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 [Quête] Le dévoreur de tête - PV POUPLIIIII !

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Mar 26 Avr 2016, 22:31


Les deux êtres se défiaient du regard et aucuns des deux ne semblaient vouloir céder. Pendant plusieurs secondes le silence pesa. Le petit tréant avait les bras croisés au-dessus de sa sphère et le fäe lui faisait face dans la même position. Aubéron céda le premier et montra le cerisier sur sa droite en gesticulant de manière théâtrale. « Je te dis que c’est celui-là ! » Il n’avait pas crié, simplement parler avec conviction. L’être boisé émit un petit reniflement dédaigneux et tourna la tête en signe de réponse. « Bon comme tu veux. On va prendre le chêne et si tu t’es trompé saches que je n’aurais de cesse de te le rappeler. » Malgré la tentative d’Aubéron d’être sérieux, son sourire aux lèvres était perceptible. Sylvag se détendit et tenta de cacher son bonheur ce qui ne fonctionna pas. La désuète tentative de masquer les émotions qui les traversaient ne marcherait certainement jamais avec ceux-là. De plus les deux compagnons savaient que le fäe n’insisterait jamais sur une possible erreur, ce n’était pas dans sa nature, il aimait simplement taquiner le petit être afin de lui offrir des bribes de bonheur. Parfois le fäe contredisait son compagnon afin de provoquer sa défaite dans leur joute verbale. Cela avait le don d’amuser Sylvag même s’il n’était pas dupe. Au final c’était comme un jeu entre eux. De toute façon si le petit tréant avait tords cela les amènerait vers une destination inconnue et donc vers des nouvelles perspectives. Peut-être était-ce là, la quête que recherchait Aubéron. Non, ce n’était pas une question d’aventure. Des nouveaux horizons et la sensation frissonnante et emballante de nouveaux paysages, de rencontre et de nouvelle découverte. Depuis qu’il avait quitté la forêt des Murmures le fäe n’avait cesser d’aller de nouveauté en nouveauté et c’était aussi passionnant qu’excitant. Le monde recelait de tellement de choses qu’une vie ne semblait pas suffisante pour s’en imprégner. Sans plus attendre Sylvag grimpa sur le fäe qui c’était abaissé et une fois autour de son cou, Aubéron s’appuya sur le tronc du chêne.    

Une gerbe d’étincelles verdâtres se mit à jaillir d’un petit arbuste rachitique et biscornu illuminant le sous-bois. Dans la seconde qui suivit deux choses se produisirent. L’arbre se distordu et expulsa une silhouette. Celle-ci fut propulsée comme éjectée du tronc dans un crépitement qui résonna autour de lui. Jetée ainsi la silhouette vola sur un mètre avant d’heurter quelque chose qui stoppa sa course. Le fäe venait d’entrer en collision avec quelque chose de dur. Sûrement un tronc d’arbre. Heureusement pour lui, l’arbuste qui n’avait pas le gabarit pour ce voyageur intempestif ne l’avait pas rejeté trop fort. Les quatre fers en l’air, étalé sur ce tronc, il papillonna plusieurs fois des paupières. Sa première remarque fut que ce qui était bizarre c’est que sa vue donnait sur le ciel et donc que le tronc n’était pas à l’horizontale. Il était à la verticale. Un petit rire s’échappa de sa bouche fasse à la situation cocasse. Sylvag lui était un peu plus loin et même s’il avait chuté il était figé sur place fixant son compagnon avec inquiétude. « Qu’est-ce qu’il y a Syl ? » Observant maintenant les alentours Aubéron remarqua l’énorme animal qui était là. Les effets du choc disparurent sous l’effet de l’excitation et de la joie qui naquirent dans les yeux du fäe. Se relevant sans prendre le temps le fäe commença à tourner autour de la bête en gesticulant et ergotant des cris de joies ponctués par des exclamations sur la taille, beauté, incroyabilité de la bête. Cela étant il gardait une certaine distance. Ayant grandi dans la forêt des Murmures il avait appris quelques règles concises concernant les grosses bêtes. Ça ne l’empêchait guère de s’extasier devant de tels animaux. De plus c’était la première fois qu’il voyait un loup aussi gigantesque. Non seulement il était superbe avec ce poil noir ébène et en plus il était énorme. « Dis, dis Syl tu crois qu’on peut monter dessus ? Tu imagines ça serait vraiment super !!! » Tournant vivement la tête dans son excitation il remarqua enfin l’homme qui était là. Ce n’était pas un tronc donc. Aubéron s’approcha de lui tout en sautillant sur place et se planta devant celui qui l’avait arrêté dans sa course et par la même occasion éviter de se cogner avec plus de force. « Dites, dites c’est votre animal hein ? Y a que vous dans le coin à ce qu’il semble de toute façon. Je peux monter dessus ? Dites, je peux monter dessus ? » Oblitérant complétement le fait qu’il lui était rentré dedans, le fäe était plus intéressé par l’animal que par la personne qui lui faisait face. On aurait dit un enfant découvrant un cadeau sur le pas de sa porte. La tête d’Aubéron ne cessait de faire des allers retours entre la bête et l’homme qui se tenait là. Puis d’un coup il stoppa net tout mouvement et sembla réfléchir. « Oh ! Vous devez être celui qui m’a arrêté. Je suis confus, les arbres sont parfois capricieux donc on ne sait jamais sur quoi on va vraiment tomber. Surtout pas quelqu’un. » Sa tirade qui c’était revêtu d’une certaine gravité perdit toute substance lorsque le fäe se mit à rire. « Vous avez compris la blague ? Ce n’est pas grave si c’est pas le cas, je ne vous en veux pas. Dites alors, je peux monter sur l’animal ? »

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Mer 27 Avr 2016, 21:26

Le tintement d’un sac en toile saturé d’une tonne de piécettes résonna dans le nid exigu dans lequel se trouvaient deux hommes, assis dans une pénombre humide dont la seule source de lumière provenait d’une petite fenêtre. Cette même lumière était filtrée par un rideau en lin qui imprégnait l’intérieur de quelques parcelles lumineuses, chauffant la peau blafarde du démon. Refermant ses longs doigts sur la bourse, la palpation lui permettait de deviner plus ou moins ce qu’on lui promettait tout en le ménageant de se laisser emporter par la violence. Le personnage qui se tenait en face de lui se trouvait plaqué dans l’obscurité la plus totale, empêchant toute identification poussée de se poursuivre. Habitué à ce genre de requêtes, il lui arrivait fréquemment de connaitre le strict minimum de ceux qui l’engageaient à des motifs tels qu’il était actuellement. Néanmoins, son œil aguerri n’avait de cesse que de lui signaler une poignée de détails : les quelques reflets dorés dénotaient d’une absence de soins dentaires, une différence de contraste sur le côté droit de sa joue impliquait une profonde cicatrice. Quant au frottement consécutif de sa main sur son menton, il pouvait facilement deviner une longue barbe mal entretenue. Dire qu’il n’était pas gâté par la nature était une évidence, mais il n’était pas ici pour juger de l’esthétique d’un vieux cacochyme qui le payait grassement. Recelant le sac dans un pli caché de sa tunique, Zane fit claquer ses bottines récemment acquises sur le plancher rongé par les mites, signe de son départ imminent. D’un geste aussi habile que vif, il tira sur la couture de ses mitaines pour les enfiler plus scrupuleusement. Avec son talon, il procura une douce frappe sur le pied de sa chaise pour la décaler, puis il se leva en hissant sa capuche par-dessus sa tête. Actuellement recherché pour des actes répréhensibles, il devait miser sur la prudence, d’autant plus que la délégation qu'on lui avait confiée exigeait une discrétion absolue.

Sans ajouter un mot de plus, il remua simplement sa tête pour donner son accord, après quoi il poussa sur la poignée pour sortir et se baigner entre les rayons solaires. Un coup d’œil vers les cieux s'accordait à dire qu’il se trouvait en fin de matinée. L’entrevue avait donc été si longue que ça ? Sans se préoccuper davantage du temps qui s'écoulait, le démon pressa le pas, le rythme de ceux-ci étant endiablés par le son que produisaient ses semelles sur le pavé de la place tandis que sa longue cape flottait récurremment au gré de la douce brise. Contournant de multiples ruelles en se fondant tantôt dans l’obscurité, tantôt dans la lumière, la hâte avec laquelle il se précipitait dévoilait l’étendue de sa détermination. Rarement les traits de son visage avaient été aussi disgraciés et meurtris par la fatigue. Tout démon qu’il était, les derniers jours de pèlerinage qu’il avait accompli avaient manqué de plusieurs phases de sommeil. En ce cas, il évitait de perdre un temps considérable dans la préparation de son matériel, son agressivité étant elle-même plus poussée que lors de ses plus beaux jours. Après de multiples louvoiements, le résident des enfers arrêta sa course au beau milieu d’une forêt. Radiant la partie supérieure de son vêtement d’un revers de la main, il inséra ensuite son pouce et son index entre ses lèvres, s’en suivit une grande inspiration qui se conclut par un sifflement d’une grande envergure. Aussi aiguë et prolongé que le piaillement d’un cocotte-minute, buisson et feuillage luxuriants tressaillirent instantanément pour laisser poindre mammifères et volatiles visiblement effrayés par l’appel inattendu d’un sombre intrus dans leurs habitats. En revanche, cette fuite laissa place au hurlement de ce qui ressemblait à un monstre répondant à ce juste appel. En annexion a ce cri, la manifestation d’un prédateur beaucoup plus colossal et indomptable entama son approche immédiate, pour gage la végétation qui trépidait ici et là de façon totalement invraisemblable. Afin de se prévenir d’un éventuel danger, Zane dégaina sa main le long de son corps, ses phalanges remuant telle une araignée sur le point de surgir devant sa proie.

Subitement, un loup au pelage aussi noir que la nuit fit irruption en dehors de la sylve d’un bond gigantesque : pattes dressées en avant et orbites aussi safranées que l’incandescence d’une flamme, il se jeta sur le démon, la gueule grande ouverte par des dents aussi longues qu’un couteau. Se précipitant sur le côté en accélérant la rotation de ses épaules, il balança son bras dans le but de heurter l’abdomen de l’animal et le repousser sur plusieurs mètres. Ce dernier se réceptionna sur ses pattes, bien qu’il éprouvât un certain malaise à freiner totalement son dérapage. Il baissa doucement le museau, sa truffe reniflant l’air. « Qu’est-ce que tu veux ? » Émit le molosse d’une voix empreinte à la froideur. « J’ai encore besoin de tes services. Il faut que… » Interrompu dans sa demande, il sentit une légère vibration lui traverser le corps, sans savoir de quoi il s’agissait. Ce n’est qu’après le grognement de Krog et la direction dans laquelle pointait son museau qu’il aperçut l’homme et la drôle de créature qui en avaient été les responsables. Le premier s’extasiait sur le loup, ce qui n’était pas pour lui plaire. Par réflexe, il planta ses griffes dans le sol en adoptant une position d’attaque, ses crocs acérés étant plus appréciables que jamais. La curiosité un peu trop passionnée du petit être n’était pas non plus pour séduire le démon, qui trouvait la joie de ce jeune garçon un peu excessive. S’il avait laissé sa spontanéité parler, une tête serait présentement en train de rouler à ses pieds. Pour le faire taire, l'acier d'une lame vint adroitement se placer sous la carotide de l’individu. « Tu peux toujours essayer, si tu tiens tant à finir dans son estomac. » Faisant virevolter la garde de son poignard, il le rangea à son emplacement, détournant la tête des intrus qu’il préférait ignorer. « Nous avons à faire. Si vous êtes perdu… attendez que quelqu’un vienne vous chercher. » Le but du conseil n’avait aucun autre intérêt que de le dissuader de le suivre. Expédiant un signe à Krog, le loup se détourna non sans conserver un œil sur les deux énergumènes. Le duo s’éloignait petit à petit dans la sylve, en proie à une étrange discussion.


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Ven 29 Avr 2016, 10:41


Le fer froid et sans vie vient mordre sa chair le faisant taire instantanément. Bien que le fäe sache ce qu’est la violence il ne la comprends pas. La violence fait partie d’un cycle qui entraine la haine et qui engendre plus de violence. Un cycle qui perdure et ne cesse de tourner sur lui-même dans une infinité de possibles. Sa recherche et sa réflexion ne l’ont pas aidées, la nature de ce qu’est la violence et de la cause de son existence lui échappent. Peut-être au fond de lui Aubéron se refuse à comprendre ou encore à admettre que cela existe et anime la vie de certains. Le temps se cristallise comme s’il ralentissait. Le visage du fäe se vide de toute substance émotionnelle ne laissant qu’un masque parfaitement neutre. Son corps se fige donnait à ce vide qui commence à l’envelopper plus d’impact. Son regard gagne en intensité, une intensité particulière et profonde. Le marron de ses iris change pour devenir or. Un or liquide qui est pleins de promesses. Aucunes tensions se fait sentir, la peur ou la menace glissent sur lui comme la rivière devant dévier un rocher. Le petit tréant quant à lui semble sous la même emprise, figé dans l’instant. La sphère bleue qui est encastrée dans le bois perd en intensité et des battements de couleurs bleuâtre illuminent les alentours. Le bleu finit par changer de teinte devenant un violet sombre. Alors que la lame est promesse de mort le fäe et son compagnon deviennent vides. Dans cette fixation qui dure une seconde il se passe quelque chose, quelque chose de difficilement compréhensible et qui est pourtant là. La lame finit par virevolter pour regagner son fourreau. Immédiatement les émotions reviennent et imprègnent avec profondeur le fäe, celui-ci sourit comme si rien ne c’était passé au creux de son être comme si le danger ne l’effrayait pas. Son heure n’était pas venue et il le savait. Alors que le tintement sinistre d’une lame qui était remise à son fourreau résonnait Aubéron recula d’un pas et secoua la tête pour sortir pleinement de sa torpeur. Sylvag se releva et se mit à courir sur ses petites jambes de bois pour rejoindre le fäe rapidement et s’accrocher à sa veste, la sphère est redevenue d’un bleu limpide. L’homme qui lui faisait face se retourna sans demander son reste et suivit par l’immense bête noire, ceux-ci reprirent leurs routes. Le fäe resta quelques secondes sur place, tendant l’oreille. Ecoutant des voix que seul son peuple pouvait entendre. Aubéron hoche la tête plusieurs fois, écoutant le discours de la faune environnante. La plupart des êtres n’y font pas attention et pourtant. Chaque graminée voit et ressent. Apprenant en tout temps de son environnement ce qui amène souvent à une certaine connaissance du monde. Aubéron aime discuter avec les fleurs qu’il peut rencontrer sur son chemin en apprenant plus sur le monde qu’avec qui que ce soit d’autres.  Après avoir bien intégrés les propos tenus par les végétaux voisins son regard se pose sur les deux silhouettes qui s’éloignent. Surpris de ce qu’il apprend il déploie ses ailes. Depuis quelques temps il a repris ses chemises afin de les rendre plus pratique. Avant cette reprise, à chaque fois qu’il dépliait ses ailes le tissu se déchirait, il avait dû aménager des ouvertures qui lui permettaient de préserver le tissu dans un premier temps et qui lui permettait d’avoir un meilleur confort de vol dans un deuxième temps. Les ailes des fäes sont relativement sensibles à tout contact, le frottement prolongé d’un tissu ou de tout autres contacts peuvent devenir douloureux. Une fois ses ailes déployées Aubéron prend de la hauteur sans aller trop vite. Sa décision est prise, il virevolte dans les airs et plonge avec lenteur vers l’animal et son maître. Arrivé à un mètre de leur curieux groupe il reste stationnaire et cale sa vitesse de vol sur leur vitesse de marche. « Vous êtes un démon. » La phrase fuse avec légèreté et curiosité. Et l’expression rayonnante propre au fäe est toujours présente. « C’est bizarre et à la fois incroyable, vous êtes le premier démon que je rencontre. On m’a dit de me méfier de vous parce que vous êtes un démon. Je n’ai pas envie d’y croire en fait. Si vous étiez aussi vils que l’on me l’a dit vous m’auriez tué ou vous auriez lâché votre animal sur moi. Ce qui n’est pas le cas. Et je dois comprendre alors je vais vous suivre un petit peu. Ne faites pas cette tête je ne vais pas vous embêter, juste essayer de comprendre. » Les paroles du fäe sont empreintes de l’innocence et de l’insouciance pures. Dans le même esprit il lui affiche un franc sourire. « D’ailleurs vu votre réaction de tout à l’heure, vous ne voulez pas que je monte votre animal n’est-ce pas ? C’est dommage j’aurais vraiment aimé le faire. » On aurait pu croire que le fäe se montrait offensant. Il n’en était rien, ses paroles étaient aussi innocentes que les premières. Bien que moins excité qu’auparavant, l’effort pour rester calme en apparence lui coutait et ça se voyait puisqu’il gigotait dans les airs. L’instinct du fäe commençait à considérer le démon comme quelqu’un de bien. Stupide ? Non fäe simplement.  

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Sam 30 Avr 2016, 15:59

S’attendre à se débarrasser d’un récalcitrant par le seul biais des avertissements ne fonctionnait jamais aussi bien qu’avec la voie charnelle. Peu importe la valeur d’un orateur, son exploit ne sera jamais aussi grand que celui qui termine son discours par une protestation concrète. Malheureusement, certains intrus ne parvenaient pas à convenir du danger avec ce que leurs yeux miraient. C’était le cas pour ce Fae et le drôle d’animal qu’il se trimballait. En dehors de son indiscrétion apte à lui attirer des maux en toutes circonstances, il s’avérait aussi collant qu’une sangsue droguée du sang d’un dieu. De maigres connaissances qu’il avait sur ce peuple, il savait qu’ils étaient du genre insouciant et un tantinet trop positif quand ils s’intéressaient à quelque chose. Là où le bât blessait vraiment, c’était dans sa croyance erronée vis-à-vis de Krog. Ce dernier ne se priva pas de grommeler une nouvelle fois, et ce pour diverses raisons ; à commencer par la plus cohérente. « Tu devrais faire attention à ton langage, petit. Krog n’aime pas être considéré comme un primitif animal. De plus, il faut savoir que tous les géants tels que lui n’appartiennent et n’obéissent à personne. S’il désire faire de toi son dîner, il le fera. Avec ou sans mon accord. Pour faire court, je suis le seul à être toléré par ses beaux yeux. Toutefois, c’est un ami et non un compagnon que je tiens en laisse… pas comme ton morceau de bois. » Il avait donné plus d’éclaircissements qu’il n’en avait eu besoin, étant cette fois-ci plus clair que jamais sur la nature du loup qui continuait malgré tout à les décourager avec ses grognements incessants et sa posture de dominateur.

La bave qui s’extrayait de ses babines était assez abondante pour contraindre n’importe qui à ne pas tenter le diable. Étalant sa paume sur un tronc d’arbre, le démon étudia celui-ci en glissant son index et son majeur sur toute la longueur, fronçant les sourcils lorsqu’il entra en contact avec une profonde empreinte verticale. Sa cavité était assez suspecte, mais ce n’est pas ce qu’il recherchait. Jetant un coup d’œil aux deux autres protagonistes, il extirpa lestement son arme pour adopter une même signature sur le tronc. Au lieu de la retourner à son emplacement, il plaqua brusquement cette dernière sur le torse du poursuiveur. « Si tu tiens tant à jouer aux intrépides prend ça. Tu en auras besoin pour survivre. » À tout moment, un événement inattendu pouvait se produire, allant de l’intervention d’une magie inopinée les contraignant à s’entretuer, jusqu’à l’apparition d’une créature mythique les emportant dans leurs sillages. Sans pour autant se débarrasser de manière directe des deux créatures qui avaient ambitionné de le suivre, il opérait plus indirectement et perfidement en leur laissant la pertinence de voir l’horreur des choses à laquelle ils allaient devoir faire face. Le monde dans lequel ils vivaient, celui où tout étai rose et beau s’effacerait progressivement au profit de la dure réalité. Un binôme composé d’un démon et d’un Fae, l’insolite n’était plus prêt d’arriver des suites de cette aventure. L’homme posait fréquemment un genou à terre, dérangeant les quelques feuilles sur son passage en les balayant du dos de la main, ceci afin de dégager quelques pistes qui n’étaient clairement pas visibles sans un petit coup de pouce.

Après s’être redressé, il tourna la tête dans plusieurs directions, visiblement hésitant quant au chemin à prendre. En promenant ses pupilles vers Krog, il lui envoya un signal éthéré. Avec son flair incomparable, il quadrilla la zone en reniflant tout autour, puis il détourna sa truffe vers le Nord. En reprenant la route, le démon jugeait propice de répondre maintenant à l’autre interrogation du jeune homme. « J’aurais pu te tuer, c’est vrai, mais je n’en aurais tiré aucun plaisir. Et puis, tu n’es même pas assez grassouillet pour combler ma faim. Les monstres qui vivent dans cet endroit méritent plus d’attention que toi, tu ne crois pas ? Ne confonds pas la clémence avec la gentillesse. Ce qu'on t'as dis à propos de nous est la stricte vérité. » Le hurlement farouche d’une bête s’éteignit lentement dans un écho interminable. Ils venaient de s’engager dans un secteur plus sordide où la lumière du soleil ne pénétrait plus ses faisceaux. Un épais brouillard se manifesta, visiblement enclin à corrompre l’étendue de leurs sens. Les deux comparses se trouvaient d’ores et déjà dans une posture de défense qui impliquait une imminente riposte. Bientôt, ils seraient en proie à l’excitation et à l’adrénaline. Ce genre de contexte avait tout pour plaire aux amateurs de frissons, mais qu’en était-il du second duo, qui, il n’en doutait pas, ne devait pas être habitué aux péripéties de la sorte ? Précédant le cri rauque d’un prédateur, la brume se prévit en une distorsion à un endroit. Sortie de nulle part comme une immense flèche jaillissant des ténèbres, une énorme bête un peu plus impérieuse que le loup fit son entrée. Si celui-ci se transposa rapidement sur le côté, Zane ne bougea pas d’un pouce, propulsant irrémédiablement son bras en avant pour ancrer ses phalanges dans la poitrine de la chose. Contractant ses muscles pour prescrire plus de force, il le renvoya brusquement dans la vapeur, le bourdonnement des arbres illustrant sa chute. D’un sourire amusé, il se tourna vers le Fae. « Prêt pour te défouler un peu ? » Suivre un démon un peu trop malsain dans ses excursions impliquait toujours ce type de perditions.


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