui sur cette terre ne voudrait pas se marier, n'est ce pas ?" La brune renvoya son regard courroucé à sa mère qui s'en alla après avoir ajouté un "Bon. Je veux que tu réfléchisses à ma proposition. Il faudra bien finir par trouver une solution, un jour ou l'autre. Alors autant te mettre à y réfléchir de ton côté." La porte claqua, laissant retomber un silence pesant dans la chambre de l'humaine.
"Tu le pense vraiment ?" Miha se tourna vers ses deux sœurs avec qui elle partageait sa chambre. "Tu préférerais vraiment épouser quelqu'un avec du Kan’Ghar plutôt qu'avec de la Ma’Ahid ?" La jeune femme haussa les épaules tout en allant rejoindre sa cadette sur son lit. "Je ne sais pas. Je te le dirais si je trouve quelqu'un avec suffisamment de charme pour faire battre la chamade à mon cœur." répondit elle en assaillant la plus jeune de chatouilles, ce qui la fit rire. "En tout cas, ce qui serait sûr, c'est que Papa et Maman ne seraient pas contents." Les éclats de rires s'évanouir suite à cette remarque. Miha se mit à jouer démêler les cheveux de sa sœur tout en discutant avec la troisième. "Oui, ça c'est certain... Je n'arrive toujours pas à comprendre pourquoi ils en ont autant après eux, d'ailleurs..." "Vraiment ? Tu ne comprends pas ?" Le ton était désapprobateur. "Avec tout ce qui nous est arrivé, à nous, les Humains tu ne vois aucune raison pour laquelle il serait légitime de se méfier ?" La plus âgée leva les yeux au ciel. "Je ne te dis pas de devenir les meilleurs amis du monde avec un vampire ou un démon, mais d'autres races ne méritent pas autant d'effarouchement. Les Magiciens nous ont apporté leur soutient, tous comme les anges qui sont nos alliés naturels. Il semble idiot de mettre tous les détenteurs de Kan’Ghar dans un même sac alors que nous usons de la bonté de certains." "Ces gens là se compteraient presque sur les doigts de la main." "Je ne sais pas... Je pense qu'il est temps de laisser derrière nous le passé et de nous ouvrir à l'avenir. Cette idée de s'allier à d'autres races ne me semble pas si idiote que ça, après tout. Nous le faisons déjà plus ou moins, avec le royaume de Babelsba. Notre économie est basée sur la coopération entre les Voyageurs et les autres races. Sans ces échanges, nous ne vivrions pas de grand chose..." "Oui, des échanges purement économiques. Et puis, eux aussi profitent de ce que nous leurs offrons. Mais de là à aller plus loin... Seuls des fous s'y risqueraient." "Des fous, ou des visionnaires." "Avec qui tu voudrais qu'on fasse des alliances, toi ?" demanda la plus jeune, qui s'était allongée en posant sa tête sur les genoux de l'aînée. "Hum... Je ne sais pas... Les orishas et les réprouvés me semblent être de bons plans..." "Quoi ?" s’esclaffa la benjamine. "Les réprouvés ? Et les orishas ?" Elle semblait incrédule. "Oui. Les réprouvés ont l'habitude de ne pas compter sur leur Kan’Ghar. Notre présence ne devrait pas les déranger outre mesure, puisqu'il basent leur puissance sur la force brute. Quand aux Orishas... Je ne sais pas. C'est plus une idée qui m'a traversé la tête qu'autre chose. Ils sont plutôt neutre, alors pourquoi pas ?" Amina soupira. "Et tu penses réellement que ce serait envisageable ? Je veux dire, organiser une véritable entente entre nos races ? De mon point de vue, cela relève bien plus de l'utopie que de la réalité. Je veux dire, regarde nous ! Nous n'arrivons même pas à trouver un point d'entente unanime entre nos royaumes ! Comment espérer dialoguer avec d'autres personnes qui ne partagent ni nos valeurs ni nos coutumes ?" Miha resta pensive sans rien ajouter. Il est vrai que l'entente entre les royaumes était parfois difficile. Les humains s'étaient séparés depuis trop longtemps. Ils avaient fondés leurs propres cultures, leurs propres règles. Ils ne partageaient désormais plus que quelques gènes communs. Pourtant, n'était ce pas cela qui faisait la richesse de leur peuple ? Cette diversité que chacun apportait. C'est en cela que le Voyage Initiatique était formidable, car il permettait d'ouvrir les esprits à d'autres possibilités, d'autres horizons, et de trouver la maison qui convenait le plus à ses pensées et ses croyances. "Eh bien... Même s'il y a quelques désaccords..." "Un oreille arrachée, ce n'est pas ce que j'appelle un simple désaccord." "Oui, bon, appelle cela comme tu veux. Mais dans l'ensemble, les choses se tiennent plutôt bien. Et puis, une alliance avec d'autres races, ça n'engage pas tous les royaumes. Certains peuvent se garder de participer, si ça ne leur convient pas." "Pourquoi se prendre la tête ? De toute façon, ça ne sert à rien de théoriser là dessus. Tant que l'on ne sera pas à la tête du royaume, il n'y aura rien que l'on ne pourra faire." finit par déclarer la plus jeune, profitant des caresses de sa sœur qui faisait maintenant courir le bout de ses ongles sur son épiderme. "Rien ne nous empêche de refaire le monde en pensées." "Eh bien moi, je trouve ça étrange que tu penses à ce genre de choses alors que tu ne peux même pas imaginer de quoi sera fait ton futur." "Oh, mais je sais de quoi sera fait mon futur. Dans peu de temps, je partirai faire mon Voyage Initiatique, je m'installerait quelque part où je me sens bien, et je j'aiderai à donner naissance à plein d'enfants !" renchérit l'humaine.
Kyra Lemingway ~ Déchu ~ Niveau III ~ ◈ Parchemins usagés : 4880 ◈ YinYanisé(e) le : 22/03/2016◈ Activité : Tenancière (rang I) ; Négociatrice (rang I) ; Reine du monde des contes à mi-temps
Mar 05 Mar 2019, 13:20
Le Chat, de grand matin Sort pour aller chercher sa proie. Les derniers traits de l'ombre empêchent qu'il ne voie Le filet : il y tombe en danger de mourir ; Et mon Chat de crier, et le Rat d'accourir, L'un plein de désespoir, et l'autre plein de joie : Il voyait dans les lacs son mortel ennemi. Le pauvre Chat dit : « Cher ami, Les marques de ta bienveillance Sont communes en mon endroit ; Viens m'aider à sortir du piège où l'ignorance M'a fait tomber. C'est à bon droit Que seul entre les tiens, par amour singulière, Je t'ai toujours choyé, t'aimant comme mes yeux. Je n'en ai point regret, et j'en rends grâce aux Dieux. J'allais leur faire ma prière ; Comme tout dévot Chat en use les matins, Ce réseau me retient : ma vie est en tes mains ; Viens dissoudre ces noeuds. – Et quelle récompense En aurai-je ? reprit le Rat. – Je jure éternelle alliance Avec toi, repartit le Chat. Dispose de ma griffe, et sois en assurance : Envers et contre tous je te protégerai ; Et la Belette mangerai Avec l'époux de la Chouette : Ils t'en veulent tous deux. »
L'ouverture
Derrière le comptoir, je débouchais une nouvelle carafe de vin que je servais à deux Déchus installés au comptoir avec une assiette de charcuterie. Les deux gardes, qui sortaient de leur service et se partageaient de vives voix leurs anecdotes des derniers jours, en étaient déjà à leur deuxième alors que la soirée commençait juste. La nuit allait être longue pour ces deux là ! Alors que j'en souriais, imaginant le fil de leur soirée, l'un d'entre eux dévia rapidement sur un sujet bien plus sérieux. Un sujet qui se trouvait être sur les lèvres de nombreuses personnes ces derniers temps. Si je ne l'entendais pas trente fois dans la journée entre le moment où je quittais mon appartement pour rejoint le bar et le moment où je quittais le bar pour rentrer, c’est qu’il y avait un problème. En même temps, ça n'avait rien d’étonnant. Les Humains ont de tout temps comptés sur les Anges. Uniquement les Anges. Tout ce qui est nouveau à tendance à faire parler de lui. Surtout lorsqu'il s'agit d'une alliance et que toutes les races sont impliqués. Surtout lorsqu’il s'agit des Humains… En y réfléchissant , si, une fois un sujet avait éclipsé celui des alliances Humaines. C’était quand un voyageur avait mentionné le retour fracassant de Kahel Taiji chez les Anges. Une question avait fusée alors dans mon esprit : Pourquoi ce Démon l'avait libéré ? Surtout lui. Les Démons ne sont pas connus pour leur pitié…
La route me sembla étonnamment courte entre le bar et l'appartement ce soir. Peut-être parce que j'avais la tête emplie de ces mêmes questions que tout le monde se posaient. Ce que je n'avais pas pris le temps de faire auparavant. A moins que ce ne soit cette étrange odeur qui me fit presser le pas. Et en effet, en m’approchant du logis, une mauvaise odeur de brûlé venait me saisir les narines. Je comprenais alors qu'Alisha avait voulu faire la cuisine, une conclusion qui me fut affirmée alors que je poussais la porte. Cependant, ce n’était pas la seule chose que je découvrais en pénétrant dans l'appartement. Dans un soupir, je posais mon sac et m'agenouillais, posant la tête de Rajiv sur mes genoux. Le pauvre avait dû s’être prit un sacré coup… « Tu ne devrais pas faire ça… », siffla la Colérique en m'observant du coin de l’œil. « Et toi tu devrais faire attention… On laisse pas un blessé au sol comme ça. » - « Ton blessé l'a bien cherché aussi. ». Cette discussion n’aboutirait à rien. Je décidais d’en changer le sujet. « Retire ces concombres du feu. C’est immangeable quand c’est cuit. » - « Oh… C’est pour ça que ça sent comme ça… J’étais persuadée que c’était des courgettes ! ». Je ne pus retenir un rire. Le pire, c’est que je suis sûre qu’elle était sincère quand elle disait ça.
Je me tournais de nouveau vers Rajiv alors que je sentais sa tête bouger. C’est fou à quel point il lui ressemble… « Finalement tu ne m’as toujours pas dit pourquoi tu l'avais embarqué ici celui-là ? » - « A cause de mon frère… », fis-je en replaçant correctement une mèche de cheveux du Luxurieux. « Ton frère… C’est vrai que tu parles jamais de ta famille. Mais je vois toujours pas le rapport entre ton frère et ce gars. » - « C’est exactement pour ça qu’il est ici. » - « De quoi ? Je comprends rien à ce que tu racontes, tu le sais au moins ? » - « Excuse-moi… C’est juste que… ». Je m’arrêtais au milieu de ma phrase en voyant un sourire sur le visage du Déchu. « Je ne suis pas un oreiller… », fis-je à son attention en lui tapotant la joue. Ce à quoi il me répondit avec le même sourire, « C’est pas vraiment à quoi je pensais en fait… » - « Je te l'avais dis. », rétorqua Alisha en voyant ma réaction. « Bouge de là ! Je dois rattraper les bêtises d'Alisha ! ». Je le poussais alors sans ménagement, récoltant un « Aïe » de sa part, alors que je me dirigeais vers la cuisinière. Ç'aurait pût être n'importe quel Luxurieux, je l'aurais pris avec humour. Après tout, oui, Alisha me l'avait dit que ce genre de situation risquait d'arriver. Mais le problème étant qu’il lui ressemblait beaucoup trop.
En même temps que je me mettais à la préparation du plat, mon esprit vagabonda vers les commérages du moment, essayant d'oublier l'allusion du Déchu. Et si c’était vrai ? Et si les Humains cherchaient réellement à nouer de nouvelles alliances ? Est-ce que tout le peuple était seulement d'accord avec cette folle initiative ? Et les Anges, qu'en était-il d'eux ? Probablement devaient-ils se sentir trahit… Et puis, comptaient-ils réellement créer des alliances avec toutes les races ? Même celles à dénomination maléfique ? « Aïe ! ». Je portais mon pouce à ma bouche alors que je venais de m'entailler le doigt avec le couteau, ce dernier se fracassant sur le sol après que je l’eu lâché dans un réflexe. Ça devait forcément arriver un jour, à force de vagabonder dans les limbes de mon esprit tout en cisaillant le persil… « Est-ce que ça va ? » - « Oui, c’est rien. J’étais juste ailleurs. ». La Colérique me fixa en silence après que je lui eu répondu. « Quoi ? J’ai fait quelque chose de mal ? » - « Non. Je me demandais juste à quoi tu pouvais bien penser pour en oublier la réalité. ». Cette fois ce fut moi qui gardais le silence, fixant l'Avalon nocturne à travers la fenêtre. « Tu en penses quoi toi de cette histoire ? », lui répondis-je finalement en attrapant de quoi cacher la plaie. « Cette histoire ? » - « Oui. Tu sais, les Humains qui veulent s'ouvrir aux autres races. » - « Oh, ça. Franchement, qu’ils fassent ce que bon leur semble hein. » - « Tu n'as pas l'air de te sentir très concernée par cette affaire. » - « Je me dis qu'il faut déjà que ça se mette en place. Et qu’ils ont intérêt à avoir de bons arguments le jour où ils mettront le pied chez les Vampires, les Evershas ou les Sorciers. » - « Pas les Démons ? » - « Tu crois qu’ils iraient jusqu’à pactiser avec eux sérieusement ? » - « J'en sais rien… Qui sait ? », fis-je dans un soupir. « Ce qui m'inquiète c’est que les Humains auront toujours besoin d'Ange Gardiens. Seulement, actuellement la politique angélique ne semble pas être à l'ouverture, au contraire. Surtout s’ils vont jusqu’à s‘allier avec les races maléfiques. Et puis… ». Je m’arrêtais, songeant à tous ces anciens Anges Gardiens qui avaient finis Déchus et avaient pris la décision de continuer leur vie en temps qu'Aile Noire, comme ce fut mon cas. « Et puis ? » - « Pour ce qui est de notre peuple, je ne pense pas qu’il soit bon pour certains Humains de venir ici ou sur n'importe quel territoire Déchu. » - « Comment ça ? » - « A cause des Anges Déchus. ». Si je le revoyais demain, comment cette rencontre se passerait-elle ? Depuis le temps, peut-être que les tensions se seraient apaisées ?
Je tournais mon regard vers la porte. « A ton avis, quel aurait été son avis ? » - « Pfff, je pense qu’il s'en fout royalement, vu la vitesse avec laquelle il a filé. Et tant mieux. Il est mieux dehors qu’à essayer de vouloir choper l'une d'entre nous si tu veux mon avis. » - « Il va s'attirer des problèmes, comme chaque fois… », ajoutais-je en ramassant le couteau qui était toujours à terre. « Finalement, je n'arrive pas à savoir si c’est une bonne chose ou non ces alliances… » - « Diviser pour mieux régner. C’est pas ça le dicton ? » - « Oui… Mais pour le règne de qui ici alors ? La race Humaine ? » - « Par Kinath, tu te prends bien la tête alors que cette histoire en est juste au stade de ragot ! ». Je ne trouvais à lui répondre que par un sourire gêné. Elle avait raison, je n'avais aucune raison de me prendre la tête ainsi, d'autant que s’il y avait négociation d'alliance, je ne serais pas celle qui m’occuperai des termes du contrat ! Pour le moment, tout ce qu’il y avait à faire c’était attendre de voir si ces faits étaient avérés... Ou non.
Le tournant peut surgir de façon subite. Une force fait signe, un soutien survient, une alliance qu'on n'attendait plus se décide, rien n'est fatal ni définitif.
Mancinia était assise à son bureau, dans une demeure provisoire de Qaixopia. Bien qu'elle soit à la hauteur de quelqu'un de son rang, elle souhaitait acquérir les choses par ses propres moyens. C'était en cours, mais l'Humaine était encore assez indécise sur son choix. Elle devait consulter sa mère, rester au sein de sa demeure, au Duché d'Arkas. Cette dernière n'avait pas voulu de l'immense résidence léguée par l'ancien Nylmord, cela lui aurait demander un nouveau temps d'adaptation et les nombreux couloirs et escaliers auraient été dangereux pour une aveugle. Sans parler de la distance. Non, quand tout serait en ordre dans ses nouvelles affaires, Mancinia la ramènerait chez les siens. L'heure n'était pas venue, tout simplement. La Reine l'avait d'ailleurs convoquée quelques temps auparavant pour lui faire part d'un projet commun entre les différents Royaumes et la demoiselle avait sauté sur l'opportunité. Dans peu de temps, ils partiraient pour une nouvelle contrée, sur le continent de Taelora. Un endroit que les Cinq Souverains souhaitaient conquérir pour créer un lieu commun à toute leur race. A l'instar d'Utopia, qui devenait de plus en plus une relique d'un passé révolu à leurs yeux. Ce constat la peinait. Pour avoir connu son éclat d'autrefois et à devoir accepté son déclin si brutalement, la Matasif avait de quoi remuer le couteau dans la plaie. Préparer un si long voyage lui permettait de se changer les idées, de ne pas croire que tout était terminé pour autant.
Si la Souveraine de Qaixopia avait pensé à sa personne, c'est sûrement car elle était une âme patriotique et l'affirmait à travers le monde. Seuls les intérêts des Humains primaient à ses yeux, ce dernier resplendissant d'éclat avec d'autres uniquement dans un but de remerciements si une aide quelconque avait été apportée. Mancinia n'oubliait jamais les bonnes actions et se souvenait très bien des trahisons. Autant dire qu'il y avait de quoi prévoir la suite de son aventure pour les années à venir. Ce n'était pas le cas de beaucoup de races, en dehors des Anges et des Magiciens, qui pouvaient réellement se taguer d'avoir ses préférences. Beaucoup d'autres les avaient déçus, elle incluse et quelques-uns continuaient de les tourmenter, ce qui était parfait pour renforcer son âme vengeresse. Et de ne pas tolérer les élucubrations de quelques fous. Cette création d'un nouveau lieu de vie était une ouverture au monde qui n'était pas sans lui déplaire, même si elle aurait espéré avoir une race unie que plusieurs Royaumes disparates en termes d'idées et qui se bagarraient pour leurs divergences d'opinion. Ils s'uniraient au moins vers un même but. Une situation délicate qui plus est, lorsque l'idée d'expansion se faisait entendre. Mancinia s'était toujours promis de prendre possession d'un territoire en l'honneur de sa race, elle respecterait cette promesse intérieure. Néanmoins, d'autres ambitions se dessinaient. Elle n'était pas d'accord avec certaines directions qu'avait prises son peuple, voire des décisions que prenaient certains Souverains.
La guerrière n'était plus certaine que la Reine Scylla puisse encore l'impressionner par la suite, même si elle ressentait un attachement naturel et un profond respect pour sa Souveraine. Peut-être qu'elle devait réfléchir à ce qu'elle désirait vraiment et que, si rien ne lui convenait, alors, elle se créerait un foyer propre, unissant ceux qui espérait comme elle. C'était ridicule, non ? Comment pourraient-ils tous avoir le même avis ? Allaient-ils créer autant de lieux que d'idées ? Ça finirait par imploser, personne ne serait prêt. Que l'avenir lui affirme le contraire, mais elle n'attendrait pas de voir les conséquences en restant les bras croisés. Elle était de l'ancienne génération, elle était ouverte, mais il ne fallait pas exagérer. Certaines rumeurs la faisaient maltraiter ses pauvres mains, qui se blessaient lorsque ses poings devenaient trop crispés. Et les siennes, d'ambitions ? Étaient-elles tout aussi honorables ? Son but était de maintenir les bonnes relations avec les Anges, avec l'aide de Neah, elle ne doutait pas de pouvoir faire changer les choses. A moins que ce ne soit un moyen de le faire changer lui ? Son affection pour les idées extrémistes de son peuple avait évoluée en son absence, loin d'être en bien, tant il semblait ne rien craindre des races qu'il jugeait indigne. Souvent à tort. Cette dernière était aussi compréhensible compte tenu de leur situation, elle les partageait même, sur certains points. Cependant, cela avait des répercussions sur les siens et Mancinia ne pouvait le tolérer. Une alliance renforcée où ils avaient un droit de regard sur les Anges Gardiens l'intéressait, ou du moins, quelque chose d'assez proche pour qu'elle puisse y voir plus clair.
Ce serait plus acceptable que de constater le nombre douteux de disparitions d'Humains en ayant acquis un. Il y avait tant à dire sur la question, tant de possibilités. Oui, le monde était dangereux et des accidents arrivaient, mais la situation était pesante. Il y avait ce petit quelque chose de dérangeant, de malsain. Il se tramait quelque chose et la disparition de la Reine Asriel avait de nouveau plonger son peuple dans la confusion, de quoi exacerber les craintes et la tristesse. Que cela se réalise ou non, la Matasif mènerait sa propre enquête. Pourtant, malgré son envie de se rapprocher des Anges plus qu'il ne l'était, jamais elle n'envisagerait de créer une cité où les deux coexisteraient. Ils le faisaient depuis longtemps, tout en conservant leur indépendance l'un et l'autre. C'était le mieux à faire. L'idéal serait seulement d'avoir un territoire peu éloigné l'un de l'autre. Où pourrait-elle découvrir cela ? Comment le faire accepter aux Anges, dépourvus d'un territoire qui leur était propre ? Peut-être que cette idée serait un moyen de faire renaître l'espoir, régulièrement malmené au sein de leur peuple ces dernières années. Et de renforcer leurs liens, de plus en plus mit de côté sous couvert d'une indépendance, tout en parlant d'ouverture. Comment espéraient-ils ne pas les mettre en colère en les abandonnant maintenant, là où ces derniers avaient besoin de soutien ? Après tout ce qu'ils avaient réalisés pour les Humains...Hum. Là était la réflexion, peut-être en discuterait-elle avec quelques uns de ses amis, elle verrait leur point de vue sur la question et agirait en conséquence.
Par ailleurs, ce n'était pas vraiment aux côtés des Anges que l'on attendait sa présence. Elle était aussi un trait d'union entre les Humains et les Magiciens, autant dire que beaucoup la regardait aller dans cette direction, s'étonnant même de ne pas la voir s'être rattachée au Royaume de Haute-Terre, où elle aurait pu être plus qu'une excellente Ambassadrice. Mancinia avait de quoi faire, autant sur un plan d'ensemble que pour ses ambitions personnelles. Pourtant, elle ne s'imaginait pas voir des Magiciens et des Humains vivre dans une cité à la vue de tous. Haute-Terre était discrète et remplissait son rôle à merveille, sans doute ne fallait-il pas plus. Ou peut-être que si, des cités tripartites étaient-elles envisageables, voire plus encore ? Pour avoir tant attendu ce moment, elle s'emballait un peu trop et ne savait même pas où donner de la tête, surtout qu'elle réalisait ses projets sur du vide. Du concret. Elle devait réellement réfléchir à rendre ses plans concrets, trouver plus de soutien, des personnes de confiance et, surtout, créer des alliances prestigieuses. L'Humaine se mordait la lèvre inférieure en se rappelant qu'elle était une main à prendre, qu'ils étaient nombreux à regarder sa main libre et l'absence d'un époux à ses côtés. Elle était clairement l'un des meilleurs partis du Royaume. Pourrait-elle utilisé cela à son avantage ? Ce n'était pas négligeable, même si son coeur était évidemment pris. Peut-être que l'écouter et prendre position pour un rapprochement était le plus logique ? Encore faudrait-il qu'elle puisse convaincre Neah. Il serait ainsi rien qu'à elle...L'idée la fit sourire, imaginer sa réaction également.
En y réfléchissant bien, la meilleure alliée que l'Humaine puisse avoir était la Reine Edwina. Que ce soit les siens ou les Anges, l'Ultimage était bien généreuse de les préserver des menaces extérieures. Le moment venu, lorsqu'elle aurait trouver l'endroit adéquat, c'est vers sa personne que la guerrière devrait se tourner. Elle serait sans doute une alliée de taille et de choix, n'en déplaise à l'homme de ses pensées. En dehors de cette positivité accrue, il y avait aussi la part sombre qui sommeillait. Certains craignaient les annonces qui circulaient. Mancinia mettait un point d'honneur à saborder l'idée même d'une alliance avec les Démons ou les Sorciers. Jamais elle ne l'accepterait. Jamais. L'affront était trop grand, autant de mépris pour le passé, autant de mépris à la souffrance des Anges. C'était inconcevable. Non. Jamais elle ne l'accepterait.
Chaque flocon de neige ajoutait à leur peine. Le froid s’attaquait à leur épiderme et prenait un peu de leur énergie, comme une sangsue réclamant sa nourriture. Lysium se frottait les mains sans arrêt. Il aurait pu paraître ridicule, si, à ses côtés, Siruu ne semblait pas dans un état autrement plus critique. On ne le voyait pas bien. C’est qu’il était entouré d’une trentaine de couches de tissu, créées par ses soins. « Plus. Jamais. » On pouvait en conclure qu’il n’aimait pas Valera Morguis. « Cesse donc de geindre. » Leurs rôles s’inversaient presque, lorsque les températures devenaient négatives. « Haze, est-ce que tu m’entends ? Arrête ce que tu fais, et viens tout de suite avec un portail. On se gèle. » Drôle d’ironie que, dans une situation où le froid les dérangeait, ce soit une boule à neige enchantée qui leur permette de s’en sortir.
Une table, des chaises, des tasses et voilà que les deux sorciers se sentaient déjà en bien meilleur état. « C’était peut-être la troisième fois que je voyais de la neige, et je n’ai plus trop envie de répéter l’expérience. » — « Uniquement la troisième fois ? Et bien, tu ne voyages pas beaucoup, pour quelqu’un de si vieux. » Un étranger, en voyant la situation, aurait perçu un sous-ton de dédain dans les paroles du fidèle d’Asresh. Un habitué aurait compris qu’il n’était pas plus condescendant qu’à l’accoutumée. « C’est que j’ai autre chose à faire que de me perdre dans ces recoins-là. Et le froid, ce n’est pas mon truc, comme tu as pu le remarquer. » Le blond souffla. « Tu préférerais quoi, le désert ? Au moins, on ne risque pas de mourir déshydratés avec toute cette neige. » — « Figure-toi que oui, je préfère le désert, pour y être allé à plusieurs reprises. » Siruu mentait. Il n’avait visité cet endroit qu’une fois, et la drôle d’expérience qu’il avait vécue dans l’étrange tour que ces sables abritaient l’avait rebuté. « D’ailleurs, à ce propos, les humains recrutent. » Une manière comme une autre de changer de sujet. Lysium ne répondit qu’en geignant, dans ce qui ressemblait à une interrogation. Remplissant de vin chaud sa tasse d’un mouvement du doigt, l’apôtre obscur préparait à l’avance ce qu’il allait dire. « Oui, bon, ils ne vont pas se mettre à enrôler des gens au sens littéral. En fait, c’est plutôt qu’ils seraient en train de réfléchir à des alliances. Je l’ai lu dans une gazette. Deux gazettes. Trois gazettes, en fait. J’ai croisé les informations pour en être certain. La rumeur semble véridique. » — « Tu passes ton temps avec un journal en main, récemment. C’est infernal. » Un sourire en coin se mit à apparaître sur la bouche du blond. Lysium ne savait pas quel était le plan professionnel de Siruu. Il ne s’était jamais intéressé à personne. « Je ne vois pas en quoi ça pourrait te déranger. D’ailleurs, tu ne réagis pas au fond de mon propos. N’est-ce pas étrange ? Jusque là, à part les anges, les humains étaient assez solitaires. Je me demande comment ils vont s’y prendre. Personne ne veut trop s’approcher d’eux. » Lysium prit une gorgée, en regardant le décor. Cette taverne était finalement assez accueillante. « Aucune idée. En tout cas, ça ne me dérange pas. En fait, ça me plaît même. » — « Bizarre. Je m’attendais à ce qu’on soit en désaccord sur ce sujet. » — « Oui, on pourrait penser que tous les sorciers voient les humains comment des esclaves… » Siruu rit, en terminant sa boisson. « Ce qui est vrai. » — « Tout à fait. Mais ça n’empêche pas qu’ils peuvent se montrer utiles. Je ne sais pas comment ils pourraient collaborer avec nous, mais… pourquoi pas, ma foi. » Certains disent que l’argent n’a pas d’odeur. Le fidèle d’Asresh avait toujours imaginé les humains comme malodorants, mais il aimait assez le tintement des pièces pour oublier ce détail. « Ils pourraient nous envoyer leurs prisonniers en tant que cobayes ou comme esclaves. Ou alors, on fait des alliances commerciales poussées. » Le blond acquiesça, peu inspiré par ce genre de choses. L’économie, la gestion, c’était pour ceux qui n’avaient que ça à faire. « Le souci, c’est qu’ils ne comptent probablement pas nous aborder. Les sorciers ont une bien mauvaise image. Ils ne comprennent pas qu’ils pourraient nous aider à la laver, justement. » Un nouveau rire retenu empêcha Lysium de parler pendant quelques secondes. « En quoi ils pourraient… qu’est-ce que tu veux dire, en fait ? » Prévoyant ce genre de réaction, Siruu leva les yeux au ciel — ou à la charpente du bâtiment, dans ce cas précis —. « Réfléchis. On aide les gentils n’humains, les autres peuples voient qu’on fait de la charité et, avec le temps, on ne sera plus hais de quatre-vingt-dix pour cent de la population. » Le roux prit un morceau de pain, qu’il inspectait avec dégoût. « Oui, enfin… cette colère qu’ils ont envers nous, cette histoire, c’est notre peuple. Notre identité. Je ne sais pas pour toi, mais moi j’en suis fier. » Il ne savait pas que Siruu était né magicien et, par conséquent, avait une compréhension plus levée du point de vue des soi-disant bénéfiques sur le peuple de Nementa Corum. « Je respecte l’œuvre d’Orion et de tous les autres ! Je dis juste qu’en l’état, ils sont trop à nous détester, et ça n’arrange pas nos plans ou notre marge de manœuvre. Les magiciens veulent nous tenir tranquilles ; les faes se méfient depuis les sans-âmes ; les anges… n’en parlons pas ; les eveura — ou bélusha, je sais plus — sont des ennemis depuis longtemps ; les chamans sont isolés de tous ; les orines ont toujours une suspicion contre nous et les maléfiques en général depuis la Grande Bataille de Maëlith ; les alfars nous concurrencent ; les ondins… tu connais l’histoire ; les démons sont nombreux à nous prendre de haut depuis leur victoire sur les anges et notre défaite face aux ondins ; les lyrienns ont toujours une vieille rancœur même après les changements récents ; les déchus sont trop proches des magiciens pour pouvoir nous apprécier sans arrière-pensées ; les orishas et les réprouvés ont un léger passif d’esclavage ; l’Ordre d’Hébé nous est radicalement opposé ; les adeptes de Rhéa Latia suivent une doctrine rebelle... » Lysium écarquillait les paupières, étonné que son interlocuteur puisse dépenser autant de salive sans jamais expirer. Cela dit, il avait raison. En fait, aucun peuple n’appréciait vraiment les sorciers. Ceux qui gardaient une relation neutre se comptaient sur les dix doigts des mains : les démons, bien que cela soit à relativiser de par leur nature maléfique ; les vampires, bien que cela soit, vous l’aurez deviné, à relativiser de par leur nature maléfique ; les enfants de Yanna, les Dragonniers et le Léviathan, les elfes et, enfin, les humains. Et encore : la méfiance ambiante vis-à-vis du peuple des mages noirs contaminait le monde entier. Si certains pouvaient encore faire confiance à un sorcier, ils étaient nombreux à les garder à l’œil à la seconde où ils apprenaient la nature de leur interlocuteur. À trop jouer les fourbes, tout le monde finissait par savoir que cette race rimait avec tromperie. « Tu veux qu’on blanchisse notre image ? Alors que ces temps-ci les démons sont avantagés et que notre camp va enfin gagner ? C'est stupide. » Siruu soupira, fatigué par son propre monologue. « En tout cas, si tu veux mon avis, se rapprocher des pures petites créatures pourrait nous aider. Et, qu’y a-t-il de plus victime que les humains ? Ils n’ont pas de magie. Ils sont privés de tout un monde. » On pouvait entendre une pointe d’ironie dans sa voix, jusqu’à ce qu’il éternue. « Enfin, je dis ça, mais je tiens trop à mes pouvoirs pour les lâcher en visitant leurs territoires. C’est plus une idée comme ça. » Lysium acquiesçait en silence, songeur. Un jour peut-être, il s’intéresserait aux humains. Pour l’instant, il avait d’autres priorités. Si un sorcier plus qualifié réfléchissait à leur potentielle utilité, envisageait les possibilités et, pourquoi pas, débutait des négociations, alors il se joindrait au projet. Pendant un instant, il crut demander à Siruu s’il était intéressé, mais se résigna. Le blond ferait un très mauvais négociateur avec les enfants de Sympan.
1365 mots. C'est fatigant de mettre les couleurs >.<.
Isiode et Isley ~ Ange ~ Niveau III ~ ◈ Parchemins usagés : 1075 ◈ YinYanisé(e) le : 04/01/2016◈ Activité : Soldats
Nathanaël Ivanhnoé venait à peine de quitter la salle dans laquelle il m’avait rejoint que j’avais de nouveau plongé mon nez dans les pages du petit carnet. Au fur et à mesure que je les feuilletais, je pris peu à peu connaissance de la véritable nature du livret. La Magie à l’œuvre, sans être relativement puissante, était néanmoins très utile, puisqu’il semblerait que les actions et les propos qui étaient échangés à proximité du livre étaient tous retranscrits sur les pages de ce dernier. Malgré sa dimension, j’étais tout de même en mesure de retrouver l’ensemble des moments qui ont défini l’échange entre l’Olori Ivanhnoé et moi à l’intérieur de l’ouvrage. Incroyable, me surpris-je à penser, un sourire naissant sur la commissure de mes lèvres. Méticuleusement, je pris le temps d’examiner le carnet pendant plus d’une quinzaine de minutes, testant différentes choses afin d’en évaluer l’efficacité. Un instant, je m’étais mis à parler à haute voix, lisant chacune de mes paroles transmises oralement lorsque ces dernières apparaissaient dans le carnet. Un autre examen avait consisté à placer le livret à l’une des extrémités de la pièce et, moi, à l’extrémité opposée. Puis, pas à pas, je m’étais rapproché du carnet avant d’arriver à sa hauteur et de le reprendre pour en considérer le résultat. Intéressant… Me dis-je avant de fermer le livre, fixant le dehors qui se profilait de l’autre côté de la fenêtre de la pièce.
Je me demandais où se trouvait Isley, en ce moment, et en considérant la position de l’Astre de Jeriel, je finis par jeter mon dévolu sur la cafétéria : à l’heure actuelle, la majorité des miliciens auraient certainement terminé leur repas, mais connaissant mon frère, ce dernier était sûrement resté à sa table pour réfléchir… Comme il le faisait bien souvent, ces derniers temps. Depuis son réveil, depuis qu’il ne ressentait plus son lien avec Araya, il était complètement perdu sur la marche à suivre : tenter de la retrouver ou rester auprès des siens? Bien évidemment, je lui avais conseillé de rester aux Jardins afin qu’il puisse nous venir en aide quant aux préparatifs pour les expéditions, mais au plus profond de moi, je savais pertinemment que son cœur lui criait de partir à la recherche de sa « bien-aimée », quand bien même pouvait-on véritablement ressentir quoi que ce soit pour ce genre de femme. Je pouvais paraître froid et cruel, mais Araya m’avait prouvé, à plus d’une reprise, qu’elle ne méritait pas Isley. Mon frère avait besoin de mieux. Quoi qu’il pût en dire sur ses envies personnelles, Isley méritait mieux qu’elle, j’en étais persuadé.
C’est ce dont je croyais et réfléchissais alors que mes pas me dirigeaient inconsciemment jusqu’à la salle à manger de l’établissement. Sur place, une poignée de miliciens continuaient de discuter entre eux autour d’une table et derrière une seconde table, à part, se tenait mon frère, les yeux baissés sur son assiette, mâchouillant une bouchée de ce qui s’apparentait à un morceau de mie.
« Je savais bien que je te trouverais ici… Lui lançais-je comme toute introduction, voyant son regard se détacher de son repas pour se poser sur moi.
- Oh… Bonjour. »
Sa voix était basse, à peine perceptible, et son visage… Il était déprimé et malgré ses efforts pour cacher ses véritables sentiments, tout le monde savait qu’Isley n’allait pas bien. Les autres membres de notre Troupe avaient même commencé à me poser des questions à ce propos, questions auxquelles j’avais répondu par des explications plus ou moins vagues, puisque je ne savais pas si Isley désirait que nos compagnons apprennent quoi que ce soit sur son histoire avec Araya. Avait-il peur de leur réaction? Ou se disait-il qu’il allait les ennuyer avec ses histoires à l’eau-de-rose, compte tenu de la situation? Quoi qu’il en soit, le voir ainsi me démoralisait tout autant et c’est pourquoi, en m’asseyant en face de lui, un soupir avait franchi la barrière de mes lèvres. Pour autant, je tentais aussitôt de changer ses idées en lui faisant part de ma découverte du jour, lui présentant le carnet.
« Qu’est-ce que c’est? » Me demanda Isley en me voyant ouvrir le livret.
De nouveau, les pages étaient vierges.
« Observe et constate par toi-même… » Lui dis-je et aussitôt, comme si une plume invisible s’était posée sur le papier, chacun de mes mots, exactement, apparurent dans le livre.
Mon frère écarquilla les yeux, constatant que même ses réactions étaient retranscrites avec une précision quasi-effrayante. Cependant, nous nous rendîmes compte que la portée de la Magie du livre allait bien au-delà de notre table, puisque les paroles et les gestuels des militaires assis non loin de nous s’inscrivaient également, lettre par lettre, sur la surface du papier. Et ce que nous pûmes y lire me fit presque oublier ma curiosité quant au mystère entourant le carnet.
« […] Mais ce ne sont pas tous les Humains qui nous apprécient…
- Peu importe, ils ne nous tourneraient jamais le dos!
- Pensez-vous réellement qu’ils ont perdu Foi en nous? »
Si le silence venait de s’abattre de l’autre côté de la salle, le carnet, quant à lui, continuait d’inscrire les réactions de chacun, décrivant leur expression de déception et de scepticisme à petits coups de stylet.
« Non… Non, pas depuis tous ces siècles. Nous les avons soutenus et protégés à travers les Ères et vous concevez vraiment la possibilité qu’ils puissent nous rejeter de la sorte? C’est impossible. Les Humains ont besoin de nous comme nous avons besoin d’eux et ils le savent. »
Mais s’ils trouvent une alternative pour nous remplacer? Ces individus devaient penser la même chose, d’où le silence pesant qui subsistait dans la salle. Cela étant dit, peu à peu, la conversation reprit son dynamisme initial tandis que je refermais le livre, pensif. Bien évidemment, Isley perçu tout de suite mon subit égarement, redressant son visage dans ma direction.
« Il n’y a pas à s’en faire, me confia-t-il d’une voix où l’on pouvait mesurer toute son assurance, une assurance qu’il m’avait semblé perdu ces derniers mois. Ce ne sont que des rumeurs et puis, rien n’est décidé.
- Je sais… » Lui fis-je savoir, sans pour autant expliciter le fond de ma pensée.
Cependant, je pouvais comprendre pourquoi ces Anges s’inquiétaient tant de la polémique autour de ces on-dit. Après tout, nos rapports avec certaines communautés humaines n’étaient pas véritablement aux bons termes et plusieurs avaient déjà sonné l’alarme depuis le génocide de notre peuple, clamant ou chuchotant aux oreilles de certains que nous ne pouvions plus leur assurer la protection que nous leur avions promis, des siècles et des siècles auparavant. De mon point de vue, ce n’était guère surprenant : les Humains étaient ainsi faits, la survie primait avant tout, et si nous, leurs Gardiens, ne pouvions leur garantir l’assistance promise, je ne trouvais même pas cela surprenant de les voir partir quémander l’auspice auprès d’autres nations. Après tout, ils faisaient tout ce qu’ils pouvaient faire pour préserver la perpétuité de leur peuple, comme nous tous, mais à quel prix? Et avec l’appui de quelles entités, qui plus est?
Parce qu’il ne fallait pas se méprendre sur la véritable nature de ces hommes : leur essence n’était en rien semblable à la nôtre et, de ce fait, ne possédaient pas le même genre de principes que nous embrassions en tant que peuples bénéfiques. Si l’occasion se présentait et assurerait leur éternité, en termes de pérennité sociétale, ils n’hésiteraient certainement pas à nous tourner le dos et tendre les mains vers ces puissances à l’action, qu’elles soient nimbées de Lumière ou bien de Ténèbres. Parce que le cœur peut être manipulé et corrompu au point d’en oublier les stigmates que le Passé a laissé. Mais même en pensant à cela, croyais-je vraiment que les Enfants de Sympan pouvaient ainsi nous rejeter, après toute l’aide que nous leur avons offert au fil des années, malgré toutes les années à renforcer nos liens et nos rapports en tant que Gardien et Protégé? S’ils en venaient à de tels extrêmes, pourrions-nous encore leur assurer une protection indéfectible et éternelle? Finalement, je me redressais, plaquant mon regard dans celui de mon frère.
« Tu as raison : rien n’est encore décidé, mais ils devront faire les bons choix, s’ils veulent espérer une alliance favorable et amicale entre nos deux nations, lui partageais-je d’une voix froide. Car si les Humains ont besoin de nous, le contraire, pour ma part, n’est pas vrai.
- Isiode! Les Humains sont… Commença à répliquer Isley, les sourcils froncés.
- Les Humains sont de grands enfants. À eux de faire les bons choix, concluais-je en lui coupant la parole. Mais détrompe-toi. Je ne souhaite pas que les liens entre Humains et Anges se brisent. Je sais que plusieurs d’entre nous affectionnent ce peuple comme je sais aussi qu’il y a des Hommes prêts à nous appuyer et à nous soutenir, malgré nos difficultés actuelles. Seulement, ce sont à eux de faire leurs choix, pas nous. »
Je contournais la table, mon livret à la main, l’ouvrant sur une page.
« Vous avez entendu? Nous n’aurions pas besoin des Humains? Impensable! Qu’est-ce qu’il raconte, celui-là? Nos peuples se complètent et se soutiennent depuis des millé… »
Texte de quête.
, j’étais en train d’aider Ixion dans la cuisine et heureusement pour lui d’ailleurs. Car la famille avait invité quelque personne et avait du coup mis les petits plats dans les grandes questions menu. Autant dire qu’ont allaient avoir beaucoup de chose à faire et bien sur en peu de temps. Ixion m’avait dit que ce n’était pas la première fois qu’ils faisaient cela, du coup ça ne le dérangeait pas, il m’avait même dit qu’il y avait plus que d’habitude, sans doute qu’ils avaient profiter qu’il allait avoir un coup de main. Mais bon, j’étais encore une débutante et je l’aidais principalement à couper la viande et les légumes. 
Great Thief sur 
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Yanya soupira devant le refus de sa fille. Encore une fois, elle avait essayé de lui arranger un rendez-vous galant, espérant ainsi jouer les entremetteuses. Son refus avait été catégorique. "Je n'ai besoin de personne pour trouver des partenaires et malgré ce que tout le monde pense, ma situation me convient parfaitement." trancha-t-elle. "Mais qu'est ce qu'il faut que je fasse pour te faire changer d'avis ?" L'humaine s'impatientait légèrement devant l'obstination de sa fille adoptive, son calme habituel commençant à se fissurer à chaque fois qu'elle se voyait répondre par la négative. "Est ce que tu veux quelqu'un de plus exotique ? Un humain d'un autre royaume, c'est ça ? Les hommes d'ici ne te suffisent pas ? Si c'est ça le problème, tu n'as qu'à nous le dire, je ferais en sorte que ton Grand Voyage soit avancé !" "D'ici ou d'ailleurs, ça ne change rien." "Quoi alors ? Tu ne veux pas d'un humains ? Il faudrait aller te dégoter quelqu'un avec du Kan’Ghar ?" Miha se massa la tempe tout en soupirant. Le problème n'était pas de savoir d'où serait issus son prétendant, ni même de quelle race il était. Le souci, c'était qu'elle n'éprouvait aucunement l'envie de se marier ou de fonder une famille. Une idée qui avait du mal à se faire une place au sein des siens. Et cet éternel débat débouchait encore une fois sur une confrontation que ni elle ni sa mère n'avait réellement envie d'avoir. L'humaine se mordilla la lèvre, comme pour retenir la phrase qui la rongeait, avant de céder. "Oui, peut-être bien que c'est de cela dont j'ai besoin. Mais rassure-toi, si les rumeurs sont fondées, ça ne devrait plus être un souci très longtemps... Bientôt, les Humains seront entourés de Kan’Ghar !" Le visage de Yanya n'aurai pas paru plus outré si sa fille l'avait giflé. Peut-être même aurait-elle préféré une telle réaction, d'ailleurs, car ce sujet là également était sujet aux disputes sous le toit familial. "Tu ne sais pas ce que tu racontes." trancha la mère de famille. "Bien sûr, et je ne sais pas non plus ce qui est bon pour moi, car qui sur cette terre ne voudrait pas se marier, n'est ce pas ?" La brune renvoya son regard courroucé à sa mère qui s'en alla après avoir ajouté un "Bon. Je veux que tu réfléchisses à ma proposition. Il faudra bien finir par trouver une solution, un jour ou l'autre. Alors autant te mettre à y réfléchir de ton côté." La porte claqua, laissant retomber un silence pesant dans la chambre de l'humaine.
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