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 Paris débiles, risques et périls ! [Quête | ft. Devaraj & Lilith A.]

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Sam 06 Aoû 2016, 01:16

「Paris débiles, risques et périls !」

Lilith & Devaraj


Le Fjörd… Cela devait faire des mois que Lilith n’y avait pas mis les pieds… S’il s’agissait sans doute de ses premiers pas vers la Liberté à l’époque, aujourd’hui, ce territoire lui paraissait dépourvu d’intérêt. Sa beauté singulière et propre à ce lieu n’y était pour rien… Mais la capitaine ne parvenait pas à être sous le charme. La première et principale raison était que ce dernier était bien trop enfoncée dans les terres pour qu’elle puisse y accéder avec son navire. La seconde… Parce que ce territoire désertique manquait certainement beaucoup d’animations et de tavernes pour que l’orisha puisse se changer les esprits et obtenir des informations…

Son équipage était resté à bord, alors que le Libertad mouillait toujours dans l’une des criques des alentours. La rouquine avait souhaité s’y rendre seule, et pour cause. Ce retour sur les terres était très clairement motivé par des motifs personnels. Des rumeurs lui avait été communiquées : Rain, le second, traitre et responsable de la mutinerie qui avait eu raison de son supérieur, aurait séjourné dans les montagnes du Fjord sanglant. Et tant qu’à faire, au Col du blizzard sanglant. Ce sommet possédait une réputation qui dépassait les frontières du Fjörd. La température glaciale, les tempêtes courantes… La météo n’était pas clémente dans les environs, et la pirate souhaitait bien trouver le plus rapidement, avant que ce ne soit le froid qui s’occupe de lui. La haine envers ce dernier la tenait aux tripes, et, elle considérait cette affaire tellement personnelle qu’il était simplement inenvisageable de laisser quiconque d’autre sur ces traces.

La marche se faisait longue et désespérément inintéressante. Aussi, à la première occasion, quand bien même il ne s’agissait que d’une auberge perdue dans les sommets, l’orisha n’hésita pas une seconde avant de s’apprêter à y faire une halte.

A peine un pied dans les locaux que le feu de cheminée la réchauffa profondément. La sensation de pouvoir enfin plier les doigts sans les sentir engourdis la fit légèrement sourire. Dans la hâte, la pirate n’avait pas cherché à se vêtir de façon plus adaptée pour les températures rudes auxquelles elle s’était exposée. Habituée aux tavernes, elle y ressentait presque l’habitude d’être chez elle. Un chaos plus ou moins ambiant, des jeux ici et ailleurs, des disputes sur la triche évidente des joueurs, l’épaisse fumée des cigares et autres pipes, et l’alcool qui coulait à flot au milieu des rires.

Sans attendre, elle s’installa au bar pour commander un verre de rhum. La conversation s’engageait à côté entre plusieurs hommes non loin d’elles. Des défis pour la plupart improbable que l’un ou l’autre devait exécuter. Leur manque de discrétion était telle que la capitaine ne chercha même pas à dissimuler son intérêt. Face à l’un des défis particulièrement farfelus, Lilith ne put s’empêcher de retenir un rire.

Le vampire qui semblait le meneur du trio s’arrêta et se tourna vers l’Orisha.

- Ah une nouvelle joueuse ?
- J’ai mon verre, je profite de l’animation, ça ira…

Si elle souhaitait pouvoir repartir et ne pas rentrer bredouille, il était impératif de ne pas s’attarder.

- Ooh, la gamine a peut-être un peu trop peur de se brûler les ailes…
- La gamine veut surtout finir son verre.. railla t elle.
- Bien sûr… Donc c’est pas du tout parce que tu ne te sens pas capable d’assumer un défi..

La provocation la fit tiquer légèrement… Un défi… C’était presque un mot magique sur elle.. Il lui fallut beaucoup de contrôle sur elle-même pour ne pas entrer directement dans la provocation.

- Aucunement… Vos paris manquent d’enjeux, et d’adrénaline… Boire trois quatre verres… Ca va… Quel est le risque ?
- Ah oui… C’est le risque et le danger que tu veux ?
- Nan… j’ai dit que j’étais pas intéressée.

A peine eut-elle achevée sa riposte qu’une une bourse d’or remplie atterrit sur le comptoir, ce qui fit hausser un sourcil à la jeune orisha.

- Et là, y a de l’enjeu. Juste pour trois jours à l’extérieur dans les alentours… C’est pas un beau défi, ça ?

Lilith but alors son verre cul-sec. Le danger dans de vivre dans les montagnes pendant trois jours et une récompense à la clé… C’était presque trop beau pour être vrai…

- Seule ? Attends, c’est pas drôle… fit l’un de ses comparses. Et puis, qui sait si elle ne se réfugiera pas ailleurs ?
- Ou alors… Y a le fumeur macabre..
- Si je vous dérange… Ce serait sympa de le signaler… Qui est le fumeur macabre ?
-
Lui-là…

Par pure bonté d’âme sans doute, le vampire désigna un homme situé près d’eux. Lilith fut interpellée par sa physionomie. Rien dans son attitude ne lui rappelait une quelconque de ses fréquentations.

- Convaincs-le de venir avec toi pendant trois jours au milieu du Col du Blizzard Cinglant, et chacun d’entre vous remporterez une bourse de cette taille.
- J’espère que tu n’as qu’une parole… C’est comme si c’était fait…

De par son métier, la rouquine ne pouvait pas décemment cracher sur une telle quantité d’or.. Mais plus que la récompense c’était bien l’idée d’affronter ce froid mortel et d’y survivre pendant trois jours qui l’avait définitivement convaincue. Sa récente expérience avec la mort la poussait sans doute à rechercher consciemment ou non tout ce qui pouvait y avoir trait. Sans attendre, elle se dirigea vers la table du fameux « fumeur macabre », comme s’était plu à l’appeler les vampires. Celle-ci n’était pas située bien loin des compétiteurs, et la rouquine espérait bien qu’il en ait entendu une bonne partie… Ce serait beaucoup plus simple de le convaincre de la suivre.

- Salut. Tu es donc le "fumeur macabre"… Je suis Lilith.

Elle opina du chef pour le saluer sans cesser de sourire.

- Je sais pas si t’as eu l’occasion d’entendre un peu tout ce qui se disait… Mais ça te dirait de gagner une bourse de pièce d’or juste en passant trois jours avec moi dans le col ?

Son ton était resté tout à fait anodin, comme si la question qu’elle lui posait semblait être d’une grande évidence.




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Sam 06 Aoû 2016, 13:48

Les brins de fumée se dilataient sous la consciencieuse observation de ses prunelles vert pale. Un bateau géant surgit des méandres grises avant de se fondre à nouveau dans la mer de brume pendant qu'un cheval monstrueux prenait vie à sa place. Peu soucieux de savoir qu'on parlait de lui à la table d'à côté, Devaraj se détendait en imaginant diverses choses surgir de la fumée. Il était si absorbé dans sa contemplation qu'il sursauta presque en entendant une voix féminine près de lui. Abandonnant son nuage de tabac, il tourna la tête pour la dévisager. "Hmm. Garde les pièces pour toi. J'ai déjà dit à ces ignorants que je n'étais pas ici pour l'or." murmura-t-il en pointant un doigt vers les concernés. "Mais si tu veux m'accompagner au col, je ne vais pas t'en empêcher. Pour peu que tu ne me crèves pas dans les pattes." Il étira ses lèvres. Depuis peu, le chaman faisait en sorte que ses peintures se déforment pour former une grimace d'horreur complétement malsaine quand il souriait. Cela l'amusait et lui permettait de repousser les limites de son art. "Je ne vais pas tarder, d'ailleurs." Cette taverne aux prix abordables était bien agréable quoique remplie d'hérétiques, mais ce n'était pas en restant les fesses sur la chaise qu'il allait récupérer l'ingrédient que lui avait demandé de trouver Isabelle, une fleur rare qui poussait à même la roche dans les régions enneigées. La dernière fois qu'il était venu chercher une plante par ici, cela c'était terminé par un foutage de gueule et une entrée gratuite chez les Corvus Aeris. Mais cette fois-ci sa Maître Herboriste était bel et bien sérieuse et pressée d'avoir la livraison.

Grognant, le chaman se leva de son siège, suivit de près par Cendres, qui manqua de renverser la table sous laquelle il s'était couché. Le lion dont la tête arrivait au dessus de la planche de bois avant parfois du mal à se mouver dans les espaces réduits sans déranger les autres. L'animal bailla et sortit dehors sans demander son reste. Devaraj dévisagea un instant le trio des parieurs. "Allez en Enfer, je ne vois pas l'intérêt de parier avec des chiens de Sympan comme vous..." Il se tut, puis reprit en souriant d'un air moqueur. "Quand il reviendra vivant dans trois jours, le Fumeur Macabre vous coupera la tête. Ezechyel m'entend ! " Cela marqua une fin à toute conversation et le chaman sortit à son tour du bâtiment alors que l'ambiance devenait subitement agressive et tendue.

Dehors, le vent froid faisait tournoyer la neige à toute vitesse, sans répit. Habitué aux hauteurs glacées, Devaraj préférait toujours ce climat plutôt que l'enfer brûlant du désert. Certes la montagne était dangereuse, elle tuait sans distinction. Mais en apprenant à la connaître, on découvrait aussi qu'elle pouvait protéger et dévoiler des merveilles. Plongeant son regard en contrebas pour observer le fjörd, Devaraj soupira et reporta son attention sur sa camarade improvisée. Dix ans en arrière, il aurait sans aucun doute participé au défi lui aussi. Mais avec l'âge, ses priorités avaient changé, bien qu'il n'ai absolument pas réduit son goût pour la prise de risques. Il ne craignait pas le Col du Blizzard Cinglant pour la simple raison qu'il faisait confiance aux Aetheri pour le guider sur le bon chemin. Pour y avoir survécu déjà une fois, il savait qu'il n'était pas impossible d'y survivre. Et dans le pire des cas, c'était un bel endroit pour découvrir la Mort.

Emmitouflé dans les fourrures prises à la tribu -les chamans étaient connus pour la production de bonnes fourrures-, Devaraj remit son sac correctement sur son dos et plongea une de ses mains dans le pelage de Cendres pendant qu'il réfugiait l'autre dans son manteau. L'animal dégageait une chaleur réconfortante et encourageante. Sans plus attendre, il commença la montée le long d'un maigre sentier bordé de ravins caillouteux. Il trouvait le relief écorché particulièrement beau et plaisant à regarder. Le chaman rêvait, un jour, de réserver un coin d'une montagne comme celle-ci pour son propre peuple. Peut-être un lieu sacré de pèlerinage ou de repos... Après tout, on disait parfois que plus l'on était haut, mieux les Aetheri entendaient les prières. Perdu dans ses pensées, le chaman ne prononça pas un mot, laissant le silence roi.


747 - I



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Dim 07 Aoû 2016, 22:37

「Paris débiles, risques et périls !」

Lilith & Devaraj

Assise, Lilith eut le loisir de voir de plus près l’homme désigné par les vampires. Son physique était bien plus atypique encore que ce qu’elle avait pu voir. Des tatouages ou peintures accentuaient ses traits ou les déformaient, c’était difficile à dire. Jamais la rouquine n’en avait vu de telles, ce qui en soit était suffisamment intéressant pour attirer son attention. L’ambiance alourdie par la fumée de tabac de l’auberge devait sans doute venir de l’individu en grande partie. Elle haussa un sourcil intéressé lorsqu’il refusa la récompense. La raison pour laquelle il n’en voulait pas lui importait peu. La rouquine notait surtout qu’elle obtiendrait le double d’or pour la même action, ce qui, en soit, lui suffisait amplement.

- Je n’irais pas chercher à te convaincre du contraire.

De par son métier, la capitaine avait bien plus à faire avec des individus prêts à tout pour quelques pièces que l’inverse. D’un coup, l’expression de l’individu se fit plus impressionnante, même plutôt menaçante..

- Je crois que c’est bien moi qui suis venue te chercher… C’est pas pour m’y soustraire maintenant..

Dans la foulée, il annonça vouloir partir dans la foulée. Rapidement, la pirate attrapa son verre pour le vider d’une traite.

- Eh bien écoute, ça me va.


La jeune orisha n’hésita pas une seconde et se dirigea vers la sortie, ignorant le trio de vampires. Alors qu’elle était sur le départ et s’apprêtait à sortir, Lilith écarquilla les yeux sous l’insulte proférée aux adorateurs du dieu-roi et se tourna lentement vers son futur partenaire. Un soutien des Aetheri.. C’était donc ce qu’il était… Et pas des moindres si elle tenait compte des menaces de ce dernier. La rouquine serra la mâchoire, partagée entre l’envie de plonger sa dague à travers la gorge du fumeur macabre et le fait de mener à terme le défi qui lui avait été lancé pour récupérer la récompense. Sans cela… Non seulement, elle n’aurait eu aucun indice sur la présence du traitre dans le Fjörd sanglant, mais en plus il ne s’agirait simplement que d’une perte de temps non justifiée auprès de son équipage. Durant une seconde ou deux, Lilith croisa les bras.

- T’es gentil, mais tu leur couperas la tête une fois que j’aurais l’or, Ezechyel ne sera pas à dix minutes près. Mais pour cela… Il faudrait déjà que tu survives à ces trois jours dans le froid…

Et d’ailleurs, elle comptait bien ne pas lui faciliter les épreuves. La condition était bien qu’elle parte avec cet homme, pas qu’ils reviennent ensemble. La pirate le regarda de haut en bas avec un sourire mauvais.

- Tu me permets d’en douter.


Collaborer avec un pro-aetheri... A nouveau, ses pulsions la démangeaient. L’extermination de ces croyants ne faisaient habituellement pas parti de ses préoccupations principales. Fervente convaincue de Sympan, elle ne comprenait pas ceux qui ne cessaient de soutenir les dieux qui les avaient laissé vivre toutes ces horreurs… Et les récents événements n’avaient fait qu’alimenter une haine de plus en plus tenace face à eux. La porte de la taverne s’ouvrit, laissant s’engouffrer une vague de froid qui fit frissonner l’orisha. Bien que peu frileuse… Trois jours dans ce froid sans protection revenait à organiser son propre suicide. Rapidement, elle négocia donc un manteau épais auprès de l’un des hommes de l’auberge qu’elle enfila rapidement avant de s’élancer derrière son comparse, évitant qu’il ne prenne trop d’avance.

Peu angoissé visiblement à l’idée de partir seul dans le froid glacial du Col du blizzard cinglant, l’homme avançait. Lilith se plaça à ses côtés pour continuer sa progression, et, contrairement à ses habitudes, ne chercha pas à lui adresser la parole. Sans doute le temps de retrouver son sang-froid, ce qui risquait de toute façon d’être peine perdue. Au moins, la brise qui reprenait de plus bel avait quelque chose de vivifiant.

- Je suppose que « le fumeur macabre » n’est pas ton vrai nom. Trois jours, c’est un peu long pour que je me contente de ce titre…

Et de son côté, elle s’était présentée, ce qui l’agaçait peut-être encore plus.

- Tu as sans doute un objectif en tête pour te rendre d’un pas si décidé ?

Si c’était bien le cas, il avait une nouvelle longueur d’avance sur elle… Tout ce qu’elle connaissait qui s’en rapprochait au mieux était les montagnes enneigées qui se trouvaient un peu plus loin. Pour autant, de mémoire, si les côtes étaient au moins aussi escarpées, le froid était moins mordant. La direction vers laquelle ils avançaient n’étaient en tout cas pas la plus rassurante, une bourrasque se levait. Peut-être juste le début des conditions extrêmes tant vantées..


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Mar 09 Aoû 2016, 19:09


Un objectif, oui, certainement, il en avait un... Une chose rare d'ailleurs. Il avait horreur de ce mot, objectif, il trouvait que cela limitait les possibilités de façon très déraisonnable. C'était si déplaisant, de devoir se concentrer sur un point unique du paysage au lieu de l'observer dans sa totalité. Et moins les choix étaient nombreux, plus les surprises étaient décevantes... Devaraj avait toujours aimé les surprises, même les mauvaises. C'est pourquoi il répondit délibérément quelque chose complétement à côté de la plaque. "Que dirais-tu de devenir mon esclave ? J'ai une noix de coco dans mon sac, je te la donne en échange." Elle n'avait pas besoin de savoir la raison de sa venue et lui-même ne comptait pas se limiter à cet unique but. Donc cela devenait de plus en plus inutile de lui expliquer.  Le chaman sourit presque tendrement. "J'espère que ton imagination pour te débarrasser de moi pendant ces trois-jours sera moins pauvre que ton déplorable humour." renchérit-il en reniflant. On voyait presque de l'espoir dans ses yeux, à l'idée de passer plusieurs jours en surmontant des défis destinés à le tuer. Ce serait hautement divertissant, cela va sans dire ! "Je m'appelle..." Il regarda brièvement sa camarade. "Peu importe. Je vais mourir ici d'après toi, alors quelle importance ?" dit-il alors en faisant référence aux mots qu'elle avait prononcé un peu plus tôt. Se mettant à rire légèrement, il haussa les épaules. "Je te préviens juste que j'en connais plus que toi, au sujet de la Mort. Alors ce n'est pas avec ça que tu me ferras peur. Je marche dans les pas d'Ezechyel, depuis longtemps." Des années, à vrai dire, même si cela s'était beaucoup intensifié depuis le début de la guerre et tout le long de son questionnement au sein de sa propre race. Sa fascination pour la faucheuse n'avait pas diminué et si la jeune femme orientait le sujet vers la Mort, le chaman n'en sera pas effrayé mais ravi.

Le vent s'intensifiait alors le chaman retomba à nouveau dans le silence, n'ayant pas une envie mordante de devoir hurler pour se faire comprendre. Cendres ouvrait le chemin dans la neige. Infatigable, le lion n'avait pas besoin de manger, ni de boire. L'animal était un guide parfait, protecteur et fidèle. Le chaman se contentait de marcher dans ses traces sans se soucier du reste. La direction n'était pas très compliquée dans tous les cas. Pour monter au col, il fallait simplement suivre le petit sentier recouvert de neige, dont les délimitations étaient indiquées par des piquets en bois plantés profondément dans le duvet blanc. Pour l'instant, le vent ne soulevait pas assez de neige pour cacher complétement la vue. Leur marche n'était pas des plus compliqué, bien que le froid s'installe doucement mais durement. Devaraj écoutait d'une oreille Slanguen murmurer un monologue dont il ne comprenait que des bribes. Khaal était partie en avant pour explorer un peu les lieux. Ayant un caractère solitaire et allergique aux bavardages, l'ancienne alfar préférait rester éloignée. La Mort ne l'avait pas arrangée et elle se plaisait dans le rôle d'éclaireur où seule, elle pouvait partir loin devant.

"Est-ce-que tu as peur de ne pas revenir vivante ?" finit par demander le chaman entre deux bourrasques. Il était curieux de connaître sa réponse. C'était intéressant -pour lui- d'observer la réaction des autres face à l'idée qu'ils courraient un risque mortel. De son point de vue, c'était étrange, mais aussi ironique, que la Mort soit si souvent associée à la Peur. Peur de l'inconnu, probablement. Ma foi, ils n'avaient qu'à ne pas être autant ignorants, se disait-il la plupart du temps.

Les heures passèrent et la montée devint de plus en plus rude. Nul doute qu'ils amorçaient la véritable montée au col. En regardant derrière yeux, le chaman vit que le fjörd avait disparu. Il ne restait que l'entendue blanche, escarpée et tordue, qu'ils venaient de grimper. L'autre détail important était que le soleil n'avait pas ralenti sa course pour leurs beaux yeux. Le crépuscule arrivait, lentement, alors qu'aucun abri digne de ce nom n'était encore visible à leurs yeux.


II - 732

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Jeu 11 Aoû 2016, 23:21

「Paris débiles, risques et périls !」

Lilith & Devaraj

A peine la pirate avait-elle rejoint la route, que d’un coup, l’homme à ses côtés formula une proposition des plus étranges et déplacées. Après Sympan, c’était donc aux Orishas qu’il manquait de respect. Sans prendre le temps d’hésiter, la rouquine eut la main leste, et lui asséna une gifle retentissante, prenant le temps par la suite de réajuster tranquillement son manteau pour se couvrir. Son compagnon estimait visiblement avoir été drôle et c’était donc bien elle qui n’en avait pas rit ; il prit également soin de relever la froideur qu’elle avait fait preuve pour y voir ses pensées aboutissant à éliminer l’opportun. Tel que présenté, cela devenait presque un jeu macabre qui prenait le pas sur le défi de passer ces trois jours en à l’endroit le plus dangereux du Fjörd. Il suffisait donc qu’elle mette tout en œuvre pour le tuer. Tout en affrontant son regard, un sourire faussement naïf se dessina sur les traits juvéniles de l’orisha.

- Je te dirais de me la passer, et là où je te la foutrais, t’auras du mal à la récupérer un jour. Je me tiens à ta disposition pour tenter, juste histoire que je puisse mettre en pratique mon déplorable sens de l’humour. Qui sait, j’aurais peut-être même assez d’imagination pour rendre les choses divertissantes pour nous deux.

Elle haussa les épaules lorsqu’il refusa de lui communiquer son nom, agacée une nouvelle fois par son partenaire quelque peu imposé par les vampires, et la pirate commençait à peine à comprendre pourquoi ces derniers tenaient tant à ce qu’ils soient ensemble. Pour autant, si l’agacement demeuraient, la surprise d’un tel refus beaucoup moins. Ce fut donc presque avec indifférence qu’elle décida de le renommer.

- Soit. Je n’en vois pas l’intérêt également. Pour des raisons pratiques, on ne sait jamais, il est possible que je sois dans l’obligation de communiquer avec toi, Perry t’ira très bien. En hommage à un grand penseur.

Lilith arqua un sourcil à son étrange affirmation. Bizarrement, son attitude et les références à Ezechyel suffisaient à laisser deviner à quel point l’inconnu devait être attiré par ce qui était morbide. Le titre même dont l’avait affublé le trio de parieur parlait pour lui. Pour autant, ne connaissant rien de l’individu, elle préféra ignorer ces différents éléments pour mettre en doute son savoir sur la mort.

- Il ne s’agissait pas là de menaces, juste de faits. J’avais émis des doutes, tu y vois des certitudes… A toi de voir les choses comme tu le souhaites. Ce n’est pas moi qui vais m’en offusquer.

Durant quelques secondes, la rouquine observa son interlocuteur. Il savait qu’elle tenterait de le faire passer de vie à trépas. Et cela ne le gênait pas. Prendre sa dague serait sans doute l’une de ses dernières options… Ils avançaient silencieusement sur l’étroit sentier alors que les compagnons de l’étrange homme le guidaient. Les mains dans les poches, Lilith tomba sur le lacet étrangleur qu’elle avait récupéré dans le saule cogneur. Tel quel, il serait sans doute inutile. Son manque de force ne lui permettait pas d’assurer un étranglement en bonne et due forme. En revanche, le poison mortel issu la sève de ce saule qui en recouvrait le fil… Sans hésiter, elle frotta longuement ses gants pour les en imbiber jusqu’à ce qu’elle hausse un sourcil face à l’interrogation du dénommé « Perry ».

- C’est une vraie question ou juste l’espoir de me voir trembler de peur face cette éventualité ?

Son sourire était railleur, avant qu’elle ne reprenne avec indifférence.

- Si ta question était sérieuse… Non, je n’en ai pas peur. Si c’était le moment, il sera le bienvenue.

Qu’importe ce qui pouvait se trouver derrière la mort. La question ne l’avait d’ailleurs pas effleurée. Mais le dernier sentiment de bien-être lorsqu’elle avait ressenti en ayant été aussi proche l’avait définitivement convaincue de réitérer l’expérience.

- De toute façon, si nous n’avions pas la possibilité de mourir, ce serait tout de suite bien moins exaltant… Tu vois, tu ne te préoccuperais même pas de l’amusement que peut nous offrir cette promenade..

Promenade était bien évidemment largement exagéré, et le froid lui mordait le visage. La fourrure de son acolyte semblait au contraire le protéger amplement. Peut-être un peu trop.

- Toutefois, je compte bien revenir à l’auberge où nous étions. J’ai horreur de perdre un pari, et j’ai d’autres projets à mener à termes.

A nouveau, le visage de Rain s’imposa dans ses pensées, comme s’il s’agissait d’un inlassable cauchemar dont elle ne pouvait se passait. Il devenait obsessionnel et de plus en plus fréquent. Comme si cette image lui annonçait une forme d’urgence.

- Je suppose qu’il n’est pas utile que je te pose la question. Tu n’en as pas peur, je suppose. Mais qu’est ce qui te rend si certain de ne pas passer dans l’au-delà durant notre séjour ?

Le jour tombait enfin, et finalement une pause devrait s’imposer quel que soit le peu de confort et surtout le manque d’abri que le col leur offrait. Lilith se rapprochait de son acolyte, et passa son doigt sur les peintures du chamane, laissant le poison se répondre un peu. Ce ne serait bien évidemment pas suffisant pour l’éliminer… Normalement… Mais peut être de quoi avoir une gêne puis le dessus ultérieurement.

- Tu veux manger quelque chose ? Je peux même m’en occuper…

Son sourire se dessina doucement, railleur, se doutant que le désigné Perry ne devrait logiquement nullement accepter. Peut-être même que la pause en tant que telle ne serait pas ce qu’il voudrait. Au milieu de nulle part, s’ils restaient ici, la nuit seraient plus que rude.



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Lun 15 Aoû 2016, 11:22

"Ce qui me rend si certain ? " Il sourit. "Rien. Je m'en fiche, à vrai dire. Si je devais sans cesse me demander si je risque de mourir ou non avant d'agir, je serais encore en train de réfléchir dans ma tente." Il haussa les épaules. "Pourquoi s'embarrasser de ces doutes et d'une pareille perte de temps ?" Des problèmes à réfléchir, il en avait déjà suffisamment assez pour ne pas avoir à s'en inventer d'autres. "On meurt tous un jour, d'une manière ou d'une autre. " Même si certains étaient supposément éternels, si Ezechyel décidait de mettre fin à une existence, il le faisait. D'ailleurs Devaraj pensait que c'était une insulte au Dieu de résister à cette Mort et d'essayer de s'en cacher, tenter de s'enfuir et d'y échapper. Les Vivants étaient tous ignorants et lâches, à vrai dire. "Qu'essayes-tu de faire ?" demanda-t-il en voyant sa camarade porter sa main à son visage et sur ses peintures. Le chaman n'était pas assez aveugle pour ne pas voir et sentir qu'elle avait quelques choses sur les mains, qu'elle essayait d'étaler avec ses doigts gantés. "Tu veux empoisonner un empoisonneur ? c'est une étrange idée ! Je vais pas t'empêcher de le faire mais tes chances de réussites sont minimes tout de même." Du coin de l'œil, il l'avait vu avec le saule mais n'y avait pas prêté plus d'attention que ça. Isabelle lui avait parlé des propriétés du saule. En fait, il lui avait récemment demandé un cours sur les poisons qu'elle connaissait. Sa mémoire était très floue sur le sujet, mais il avait tout noté dans son herbier pour pouvoir se remémorer au cas où. Sa mémoire fonctionnait mieux avec l'écrit, il s'en était aperçut quelques mois après le début de son apprentissage.

Il soupira et referma ses fourrures autour de lui, peu soucieux d'avoir du poison sur les joues. Le temps que le liquide traverse la couche de peinture en sang, de sueur et autres saletés, il aura eu dix fois l'occasion de trépasser autrement avec son inexistante prudence. "Faisons un compromis, veux-tu ? Tu t'occupes de la nourriture et moi de l'abri pour la nuit." Et sans attendre de réponse, il la laissa là et sortit du sentier pour s'enfoncer dans la neige. On voyait enfin au loin des masses rocheuses qui présenteront surement un abri plus ou moins potable, au moins pour le vent glacial. De ce que Khaal disait, ils n'étaient plus très loin du col, peut-être à une demi-journée de marche, pas plus. Ils avaient donc de quoi s'occuper pour le lendemain. Le temps que Devaraj arrive au massif, fouille et trouve une petite cachette entre deux roches, le crépuscule était déjà là. Il laissa sa camarade le rejoindre et alluma un feu avec des brindilles qu'il avait apporté accrochées à son sac. A cette altitude, il faudrait être fou pour essayer de trouver de la végétation et du bois sec. Il ne restait ici que des cailloux et de la glace. Le chaman s'appliqua ensuite à faire un tas de neige devant l'entrée, tas qui gèlera bien vite et se solidifiera. Ainsi ils seront protégés des bourrasques, un peu. Khaal et Slanguen traversaient la roche quant ils avaient besoin de parler au chaman. Autrement ils s'occupaient à surveiller du coin de l'œil l'inconnue qui les accompagnait, où ils sortaient dehors et se perdaient dans la neige. C'était un beau lieu pour les deux fantômes, apparemment.

Cendres s'écroula contre le sol et Devaraj en profita pour faire de même contre l'énorme corps du lion. La première chose qu'il fit fut de s'allumer sa pipe et de commencer à fumer, alimentant parfois le feu qui à défaut de les réchauffer, illuminait au moins l'abri. Espéreront que le jour prochain n'accueillera pas les tempêtes, sinon il deviendra compliqué de chercher ce qu'il était venu trouver ici. "Tu es une adepte des randonnées de haute montagne, des défis stupides, ou bien tu es venue chercher quelque chose, ou quelqu'un ici ?" demanda-t-il en s'amusant à faire des ronds de fumée. Elle lui répondrait sincèrement, ou pas, il s'en fichait complétement. Elle n'était rien pour lui, à part une énième voyageuse qui plus est, hérétique. Mais il n'y avait rien de plus pratique qu'un chaman pour dénicher les secrets des Vivants. Ce n'était pas de l'aide pour lui, mais plus une curiosité malsaine. Il se plaisait à utiliser les Morts pour rendre la vie difficile aux Vivants. Alors, si elle lui donnait l'occasion d'en embêter un, ce sera une joie pour lui.


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Mar 30 Aoû 2016, 21:33

「Paris débiles, risques et périls !」

Lilith & Devaraj

La rouquine écouta son interlocuteur, un peu surprise par la teneur de son discours. Si, sensiblement, il y avait une façon de penser qui aurait pu sembler proche, les différences restaient notables. De son côté, elle cherchait plus à rechercher d’une façon ou d’une autre, consciemment ou non, cet attrait de la mort. Quitte à en ressentir cette forme d’adrénaline particulière à un moment donné. Lui… C’était simplement… De l’indifférence.. Une étape… Comme s’il n’y avait pas de question. Rien qui puisse ressembler de près ou de loin à une délivrance.
Son sourire se dessina légèrement alors qu’il prononça sa dernière phrase sur le sujet.

- Au moins un point sur lequel nous ne sommes pas en total désaccord.. Ca change.

Et si elle espérait pouvoir lui démontrer à quel point l’homme pouvait avoir raison dans les minutes qui suivirent.. Ce ne fut pas tout à fait le cas. Au contraire. Face à la riposte de son partenaire, la capitaine le fixa en haussant un sourcil, incrédule. Pour une première attaque pour l’éliminer, viser le métier même de celui-ci… Vexée, Lilith tenta de minimiser sa mauvaise action.

- « Fumeur macabre » ne veut pas forcément dire « empoisonneur ». Je pense que la seule chose que j’ai pu apprendre sur toi, c’est que tu étais pro-aetheri.


C’était déjà bien suffisant en soit.. Lorsque la situation ne l’imposait pas, la pirate évitait de penser à cette guerre de religion. Ses propres croyances lui suffisaient. Il suffisait souvent d’un rien pour provoquer une étincelle de haine à ce sujet. Quoiqu’il en soit, cela ne sembla nullement perturber Perry qui, bien que sachant l’origine du liquide qu’elle lui avait étalé sur le visage, continuait sa route comme si de rien n’était. La rouquine finit par hausser les épaules, indifférente.

- Et tous les empoisonneurs ne se valent pas…


En fait… S’ils ne se valaient pas, la sérénité qu’il arborait ne laissait planer que peu de doutes, ce qui poussa l’orisha à conserver le silence. Silence rompu par une nouvelle question de son acolyte sur la répartition des taches. Elle ouvrit la bouche pour le regarder s’éloigner sans même qu’elle n’eut l’occasion de répondre.

- Vraiment charmant.. grommela t elle.

A tel point que l’origine du défi de ce pari relevait définitivement de la personnalité de son partenaire que des conditions climatiques pourtant difficiles du col. Un bref regard autour d’elle lui fit comprendre qu’en plus de ce froid mordant, la faim risquait de devenir un ennemi notable.. Aucune végétation supportant des fruits comestibles… D’un coup rapide, Lilith tapota sur sa besace pour en faire ressortir la petite fée élémentaire, Eff. La faible chaleur qui émanait d’elle grâce à son élément de feu la réchauffa légèrement. Pourtant, la capitaine préféra l’envoyer au-devant pour que la minuscule créature afin qu’elle trouve des proies. Ce ne fut qu’au bout d’un temps infini qu’enfin, un signe de vie se manifesta. Il ne s’agit que d’une sorte de rongeur, à peine de la taille d’un lapin. Une course effrénée et l’utilisation de ses chaines plus tard, Lilith se mit à la recherche de son camarade qu’elle finit par retrouver grâce à la petite fée. D’un signe, elle désigna les victuailles.

- Je ne sais pas ce que c’est comme animal, mais va falloir s’en contenter.. Question vie ici..
Son regard s’attarda un instant sur le lion alors qu’elle déposa l’une des proies, et s’occupa à vider la première.


Un peu surprise de la question de son comparse, Lilith regarda les volutes de fumée, presque hypnotisée par les ronds presque parfaits. C’était plus que surprenant comme habitude, et assez agréable à regarder. Etrangement, peut-être à cause de l’ambiance rafraîchie, elle se sentait un peu plus apaisée. Ou alors ce n’était que l’effet de la fumée. Toujours est-il qu’elle répondit naturellement à sa question.

- Adepte des défis stupides… Ca… Je valide. Mais non, la montagne n’est clairement pas mon élément. Je passe plus de temps en mer qu’autre chose. Je cherche une personne depuis quelques semaines. Impossible de mettre la main dessus. Il aurait été vu par ici, il y a pas longtemps.

Mentir au cas particulier ne lui apportait rien, et il n’y avait pas d’informations qu’elle ne criait pas à qui voulait l’entendre.

- Ouais, je sais… quelques semaines… C’est pas grand-chose en soit.

Normalement en tout cas. La patience ne comptait en temps ordinaire pas parmi ses qualités, mais cette fois… C’était autre chose. Presque vital même. Sentant cette rage qui ne la quittait plus depuis la mutinerie se développer en elle, Lilith préféra changer de sujet.

- Et toi ? Qu’est-ce que tu fais ici ? A part éliminer les fidèles de Sympan… L’or ne t’a même pas intéressé.

Non pas qu’elle s’en plaigne… Loin de là…

- C’est quoi ces peintures sur ton visage ?


Depuis leur rencontre dans cette taverne, pas une fois Lilith n’avait réussi à déterminer la race de Perry, et ces étranges formes l’interpellaient.


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Jeu 01 Sep 2016, 23:02



"En Mer ?" Le Chaman sourit vaguement. "Pirate, donc." Ou marins. Mais pour lui cela ne faisait aucune différence. Il avait entendu beaucoup d'histoire à propos de ces groupes de personnes qui arpentaient les eaux et en faisaient leur royaume, bien que ne s'y soit jamais intéressé de près. Les terres fermes lui prenant déjà trop de son temps, il doutait d'avoir un jour l'occasion d'explorer l'Océan. Peut-être après sa Mort, quand il ne sera plus lié aux choses matérielle, qui sait ? "A quoi ressemble cet homme ?" demanda Devaraj d'un ton indifférent tout en bougeant les buches du feu pour qu'elles puissent mieux brûler. "Si ça se trouve, il est mort, ici." Le Chaman rit, sachant parfaitement que c'était très probable. Mais Khaal l'aurait prévenu si elle avait remarqué un cadavre frais ou un autre esprit aux environs.

"Moi ? Je cherche une plante." déclara-t-il en désignant à travers l'ouverture des pierres l'étendue glaciale que le vent déchirait dehors. Il n'y avait pas un seul brun de verdure visible et pourtant il était tout à fait sérieux. Après tout, Devaraj avait toujours pris un plaisir terrible à effectuer des choses absurdes et vides de sens. Et parfois ses actions à première vue stupides et inutiles cachaient des trésors précieux que seuls les personnes aussi folles que lui parvenaient à dénicher. "C'est... une façon de parler aux autres. Un langage." répondit-il à la dernière question posée. Bien évidement par autres il entendait ses homologues chamaniques et par langage il impliquait que ce savoir était réservé à ceux qui étaient capables de déchiffrer les couleurs et les formes. Les Chamans rechignaient dans l'ensemble à expliquer de façon claire leurs mœurs à autrui. Au sein même de la race, il fallait de nombreuses années pour accéder aux connaissances cachées. "Ceux qui peuvent lire peuvent aussi découvrir l'entièreté de ma personne sans avoir besoin de me connaître." expliqua-t-il enfin avant de laisser son esprit vagabonder ailleurs. Comme les peintures désignaient un état d'esprit, un trait de caractère, une intention spéciale ou un sentiment particulier, elles en disaient plus qu'il n'y paraissait.

Il ne souhaitait pas s'étaler sur le sujet avec une étrangère et encore moins avec une hérétique. C'est pourquoi il détourna son regard sur le mur grisâtre. En revanche, il avait bien saisit l'éclair de rage qui avait brillé dans les yeux de la jeune femme auparavant et cela avait piqué sa curiosité. "A moi maintenant. Cet homme, tu le désires vivant ou mort ?" Pour lui cela ne faisait absolument aucune différence et faisait parti des détails insignifiants, mais ce n'était pas le cas de tout le monde. Le repas enfin cuit lui arracha toute autre envie de communiquer et il devint muet, mangeant sa part de viande sans rechigner. Après quoi il daigna partager un peu de sa gourde d'eau de vie -un alcool fabriqué par sa tribu et qui n'avait d'eau de vie que le nom et se contentait d'arracher fortement la gorge- avant de continuer à fumer dans son coin le temps que le feu s'éteigne. Entre la masse confortable de Cendres et sa fourrure chaude, il était pour sa part par si mal installé. Il y avait des nuits où il avait vécu bien pire.

Les heures nocturnes se passèrent sans encombre. Le Chaman s'était endormi en se demandant avec amusement si sa camarade essayera de l'assassiner pendant son sommeil. Mais au petit matin, il dut bien se rendre compte que cela n'avait pas été le cas. Il rangea toute ses affaires et s'activa rapidement pour désengourdir ses membres gelés. Dehors il faisait beau. Mais qui disait ciel dégagé disait aussi un froid mordant et difficile à vivre. Ils allaient probablement beaucoup souffrir en arrivant au Col un peu plus haut. Devaraj prit donc un soin particulier à se couvrir la moindre parcelle de peau, autant que possible. Le deuxième jour sera le plus dur et probablement, le plus dangereux. C'était peut-être pour cela qu'il était d'aussi bonne humeur. Écartant les pierres posées pour former la porte de leur refuge, le chaman sortit à l'air libre. "Après-demain, nous, ou l'un de nous, reviendra ici pour redescendre. Peut-être." Il rit devant cette constatation douteuse. Le Hasard décidera.


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Jeu 08 Sep 2016, 11:33

「Paris débiles, risques et périls !」

Lilith & Devaraj

Pirates ? Lilith esquissa un sourire. En mer, s’il pouvait être réducteur de n’y voir que des pirates sur les flots, venant de sa part, s’en offusquer aurait été ridicule. Et puis, cette vision des choses l’arrangeait. Il était rare que l’orisha crie son statut en étant aussi avancée dans les terres, non pas par manque de fierté, mais simplement par absence totale d’intérêt de dévoiler ainsi l’existence d’une activité illicite. Elle ôta ses gants, et se redressa un peu mieux pour profiter de la chaleur du foyer tandis qu’Eff se posa dans ses mains, soulageant ses doigts ankylosés par le froid. La rouquine grimaça à l’évocation de la mort de Rain… Il ne valait mieux pas que ce soit le cas… Bien que l’issue de leur rencontre ne laissait que peu de place à l’imagination. Elle prit une flasque de rhum qui ne la quittait jamais pour en boire quelques gorgées et proposa la bouteille d’un signe de main à son acolyte alors qu’elle lui répondait, arborant un sourire moqueur.

- Je crois qu’il doit pas y avoir plus caricatural si tu cherches un pirate. Grand, brun, une balafre sur le visage, un cache-œil, habillé tout en noir..


Sa mâchoire se crispa de nouveau en l’évoquant, et elle fixa le mouvement hypnotique des flammes pour tenter d’évacuer une nouvelle fois l’image de son ennemi. Le changement de sujet s’avérait nécessaire, et la raison de la venue de Perry dans ces montagnes la laissa sans voix. En tentant de ramener les deux minables rongeurs, la flore ambiante ne lui avait clairement pas sauté aux yeux. Sans compter, que, même s’il y en avait, avec cette neige qui cachait le sol sous leur pas, retrouver une plante semblait du domaine de l’irréel. Aussi, elle haussa un sourcil.

- Je connais clairement plus les flots que la flore. Et la montagne a certainement encore plus de mystère pour moi… Mais t’es certain de toi là ? Au premier coup d’œil, ça semble plutôt pas évident..

A se demander si ce n’était pas un quelques canulars de la part de son interlocuteur, ou dont celui-ci serait victime. Le regard de la capitaine se posa davantage sur les peintures. Cela demeurait étrange. Un moyen de communication comme un autre. Sans doute à d’autres initiés. Divulguer ainsi sa personnalité à un inconnu, certes capable de déchiffrer ses traits, était quelque chose qui lui était totalement étranger, et qu’elle n’aurait pas envisagé possible.

- Et le fait que personne ne soit en mesure de lire ces peintures, ici, dans ces montagnes, cela ne les rends pas inutiles s’il s’agit uniquement de communiquer avec un tiers ? Elles ont d’autres vertus ou des significations qui te sont propres ?

A nouveau, la question de la race de son interlocuteur l’interpellait. Si tous arboraient ce type de signes distinctifs, il était évident qu’elle n’en avait jamais croisé auparavant, ce qui attisait grandement sa curiosité. Le sujet dévia une nouvelle fois, sans doute que le fumeur macabre ne souhaitait pas s’étendre davantage sur cette coutume si spécifique, au grand regret de l’orisha. Un sourire particulier se dessina sur les traits de la rouquine en entendant sa question.

- Ca dépend de qui le tue… Je souhaite le retrouver vivant, on a quelques différends à régler. J’espère simplement qu’il ne sera pas assez sot pour mourir n’importe où.

L’idée même que Rain puisse lui échapper parce qu’il aurait eu le mauvais goût de passer de vie à trépas trop tôt ne lui avait pas effleuré l’esprit jusqu’alors et contraria considérablement la pirate, se rendant compte qu’outre cette pulsion qui poussait à le rechercher sans relâche, il pouvait lui échapper aussi simplement. Toute minute perdue serait irrécupérable. Peut-être était ce que Wriir avait-il tenté de lui faire comprendre en insistant aussi lourdement sur l’importance d’agir rapidement ? Elle poussa un soupir, plongée dans ses pensées envahissantes, ne cherchant pas à couper le silence instauré par son acolyte bien qu’elle accepta volontiers le puissant alcool qui lui brula le gosier. La faible pitance avalée, l’orisha finit par s’allonger à même le sol, usant toutefois de sa magie pour transformer légèrement le manteau qui la couvrait pour l’adapter davantage aux températures glaciales. La présence du lion aux côtés de son maître n’était pas, en soit, particulièrement rassurante, mais semblait offrir un confort qui n’était pas négligeable.
Trouver le sommeil, s’avérait de plus en plus compliquer depuis quelques temps. Maintes fois, elle se releva, taquinant aisément ses dagues, tentée de s’approcher de son comparse, mais beaucoup moins de son gardien. La taille imposante du lion zébré, et en particulier de ses crocs ou de ses griffes tenait la rouquine à une distance convenable, se doutant que l’animal aurait le dessus d’un point de vue physique, et si, égorger le chaman ne semblait pas lui poser de cas de conscience, blesser le fauve, qui pourtant pourrait avoir raison d’elle, beaucoup plus.

Le jour se levait à présent et ce fut avec soulagement que l’orisha vit Perry dégager l’entrée. Les espaces confinés la mettaient toujours particulièrement mal à l’aise. En le voyant se couvrir davantage, Lilith fit de même en usant de sa magie et en adaptant à nouveau sa tenue aux nouvelles conditions climatiques. Elle éclata de rire en l’écoutant.

- En effet, nous verrons bien… Mais pour l’instant, tu as tout de même un désavantage, Perry… Tu restes tartiné de poison que tu n’as pas retiré, et si tu as pu l’identifier sans doute facilement, je ne t’ai pas vu le traiter.


Malgré sa résistance de par son métier auxdites substances, l’absence d’antidote se finirait forcément par se faire sentir à un moment ou un autre, ce qui mit la pirate dans une humeur excellente. Laissant Eff avancer en éclaireur, Lilith la suivit, toujours avec cet étrange binôme, les montées étaient plus rudes, le soleil n’était là que pour se moquer des températures glaciales qui les atteignaient jusqu’aux os. Et le maigre repas de la veille n’avait pas suffi à calmer la faim de la rouquine… Il faudrait sans doute attendre longtemps avant de se contenter d’un autre unique repas.. la montée devenait de plus en plus difficile, tant par l’absence totale de chemin, tout ressemblant à de fines parois sur lesquelles ils devaient se déplacer, que par les fréquentes chutes de neiges. Un bruit sourd, proche d’un déferlement se manifesta au-dessus de leurs têtes. Une avalanche.. En déferlant sur eux, S’il suffisait de se dépécher pour y échapper, et se mettre à l’abri dans un recoin situé un peu plus loin. La rouquine lui adressa un sourire moqueur.

- Tu vas nous montrer d’autres talents que ceux d’empoisonneurs, non ?


Des chaines apparurent pour le maintenir au sol et l’immobiliser, à la merci de l’attaque de la poudreuse qui s’abattrait sur lui d’ici quelques secondes, alors que l’orisha se précipita d’un pas agile vers l’abri identifié.




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Jeu 15 Sep 2016, 13:41



"Le traiter ?" Devaraj cligna des yeux comme s'il n'avait pas comprit le sens de la question. "Oh. A vrai dire il peut soigner les poisons." grogna-t-il en désignant Slanguen du bout des doigts. "Enfin, lui ou moi, ou lui en moi, c'est tout pareil." grommela-t-il en parlant de la fusion comme s'il s'agissait d'une évidence claire comme de l'eau de roche. "Mais je ne l'ai pas fait, parce-que c'est bien plus instructif d'être son propre cobaye et je trouve l'expérience intéressante." Certes, il allait peut-être mourir à cause de ça, mais la science n'avançait pas sans sacrifices de son point de vue. Et le goût du risque coulait dans ses veines, mêlé à une inconscience et imprudence désintéressées.

Le Chaman ne dit rien de plus, se contenta de suivre la route indiquée par Khaal puis par Cendres. Le col n'était que quelques mètres plus haut en altitude et pourtant il s'agissait là du passage le plus délicat et difficile à franchir. Les parois rocheuses étaient glissantes, traîtres. Les passages étroits et trop souvent encombrés de neige qui leur empêchait de voir où leurs pieds se posaient. Et enfin le vent les cinglait si fort que chaque rafale donnait l'impression de vouloir les faire tomber dans les précipices. Curieusement, Devaraj appréciait ce genre d'environnement austère. Un amour prononcé pour la montagne, ses dangers et ses joies était tout ce qu'il lui restait de son enfance passée. Cendres gronda sourdement lorsque l'explosion de l'avalanche plus haut retentit. Le Chaman tomba au sol, entraîné par les chaînes qui le retenait. Il ne réfléchit pas trop. S'il restait enseveli sous cette avalanche il ne pourrait pas aller cueillir sa fameuse fleur -et optionnellement, il allait mourir-. Alors il prononça une série de mots qu'il utilisait rarement, mais qui fusionnèrent Khaal avec les chaînes. L'esprit pouvait manipuler le métal, une magie élémentaire commune à tous les esprits compagnons bien que Devaraj l'utilise très rarement. Les chaines se détachèrent comme muées par une volonté propre et s'enroulèrent autour d'un solide rocher, traînant le Chaman avec elles. Il n'avait de toute façon pas le temps d'éviter l'avalanche et ses pensées étaient trop occupées à maintenir la fusion et refouler le contrôle que la propriétaire originelle pouvait avoir sur son arme. La déferlante passa.

Les chaines s'agrippèrent, rampant autour de chaque aspérité que le terrain pouvait encore offrir. Aidées par Cendres qui fouillait vaillement la neige à la recherche de son maître, ils réussirent ainsi à tirer le Chaman de son ensevelissement forcé. Ce dernier brisa toute fusion et remercia Khaal d'un coup d'œil. Cette magie lui allait bien. L'esprit était aussi froide et mordante que le métal qu'elle venait de contrôler. Devaraj poussa un soupir et rejoint l'Orisha en vérifiant qu'il n'avait rien perdu dans ses bagages pendant l'avalanche. "C'est très gentil d'essayer mais je suis maudit et par conséquent j'ai la fâcheuse tendance à être increvable." grogna-t-il en haussant les épaules. Quand il se remémorait toutes les c*nn*ries qu'il avait effectué avec Zane et d'autres joyeux lurons pendant ces dix dernières années, il se demandait parfois comment pouvait-il être encore debout en bonne santé et avec toute sa tête ! La volonté des Dieux, sans aucun doute.

Sans attendre, le Chaman reprit sa route, regardant déjà à droite et à gauche s'il n'apercevait pas ce qu'il était venu chercher. Ils étaient à la bonne altitude maintenant, suffisait juste d'avoir de la patience et des bons yeux. "Pour en revenir à notre discussion, les peintures ne servent pas uniquement à communiquer. Elles ont une signification religieuse et personnelle." Il se fichait bien de savoir si autrui pouvait les déchiffrer ou non. Il trouvait que cette connaissance avait plus de préciosité si elle restait interne à la race, bien que cela en limite les utilisateurs. De trop grands secrets étaient placés entre leurs mains pour qu'ils puissent se permettre de crier sur les toits le contenu de leur culture. Il n'aimait toujours pas les initiatives que prenaient certaines tribus en invitant des non-initiés aux rituels. Le dernier en date concernait l'Au-Delà et la tentative d'y emmener des curieux pour leur dévoiler le lieu secret afin de les convaincre de la puissance des Aetheri. Il n'était certainement pas le seul Chaman ou la seule Ombre à s'être étouffé en découvrant la quasi-hérésie. Le regard de Devaraj se perdit ailleurs.

Il fallu encore quatre heures pour qu'ils arrivent enfin au col. Ils avaient dépassé le milieu de la journée et de surcroit les nuages qui s'amoncelaient au loin n'annonçaient rien de bon. La fatigue, la faim et le froid mettaient aussi leurs endurances à rude épreuve. Khaal revint subitement vers eux avec la même démarche qu'un soldat qui viendrait faire un compte-rendu à son supérieur. "J'ai découvert une grotte assez profonde de l'autre côté du col. Elle était sûrement occupée quelques jours avant notre arrivée." Devaraj cilla et finit par hausser les épaules en se tournant vers l'Orisha. "Tu veux bien l'accompagner ? Elle ne mord pas malgré sa tête, elle est morte après tout. Et puis c'était peut-être la cabane de ton fameux pirate." Il rit, tant l'idée d'un marin perdu au sommet des montagnes lui parraissait absurde. "Je donne moins d'une heure avant que l'apocalypse arrive et j'ai une fleur à chercher avant." Et sur cette vague explication, il la laissa là avec Khaal qui flottait d'un air absent.  

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Jeu 24 Nov 2016, 13:05

「Paris débiles, risques et périls !」

Lilith & Devaraj

A nouveau, l’indifférence du chaman face à la mort sidéra la rouquine. Non pas qu’elle la craigne, puisqu’à l’heure actuelle, la pirate éprouvait toujours cette forme de fascination qui la persuadait que ce serait bien plus confortable de passer de vie à trépas, mais pour autant, c’était dans l’adrénaline et le danger qu’elle y trouvait le plus son compte. Perry, au contraire, paraissait serein. Le poison pouvait le tuer. Et ? Ce serait… « intéressant ». Les menaces proférées à son encontre ne devaient certainement n’avoir aucune portée, compte-tenu de l’importance qu’il semblait donner à la mort. Le fumeur macabre était définitivement une personnalité propre, difficile à cerner.
Laissant ces interrogations de côté, puisque, de toute évidence, elles étaient liées à la personne même qui se tenait face à elle, Lilith haussa néanmoins un sourcil.

- « Il » ? « Lui en toi ? »

Une double personnalité justifierait sans doute bien des choses… En toute honnêteté, la Capitaine ne s’attendait guère à recevoir une réponse à ces interrogations. Perry avait l’art et la manière de lancer un sujet de façon à aiguiser son intérêt et de l’enterrer dans la foulée. Qu’il s’agisse de pures divagations, ou, au contraire, de raisonnement fondés.. Le mystère demeurerait sans doute entier.

Lorsque l’avalanche se déclencha, laissant là une ultime tentative de mettre un terme à l’étrange provocation qui s’était instaurée dès le début de leurs échanges, Lilith eut la surprise de constater que le chaman se redressa, une fois encore. Sans que rien ne parussent le contrarier. Plus préoccupé par une éventuelle perte matérielle que par le danger dont il venait de se sortir d’une façon telle que la Capitaine ne parvenait pas à comprendre. Qu’avait-elle pu rater dans cette scène ??  Increvable selon lui..

- Je vois ça… grogna la pirate.

A moitié dépitée de l’échec, elle demeurait pourtant nettement moins haineuse que lors des précédents essais. L’individu dégageait quelque chose qu’elle ne connaissait définitivement pas. Que ce soit sa race ou sa mentalité, elle ne parvenait pas à faire le moindre rapprochement avec quelque chose de similaire.

- C’est une malédiction que beaucoup d’hommes aimeraient subir. Mis à part toi, visiblement

Et ce fut sans la moindre rancune que le chaman expliqua davantage ses peintures, laissant Lilith perplexe, tant sur l’explication que sur les raisons qui pouvaient le pousser à lui répondre.

Le reste de la route se fit silencieusement. Cette fois, ce fut plus dans l’esprit d’économiser au maximum ses forces. L’ascension dans le col devenait bien plus ardue, et, emmitouflée dans les tissus qu’elle ne cessait de générer pour se prémunir de ce vent mordant, la faim devenait envahissante, au point de tirer sur chacun de ses muscles. Eff voltigeait quelques pas devant, mais ne parvenait pour autant pas à s’éloigner beaucoup, souffrant également des conditions météorologiques.

D’un coup, cette situation amorphe fut troublée par l’apparition d’une silhouette fantomatique. Celle d’une femme flottant au-dessus du sol et qui s’adressa à son partenaire comme si rien de cette scène n’était anormale. Durant une seconde ou deux, la pirate se massa les tempes, afin de s’assurer que ce n’était pas là l’objet d’une hallucination due à leur environnement. Mais la réponse de Perry la désarçonna de nouveau. La recherche de la fleur échappait à la rouquine. Sans doute que celle-ci devait être rare et posséder des vertus insoupçonnées. Plus habituée à sillonner les océans que les montagnes, la flore lui était particulièrement inconnue, et s’enquérir des capacités éventuellement extraordinaire de cette dernière ne lui apporterait rien. Sans quitter l’esprit des yeux, la Pirate acquiesça d’un signe de tête.

- Ouais, pas de souci… Je la suis. Entre ton tigre et ta demoiselle, tes compagnons sont assez… particuliers.

A l’image de son interlocuteur à vrai dire. Plus elle le fréquentait, plus elle n’avait pas l’impression de vivre au sein du même monde que lui. Représentait-il un danger ? Sûrement. Pourtant, il n’avait pas spécialement tenu à lui faire payer les différentes exactions qu’elle avait eues envers lui.

- Je suppose que, de toute façon, même si tu devais subir l’apocalypse, tu reviendrais également. Ta fameuse malédiction.

La rouquine esquissa un sourire et s’éloigna aux côtés de la forme fantomatique. Des traits alfars se devinaient encore.  Et puis, les paroles de cette dernière l’intéressaient, prenant peut-être le dessus sur le reste à l’heure actuelle : une cabane. Et si Rain y avait vécu quelques temps tels que l’avait supposé le Chaman, Lilith aurait enfin une piste pour le retrouver.

- Je te suis. Je suppose que toi, la faim, le froid.. Tout ça, ça ne t’impacte pas… Tu es morte alors ? Qu’est-ce que tu es ?

Les morts qui marchaient et parlaient, mis à part les vampires, Lilith n’en avait jamais vu. Enfin, jusqu’à cette sorte d’initiation démontrant la puissance des Aetheri. Avec tous ces hommes et femmes qui arboraient des peintures pseudos-similaires à celles de Perry. Elle avait pu y retrouver un court instant un fantôme du passé, mais de là à être certaine aujourd’hui qu’il ne s’agissait pas que d’un rêve… C’était autre chose.
La cabane fut trouvée sans difficulté. S’il n’y avait rien à manger, au moins, des résidus d’un feu pas trop anciens permettaient de réactiver un peu ce chauffage et, enfin bénéficier d’une source externe de chaleur. Quant à la faim… Seuls les quelques rares herbes trouvées en route serviraient de repas, l’aide d’Eff n’avaient pas été aussi efficace que la veille. Les ustensiles permirent à la pirate de préparer une soupe, où l’eau en demeurait néanmoins le principal ingrédient.

- Il est sympa ton ami. J’ai toujours rêvé de partager une nuit en charmante compagnie. Et, il y a pas à dire, tu inspires parfaitement confiance…

Vaguement, la rouquine jeta un coup d’œil autour d’elle. La pièce avait permis apparemment à abriter quelques hommes. Des cadavres de bouteilles de rhum jonchaient le sol qui empestait visiblement l’alcool. A défaut de retrouver Rain, ce dernier était visiblement passé… Près des bouteilles, une légère lueur attira l’œil de Lilith. Une pièce, une Ashj… La monnaie n’était cependant utilisée qu’à Mégido. Lilith poussa un profond soupir, il s’agissait du seul maigre indice de la pièce qui pouvait donner une quelconque indication de localisation passée de Rain… Epuisée, la pirate s’installa contre un mur, non loin du foyer, se laissant gagner peu à peu engourdir par la fatigue.  Machinalement, l’orisha avait conservé ses dagues à la main, ce qui la fit sourire.

- Je suppose que contre toi, ça n’a aucune utilité, non ?

Son regard se porta une nouvelle fois vers les flammes hypnotiques, plus ou moins revivant les tragiques événements de la mutinerie. Plus qu’une nuit, et ce stupide pari serait relevé…





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Paris débiles, risques et périls ! [Quête | ft. Devaraj & Lilith A.]

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