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 La Vengeance sera notre Pardon [Niv. III]

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Sam 13 Aoû 2016, 19:12

「 La vengeance sera notre pardon 」
Les pupilles de la blonde s’égaraient partout sur le manteau neigeux, suivant les traces laissées par un imbécile trop confiant. C’en était presque trop facile, reléguant ce petit jeu à celui du chat et à la souris, où seul le temps n’offrait qu’une échappatoire au poursuivi. Il voulait atteindre la Forêt des Murmures ? L’espoir faisait vivre et sa cible ne devait plus beaucoup espéré car il lui restait peu de temps à vivre. La traque aurait pu en être que plus drôle si seulement l’Alfar avait su qu’il était pourchassé. Le plaisir d’Eärhyë ne reposerait que sur l’effet de surprise, ce serait déjà pas mal pour un premier essai, une première proie.
Son sourire s’étirant sur un air carnassier, la jeune femme prit le temps de se déshabiller, de ranger ses affaires dans son sac avant de lâcher prise.
Le Lynx des neiges feula. Plantant ses crocs dans la sacoche de voyage de son autre forme, il s’élança sur la piste laissée par l’Alfar avec un plaisir non feint. Il faisait corps avec son élément. Et l’Humaine s’abandonnait enfin à ses pulsions… L’avenir n’en était que plus prometteur…



********


Eärhyë venait de quitter la terre des Béluas, plus communément appelée le Rocher au Clair de Lune. Désireuse de démontrer ses capacités et ses qualités, reléguant ses défauts au rang de broutilles, elle y avait intégré le temps de quelques semaines la Garde de Nuit, une milice constituée d’hommes et de femmes qui veillaient à la sécurité du territoire et de ses habitants pendant la nuit, l’heure où la noirceur jouait ses facéties. Elle avait sauvé Oksy, le chef d’une troupe de veilleurs, d’une mort certaine en tuant un Vampire renégat, l’émissaire de toute une troupe de bandits. La menace détectée, il leur avait fallu bon nombres de nuits pour occire cette menace. C’est là qu’Eärhyë, au travers du Lynx d’abord puis par elle-même ensuite, avait pris goût au sang et à des envies de vengeance, de meurtre. Jusque-là, son avenir ne se formait que de brumes vaseuses où le hasard et l’errance l’emportaient sur des plans concrets. Aujourd’hui, elle connaissait le filon rouge de son avenir et rien ne lui ferait abandonner ses envies, ce si n’est la mort elle-même.

De satisfaction, la Bélua fit claquer sa langue contre son palais avait délice, savourant la caresse du vent dans ses cheveux détachés ou encore le dégradé de couleurs qui l’encerclait, du vert anis au vert émeraude. Elle savait que cette atmosphère gênait certains voyageurs. Trop de verts, de chlorophylles. Eärhyë s’en moquait éperdument. Elle avait grandi et évolué dans une forêt, rien ni personne ne pourrait lui soustraire le plaisir ressenti à fouler un tel lieu.
Du moins c’est ce qu’elle pensait, jusqu’à ce qu’elle entendit des pleurs, non loin de là. La blonde s’arrêta net dans son élan, pointant l’oreille pour en savoir davantage sans pour autant se montrer. Le timbre des pleurs n’étaient guère le même que ceux des marmots, plus aigus et que cela. Non, ceux-là étaient graves, comme venant du fond d’une caverne. Et douloureux… ô combien douloureux… Indécise, Eärhyë se questionne sur la marche à suivre. Personne ne savait qu’elle était passée par ici, personne ne pourrait lui en vouloir de ne pas s’être arrêtée, d’avoir été égoïste et de n’avoir pensé qu’à sa petite personne, pour une fois. Après tout, combien de fois était-elle intervenue dans les histoires d’autrui pour leur apporter du soutien, que ce soit une épaule pour pleurer ou un voleur à démasquer ? Il faudrait plus de deux mains pour les compter et Eärhyë n’avait jamais rien – ou rarement - demandé en retour. Alors pour une simple fois où… Non. Les plus étaient trop douloureux, et puis cela ne collait pas à ses actes du mois passé, à mettre ses compétences au service de la communauté. Bélua en détresse ou autre race, la blonde devait en avoir le cœur net et, si possible, venir en aide.
Ecoutant attentivement les sanglots, la pisteuse put rapidement déceler l’endroit où la victime se situait. Elle la rejoignit à grands pas mais sans courir. La prudence était de mie : si la dame, car ça ne pouvait être qu’une femme à pleurer de la sorte, avait subi une attaque, alors les assaillants pouvaient encore s’égayer dans le coin. Eärhyë repéra finalement la jeune femme, éplorée contre un rocher, traînant là comme si la Nature elle-même voulait intervenir pour aider. La gorge serrée, la Bélua s’approcha d’un pas gauche, sans savoir quoi faire pour remonter un moral en berne. La blonde finit par sortir une couverture de son sac pour la poser sur les épaules de la victime, qui se redressa en un sursaut. L’horreur de la scène gifla Eärhyë, qui comprit enfin la raison de tant de douleurs. Un enfant qui ne devait pas avoir atteint les cinq ans gisaient dans les bras de sa mère, le teint palot et le pouls nul. Alors que la blonde allait ouvrir la bouche pour s’enquérir de la cause de ce décès, la jeune mère renifla.


Un Alfar. Un Alfar, bordel ! Ces salopards n’ont pas causé assez de mal en détruisant Dhitys, il a fallu qu’ils prennent la vie de mon fils ! Il… Il était vif et intelligent… Avec…

Des sanglots entrecoupèrent son dialogue et Eärhyë ne fut pas certaine de la suite des propos, bien qu’elle comprit que cela concernait toute la vie qu’il lui restait à vivre. Du gâchis, pensa amèrement la Bélua, qui commença à voir rouge. La jeune femme en avait marre qu’on s’en prenne à son peuple, marre de toute cette violence facile et gratuite contre des innocents. Un enfant… Ils sont sans cœur…
Eärhyë saisit violemment le bras de l’effondrée pour l’attirer à elle, le goût du sang naissant avec avidité dans sa bouche.


Décris-le moi, lui somma-t-elle d’une voix dure. Les yeux surpris, la mère s’empressa de lui divulguer tous les détails, en disant suffisamment sur la taille et les caractéristiques de l’être insipide pour qu’Eärhyë ait une chance de le retrouver. Puis une lueur de compréhension apparut dans le regard de l’éplorée.

Vous allez le… Tuez l’assassin de mon enfant ! Vengez mon fils !

Un sourire sadique répondit à cette injonction.

Je vais même m’amuser avec lui, ma douce. Une simple mort ne serait pour lui qu’une bénédiction, sinon…
Dépêchez-vous, il n’a pas beaucoup d’avance sur vous. Et vous ne pourrez plus rien s’il atteint les terres infectes de sa race ! Il est parti vers l’Edelweiss, il y a tout à parier qu’il voudra rejoindre la Forêt des Murmures…
Pas de bol pour lui. Le Lynx aime la chasse enneigée…


Et sur ces paroles mystérieuses, Eärhyë s’éloigna en direction de la chaîne montagneuse, prête à opérer sa propre justice.


*********


Le Lynx progressait à pas feutrés, savourant la plénitude de l’instant. Le calme avant la tempête. Car c’était bien une tempête qui couvait à l’horizon, au vu du cerveau en ébullition qu’il supportait depuis les quelques heures que duraient à présent sa traque. Son autre forme se délectait à l’idée d’exercer une quelconque vengeance et prenait un plaisir fou à trouver la torture qui la défoulerait pleinement. Et le Lynx intervenait parfois pour lui instiller un ou deux détails qui ne feront qu’amplifier le caractère impérissable de ce futur souvenir.

Le Lynx repéra enfin des traces toute fraîches. L’Alfar ne semblait être qu’à quelques lieues devant, et la tension de l’action à venir remua les tripes de l’animal. Se confondant dans la paysage, l’animal se savait invisible et silencieux, en parfait harmonie avec l’élément que la couleur de sa fourrure rappelait sans ambiguïté. Ce savoir occasionnait une certitude que les deux entités liés, la féminine et le Félin, appréhendaient parfaitement : l’effet de surprise les avantagerait. De plus, l’obscurité nocturne tombait peu à peu sur l’Edelweiss, plongeant la montagne dans une atmosphère d’insécurité, étalant la couche d’une étrange magie opérant là. La notion de liberté chez la jeune femme l’enveloppa d’une couche salvatrice, procurant à Eärhyë – ou à sa conscience – la sensation d’être invincible. Bien sûr, la jeune femme savait qu’elle ne l’était pas et que la mort l’attendait au tournant, mais elle se sentait prête à relever ce défi et à opérer cette douce vengeance.

Une lueur apparut au loin, reflétait contre les parois d’une caverne. La jeune femme se félicita de ne pas subir le blizzard subi lors de son équipée en compagnie de Reddas, un Vampire rencontré peu de temps après son départ du Rocher, car le vent violent accompagné de grandes chutes de neige auraient obscurci son champ de vision et empêché de voir cet infime détail dans le lointain. Par ailleurs, les nuits fraîches des pans de montagne avaient conduit sa proie à la plus grande imprudence, à moins qu’il ne soit certain de sa solitude – ou de sa supériorité. La gueule du Lynx s’étira sur des crocs étincelants sous le couvert de la Lune, comme son autre forme l’aurait fait dans un sourire, goguenard et sadique.
Il fallut environ une heure pour rejoindre le campement. La Lune était à présent pleine et le regard du Lynx se perdit vers ses rayons, cherchant la plénitude rassurante qu’offraient les insignes de sa Déesse tant chérie. Puis, sous le regain de conscience de son autre forme, le Lynx courba l’échine avant de s’allonger sur le flanc, laissant Eärhyë reprendre forme humaine. Allongée sur la neige fraîche, nue, la jeune femme frissonna et se redressa vivement, se saisissant dans le même élan de son sac pour se vêtir sans attendre. Fourrant sa dague dans sa botte, armant sa main gauche de son gant griffue, la jeune femme cacha ses affaires dans la fissure d’une cavité rocheuse avant de rejoindre l’objet de sa vengeance, telle la mort en marche sur sa prochaine proie.

Pour la première fois de sa vie, la Bélua refusa de se précipiter. La blonde savait qu’elle devait réfléchir au lieu de foncer tête baissée afin d’étudier l’environnement dans lequel s’opèrerait sa vengeance. La neige semblait solide hormis à un seul endroit, où la couche de poudreuse semblait plus fine sur un diamètre légèrement plus large que celle d’un homme. Sans savoir si cet état était dû à un trou ou à une pierre, Eärhyë ne pourrait se reposer sur ce seul élément en cas de pépin. Cela restait tout de même un piège à éviter.
L’étude de l’Alfar en lui-même fut tout aussi importante. De taille moyenne sur une échelle humaine, les oreilles pointues et la peau légèrement plus sombre que la normale ne laissait aucun doute sur le sujet : elle avait trouvé la proie désirée. Il ressemble tellement à un Elfe… C’en est perturbant… Mais Eärhyë ne perdit pas davantage de temps en futilités. A pas feutrés, elle avança vers lui, serrant les dents à chaque fois que son pas crissait sur la neige, certaine que ce bruit infime réveillerait son ennemi. Elle parvint néanmoins aux pieds de celui-ci sans qu’il ne remue le moindre cil. Affligeant…

La Bélua refusait catégoriquement de le tuer dans son sommeil. Son peuple avait commis des atrocités sur Dhitys, cet énergumène sur un enfant innocent, il devait payer, sentir la punition passée. Dans le souhait d’être silencieuse, Eärhyë se mit à genoux juste à côté de la tête de l’endormi puis le secoua violemment.
Au secours ! Au feu ! Bien sûr, ce mensonge eut le don de mettre debout l’Alfar rapidement. Eärhyë, savourant déjà son élan, décocha une gauche sur la joue de sa victime, arrachant des lambeaux de peau et l’envoyant dans l’inconscience. La vengeance pouvait commencer.

L’Alfar se réveilla près de trente minutes plus tard, bâillonné, solidement attaché et la moitié du visage en sang. Il avait eu de la chance, la neige avait anesthésié en partie la douleur, celle-ci ne surviendrait que si Eärhyë faisait pression dessus. L’Alfar ne chercha même pas à parler ou à gémir, à la grande satisfaction de la blonde : elle ne perdrait pas son temps en futilité.


Tu n’as pas de chance, petite ordure, ne put-elle s’empêcher de dire en attrapant une de ses mains, comme si elle voulait tendrement serrer ses doigts. Tu as été pris sur le fait et tu vas payer pour tous les crimes commis par tes pairs… D’un geste lent, elle tira de son fourreau sa dague, le bruit du métal ne pouvant échapper à l’ouïe du condamné. Puis la jeune femme prit un doigt, le tendant avec délectation. Pour l’innocent que tu as tué pas plus tard que ce matin… Eärhyë laissa délibérément un blanc, rien que pour faire monter le traumatisme psychologique, avant de sectionner le doigt, sans aucune hésitation. Le flot de sang lui tira un plaisir non feint et la jeune femme frémit sans pour autant se déconcentrer. Puis elle tourna le corps gémissant de l’autre côté, accédant à l’autre main. La sueur perlait sur le front du prisonnier, accroissant la délectation de l’instant. Une lueur de crainte étincelait dans ce regard, soutirant un sourire sadique à la jeune femme. Pour la ville que ta race a détruite… La jeune femme faisait naturellement référence à Dhitys, détruite par les Alfars. Elle se saisit fermement de la main et la sectionna au niveau du poignet, jetant le morceau arraché au niveau de l’épaule. La jeune femme voyait de plus en plus rouge et ressentait bien du mal à contenir sa fureur, accrue par les hurlements de douleur. S’approchant du feu, la Bélua mit la lame de sa dague à chauffer, attendant que le fer se colore d’une lueur orangée. Ce qu’elle allait en faire n’était une surprise pour personne, ainsi elle plaqua le plat de sa lame au niveau d’un globe oculaire, provoquant des tremblements chez le tueur devenu proie. C’est ça que tu aimes ? Faire du mal aux innocents ?! Souffre pour eux tous, maintenant ! La voix de la jeune femme se paraît d’un timbre plus grave, comme si elle rendait justice elle-même. Car, au fond, c’était bien ce qu’elle était en train de faire, du moins selon son propre point de vue.

Plusieurs heures passèrent ainsi. Parfois Eärhyë laissait l’Alfar sombrer dans une inconscience, le tout dans le seul but que le réveil ne soit encore que plus brutal. Difficile à la fin du traitement de savoir qui se cachait sous les traits défigurés. Quand la Bélua planta sa lame au niveau du cœur, l’ultime expiration fut comme un baume au cœur, que ce soit pour le mort, qui trouverait enfin la paix, ou la jeune femme, qui avait obtenu réparation. La blonde se sentait vidée de toute énergie, de toute volonté. Elle se tenait juste là, au-dessus d’un cadavre, sa première victime dans ses grands projets. Elle avait réussi, et un sourire timide barra les traits glacials de son visage. Ne restait plus qu’à prendre le chemin en sens inverse pour annoncer la délivrance à la mère éplorée.


C’est fait. Tu pourras pleurer ton fils, la conscience tranquille, furent les seuls mots qu’elle prononça une fois devant elle. Sans attendre, Eärhyë reprit sa route vers Avalon. Elle n’avait jamais été aussi sûre d’elle dans ses choix, aussi déterminée.


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