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 [LDM Août/Septembre] De génération en génération

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Ven 16 Sep 2016, 20:33


« Vous avez achetez un cheval ? » Ethen caressa l’encolure de l’animal, alors que le réprouvé était en train de le sceller. Devant l’absurdité de la question, le réprouvé ne daigna pas répondre, de toute façon l’humaine n’attendit pas qu’il le fasse. C’était plus une façon d’engager la conversation et il le savait. « Vous allez quelque part ? » La curiosité n’était pas quelque chose qui caractérisé particulièrement son apprentie. Zéleph le savait, si Ethen devenait curieuse c’était parce que quelque chose la tracasser, sans qu’elle ne veuille réellement l’avouer. Ils commencer à ce connaître à force de passer leur journées ensembles. Fermant bien fermement la dernière boucle, il se redressa pour regarder sa fille. Elle ne voulait pas le montrer, mais il savait qu’elle appréhendait sa réponse. Il savait ce qu’elle voulait et il ne la blâmer nullement pour ça. Au contraire, il été tout à fait fière d’être son mentor, mais il fallait qu’elle lâche prise. Qu’elle libère son esprit. « Oui Ethen, et non, tu ne peux pas m’accompagner. » La bouche de l’humaine s’entrouvris sous l’effet de surprise, prise de cour avant même que les questions ne traversent son esprit. « Pourquoi ? » Le réprouvé accrocha ses sacs de nourritures à sa monture. « Il y as des choses que je dois faire seul. C’est bien trop dangereux pour toi de venir avec moi, et ce sont des choses qui… ne sont pas à ta portée. » S’il avait regardé Ethen à ce moment-là il aurait peut-être réussit à capter cette subtile douleur qui brisa un instant son masque sans émotion. Enfaite, il n’avait pas à la regardé, il savait qu’elle était blessée, mais elle devait comprendre et avancer. « Ethen, il n’y a pas que la chasse dans la vie. Tu dois faire autre chose, tu dois te libérer l’esprit. » Il se tourna vers elle, posant sa main sur son épaule, l’obligent à le regardé dans les yeux. « Trop de choses pèses sur tes épaules. Prend quelques jours pour aéré ton esprit et reposé ton corps. A force d’entrainement tu risques de te blesser et de ne même pas être apte à chasser quand il sera vraiment temps. Tu dois apprendre à te laisser aller Ethen. Prend la durée de mon voyage comme le temps que je te donne pour te reposer. D’accord ? » Elle ouvrit la bouche pour répondre, mais la referma aussi tôt et acquiesça simplement avant de baisser la tête, vaincu. Il savait que pour elle c’était une forme de torture. Elle ne vivait que pour chasser, que pour devenir un Corbeau, un vrais et peut être même un jour un Maitre. C’était son rêve, il le savait, mais elle perdait le vrai gout de la vie et ça, Zéleph ne pouvait pas le permettre. C’était une des seules valeurs de la vie, une des seuls choses qui faisait qu’être vivant valait le coup et Ethen semblait ne même pas en avoir conscience. Alors au moins son voyage lui permettrait de prendre du temps pour elle, pour apprendre ce qui lui plaisait.

Ethen quitta Zéleph pour le laisser ce préparé à son long voyage, où il refuser de donner la destination. Elle se retrouva seule. Seule avec ses pensées. Elle passa un temps incroyable à cherchait encore et encore ce qui lui plaisait à part chasser. L’odeur du sang, de la terre, de l’herbe et de la pluie. La fatigue, l’adrénaline, tout ce qui faisait d’une chasse un moment pénible et si glorieux à la fois. A part ça elle n’avait pas grand-chose d’autre. La lecture, elle aimait lire, mais ça ne faisait pas tout. La méditation, elle passait beaucoup de temps à vidé son esprit pour toujours gardé le contrôle sur elle-même, mais on ne pouvait pas dire qu’elle « aimait ça », disons que c’était utile et parfois une nécessité. Une fois elle avait eu du « plaisir », peut-être que c’était de ça que parlait son maitre. Devait-elle retourné dans cette maison ? Voir cette fille ? Ethen y réfléchis un moment. Il fallait qu’elle trouve ce qui lui plaisait, autre que la chasse et elle prenait cette demande comme une mission. Elle ne décevrait pas son mentor, c’était hors de question.

C’est ainsi qu’elle fit le voyage jusqu'à la maison close qu’elle avait visité il y a plusieurs semaines de ça. Elle n’était pas certaine qu’on la reconnaisse même si elle avait pu rendre un fier service à la gérante des lieux. Quand elle arriva, la maison n’était pas comme elle l’avait quitté. Il semblait y avoir comme une fête. L’endroit était toujours plus ou moins festive, du aux activités qui y avait lieux, mais là tout était différent. La décoration, les costumes de filles et puis il n’y avait pas autant de clients, voir presque aucun. En réalité l’entré était même plus ou moins interdit. Quand on la reconnue on la laissa entré, et elle se sentit très intimidé au milieux de toute ces femmes grandement dénudées. Comme elle avait l’air perdu, on prit le soin de lui expliquer ce qui se passer. C’était une journée spécial. Une fête en l’honneur de l’Aether Belhyäm. Divinité de la beauté et de la fertilité, les femmes de la maison close étaient très proche de cette Déesse. Normalement les lieux étaient fermés au clients ordinaires, les filles ne faisaient rentré que ceux qui vénéré comme elles les Aetheri. Pas de doute Ethen en faisait partie. Elle accepta de participer aux cultes qui devait durer la journée et toute la nuit. Son père lui avait demander de se détendre et de faire autre chose que de s’entrainer, alors c’était une bonne chose que d’apprendre d’autre coutume non ?

La journée durant elle aida à installer la décoration et fini d’aider les filles à s’habiller. On lui donna elle aussi des vêtements, dans les quels elle ne se trouva pas très à l’aise, mais elle fit l’effort de s’adapter puise que tel était la coutume entourant cette journée de fête. L’humaine était consciente qu’elle faisait quelque chose d’étrange, mais de bien malgré tout. Elle prit même du plaisir, ou du moins quelque chose de semblable qui la fit se sentir bien au milieux de ces charmantes compagnes. Quand la soirée arriva, la fête fut déclarée ouverte. Il y avait des jeux, des activités de beautés, de coiffures et puis de l’alcool. Ethen observait ses semblables s’amuser entre elles. Rires et plaisanté, et puis à un moment ou un autre des invites apparurent. La fête tourné dans quelque chose de plus intime. La chasseuse ne savait trop ce qu’elle faisait vraiment là en réalité. Elle était légèrement étourdie par l’alcool et l’ambiance charger de chaleur. Au milieux de la piste de danse, elle sentait des corps contre le sien, s’onduler, se déhancher. Elle se laissa faire, ce laissant porté par la musique qui accompagner leurs mouvements. Quelqu’un lui glissa quelque chose à l’oreille. C’était une invitation. Elle sourit, son esprit soudain trop encombré de brume pour réellement comprendre de quoi il s’agissait. « Il est temps de communier ensemble. » lui dit la voix sensuelle. Une main caressa la sienne, attrapant es doigts avant de la trainer quelque part. Elle ne sut ni ou, ni comment elle se retrouva sur un lit avec cette femme dans ses bras. Elle chantonna quelque chose tout en se déshabillant, en la déshabillant également. Il y avait quelque chose de fascinant dans ce moment. Quelque chose d’unique qui émerveilla Ethen. Silencieuse, elle s’imbiba de la pratique et ce laissa faire. C’était pour le bien de la coutume n’est-ce pas ? La nuit fut longue, et brumeuse. Elle était restée dans un lit, mais avait vu plusieurs femmes. Magnifique, vénérant la beauté et la grâce d’une Aether qu’elles possédé elle-même d’après l’humaine. Des baiser, des caresses, apparemment il était clair que c’était le coté charnel de la divinité qui étaient vénéré ici et Ethen ne se plaignit à aucune moment d‘être l’instrument de leur culte. Puis que c’était nécessaire, elle était heureuse de se sacrifier pour une telle cause. Venir en aide faisait partie des choses qu’elle apprécier faire, voilà quelque chose qu’elle pourrait recomptée à son père quand elle rentrerait, mais en attendant elle avait un culte à finir et une nuit à continuer …

1360 mots
-1% Sympan
+ 4 points de Charisme pour Ethen (compagnon nv 0)
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Lun 19 Sep 2016, 03:42


Il y avait dans les gestes de la vieille femme quelque chose de familier.
Assise dans l’ombre de la devanture, la bélua n’osait plus bouger. La chaleur l’accablait, rendant son corps moite. Elle avait pris la route pour Utopia, avide d’en apprendre plus sur le monde des humains. Son périple était risqué et pour éviter d’attirer l’attention, elle ne se transformait jamais, préférant se fondre dans la masse. Jusqu’ici, elle avait donné le change se faisant passer pour un quidam parmi d’autres.
La morsure du désert n’était en rien comparable avec le climat auquel elle était habituée. Trouver un peu d’ombre dans cette mer de sable était une bénédiction. La route était encore longue avant d’atteindre la ville forteresse des humains et elle doutait de pouvoir en franchir le seuil. Toutefois, ses craintes s’étaient quelque peu estompées en rejoignant le cortège d’une caravane de marchands. Contre quelques pièces d’or et d’argent, elle avait négocié avec le chef du cortège son entrée.
Leur chemin faisait étape dans une sorte de village couvert de tentes. Une oasis perdue entre les dunes, pour quelques heures de repos avant de reprendre la route.
Helly observait silencieusement la tisseuse nouer les fils entre eux dans des gestes lents empreints d’une certaine habitude. La vieille femme lui avait aimablement proposé de s’assoir à l’abri du soleil. Elle avait partagé son thé et les quelques dattes en sa possession. En contrepartie, Helly lui avait proposé de l’argent qu’elle avait refusé. L’hospitalité de cette femme était un trésor en ce monde que la bélua savait apprécier. Elle se donna l’élan pour se décoller du coussin sur lequel elle était installée et s’avança sans quitter des yeux les mains de la tisseuse tannées par le temps et le soleil. En se concentrant, elle arrivait à déduire la trajectoire du fuseau que la femme faisait glisser savamment entre ses doigts graciles. Il y avait de la beauté dans tout cela, une sorte d’aura qui la renvoyait loin en arrière, à une époque où elle n’était qu’une enfant.
Helly pencha sa tête en examinant les noeuds et souffla d’une petite voix;

- Par le premier nœud, le charme commence, par le second il devient réalité…
La vieille femme s’arrêta de tisser.
Sans un regard vers la jeune femme postée près d’elle, elle se contenta de sourire en prenant la parole.

- Par le troisième nœud, ainsi soit-il. Par le quatrième noeud, qu’il se renforce…
Helly hoqueta surprise par ses propres paroles et la suite des mots que visiblement la tisseuse semblait connaitre. Elle ignorait d’où lui venait ce souvenir. Elle avait refoulé tant de fois son enfance et tout ce qui la faisait souffrir que prononcer des mots du passé lui semblait presque irréel.
Elle hésita, avant de poursuivre en plaçant sa main sur le fuseau. La vieille femme la laissa faire avec un sourire étrange sur ses lèvres ridées.

- Par le cinquième nœud, puisse-t-il prospérer, souffla Helly en prenant de l’assurance dans ses gestes.
Elle noua de nouveaux les fils et continua en lançant un regard à la tisseuse.
La vieille femme noua lentement ses doigts à ceux d’Helly dans un regard compatissant en comprenant que tout cela dénoué de bien douloureux souvenir.
À l'unisson, elles terminèrent toutes deux de joindre les fils dans la suite de cette complainte du passé.

- Par le neuvième noeud la main du destin…
Helly étouffa ses sanglots dans un éclat de rire gêné. Elle passa le dessus de sa main sur ses joues en effaçant les sillons humides que la libération des larmes avait tracés et plongea son regard dans celui de cette parfaite inconnue qui partageait un peu de son histoire.
La vieille femme, hocha la tête en caressant les cheveux de la bélua, lui donnant la force nécessaire pour terminer cette prière.
Helly ferma ses yeux en soupirant. Ses lèvres se pincèrent brièvement avant qu’elle ne conclut dans une longue inspiration.

- Par le dixième noeud… Que… Que... Bégaya t-elle.
La douleur était-elle qu’elle lui tordait l’estomac empêchant tout mot de sortir. Elle savait qu’elle devait encore prononcer ce qu’elle souhaitait le plus au monde. Mais rien n’y faisait. Pas même les gestes d’encouragement de la vieille tisseuse. Sa gorge s’était serrée, étouffant sous le poids les mots qui ne parvenaient plus à sortir.  
À quoi servait de se remémorer pareil souvenir alors qu’elle avait perdu la seule chose qu’elle ne pourrait jamais retrouver.
La vieille femme guida ses mains sur les fils et sans une parole, attrapa le menton d’Helly dans un nouveau sourire. La bélua secoua la tête en cachant son visage dans ses mains. Elle tira ses cheveux en arrière et soupira profondément en étirant ses lèvres dans un sourire hésitant.
Après un long échange de regards, elle joua avec le dernier fil, trouvant la force de reprendre.

- Qu'Asîlah me rende ce que j’ai perdu…
La vieille femme hocha la tête en lui frictionnant le bras.

- C’est un bien ancien rituel que tu connais là, souffla-t-elle. Les humains n’ont pas de magie en eux mais rien n’empêche de prier les Ætheri pour qu’ils exaucent nos prières. Seules certaines femmes le connaissent encore…
Helly ne put s’empêcher de sourire. Elle n’était pas humaine, elle le savait et sa croyance envers Sympan était ce qu’elle avait choisi. Cela allait à l’encontre de ce qu’elle croyait et pourtant…
En formulant ses mots c’était plus qu’un souvenir de son passé qu’elle exorcisait.

- Ta mère a été sage de te l’apprendre.
Helly sourcilla.

- Seuls les humains le connaissent n’est ce pas?
La vieille femme reprit son ouvrage en détournant ses yeux de sa voisine, se concentrant à nouveau sur la fin de son ouvrage.

- C’est exact. Savamment transmise de génération en génération, de mère en fille.
Helly n’ignorait pas que celle qui l’avait recueilli et qu’elle avait appelé maman ne partageait pas de liens de sang. Mais cela ne changeait rien. Elle était celle qui l’avait aimée et élevée, elle était à tout jamais celle qu’elle chérirait.

Le chef de cortège interpella Helly lui faisant signe qu’ils reprenaient la route. La bélua hésita avant de se relever en saluant la vieille femme.
- Merci.
La tisseuse releva son visage vers elle dans un large sourire.

- Que Dasha, t’accompagne mon enfant… N’oublie jamais de transmettre ceci à tes enfants… Car au-delà d’une simple prière, il est le symbole de ce qui lie une mère à son enfant. La force de croire que tout est possible par l’amour.
Helly s’immobilisa, prenant le temps d’interpréter ce que venait de lui avouer la vieille femme.
Plus qu’une prière, c’était un souvenir chaleureux de sa mère, un écho de la quiétude du passé où tout semblait possible en effet à cette époque. Loin des conflits, des maux de son monde qui la tourmentaient aujourd’hui.
La tisseuse termina l’ouvrage l’enroulant autour de son bras. Elle se redressa péniblement et l’offrit à Helly dans un nouveau sourire.

- Prends le.
- Je ne peux…
- Garde-le et chérie-le. On ne perd jamais ce qu’on a au fond de soi.
Helly acquiesça dans un sourire débonnaire.
La vieille femme était une bénédiction, un secret espoir qu’un jour elle retrouverait ce qu’elle avait perdu jadis. Un lien indéfectible, noué avec d’autres, s’unissant pour tisser un destin bien plus grand que ce à quoi elle aspirait.
La bélua hésita et finalement, dans un élan aussi soudain qu’incontrôlable, elle la prit dans ses bras en l’enlaçant comme elle l’aurait fait avec sa mère.

- Merci… Mille fois merci.
La caravane s’avança vers les abords de l’oasis hâtant les pas d’Helly qui se retourna plusieurs fois pour répondre aux gestes de la tisseuse. Elle serra dans ses bras l’étole et l’enroula autour de son cou avant de la ramener sur sa tête pour se protéger du soleil.
Cette procession pouvait bien l’amener au bout du monde qu’à présent Helly s’en moquait. Où qu’elle aille à present, elle emportait avec elle le souvenir d’un échange secret. Un précieux trésor que lui avait transmis sa mère et sa mère avant elle. Le coeur léger et confiant en son futur Helly n’avait qu’une hâte, poursuivre son chemin et découvrir ce que lui réservait son destin.


1358 mots
2 points de magie et + 1 sympan merci ^^
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Dim 25 Sep 2016, 12:30



« Tu es certaine, Noë ? Tu veux vraiment y assister ? ». Jusqu’au dernier moment, j’avais espéré qu’elle revienne sur sa décision. Les rassemblements ne m’emballaient jamais. « Oui, papa. » J’étais tout à fait conscient qu’il fallait enseigner les rites religieux à Noëchyael, et je lui avais déjà appris bien des choses. Toutefois, la curiosité de ma fille ne se tarissait jamais. Bien que cela m’emplissait de fierté qu’elle fût à ce point assoiffée de connaissances, quand elle m’avait demandé de l’emmener à une cérémonie à la gloire de Sympan, j’avais grincé des dents. Pourquoi aller écouter les fantaisies d’un vieil ignare, alors que nous avions tant de livres chez nous ? « Dans ce cas, enfile tes chaussures, c’est l’heure. » Enfin bon, s’il n’y avait que ça pour lui faire plaisir…

Le culte du Dieu Originel faisait parti de notre quotidien. Je n’avais jamais obligé Noë à le prier, mais les histoires que je lui racontais avaient suffi à la convaincre. Cependant, nous n’allions jamais à des célébrations collectives. Ce n’était à mes yeux que de fausses cérémonies animées par des charlatans, plus inspirés par la cupidité que par une quelconque dévotion aux divinités. Le pire étant certainement leur communauté : que des dévots stupides prêts à boire la moindre parole de leur soit-disant « prêtre », qu’ils craignent sottement plus que leur dieu lui-même. Contrairement à ces suiveurs écervelés, je m’évertuais à garder ma foi pure, désintéressée mais non moins sage. J’éduquais d’ailleurs ma fille à réfléchir aux sens des cultes que nous vouions à Sympan, afin d’en insuffler la philosophie dans tout ce que nous pensions, faisions, et ressentions. Ma ferveur surmontait sans nul doute celle de n’importe quel fanatique. Ainsi, je redoutais d’assister à ce rassemblement, comme me l’avait demandé Noëchyael. Me confronter à cette bassesse spirituelle me dégouttait au plus haut point. J’espérais seulement que ce spectacle ridicule ferait comprendre à Noë pourquoi nous évitions ces cérémonies douteuses.

La nuit était à peine tombée, une douce tranquillité s’était installée dans les rues. Il n’y avait pas beaucoup à marcher pour atteindre un petit temple au cœur de la ville. Dans sa robe blanche, Noë avançait en silence à côté de moi, sa petite main dans la mienne. Elle était adorable.

Nous arrivâmes devant une vieille bâtisse de pierre à l’allure pittoresque. Une épaisse porte en bois entrouverte laissait filtrer une lumière chaleureuse. Je respirai un grand coup. Ce n’est pas pour toi, c’est pour Noëchyael, allez ! Je me glissai dans l’ouverture, tirant doucement à moi ma tendre fille.

Je fus surpris de constater une grande sobriété à l’intérieur du temple. Diverses bougies et lanternes suspendues aux poutres apparentes éclairaient d’une teinte orangée des murs nus. Des hommes, des femmes, des enfants étaient assis en tailleur silencieusement, dos à nous, sur quelques tapis mités posés sur le sol de terre battue. Je les imitais, suivi de Noë. Face à nous se tenait debout un vieillard qui lisait un ouvrage reposant sur une table devant lui. Ma tendre fille couvrait toute la scène de ses grands yeux sombres, n’en perdant pas une miette, désireuse de toujours plus apprendre. D’autres adorateurs arrivèrent et s’installèrent. Finalement nous fûmes presque une vingtaine. Nous attendîmes encore dans ce mutisme absolu. Cela en devint dérangeant. Le moindre bruit en devenait assourdissant… Les respirations de tous ces fanatiques, leur déglutition, la toux d’un gamin. Et je sentais sur ma nuque le souffle de l’homme derrière moi. La chaleur que nous dégagions tous dans cette petite pièce, humide, sans fenêtre, devenait insupportable, étouffante. Tous ces gens, tous ces gens autour de moi… J’étais coincé au milieu de cette masse. Je détestais ça… Cette chaleur, ces respirations... J’attrapai la main de Noë, sur le point de fuir.

« Bon, nous pouvons commencer. » prononça alors le vieillard d’une voix claire. Je lâchai ma fille. Avec un peu de chance, le supplice ne serait pas long. Le vieil homme contourna la table, et continua en nous regardant tous, un à un : « Je suis heureux de constater que nous sommes aussi nombreux ce soir. La guerre nous fait parfois oublier pour qui nous nous battons, pourquoi même. Il est bon en cette sanglante période de nous recentrer sur notre foi. Vous êtes ici pour vénérer Sympan, et vous avez bien raison.» L’homme ouvrit ses bras, comme pour embrasser tout le temple. « Bien sûr, nous avons tous des manières différentes de célébrer l’Unique. Selon votre race. Selon les terres d’où vous venez. Selon le rang de votre lignée. Mais ce soir, nous sommes ici pour nous rassembler autour ce que nous avons en commun. Ce soir, seule compte l’adoration de Sympan. » Ce discours commençait à m’agacer. Le prêcheur parlait lentement, détachant tous ses mots, mais ce n’était que des paroles d’une évidence exaspérante. Tous ces gens qui l’écoutent en silence… Croyaient-t-ils vraiment qu’il suffisait que lâcher de telles banalités pour nourrir sa spiritualité ?

« C’est pourquoi je vous invite à venir partager les rituels que vous vouez à notre Dieu-Roi. Levez-vous, venez ici, et communiez à votre façon. » L’homme se retourna, et s'assit, se joignant à la masse. Voilà qui était surprenant. Finalement, cette cérémonie serait peut-être plus instructive que prévue
.
Timidement, trois jeunes personnes se levèrent. Il s’agissait apparemment d’une famille. Trois sœurs, ou peut-être une mère et ses deux filles. Elles se placèrent devant nous. Sans même prendre la peine de se présenter, elles entamèrent un chant dans une langue qui m’était étrangère. Leurs voix, cristallines, se mêlaient avec une harmonie d’une précision incroyable. Elles ne se mouvaient pas, bien droites, elles se contentaient de faire résonner le temple des fines notes qui sortaient de leurs bouches. Puis elles allèrent s'asseoir de nouveau calmement. À la fois surpris et envoûté, j’accordai une attention nouvelle à la célébration.

Se succédèrent alors d’autre petits groupes, ou des personnes seules. Certains dansaient, d’autres rentraient en transe. Un jeune garçon vînt seul, adressant une simple prière à Sympan. Une vieille dame nous demanda de répéter après elle des vers. Je me tins muet, mais le reste de l’audience, y compris Noë, semblait s’appliquer à scander à la scrupuleusement ces quelques mots plusieurs fois de suite, de plus en pus fort :
« Nous vous sommes dévoués, ô dieu éternel.
Nous vous serons toujours fidèles.
Empreintes de votre lumière,
Entendez nos prières »

Petit à petit, tous passèrent, avec chacun un rituel propre. Ma fille me glissa à l’oreille : « Papa, il ne reste plus que nous. » Je lui souris. « Viens. » Je me levai. Noë, toujours aussi timide, se cachait derrière ses longs cheveux blonds, me serrant le bras. Je me déplaçai jusque devant l’audience, comme l’avaient fait tous les autres. Je m’assis, cependant. Je préférais cette position pour conter mes histoires. Noë se tapit dans mon ombre, se cramponnant toujours à moi.

« Sympan, le Dieu-Roi, nous est revenu. Il nous a redonné l’espoir. Célébrons ce retour en nous remémorant comment le Créateur nous a offert la vie. » Je parlai d’une voix grave, posée. Si je ne supportais pas l’ignorance qui gagnait toujours un peu plus le peuple, je me plaisais à éduquer les simples d’esprits. En quelque sorte, j’y voyais une certaine rédemption. Mettre à profit des autres mon intelligence. En général, quand j’expliquais cela, on me répondait que je m’enfonçais encore plus dans le pêché. Peut-être bien…

Quoi qu’il en était, je comptai à l’assistance la création de notre monde par Sympan. La naissance des humains, des Aetheri, l’élévation des élus. Je conclus en déclarant que nous devions nous montrer digne d’un tel Dieu, aussi puissant que sage, puis retournai à ma place, Noë toujours collée à moi. S’en suivit un long silence.

Le vieillard se releva alors, et nous remercia sobrement. Les gens autour de nous commencèrent alors à quitter le lieu, toujours aussi silencieusement. Je suivis le mouvement.

Dehors, l’air s’était rafraîchi. Noë se gratta les yeux. Il se faisait tard pour une si petite fille. Je la pris sur mon dos, la couvrant de mes ailes, marchant lentement jusqu’à notre maison. La confusion embrumant encore mon esprit. Il était aussi rare que surprenant de voir un tel respect des rituels des uns et des autres. Ce qui s’annonçait comme une affreuse soirée avait finalement, je croyais bien, renforcé ma propre foi.


1385 mots

Gains :
+2 points intelligence pour Enoch
+1 Sympan
Merci :)


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Miles Köerta
~ Orisha ~ Niveau III ~

~ Orisha ~ Niveau III ~
◈ Parchemins usagés : 1159
◈ YinYanisé(e) le : 20/09/2014
◈ Activité : Traqueur [Corvus Æris] | Marcheur
Miles Köerta
Ven 30 Sep 2016, 01:51

De génération en génération
« C’est une danse façonnée par les plus doux »

Les voix des enfants qui s’élevaient du jardin, derrière la maison, eurent tôt fait d’attirer mon attention. Doucement, je basculais mon buste au-dessus de la fenêtre, observant les petites festivités qu’Hakiel et des amis avaient décidé d’organiser pour Phoebe et pour Nimüe, de ce que j’en avais compris. Ils semblaient bien s’amuser, là, dehors, et la solennité avec laquelle ils priaient leur chère déesse me captivait. Je n’avais jamais été quelqu’un de particulièrement pieux, à l’opposé de ces enfants qui chérissaient la prière comme une histoire qu’on le leur conterait au coin du foyer. Je savais les Dieux présents autour de nous, à semer ici et là quelques hasards du destin dans nos vies et pourtant, malgré l’omniscience de leur présence, je n’avais jamais été attiré par ce besoin de les louanger, de chanter à leur gloire ou de danser à leur honneur. Pourtant, en les voyant faire, je me décidais à descendre les escaliers qui m’amenaient directement au rez-de-chaussée, ce dernier s’ouvrant dans la cour extérieure une fois après avoir traversé un petit couloir et avoir mis le pied hors du seuil d’une petite entrée. Les enfants étaient toujours en rond, leurs mains liées, les yeux fermés, la tête, par ailleurs, tournée vers le firmament, comme pour inviter la Lune à étendre ses rayons jusqu’à leur visage. Lentement, sans bruit, je m’adossais contre le mur du manoir que je venais de quitter, gardant un œil sur les mômes qui, tant absorbés par leur prière, n’avaient même pas encore perçus ma présence après plus d’une dizaine de minutes à rester dans cette position. Ce qui, vous le comprendrez, me surprit énormément. Surtout venant d’Hakiel, que je savais aussi excité qu’une puce, incapable de se tenir en place. Je remarquais rapidement les quelques bijoux, faits de bois pour la majorité et de quelques fleurs, qui cinglaient leur cou ou bien leur poignet. En les voyant aussi statiques et silencieux, je ne pus m’empêcher d’admirer leur profonde croyance à l’égard de la Nature. Ils semblent si inconscients de la menace qui plane tout autour… Songeais-je en m’assoyant à même le sol recouvert de neige, ne prêtant que peu d’attention à la neige fondue qui se mit à humidifier mes vêtements. Mais le bruit que je produisis en m’agitant de la sorte attira l’attention de quelques yeux curieux et je croisais, dans la seconde, le regard de mon petit frère qui m’adressa un sourire.

« Miles! Qu’est-ce que tu fais là? »

Les enfants défirent, un par un, le cercle qu’ils s’étaient formés pour pivoter tous leurs visages rougis par le froid dans ma direction. À ce constat, j’échappais un sourire sur le bord de mes lèvres, posant l’un de mes coudes sur mon genou, dans une posture décontractée.

« Je suis ici pour écouter vos belles voix. Vous n’auriez pas du tout arrêter à cause de moi! »

Il eut quelques rires timides et gênés de la part de quelques gamins, mais Hakiel et Nimüe me fixaient comme s’ils allaient rouler les yeux.

« C’est un peu trop tard pour dire ça! » Finit simplement par répliquer Hakiel en poussant un soupir et en jouant nerveusement avec le petit rouleau en bois qui pendait à son cou.

Si Hakiel semblait bougon, Nimüe, quant à elle, paraissait plutôt fâchée. En même temps, de cette petite fille, cela ne m’étonnait même plus. Phoebe était le pôle central de la gamine, cette dernière ne lui vouant pas qu’un simple culte, mais littéralement une majorité de sa vie. C’était incroyable ce qu’elle pouvait dire ou accomplir pour la Gloire de la Lune et, encore une fois, le fait que j’ai interrompu, bien par hasard, leur petite cérémonie, ne lui plut pas du tout. En croisant son regard, j’exhalais un soupir, me relevant agilement de ma position avant de balayer les visages juvéniles devant moi. La petite bande d’enfants me fixait comme si j’allais sortir quelque chose d’intéressant. Pour le coup, peut-être qu’ils ne seraient pas déçus.

« J’ai une proposition à vous faire, les enfants. Approchez tous de moi, et faîtes-vous de la place pour que tout le monde m’entende comme il le faut. »

Leurs regards se questionnèrent et plusieurs, d’un commun mouvement, finirent par scruter le visage intrigué d’Hakiel. Ils savaient tous que j’étais responsable du jeune Bélua alors ils posaient le choix de leur décision sur les épaules du Corbeau. Ce dernier ne bougea pas pendant plusieurs secondes, mais il finit par avancer dans ma direction, faisant signe au reste du petit groupe de se rapprocher. Satisfait, je pliais mes genoux de manière à être à la même hauteur que les gamins et lorsqu’ils furent à côté de moi, je leur adressais un grand sourire, bien heureux qu’ils veuillent partager avec moi ce petit secret. Même Nimüe avait fini par céder à la curiosité.

« Est-ce que tout le monde m’entend? Demandais-je à la mêlée, qui finit par acquiescer d’un hochement vigoureux de la tête. Bien. Vous ne le savez pas, mais avant que je me pose ici, j’ai beaucoup voyagé aux quatre coins du Continent Dévasté. J’ai vu des panoramas époustouflants, des communautés intrigantes, mais surtout, j’ai entendu des histoires fascinantes. Vous aimez beaucoup Phoebe, n’est-ce pas? Eh bien, je vais vous montrez une autre manière de la vénérer. Êtes-vous prêts à me suivre? »

Hakiel et Nimüe furent les premiers à hocher de la tête, leur curiosité de plus en plus grande au fond de leurs pupilles. Le reste des enfants finirent par les suivre, tout aussi intrigués. Content d’avoir pu attirer leur attention, je me redressais de tout mon long, les menant au fond de la cour pour couper à travers les quelques buttes de neige et arriver sur l’un des sentiers de la cité. Une fois au milieu de Ciel-Ouvert, nous dûmes descendre jusqu’au quartier Aria pour atteindre les commerces. J’entrais dans une première boutique, à l’est du Sous-quartier, payant la commerçante avant de rejoindre les enfants que j’avais demandé de m’attendre dehors.

« Tout est prêt maintenant! J’ai acheté ce qu’il nous faut!

- Mais qu’est-ce que tu es allé faire dans une boutique botanique? »

Je gratifiais Hakiel d’un clin d’œil moqueur avant de guider le groupe. En tête, je nous traçais un passage sur l’un des chemins qui nous permettait d’atteindre le quartier Ode, en plein cœur des bois. La végétation, dans ce secteur de la montagne, n’était pas très dense, mais elle grouillait de repousses et autres petits végétaux qui peinaient à étendre leurs feuilles à cause de la rigueur de l’hiver éternelle. Cela dit, il y avait des arbres qui dominaient, littéralement, les bois dans ce coin. Ces mastodontes devaient atteindre les vingt mètres de haut facilement. Les enfants, qui ne devaient pas souvent passer par ce chemin pour rejoindre les Hauts-quartiers de Ciel-Ouvert, jetant leur dévolu sur les cabines flottantes qui les amenaient, sans effort et sans danger, jusqu’à l’amont de la ville, s’extasiaient devant la grandeur de ces bois qu’ils n’avaient aperçu que du haut des airs.

« Nous arrivons bientôt, leur assurais-je en écartant une branche de notre chemin, que je préférais casser d’un coup de poignet plutôt que l’un des gosses se le prenne dans l’œil en marchant. Ah! Nous y sommes, les gamins! »

L’espace était vaste, entourée de plusieurs conifères aux dimensions extraordinaires, voire surnaturelles. Comment des géants de cette taille pouvaient-ils prospérer de la sorte avec un froid pareil? C’était incroyable, amis surtout, fascinant. Menant les enfants jusqu’au centre de ce qui semblait être un replat, là où une mince éclaircie permettait à la lumière de toucher terre, je nous arrêtais devant cette trouée de lumière tout en déposant ma besace magique au sol. À l’intérieur de celle-ci se trouvait tout ce que j’avais acheté, tout à l’heure, au quartier Aria. Aussitôt, je songeais aux tarières que j’avais achetées ainsi qu’aux petites sondes qui permettraient aux enfants de pénétrer la neige et d’atteindre la terre; dans la seconde, tout le matériel s’éparpilla au sol, devant les yeux ahuris des gamins. Je souris, satisfait de l’effet que je venais de causer.

« Je ne pourrais m’appeler expert moi-même, mais j’ai déjà entendu parler d’une tradition où l’on plantait un arbre pour chaque nouveau-né. On sème une graine dans un endroit comme celui-ci et l’arbre, comme le bébé qui venait de naître, doit prospérer par les fruits et la clémence que leur offre la Nature. »

Je pris l’une des tarières au sol, posant mon pied sur sa tête avant de l’enfoncer dans la couche de neige.

« On disait même dans ces histoires, continuais-je en creusant le trou jusqu’à la terre, que les enfants étaient liés à cet arbre comme une Fae à son Jardin, et les enfants, une fois suffisamment grands, pourraient même communiquer avec cet arbre! »

J’atteignis alors une plaque de glace, trop dure à briser pour la pointe de la tarière. J’étirais un sourire, renforçant mon poing de Métal avant de fracasser ce dernier contre la glace, qui éclata et vola en une fine poudrerie. Dans le trou formé à même le pergélisol, nous pûmes facilement apercevoir la terre mouillée et chaque visage, soudainement, se mit à éclairer. Je redressais la tête vers les enfants, souriant.

« Les croyances pensent que ce serait Phoebe elle-même qui parlerait avec eux, à travers les arbres que l’on a planté pour les nouveau-nés. »

En leur tendant, chacun, une tarière et une petite sonde, je finis par me poster devant eux, leur jetant un regard admiratif.

« J’ai été fasciné par votre dévotion à l’égard de la Lune et j’avais envie de vous partager cette histoire avec vous. Alors, qui est prêt à planter son arbre? »

Les enfants poussèrent de grands cris de joie. Même s’il faisait nuit, que la Lune se tenait encore bien haut dans le ciel nocturne, nous étions suffisamment bien habillés pour contrer le froid des montagnes. Puis, rien ne réchauffait plus le cœur que l’ardeur que nous pouvions mettre dans un travail auquel nous croyions de tout notre coeur.


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Miles Köerta
Ven 30 Sep 2016, 01:53

De génération en génération
« Pour soigner les âmes blessées »

J’étais un idiot. Pourquoi étais-je parti ainsi? Mes blessures coulaient abondamment à chacun des gestes que j’esquissais dans ma foulée. Je sentais à peine mes jambes me porter et je m’obligeais à avancer en déployant des efforts qui me semblaient surhumains. Marcher s’avérait bien plus que pénible; respirer me demandait autant d’effort que de me retrouver à respirer sous l’eau avec une paille entre les lèvres. M’appuyant de plus en plus fortement sur le pommeau de ma claymore, je progressais en de lentes et prudentes enjambées, incapable de faire autrement sans grimacer, sans gémir ou bien sans souffler comme un bœuf handicapé. J’avançais ainsi depuis mon départ de l’insolite construction sorcière, encore intrigué par la dame qui m’avait accueilli en ces murs pour aller lui chercher les artéfacts dissimulés dans les souterrains. Cela dit, son image tendait à s’effacer dans mon esprit. Lentement, mais sûrement, car je savais que nous progressions, tous les deux, dans des mondes bien différents. Je soupirais, battant follement des paupières pour une seconde fois, mais ce laps de temps suffit à détourner mon attention de la route, là où une racine m’attendait, surélevée par rapport à ses consœurs. Fatalement, je me pris le pied à l’intérieur, chancelant, trébuchant, claudiquant, avant de me rattraper de justesse à ma claymore pour mieux me soutenir. Une fois encore, je relâchais un soupir, me concentrant sur le chemin que j’empruntais. Il fallait que je marche sans m’arrêter sinon quoi, je doutais fort que je veuille, par la suite, continuer. Ce qui devait s’apparenter à une marche laborieuse, certes, mais pas impossible, m’apparaissait comme une traversée interminable, la distance que je franchissais à chaque pas me semblant être toujours plus longue que la précédente, toujours plus lourde que celle qui était venue avant et ainsi de suite. Pourtant, je m’entêtais de marcher, d’avancer, sans m’arrêter.

Une heure plus tard, je finis, enfin, par me poser contre le tronc d’un arbre, inspirant et expirant régulièrement, pour ne pas laisser ma respiration s’affoler. J’avais continué de marcher, de peur qu’après m’être arrêté, je ne trouvais plus la force de poursuivre ma route. Mais maintenant que toute mon énergie semblait s’être évaporée, je n’avais même plus la force de poser un pied devant l’autre sans risquer de tomber et de me blesser plus que ce que j’étais déjà. Me laissant glisser vers le bas, mon dos se frottant à l’écorce de l’arbre sur lequel j’étais appuyé, je fermais les yeux tout en exhalant un long soupir de fatigue. Quelques secondes, quelques minutes, c’est tout ce que je demandais. Mes muscles approuvèrent cette décision, alors que mes paupières se mirent à tomber sur mes pupilles. Lentement, mais sûrement, je m’endormirai au milieu de ces arbres aux feuilles caduques, de cette mousse spongieuse qui ferait un bon lit, mais qui aurait tôt fait de me glacer les os jusqu’à la moelle si je m’assoupissais un peu trop longtemps. Pourtant, je me laissais entraîner par l’épuisement, sans manifester la moindre résistance et, tout doucement, je finis par fermer les yeux…


Est-ce que je dormais depuis une semaine? Un mois? Quelques heures ou quelques jours? Je n’avais aucun moyen de le savoir pour l’instant, car tout ce que je percevais, c’était cette pénombre chaleureuse qui brillait faiblement à la surface de mes iris dissemblables. Je n’étais plus dans la forêt et mes douleurs musculaires s’étaient apaisées par quelque miracle dont je ne connaissais pas encore l’origine. Où me trouvais-je? Je voulus me lever pour en avoir connaissance, mais un choc électrique me traversa l’ensemble du corps, m’empêchant, avec une violence inouïe, de me redresser. J’exhalais un grognement de douleur, m’affaissant de tout mon poids sur la couche dans laquelle on m’avait déposé et recouvert de draps. Le mal ne s’en était pas allé, malheureusement, mais il ne me mordait plus comme la dernière fois non plus.

« Eh bien, nous avons cru que tu n’allais jamais te réveiller, Asche. »

Au son de la voix, mes paupières se mirent à battre follement et, lentement, je relevais mon menton pour apercevoir le visage d’Ëm au-dessus de ma tête. À ce constat, mes yeux s’écarquillèrent et je voulus me soulever à nouveau, me rappelant, seulement à la dernière seconde, le mal qui m’avait électrocuté la dernière fois. Dans un éclaircissement fugace, je me tins tranquille, dardant simplement mon regard dans celui de mon mentor et… Ah! Rashängen était présent lui aussi. Je n’y avais pas prêté attention au début, mais je pouvais sentir un poids au niveau de mes pieds. C’était un poids chaud, lourd, comme le chien de mon professeur.

« Ce paresseux dort sur toi depuis que nous t’avons ramené ici, m’avoua mon maître en souriant et en se décalant, disparaissant brièvement de mon champ de vision.

- Qui ça, « nous »?

- Elle et moi.

- Elle? M’interrogeais-je, interdit, avant d’entendre des pas légers craquer sur le parquet du plancher.

- Oui. Je m’appelle Nicolas », se présenta timidement une voix féminine.

Je me tournais doucement en direction de cette fameuse Nicolas, m’arrêtant sur un visage jeune et frais, où de longs cils noirs laissaient flotter quelques ombres sur sa peau de porcelaine. De longs cheveux d’un ton tout aussi ténébreux avaient été remontés sur sa tête en une coiffure complexe qui laissait échapper quelques mèches et ces dernières, légèrement bouclées, encadraient son visage, faisant ressortir la couleur ambré de son regard. Sentant mon œillade examinatrice, ses joues se mirent à rosir doucement. Je finis, néanmoins, par lui demander si elle était celle qui m’avait soigné et, hochant la tête, elle acquiesça en me gratifiant d’un sourire léger.

« Merci…

- Il n’y a pas de quoi.

- Elle a été incroyable. Tu étais tellement mal en point quand nous t’avons récupéré et pourtant, Nicolas n’a pas eu de difficulté à te remettre sur pied. »

La jeune femme s’empourpra davantage, bredouillant quelques mots du bout des lèvres en affirmant qu’elle n’y était pour rien.

« Ne soyez pas si modeste. Vous avez sauvé mon ami. Le moins que l’on puisse faire serait de vous remercier. »

Mais Nicolas secoua la tête, croisant ses doigts entre eux. Sûrement un signe de nervosité.

« Je vous assure que je ne suis pas celle qui a aidé votre compagnon, Ëm. J’ai été conseillé et guidé. »

À ces mots, je laissais flotter sur mon visage un petit sourire en coin, observant la jeune femme qui venait de baisser les yeux, juste au-dessus de ses mains qui s’étaient unies.

« Vous avez été conseillé par les Dieux? Lui demandais-je et elle releva aussitôt la tête, souriante.

- Oui, par les Dieux. »

Tirant un tabouret jusqu’à ma couche, Nicolas s’assit à mes côtés, ne décroisant ses mains que pour rabattre les pans de sa jupe sur ses jambes.

« Suris m’a montré ce que j’avais à faire. Il m’a insufflé le courage et l’Espoir nécessaires afin que je puisse vous soigner de mon mieux. »

Ëm et moi nous échangeâmes un regard discret. De son côté, Nicolas me fixait en m’expliquant comment elle était parvenue à être enveloppée par la grâce du Dieu-Dragon, psalmodiant ses bonnes paroles tout en agitant les mains. Cet ensemble de figures et de mimiques façonnaient, à mon avis, une drôle de chorégraphie et pourtant, sur le visage de la jeune femme, pouvait se lire une foi et un enthousiasme inébranlables.

« Ma mère m’a toujours raconté qu’avant une opération difficile qui la rendait nerveuse, elle priait Suris pour que ce dernier, par son souffle empli de Magie Bleue, puisse faire entrer dans nos corps la force et le courage suffisants qui nous poussent à continuer et à persévérer. Elle accentuait la puissance de ses prières par un chant particulier, absolument magnifique, dédié au Dieu-Dragon. »

Tout à coup, son regard croisa le mien et elle se tut instantanément, intriguée.

« … … … Pourquoi riez-vous? Je suis sérieuse! Ma mère n’a jamais failli depuis que Suris se trouve auprès d’elle!

- Ne vous offusquez pas si rapidement, Nicolas. Je trouve simplement votre ferveur et votre loyauté tout simplement… incroyables. Et vous avez chanté tout à l’heure? »

Il eut un silence, durant lequel Nicolas voulu répliquer, mais en prenant conscience de mes paroles, soudainement, un sourire gêné remplaça son air scandalisé.

« Oui… Vous savez, plusieurs me croient folle, mais j’entends véritablement Suris. L-Les Dieux ne sont pas silencieux et indifférents comme certains le croient: il suffit de savoir leur parler. Et de savoir les écouter en retour… »

Une autre fois encore, Nicolas croisa ses mains entre elles et ferma les yeux.

« Faîtes abstraction des bruits qui vous entourent et tendez simplement l’oreille. »

Ëm et moi hésitions quelques secondes avant de faire comme elle nous l’avait demandé. Un silence, uniquement interrompu par le vent de l’extérieur, nous parvint plus ou moins distinctement d’entre les fissures de la demeure, mais comme la jeune femme nous l’avait conseillé, nous ne nous en préoccupions pas.

« Écoutez… Vous l’entendez, n’est-ce pas? »

Mon cœur faillit rater un battement au son de sa voix.

« Entendre quoi? Le vent?

- Non. Sa Voix.

- La voix de…

- Oui, oui, du Dieu-Dragon! »

Mon compagnon me jeta un regard à la dérobée alors que je fixais le visage, souriant et lumineux, de la douce Nicolas.

« Écoutez-le. Il vous parle.

- Nicolas, nous… »

Mais avant qu’il en dise davantage, je braquais mon regard sur Ëm, qui se tut sur-le-champ.

« Nous allons essayer de parler avec lui », assurais-je à la jeune femme qui, fébrile, nous avoua que Suris était impatient de nous entendre.

Je clos mes paupières à mon tour, entremêlant mes doigts avant de vider mon esprit dans une profonde expiration et de poser:

« Suris, êtes-vous là? »

Mais aucune réponse ne vint, même après plusieurs minutes d’attente. Cependant, l’énergie et la frénésie avec lesquelles essayaient de nous convaincre Nicolas me persuadait qu’il y avait bel et bien quelque chose – ou quelqu’un? – auprès de nous.

Mais quoi?


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P.S. Nicolas ne voit et n’entend pas Suris pour de vrai, évidemment xD C’est une Magicienne/Chamane, pas encore consciente de qui elle est vraiment x)



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Ven 30 Sep 2016, 12:25

Ils étaient quatre. Ils étaient quatre et s’étaient trouvés un peu par hasard, ou par destinée.

Le premier d’entre eux était musicien. Il avait avec lui un violon en bois sombre et un archet brillant qui ne le quittaient jamais. Il n’attachait jamais non plus ses longs cheveux noirs lisses qui lui tombaient jusqu’au milieu du dos en cascade et qui étaient magnifiques. Il aurait pu avoir des mains de pianiste, mais ses mains ne s’abaissaient pas à toucher autre chose que son archet. Il avait d’ailleurs en permanence des gants lorsqu’il ne jouait pas. Il représentait une sorte d’idéal, son corps fin et très grand représentait les fondations sur lesquelles se baseraient l’édifice. Il affichait en permanence un demi-sourire. Il était assis à la table du fond, contre le mur.

La deuxième d’entre eux était danseuse. Enfin, c’était une mendiante aux habits déchirés et aux cheveux rasés courts, mais elle marchait avec une grâce folle. Ses mains étaient noircies par la saleté de la rue comme le reste de son corps, mais elle conservait toujours un visage clair et pur. Comme si quelqu’un ou quelque chose avait mis sur ce dernier un film de protection qui l’épargnait de toute impureté. Ses pommettes étaient basses, elle avait des lèvres assez épaisses et ses yeux, vairons, affichaient les deux des reflets rubis. Le premier avait une teinte majoritairement brune et le second majoritairement noire. Elle représentait la continuité de l’édifice, le fait que ses pierres soient toutes de la même taille et que le bâtiment ait quelque chose qui lui était propre. Elle était assise à la table du fond, du côté de la porte.

Le troisième d’entre eux ne s’était pas déterminé, la plupart du temps il chantait. Il s’habillait bien, portait des vêtements chers qui mettaient en valeur son imposante stature. Il arborait une barbe de quelques jours finement taillées et s’attachait les cheveux, parsemés de gris en un catogan à l’arrière de sa tête. Sa démarche était assurée, il donnait la sensation de toujours savoir où il allait et ce n’était pas son regard vert perçant qui donnait l’impression du contraire. Il représentait la grandeur et la majesté de l’édifice, les détails imposants qui font d’une église une cathédrale et d’une maison un palais. Il était assis à la table du fond, à côté de la fenêtre.

Le quatrième était Mwayer. Lui non plus ne s’était pas déterminé, il avait vieilli, mais son apparence étant celle d’un enfant, cela ne se voyait pas encore. Il avait pour habitude de peindre, mais il n’aimait pas que ça. Il représentait les détails, l’identité, les vitraux aux soufflets, les lésènes et les pinacles. Il arriva le dernier et s’assit à la table du fond, à la place qui restait.

Les quatre inconnus ne commandèrent pas à boire. En réalité, on ne leur proposa même pas de prendre à boire, ils passèrent une heure à se regarder. Le violoniste regardait le peintre. Le chanteur regardait la danseuse. L’auberge dans laquelle ils étaient se trouvait être étrangement silencieuse. Les bruits, au fur et à mesure que les inconnus ne bougeaient pas, s’étaient amenuisés jusqu’à se réduire à quelques chuchotements lancés entre les clients qui avaient, sans s’en rendre compte changer de statut. Le paradigme de l’auberge venait d’être renversés. Le tenancier était devenu producteur. Les inconnus étaient devenus performeurs. Les clients étaient devenus spectateurs.

Il se passa, dans ces regards, plus de choses que l’entier des terres du Yin et du Yang ne put connaître. Il aurait été impossible de compter le nombre d’interactions muettes qui étaient en train de se créer. Chaque seconde voyait naître des centaines de connexions différentes, chaque mouvement inconscient, rapide, voulait dire quelque chose.

Le violoniste vit son premier concert. Chaque note lui revint avec une précision percutante. Il entendit chaque applaudissement indépendamment les uns des autres.

La danseuse entendit son premier os brisé. Elle avait continué de danser et n’était jamais allé le faire réparer, pourtant elle allait mieux.

Le chanteur se rappela de la matière de son premier nœud papillon. Celui qu’on reçoit lorsqu’on réussit quelque.

Le peintre sentit l’odeur des matériaux. Celle du pinceau que l’on nettoie et qui sèche. Du vernis qui laque la toile et de la peinture qui prend aux sinus.

Tous, à un moment ou à un autre, pleurèrent. Lorsque le premier pleura, il regarda le public. Il n’y eut plus aucun bruit. Les gens étaient stupéfaits. Le violoniste avait les yeux remplis de larme qui coulaient sensuellement sur ses joues, il n’inspirait ni crainte, ni pitié, c’était un homme qui pleurait.

La consternation du public ne fit que s’accentuer lorsque la danseuse se retourna et les regarda. Les larmes laissaient une trainée de maquillage brun et vert foncé le long de ses joues. Celles du chanteur se prenaient dans sa barbe et celles du peintre donnaient à sa carrure enfantine quelque chose de vulnérable.

La consternation venait surement de là. Des artistes pleuraient. C’était là le plus beau cadeau qu’ils pouvaient faire à Kennocha. L’auberge venait de voir quatre serviteurs de l’Æther s’ouvrir complètement au public, mais surtout à elle. Tous étaient un peu prétentieux et possédaient la dose d’égo nécessaire à être un artiste, à vouloir que les autres voient la manière dont on s’exprime, mais aujourd’hui, ils s’étaient retrouvés, contemplés et rabaissés. Ils avaient montré au monde que si l’art rend plus fort, c’est parce qu’il vient des plus vulnérables.

Tous se levèrent en même temps puis partirent. A l’extérieur, fin de la représentation, ils se regardèrent tous, ne prirent ni la peine de sécher leurs larmes, ni celle d’écouter les applaudissements qui retentissaient dans l’auberge. Ils n’avaient pas besoin de ce salaire aujourd’hui. Vulnérables. Avant de partir ils regardèrent tous la limite entre l’horizon et le ciel et murmurèrent d’une seule voix :

- L’art pour l’art.

Rideau.:
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Babelda
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Babelda
Ven 30 Sep 2016, 18:25

Babelda regarda l'autel d'un oeil sévère. "Il manque quelque chose." déclara-t-elle. Dans un mouvement brusque, elle fit demi-tour et chercha quelque chose du regard. Accroché au mur, le tableau d'un jeune homme attira son attention. Elle s'en approcha et passa sa main sur la toile, avec peu de délicatesse. "Asgard ! Asgard sort de ton trou !" appela-t-elle. Une fumée bleuâtre sortit du tableau, par on ne savait trop qu'elle ouverture, et se solidifia en une silhouette humaine. Le garçon avait l'air passablement agacé d'avoir été dérangé de la sorte, mais il se retint de faire tout commentaire. S'il énervait encore plus la rehla, elle ne le laisserait pas tranquille et il ne pourrait pas retourner à ses occupations. "Qu'y a-t-il ma mignonne ?" Babelda ne tilta même pas sur le sobriquet qu'elle savait ironique. Elle pointa l'hôtel du doigt et demanda, accusatrice : "L'effigie de Sympan à disparu ! Où l'as-tu mise ?" Le génie regarda sa maîtrise avec un air outré. Une main sur le coeur, il fit mine d'être vexé par sa remarque. "Moi, mais je n'y ait pas touché voyons !" La brune fronça les sourcils. "Je sais que c'est toi. Je l'ai posé là bas tout à l'heure et elle n'y est plus. Tu es le seul à avoir pu la mettre ailleurs." Asgard fit la moue et, s'avouant vaincu, désigna vaguement une commode. "Elle a dû atterrir quelque part par là-bas." Babelda se dépêcha d'aller fouiller là où il lui avait indiqué.

L'enfant de Pandore regarda autour de lui. Il semblait qu'un ouragan était passé par là mais, au lieu d'avoir mis le bazar, il avait rangé le désordre qui régnait d'habitude dans la salle de séjour. Les meubles avaient été poussés contre les murs et des tapis avaient été installés au sol. "Eh bien, c'est anormalement bien rangé ici... Tu as décidé de revoir l'organisation de la pièce ? Plutôt étonnant, ça ne te ressemble pas de faire tout ça pour une simple prière." Babelda, trouvant enfin la figurine taillée dans le bois, leva triomphalement l'objet en se relevant. "Ce n'est pas une simple prière. J'ai invité Jasmine et Zara à se joindre à moi... Elles ne devraient plus tarder, d'ailleurs, heureusement que tu ne m'as pas perdu ça si non je t'aurais arraché la tête ! J'ai mis très longtemps à la faire !" L'objet en question était un simple morceau de bois que la demoiselle avait grossièrement taillé en un homme barbu. Le symbole de l'infini, deux boucles reliées, avait été taillé au dessus de sa tête, telle une auréole.

"Qu'est ce que ces deux idiotes viennent faire ici ?" demanda Asgard sans relever la remarque. Babelda, agacée, claqua de la langue. Les deux idiotes en question étaient ses voisines et les seules personnes avec qui Babelda ait réussi à établir un vrai contact dans la cité. "Peu importe, de toute façon tu n'es pas invité. Allez ouste, déguerpit !" - "Si c'est un ordre..." Le génie exécuta une petite courbette et s'éclipsa en un nuage de vapeur. Babelda doutait qu'il soit retourné dans son habitacle, il détestait les deux femmes et les savoir aussi proche de lui devait le rendre un peu fou. Il avait sans doute préféré se ballader. La jeune femme reposa sa statuette sur l'hôtel et vérifia une dernière fois que tout était en place. Elle allait être la maîtresse de cérémonie et elle voulait s'assurer que tout soit parfait. En fin de compte,  heureusement qu'Asgard était partit ailleurs, elle ne voulait pas que ce trouble-fait vienne la déranger en pleine cérémonie.

La rehla ayant été une femme pieuse toute sa vie connaissait plusieurs façon de vénérer les Ætheri. Durant sa naissance, elle avait été polythéiste, et plusieurs prières avaient été nécessaires pour satisfaire son panthéon. Mais désormais,  en ces temps obscures, les choses avaient changé. Elle ne devait adresser ses paroles qu'à une poignée de divins et tous les rites ne convenaient pas. Elle avait dû faire un tri, changer quelques petites choses... Mais la base était restée la même. Ses deux invités, ayant entendu parler de ses origines, avaient insisté pour assister à l'un de ces rituels étranger. Babelda, embarrassée, avait d'abord refusé, après tout il s'agissait de quelque chose d'intime, de personnel. Mais elles avaient fini par l'avoir à l'usure et Babelda avait accepté de leur montrer ce qu'elle faisait.

Le moment venu, les deux jeunes femmes se présentèrent et Babelda les accueillit dans la pièce à vivre. Elle les invita à s'assoir et s'installa en face d'elle, leur tournant le dos pour regarder l'hôtel où elle avait placé la figurine. "Bien, je commence toujours par brûler de l'essent... Mon père disait toujours que cela de tendait et facilitait la connexion avec les ... esprits superieurs." Elle avait failli prononcer le mot Ætheri mais s'était retenu au dernier moment. Tout en parlant, elle avait joint le geste à la parole, allumant quelques bâtons et laissant la fumer voler devant elle. Jetant un regard dans son dos, elle s'assura que ses deux amies en fasse de même. "Bien, maintenant, il faut se purifier. Si l'on veut s'adresser aux divins, et qu'ils puissent nous recevoir, il ne faut pas que l'on soit souiller par nos problèmes et nos tracas..." La brune attrapa un bol rempli d'une mixture étrange,  avec une couleur verdâtre qui n'inspirait pas confiance. Elle seule en avait le secret,  puisque sa mère la lui avait apprise avant d'être kidnappée. L'odeur ne semblait pas plus appétissante et elle tint donc le récipient loin de son visage, tout en se retournant vers ses invités pour montrer les gestes à suivre. "Bien, maintenant il faut appliquer ça sur votre peau..." Elle plongea deux doigts dans le bol puis étala le mélange pâteux sur son visage, traçant une ligne de son front jusqu'à son menton, descendant le long de son cou et continuant jusqu'au haut de la poitrine. Elle répéta le mouvement sur ses deux épaules,  jusqu'aux avants bras, et fini par en déposer sur ses paupières. Puis, retenant sa respiration, elle avala les dernières gorgées. Le goût amer la firent grimacer, mais elle essaya de cacher son propre dégout devant les deux jeunes femmes, qui l'imitèrent avec peu d'entrain. Puis, psalmodiant des paroles en Oraédera, reprise par les suiveuses, elle entama un chant pour attirer l'attention des Grands. "Oh Déesse Mère, entendez ma prière, éclairez moi de votre lumière bienfaitrice et guidez moi à travers les obstacles. Oh Æther Originel, donnez moi la force de faire les bons choix, d'être juste et de vaincre les païens."

Se replaçant face à l'autel, elle ferma les yeux et se concentra sur sa respiration, après en avoir donné la directive à ses partenaires. Elle prenait de longues inspirations et prénatal le temps de souffler. Une fois qu'elle eut vidé son esprit, elle se concentra sur son corps, prenant conscience de chaque parcelle de sa peau, de chaque particule de son anatomie. Sa mère lui répétait sans cesse que cette boisson devait lui permettre de s'ouvrir l'esprit, qu'il élevait l'âme et permettait d'obtenir une meilleure connexion aux étoiles et, avec elles, un chemin directe vers les oreilles de la Mère Lune. Et, à chaque fois qu'elle lui adressait une prière, elle sentait son corps comme traversé d'un puissant flux magique, comme si un lien puissant se tissait entre elle et l'æther, et que cela lui permettait d'accéder à un nouveau degré de conscience de son propre être. Chaque voyage à travers la prière la faisait vibrer comme rien d'autre n'y parvenait... C'était un moment unique...

Elle ne se rendit pas compte du moment exact où cela arriva mais elle savait qu'elle rêvait. Elle était dans Son monde... Chacun en avait une vision différente, mais pour Babelda, il s'agissait d'une plage au sable blanc, sur laquelle la mer avançait paresseusement. La lune déversait une lumière argentée sur le paysage et tout autour d'elle semblait avoir perdu de la couleur... Seule la Lune restait éclatante. La rehla s'assit au bord de l'eau et joignit ses mains devant elle. Maintenant qu'elle était dans le Rêve, elle pouvait exprimer ce qu'elle voulait vraiment demander, ce pourquoi ce rite était réellement fait... Cette fois-ci, elle demanda conseil à sa protectrice, lui demandant également de veiller sur ses proches, spécialement sur ceux qui étaient loin d'elle comme son père ou Javaah. Elle voulait également quelques conseils sur la façon de gérer les nouvelles terreurs qui faisaient surface, savoir comment gérer les fanatiques mais également savoir quoi faire contre le nouveau fléau qui sévissait sur sa race... Cet Hybride, ce monstre sortit du néant, cette abomination qui n'aurait jamais dû exister... Elle n'avait pas encore effectué de rituel depuis qu'elle avait participé à l'enquête concernant la créature, et cela l'avatar bouleversé... voir ce qu'il avait fait à ces pauvres innocence ntu,  ressentir leur peur, leur douleur... elle en faisait encore des cauchemars.

Lorsqu'elle rouvrit les yeux, elle se leva et regarda autour d'elle. Les deux jeunes femmes étaient toujours dans leur propre monde. Elle les laissa communiquer avec Phoebe, et s'approcha de l'autel. Attrapa le poignard, elle se piqua le bout du doigt et traça le symbole de l'infini la statuette. "Appréciez ce sacrifice à votre gloire." murmura-t-elle pour le divin. Puis, une fois fait, elle s'en alla préparer du thé. Lorsqu'elles se réveilleraient, ses invités auraient soif, elle le savait d'expérience.
1665 mots
-1 Ætheri
+1 charisme; +1intelligence


Merci Kyra nastae

Avatar : Yizheng Ke
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Stanislav Dementiæ
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Stanislav Dementiæ
Dim 02 Oct 2016, 19:46

Sylbille retira son tomahawk du corps inanimé du monstre, puis s'accroupit face à lui. Fermant les yeux et posant une main sur le cou de la créature, la chasseuse murmura une prière pour apaiser l'esprit de l'animal qu'elle venait de tuer. De cette manière, les habitants ne seraient pas hantés par son fantômes. "Psäuchlshöm driensar. Ejk öt ashäa nïackerlsh ruyal." Puis elle se releva, fit face à ses camarade et, un sourire aux lèvres, elle s'écria "Bien joué les gars, vous avez fait du bon travail ! On mangera bien ce soir !" Elle se retourna vers Dirk, et lui ébouriffa les cheveux. "Je suis tout particulièrement fière de toi ! Tu as fait de nets progrès." Le garçon sourit et s'approcha de la bête qu'ils venaient de tuer.

Ce n'avait pas été un choix facile mais Sylbille avait jugé nécessaire de le tuer. Cette créature avait ravagé un village et elle ne voulait pas courir le risque qu'il revienne si elle se contentait de le repousser. Ou bien le pousser à attaquer une autre ville. Elle avait donc fait en sorte de l'exécuter rapidement, avec l'aide de son apprenti, qu'elle avait décidé d'amener avec lui. Cela faisait un long mois qu'elle n'était plus partie en mission pour s'occuper pleinement de l'adolescent, et l'entraînement qu'elle lui avait fait subir avait finalement porté ses fruits. Il était loin d'avoir fini son apprentissage mais il avait eut sa première mission. C'était déjà un grand pas. Sylbille repensa à se première fois... C'était il y a fort longtemps, Atax lui avait annoncé qu'elle participerait à une tâche... Ça n'avait pas exactement été ce qu'elle pensait. Il n'y avait eut aucun monstre à affronter, mais l'alfar lui avait appris des valeurs importante, ce jour là. Il faudrait qu'elle pense à faire de même avec son protéger.

"Nous devrions prendre ce dont nous avons besoin sur place. Si nous revenons demain, les charognards seront déjà passé par là et auront abîmés la qualité des matières premières..." Sylbille regarda le spécialiste. Il n'était pas très bavard mais c'était rarement le cas chez eux. Ils préféraient souvent les livres aux personnes de chaire. "Je suis d'accord avec toi. Nous devrions même passer la nuit ici. Les villageois ne nous attendent pas tout de suite, de toute façon." Elle s'avança vers la dépouille et s'agenouilla. Le mille patte géant possédait de nombreux avantages. Le premier était évidement son corps, dont les corbeaux pourraient extraire de quoi faire des armes puissantes. Ensuite, il était une source de nourriture non négligeable. Et enfin, il ferait une parfaite offrande pour Sympan. C'était moins barbare que d'offrir des humains au Créateur, mais les efforts qu'ils avaient mis pour le combattre le rendait précieux.

Les corbeaux mirent plusieurs minutes pour retirer les parties utiles du monstre, comme ses pattes, ses mandibules ou encore sa carapace, qu'ils pourraient transformer en bouclier une fois entre les mains de leur forgeron. Puis le spécialiste récupérera des morceaux comestibles dont ils feraient leur repas ce soir, plus quelques suppléments en prévision du retour. Puis ils s'assirent tous autour du feux qu'ils avaient allumé, faisant cuir leurs brochettes. "Un feu de camp, j'ai toujours rêvé d'en faire un avec vous..." Sylbille regarda l'adolescent dans les yeux rit. "Et tu t'imaginais sans doute que l'on se raconterait nos différents exploits autour du feu ! Comme c'est original..." Dirk baissa les yeux, le feu aux joues suite à la remarque de sa marraine. "Non, ce soir, j'ai envie de faire quelque chose de différent !" Déclara-t-elle. "C'est ta première chasse, après tout... Ce soir donc, nous feront un cadeau au Puissant, pour le remercier de la réussite de notre chasse !" Elle se redressa et alla vers l'alchimiste. "Aurais-tu quelque chose d'inflammable dans ta besace ?" Lui glissa-t-elle à l'oreille. Après avoir eut confirmation, elle s'empara des fioles qu'on lui présentait et les distribua au groupe.

Lorsqu'elle tendit celle de son apprenti, Sylbille se baissa. "Les histoires au coin du feu, ce sera pour la prochaine fois." Elle lui fit un clin d'oeil puis s'avança vers les restes du mille patte. Elle l'escalada et attendit que ses frères d'armes l'aient rejoint pour vider le contenu de la fiole sur le dos de l'animal. Le reste du groupe l'imita, puis ils descendirent tous. Sylbille attrapa un bout de bois sec, qu'elle plongea dans les flammes pour que l'extrémité prenne feu, puis elle tendit la torche à Dirk. "À toi l'honneur, c'est ta journée." Heureux, le sourire jusqu'aux lèvres qu'il ne pouvait retenir, le garçon lança la branche, et la créature s'enflamma en une seconde. "À SYMPAN !" Crièrent les membres du groupe. Ils restèrent là, à observer la dépouille brûler dans le silence apaisant d'une nuit sans attaque.

Mais ce n'était toujours pas assez festif pour l'orisha. Alors elle attrapa les mains de son protéger, et malgré ses protestation, elle l'entraina dans une danse. Ils tournoyèrent pendant plusieurs secondes, bras dessus bras dessous, puis Sylbille changea de partenaire, et commença à entamer l'un des nombreux chants que les corbeaux chantaient après une victoire. Ses coéquipiers se jouèrent le jeu. Ils dansèrent, chanèrent, et s'amusèrent.

Ce fut une fête en l'honneur de l'Unique.


+1 Sympan
+2 charisme (Sylbille)
Merci pour le LDM :D
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Mar 04 Oct 2016, 21:26

Les dieux, que font-ils ? D'où viennent-ils ? Nous écoutent-ils lorsque l'on prie ? Nous n'en savons rien, mais notre foi nous guide à penser que l'on est quelque chose pour eux. On ne le sait peut être pas, mais sans nous les Aetheri ne sont rien et peuvent mourir. Au sens même, nous sommes peut être la clé de leur immortalité. Chose très complexe que l'on ne peut même pas vérifier en temps que simple mortel. Chose totalement hors de portée, chose qui nous dépasse. Avec le climat de guerre actuel, on ne peut se permettre de réfléchir à ce genre de chose. La guerre continue à faire rage, à semer le chaos et même à diviser des peuples entiers. Les pro-sympan d'un côté et les pro-aetheri de l'autre. Que valait mieux t-il faire ? Suivre sa propre race ou au contraire, lui tourner le dos et préférer aller dans l'autre camp ? Quoi qu'il en soit, cette ère sera fortement marquée par la division et cette guerre déchaînée entre les deux camps.

Moi, Marie-Lise, petite fille d'une petite douzaine d'année, je ne me posais pas toutes ses questions. Je me souvient d'avoir été éduquée à suivre la voie des Aetheri. Après, je ne sais plus vraiment si c'était mes parents qui m'avaient influencée dans mes convictions religieuses ou une tierce personne. Mais ce que je savais, c'est que je n'étais qu'une traître face à l'alignement de ma race d'origine, les Orishas. Quoi qu'il en soit, je vénérais particulièrement le dieu Dasha, mais aussi Yanna. Après, je ne m'étais pas vraiment renseignée sur le sujet. Je dois bien avouer que j'aimerai bien aller dans une bibliothèque pour connaître les noms des autres Aetheri. Savoir les valeurs qu'ils représentaient et les vénérer si elles rentraient dans mon centre d'intérêt. Enfin, je ne sais pas trop. Je n'ai pas une tête à aller dans les bouquins. Je préfère partir à l'aventure que de rester enfermée dans un lieu avec pleins de livres à lire alirs que je ne peux pas restée concentrer plus de quelques minutes et encore.

Quoi qu'il en soit, j'étais actuellement allongée sur le dos, dans le sable de la plage aux sables fins. Je regardais ces petites paillettes d'argent brillant dans cette immense voûte céleste d'un bleu profond. Iris se reposait à mes côté, sa petite tête sur mon ventre. Un peu plus tôt dans la soirée, les yeux d'Iris se sont mis à changer de couleur. Ses petits yeux vert émeraude ont viré au rouge sang. Mais je ne l'avais pas remarqué, la petite vampire s'était cachée pour éviter d'avoir à me déranger pour qu'elle puisse ''manger''. Ne pouvant pas se nourrir seule, Iris entra dans une sorte de démence, rongée par son besoin vital de sang, elle s'était mordue et griffée. Ayant entendu ses cris plaintifs, je suis allée la voir, c'est alors que je compris ce qu'il lui fallait. Je suis donc allée chasser quelques petits animaux pour qu'elle puisse boire leur liquide de vie. Je dois bien avouer que c'était assez écœurant de la voir boire le sang, elle en avait partout autour de la bouche après. Mais au moins, elle ne se mutilait plus.

Maintenant, la petite Iris était toute calme, elle reposait tranquillement sa tête sur mon ventre. Je caressais ses longs cheveux blancs. Mais des bruits étranges la réveilla. « C'est quoi ce bruit ? » me demanda t-elle en se relevant et en frottant ses petits yeux. « Tu veux que l'on aille voir ? » dis-je en me redressant aussi. Elle me répondit positivement en hochant de la tête. Je me levais tranquillement, aidant par la suite ma petite compagne vampire. On se mit à marcher sur le sable fin. Les grains de sable jouaient tranquillement avec mes pieds en glissant entre mes orteils. J'ai hâte de voir ce qu'il se passe là-bas. J'espère que ça sera intéressant.

Après un court instant de marche, le bruit finit par se transformer en paroles. « Venez fidèles des Aetheri ! Venez montrer la puissance de votre foi envers eux ! » Il avait une voix forte, virile et très prenante. Je me rapprochais, trop curieuse, c'est alors que je vis un homme près d'un feu entouré d'une bonne dizaine de personnes. « Ensemble nos prières seront plus fortes et plus puissante ! » Je sortis de ma petite cachette pour aller les rejoindre. Je voulais m'approcher normalement, mais mon destin en décida autrement. Je me pris les pieds dans le feuillage d'une plante basse et je m'étalais à terre, dans le sable. « Qui va là ! » Je n'étais vraiment pas douée pour faire des entrées normale, il fallait que je fasse des entrées assez maladroites. L'homme s'approcha de moi, il me prit par le pull, me soulevant. « Arrêtez ! Vous me faite mal ! » Je n'osais même pas me débattre, de peur qu'il me broie les os comme une vulgaire petite mouche que l'on écrase avec nos deux doigts. « Une orisha ! » hurla t-il vers les autres. « A mort adoratrice de Sympan ! » dire en cœur les autres. Mais visiblement, l'attention de l'homme ne se reportait pas au groupe, mais plutôt vers un arbre. Je vis Iris qui se cachait derrière. « Iris ! » Le groupe s'avança dangereusement vers nous, mais l'homme qui me tenait toujours en l'air, par mon pull trop grand, fit un signe de la main pour les stopper. « Qui a t-il ? » L'homme grogna. « Tu connais cette vampire ? » me demanda t-il. « Oui … Elle s'appelle Iris … Je vous en prit le lui faite pas de mal ! » le suppliais-je. « Hum … une orisha amie avec une vampire … De quel camp es-tu ? » Je tremblais, peur de ce qu'il se passerait par la suite. Je ne voulais pas qu'il m'écrabouille comme un vulgaire moucheron. « Aetheri. » répondis-je brièvement avec ma voix tremblante. Il finit par me poser à terre, mais j'avais toujours peur qu'il me donne un coup de masse en broyant tous mes os au massage. Je me tenais debout, me cachant les yeux avec les manches trop longues de mon pull. Iris se rapprocha, se cachant derrière moi, me tenant le bas du pull et son lapin serré contre elle. « Carmin ! Tu ne vois pas que tu es en train de les effrayer ? » Une belle dame s'approcha de nous. Elle était beaucoup plus douce et surtout moins effrayante que cet homme qu'elle avait appelé Carmin. Elle imposait tout de même le respect. Je me sentis tout de suite plus calme et apaisée près d'elle. « Venez avec nous mes enfants, on va honoré comme il se doit les Aetheri. » Elle s'approcha de nous, nous offrant ses mains. Je lui pris tout de suite, mais Iris préférait rester près de moi et cachée. La femme me demanda. « Ton amie ne veut pas me prendre la main ? » Je lui souriais timidement. « Excusez là, elle est très timide et n'aime pas trop parler. » Cela n'avait pas l'air de gêner la dame, le faite que je lui dise cela et cela se confirmait lorsqu'elle me disait qu'elle comprenait très bien et que ce n'était pas vraiment un soucis.

Tout le monde s'agenouillait autour du feu. Je fis de même, en restant près de la douce dame. Iris me suivit en s'agenouillant contre moi, s'accrochant à mon bras avec son lapin en peluche. L'homme, nommé Carmin, resta debout vers le feu. « Cette nuit, nous allons procéder à une prière sacrificielle. Nous allons tuer et déverser le sang de ce cerf dans les flammes pour que notre prière puissent atteindre nos dieux, les seuls vrais dieux, les Aetheri ! » Sur ces mots, il ouvrit la cage où était enfermé un magnifique cerf. Il le prit par les cornes en l'amenant près du feu. Il prit sa magnifique dague, il agita la lame dans les flammes comme s'il la purifiait avant que son arme ne vienne caresser le cou du roi de la forêt. Un liquide rouge vif commença à colorer la lame de la dague, puis commença à goutter, petit à petit, dans les flammes avant que les gouttes ne deviennent de plus en plus grosses. Je voyais Iris, avec les pupilles dilatées face à ce nectar de vie. Heureusement elle avait assez manger tout à l'heure, sinon, elle se serait déjà jetée dessus. Pendant que le sang se déversait dans les flammes, l'homme enclenchait sa prière, suivie des autres membres du groupe. Iris et moi, nous n'étions que spectatrices, mais on était bien là. C'est juste que l'on n'osait pas prier avec eux, nous étions complètement fascinée d'assister à cela.






1509 mots
Gain : 2pts d'aglité et 2pts de charisme pour Iris (compagnon)
Merci nastae

Ps : je ne mets pas le +1% ou -1%, vu que l'event est terminé ! ^^
Merci pour ce LDM et surtout pour cet évent vraiment riche et très intéressant ! nastae
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Dim 09 Oct 2016, 11:23

Cela faisait plusieurs mois que la brune n’avait pas eu l’occasion d’assister à l’une des somptueuses cérémonies religieuses qui fleurissaient à la Cité des Astres. Vagabonder à travers le monde se révélait une expérience merveilleuse et qui dépassait de loin tout ce qu’on pouvait en dire, mais elle devait avouer que manquer ces célébrations chères à son coeur la contrariait. Ainsi, lorsque la nouvelle lui était parvenue, elle avait tout naturellement décidé de prolonger de quelques jours son temps de repos. Les ouvrages poussiéreux qui traînaient sur son bureau avaient été contraints de laisser la place à une invasion de tenues et de bijoux qu’elle-même n’aurait jamais cru posséder. Tenaillée par l’impatience et l’hésitation, les préparatifs avaient été le théâtre d’un formidable remue-ménage. En fin de compte, elle avait trouvé ce qu’elle cherchait, et la délicieuse boisson qui reposait sur la table attendait sagement le soir. Cloîtrant Jacob et Kamal chez elle en prétextant un faux danger, elle avait récupéré ce dont elle avait besoin pour descendre vers les berges du fleuve sacré, un endroit où elle n’avait pas eu souvent le privilège de se rendre. Camoufler son identité ne lui aurait servi à rien, aussi avait-elle décidé de garder sa véritable apparence, sachant que certains de ses congénères la reconnaîtraient sans peine. Se cacher auprès de ses semblables lui aurait paru une hérésie.

Vêtue d’une longue robe ébène à la simplicité appréciable et dépourvue de chaussures, Callidora marchait au milieu des autres Rehlas, à la recherche d’une place qui lui convienne. Sa contribution personnelle entre les doigts, elle finit par s’asseoir dans l’herbe couverte de rosée. Les larges anneaux d’or qu’elle portait aux oreilles s’entrechoquèrent pour former un doux son métallique. Le bruit attira l’attention d’un petit garçon qui se trouvait non loin d’elle. Avec des yeux ébahis, il ouvrit grand la bouche avant de se tourner vers la femme qu’il identifiait comme sa mère en la tirant par le bras. « Regarde, maman ! Regarde, c’est elle ! » La brune ne put retenir un sourire, amusée de sa réaction. Son affection envers les enfants frôlait le néant, et pourtant, il fallait reconnaître qu’il y avait quelque chose de touchant dans leur ingénuité. Ou peut-être était-ce un effet secondaire de ce qui meurtrissait son ventre. Jetant un œil vers les sphères célestes, elle prit une longue inspiration. Bientôt, elle saurait. En attendant, elle ne devait pas se laisser abattre. Puisque la célébration ne semblait pas commencer tout de suite, elle profita de la gaieté qui régnait aux alentours pour distribuer le contenu du récipient de verre qu’elle avait apporté à ceux qui se trouvaient à sa portée. À l’aide de sa magie, elle réchauffait la boisson couleur de nuit avant de la proposer à ses congénères dont pas un ne refusait. Ce n’était pas seulement un produit dont la vente leur rapportait de nombreux bénéfices : cela devenait aussi un breuvage sacré lors de leurs fêtes les plus mémorables.

Là où certains s’enivraient avec le vin, la joyeuse compagnie trouvait son bonheur dans l’amertume du café. Callidora en appréciait particulièrement le parfum. Le pot qu’elle avait apporté et soigneusement préparé le matin même alors que le soleil n’était pas encore levé se vidait à vue d’oeil. Satisfaite de voir que sa modeste participation plaisait à ses camarades de cérémonie, elle arborait un air réjoui, allant jusqu’à oublier ses récentes mésaventures. Un frisson d’allégresse flottait sur son coeur, et pour quelques instants, elle retrouvait l’innocence bienveillante de l’enfance. Tout ce qu’elle souhaitait, c’était que cette distribution enchanteresse ne s’achève jamais. Le cliquetis de ses boucles d’or accompagnait ses pas, arrachant quelques murmures admiratifs à ses semblables. Une jeune femme la suivait du regard, manifestement subjugué par les reflets de la charmeuse lumière astrale sur le métal. La Rehla ne tarda pas à s’approcher d’elle, lui servant une dose conséquente de café. « Comment t’appelles-tu ? » L’apaisement profond qui se dégageait d’elle ne pouvait qu’inspirer une confiance sincère. Légèrement intimidée, son interlocutrice piqua un fard. Les vêtements usés qu’elle portait ne laissait pas de doute quant à ses moyens. « Je… Rina. » L’hésitation faisait trembler sa voix. La brune se pencha vers elle et décrocha les lanières d’or qui ornaient le haut de son bras pour les tendre à la fille des étoiles. « Que ce bracelet puisse te protéger de tout ce qui se dressera sur ta route. Je suis sûre que Sympan y veillera. » Cela ne représentait pas grand-chose pour elle, mais l’espoir émerveillé qu’elle lisait dans les yeux de la jeune femme valait bien qu’elle s’en sépare. Seulement, au moment où leurs doigts s’effleuraient pour un présent sincère, sa consœur recula précipitamment, comme si elle venait de plonger sa main dans le feu. Le bracelet chuta, et l’écho ne résonna qu’aux oreilles de la brune qui la fixa d’un air perdu, se demandant quelle mouche la piquait. « Fais attention à toi, Chrysalide. Ce qui t’entoure est plus sombre que tu ne le crois. » Ramassant le cadeau, elle lui adressa un regard d’une profondeur effrayante, ne détachant ses prunelles des siennes que lorsqu’un sourire réconfortant orna ses lèvres. Elle avait vu quelque chose. Callidora frissonna et se releva brusquement. Il fallait effacer ce curieux épisode.

Retourner à sa place ne lui prit pas longtemps. Une cinquantaine d’individus se pressaient autour des berges, et l’impatience grandissait dans les coeurs. La Prêtresse qui menait la cérémonie faisait toujours preuve d’un immense talent, et la Rehla se rappelait qu’elle possédait la grâce et l’élégance d’une princesse. N’importe qui aurait pu se laisser enchanter par sa prestation. L’attente s’allongeait, tiraillée par l’ennui. Soudain, un homme posa sa main sur le bras de la jeune femme. Celle-ci sursauta, tournant la tête vers l’imprudent. « Puis-je ? » Déconcertée elle le regarda sans comprendre avant de remarquer les grains de café qui s’entassaient dans une boîte. Chacun avait sa manière de rendre hommage à Phoebe. De foisonnantes boucles blondes couvraient ses épaules, et la sagesse qui émanait de ses prunelles d’un bleu glacé la firent frissonner. Avec un hochement de tête, elle lui donna l’autorisation. Tout sourire, il prit quelques grains de café qu’il fit rouler entre ses phalanges avec agilité et qu’il finit par écraser. La poudre macula ses doigts d’une blancheur de lune. D’une main experte, le Rehla traça une étoile sur le front de Callidora. La marque sombre s’imprima sur sa chair comme une promesse. « Sois bénie par le cadeau de la Déesse, ma sœur. » Légèrement honteuse de n’avoir rien de mieux à lui offrir, la brune lui proposa le reste de la boisson qu’ils décidèrent finalement de partager devant la célébration.

Enfin, la prêtresse s’avança, marchant sur l’eau avec une aisance admirable. Un cheval à la robe ténébreuse se tenait à ses côtés. Lorsqu’ils arrivèrent face au groupe, elle grimpa sur son dos. Une musique d’une exquise douceur s’éleva, arrachant un frisson à toute l’assemblée. Les yeux des spectateurs ne quittaient pas l’animal et sa maîtresse. Un ballet impétueux et sauvage commença. La jeune femme se laissait quelquefois tomber sur le côté, s’accrochant de quelques doigts à la crinière noire. Son corps tout entier s’animait comme une onde, dépourvu de limites. Les os eux-mêmes semblaient disparaître face à l’harmonie naissante, une alliance inespérée entre deux êtres qui ne pouvaient se comprendre et se ressemblaient de bien des manières. Une offrande à Phoebe qui n’impliquait aucune violence et célébrait l’équilibre profond qui unissait les mortels. Des éclaboussures accueillirent le public. Jamais la prêtresse ne se séparait du cheval. Lorsqu’elle faisait mine de s’effondrer, il la rattrapait toujours, refusant de laisser à terre sa consoeur. Le manège enchantait les Rehlas. La lueur de la Lune se reflétait sur la tenue argentée de la prêtresse, conférant au spectacle une allure irréelle. Cela dura longtemps. Regrettant que peu de Rehlas partagent la coutume, elle observa la danse en silence, buvant de temps à autre une gorgée de café. Une fois son œuvre achevée, la prêtresse s’inclina face à l’animal, invitant ses semblables à adresser leurs prières à la Déesse. À son retour chez elle, fidèle à la tradition enseignée par sa mère, Callidora planta la graine d’un arbre en l’honneur de Phoebe avant de s’allonger sur l’herbe mouillée pour prier jusqu’au petit matin.


Gains:
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Mer 12 Oct 2016, 20:36


Les dents fines et aiguisées de l’ustensile s’enfoncèrent lentement dans la chair savoureuse de la tubercule. Une lame peu affûtée en fut approchée, pour séparer le petit corps du légume en deux fragments distincts. Des volutes de fumées s’échappèrent aussitôt de l’éventré, menant son exquise senteur aux narines d’Aerin qui observait son assiette avec envie.

Adressant un succinct « Bon appétit » à ses voisins de table, celle-ci n’en attendit pas plus pour entamer son repas. Ce dernier avait été présenté en toute modestie et simplicité, offrant en tout et pour tout les quelques aliments que la nature laissait subsister dans les régions glaciales de l’Edelweiss. Cela ne ternissait aucunement la richesse de ses saveurs, qui ravissaient les papilles de la Rehla.

Détournant ses iris saphirs de son plat, elle entreprit de converser avec ses compagnons. Attablés à ses cotés, se tenaient trois de ses lointains cousins. Elle les connaissait fort peu, n’ayant put les côtoyer que les rares fois où ils prenaient part à leurs repas de famille. Elle n’en était pas moins ravie de les voir. En effet, elle se souvenait avec grande clarté du jour où ils les avaient visités, elle et ses parents, lorsqu’ils habitaient encore dans leur frêle maisonnette au sein des Terres d’Émeraudes. C’était de leur bouche qu’elle avait été pour la première fois ouvertement informée sur la cité des Astres ; c’était en partie grâce à eux que ses parents avaient décidé d’y fonder leur nouveau foyer. Cela avait engendré l’un des plus radicaux bouleversements de sa vie, et elle leur en était d’une certaine manière reconnaissante.

Au fil de leur discussion, elle apprit qu’ils logeaient depuis plus de dix ans maintenant dans ce petit village Rehla, aux racines des monts enneigés. Ils y avaient trouvé un lieu de repos, de méditation et surtout de culte sans pareil qu’ils préféraient à l’effervescence des cités. C’était pour ses raisons mêmes que la jeune femme se trouvait en cette frissonnante soirée auprès d’eux, se joignant au repas festif de leur bourg. En effet, une cérémonie dédiée à l’Aether Originel y débuterait sous peu. Le dernier rituel dont elle avait été témoin remontait à bien fort longtemps. Elle s’était depuis lors contentée d’effectuer de simples prières sous la lueur des étoiles avant de s’assoupir. La démarche à suivre lui avait été enseignée très longuement le matin même, et elle espérait être capable de s’en souvenir entièrement le moment venu.

Aerin contempla pensivement son environnement. Elle se trouvait à une table accueillant une cinquantaine de personne, à l’instar de deux autres placées à proximité. La pâle mais chaleureuse lueur des torches qui les entouraient peignait d’orange un large tissus rosé qui, suspendu au dessus de leurs têtes, les protégeait des intempéries. Accroché au sommet de robustes colonnes de bois, il était recouvert d’une fine couche neigeuse, semblable au sucre saupoudré sur les pâtisseries qui leur seraient servies pour le dessert. Une brise fugace amena une volute de flocons aux pieds de la Rehla.  Rêveuse, elle observa les graciles étoiles de glace se liquéfier au contact de sa botte, ne laissant pour trace de leur existence qu’une goutte salée. Puis, faisant abstraction de sa vision, elle se concentra sur ses autres sens.

L’ouïe fut le premier à l’interpeller. En effet, les rires emplis de fraicheur et de sincérité des villageois lui paraissaient accompagner la douce mélodie du sifflement du vent. Ensuite, elle se focalisa sur ses mains. La table boisée déposait une sensation rêche et peu agréable sur ses paumes. Vieille et abîmée, elle semblait avoir été utilisé un grand nombre de fois. Sa serviette de coton, touchant le bout de ses doigts, s'y opposait parfaitement. Elle se révélait mue d’une douceur pareille à celle des peluches avec lesquelles Aerin s’assoupissait étant enfant.

Lorsqu’elle se trouvait dans un lieu qu’elle appréciait, ou simplement lorsqu’elle s’ennuyait, la jeune fille se plaisait à faire des expériences de cet acabit. Se concentrer sur ses sensations lui permettait de prendre conscience de choses qu’elle aurait ignoré d’ordinaire. En outre, cela l’aidait à préserver chaque détails de ses souvenirs les plus chers dans sa mémoire.

A l’instant où la dernière bouchée de la dernière assiette fut engloutie, une vieille femme trapue se leva, effectuant un mouvement concis de sa main droite. Un silence attentif s’imposa aussitôt. Chaque regard, braqué sur l’aïeule, semblait rayonner d’impatience et d’engouement. Guère intimidé, celle-ci reprit d’une voix forte :

L’astre du jour s’évanouit dans les bras de l’Edelweiss. Il est temps.

Sur ces mots, elle se dirigea vers la plus haute et chatoyante source de lumière. Closant ses paupières, elle marmonna quelques paroles inaudibles et joignit ses mains. Puis, elle éteint la flamme vivace avec brusquerie. Tous se dressèrent alors dans une unité commune. Chacun se munit de l’un des nombreux flambeaux qui avaient égayé leur repas. Puis, suivant les pas lents de la religieuse, les fidèles de Sympan s’acheminèrent vers leur lieu de culte.

Deux à deux, ils pénétrèrent le modeste temple qui s’érigeait au centre du village. S’alignant, ils formèrent une large courbe, et observèrent consciencieusement le vitrail central. Translucide en son milieu, il offrait une vision parfaite de la défaillance du soleil sur les monts. Ils entamèrent alors un chant diffus, louant la gloire de leur dieu. Lorsque le dernier rayon solaire se noya dans le sol neigeux,  leurs voix s’éteignirent. La pénombre s’infiltra dans le lieu, seulement atténuée par les halos blêmes de leurs torches. S’abandonnant à la nuit, chacun adressa une succincte et silencieuse prière de remerciement à l’être supérieur, l’implorant de maintenir les sources de gaité qu’il avait fait fleurir dans leurs vies.

Puis, quittant le temple, qui, trop étroit, ne leur permettait guère de poursuivre leur rituel, ils reprirent leur chant. Atteignant la place du village, ils formèrent un large cercle. Les enfants, munis d’objets ébènes, esquissèrent alors quelques pas vers l’immense tas de bois qui avait été disposé au centre du lieu. Ils y disposèrent ainsi, à l'aide de leur petites mains, des statuettes. Représentant des symboles associés à Sympan, les productions, parfois quelque peu maladroites, avaient été entièrement conçues par les plus jeunes et disciplinés villageois. Il était effectivement imaginé qu’ils pourraient transmettre une part de leur pureté aux sculptures, les rendant plus aptes à être offertes à l’Aether. Il prononcèrent une brève prière, avant de laisser place aux adultes, qui, munis de leurs flambeaux, embrasèrent l’amoncèlement de bûches. Les flammèches crachotèrent un court instant avant de s’accroitre furieusement, frôlant la chevelure d’Aerin qui recula hâtivement.

Ils s’éloignèrent et reformèrent leur ronde,  avant d’enfoncer leurs brandons dans les réceptacles qui avaient été disposé à cet effet. Certains de leur groupe s’avancèrent alors, tandis que d’autres empoignaient des instruments. La Rehla recula. Elle avait fait son devoir, et dès lors, son rôle ne consistait plus qu’à observer la prestation de ses congénères religieux, qui s’y étaient préparés un mois durant.

Une voix mélodieuse masculine s’éleva, bientôt rejointe par une vingtaine d’autres, alors que le son d’un luth perçait dans l’obscurité. De nombreux instruments furent sollicités à sa suite, accompagnant les danseurs qui effectuaient leurs premiers pas. Souples et rapides, ils exécutaient de longs mouvements gracieux. Les pans de leurs vêtements aux teintes épatantes ondoyaient avec légèreté. La nuit paraissait guider leurs pas et sous la lumière des astres, l’éclat de leurs tuniques saphirs, émeraudes et rubis perçait l’intense voile des ténèbres. Chaque visage, souriant, dépeignait une joie pure et honnête. Tous étaient fiers de pouvoir vénérer ainsi l’Aether Originel.

Les nappes du bonheur environnant ne tardèrent pas à s’infiltrer dans le cœur de la jeune femme, qui observait la cérémonie avec émerveillement. Aspirant une grande goulée de l’air pur des monts enneigés, Aerin regretta de ne pas pouvoir demeurer plus longtemps parmi eux. Le lendemain, aux aurores, elle reprendrait son chemin, parsemé d’embûches et maux en tout genre. Cela ne l’enchantait guère, mais elle parvenait à préserver une once de courage en elle grâce à ce rituel. Dans sa piété, elle espérait trouver la force de surpasser ses craintes.  

Les danses et chansons ne cessèrent qu’après maintes heures, et leur écho se grava dans l’esprit de la Rehla pour y perdurer des mois durant. Elle garda toujours dans les tréfonds de sa mémoire la vision des étincelles écarlates qui, à son départ au petit matin, s’agitaient encore au cœur d'un tas de cendres.

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Mancinia Leenhardt
~ Humain ~ Niveau IV ~

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◈ Activité : Joaillière [Rang IV] - Médecin [Rang III] - Éleveuse de Vaches [Rang I] - Investisseur [Rang II] - Prêtresse d'Amsès [Rang I]
Mancinia Leenhardt
Mer 12 Oct 2016, 22:13

Mancinia le dévisageait en fronçant les sourcils, ce satané marchant avait l'intention de l'arnaquer ! Elle avait rencontrée tant de difficulté pour traquer cette bestiole qu'elle ne pouvait concevoir être payée si mal. Avec ce qu'il lui en proposait, elle pouvait à peine se payer un repas et ce n'est pas avec cela qu'elle risquait de reprendre des forces. Il la menait en bateau depuis une bonne dizaine de minutes, elle eut envie de prendre l'animal sur son dos et de le manger elle-même ! Quoique la prochaine échoppe n'était pas si loin et elle trouverait sûrement meilleur offreur. Sourire aux lèvres, elle s'apprêtait à se moquer dans lui quand quelqu'un s'interposa entre eux. Cette personne lui arrivait à peine aux hanches et pointait du doigt le marchand, tel une inquisitrice des bacs à sable.

Tu es un voleur ! On ne vole pas une Matasif !

Sans se soucier des deux adultes, l'enfant était intervenue au grand dam du marchand qui s'attirait des regards curieux. Qui oserait ? Ce dernier eu une drôle de grimace, n'osant pas répliquer de crainte de s'attirer des ennuis. Son interlocutrice était une bretteuse émérite, comme le témoignait son titre et avait sûrement des amis hauts placés. Sans parler de la mauvaise publicité que cela lui ferait si l'esclandre se rependait. Inutile de dire que Mancinia était ravie de voir le prix devenir plus convenable et de terminer sa tractation par une petite victoire. Elle eut ensuite un sourire de remerciements, tout en caressant les cheveux de la demoiselle, qui mit ses deux moins sur sa tête ensuite en la regardant partir. Cette dernière regarda dans quelques directions, se fit chasser d'un geste par l'homme mécontent, avant de se mettre à la suivre. Mancinia ne le remarqua pas de suite. Chose rare, s'il en était, depuis quelques semaines : l'Humaine avait du temps. Après s'être assuré que toutes les tâches qui lui incombaient avaient été bien remplies, elle avait simplement choisi d'aller prendre un peu d'air aux alentours et sa promenade s'était transformée en chasse impromptue. A cette heure, les seules personnes dehors étaient en plein travail, soit, comme elle, en sortie occasionnelle. Elle salua ainsi quelques-uns des habitants de la rue qu'elle connaissait.

Et d'autres qu'elle connaissait moins, voire pas du tout, mais qui eux, savaient très bien qui elle était. L'Humaine veillait à faire des salutations courtoises, qu'elle veillait à faire brève et sans issues pour éviter d'être retenue par quelques bavards invétérés. Un geste de la main, un mot ou deux et la voici repartie. La marche lui servait, en outre, à réfléchir posément. Un excellent moyen pour réfléchir à une foule d'idées, de théories, de choses à faire ou à ne pas faire, de noms, de chiffres...Si elle voulait vraiment mener à bien son projet, elle n'avait guère le choix. Les honneurs avaient été rendus. Il était temps à présent pour la jeune femme de retourner à ses tâches habituelles, si cela était possible. Pour certains, elle n'avait plus rien à faire à son travail, mais elle ne pouvait pas rester inactive et ce n'était pas là ce qu'on attendait d'elle. L'avantage que Darren en retirait, c'est que la réputation de son apprentie rejaillissait sur son établissement, ce qui n'était pas pour lui déplaire. Sans parler du fait que la simple présence de Mancinia dans sa Joaillerie lui attirait quelques clients : les rumeurs allaient vite dans la Capitale. Ce n'était que quelques temps plus tôt que la jeune femme avait fait ses premiers pas dans un monde nouveau, celui des siens, mais vers des hauteurs plus vastes.

Dans cette immense salle suintant la richesse et l'opulence d'un monde qu'elle méconnaissait, elle avait ressentie des senteurs bien raffinée à son goût, se délectant de mets bien trop exquis pour son palais rugueux et des breuvages délicats. Elle s'était retrouvée là, comme d'autres avant elle, comme une héroïne célébrée le temps d'une soirée. C'était plaisant d'être, en partie, le centre d'attention, de recevoir des compliments après avoir sué sang et eau des mois durant pour le bien commun. De se sentir utile. Seulement, maintenant, l'Humaine était revenue chez les siens avec une ambition nouvelle qui ne manquerait pas de faire faillir les Vosgien, qui la soutenait désormais. C'était pour cette raison qu'elle allait réfléchir concrètement à son projet, avant d'agir. Mancinia s'arrêta et se retourna vers la petite qui n'avait pas essayer de se dissimuler.

Pourquoi me suis-tu ?
Je suis désolée, Dame Leenhardt.

Voyant l'enfant la saluer avec une révérence, Mancinia ressentit une certaine gêne. Il était étrange d'imaginer que quelqu'un puisse s'incliner devant elle, alors le voir, par un enfant qui plus est, lui donnait d'étranges sensations. Pourquoi la traitait-elle ainsi ? La curiosité ? Dans un certain mécanisme, la jeune femme croisa les bras.

Tu sembles connaître mon nom, mais le tien m'est inconnu.
Je m'appelle Mithra.
Et tu es toute seule ?
Je me suis enfuie, dit-elle en passant la langue.
Dispute avec tes parents ?
Dispute avec la directrice de l'orphelinat !

Encore une orpheline. L'était-elle de naissance ou la guerre lui avait-elle arrachée ses parents ? Ce n'était pas le moment de s'interroger sur ces choses. Mieux valait tourner cette conversation dans le bon sens.

Pourquoi ?
On devait prier toute la matinée.
Tu n'aimes pas les rituels ?
Je trouve que c'est barbant.

Une lueur malicieuse s'éveilla dans ses yeux. S'attendait-elle à ce que Mancinia la rabroue ? En tout cas, elle était plutôt du genre à éclater d'un rire franc. Après quelques secondes, elle choisit de ne pas réprimander Mithra pour sa fugue qui devait avait fait peur à tout le personnel. Devait-elle la ramenée ? Sans doute, mais elle prenait le risque qu'elle s'échappe. Mieux valait l'avoir à l'oeil. Quitte à se faire crier dessus plus tard.

Bien, Mithra, si tu t'ennuies, que dirais-tu de rester avec moi aujourd'hui ? Je t'impose seulement la condition de retourner à l'orphelinat ce soir pour n'inquiéter personne. Ce sera notre secret.
Oh, oui ! J'aime les secrets ! Je les conserve comme personne ! Je vous promets de rester avec vous et de rentrer plus tard ! C'est tellement plus amusant de rester en compagnie d'une personne aussi agréable et intéressante que vous !

Que pouvait-elle répondre face à cet enthousiasme ? Cela lui faisait tout drôle autant que cela la ravissait. Mancinia lui tendit la main et Mithra s'empressa de la prendre en sifflotant d'un air enjoué. N'était-ce pas un peu étrange d'être aussi appréciée par une gamine qu'elle ne connaissait pas ? Pourtant, sa matinée avait été ponctuée de personnes comme elle. Que pouvait-elle y faire ? Au détour d'une ruelle, un rassemblement avait court. Elles s'arrêtèrent pour observer le cortège sur la place.

C'est quoi ? s'interrogea Mithra.
Ce sont des danses dédiées aux Aetheri. Tu vois les Prêtresses en violets ? Elles dansent pour Belhyäm, nous assurant ainsi de bonnes récoltes et une certaine fertilité !

Mithra fronça les sourcils.

C'est quoi la fertilité ?
C'est pour qu'on ne manque pas de nourriture et que les mamans animaux aient de petits animaux.
Oh ! Et les dames en blancs ?
A la gloire de Drejtësi.

Elle se tut et se mit à écouter la musique qu'interprétaient les instrumentalistes sans voir le sourire qui traversait les traits de la petite. Un sourire étrange.

Ces rituels risquent de se perdre si Sympan remporte cette guerre.
Je ne comprends pas, dit Mithra. Ce serait grave ?
Je l'ignore. Je ne connais pas tous les mystères de ce monde.
Il y en a beaucoup ?
Si tu savais ! Une seule vie ne suffirait pas !

Mithra fit quelques pas en attrapant son bras.

Pourquoi n'irions-nous pas ? Vous aimez les Aetheri, non ?
Ne trouvais-tu pas ces rituels barbants ?
Prier est barbant, danser est amusant !

Mancinia sourit avec douceur devant les étoiles qui pétillaient dans le regard de l'enfant.

Tu sais, Mithra, tu ne dois pas connaître les figures complexes de ces danses.
Mais vous, vous pouvez m'apprendre ! Il paraît que vous dansez très bien !
Oh, mais qui dit ça ?
Tout le monde ! Il parait que vous avez conquis le coeur de plusieurs hommes de cette manière au Bal d'Encens ! Je n'ai pas trop compris ce que c'était, mais on disait aussi que vous aviez tout le potentiel pour avoir réussi votre coup !

Si elle tenait celui qui avait rependu cette rumeur, elle le tuerait. Mithra vit sans doute la colère sourde sur son visage et s'entassa sur elle-même. Pour se faire pardonner, Mancinia l'attrapa dans ses bras et se confondit dans un câlin. Pourquoi faisait-elle cela ? Elle n'en savait rien. L'enfant lui rendit son étreinte avant que son aînée ne se fraye un chemin vers la foule et de rejoindre les danseurs improvisés qui accompagnaient les Prêtresses et les cérémonies. C'était agréable et plaisant d'apprendre à ses cadets comment faire pour remercier dans le langage corporel. Être un modèle, ce n'était pas seulement être figé être une personne figé dans la pierre. C'était aussi être quelqu'un en qui on pouvait croire.


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Mancinia Leenhardt
Mer 12 Oct 2016, 23:33

Tellement de choses s'étaient produites ces derniers temps. Neah n'avait pas eu le temps de souffler et, à peine se replongeait-il dans sa routine ennuyeuse que l'on venait le chercher pour prendre part à d'autres batailles. Ce n'étaient pas de celles qui le recouvriraient d'une renommée assurée, mais parfois des plus nobles : reconstruire et réconforter. Il s'agissait là de quelques devoirs de son peuple auquel il ne voulait déroger. Jamais. C'est au cours d'une de ses errances, en flânant dans les rues dallés de la Citadelle Blanche qu'il avait surpris des conversations. Enthousiastes, craintives, déterminés. Peu importe, ces voix parmi des milliers d'autres le réconfortait autant qu'elles le rendaient anxieux. L'Ange pouvait aisément comprendre l'attrait des plus jeunes à vouloir intégrer les rangs d'une armée prestigieuse : c'était l’occasion pour eux de se forger un nom et de prouver à leurs aînés qu'ils valaient bien plus qu'il n'y paraissait. Qui ne voulait pas qu'on se souvienne de lui ? Qui n'appréciait pas que les gens s'arrêtent et se retourne en le voyant dans la rue ? Qui ne voulait pas que son nom traverse les siècles avec une ferveur que le temps ne saurait altérer, à l'image du Grand Héros ? Lui-même était encore un enfant au regard des autres, comprenant aisément que tous soient pressés de participer à des opérations de grande envergure autant pour se faire un nom, que pour faire ce qui était Juste. Et parfois l'un prenait le pas sur l'autre.

Mais malgré son peu de temps passé dans les rangs de l'armée, Neah avait eu son compte de conflits, de morts et d'impuissance. Il avait été contraint de nombreuses fois d'aller à l'encontre de ses principes pour sauver sa peau, en raison de ses faiblesses. Il s'était fait violence quand ce n'était pas toujours nécessaire et avait ressenti la frustration et la culpabilité qui s'en suivaient. Pourtant, il n'avait pas envie d'abandonner. Quand on lui disait qu'il n'y arriverait jamais, le guerrier songeait à Mancinia et à ce qu'elle ferait dans une situation similaire, n'ayant pas besoin de s'interroger longtemps. Ils avaient passé peu de temps l'un avec l'autre, mais ils se comprenaient comme s'ils se connaissaient depuis leur naissance. C'était une évidence pour lui : Jamais il ne pourrait la détester ou la trahir, au contraire, il avait envie de l'aimer et de répondre à la moindre de ses exigences. Heureusement pour lui, son Humaine n'était pas une mauvaise personne. Sans doute était-elle même trop confiante, mais c'était son rôle de la guider dans la bonne direction. Ce qui, à bien des égards, n'était pas évident. Oh, bien entendu, ces divagations n'avaient en rien altéré sa détermination. Peut-être était-il devenu un peu plus cynique, conséquence de chaque blessure supplémentaire venant enlaidir son corps déjà suffisamment marqué, ou peut-être avait-il simplement réussi à voir le monde sous son vrai visage et que cette vision avait sapé tous ses désirs de grandeur et de reconnaissance ?

Bien entendu le fait d'être reconnu par certains soldats était toujours plaisant, surtout quand il s'agissait de ceux qui avaient risqué leurs vies avec lui à Stenfek, ceux-là avaient une place spéciale dans son coeur, mais ce n'était plus quelque chose qu'il cherchait désespérément. Certains comparaient cela à la recherche amoureuse : elle arrivait quand on la cherchait le moins. Et c'était bien vrai. Il ne l'avait plus revue la sienne depuis sa dernière lettre et il ne lui avait pas répondu. A vrai dire, il avait envie de déployer ses ailes, de voler chez elle et de la prendre dans ses bras. L'Ange chassa ses pensées avant d'aller plus loin. Considérer Mancinia comme son amoureuse, comme sa propriété, n'était pas dans ses habitudes. Néanmoins, Neah ne pouvait plus se mentir : il l'aimait. Il ne pouvait s'en empêcher et il se demandait si la même impatience étreignait son coeur. Comment savoir ? Il ne pouvait pas le deviner. Il n'en avait pas envie. La vérité lui ferait mal et le guerrier retardait l'échéance. Jusque quand ? Jusqu'à ce qu'elle lui écrive et lui annonce son mariage prochain ? La naissance de son enfant ? Jusqu'à ce qu'elle le renie totalement ? Dieux ! Que Neah avait envie de se consumer dans ses bras. Au moment où le guerrier allait trouver son cas désespéré, il vit au loin une silhouette familière qui, il n'en doutait pas, parviendrait à le sortir de sa morosité.

Gilgamesh !

En entendant son nom, l'Ange fût surprit, mais sourit en reconnaissant son cadet.

Neah. Comment vas-tu ? Tu t'es remis de tes blessures ?
Effectivement.
Tu es sûr ?

Voyant la note d'incompréhension, il ne put s'empêcher de précisé :

Je vois que tu penses encore à ton Humaine. C'est comment son nom, déjà ?
...Mancinia. Elle s'appelle Mancinia.
Ah, oui. Eh bien, si tu aimes tant Mancinia, tu devrais prier Belhyäm ! Qui sait, elle t'entendra peut-être ?

Neah l'observa un instant sans le voir, réfléchissant à la possibilité que les Aetheri accèdent à ses prières. Ce serait à la fois si merveilleux et si contraire.

Je n'ai pas vraiment envie de forcer les sentiments de quelqu'un..., balbutia Neah.
Sans parler de forcer les sentiments, cela pourrait t'aider à la séduire !
Qu'est-ce que tu me racontes là ?
Elle pourrait sans doute t'aider à la séduire, répéta-t-il.
Mais, enfin, Gilgamesh ! Je n'ai pas envie de faire n'importe quoi !
Woh, calme-toi ! C'est une bonne idée pour te donner du courage, non ? C'est tout ce qu'il te faut, un peu de confiance en toi ! Et puis, peut-être que ta précieuse Mancinia te tombera dans les bras si tu es honnête. Les Humaines aiment bien ce genre de choses !
Je ne crois pas que...
Ne crois pas et essaie. C'est mon conseil.

Et son compagnon d'armes l'abandonna dans la rue, s'amusant de rendre le petit Ange Gardien confus. Après tout, s'il avait quelque chose de précieux à protéger et il n'en serait que plus belliqueux à l'avenir. Neah ne savait que dire. Que voulait-il ? Qu'est-ce qui était correct ? Et...Que faisait-il ici ? Pourquoi ses pas l'avait conduit aux abords d'un temple immense dédié à Belhyäm auprès duquel quelques hommes et de nombreuses femmes étaient venus prier l'Aether ? Non, vraiment. Il devait rentrer, mais l'Ange s'arrêta dans son geste de repli en voyant une Prêtresse se tenir non loin de lui. Neah était certain de l'avoir vu en compagnie de cette femme plus loin, comment avait-elle fait ? S'était-elle téléportée ? Il la dévisagea. Elle était absolument divine avec ses longs cheveux d'un blond cristallin et son regard d'émeraude. Telle une fleur délicate, cette dernière était vêtue assez légèrement de voiles d'un violet clair, mais la nudité totale était formellement exclue. Cette femme, doté d'une beauté évidente, avaient des gestes aériens ne donnaient pas l'impression qu'elle bougeait. Ce n'était pas le bon terme, non, elle flottait sur les dalles du temple. La Ravissante se retrouva devant lui en quelques pas, sans que Neah n'eusse le temps de faire quoi que ce soit.

Vous aimez quelqu'un ?

Neah retrouva l'usage de la parole.

Et qu'est-ce qui vous fait dire ça ?
Vous êtes moins troubler que certains croyants. Essayez-vous de graver son visage sur le mien ?
Elle est infiniment plus belle que vous.

L'Ange ravala sa salive et essaya de se reprendre pour parler plus correctement.

Pardonnez-moi. Vous êtes très belle, mais vous ressembler à vos consoeurs, la vraie beauté est dans la différence. Elle est différente de vous.
C'est sincère, dit la Prêtresse avec satisfaction. Mais que puis-je bien faire pour vous si vous êtes certains de vos sentiments ? Voulez-vous prier pour avoir un enfant avec l'élue de votre coeur ?
Oh ! Je...Non. Non. Elle ne sait rien de mes sentiments. C'est pour cela que...

Mancinia qui portait son enfant, c'était encore plus magnifique à imaginer. Il secoua la tête.

Je me suis tromper, pardonnez-moi de vous avoir déranger.
Je crois savoir ce qu'il vous faut en ces temps troubles où Sympan le Maudit nous menace tous.
Vraiment ? Non, attendez ! Je ne veux pas forcer ses sentiments...
Tenez.

La Prêtresse lui tendit une fiole de cristal d'un sombre violet et le guerrier l'interrogea du regard.

Buvez. Ayez confiance. Ce n'est que de l'eau.

Malgré son hésitation, l'Ange ne pouvait qu'accepter cette offrande fait par la Prêtresse d'un culte reconnu dans ce genre de vertus. Il but d'un trait. En rendant son bien à la Ravissante, il ne pouvait que laisser sa curiosité poindre.

Cette eau a-t-elle une particularité ?
Vous le saurez bien assez tôt.

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