L’Edelweiss comportait une quantité non négligeable de villages-étapes. Le climat montagnard, bien imprévisible, pouvait se montrer hostile à tout moment. Il convenait alors de ne point trop s’écarter des sentiers plus ou moins définis, pour peu que l’on soit étranger à la région. Je devais avouer que mes connaissances locales demeuraient bien maigres, et en vertu de la proximité entre l’Edelweiss et le Fjörd, j’avais décidé de remédier à cette tare en explorant les environs. Les relations entre les Orishas et les vampires s’avéraient loin d’être mauvaises, ce qui facilitait ma quête de gîte, que je sois en territoire vampire ou non. Il était vrai que la tâche demeurait plus aisée sur le territoire de mes pairs, ne serait-ce qu’au travers leur réceptivité et compréhension à l’égard des voyageurs nocturnes. Je n’avais cependant point de mal à négocier mes haltes au sein des terres voisines. Du moins, tel fut le cas au début de mon voyage.
La réluctance à l’acceptation d’étrangers se fit plus forte au bout de quelques étapes. Le blizzard s’était levé au cours de la nuit, au bout d’une heure ou deux après que j’eusse attaqué une nouvelle portion de route. Assez étonnamment, cet aléa climatique s’était révélé… salutaire pour que je sois toléré dans l’enceinte du dernier village que j’abordai. Le guet en charge des portes du village m’avait fixé avec insistance, et ce ne fut qu’au bout d’un pénible plaidoyer que j’étais parvenu à le convaincre de me laisser entrer, mettant en avant ma nécessité de trouver refuge par ce temps.
« Qui va là ? »
« Je ne suis qu’un voyageur ayant été surpris par la tempête, et je cherche un abri pour m’en prémunir. »
« Passe ton chemin. On n’accepte plus les étrangers. »
« Voilà qui est bien cruel. Me refuser, c’est me tuer. Qu’ai-je fait pour que vous souhaitiez me voir mourir dans ce blizzard ? »
« On rapporte que des meurtres en série ont eu lieu dans les villages environnants. J’peux pas laisser rentrer n’importe qui. »
« Ai-je vraiment l’air en état d’assassiner qui que ce soit ? Me voilà trempé et épuisé par la grêle. Je vous prie de faire montre d’indulgence ! »
La sentinelle hésita quelques instants, apparemment pensive. C’était là ce que je supposai – le blizzard intense entravait quelque peu mon champ visuel, en dépit de ma vue affûtée de chasseur. Au bout de ces secondes de délibération, elle convint de me laisser entrer, et je l’en remerciai chaleureusement. J’avais cependant bien noté sa remarque quant aux meurtres ayant eu lieu récemment, et décidai de rester sur mes gardes. Ma priorité fut néanmoins de chercher une auberge dans laquelle il m’était possible de sécher mes vêtements et d’obtenir quelque répit. Je ne serais visiblement point en mesure de parcourir un long trajet cette nuit.
Je ne tardai point à en trouver une. On me fournit une modeste chambre dans laquelle je pris soin de me mettre à l’aise. Mon manteau, alourdi par l’humidité, n’était guère agréable à porter, et il en allait de même pour le reste de mes vêtements. Je me réchauffai moi-même auprès du feu durant un petit moment, avant de décider à m’allonger sur mon lit, pensif. De temps à autres, il m’arrivait de scruter rapidement la fenêtre pour suivre l’évolution du temps extérieur. Je ne constatai rien de notable. La cadence et violence des chutes de neige paraissaient diminuer, mais je n’en étais point certain. Je soupirai. Une nuit dans un village Orisha par tel temps se caractérisait par un bien grand ennui. Personne n’était réveillé à cette heure-ci dans l’auberge, hormis le tenancier, et je décidai de m’abandonner au fil de réflexions éparses pendant quelque temps.
Je ne sus combien exactement – et ce n’était guère important. Un cri m’interrompit brutalement. On hurlait au meurtre sur la place principale du village. Moi qui désirais une distraction, on m’en fournissait une assez… exotique. Je m’habillai promptement,= pour me diriger sans plus attendre en direction du lieu du crime, équipé de ma lance par précaution. Je constatai que le blizzard s’était calmé partiellement, les chutes de neige persistant légèrement. Sur place, un spectacle macabre attendait les curieux. Une jeune femme en sang et à moitié dénudée était affalée sur le ventre, contre un banc, son torse violemment transpercé de toutes parts. On s’agitait, fulminait, formulait des hypothèses diverses et invoquait le meurtrier en série. Un brouhaha sans nom animait la foule alors que les plus imposants vocalement cherchaient à imposer leurs opinions.
« C’est encore un coup du tueur en série qui sévit chez nos voisins ! J’suis sûr qu’il est encore dans la place ! »
« Sûrement l’œuvre d’un étranger ! Il ne s’en prend qu’à des Orishas, il doit avoir une dent contre nous ! »
« Eh toi avec la lance ! Ce serait pas toi, armé comme tu es ? »
Plusieurs regards se braquèrent dans ma direction, emplis de fureur. Cette accusation arrivait bien trop facilement et dangereusement. Je pressentis les graves complications qu’elle impliquerait si je ne réagissais point prestement. Il me fallut rétorquer rapidement et habilement.
« Doucement sur les accusations ! J’ai entendu crier au meurtre, et il me paraissait judicieux d’être paré à toute éventualité ! Qui plus est, ne penseriez-vous point que ma lance serait encore tâchée de sang, au vue des coups assénés à la victime ? »
On se retourna en direction de mon accusateur et on pesa ma défense. Si cela semblait suffire à certains, d’autres, tels que l’agitateur, revinrent à la charge.
« Tu aurais pu avoir le temps de la nettoyer. Et en plus, ta tête me dit rien. Tu es pas du village. »
« Il est vrai que je suis de passage, mais je ne pense point être le seul étranger ici. Qu’en est-il du jeune homme, là-bas, à la chevelure blanche ? »
Je désignai un individu dont les couleurs se mariaient fort bien avec la neige, que j’avais repéré pour ses particularités physiques. A vue d’œil, il avait loin d’être un Orisha, et à en juger par le regard inquisiteur et hésitant de la foule, j’en déduisis que je n’avais point tort en le qualifiant au même titre que moi. On se mit à l’observer avec intérêt et insistance. De toute évidence, la foule attendait une réponse de sa part. Qu’ils se concentrent donc sur lui plutôt que sur moi, s’ils avaient les soupçons aussi faciles.
1049 mots.
Dernière édition par Reddas Von Wyvernzern le Jeu 04 Aoû 2016, 16:01, édité 2 fois
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Mar 31 Mai 2016, 18:25
ft. Mirra
ft. Reddas
「 Bouc Emissaire」
Mirra était parti depuis quelques temps du village des Béluas, toujours en quête de connaissances et d'aventures à raconter dans les lettres qu'ils enverraient à son amie Eärhyë.
Il était parti en quête de renouveau, il avait découvert nombreuses villes ou paysages qui valaient le détour d'être observés. Mais là, c'était la chose la plus magnifique qu'il avait pu voir. L'Edelweiss. Cette montagne enneigé beaucoup plus vastes que toutes les autres montagnes qu'il avait pu voir. Il était assurément en territoire Orisha, d'ailleurs, par son passé, il avait rencontré une jeune Orisha Rouquine du nom de Lilith et qui l'avait aidé dans une quête qui avait mal tourné. Peut-être était-elle ici lorsqu'il avait rejoint les prémisses d'un village ? C'était la première fois qu'il se rendait dans un tel endroit, il ne voulait pas forcément faire mauvaise impression auprès des citoyens environnant les lieux. Il était déjà passé par divers villages, avant son avancé dans ce lieu qui ne faisait qu'éblouir de merveilles ses pensées.
Jusqu'à maintenant, tous ceux qu'il avait rencontrés étaient amicaux envers lui, mais à présent, il semblerait que sa présence n'était aucunement conviée à entrer dans le nouveau village qui s'offrait à lui. C'était même très étrange. De loin, il n'avait absolument pas constaté les remparts de la ville qui entouraient le village d'une sûreté illusoire. En même temps, il avait été pris au dépourvu par un blizzard qui se montrait on ne peut plus agressif envers tout voyageur se risquant dans les montagnes. Il avait froid, il avait faim et sa seule pensée qu'il avait eu lors de son arrivé à la "douane" était de pouvoir se réchauffer dans une auberge. Il n'avait pas idée qu'il puisse se faire menacer car une voix remplie d'hostilité avait fusé dans les airs, à quelques pas de la porte des remparts. - Qui que vous soyez, n'avancez pas plus ! - Comment donc ? Je ne suis là que par désir touristique, pourquoi m'empêche-t-on de m'approcher davantage de votre cité on ne peut plus exquise ? - Le touriste, le touriste... On ne veut pas d'étranger point à la ligne ! Retournez d'où vous venez et bon vent. - C'est justement le bon vent qui m'amène, votre ville est la plus proche possible. Ce temps m'empêche de pouvoir avancer plus haut ou même plus bas. Je gèle, je crève de faims et mes muscles me tiraillent. - Ce n'est pas mes affaires ! Déguerpissez ! - Comment donc ? Je veux bien que l'histoire de vos origines soit tragique, mais pourquoi infligez de tel supplice à quelque qui ne demande qu'une auberge et partir faire affaire ailleurs ? Je pensais que vous et votre race promulguiez de meilleur traitement à ceux venant goûter au plaisir d'une race aussi exquise que la vôtre.
Le garde n'avait pas l'air d'accord avec les propos du Jeune Bélua en face de sa personne. Il avait montré les dents et pointé son arme en direction de l'innocent Mirra. Faudrait que je puisse m'approcher, sinon je ne pourrai pas tenter de l'hypnotiser et me laisser passer. C'était ce qu'il fit, il s'approchait toujours davantage de son homologue mais il était difficile d'avoir l'attention du garde sur ses yeux ou sur ses mains. Les mains ! Il s'amusa à faire danser des mains, comme pour invoquer un sort particulier afin d'assouvir le monsieur sous ses désirs. D'ailleurs, celui-ci reprit un air neutre, levant son arme il marqua un temps d'arrêt, cela signifiait que le pouvoir hypnotique n'était pas entièrement efficace.
- Franchement, qu'est-ce qu'ont ces étrangers à venir par un événement pareil ? Il y a des meurtres qui se passe dans le village et on dirait qu'ils veulent tous se la jouer détective... Ils se sont passés le mot ma parole ! Passez passez, mais que vos affaires soient rapides et sans amalgame, on vous a à l'oeil.
Mirra acquiesça d'un simple hochement de tête en remerciement par l'hospitalité qu'avait offert son pouvoir. Une chose était sûre, le manque de visibilité avait à peine effleurer le cerveau de l'homme à la porte, car il avait tenté bien plus que de passer. Et qu'elle était cette histoire de meurtre dont celui-ci mentionnait ? Une chose encore était certaine, il allait voir pour éviter à tout prix cette affaire.
La journée avait été longue, très longue et la première auberge à se présenter serait la bienvenue. Il n'avait pas non plus besoin de trop dormir, juste besoin de boire et de manger, il avait déjà gâché ses maigres réserves dans la journée.
Il se présenta donc à la première auberge, demanda de quoi souper et prit une chambre pour la nuit qui s'annonçait agitée. Il avait entendu encore une fois cette histoire de meurtres, surtout qu'aucun étranger était mort et que, visiblement, les Orisha étaient ciblés. Choses bien plus étranges, des regards étaient posés sur lui, ils l'accusaient du regard alors que c'était bien la première fois que Mirra les voyait. De plus, personne ne le connaissait, pas même un chat.
Cette nuit s'annonce bien périlleuse et privée d'un vrai repos. Je vais devoir être sur mes gardes pendant la nuit. N'est-ce pas vieille Chouette ? Il avait prit l'habitude de parler à son animal Totem qui était son seul compagnon depuis tant de semaines.
Le matin se leva, il fut prit d'une stupeur et se dépêcha de sortir de l'auberge pour constater ce qui lui avait mis froid dans le dos. Il put voir une scène on ne peut plus horrible et qu'il n'avait absolument pas l'habitude d'observer. Cette femme avait été violemment tuée. Quelque chose murmurait à l'oreille du Bélua qu'il allait devoir bientôt partir s'il ne voulait pas être pris entre plusieurs feux.
- Eh toi ! Oui, le pâle là ! Ce ne serait pas toi qui aurait tué cette pauvre femme ?!
Quelques minutes s'étaient écoulées et il fut directement interpellé. Enfin, pas directement. Il se retourna et vit plusieurs personnes agglutinées en groupe le dévisager. Pourquoi serait-ce lui ? De plus, il constata, non loin, un homme le dévisageait plus fortement que les autres. Etait-ce lui qui l'avait désigné comme coupable ? Il devait simplement répondre.
- Et pourquoi pensez-vous que c'est moi ? Cela fait à peine vingt minutes que je suis venu constater la scène. - Tu aurais pu la tuer pendant la nuit ! - C'est la première fois que je viens ici, de plus je n'ai pas de vêtements de rechange et je n'aurais donc pas pu me changer au vu du sang que le meurtrier a sûrement dû recevoir, surtout pendant son agression. - Baliverne ! De plus, je peux voir dépasser une poignée de ton dos, sûrement une lame ! - Et j'imagine que, si vous avez fait attention à ma personne, c'est que quelqu'un m'a pointé du doigt ? Mais pourquoi faire confiance en quelqu'un si celui-ci évite les questions en désignant autrui à sa place ?
Les groupes s'échangeaient des regards, chacun regardant les deux personnes, visiblement là au mauvais moment. Cependant, Mirra avait prit peur pour sa vie et maudit la malchance qui l'avait amené ici.
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Invité Invité
Lun 27 Juin 2016, 14:34
La précipitation des événements m’avait poussé à accuser le premier venu – une nécessité pour détourner momentanément l’attention. En vérité, je ne possédai point d’argument qui me permettait de justifier raisonnablement qu’on s’attarde sur cet individu plutôt que moi. Laisser le doute planer trop longtemps sur un unique suspect s’accompagnait de répercussions fâcheuses pour la personne concernée, et je ne souhaitais guère devenir l’objet de pareille inconvenance. Ma manœuvre me servit en outre à gagner de précieuses secondes, cruciales pour construire les prémices d’un argumentaire capable de contrer les accusations que l’on me porterait. Il m’importait peu de salir la réputation d’un potentiel innocent pour ma sauvegarde. Je n’avais aucun scrupule à me dédouaner sur le dos d’un étranger, d’autant plus qu’un autre parfait inconnu se retrouvait à l’origine du blâme que l’on portait à mon égard.
L’accusé ne tarda d’ailleurs point à se manifester, me renvoyant les soupçons assez prestement. J’avais espéré une animosité plus véhémente de la part de la foule ; qu’elle se soit davantage embrasée vis-à-vis de ma cible pour ne lui laisser nullement les moyens de répliquer. Dommage. On revint dans ma direction, jugeant que je devais fournir des réponses plutôt que les esquiver. Je n’avais point disposé d’une quantité de temps considérable pour m’approprier un plaidoyer fulgurant. Cependant, en observant une nouvelle fois le cadavre, je découvris une piste de défense facilement exploitable. Levant la main pour me manifester, je rétorquai alors.
« Me permettez-vous d’approcher du cadavre pour vous afficher une preuve de mon innocence ? »
La place était teintée de sang en dépit du recouvrement de neige. Mon expérience en tant que chasseur me laissait envisager qu’une telle manifestation effusive était probablement l’œuvre d’une arme tranchante et non point perçante. Sans doute quelques conduits sanguins avaient été violemment sectionnés, et les traces que l’on dénotait sur le corps de la victime allaient dans ce sens. Plusieurs membres se retrouvaient lacérés et la gorge tranchée. L’ensemble me permit d’affirmer la chose suivante.
« Je pense que les connaisseurs approuveront mes propos. Voyez, la regrettée victime a très certainement été agressée par le biais d’une arme tranchante, comme une épée ou une dague. Vous apercevez l’effusion de sang aux alentours ? Ce ne peut être l’œuvre d’une lance, ni d’une flèche, deux armes perçantes dont j’étais équipé en pénétrant entre ces murs. »
Je contemplai la foule un moment, pour repérer d’éventuelles réactions de leur part. Celle-ci entrait dans une phase de réflexion suite à mes propos. Je m’attendais toutefois à une objection et, sans tarder, l’un des villageois eut le bon goût de la formuler. Curieusement, il s’agissait de l’individu ayant porté ses accusations initiales à mon égard – un Orisha visiblement âgé d’une trentaine d’années, au corps endurci et au regard mauvais. Je retenais son insistance à me faire porter le chapeau. Pour l’heure cependant, je m’apprêtai à répliquer à ses arguments.
« Ça n’empêche pas que tu aies pu te procurer une épée ou autre, et la cacher une fois ton crime accompli. »
« Vous pourriez m’objecter que j’eus dissimulé l’arme, en effet. Faut-il encore qu’elle soit entrée en ma possession. Demandez à votre sentinelle : en arrivant, j’étais équipé des deux armes précédemment citées, et elles demeurent suffisamment encombrantes pour que je n’en arbore davantage. C’est en outre la première fois que je visite votre village, et je ne suis arrivé il y a quelques heures tout au plus. Il me paraît insensé d’avoir eu le temps et le luxe de repérer un lieu où me procurer une épée comme vous dites, en particulier par ce blizzard. Je suis resté dans ma chambre d’auberge tout ce temps, et le tenancier pourra confirmer que je ne suis point sorti. M’est avis que le meurtrier possédait déjà le nécessaire avant d’exécuter ses plans. »
Mon regard s’adressa à nouveau en direction de l’individu aux cheveux blancs. Il s’avérait regrettable que je doive l’accuser de la sorte, mais pour le moment, l’affaire se jouait entre lui et moi. A son tour d’argumenter en sa faveur face à la cohorte qui s’impatientait, dans son ensemble, pour dénicher un coupable adéquat. Je jetai toutefois des coups d’œils discrets dans la foule pour distinguer si l’une des personnes ici présentes trouvait compte à gagner dans nos échauffourées verbales. Il n’était point exclu que le véritable coupable soit présent, et assiste, à son grand contentement, à l’accusation de quelqu'un qui n’avait rien à voir avec l’affaire. De la même façon, il était possible que ce jeune homme soit réellement le responsable de ce méfait. Qu’à cela ne tienne. Je lui lançai ceci.
« Voici pour ma part. Et vous ? Disposez-vous d’arguments en faveur de votre innocence ? »
775 mots
Dernière édition par Reddas Von Wyvernzern le Jeu 04 Aoû 2016, 16:01, édité 1 fois
Invité Invité
Ven 01 Juil 2016, 19:04
ft. Mirra
ft. Reddas
「 Bouc Emissaire」
Mirra n'avait rien vu venir, la situation le dépassait largement et quelque chose lui disait de se défendre au maximum de ses capacités. Surtout lorsqu'il comprit que l'homme au teint blanchâtre avait un panel d'excuses et de preuves comme quoi il n'avait rien à faire dans cette affaire. De plus, les arguments de Mirra faisait pâle figure face à la défense de la victime des citoyens de ce village. Pire encore, tout concordait parfaitement et aucun autre contre-argument ne pouvait contredire cet être à allure vampirique.
Ainsi tout se projeta d'une manière très singulière. Il avait compris qu'il y avait justement quelqu'un dans le tas de mécontents une personne sûrement fautive à ce phénomène particulier, cependant il ne pouvait rien y faire. Malheureusement, il ne pouvait pas non plus essayer d'hypnotiser quelqu'un car on pourrait dire de lui qu'il était louche. Il fallait trouver un moyen de se dépatouiller dans cette sale histoire. A peine eut-il le temps de réfléchir qu'on l'apostrophait déjà pour découvrir son argument face à ces accusations malhonnêtes.
- Et toi l'Jeunôt ?! Hein ?! Qu'est-ce t'a à dire que c'est pas toi qui l'a fait c'te troue sur la jeune m'dame ?!
C'était un vieux plutôt aigri qui avait prononcé ces paroles sous un ton d'insultes. Mirra savait pertinemment qu'il ne pouvait pas faire autrement que de dire la vérité pour se défendre, surtout lorsqu'une demi-douzaine de villageois le fixait d'un air accusateur. Si seulement il avait moyen de rejeter la faute sur quelqu'un passant par là par hasard ou bien sur un des mécontents. Malheureusement, le troupeau était bien trop uni pour se déformer face à des fausses accusations, il fallait trouver un argument de taille pour défaire une telle meute de moutons.
- De mon côté, j'ai suivi les pas de Monsieur vis-à-vis de l'entrée en ce village. Je suis sûrement arrivé bien après lui et on m'a aussi fouillé afin de vérifier que je n'avais pas de vils desseins envers votre hospitalité.
Les gens faisaient une mine mortuaire, il était évident que tout était coïncidence et qu'il n'aimait pas du tout la tournure que les choses prenaient. Il fallait absolument trouver le bouc-émissaire à cette histoire. Qu'est-ce que pouvait penser ce pauvre Bélua ? Que dire la même chose que la précédente victime des regards serait suffisant pour prouver son innocence ?
- De plus, comme je vous l'ai dit, cela fait peu de temps que je suis sur cette place, l'aubergiste peut tout à fait prouver mon innocence. Quand à cette affaire de meurtre, si vous voulez encore m'incriminer, je vous suggère de vérifier l'état de la morte avant de dire quoi que ce soit. Elle a l'air d'être dans la rigidité cadavérique de tous les cadavres.
En effet, il fallait que l'acte du meurtrier soit fait de douze heures à vingt-quatre heures avant que le cadavre ne devienne qu'un tas de muscles tendus avant que l'acide du corps n'aille achever le reste. Mirra n'était arrivé que dix heures auparavant, il n'avait donc pas pu commettre le meurtre et c'est ce qu'il allait s'empresser de démontrer pour éviter de se faire harceler.
- Je suis arrivé il y a à peine dix heures ici, les gardes pourront vous le confirmer, je n'ai donc pas pu commettre un meurtre qui a l'air de dépasser le temps prévu au corps pour devenir aussi rigide. Si vous ne me croyez pas, vous pouvez simplement demander à un spécialiste pour prouver ou contrer ce que je vous avance.
Mirra avait pu être en contact avec divers médecins ou autres chirurgiens, il avait un peu plus appris sur la biologie et cela lui permettait d'être utile dans divers circonstances. Malheureusement, ce n'était pas suffisant pour connaître un maximum de détails sur les corps meurtris ou même tout simplement sans âmes. Mais il avait au moins l'air de s'y connaître et il avait complètement écarté certains doutes des habitants grâce au peu de maîtrises qu'il étalait à leurs yeux. Cependant, l'homme ,qui avait accosté les deux pauvres hommes, n'en avait pas fini avec eux et il continuait de scruter l'espèce de Vampire et Mirra d'un air très suspicieux.
- Dîtes-moi, je vous trouve bien suspicieux pour un simple villageois. Vous voudriez faire appel à un médecin ? Ou bien vous avez certains aveux à nous faire ? Qu'avez-vous à dire monsieur... ?
- 780 mots| Post 2
Invité Invité
Dim 03 Juil 2016, 01:48
Dans la mesure où les soupçons à mon égard s’étaient en partie dissipés, je ressentis comme un soulagement, une opportunité pour souffler. Établir la vérité ne m’importait guère en soi, sauf s’il s’agissait de l’unique recours pour me disculper d’un mensonge qu’on m’affligeait. C’était donc au jeune homme à la chevelure blanche de se débrouiller à présent. Je ne comptais point particulièrement l’enfoncer ou l’aider sauf si les accusations revenaient dans ma direction. Pour l’heure, je me contentai d’écouter ses arguments, simplement pour surveiller le flot, et éviter qu’il ne revienne à la charge dans ma direction.
L’inconnu prétendit être arrivé bien après moi, soit dans le courant de la nuit. En un sens, cet argument rejoignit le mien, spécifiant que lui non plus n’avait été en mesure de planifier longtemps à l’avance cet assassinat. Le cœur de sa plaidoirie résida dans des déductions biologiques, qui… s’éloignaient de mon champ de connaissance. Les règles que je connaissais sur les cadavres avaient attrait à la chasse, et je pouvais notamment faire la différence entre les traces d’une arme perçante, tranchante, et contondante. S’ajoutait l’impact qu’une mort lente ou rapide exerçait sur un animal. En général, celui-ci était cuisiné dans la soirée, ou alors conservé dans un certain état par ceux qui savaient y faire. L’examen de la… tension musculaire d’un défunt n’était clairement point mon domaine, et je me demandai quel genre d’individu cette personne était pour disposer de telles connaissances.
Le seul point que j’aurais pu contester, c’était l’heure de son entrée au village en comparaison avec la mienne. Il y avait bien moins de dix heures que j’avais pénétré son enceinte, mais au fond, à quoi bon le préciser ? Cet argument temporel paraissait accepté par les érudits du village, et comme il avait soutenu me « suivre » en entrant, je supposai que cette explication nous disculpait tous deux. Partiellement, du moins. Dans un coin de ma tête, je réfléchissai à l’effet d’un froid extrême sur un cadavre. Mes connaissances demeuraient encore une fois bien maigres sur le sujet, et ne me permirent point de statuer, ni même d’avoir la moindre idée de ce qu’il fallait en déduire. Visiblement, tout ce qu’il fallait retenir, c’était que ce meurtre remontait dans le temps.
Mon vis-à-vis en profita alors pour apostropher l’un de nos accusateurs, qui sembla particulièrement irrité par cette interpellation. L’homme en question se montra en outre nerveux, comme s’il cachait effectivement quelque chose. Il se cabra bien assez vite sur la défensive, rétorquant vivement la chose suivante.
« Je suis un honnête citoyen, et j’ai pas de motif pour l’avoir tuée ! Ni même le talent pour ! »
Le « talent » pour ? Les villageois semblèrent murmurer quelque chose à l’attrait d’une approbation silencieuse. Devais-je en déduire que cet individu était considéré comme incapable de manier la moindre arme parce qu’il disposait d’une maladresse à toute épreuve ou d’un manque de force flagrant ? Il ne fallait point être un valeureux guerrier pour poignarder une jeune femme à répétition… Sa défense demeurait bancale, notamment pour ce qui était du motif. A ce que je sache, nous autres accusés n’en disposions guère, et quand bien même, celui-ci pouvait être maintenu secret entre la victime et la personne concernée. Sentant qu’il avait quelque chose à cacher, je fus piqué d’une certaine curiosité pour accompagner les propos de mon vis-à-vis.
« Celui-ci pouvait être secret entre la victime et vous-même. De toute façon, je ne pense point que ce jeune homme ou moi-même ayons eu le temps d’en constituer un également. Qui plus est, un meurtre pareil ne demande guère « talent » du moment que vous attirez la victime dans une impasse où elle ne peut se défendre. Votre défense est, permettez-moi, convenablement bancale. »
Je ne sus dire s’il se mit à pâlir de terreur ou rougir de colère, mais ses bras se mirent à bouger frénétiquement, presque comme s’il était parcouru de spasmes. On s’affréta autour de lui mais il repoussa les personnes s’étant rapprochées pour se calmer. Il me dévisagea un moment avec insistance puis répliqua.
« Tout le monde sait que j’ai des tremblements quand je saisis un objet qui m’empêchent de viser proprement. »
Un bref regard dans l’assemblée confirma ses propos. Je demeurai alors pensif un instant, cherchant à établir ce qu’il était possible de déduire des conclusions du garçon aux cheveux blancs. Si la mort remontait dans le temps, le tueur avait largement pu s’échapper. Pourquoi avoir ressorti le cadavre maintenant ? Peut-être pour éviter qu’une inquiétude des proches rejaillisse et donne lieu à une expédition pour retrouver la victime disparue ? Ou alors, parce que deux potentiels accusés s’étaient présentés le lendemain, et que l’occasion parfaite de faire porter le chapeau s’était dressée ? Méditant sur ces prédicats, j’énonçai une hypothèse à voix haute.
« Certes, mais si la mort date, l’assassin a pu s’enfuir, et supposons qu’il soit votre complice, vous vous seriez contenté de cacher le corps pour le ressortir ce soir aux yeux de tous. »
Cette accusation donna lieu à une réaction immanquable, chez l’Orisha qui se mit à nouveau à trembler. Il fallut attendre qu’il se calme pour que je l’entende grommeler quelque chose de l’ordre de « Comment oses-tu... ». Je décidai alors de lever les mains pour calmer le jeu, et répondis simplement.
« Ce n’est qu’une hypothèse, bien entendue, qui de surcroît se base sur les dires chirurgicaux de cette personne. »
J’adressai un nouveau signe de tête à l’autre accusé. Peut-être désirait-il supplémenter ma théorie d’autres éléments ? Dans tous les cas, je pris soin de retourner la balle dans son camp pour qu’on évite de m’accuser à nouveau car j’émettais trop d’hypothèses. Qu’il se défende donc un peu plus, s’il désirait faire porter le chapeau à l’Orisha branlant.
967 mots
Dernière édition par Reddas Von Wyvernzern le Jeu 04 Aoû 2016, 16:02, édité 1 fois
Invité Invité
Lun 04 Juil 2016, 18:48
ft. Mirra
ft. Reddas
「 Bouc Emissaire」
L'air avait une odeur étrange, celle de la mort. Le vent ramenait cette puanteur que le corps de la femme meurtri possédait. Mirra résistait pour ne pas lâcher prise, il avait envie de rejeter sa bile, l'odeur était trop pénible avec son odorat de Bélua. De plus, il lui semblait que la femme commençait tout juste à pourrir depuis que son homologue pâle rajoutait une hypothèse pour aller dans sa balance. Mais quelque chose n'allait pas, tout n'allait pas dans le sens qui était prévu. Les événements se distordaient dans un tumulte de plaintes et de colères. Cela faisait tourner la tête de Mirra, il était entouré de tous ces citoyens qui avaient cru bon de le rendre bouc-émissaire pour un crime qu'il n'avait pas commis.
Ensuite, vint la tirade de cette homme qui l'avait pointé du doigt, ramenant à la raison tout ce qui était de l'ordre du meurtre pour bien faire comprendre qu'il était impossible de partir en quiproquo. De plus, l'homme qui nous avait pointés et accusés de meurtrier, même s'il avait l'air d'un benêt à toujours changer son fusil d'épaule, paraissait très louche, autant pour ses excuses que pour son caractère très colérique envers nous. Il était la proie de Mirra, il fallait absolument trouver un très bon prétexte pour réussir à lui faire porter le chapeau et, surtout, c'était toujours celui qu'on pensait être le moins capable de faire un tel meurtre qui en était la cause première. C'était l'hypothèse de Mirra et l'homme pâle avait un peu grignoter cette théorie. Il fallait maintenant trouver les bons mots pour amorcer la foule contre leur "ami" de toujours. La forme était toute simple, trouver un coupable à sa place ou mourir sur le bûché, et la décision était bien trop simple à prendre.
- Dites-moi, connaissiez-vous cette personne que vous avez retrouvé ce matin morte sur la place ? L'homme en question avait jeté le regard ailleurs, comme pour fuir de cette question qu'il ne voulait pas entendre de la part d'un inconnu. Aussi, cela faisait de lui un meurtrier potentiel et Mirra s'attendait à l'entendre mentir.
- Je ne connaissais pas cette femme et je suis attristé de voir un tel massacre dans notre village. De plus, vous me ciblez depuis un bon moment et c'est bien la preuve que c'est vous le meurtrier. Toutes les personnes qui connaissaient l'homme en question se mirent à l'encourager, comme s'ils avaient été d'accord avec lui. C'était une parfaite bande de mouton.
- Je vais vous raconter une histoire.
- On n'en veut pas de tes récits ! Ne cherche pas à gagner du temps !
- Ecoutez plutôt : Il était une fois, dans une petite forêt d'hommes, un village où les villageois étaient très uni entre eux. Là-bas, il y avait une petite famille composé d'un enfant et de ses parents. Un jour, ils eurent un animal de compagnie qu'ils ont appelé Dunk. L'enfant en question était ravi d'avoir un nouveau compagnon de jeux et s'amusait beaucoup avec lui. Les parents, eux, étaient émerveillés de voir leur enfant aussi heureux mais ils avaient conclu ensemble qu'ils auraient du mal à le garder car Dunk posait problème. En effet, la famille n'était pas très riche et était nouvelle dans ce petit village, ils avaient peur d'être exclu de leur patrie si jamais Dunk leur causait du soucis. Un matin, alors que le jeune enfant se levait pour retrouver son ami poilu, celui-ci avait disparu. L'enfant était très triste et en avait parlé à ses parents. Son père lui promit de le retrouver dans la journée et de le ramener. Cependant, au retour de son père, l'enfant fut déçu de ne pas retrouver Dunk à ses côtés. Le père lui expliqua qu'il l'avait retrouvé dans les bois mais qu'il n'était plus de ce monde. L'enfant déprima, incapable de retrouver contenance dans ce monde pleins de folies.
- Et quel est le rapport ?
- Je n'ai pas fini et la suite vous intéressera : Un jour, un loup apparu et celui-ci se fit tuer par les habitants du petit village pour la mémoire de Dunk. Ils ont tué le premier venu sans savoir s'il était la cause de la mort de Dunk, juste qu'ils avaient besoin de rejeter la faute sur quelqu'un. Cependant, l'enfant était encore bien trop déprimé et quitta sa vie en mettant fin à ses jours. Le Père, ne supportant pas la mort de son fil, avoua au village qu'il avait tué Dunk car il ne le supportait pas et qu'il lui posait trop de problèmes pour le laisser en vie.
Certains villageois du troupeau étaient abasourdis par cette histoire. Il y en avait qui pleurait pour le petit enfant. Mirra fut prit une chaleur triomphante surtout parce-qu'il avait réussi à captiver sa foule par le petit charisme qui l'entourait. Il sourit et finit son discours, d'un air morose pour amplifier le moment qu'il avait choisi.
- En somme, il est bien trop facile de rejeter la faute sur les autres. Et généralement, c'est la personne qu'on croit la moins capable de commettre un acte d'une telle cruauté qui en est la plus fautive.
- 911 mots|Post 3
Invité Invité
Mar 05 Juil 2016, 22:41
L'inconnu à la chevelure immaculée poursuivit dans la continuité de mon argumentaire, posant à son tour ses questions à l'Orisha branlant. Malheureusement, je doutais que l'individu ne daigne avouer quoique ce soit, notamment au regard des conséquences qu'un aveu apporterait. Par ailleurs, tant que le doute était permis pour qui lançait des accusations, la personne concernée pouvait toujours se dédouaner en invoquant l'absence de preuves formelles, surtout si elle était en position de force. En étrangers que nous étions, la populace ne jouait nullement en notre avantage, et si nous pouvions écarter les accusations à note égard, rien ne garantissait que nous percerions la vérité au grand jour. Ou en pleine nuit, comme en attestait le clair de lune.
Si un tel objectif m'importait peu, il était nécessaire de m'assurer que la situation ne se gâte point pour moi. Il me tardait en outre de quitter ce village, et je maudissais le blizzard de m'avoir pris au piège dans ce lieu méprisable à un moment aussi inadéquat. L'unique solution efficace pour en finir consistait à établir une culpabilité irréfutable par le biais d'une preuve solide. Fallait-il encore qu'un tel élément existe. Je me demandais si, en perquisitionnant le logis du désagréable individu, nous pouvions espérer obtenir quelque indice allant dans ce sens. Il fallait cependant connaître l'emplacement du logement de ce dernier, et je doutai que quiconque dans l'assemblée ne daigne me le révéler. Le concerné protesterait, naturellement, et il me paraissait invraisemblable qu'on valide mes désirs sur ce point-là.
Je fus donc contraint de suivre la conversation à défaut d'autre chose. Sans surprise, le mécréant réfuta connaître la victime, ce qui ne nous avança guère car personne ne le contredit. Je croisai les bras et me mis à réfléchir. Comment obtenir une percée ? L'homme aux cheveux blancs prit le parti de narrer une histoire, et rien qu'en ayant vent de la situation initiale, je sentis qu'elle appartenait à un registre qui me débectait. Les fables racontées aux enfants pour leur inculquer quelque leçon constituaient un genre que je trouvais tout bonnement ridicule et absurde. Entendre un tel récit était bien le dernier de mes souhaits. J'essayai de penser à autre chose de plus sensé.
Je contemplai à nouveau la scène du crime. Le sang de la victime était séché, il était vrai. Se pouvait-il toutefois qu'avec mon odorat de vampire, particulièrement sensible au fluide écarlate, je possédais une chance pour retrouver la trace de l'arme qui lui avait ôté la vie ? La procédure ressemblait fort à ce que l'on pouvait attendre de la part d'un chien de chasse ayant du flair. Me dénigrer de la sorte m'affligeait, mais d'un autre côté, tout prétexte était bon à prendre pour esquiver cette histoire immonde. Je profitai du fait que la foule soit attentive au narrateur pour reculer doucement et discrètement et m'éclipser du rassemblement. Peut-être parviendrais-je à dénicher quelque indice en faisant cavalier solitaire ?
J'hésitai à partir en direction des habitations. Une fois là-bas, qu'y ferais-je ? Fouiller les habitations pour espérer tomber sur une preuve quelconque ? Une idée aussi idiote qu'insensée. Suivre la piste du sang ? Je ne ressentais rien pour le moment. Alors que faire ? J'observai les environs, en quête d'une idée et rien ne me vint particulièrement à l'esprit. Cependant, il me sembla apercevoir quelqu'un se dirigeant en direction de la sortie du village. Je ne pouvais prétendre être certain de qui il s'agissait avec la distance, mais il n'avait point l'air de revêtir les traits d'un Orisha et était vêtu d'une longue cape sombre. Il semblait avancer d'un pas furtif et pressé. Se reprochait-il quelque chose ? Je décidai de le suivre en le prenant en filature. Rapidement, je me rendis compte cependant que les pas lourds dans la neige ne jouaient guère en mon avantage, ce qui se révéla fâcheux.
En effet, il me remarqua et se retourna. J'avais certes manqué de discrétion, mais ne faillis point en vivacité lorsque je le vis adopter le pas de course juste après. Il avait probablement craint ma lance. S'agissait-il le coupable ? Je n'en étais point certain, mais mon instinct me sommait de le suivre prestement. Histoire d'alerter le village et d'éviter un quiproquo ultérieur, j'interpellai ses habitants par un cri visant à être entendu, alors que je me mis à la poursuite du fuyard.
« Eh vous là-bas ! Halte ! Arrêtez-vous ! »
Les divers voyages au sein de l'Edelweiss ne m'avaient point permis encore à dompter la neige pour que je parvienne à progresser sur celle-ci en vitesse sans encombre. L'autre paraissait, en revanche, bien à son aise sur cette surface. J'espérai que la sentinelle m'ait entendu afin de l'intercepter. D'ailleurs, comment comptait-il s'enfuir s'il se rendait dans cette direction ? Certes, la sortie du village s'y trouvait, mais il fallait encore que son gardien ouvre les portes. Etait-il suffisamment confiant pour éliminer celui-ci en arrivant à son contact ? Je me hâtai au plus vite, priant pour la réactivité du village de façon générale !
890 mots.
Invité Invité
Dim 10 Juil 2016, 22:32
ft. Mirra
ft. Reddas
「 Bouc Emissaire」
Comment se débrouiller pour se débarrasser de villageois trop colériques ? Il fallait demander à Mirra, créateur d'histoires et de caprices. D'ailleurs, comment avait-il fait pour être pris par une situation pareille ? Au début, il était entré dans ce village difficile d'accès, avait passé la nuit tranquillement et au matin il y avait eu un meurtre. D'abord, les villageois avaient pointé du doigt visiblement un vampire qui passait tout autant que lui par là, puis celui-ci l'avait accusé, sûrement jaloux à cause de la blancheur de ses cheveux. Enfin non, surtout parce-qu'il voulait être tranquille et qu'il avait cherché un bouc-émissaire à sa place.
Tout compte fait, ce n'était pas forcément une mauvaise idée de faire cela car Mirra avait pu s'entraîner. Il avait pu captiver cette foule insensée en improvisant un petit conte, celui-ci avait été inspiré de divers histoires que Mirra avait pu entendre pendant sa petite jeunesse. De plus, il avait réussi à mettre des soupçons, entre chaque villageois qui vivait dans ce lieu. Chacun se regardait d'un oeil louche, ce qui montrait que le petit coup du conte avait réussi, bien trop réussi même. Parmi eux, le colérique était encore plus rouge, regardant autour de lui et rouspétant pour clamer son innocence auprès de ses compagnons. Quand à l'homme pâle, il avait disparu, enfin, Mirra avait pu remarquer celui-ci se diriger à la hâte vers quelqu'un qui semblait fuir. Etait-ce l'auteur de tout ce ménage ? En tout cas, Mirra voulut l'aider à gagner du temps, empêcher ces satanés villageois de s'apercevoir du tour que le Bélua leur avait joué. Mais c'était un moyen aussi de voir si quelqu'un dans cette meute se sentait coupable d'avoir commis un crime. Cependant, si c'était un meurtrier récidiviste, il y aurait une chance que celui-ci ne ressente rien vis-à-vis d'une quelconque honte ou de peur de se faire découvrir.
- C'est toi hein ?! C'est toi qui a tué cette jeune femme ?!
- NON ! Comme je l'ai dit je tremble lorsque je tiens un objet coupant.
- Tu aurais pu nous habituer à ça pour qu'on ne remarque rien !
- Vous ne voyez pas qu'il essaie de vous monter contre moi ?
- Rectification mon cher Monsieur, je n'ai nullement fait part d'une quelconque accusation à votre égard. Cette petite histoire était pour vous montrer qu'une confiance pouvait représenter un danger pour vos compagnons. Je n'ai nullement voulu vous pointer du doigt étant donné que je suis mis dans ce panier-ci. Mais j'admets que votre réaction est très décalée, je ne vois pas en quoi je voudrais monter contre vous ces chers voisins et amis contre vous.
La situation était à son comble, chacun se méfiait du regard de l'un ou de l'autre. Parfait Mirra, parfait. Continue de propager la méfiance qui est née. Fais leur se monter les uns contre les autres, fais leur regretter de vouloir te mettre au bûcher pour un crime que tu n'as pas commis. Profite à tout prix ! Mirra s'était un peu emporté dans son esprit, il n'avait pas encore compris qu'il prenait plaisir à voir ce genre de scène, surtout quand elle se passait sous ses yeux. N'était-ce pas un merveilleux talent qu'il eut su parfaitement maîtriser, et surtout au bon moment ?
- Je ne voulais que vous informer de la possibilité de connaître un ami mais d'être totalement endoctriné par un comportement trop habituel. Vous pouvez connaître quelqu'un mais le connaissez vous totalement ? Nous nourrissons toujours une haine envers quelqu'un, tout comme le bonheur, l'amitié et l'amour. Mais à quoi cela vous sert-il de faire confiance lorsque nous ne connaissons pas le passé de celui-ci. Imaginez que vous êtes ce petit garçon, que vous découvrez que votre père a tué cet merveilleux ami qui vous rendait heureux ? Qu'est-ce que vous faites ? Vous faites confiance à n'importe qui ?
Mirra n'était pas à son premier coup et la situation s'envenimait encore davantage. Il avait réussi à manipuler leur esprit avec des soupçons sur une seule même personne. De plus, il y avait quelque chose qu'il avait réussi à faire pendant son discours, ce qui l'avait étonné car il était très difficile d'utiliser ce pouvoir en de telle circonstance. En effet, il avait réussi à hypnotiser quelqu'un dans le groupe pour le faire agir à un moment précis, et c'était à cet instant là qu'il allait apparaître. C'était ainsi qu'un moment prit la parole en pointant du doigt une personne au hasard.
- Je t'ai vu hier soir quand je suis sorti sur la place, je suis sûr que c'est toi le meurtrier !
L'enquête avait l'air de se passer d'une manière très intéressante.
- 833 mots || Post 4
Invité Invité
Jeu 14 Juil 2016, 14:37
Damnation. J’avais espéré obtenir quelque soutien de la part des villageois pour m’assister dans ma course-poursuite… et la désillusion posséda un amer arrière-goût. Ces gueux préféraient colporter des accusations dans tous les sens, laissant la confusion se propager à l’avantage du fuyard. A mon grand dam, je me vis contraint de compter exclusivement sur mes talents pour le capturer avant qu’il ne s’éclipse dans les montagnes. Je ne doutai d’ailleurs point de sa capacité à y parvenir s’il atteignait les portes du village, et pire encore, s’il les ouvrait.
Progresser sur une surface aussi instable au pas de course se révélait être une épreuve aussi éreintante que frustrante. Privé de ma vitesse, je devais solliciter une certaine concentration pour ne point glisser et chuter lamentablement dans la poudreuse, au risque de perdre du temps. Conserver mon sang-froid était d’autant plus complexe que je distinguais l’avance que prenait ma proie sous mes yeux. Je fulminai, intérieurement, suffisamment lucide pour économiser mon souffle au profit de l’épreuve. Le scélérat, pour sa part, atteignit l’entrée du village, et s’apprêta à gravir les escaliers qui menaient jusqu’au poste d’observation pour probablement assassiner la sentinelle et ouvrir les portes. J’étais encore loin, et ne pouvais donc intervenir physiquement pour empêcher le massacre. Toutefois, j’inspirai fortement pour tenter de prévenir, dans un ultime cri, la victime en devenir.
« Vous, sur les remparts ! Prenez garde ! »
Cet avertissement s’avéra salvateur, car le concerné se retourna in extremis pour esquiver de justesse un coup de dague vraisemblablement fatal. Ayant placé son bras par réflexe pour protéger son cœur, celui-ci fut transpercé sans ménagement par l’assaut du mécréant. Je me hâtai comme je le pouvais pour servir de renfort, regrettant amèrement de ne point m’être équipé de mon arc au cours de ma sortie. Il m’aurait été bien utile dans pareilles circonstances : je ne disposais guère d’allonge comparable avec ma lance, qui nécessitait une présence au corps-à-corps.
Si la sentinelle parvint à retenir son assaillant quelque temps, l’inéluctable se produisit. Blessée au bras, elle manqua de moyens pour s’opposer à la bousculade du criminel, qui l’entraîna alors dans une chute conséquente. Je ne pus établir si l’épaisse couche de neige suffit à amortir l’atterrissage, mais une conclusion demeurait évidente : le choc s’était révélé suffisamment lourde pour que je ne puisse compter sur le garde. Le scélérat en profita pour activer le levier retenant les portes. Il ne lui restait plus qu’à faire marche arrière pour regagner la sortie, quoiqu’il allait faire face à une confrontation supplémentaire. Sa joute avec la sentinelle m’avait offert un gain de temps non négligeable, et je m’apprêtai à m’interposer pour lui couper toute retraite. Acculé à la base de l’escalier, il ne possédait qu’une seule route pour fuir, et celle-ci était barrée.
Je n’attendis nulle formalité pour entamer la charge. Profitant de la portée de mon arme d’hast, je cherchai à le prémunir de toute progression. S’il se révélait assez agile pour esquiver mes coups, je pus remarquer que son combat précédent s’était accompagné de quelques blessures qui jouaient en mon avantage. Aussi tenta-t-il, après que j’eusse essayé de le faucher, de se jeter à corps perdu pour me poignarder comme il l’avait fait tantôt. Je remerciai mes réflexes qui me permirent de m’écarter à temps afin de m’en tirer avec une simple balafre au bras gauche, et surtout, de contre-attaquer presque aussitôt. Je frappai avec le bois de ma lance pour lui faire lâcher sa dague avant de l’étrangler avec ce même bois. Retenu par sa gorge contre les parois délimitant le village, il se débattit furieusement pour ne point céder. N’étant point en mesure d’encaisser son déluge de coups, je lâchai prise pour reculer et lui assénai un nouveau coup contondant au visage afin de le sonner. Je réitérai jusqu’à ce qu’il perde conscience, et m’arrêtai avant lui asséner le coup fatal. Réalisant alors qu’il valait mieux le remettre au village vivant pour clore l’affaire, je décidai de l’épargner, réfléchissant au meilleur procédé pour lui faire regagner la place. Par chance, un jeune garçon avait été attiré par mon alerte, et s’était approché de moi, non sans paraître récalcitrant. Sans doute pouvait-il m’aider à gérer le cas du fuyard s’il avait été témoin de la scène. Je m’adressai à lui sans ménagement.
« Va prévenir les villageois, qu’ils viennent au plus vite ici avec de quoi administrer des premiers secours. Précise qu’il s’agit d’une urgence, et que l’affaire revêt une importance capitale. »
L’Orisha demeura immobile, me fixant avec méfiance. J’insistai alors du regard pour qu’il se hâte, et il finit par s’exécuter, se rendant au pas de course vers le lieu désiré. Pour ma part, j’hésitai à m’enquérir de l’état de la sentinelle. Un bref coup d’œil suffit à me confirmer que je n’effectuerais nul miracle la concernant, et préférai me focaliser sur la pleine surveillance du coupable. En conséquence, je veillai à le désarmer, et plaçai la pointe de ma lance sur sa gorge de telle sorte à ce qu’il réalise être tenu en joue au réveil. J’espérai simplement que le village ne tarderait point à se présenter sur les lieux, pour éviter davantage de complications. Gérer la capture d’un unique individu s’était révélé dépourvu d’aisance. Si je pouvais me dispenser d’avoir à en faire de même avec l’incompréhension d’une population…
889 mots.
Invité Invité
Lun 01 Aoû 2016, 20:02
ft. Mirra
ft. Reddas
「 Bouc Emissaire」
La scène battait son plein, Mirra avait excellemment joué son rôle. Il avait tout orchestré pour que l'attention ne soit plus portée sur lui ni sur l'homme qui était parti à la recherche d'un fuyard. Seule problème qui était encore d'actualité, c'était le moyen de se sortir de ce conflit qui réunissait beaucoup trop de monde pour filer sans se faire remarquer. Pire encore pour lui, il avait mis énormément l'attention sur lui et comme il avait fait part d'un message qui avait touché bon nombre d'entre eux, ce ne serait pas avant longtemps avant qu'on écoute une nouvelle fois ses propos calculateurs. Je vois donc que je suis dans le pétrin, mais il me suffirait simplement que d'une personne au hasard vienne chambouler le tout et LA je pourrai partir. C'est jouer énormément avec le hasard, je ne devrais pas compter là-dessus. Mirra ne pouvait pas avoir plus raisons qu'à ce moment même.
- Venez vite ! On a besoin d'aide plus loin, un homme est blessé, il faut qu'on lui porte secours !
Un homme venait de débarquer en courant, avec un air livide. Il avait ensuite crié que c'était une sentinelle et qu'un "présumé coupable" était bloqué par un homme non originaire à leur race. Mirra pensait directement qu'il s'agissait du vampire de tout à l'heure. D'ailleurs, il l'avait tout de suite identifié à cause des images déjà pré-établies par la race du Bélua, il ne pouvait pas se tromper quand à la culture Béluesque et leur haine vis-à-vis des habitants de la nuit. Mais là n'était plus question de vampire, mais sûrement de l'homme qui s'était enfouis en courant lorsque le jeune homme avait prit la parole pour captiver la foule. Quelque chose lui disait qu'il n'allait tout de même pas en finir ici, que tout était trop beau pour que cela se termine par un simple meurtre d'un habitant choisi "au pif". Vu comment les choses avancent, soit la chance est de notre côté, soit cette histoire va se prolonger dans une sorte de boucle interminable. Il va falloir qu'on trouve un moyen de faire culpabiliser cette personne, même si elle n'est en rien dans cette histoire. Je pense même que les Orishas risquent de prendre parti pour le présumé fautif et vont donc se concentrer sur l'autre homme. C'est agaçant.
Les habitants présents sur les lieux avaient crié au scandale, ils étaient encore plus en colère que tout à l'heure. Malgré tout, chacun se regardait d'un air méfiant et permettait de prouver que le discours de Mirra était encore actif dans leur pensée. Ils s'étaient donc déplacés tous en même temps, prenant le pas de course pour ne pas perdre une miette du prochain coupable que leur "chef" leur désignerait. Mirra réfléchissait à un plan d'action tout en les suivant, il avait une idée derrière la tête et espérait que le vampire allait suivre le mouvement de cette idée plutôt ingénieuse de faire passer une histoire inventée.
Mirra et les Orishas arrivèrent au lieu dit, on pouvait y apercevoir le Vampire contraindre un homme qui n'avait nulle part où s'enfuir. Le Bélua fut très admiratif de cette façon de faire, il comprenait à présent que leur meilleur moyen de se rendre innocent était vraiment le stratagème qu'il venait de créer. Il suffisait malheureusement de voir comment allait agir les citoyens de cette ville car tout dépendait de la façon dont ils allaient réagir. L'un pointa directement du doigt le blesser et la plupart des personnes présentes dans la meute vinrent tenter de le secourir en administrant les premiers soins nécessaires au secours d'une personne en danger. Pour les autres, il y avait encore le chef de tout à l'heure, il était encore plus rouge de colères qu'auparavant, ce qui n'était pas bon signe pour la route qu'allait prendre cette histoire de meurtre. - Encore vous ?! Je savais que vous étiez quelqu'un de louche ! Vous pointez une arme sur l'un des nôtres, vous êtes donc celui en cause de toute cette histoire !
Mirra s'approcha discrètement au devant du groupe d'Orishas pour tenter de calmer le jeu, c'était à ce moment précis que devait se jouer de manières la plus parfaite qui soit cette idée qu'il avait qualifiée de "brillante". - Ecoutez-moi monsieur. Mon ami et moi-même sommes ici pour enquêter sur cette affaire, nous avions entendu parler de meurtre dans votre village et nous avons été embauchés pour démanteler le tueur qui agissait sous vos yeux. En effet, cet homme, que pointe mon ami avec cette lance, est parti en courant lorsque je vous ai expliqué l'histoire du petit garçon et de son chien. Mon ami l'a pourchassé pour résoudre enfin cette histoire. Voyez plutôt ce que celui-ci a fait pour éviter qu'on ne puisse le poursuivre davantage.
Jouer au détective n'était pas quelque chose de simple. Et à présent, tout reposait sur le vampire qui menaçait le fuyard.
- 870 mots || Post 5
P.S:
Je tiens à te présenter mes excuses pour le retard, je prends de plus en plus de retard dans mes réponses suite à un problème d'internet :(
Invité Invité
Jeu 04 Aoû 2016, 16:29
La contemplation de la simplicité demeurait un espoir que nourrissaient les plus naïfs. Il fallait, bien entendu, qu’après avoir peiné à rattraper le coupable, je dusse affronter le scepticisme d’une foule animée par l’éternel agité du village. Presque aussitôt après avoir rejoint les lieux, ce dernier scanda les palabres de l’accusation, pointant l’arme que je tenais en joue contre le véritable assassin. Dire que je m’en retrouvais dépité constituait un euphémisme fort doux, et ma patience fut suffisamment poussée à bout pour que je désirasse empaler son front nerveux de ma lance. Pour ne rien arranger, la plèbe commençait déjà à s’ébrouer, et j’en vins à regretter le mal que je m’étais donné pour me saisir du fugitif. Je ne cachai d’ailleurs plus mon irritation, et poussai le captif dans la direction de l’assemblée. Qu’il se réveille donc et les égorge pour s’évader, cette affaire n’était point la mienne ! Je rétorquai à l’égard de l’écervelé, et du village de façon générale, l’exaspération suivante.
« Votre stupidité n’admet-elle aucune limite ? Si j’ai réussi à me soustraire de votre champ visuel sans que quiconque ne le dénote, ne pensez-vous guère que j’en aurais profité pour m’éclipser en dehors de ces murs plutôt que de demeurer en votre irritante compagnie ? Qu’est-ce qu’il vous faut ? Qu’un assassinat se trame sous vos yeux ébahis de limace ? Empressez-vous d’administrer les premiers soins à la sentinelle, qu’elle témoigne de la vérité ! Je suis sidéré par un tel concentré de médiocrité ! »
Au cours de mon emportement et sans que je ne m’y attende, l’individu aux cheveux immaculés – que j’identifiai à présent comme Bélua – s’interposa pour tenter à son tour d’apaiser l’inexorable agitation croissante. Il devait posséder quelque passion pour les récits, car suite à la fable infantile, il improvisa une histoire saugrenue nous liant pour me porter assistance. Supposément, nous étions deux enquêteurs embauchés pour la résolution du présent mystère, coopérant depuis quelques temps déjà. Je fus le premier surpris par une telle déclamation tant je doutais de son aboutissement. N’avions-nous point entamer le débat en nous accusant mutuellement ? Il fallait se référer à la chance pour qu’un villageois averti n’en tînt rigueur. Possiblement, je pouvais toujours qualifier ces inculpations préliminaires de stratagème calculé ayant pour dessein de sonder les réactions alentours. Il n’était certes nullement garanti que l’on me crût, mais je me devais d’adhérer prestement au plan de mon soutien. Me prêtant au jeu, je feignis la familiarité et lâchai un soupir. Puis, en lui tapotant l’épaule, je répliquai suffisamment fort pour que mes propos parviennent à l’audience la chose suivante.
« Il suffit. Nous avons affaire à un village d’aveugles. Ils refusent l’évidence et ne méritent point notre aide. Sans doute devons-nous patienter jusqu’à la prochaine lune pour que leurs pertes s’accroissent, et qu’ils se rendent compte de leur ignorance pour nous supplier à genoux de les délivrer de ce fléau. »
Ma remarque acerbe en échauffa plus d’un, conformément à mes attentes. Je visai à générer remous et complaintes, interrogations et interjections, afin de dissiper l’autorité apparente émanant du mécréant. En aucun cas, je ne quittai le véritable assassin du regard, pressentant un réveil imminent de sa part. La suite me donne raison. Le concerné émergea de sa torpeur, et afficha aussitôt un air alerte alors qu’il scruta les alentours. La mise en contact avec la foule le troublait assurément, mais lorsqu’il croisa l’exécrable chahuteur, un subite regain de confiance l’anima. Un accord tacite silencieux venait vraisemblablement de germer entre eux, et le turbulent s’empressa de rajouter.
« Cet homme est innocent et blessé ! Faut le soigner ! »
Il devenait plus qu’évident qu’ils partageaient une forme de complicité. Peut-être s’agissait-il de son employeur ? Dans tous les cas, il m’était hors de question d’accepter une nouvelle perte de contrôle de la situation. Ne pouvant compter sur le bon sens ou sur une quelconque prise de position ferme du village, il ne me restait plus qu’un ultime recours – celui de la menace et des armes. Je ne pouvais que miser, à ce stade, sur le témoignage de la sentinelle, et demeurais déterminé à l’obtenir. Je me rapprochai alors de mon allié d’infortune, lui soufflant brièvement un plan sans lui demander son avis pour le mettre immédiatement à exécution. Il s’agissait du seul individu sur lequel je pouvais « compter » pour m’accompagner.
« Ces ignares sont bien trop facilement manipulables. Dégaine tes armes, j’ai un plan. »
Je pointai alors ma lance en direction du fugitif. Puis en direction de son allié, et enfin à l’encontre de tous ceux qui avaient songé à s’approcher du concerné. La foule fut interloquée par mon geste, mais je n’affichai aucune hésitation. Arborant un air ferme, j’avais décidé de les dompter à mon tour par leur couardise. La manœuvre était risquée, mais elle démontrait assurément une marque de détermination de ma part qui leur ferait hésiter à deux fois avant d’agir inconsciemment, de peur pour leurs vies.
« Que personne ne s’approche de cet individu sans que je n’aie fourni mon consentement. Il restera dans cet état jusqu’au réveil et témoignage de la sentinelle. Je n’hésiterai nullement à embrocher les dissidents, et mon allié non plus. »
Il devenait impératif que cette dernière émerge rapidement. Pour cause : deux incertitudes planaient sur mon action. D’une part, rien ne m’assurait d’un soutien du Bélua sur ce paradigme, et d’autre part, je doutais, qu’il me portât assistance ou non, être en mesure de berner la plèbe durablement sans qu’elle n’entreprenne quelque manœuvre pour me contrer. Je misais cependant pleinement sur mon impassibilité pour allonger au mieux cette durée, quitte à aviser en temps voulu si les circonstances se gâtaient.
936 mots
HRP:
Pas de souci !
Invité Invité
Lun 03 Oct 2016, 18:21
Comment se faisait-il que Mirra se retrouvait à faire ami ami avec un vampire le temps d'un moment ? Il était vrai que la situation avait tout de même changé du tout au tout mais rien n'avait pu lui indiquer que les événements allaient prendre une telle tournure. En regardant plus attentivement, chacune des personnes de la foules vibrait d'une certaine haine et d'une férocité à ne pas s'y méprendre. Ils avaient besoin d'un bouc émissaire, ils en avaient faims et soifs. Ils voulaient déguster celui qui prendrait toutes les misères infligées à ces Orishas en subissant un courroux immense.
Mirra n'était plus sûr de vouloir continuer dans ce sens là, de vraiment jouer la comédie avec son nouvel allié. Si jamais ces villageois venaient à se rendre compte d'une quelconque supercherie, la seule chose qui resterait d'eux seraient leur crie d'agonie. Quoi qu'à bien y réfléchir, le vampire n'avait pas forcément de problème dans cette histoire-ci. En effet, il avait une force physique suffisante pour se dépatouiller de la situation tandis que le Bélua n'avait que deux armes pour se défendre. Il pouvait aussi "voler" mais il ne l'avait su que tardivement, ses ailes étant encore bien trop engourdies pour faire le travail comme il le fallait.
La réponse de l'homme vamp (c'était sa façon d'éviter de dire le "vampire" à chaque fois) fusa dans ses oreilles, démontrant tout l'agacement que ce dernier avait vis-à-vis de l'événement actuel. En même temps, Mirra avait le même état d'esprit, ils avaient affaire à des débiles profonds, ils doivent sûrement ne pas savoir comment mettre une chaussure sur le bon pied, au vu de la médiocrité de leur mental.. Certes, son histoire de collaboration pour enquêter sur cette affaire était tout aussi risible, mais il y avait de l'idée là-dedans. En effet, Mirra savait comment répondre à une quelconque remarque, cela pouvait malheureusement attirer la foudre du vampire mais tout était bon à tenter. Mirra intervint du coup sur la remarque de l'homme dit "innocent" et "il faut l'aider" auprès de son allié.
- S'ils sont si ignares que ça, je me demande pourquoi il y en a un qui sait directement si cet homme est innocent ou non alors qu'il n'avait pas hésité à nous jeter la foudre dessus. Des suggestions ?
Mirra comprit le plan (enfin, rapidement quoi) du vampire et dégaina ainsi son katana, histoire de montrer sa coopération envers ce mystérieux secret, enfin le plan. Il fallait maintenant qu'il profite de la situation. Heureusement que l'aspect ferme et déterminé de son allié pouvait connoter avec le sien. Le Jeune Bélua pouvait donc profiter du rôle du gentil "inspecteur" (il en avait lu étant plus petit, entre les bons et les mauvais, il fallait toujours de ça pour mieux agir sur une foule d'ânes). Fallait-il maintenant savoir comment jouer avec ces pauvres imbéciles, ou plutôt comment les prendre à parti. Le Bélua Chouette vérifia rapidement les deux côtés de la rue, de l'autre un homme blessé, supposément le meurtrier, et de l'autre une foule en délire avec un mystérieux "chef" qui devine d'un coup l'innocence de quelqu'un. C'était le parfait timing pour contrecarrer cet espèce d'incrédule. Mirra avait toujours une petite botte secrète au cas où.
- Dites-moi, vous, oui vous. J'aimerais savoir en quoi vous pouvez vous assurer que tel ou tel est innocent ou non ? Mirra le pointa de son Katana. Vous choisissez comme ça qui l'est ? Tout à l'heure vous n'avez pas hésité à changer de coupable, sans même vraiment réfléchir. Le premier que vous voyez et hop ! Vous l'utilisez comme un vulgaire rat pour trouver un coupable. Bizarrement, cet homme que nous supposons coupable, vous le dites innocent. Dois-je croire que vous vous connaissez ? Y a-t-il une quelconque alchimie qui vous fait réagir de la sorte face à ce suspect ?
- Comment osez-vous me dire ça chien ? Je sais reconnaître quelqu'un d'innocent quand j'en vois un et celui-ci l'est ! Vous ne pouvez pas comprendre ! Déjà, comment se fait-il que vous vous envoyiez des accusations tout à l'heure avec votre "collègue". Vous jouez la comédie c'est bien ça ?
- Non. Vous vous méprenez totalement. Notre petite scène aurait bien pu vous montrer les tensions qu'il y a entre nos deux races. Comme nous ne nous aimons pas pas tellement, on tentait de savoir à qui irait la faute juste pour tester nos capacités à vous enduire en erreur. Du coup, vous vous êtes fait berner par notre petite scénette, n'est-ce pas grandiose ?
Au même moment, Mirra agit sur le mental de son interlocuteur, lui faisant presque cracher les mots "je vous crois". Il lui avait fallu d'un instant pour que le Bélua hypnose avec beaucoup de difficulté cet homme, mais il dût jouer avec les paroles pour agir un peu plus tardivement contre lui. Comme les autres citoyens avaient une certaine foi envers ce grincheux, il fallait donc attaquer à la source du problème. Malheureusement, cet homme semblait entraîner, cela avait épuisé Mirra sous une certaine manière. Il avait espéré que son allié puisse hypnotiser le malotru.
C'était à cet instant que la sentinelle se réveille. Mais...
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HRP:
Voilà, une fin ouverte pour te laisser toute l'imagination que tu veux. Désolé pour l'attente après notre rp. Tu peux imaginer dans cette histoire que Mirra porte un tutu rose, que les roses sont rouges. Qu'en fait c'était la sentinelle le meurtrier, mais que c'était aussi la femme qui commence à accoucher la fautive. Voilà, voilà. (ne tiens vraiment pas compte de ce que j'ai dit, please XD)
Invité Invité
Mer 19 Oct 2016, 03:21
L'autorité faisait foi par son immédiateté. Un rapport de force prolongé ternissait au contraire la robustesse de cette dernière, entraînant graduellement remous et contestations. J'espérais secrètement que l'éveil de la sentinelle ne tardât point afin de me fournir un alibi irrévocable. Cette émergence serait d'autant plus appréciée tant elle permettait de clore ce désolant simulacre de procès. Je craignais par ailleurs que les interventions de mon coéquipier d'infortune, conformément à ma passable affection envers les Béluas, ne jouassent en notre défaveur. Leur imprévisibilité et impulsivité se traduisaient trop souvent à mon goût par des actes irréfléchis, un miroir d'incertitude et de défaillance dont je me passerais bien à une heure où contrôle rimait avec salut. Je ne disposais toutefois point du luxe de choisir mon « partenaire » ; je me cantonnai à l'acceptation de ses prises de parole parfois hasardeuses. Ce que je lui reprochais ? Ses répliques manquaient de fermeté, laissant le volet de la protestation ouvert à l'agité. Je décidai d'agir en renfort afin d'asseoir notre domination, répliquant sèchement au moribond.
« Tout ce qu'il me tient à comprendre, c'est que le spectacle de votre bêtise est des plus insipides, irritants même. Pour remédier à votre venin, je serais d'avis de vous couper la langue, et je n'attendrai nul aval pour m'y conformer. »
Peut-être poussai-je la menace démesurément à l'excès, m'aventurant sur la pente pernicieuse de la révolte et de l'indignation. Du dégoût et de l'effroi naquirent l'inspiration d'une hardiesse non escomptée. Mes dogmes de fermeté éprouvaient-ils leur limites ? Je ne pus concéder une telle interprétation au premier abord, mais dus m'y résigner en constatant l'oubli d'un élément fondamental : les Orishas étaient un peuple insoumis. Toute preuve de faiblesse nourrissait un potentiel dangereux de rébellion tandis qu'une imposition radicale de force chatouillait leurs prédispositions raciales. Il me fallait juguler habilement entre peur et espoir pour limiter les risques. Sans surprise, la défiance plana, baignant dans une atmosphère houleuse où les deux partis demeuraient en attente d'une mouvance, d'un signe distinctif pour agir ou réagir. Vers où mes paroles allaient nous mener ?
Un bienheureux événement trancha : la sentinelle émergea enfin, captant notre attention là où elle n'était guère plus espérée – un rebondissement de bon augure, s'il s'accordait à mes attentes. J'autorisai les soigneurs du village à porter assistance au blessé, non sans les surveiller d'un œil. L'autre mirait attentivement mes deux cibles principales : le coupable et l'exaspérant énergumène. Leur crainte malhabilement dissimulée me conforta dans mes opinions : l'implacable vérité les mettrait au pied du mur maintenant qu'elle s'apprêtait à être révélée. Je m'impatientai doucement, désireux d'en finir, jusqu'à accélérer la résolution en interpellant la sentinelle encore dans sa torpeur. « Vous me voyez navré de vous forcer la main alors que vous méritez convalescence, mais votre témoignage est crucial. » Une intervention qui ne plus ni à l'agité, ni aux médecins. « Laissez-lui un temps pour respirer, il est en état de choc ! » Je n'en avais cure. « Si l'on vous présente l'auteur présumé de ces méfaits, sauriez-vous l'identifier ? » Mon interlocuteur me dévisagea en plissant des yeux, sans doute sous l'effet de la migraine. « Je ne sais pas… Mes souvenirs sont flous… Je crois que j'ai chuté... » « Et c'est ce sale vampire qui l'a f... » J'interrompis l'exclamation inopinée en haussant sévèrement la voix. « Il suffit ! Je ne vous laisserai point altérer sa mémoire ! » Je me précipitai pour saisir avec vigueur le véritable coupable par le cou et le jetai dans la neige, devant la sentinelle. « Nous nous trouvions tous deux en votre présence lorsque l'incident est arrivé. Qui vous a poussé ? Pouvez-vous vous prononcer avec certitude ? » Il s'agissait d'un quitte ou double. J'exécrai l'idée de me fier à la mémoire d'un blessé, mais je n'avais nulle autre option en gage de bonne foi. De fait, la tension gravit un échelon au point de s'en trouver palpable alors que tous attendaient le verdict. Un malaise grandissant semblait animer la sentinelle eût égard de cette sollicitation subite et de la tournure des événements. Je n'éprouvai nulle compassion. J'attendais un verdict simple et radical.
L'éclair de la révélation frappa le témoin, comme s'il s'était vu offert accès à la réminiscence désirée. Yeux interloqués et bouche bée caractérisèrent son faciès alors qu'il leva lentement le doigt en direction de l'assaillant. S'il le pointa, les mots ne lui vinrent immédiatement, mais quand ils furent prononcés, ils sonnèrent sans équivoque. « C'est lui ! Je me souviens ! C'est lui qui m'a poussé ! » L'instant d'après muta en effervescence. Devant l'émoi général, l'assassin n'eut que le désespoir pour le soutenir. Il rassembla prestement de la neige pour la lancer dans ma direction afin de m'aveugler, avant de rouler sur le côté pour s'éclipser. Peu habitué à me mouvoir sur une telle surface et encombré par mes vêtements, je peinai à esquiver, et surtout à la rattraper. Si mes gestes se trouvaient ralentis, mon esprit ne manqua point de vivacité, ordonnant la capture du fuyard… et de son acolyte.
« Ne le laissez point s'échapper ! Et ne laissez guère cet homme s'enfuir également ! »
Le turbulent protestataire pouvait tirer profit de la confusion pour se soustraire à la scène. Cette issue était tout bonnement inadmissible.