Ses pas le menait à travers les rues des Jardins de Jhēn. Les Anges avaient plutôt bien réussi à se réorganisé ici, avec l'aide et le soutien plus qu'important des Magiciens. Bien sur, les stigmates de la guerre, de la défaite et du massacre qui avait suivi étaient encore bien visibles et présents malgré les années qui s'écoulaient. Comment en aurait-il pu être autrement ? Tout le peuple avait été touché mais ce qui avait marqué le coup d'épée final, c'était quant ils avaient découverts leur infécondité … Ou plutôt, que plus aucun ange ne pouvait naître ange et que même le simple fait de concevoir un enfant était à présent codifié. Dans toutes les races ou presque, les naissances étaient le noyau de la civilisation. Sans enfant, il ne pouvait y avoir de vie et de projets sur le long terme. C'était ce que pensait Raeden et c'était pourquoi il essayait, entre autre, de lutter contre ce fléau. Mais ce n'était pas la raison de sa vue ici.

Il était là pour la famille. Avant la guerre, il avait commencé à entreprendre des recherches pour découvrir d'autres branches des Liddell. Après les affrontements, quant il avait le temps, il avait repris ces recherches pour remplacer le sommeil qu'il ne trouvait pas. C'était ainsi qu'il avait fini par tomber sur le carnet de l'un de ses ancêtres, une sorte de journal de bord ou de journal intime qui était resté dans la famille. Parmi les informations qu'il avait pu en tirer, il avait notamment découvert qu'à un moment de l'histoire, une branche de la famille Liddell s'était quelque peu détachée et avait pris un autre nom de famille, Datreny. Il n'y avait pas beaucoup de détail, simplement que l'oncle de l'ancêtre faisait parti de ses Liddell qui avaient changé de nom, car très porté sur le côté religieux et le culte. Comment cela faisait-il que ses parents ne lui en ait jamais parlé ? Certainement que Chess en savait plus. Quant à Samael, il avait déjà assez à faire à s'adapter dans ce nouveau monde.

C'était pour cela qu'il marchait dans cette rue. Il s'était renseigné. Une famille s'était installé ici. Il espérait pouvoir faire connaissance avec eux. Peut être qu'ils en sauraient plus sur leur famille que lui même. Quant il y réfléchissait, il se rendait compte qu'il n'avait jamais rencontré ses oncles et ses tantes, ni même ses grands parents d'ailleurs. Comme si son père et sa mère avaient décidé de couper les liens. Mais maintenant, il pouvait et il voulait rattraper tout ça. Comme si tout ce qu'ils avaient subi rendait encore plus important la notion de famille, le fait d'être entouré des siens et de se soutenir. Bien sur, rien ne garantissait que les gens qu'il allait rencontré soient intéressés par ce qu'il avait à proposer. Mais au moins, il aurait fait la démarche, il aurait essayé et il ne pourrait rien se reprocher par la suite. Il souhaitait évidemment que la situation n'en arrive pas à ce point. Et puis au moins, cette histoire avait le mérite de lui changer quelque peu les idées.

Raeden regarda autour de lui pour se repérer. Il était bientôt arrivé. Il était dans le bon quartier, maintenant, il ne lui restait plus qu'à trouver la bonne adresse, la bonne maison. Et bien évidemment, à faire le premier pas et à frapper à la porte. Plus que quelques pas. C'était idiot mais il ressentait une certaine appréhension comme s'il rentrait à l'école pour la première fois ou quelque chose du genre. Il esquissa un sourire avant de s'arrêter devant la bonne porte et de frapper. Comme on disait, le moment de vérité était arrivé. Une question idiote lui vint à l'esprit : et s'il n'y avait personne ? Et bah, il reviendrait le lendemain ou un autre jour quant il aurait le temps. Après tout, quant on y réfléchissait, ce n'était pas non plus de toute urgence. Ce n'était pas une question vitale ni de vie ou de mort. Il y avait des choses bien plus importantes. C'était bien pour ça qu'il ne faisait ça que lors de ses moments de répit … Ce qui n'était pas courant ses derniers temps.

La porte s'ouvrit et il se racla la gorge.[/size]

Bonjour, excusez moi de vous déranger, mais suis-je bien chez les Datreny ?

774 mots. Post I

La porte de la maisonnette s'ouvrit sur une jeune femme aux cheveux noirs qui prit quelques instants pour l'observer. Elle confirma que les Datreny vivaient bien ici avant de l'inviter à entrer. Cela se voyait qu'elle se questionnait quelque peu sur sa venue et sur ce qu'il souhaitait mais que la politess faisait qu'elle attendait certainement qu'il soit installé pour l'interroger ou qu'il aborde lui même le sujet. Il la remercia et pénétra à l'intérieur de l'habitation. Cette dernière était modestement meublée, avec le strict nécessaire. A part quelques rares personnes qui, comme lui, avait des habitations hors de la Citadelle Blanche, la plupart des Anges avaient tout perdu ou presque lorsque l'assaut des Démons avait été mené. Ils avaient bien été relogés ici, mais le tout restait quand même simple et modeste. Il prêta un instant attention à l'oultias avant de s'asseoir dans le fauteuil que lui montrait l'Ange. Son regard détaillait les lieux, par curiosité, mais surtout par réflexe, celui du soldat, du guerrier, tojours aux aguets à repérer le moindre élément qui pourrait avoir son importance. Il y avait logiquement rien à craindre ici mais c'était devenu dans ses habitudes, sans même qu'il ne s'en rende compte.

Merci de m'acceuillir chez vous et j'espère ne pas vous déranger.

Il avait attendu qu'elle s'installe en face de lui avant de prendre la parole.

Je me présente, je m'appelle Raeden Liddell.

Il ne doutait pas que son nom soit connu de son hôte. Après tout, il avait fait parti de ceux qui avait combattu pour les Célestes dans les Montagnes de l'Edelweiss enneigée et il était à présent l'un des haut gradés de son peuple. Mais en soit, il se moquait de la notoriété qu'il pouvait avoir. Il aurait été un parfait inconnu qu'il en aurait fait de même. Il venait déranger cette femme chez lui, la moindre des politesses était donc de se présenter.

Si je viens aujourd'hui, c'est pour une affaire personnelle. En faisant du rangement chez moi, j'ai découvert un carnet de bord, une sorte de journal intime qui appartenait à l'un de mes ancêtres qui l'aurait entretenu et rempli soigneusement tout au long de sa vie.

Tout en parlant, il glissa une main dans l'une des poches de son grand pardessus avant d'en sortir le dit carnet. Ce dernier, d'une taille d'environ une main de longueur sur une demi de largueur possédait une couverture en cuir que le temps avait quelque peu piqué mais qui paraissait encore solide cependant. L'ensemble faisait bien plusieurs doigts d'épaisseurs. Il le posa sur ses genoux.

En le lisant, j'y ai appris des informations sur ma famille et qui amène ma présence ici. Taddeus Liddell, l'aïeul dont il est question, raconte qu'il y a plusieurs ères de cela, la famille Liddell se serait scindait en deux. La grande majorité se tourna vers la religion et le domaine du Divin. Pour se distinguer de la branche de base, ils décidèrent de changer de nom.

Raeden en arrivait au climax, au point culminant de sa petite histoire.

Ces Anges continuèrent à perdurer à travers les âges, au point qu'apparemment, aujourd'hui, il n'est pas rare d'en trouver un portant le nouveau nom alors que les Liddell propre ont presque disparu.

Il laissa quelques secondes de silence avant de reprendre.

Je pense que vous avez deviné où je voulais en venir. La branche qui s'est formée il y a des siècles de cela a choisi de porter le nom de Datreny. Lorsque j'ai découvert cela, j'ai fais quelques petites recherches et c'est ainsi que je vous ai trouvé. Avec les dernières années que l'on vient de vivre, il est important à mes yeux de se regrouper et de se soutenir, que cela soit au niveau de tout un peuple ou simplement sur le plan familial. Je ne sais pas ce que vous en pensez ni si vous souhaiterez donner une suite à tout ceci, mais quoiqu'il en soit, je tenais à vous connaître et à vous rencontrer. Ce qui est à présent chose faite.

Il se tut. Maintenant, il attendait. Il avait raconté son petit récit, exposé ce qu'il avait à dire et ce qu'il souhaitait. La balle à présent plus dans son camp mais dans celui de son interlocutrice. Elle seule pouvait décider de la suite à donner. Les malheurs qui avaient touché les Vertueux avaient certes aidé à resserrer les liens entre eux mais cela avait aussi exacerbé chez certains la méfiance et la crainte. Il fallait du temps et des efforts pour défaire cela et il ne comptait en aucun cas imposer une quelconque décision ou un quelconque point de vue à la religieuse.

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