| | ♦ La Scission de l'âme ♦ [-18] | Quête unique | |
| Auteur | Message |
---|
Invité Invité | Sam 16 Avr 2016, 22:13 | |
| - Rp Violent:
Les flocons de neige tombaient en tourbillonnant, se mettant à fondre à chaque fois que l’un d’eux touchait une parcelle de peau. La brise glaciale rendait nos chairs douloureuses, la morsure du froid laissant des marques rouges. Le silence s’était abattu comme si le temps avait arrêté son cours. Les bruits de métal s’entrent choquant avaient depuis longtemps cessés, ne laissant que des cadavres aux alentours, les survivants ayant fui : leurs exécutions réussies. Il avait suffi d’une seconde pour que tout bascule, pour que l’impensable se produise. Le sang des criminelles perlait au coin de mes lèvres, glisser au bout de mes doigts… j’avais lâché mes armes au moment où les genoux de Kohei s’étaient enfoncés dans la neige. Mon sang tapait dans mes tympans à m’en rendre fou, mon regard n’accrochait plus le paysage ou même le cadavre de l’Alfar, ils se perdaient au loin, semblant ne jamais vouloir revenir à la réalité. Toutes les émotions qu’il était possible de ressentir m’envahissaient à ne plus savoir comment réagir, tandis qu’Aglakh forçait ce barrage invisible que j’avais dressé entre lui et moi, prêt à céder. Le soleil commençait à décliner derrière les monts enneigés et je restais immobile, posant enfin le regard sur le corps de Kohei. Je fis un pas, puis un second, vacillant presque en tentant de ne pas m’abandonner à la bête. Tout était trop fort, tout était trop brouillon, un ouragan de sentiment contraire dont la seule issue aurait été la fuite. Mon genou toucha terre, puis le second, n’osant frôler celui qui avait su contenir mon côté sombre, mon monstre. Laissant glisser ma main gauche sur son torse, saisissant son haut à m’en briser les doigts, je baissais la tête devant cette impuissance dont j’avais fait preuve. Mon visage était déformé par la haine, la tristesse, cette défaite intense qui semblait me broyer tout entier… Ma main droite pendant dans la neige souillée du sang de l’Alfar.
Tandis que le soleil déclinait derrière les monts enneigés, un faible son se fit entendre. Je ne sus dire combien de temps s’étaient écoulé avant que je ne remarque cet homme rampant à mes côtés, cette trainée d’entrailles qu’il laissait à chaque tentative de s’éloigner de moi. Poussant avec ses jambes, il tentait au maximum de les garder dans son corps avec ses mains. Il était condamné, il le savait, mais pourtant, il ne tentait pas de se tuer ou même d’attendre cette mort tant désirée… il luttait parce qu’il était plein d’espoir, parce qu’il craignait la souffrance avant que la mort ne vienne. Mon visage ne s’était pas détourné, mais mes dents se serrèrent à m’en briser l’émail. Aglakh n’avait qu’un pas à franchir pour se saisir presque entièrement de ce corps qu'il habitait, cet homme qui vivait encore tandis que la respiration de Kohei avait cessé, était une raison de lui laisser cette place tant désirée. Mes doigts se desserrèrent et je me levais tout aussi rapidement, les poings serrés. Mon regard se posa sur l’homme et je le vis ramper plus vite, pensant échapper à sa funeste destinée. Mes pas s’enfoncèrent dans la neige, tandis que je me postais près de lui le visage empli d’une haine sans nom. Violemment, mes poings martelèrent son visage, pour ensuite aller déchirer celui-ci avec les dents, entravant son cou de mes doigts. Plus rien n’avait d’importance à cet instant que la chair que j’ingurgitais, que se sang qui coulait dans ma gorge. Le monstre faisait son œuvre, tandis que mon désir de destruction m’enlaçait pour ne plus me lâcher. Je restais reclus au plus profond de mon être, laissant toute ma violence s’éveiller. Un craquement se fit alors entendre et mon regard se détourna vivement. Un des hommes, blessés aussi, se tenait près d’un pin, la main sur son épaule ensanglantée. Ses yeux étaient écarquillés, immobiles de peur que je ne bouge s’il tentait de fuir. Cependant, il ne suffit que d’une seconde avant qu’il ne décide de se retourner et de courir à travers la forêt enneigée.
Son cœur battait à sortir de sa poitrine, sa respiration devenait saccadée, oubliant presque d’inspirer sous l’effort. Il y avait ce monstre qui le pourchassait, il pouvait l’entendre sans même se retourner. À quelques mètres, mes mains ensanglantées laissaient des marques sur les troncs, la neige devenait rouge à mon passage, plus rien ne pouvait m’arrêter, plus rien ne pouvait arrêter Aglakh dans sa soif de sang. L’équilibre s’était brisé, et même si Léto subsistait, il était plus difficile de résister à la bête dont les pulsions prenaient dorénavant plus de place. Mes mains se saisirent de l’homme, tombant tous deux dans la poudreuse. Il fallait que je le tue, que je le détruise, qu’il n’en reste rien si ce n’est qu’un corps meurtrit, méconnaissable. Mon couteau de lancer voulut glisser sur son cou, mais la raison revint un bref instant, se battant contre le monstre. Mon visage se crispa, mes dents se serrèrent, et quelques mots brutaux sortirent d’entre mes lèvres : « Où ? » Une question, une seule, celle qui me mènerait au commanditèrent de ce meurtre, celui qui allait en payer les conséquences. L’homme ne répondit rien, semblant finalement ne pas comprendre. Mes doigts s’enfoncèrent alors dans la chair meurtrie du blessé, laissant échapper, un cri qui se répercuta dans l’immense forêt. Tandis que l’une de ses mains se leva pour se défaire de mon emprise, mon couteau s’enfonça dans la paume. Il leva alors la tête, me donnant un violent coup dans le nez qui me fit vaciller et tomber dans la neige. Ma vue s’embrumât un court moment, mais assez longtemps pour que l’homme se relève en chancelant à son tour, saisissant l’arme que j’avais lâchée. Il leva alors la lame, prêt à l’abattre sur moi : « C’est toi qu’Endryn aurait dû vouloir tuer. Un monstre ! Voilà ce que tu es ! Cette Alfar ne valait pas mieux que toi ! » Ma jambe tapa sur l’un de son genou et un craquement se fit entendre. L’homme s’écrasa sur moi de tout son long et je lui saisis les poignets : « Une adresse, je veux une adresse. » Fis-je simplement, enfonçant mes doigts dans la blessure de sa paume. L’une de mes mains glissa pour se saisir de la lame que je jetai au loin. Il savait ce que cela signifiait, il sentait que sa mort ne serait pas brève : « Tu me traites de monstre, mais tu n’as encore rien vu. Dis-moi ce que je souhaite et je te promets de faire vite. » Un silence régna avant de ne recevoir un crachat en plein visage. Mon poing s’abattit sur son arcade à plusieurs reprises avant que mes pouces ne s’enfoncent dans ses yeux. Ses mains saisirent mes poignets, mais il était trop tard, l’homme ne voyait déjà plus rien. Ses cris semblaient hanter les lieux, indéfinissables et incontrôlables. Je me relevai, contemplant l’homme qui portait ses doigts à ses orbites, tâtant le sang qui en sortait. « Une adresse. » Répétais-je tandis que je ramassai la lame plus loin. Si l’homme avait eu les yeux pour pleurer, sans doute l’aurait-il fait. Aglakh était prêt à sortir pour déchirer chaque partie de son corps, mais je voulais à tout prix m’en occuper moi-même. Mon couteau s’enfonça dans son molet, puis son bras, tournant autour tandis qu’il tapait dans le vide, allongé dans la neige. « Une adresse. » Répétais-je tel un écho. Ma lame s’enfonça encore et encore, la danse semblant ne jamais suffire à l’homme, jusqu’à ce qu’il ne craque au énième coup de couteau. Sa voix chevrotait, bégayant presque : « Il y a un village à quelques kilomètres au nord… » Il reprit une inspiration. « Continue. » Lui intimais-je sans lui en laisser le temps. « C’est le troisième hameau à droite. C’est un homme bien ! Intègre… il n’a fait que rendre la monnaie de sa pièce à ce… » Ma lame glissa sur son cou : « Le Bien, l’Intégrité… est-ce que tu crois vraiment que ce sont des choses qui m’intéresse ? » Tandis qu’il se vidait de son sang, je vacillai jusqu’à un arbre, nauséeux. Mon nez me lançait, ingurgiter trop de sang conduisait aussi à des vomissements… mes tripes se vidèrent sur les racines noueuses, avant de partir vers ce fameux village.
Quelques jours s’étaient écoulés, et j’avais eu le temps de reprendre mes esprits, ce qui en soi était bien pire. Aglakh occupait dorénavant plus de place et j’étais envahi par un désir de vengeance brutal. Assis sur une chaise en vieux bois, j’engloutissais une viande séchée qui avait été pendue près de la cheminée. Les rideaux en tissus avaient été tirés, et la porte fermée à clef. Rien n’était visible depuis l’extérieur. En face de moi, une femme se tenait ligotée et bâillonnée. Ses joues semblaient creusées par les larmes qui avaient coulé, son regard évitant le cadavre de son mari à moitié dévoré avachi dans la pièce. Le peu de raison qui me restait avait laissé cette femme enceinte vivre et jusqu’à ce que j’en perde le contrôle : elle vivrait, ou du moins essayerait après mon départ. Elle m’avait tout promis pour sortir, tout vendu, mais elle était restée là avec moi, un homme inconnue à ses yeux qui s’était occupé d’elle malgré la brutalité qui s’était abattue dans sa maison. Un homme ensanglanté passant par l’une des fenêtres pour s’approprier l’endroit. Je n’avais rien dis, malgré ses « pourquoi » incessants. Lorsque la nuit tomba sur les petits hameaux, je posai mes doigts sur le tissu qui cernait le visage de la femme : « Un bruit et je m’occupe de ton enfant avant de te tuer. » Elle acquiesça, les larmes ruisselantes sur sa peau. Lorsque qu’elle fut libre de parler, elle posa cette énième question : « Pourquoi ? » entre les sanglots qu’elle était incapable de contrôler. Impassible, je m’appuyai sur la table, croisant les bras : « Ce n’est pas ici que ma fureur va s’abattre, mais à quelques mètres d’ici. Vous n’êtes que des dommages collatéraux dont je n’ai cure. Prie pour que ton enfant ne veuille pas venger son père… Car s’il ne revenait pas, tu sauras dorénavant ce qui lui est arrivé. » Mon pouce et mon index se saisirent de son visage pour la forcer à regarder l’homme qu’elle avait aimé: meurtri, dans son propre sang, méconnaissable, « Soit heureuse que je t’épargne, il n’en sera pas de même pour la maison que je compte aller visiter. » Lâchant prise, je la bâillonnai une nouvelle fois avant de franchir la porte.
La nuit était douce et silencieuse. Les maisons étaient assez espacées pour que les bruits se perdent dans les environs. Personne ne semblait avoir remarqué l’absence des habitants de la demeure, sans doute avaient-ils l’habitude de ne pas être là. Je respirai une grande bouffée d’air, sentant Aglakh palpiter en moi. La vengeance était toute proche, et seuls les Aetheri savaient qu’elle ne s’arrêterait sans doute jamais, jusqu’à ce que le monstre retrouve un équilibre durable.
1 811
|
| | | Invité Invité | Jeu 05 Mai 2016, 14:56 | |
| - Rp Violent:
Les hurlements caractéristiques des oiseaux de nuit perçaient le silence qui s’était durablement installé. Quelques maisonnettes brillaient encore de ces quelques bougies qui se soufflent après s’être couchées. Certaines silhouettes se mouvaient devant les fenêtres et je regardais l’une d’elle avec cette rage tenace qui vous enserre le cœur. Jusqu’ici, je n’y avais vu que deux enfants, une jeune femme et entraperçu un homme qui devait être leur père. Petit à petit, les causes de la mort de Kohei apparaissaient à moi, mais mon amertume ne s’apaisait pas pour autant. Kohei avait des défauts, ce n’était pas un enfant de chœur, pas l’un de ses hommes à qui il fallait faire confiance… c’était un Alfar, quiconque croisait sa route pouvait comprendre qu’il devait s’en écarter. Cependant, quelques questions demeuraient : qui Kohei s’était-il amusé à tuer pour que les conséquences soient aussi drastiques ? Que lui avait-il fait également ?
Les dernières lumières s’éteignirent pour laisser place à l’obscurité, ne laissant qu’un rayon de lune pour éclairer mes pas jusqu’à la maisonnette. Quelques minutes passèrent, tandis que je passais devant les fenêtres, regardant les habitudes de cette famille se mettre en place. Le coucher des enfants fut achevé par un baiser sur le front, avant que la femme, trop jeune pour être marié au vieil homme, souffle les bougies et ne s’en aille. Elle rejoignit celui qui devait être son père, avant de disparaitre de la pièce, sans doute allant se coucher à son tour. Il s’assit devant un feu presque éteint, remettant une buche pour le faire reprendre. Détournant le visage de la scène, je m’approchai à pas feutrés des fenêtres des enfants. Mon sang bouillait d’impatience, je m’étais fermé à toute sorte d’émotion telle que la pitié et Aglakh s’agitait, accroissant ma haine vis-à-vis du monde. Me téléportant près d’un des lits, j’écrasai ma main sur la bouche de l’enfant, et tandis que ses yeux s’écarquillaient de surprise, je fis glisser ma lame sur son cou. Son corps s’agita un bref instant, réveillant son frère, mais j’étais malheureusement déjà près de lui, le faisant taire d’un murmure. Ses larmes coulaient, mais l’hypnose faisait qu’il était contraint de ne faire aucun bruit. Quelques minutes passèrent sans qu’aucun son ne viennent interrompre les pensées du vieil homme, jusqu’à ce que mon apparition au coin de la cheminée ne le fasse sursauter de son siège. « Rasseyez-vous. » Lui intimais-je en ramenant son fils à mes côtés. Ses sourcils se froncèrent, mais il obtempéra : « Où sont mes autres petits-enfants ? » questionna-t-il les dents serrées. Un silence pesant prit place, un instant où je jugeais l’homme de la tête au pied. « Ou est mon autre petit-fils ? » son ton se faisait plus pressant, ses doigts s’étaient solidement refermés sur les accoudoirs, prêts à bondir. « Ne faites pas ça… » Fis-je doucement avant de continuer : « J’ai votre petit-fils, j’ai votre petite-fille… Ils n’ont encore rien. » L’homme était donc le grand-père des enfants, et pourtant, je n’avais vu aucune trace des parents. Je saisis le petit garçon par la nuque et il se crispa en laissant couler des larmes silencieuses. « Lâchez-le ! Ce n’est certainement pas à cet enfant que vous en voulez ! » Je souris en serrant ma faible poigne : « C’est exact, mais au fil du temps j’ai appris qu’il y avait bien pire que la mort. » « Les races telles que vous ne savent s’en prendre qu’aux plus faibles ! Un enfant que vous seriez prêt à abba… » « Taisez-vous ! Les esprits chevaleresques ont tendance à m’irriter. » Les dents serrées j’avais levé la main pour qu’il se rassoie, tout en m’avançant vers lui d’un pas menaçant, le regard sombre. « Que voulez-vous, Alfar ? » Le nom de ma race avait été presque craché. « Les autres de votre espèce ne se préoccupent pas des leurs, vous maudissez tous ceux qui vivent à vos côtés… Vous vous souciez seulement de vous, alors qu’ais je fais pour me retrouver menacer ? Y a-t-il une raison ou êtes-vous ici pour le plaisir ? » « Un peu des deux. » Répondis-je tandis que mes poings se refermaient, presque tremblant. J’avais envie de me jeter sur lui, de tout massacrer en un coup de mâchoire… cependant, je voulais le voir souffrir, qu’il me maudisse pour ce que je m’apprêtai à faire, qu’il n’ait de repos qu’à ma mort. « Les hommes que vous avez engagés pour tuer Kohei ne reviendront pas. » Ses muscles se détendirent alors, presque souriant face à cette mort qu’il voyait se rapprocher minute par minute. « Je vois. Les Alfars ont donc des sentiments ? » Je ris, de ce rire triste et à moitié faux. Je ne savais pas vraiment si je détenais ce sentiment d’aimer quelqu’un à vous en rendre fou, mais je savais que Kohei, tout comme Léto et mes filles, avait droit à ces pulsions qui dirigeaient quelques fois ma vie. J’avais ce désir incommensurable de les posséder, de les étreindre jusqu’à la mort, car n’étant jamais satisfait, éprouvant toujours ce manque, même à leur côté. « Cet homme était un meurtrier ! Un assassin qui tuait pour le plaisir de voir le sang couler ! Il a… » « Fermez là ! Je me contrefous de ces actes, tout autant que de vos sentiments ! Vous me servez une vision toute faite de ma race, et maintenant vous tentez de me prendre par des sentiments inexistants ! » Un bruit sourd se fit entendre, un meuble tombant sur le sol fit craquer le bois au-dessus de nous. « Aglakh s’impatiente, tout comme moi… » Un cri strident se fit entendre, et je vis l’homme se lever d’un bon à la détresse de sa petite-fille. De ses mains il fit surgir des éclairs bleus et mauves, prêt à en découdre. Esquivant tout en envoyant le gamin contre le mur, je procédai à une extinction de toute magie. L’enfant n’étant donc plus contraint d’obéir et se mettant à pleurer. L’homme se saisit du tisonnier de la cheminée, s’intercalant entre son petit fils et moi. Un bruit sourd se fit alors entendre dans les escaliers, et la jeune femme fit son apparition. Ses yeux étaient écarquillés de terreur et un teint blafard avait pris place. Elle eut juste le temps d’apercevoir son grand-père, que la mâchoire d’Aglakh se referma sur son abdomen. Tandis que le vieil homme restait inerte face à la scène qui n’avait pris que quelques secondes, je le paralysai de cette fiole de parfum qui ne quittait pas ma sacoche. De longues minutes passèrent avant qu’il ne reprenne ses esprits. Les rideaux avaient été tirés, le petit fils ligoté près de la cheminée, tandis que lui, tirait sur ses liens qui l’entravaient sur son siège. Une odeur de sang commençait à arpenter la demeure, tandis qu’il suivait le regard horrifié de son petit-fils vers une douleur qui lui était presque insupportable. Sectionnés au niveau des coudes, ses bras ne ressemblaient qu’à deux moignons, soigneusement bruler en son extrémité pour ne pas qu’il ne se vide de son sang. « Votre nouvelle apparence vous plait ? » Fis-je sans un regard, continuant à chauffer l’un de mes couteaux de lancer. L’homme ne savait plus quel mot prononcer, il n’avait qu’une envie, me détruire. « Cela m’aurait peiné si vous ne vous étiez pas débattu, je l’admets. » Un sourire s’était dessiné sur mes lèvres, avant que la colère ne reprenne place. « Vous avez brisé mon équilibre, je suis inapaisable. » Ma mâchoire était serrée, tandis que dans mon dos, la rage rongeait l’homme qui commençait à s’agiter sur son siège, les liens marquant sa peau. Sortant la lame rougie par la chaleur, je m’avançai vers le garçon avant de saisir sa main et de la poser sur une bûche. Mes doigts avaient écarté les siens, maintenant sa frêle main tandis qu’il tentait de se protéger de la lame incandescente. « Vous voulez sauver le dernier de vos petits-enfants ? Trouvez les mots pour calmer ma haine, trouvez les mots pour calmer ma bête qui ne demande qu’une chose : vous dévorer à n’en rester rien. » « Espèce de malade ! Je vais te tuer ! Je vais te tuer ! » La lame fut enfoncée dans l’auriculaire qui tomba sur le sol. Les pleure de l’enfant s’étouffa sur le tissu qui octroyait sa bouche. « Je ne me sens pas du tout apaisé, mais heureusement pour vous, il possède encore neuf doigts. » La lame fut postée près de l’annulaire. Le visage de l’homme se crispa, coincé entre l’idée de sauver l’enfant et de laisser éclater toute sa colère. « Vous devez comprendre, il a tué… » L’annulaire tomba près de l’auriculaire. « Il me semble avoir dit que je me contrefoutais de ses actes, non ? » La mâchoire de l’homme se serra à s’en briser l’émail. Il avait compris qu’il ne devait pas donner sens à ses agissements, que j’étais irraisonnable et que la seule chose à faire était de se soumettre corps et âme. « Je ferai tout ce que vous voudrez, tous ! Je m’excuserai à en perdre la voix, vous pourrez me sectionner chaque membre sans que je ne tente rien… Je… je ferai n’importe quoi… » La colère et la tristesse se mélangèrent pour tordre son visage qui se noyait sous les larmes. Je lâchais la main de l’enfant en me relevant, avant de marcher lentement vers lui et de lui saisir le visage d’une main : « Pensez-vous que je vais épargner quelqu’un dans cette maison ? » L’homme bougea la tête de droit à gauche. « Vous vous trompez. Je vais laisser votre petit fils vivre pour qu’il se rappelle de chaque instant. Celui qui souffrira de votre erreur sera celui que vous vouliez protéger. » « Non… tuez-le sans souffrance ! Je ferai n’imp… » Ma lame s’enfonça dans sa gorge : « Je sais, vous ferez n’importe quoi pour moi et je vous crois sur parole. » Je m’approchai de l’enfant terrorisé avant de passer la lame sur les cordes qui le maintenaient, le libérant. Son dos alla se coller contre le mur en ramenant sa main blessée vers lui. « Souviens-toi de celui qui a détruit ta vie paisible. Je maudis chaque membre de ta famille en vie, chaque membre qui viendrait à naître. Souviens-toi de moi parce que je reviendrai si tu ne viens pas à moi, je tuerai chacun de tes enfants et choisirai celui qui survivra tant que ma haine ne se sera pas tarie. » Me rapprochant de lui, je lui murmurai : « Je trouve ces murs bien ternes, repeint les du sang des cadavres et ne cesse que lorsque les premiers rayons du soleil apparaitront. » Passant la porte, je laissai l’enfant se saisirent du contenu du ventre de sa sœur et l’étaler de ses mains sur les murs gris. Fermant derrière moi, je m’avançai dans la nuit, toujours animé par la bestialité et la cruauté d’Aglakh. 1 847
|
| | | | ♦ La Scission de l'âme ♦ [-18] | Quête unique | |
|
Sujets similaires | |
|
Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |