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| 2. Histoire, Deuxième Période : La Loi des Manichéens | |
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Mitsu ♚ Fondatrice ♔ ◈ Parchemins usagés : 36435 ◈ YinYanisé(e) le : 07/07/2005 | Mer 01 Mar 2017, 14:05 | |
| II. La loi Des Manichéens Le Yin et le Yang La Tyrannie de l'Impartiale La Scission de la Couronne La seconde période de notre histoire est marquée par la pensée de l’Homme relative à sa vie sur terre mais totalement séparée de ses origines ou de sa nature. On a cherché à mettre en valeur son action et ce qui le pousse à agir : le bien et le mal, deux notions pourtant religieuses, le seul héritage de la genèse des immortels qui s’est finie, rappelons-le, dans un bain de sang. Puisque les Ætheri ont manipulé les Hommes par l’argument que leur nature était de sorte à être soumise aux dieux, on cherche alors à effacer la dictature de la nature pour s’en remettre à un principe qui se conduira tout le long de cette ère : nous sommes ce que nous faisons. Alors rien n’est déterminé à l’avance, le destin n’est pas écrit, l’existence même d’un destin est remis en cause, le penser devient une injure à l’autonomie de l’Homme et est alors prohibé.
:copyright: Ismérie Mébahel & Mitsuko Taiji Stark
L’Ère du Yin et du Yang
1. La morale qui prédomine la race
La quatrième ère correspond à ce que nous connaissons le mieux de notre histoire mais aussi et surtout car il s’agit d’une des plus longues ères en excluant la genèse des immortels. La raison est simple : puisque tout, ou presque tout, ce qui concernait la première période et l’existence des Ætheri a été détruit par les révolutionnaires, ces derniers ont cherché à mettre en valeur la période qu’ils ont fait naître de par leurs actions pour se délivrer des mains divines au mépris du devoir de souvenir.
Un nouveau monde régi par l’égalité et la tolérance, c’était le rêve des penseurs du premier siècle de l’ère. Les Hommes de cet ère avaient en mémoire le souvenir du massacre des déchus et des vampires et il a semblé clair qu’il fallait reconnaître officiellement que ce qui est de nature maléfique n’est qu’un point de vue et ne l’est pas forcément pour d’autres. Qui peut affirmer qu’un ange déchu va nuire au monde parce qu’il vit de ses péchés ? Tout est relatif par rapport à un autre point de vue et plusieurs degrés se graduent sur une échelle se situant comme suivant : bénéfique, neutre puis maléfique, neutre étant la catégorie où rentrent ceux qui ne sont pas dans les autres extrêmes. Il n’est à cette époque pas question de placer la race dans cette échelle, bien au contraire, on pense qu’il ne faut pas classer les individus en fonction de leur appartenance ethnique, leur race en l’occurrence, mais en fonction de leur façon de penser. Si vous êtes bénéfique, vous irez là et inversement si vous êtes maléfique, peu importe votre race. Les penseurs émettent l’hypothèse qu’une société harmonieuse repose sur la pensée commune : tous ceux qui pensent de la même façon ne peuvent que s’entendre et la race ne doit pas rentrer en considération. C’est sur ces directives que les nouveaux royaumes s’organisèrent.
2. L’anarchie de l’absence royale
Traumatisés par l’absolutisme des Ætheri, les révolutionnaires ne veulent plus en entendre parler et pensent que les Hommes sont capables de gérer leur vie sans aucune règles. Ce sera une grave erreur car bien vite, chaque personne en demandera beaucoup plus pour lui en mépris total de l’intérêt collectif et du vouloir vivre ensemble. Comme à l’époque des dieux, cela a commencé par des conflits privés, des guerres de voisinages, avant de s’étendre doucement aux conflits entre bourgs et grandes villes pour ensuite en venir à des guerres civiles. En l’absence de dieux pour dicter aux Hommes quoi faire, ils n’ont aucun code de conduite. La morale bénéfique, neutre ou maléfique qui dicte les regroupements devient fictive car vite balayée par l’ambition de certains. Alors que le monde est divisé en trois, à l’intérieur, des milliers de clans autonomes se forment, dirigés par des chefs de villages désignés pour leurs compétences, celles-ci reconnues par le peuple. Ceux-ci voient toujours plus grands et veulent étendre leur territoire, unifier par les armes, mais leur autorité fait toujours défaut et faute de pouvoir imposer une loi ou une monnaie, le clan est vite détruit ou disséminé en d’autres clans plus petits qui n’arrivent pas à s’accorder et donc à œuvrer.
3. Deux reines : deux mondes
C’est alors un tournant que prendra l’histoire : la naissance de deux sœurs, deux futures reines. On ne sut rien ou presque de leurs parents, juste qu’ils descendaient d’anciennes familles nobles très riches qui avaient financé les campagnes des maîtres du temps et organisé des amphithéâtres où les maîtres instruisaient les populations. Proches des maîtres du temps, ils étaient respectés. On ne s’intéressa alors qu’à leur race respective : l’une était une ange, et l’autre une déchue. C’était impensable. Comment deux jumelles, nées d’un même accouchement de la même mère, pouvaient être d’une race différente et donc d’une morale que l’on imaginait à l’avenir, opposée. La nuit de leur naissance, phénomène astral plus étrange encore, il y eut deux soleils : l’un d’une blancheur inouïe et l’autre d’une noirceur effrayante, phénomène jamais observé de mémoire avant et jamais plus par la suite. Beaucoup crièrent alors à une erreur de la nature et préconisèrent de les tuer rapidement, d’autres au contraire y ont vu un signe : celui que la planète répondait aux êtres qui avaient besoin d’une voix à écouter et d’une main à suivre. La population ayant besoin de quelque chose en quoi croire et les Ætheri étant un fait exclu, on s’attacha très vite aux fillettes qui développèrent toutes deux des prouesses magiques exceptionnelles et jamais vues auparavant. Dès leurs premières années, on les mit sous garde de tuteurs et elles devinrent rapidement reines, couronnées respectivement dans la capital du continent bénéfique pour l’ange et dans le continent maléfique pour l’ange déchu. De sorte à pouvoir en terminer avec les guerres opposant ces deux morales, on construisit le plus immense vestige jamais imaginé : le château du millénium en continent neutre, à l’exacte distance égale des deux continents extrêmes, une sorte de terrain d’entente. Le monde connut alors sa plus grande période d’accalmie, attendant sagement que les reines deviennent grandes et puissent enfin leur dicter le chemin à suivre.
4. Le Yin et le Yang
Ne vous êtes-vous jamais demandés d’où venait ce nom qui restera gravé dans le temps jusqu’à nos jours, le nom de notre planète : les terres du Yin et du Yang. Eh bien de cette ère, de ces deux reines, de leur règne. C’est à cette époque que le monde a connu ses principales évolutions, ses changements géographiques, politiques, intellectuels. Tout bougeait à cette époque, tout le monde avait son rôle, son travail, sa nourriture, on ne réclamait rien que les reines n’auraient ordonné qu’on puisse réclamer. Un véritable fanatisme proche de celui qu’on dédiait aux Ætheri était constatable mais sûrement pas constaté dans les écrits de l’époque sauf par certains audacieux qu’on fit taire bien vite. C’est également à cette époque que les principales villes, les plus importantes que l’on connait aujourd’hui ont été créées tel que Megido, Sceptelinôst ou ce qui serait plus tard la ville du Yin et du Yang en continent du matin calme. Les deux sœurs très amies autrefois continuaient à garder un contact plus ou moins discret mais toujours paisible, de sorte à faire prospérer le monde, une entende vouée plus ou moins naturellement à se ternir, à imploser.
5. Le chaos des extrêmes
Une paix qui ne tenait qu’au bon vouloir de deux êtres laissait penser qu’au même bon vouloir, le chaos serait très facilement installé. C’est ce qui se produisit. De petites querelles et rapidement, une première guerre puis une deuxième cette fois plus meurtrière. Ce fut alors une guerre où l’image, le camp ou plutôt la morale qui perdrait serait alors considérée comme inférieure. Le Yin comme le Yang devaient rester égaux alors la guerre qui avait nourri cette idée était vouée à être sempiternelle et ne jamais cesser. Le mal tenait le bien en éveil, à l’image de Sympan qui voulait son monde contrasté. Mais l’argent injecté dans la guerre, les pertes humaines et les drames familiaux ont fragilisé les deux grands royaumes qui se battaient surtout en continent neutre, le plus touché, détruit, dévasté, pillé. Tous les peuples étaient meurtris et les deux reines voyaient en l’autre autant d’amour que de haine. Le monde à nouveau en feu criait à l'aide et les révolutionnaires étaient déjà morts depuis des années. Leurs enfants ne savaient que faire de cet héritage maudit. Si on ne pouvait confier le monde aux dieux, pouvait-on remettre le destin de tous les Hommes entre les mains de deux personnes aux idées si extrêmes ? C’était une erreur de plus qu’on ne savait comment résoudre.
Quant aux reines, on ne sait exactement comment elles périrent, leur mort reste un mystère. On sait juste qu’elles ont emporté avec leur disparition la prospérité, laissant le peuple à nouveau dans l’anarchie.
Dernière édition par Anya Eorgor le Mer 03 Juil 2019, 12:03, édité 2 fois |
| | | Mitsu ♚ Fondatrice ♔ ◈ Parchemins usagés : 36435 ◈ YinYanisé(e) le : 07/07/2005 | Mer 01 Mar 2017, 14:51 | |
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© Ismérie Mébahel & Mitsuko Taiji Stark
L’Ère de la Tyrannie de l’Impartiale
1 . Le garde-fou du Yin et du Yang : le règne de Kassä
La mort des deux grandes reines a rompu l’équilibre de sorte que la société de l’époque ne reposait plus sur aucune base solide. Les peuples divisés en clans autonomes ne savaient vers quelle direction marcher. Les terres étaient foulées par bon nombre de pèlerins et d’aventuriers qui préféraient voyager seuls plutôt que de se sédentariser. Le fléau de cet ère fut à la fois l’immobilité et la mobilité. Depuis la mort des reines, les évolutions, innovations et avancées se sont stoppées net. A la tête du pouvoir, une reine, que certains contèrent comme sorcière, d’autres comme magicienne, on ne le sut jamais réellement. Celle que l’on surnommait « l’ombre de glace » ou « Kassä » montait sur le trône en se prétendant cousine des reines décédées et donc légitime pour représenter tous les peuples. Son statut : reine du territoire neutre, les grands oubliés de l'ère du Yin et du Yang. On s’en remet à elle pour garantir l’équilibre, ne laisser aucun des deux extrêmes se saisir du pouvoir pour en arriver aux mêmes fins qu’à la précédente ère. On attendait d’elle une impartialité à toute épreuve au risque de couper toutes les têtes si nécessaire.
Ce qui était à l’origine une nécessité de rétablir la paix devint vite une tyrannie où il était interdit de penser par soi-même. Tous les territoires furent fusionnés en un seul sous sa seule direction et sa pensée devait être celle du peuple ou bien, ce serait la peine capitale pour les extrémistes. Une société bien trop égalitaire fut son rêve, un partage parfait des richesses, trop parfait, qui ne poussait plus aucun Homme à faire fructifier ses biens dont il n’aurait, de toute manière, qu’une modeste part en seule récompense. Les gens avaient perdu foi en tout ce en quoi ils croyaient, plus rien n’était vrai à leurs yeux et le monde perdait ses couleurs. On construisait des barrages à outrance où le droit de passer sous sceau royal était requis pour franchir le moindre périmètre préétabli.
Un contrôle absolu, c’était le mot d’ordre de Kassä qui voulait être partout, ne rien omettre, ne laisser personne derrière elle. Le monde était un jeu dont elle serait la seule à profiter, passant son temps à tenir la population en laisse et à réunifier tous les royaumes au sien, petit bout de terre par petit bout, éliminant tous les chefs de clans jusqu’à ce qu’il n’en reste plus aucun. Sa trésorerie était bien tenue, hors de question de faire comme ses soi-disant deux cousines à dépenser en guerres et en plaisirs égoïstes au point d’avoir endetté tous les royaumes jusqu’au millénaire suivant. C’était le temps de la raison qui faisait le pas sur le fanatisme. Quant à la reine, elle était détestée, haïe de tous mais elle s’en fichait, elle voulait un monde d’ordre et ne supportait plus l’anarchie.
2. Le retour des Ætheri
Les complots n’ont jamais eu plus belles espérances qu’en cette ère où tous attendaient que Kassä finisse d’unifier le royaume pour la faire chuter et en prendre le contrôle. La laisser faire le sale travail et récolter les lauriers en somme. Un travail difficile pour celle que l’on voyait toujours une longue cigarette aux lèvres et un impossible sourire que même les génies n’auraient osé imaginer. Mais Kassä tenait bon. Elle était une reine autoritaire et puissante et jamais elle n’aurait osé déléguer comme ceux qui régnèrent sur les autres ères, leur plus grande erreur pensait-elle, une erreur qu’elle ne commettrait pas. Son plus gros problème était la légitimation de son règne.
C’est un soir qu’un homme se présenta à elle, sur son balcon alors qu’elle recherchait une réponse à son problème dans les étoiles d’un ciel sans nuage. Cet homme, d’une étrange allure et aux cheveux d’un bleu turquoise vint lui remette une tasse de thé en lui promettant qu’il avait entendu ses prières. Lui et ses six compagnons avaient forgé un temple en terre reculée, la terre maudite que personne ne foulait, nommé « le continent mystérieux » et il se présentait comme étant le symbole d’une légende perdue : celle des Ætheri. Kassä ignorait tout ou presque de ces légendes bien trop anciennes mais fut intéressée par sa proposition. Le temple des Ætheri avait été construit pendant le règne des deux reines à la précédente ère mais celles-ci ne s'étaient pas autorisées à leur faire confiance. Se voulant toutes puissantes, elles avaient refusé que des prétendus dieux viennent imposer leur autorité à leur place. Alors, lui raconta-t-il, lui et ses compagnons avaient sagement attendu leurs morts pour que la vérité éclate et que le peuple puisse lui aussi disposer de la connaissance universelle. Un marché fut conclu. Kassä s’occuperait de mener la propagande de ces dieux, de rameuter des fidèles au temple, d’imposer leur religion et en échange, les dieux reconnaîtraient officiellement le règne de Kassä comme étant celui désiré par eux. Une stratégie bien rodée par l’étrange homme au sourire toujours en coin. Une formule qui évidemment fit ses preuves.
3. Le temple des esprits
Quelques années suffirent pour convertir un peuple en recherche de spiritualité, en recherche de grandes puissances pour les protéger après ces années de guerre où ils n’avaient foi en plus rien si ce n’était la mort, la seule certitude. Le temple des esprits fut dévoilé à tous, et les priants vinrent comme des insectes attirés par une vive lumière qui se disait libératrice de tous les maux de l’humanité. Les générations passèrent et bien vite, le travail de propagande fonctionna à merveille, on fit même croire au peuple que le temple datait de la première ère : l’origine du monde. Quant à Kassä, elle fut bernée au plus haut point car dès l’instant où les Ætheri n’eurent plus besoin d’elle pour accroître leur nombre de fidèles, ils déclarèrent à tous que le règne de Kassä n’était qu’une tyrannique imposture et qu’elle devait brûler sur le bûcher. De sorte à ne perdre personne en route, les esprits déclarèrent également que le règne ne devait pas être assuré de manière centralisée mais, au contraire, assuré par une dizaine de têtes pensantes. Les esprits préconisèrent de se fier aux races, de grandes familles génétiques que les dieux avaient désiré ainsi. Kassä fut brûlée vive le lendemain et de nombreux chefs furent élus pour leur race. On leur laissa des villes, des royaumes pour qu’ils vivent en paix. Ces chefs n’auraient de comptes à rendre à personne si ce n'étaient aux Ætheri, les seuls arbitres du monde qui s’autoproclamaient ainsi sans remous ni contestations vives. Tous acceptèrent que les esprits du temple soient les gardiens du vieux monde, celui que tous avaient oublié.
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| | | Mitsu ♚ Fondatrice ♔ ◈ Parchemins usagés : 36435 ◈ YinYanisé(e) le : 07/07/2005 | Mer 01 Mar 2017, 14:57 | |
| Continuité directe de la cinquième ère, la sixième se veut cependant une fracture réelle et historique dans sa façon de gouverner le monde, une gestion importante puisqu’elle restera ancrée jusqu’à nos jours et ne cessera de s’imposer au cours des ères suivantes où le régime ne changera plus. Pour rappel, les esprits du temple ont évincé la reine Kassä habilement, annonçant que le trône doit appartenir aux souverains des races. Ceci est une première dans l’Histoire, jamais on avait osé établir une véritable hiérarchie dans les races dont la tête couronnée aurait une influence sur tout le reste de la race, ce qui sera véritablement le cas ici. Tous les chefs de race prennent de l’importance et disposent de pouvoirs bien plus élargis pour mener à bien la prospérité du territoire et des membres de leur race qui leur sont fidèles. Certains ne le sont pas et seront alors considérés comme ennemis de la couronne mais là se pose un problème car les rois naissants peinent d’abord à imposer leur autorité face à une population dont les générations précédentes étaient habituées à une seule tête forte en haut de l’échelle. Or ici, il s’agira d’un roi (ou reine s’entend) par race. Certains rois vont abuser de leurs nouveaux pouvoirs et leur soif d’ambitions va les mener dans de nouvelles guerres qui ne cesseront qu’une fois que le sang aura suffisamment coulé. © Mitsuko Taiji Stark
L’Ère de la Scission de la Couronne
1. Le roi Ludwig : celui qui osa franchir la limite tacite
Les accords du rocher au clair de lune se déroulèrent peu de temps après la mort de Kassä, à la grande table où tous les chefs furent réunis pour se partager le gâteau ou, en l’occurrence, le monde, pour définir des cités durables et pérennes, pour construire les premières relations interraciales et pour définir les limites à ne pas franchir sans quoi, toutes les races se ligueraient contre celle qui dépasserait l’infranchissable frontière entre ambition et chaos. C’est pourtant une légende oubliée qui refit surface : celle de celui qui ne s’était pas élevé, cet homme que Sympan avait emprisonné au fond du Volcan. Un démon le trouva peut-être par hasard bien que la légende conte une sorte d’appel démoniaque ressenti par ce dernier. Ludwig descendit jusqu’aux tréfonds inexplorés du volcan ardent où il trouva, raconte-t-on, un monstre à peine humain, déformé par de lourdes brûlures et une haine qui fit même frémir le roi des diables. Il avait une vengeance à accomplir contre Sympan mais le pauvre démon ne savait quoi lui répondre sur ce dernier, il ne savait même pas qui était le bourreau qui l’avait emprisonné ici. Ludwig fit de nombreuses recherches qui finalement se portèrent sur les morceaux du cristal maître, à l’époque, majoritairement détenus par des humains, les dignes fils des dieux selon les mœurs contemporaines pour avoir été les premiers. Le monstre non élevé eut alors une idée pour faire souffrir Sympan qui devait toujours posséder une existence, même si fragmenté en nombreuses parties : il souffrirait à outrance à l’idée de voir des milliers d’humains périr. Pire encore, les abandonner à l’esclavage ne pourrait que faire remonter à Sympan les mauvais souvenirs des dérives des premiers Ætheri pour lesquels il s’était sacrifié. Une bien belle aubaine qui ne pouvait que ravir Ludwig qui voyait là le moyen parfait d’avoir tant d’hommes à son service. Après tout, les démons avaient eux aussi besoin d’un royaume et il se disait que justement, le volcan ardent, le tombeau du monstre non-élevé, serait parfait, construit par les humains sous les fouets de son peuple. Un accord fut conclu et la chasse aux humains commença.
2. Les enfants des dieux
Ceux qui étaient considérés comme sacrés devinrent des proies, traqués, tués, violés, asservis. Les humains se dispersèrent dans les plaines à la recherche d’abris. Mais la rumeur que le diable en personne soutienne Ludwig effrayait les autres peuples, même les esprits du temple n’osèrent prendre part au conflit. Pour les esprits, de toute manière, tout ce qui était dénué de magie ne valait pas la peine, une position qu’ils ne confirmèrent jamais réellement malgré quelques rares écrits restants. Les démons devinrent forts, l’enfer devint la plus belle et la plus grande cité de son ère, la plus luxueuse. Les humains si faibles par rapport aux autres races ne firent pas un pli, des familles furent massacrées bien plus vite que nécessaire, par pure sadisme le plus souvent.
En quelques années, pratiquement tous les humains avaient officiellement disparus. En réalité, beaucoup se cachèrent. Pour la première fois, ils étaient considérés comme des pestiférés et malgré quelques hôtes qui se faisaient discrets, les humains n’étaient jamais les bienvenus, peu importe où ils allaient, personne ne voulant s’opposer à la fureur de Ludwig, un homme si sombre, si colérique, le démon par excellence, celui qui ne reculait devant aucun meurtre, un psychopathe pour qui la pitié n'existait pas. De là vint la fuite des humains.
3. La guerre des races comme seul remède
Ce système de multiples accords entre les races devint bien trop lourd, intenable, hypocrite en raison des actions de Ludwig. Il n’avait plus aucune raison de fonctionner et la guerre des alfars contre les elfes y mit un terme effroyable avec les milliers de morts et la destruction de la cité des elfes qui mit bien des siècles à se reconstruire. Les anges et les déchus firent également leur entrée au bal du sang, les déchus réclamant justice pour le massacre de l’ère lointaine, inscrite dans leur histoire. Les génies et ombres connurent également des tensions palpables, de nombreux meurtres, une sorte de guerre souterraines et tacite que l’Histoire conte peu, ces races étant deux races discrètes. Cependant, les morts ne furent pour autant pas moins nombreux. Les magiciens et les sorciers bouclèrent le chaos général sur les champs de bataille et une dizaine d’années plus tard, on proclama un traité de paix inventé stipulant que chacun était maître sur son territoire et que tout être y entrant, peu importe sa race, serait soumis aux lois de la race possédant le territoire, une façon habile de dire : chacun reste chez soi et plus aucune alliance ne sera possible. L'enfer fut détruit en représailles des actions de Ludwig.
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