Ghanem est l’un des nouveaux Esprits du Temple, un Dieu dont la présence oppressante inspire crainte et appréhension. Peu loquace, il aime jauger les mortels d’un regard aussi lourd que perçant, les mains croisées dans le dos à tourner autour d’une proie décontenancée. Pourtant, Ghanem n’est pas le plus cruel ni le plus malfaisant des Esprits du Temple mais peut-être était-il le plus exigeant. En tant qu’Æther de la croissance, il partage avec Odias cette idée de dépassement de soi et d’élévation. Il cherche à tirer toujours plus de ses adeptes et n’hésite pas à malmener le corps et l’esprit pour parvenir à ses fins, pour que l’individu qu’il a entre les mains sorte grandi de sa rencontre avec lui. Capable de déceler les moments clefs d’une vie, il conduit souvent les disciples du Temple qui viennent à lui dans les instants douloureux ou merveilleux de leur passé, jusqu’à ce qu’ils trouvent au fond de leur âme cette vérité qui leur permettra d’avancer. Ghanem se présente souvent sous les traits d’un jeune homme dont il partage le physique avec des éléments empruntés à la nature. Torse nue, il laisse glisser sur sa peau mate des lianes et des branchages dont il se sert à l’occasion. Il a toujours à portée de main, accrochée autour de sa ceinture, un fouet en métal au bout tranchant qui est, dit-on, son artefact. Il est symbolisé par le chêne et le loup. Son domaine le rapprochant souvent du culte de Phoebe, il n’est pas rare de le voir représenté dans les fresques du Temple de la Déesse. Pour autant, Ghanem possède aussi ses propres Temples dont le plus grand est certainement chez les Elfes. Il est prié par diverses rares, sans considération d’alignement, car il serait celui qui, selon son bon vouloir, décide des récoltes et sème la famine. D’après les légendes, il aurait, dans un excès de colère contre des croyants peu dévoués, saccagé leurs terres jusqu’à la rendre boueuse et infertile à toute plante utile à la vie. Depuis, on appellerait ce lieu l’Antre des Marais. Il est de coutume, lorsque l’on croit en Ghanem, de planter un jeune chêne près de sa porte d’entrée, à côté d’un champ ou d’un potager, afin de s’attirer ses bonnes grâces. Une fois devenu grand, l’écorce est taillée pour faire apparaître le visage du Dieu, qui devient protecteur des terres qu’il observe. Cela oblige les croyants à la patience, à penser à sa descendance car le rite est sur plusieurs générations. Il n’est pas rare que les membres d’une même famille porte un bijou fait dans le bois d’une branche de ce chêne, en guise de porte-bonheur.