La jeune femme ne sut pas vraiment comment réagir aux deux questions de son ami qui s'enchainaient :

« Tu seras une bonne tireuse avec un peu de pratique, c’est certain. En revanche, te penses-tu prêtes à pouvoir t’en servir contre autrui ? »

Il ne lui laissa pas le temps de répondre et continua :

« Saurais-tu véritablement réagir si deux inconnus venaient pour nous piller à l’heure actuelle ? Ce n’est pas une question pour te juger, uniquement pour savoir à quoi m’en tenir. »


Helda n'avait que peu réfléchit à s'en servir face à un agresseur, rapidement mais sans vraiment s'imaginer dans une position aussi compliquer. Pour le moment, elle préférait ne pas trop y penser. Néanmoins, Asgeïr avait raison, il fallait qu'elle se prépare mentalement à un futur affrontement. Etre en forêt, même avec ces deux amis, il y avait très peu de chance qu'elle ne soit pas confrontée à ce genre de cas.

A en croire les dires, des personnes qu’elle avait rencontrées auparavant, il ne fallait pas faire ce que Helda faisait toujours : penser. Il paraissait que pour ne pas faiblir, ou douter, ou même tirer à coté, il fallait vider son esprit du mieux que l’on pouvait.

La jeune femme voulait répondre honnêtement :

- Non, jusqu’à présent, j’ai toujours travailler dur pour sauver des vies, et surtout même des inconnus. Certains plus sages et plus honnêtes que d’autres. Toute vie est précieuse à mes yeux. Tout le monde né bon. C’est ce que mes parents m’ont toujours appris. Peut-être qu’un jour je penserai autrement, peut-être plus vite que je ne le pense. Après tout, je souhaite devenir forte.

Helda était enfin sorti du cocon familial. C'est bien pour cela que ça vie allait réellement changer. Sa façon de penser aussi.

- Je vais m'entraîner, et me faire à l'idée qu'un jour je devrait être suffisamment forte pour avoir le courage d'attaquer quelqu'un. Pour me défendre j'entends bien. Pour nous défendre même. M'enfin, pour le moment, je ne me sens pas prête.

La jeune femme, espérait que la réponse satisferait son ami, après tout, elle était restée honnête.

Mots :

La jeune rouquine observait son compagnon de route lui expliquer son point de vue. Il parlait de "soif d'apprentissage et de réussir à s'en sortir" ce que dans le premier cas Helda avait toujours vécu à vrai dire. En effet, elle avait passé toute son enfance et adolescence dans l'apprentissage justement, en lisant des centaines et des centaines de livres, ceux-ci parlant tellement de catégories différentes : des espèces du monde, la biologie, l'anatomie jusque les religions et croyances en passant par la psychologie et les cultures à travers le monde. Dans le second cas, Asgeïr parlait de quelque qui pour la jeune renarde était tout nouveau, un point de vue qu'elle était tout juste en train de se mettre en tête. Elle comprenait bien que "partir à l'aventure" semblait initialement gay mais elle se rendait maintenant bien compte que ce qu'elle avait imaginé de sa chambre était loin, très loin, de la réalité.

Finalement elle n'était pas comme "partie se promener en bonne compagnie", non, aujourd'hui elle risquait sa vie. Helda se sentait bête d'être partie sur un coup de tête (à présent qu'elle s'en rendait compte). Aujourd'hui, elle apprenait avec son camarade, non pas seulement à se battre, mais à survivre. Cette nuance faisait toute la différence.

Pourtant la jeune Belua ne regrettait nullement son choix d'être partie. Elle refusait de se sentir ignorante toute sa vie. Lorsqu'elle avait pris les voiles, elle le voulait le sons plein gré, personne ne l'avait forcé. La curiosité avait pris le dessus sur la peur à un bon moment de sa vie. Mieux valait découvrir le monde dans les conditions de son départ qu'à un moment plus tragique encore ou par besoin et non par choix.

Asgeïr continuait de poser des questions pour savoir comment la jeune femme savait se servir d'une arme blanche :

- J'ai une dague avec mes affaires près du camp. Je m'en sert principalement dans mes cueillettes, mais aussi pour cuisiner parfois.

La renarde savait parfaitement que la réponse déplairait à son ami, mais il fallait mieux jouer carte sur table plutôt que de lui mentir. C'était la meilleur manière pour qu'il puisse s'attendre aux actions de la rouquine et ainsi créer une confiance entre les deux camarades.

HRP: