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 [LDM Avril/Mai] Si je ne peux pas les changer alors je les anéantirai [EVENT]

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Ven 29 Avr 2016, 22:47



[LDM Avril/Mai] Si je ne peux pas les changer alors je les anéantirai [EVENT] - Page 2 Harves10
Si je ne peux pas les changer alors je les anéantirai



Devaraj était fou. Endiablé par son fanatisme, son esprit fraîchement meurtri par la trahison était si fragile, inconstant, changeant d'une seconde à l'autre... Les pupilles rougies de l'esprit sorcier observaient, dans un silence mortuaire. Elles suivaient avec une minutie maladive chaque geste, elles se délectaient devant chaque sourire sanglant, elles brillaient à chaque parole de Mort. Le chaman sombrait, jour après jour sous les yeux attentifs du fantôme, qui s'en réjouissait discrètement. Il n'avait plus personne pour le retenir ou le rattraper, la chute était inévitable. Aveuglé par ses propres convictions, Devaraj n'avait plus que la violence pour exprimer sa détresse et il se rendra compte que trop tard que verser du sang au nom de ses dieux ne l'apaisera pas, bien au contraire. Tel un spectateur sordide, le sorcier n'avait eu qu'à attendre sagement tout en faisant ce qu'on lui demandait. C'était un concours de circonstances qui lui avait permit petit à petit de se rapprocher du chaman pour ensuite pouvoir influer considérablement sur chacun de ses choix et de ses actes. Son but était proche maintenant, il n'avait plus qu'à tendre la main une fois de plus pour le briser mentalement, l'écraser. Il pourra s'emparer de son corps, revivre pleinement et surtout, enfin accéder à sa propre vengeance. Un sourire effrayant se dessina sur le visage de l'esprit.

Ils se trouvaient dans un campement de voyageurs, entre fanatiques. Slanguen observa ironiquement le petit groupe, qui buvait sans réfléchir les mots d'une prêtresse qui avait croisé leur chemin un peu plus tôt. Le sorcier se plaisait particulièrement à observer de loin les effets dévastateurs qui pouvait avoir un esprit charismatique doublé à la folie de groupe. Il se plaisait tout autant à voir que Devaraj était assez naïf pour se laisser emporter par la vague. Le chaman n'était pas si stupide pourtant, mais certaines idées s'étaient si bien ancrées dans sa tête qu'il s'était emprisonné tout seul dans ses croyances, lui et toute sa bande de barbares. Des chamans, pfft, quel grand mot pour une sois-disant race qui n'était en réalité qu'un ramassis de sauvages n'ayant aucune notion de civilisation. Du haut de son piédestal, le sorcier avait un mépris sans fin pour tout ce qui l'entourait. Il avait eut des dizaines d'années pour observer le monde à travers ses yeux morts, des milliers de jours pour apprendre à le détester dans son ensemble. Vivant, Slanguen aurait sûrement réagit avec moins d'indifférence à cette guerre. Mais il était mort et ne restait ici que pour espérer y semer le chaos d'une façon ou d'une autre. Lui aussi, avait cru aux Aetheri. Au fond de lui subsistait encore quelques traces de ses croyances, mais la souffrance avait emporté le reste. Il se fichait bien de savoir qui gagnera, de Sympan ou des Aetheri. Tout ce qu'il voulait, c'était que Devaraj se brise, en mile morceaux.

"Sus aux hérétiques !" fut la conclusion générale du beau discours de la prêtresse. Tous se dispersèrent pour semer la haine, chacun de leur côté. Devaraj revint vers lui. Ses yeux étaient cernés, ses mains fébriles. "J'ai bien envie de retourner au village elfique, tu sais, celui de la dernière fois..." prononça-t-il doucement. Il avait l'air triste, dévasté. Parfois ses yeux se perdaient dans le paysage, hagard. Slanguen
lui fit un sourire amical, presque compréhensif. Après des mois d'entraînement, il réussissait maintenant à simuler n'importe quelle émotion. Sa façade était devenue plus solide, plus trompeuse. Au début, se forcer à simuler ces émotions insipides et inutiles avait été dur. Il avait du prendre sur lui, redoubler de patience, persévérer... Maintenant, cela lui semblait plus facile, surtout qu'il voyait enfin la ligne d'arrivée se rapprocher, le jour où il pourra enfin cesser toute cette ridicule supercherie. "Celui où les habitants t'ont mis à la porte ?" Sa voix était faussement douce. "Tu veux les punir ? Essayer de leur faire entendre une dernière fois raison ?" Et par dernière fois, le sorcier faisait évidemment illusion au massacre imminent qui accompagnera toute tentative de communication entre les deux camps. Le chaman hocha la tête. "Peut-être que leurs dernières paroles seront plus censées que le reste." Pour lui, vivre ou mourir n'avait pas d'importance. C'était comme franchir la frontière d'un pays, rien de plus. Donner la Mort en sachant à quoi ressemblait l'autre côté du pont simplifiait beaucoup de choses et donnaient fin à la plupart des peurs qui pourraient en retenir d'autres. Pourtant, un plaisir malsain et nouveau venait biaiser cette indifférence que Devaraj aurait du garder. Voir le sang des infidèles couler, voir la vie s'envoler, voir la Mort, la sentir, l'observer de si près, tout cela lui procurait une satisfaction indescriptible qui le faisait trembler au plus profond de lui. Slanguen le savait très bien et c'était ce qu'il aimait le plus chez le chaman. L'esprit sorcier pouvait lire en lui comme dans un livre ouvert maintenant.

Les premières maisons sortirent de la brume matinale. Ils avaient mit trois jours pour faire le voyage à pied. Mais la fatigue ne semblait plus atteindre le corps du chaman, tout comme la raison semblait ne plus trouver de place dans son esprit. Cela dit, chaque homme avait ses propres limites. Slanguen était curieux de savoir quelles étaient celles du chaman... Il le suivait de près ou de loin, ne le lâchait plus des yeux. Parfois, il tentait de le résonner vaguement, sans conviction, pour faire semblant. Ils ne furent pas très bien accueillis. Il faut dire que leur dernière visite s'était gentiment terminée par une série d'insultes et de crachas. Mais maintenant, ce ne seront plus des mots qui seront utilisés pour parler, ce seront des armes, des lames tranchantes. Il y eut quelques tentatives, pour communiquer, pour essayer de faire comprendre à l'autre qu'il avait tord, poussé par un dernier espoir de rédemption. Mais la haine et la colère balayèrent rapidement toute parole. Le chaman était seul, les villageois une bonne dizaine. La situation semblait mauvaise, le danger trop grand. En vérité c'était totalement stupide de foncer droit dans le tas sans réfléchir... Mais cela ne semblait pas atteindre l'esprit du chaman. Lui ne pensait qu'à tuer et laver dans le sang tous les affronts précédemment faits. Il fallait qu'il tue, ou qu'il meurt. Les deux en même temps serait parfait. Il fusionna avec Slanguen et décapita de sang-froid le premier homme à portée de main, d'un geste sec et brutal.

Geste qui déclancha la chaos général et lui valu de recevoir plusieurs coups violents. Il eut le temps d'en tuer un deuxième, dans sa folie meurtrière. Voyant le danger arriver, Slanguen brisa la fusion brutalement, jugeant que le chaman ne s'en sortira pas vivant. Aucun d'eux deux n'avait prévu que les elfes seraient aussi nombreux et enragés. L'esprit s'enfuit rapidement, il fallait qu'il aille chercher des renforts. Voir Devaraj se faire blesser n'était pas sans lui déplaire, mais il n'aimerait pas que ce dernier meurt. Il était parfois tant impressionné par la folie de Devaraj qu'il en oubliait l'essentiel. C'était d'un corps vivant et en bonne santé dont il avait besoin, pas d'un cadavre sanglant. Devaraj fut mit à terre, trainé dans une grange et attaché. Le chaman était essoufflé. Il ne comprenait pas ce qu'il s'était passé, tout était arrivé trop vite. il chercha Slanguen du regard mais le fantôme était invisible. Il se sentit seul. Les chiens de Sympan lui demandèrent de se repentir et il leur rit au nez. Alors ils le frappèrent, pendant des heures, jusqu'à ce qu'il tombe au sol, inconscient. "Brûlons-le." Son corps fut porté hors de la grange et jeté sur un amas de branches mortes. Il serait mort, brûlé vif, si d'autres chamans n'étaient pas arrivés au dernier moment, rameutés par Slanguen, pour le libérer des griffes des hérétiques.



Merci pour ce LDM !  nastae

Mots : 1406
Gain :  +2 en charisme
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Jeu 05 Mai 2016, 19:05

[LDM Avril/Mai] Si je ne peux pas les changer alors je les anéantirai [EVENT] - Page 2 479047Ninalyna

« Nina... Regarde par là. Tu les connais ? », « Hum ? » La belle brune leva les yeux du patient qu'elle était en train de soigner pour regarder par la fenêtre « Non, ils ne me disent rien. Laisse moi finir de travailler, je m'occuperai des étrangers plus tard. », « Ca me parait étrange. », « Tu sais, avec la guerre, tout a l'air plus étrange que d'habitude. Les gens sont à cran depuis quelques jours... J'ai beaucoup plus de blessés, même si la plupart portent des stygmates bénins. Je ne sais pas si je resterai ici de toute manière. », « Ne sois pas si défaitiste. Il reviendra peut être. » Nina ne répondit pas, préférant s'occuper de la plaie du patient. Au bout d'une heure elle pu sortir de sa gargote, allant voir effectivement ce qu'il se passait au centre du petit bourg. Une femme, belle et élégante, menait un discours très engagé sur les forces divines. Elle était si fanatique, qu'elle envisageait de tuer ceux qui oseront avoir une pensée différente de celle que le village soutenait. Une chasse en somme « C'est hors de question. » L'Orine fit demi-tour, mais elle fut vite arrêté par le bras puissant de son apprenti « Hé... Attend un peu. Elle n'a pas tort. Regarde ce qu'il nous arrivera si jamais nous perdons ? Nous allons peut être devenir des esclaves, des moins que rien, si nous ne mourrons pas alors. Tu ne peux pas tourner le dos à la vérité comme ça. Regarde la vie comme elle est, sors de ton infirmerie un peu. », « J'ai assez de problèmes comme ça, je te remercie. Je pense qu'à part partir à nouveau, je ne pourrai échapper à mon destin. Cette guerre divine m'importe peu. Elle me fait peur, mais je ne peux pas y prendre part. Me positionner... Bien sur que j'ai des croyances, je prie chaque jour que les Aetheri font, mais je n'ai pas l'énergie de participer à tout cela. Te rends-tu compte ? Tuer des Hommes ! Massacrer des gens pour leurs... », « En dernier recours seulement, Nina. Si toi tu ne peux les convaincre, tu n'es pas obligée de les passer à tabac. Tu ne sauras pas le faire de toute manière... », « Je n'ai pas... Et puis quoi ? Je vais aller dans un village et tu crois qu'ils obtempèreront comme ça ? Ce n'est pas si facile. », « Fais un effort. Nous partirons avec un groupe, mais il est hors de question que je te laisse seul ici, entre ces murs putrides. Demande à qui tu veux de te remplacer, mais je préfèrerai que tu viennes avec moi. Tu dois voir comment le monde est fait. » L'Orine le dévisagea quelques instants. Il paraissait ambitieux et sa façon de parler marquait les esprits. Le sien surtout. Muette, elle acquiesça doucement à sa proposition. Avait-elle seulement le choix ?

Habillée autrement, elle se présenta chez son apprenti le lendemain matin. Le jeune homme avait croisé plusieurs personnes qui, d'un commun accord, formèrent un groupe pour cibler un petit bourg non loin, en particuliers. Ce ne serait ni grave, ni difficile. Et si il y avait une bagarre, Ninalyna n'avait qu'à s'enfuir ou courir loin de là. Elle aurait fait sa part du travail, personne ne le lui rapprocherai après tout « Je... suis prête. », « Tu es vraiment belle... J'ai de la chance d'avoir un professeur tel que toi. », « Allons-y, ne perdons pas de temps. » Un peu contrariée, la jeune femme ne su réellement comment réagir lors du compliment. Elle était à la fois gênée, flattée, et en colère. Il était jeune, irresponsable, pas pour elle en soit.
Les deux rejoignirent un petit groupe de cinq personnes devant la maison du bourgmestre. Le soleil s'était levé depuis deux heures déjà, et tous partirent en direction de Val-d'Aure, un petit village limitrophe. La prêtresse leur avait mentionné une liste de hameaux susceptibles d'adhérer à leurs idéologies. Manière polie et détournée de dire qu'en fait les villageois étaient à convaincre, de gré ou de force. Cette idée fit mal au coeur de l'Orine. Elle ne pouvait se mettre dans l'idée de chasser ces Hommes de leurs si belles croyances. Ils étaient libres... Libres d'y croire ou de hurler au scandale. Elle ne voulait pas les empêcher de vivre pour cela. La guerre les déchirait déjà bien assez... « Tu viens ? », « Oui. » Sortant de ses pensées elle marcha alors avec le groupe.

Au bout de deux heures de trajet, les sept se retrouvèrent à l'entrée de Val-d'Aure. Seulement, personne ne les attendait sagement, assit sur des chaises, en écoutant béatement leur discours. Tout le monde était armé, prêt à en découdre. Dès qu'ils virent le groupe, ils ne cherchèrent pas à comprendre, se lançant sur eux pour les encercler rapidement. L'Orine fut prise au piège.
Essayant d'outre passer leurs armes, elle arriva à créer une faille, épuisant l'adversaire, pour le contourner et fuir dans le village. Les larmes aux yeux, complètement déboussolée, elle arriva sur la place où des femmes, également énervée et pleines de réticences, l'attendirent « N... Non ! » Trois d'entre elles lui jetèrent des flacons de potion. Ninalyna en évita un, mais se prit les deux autres en plein visage. Le bris de verre lui écorchèrent les mains et le cou, et le liquide coulait à flot sur son corps « ALLEZ VOUS EN ! VOUS N'ÊTES PERSONNE ! », « Je... » A genoux, elle tenta de se relever, quand autre chose s'abattit sur elle. Une nouvelle bouteille en verre, qui lui laissa un bris de glace dans le dos. Sans chercher son reste, elle s'enfuit à toutes jambes, cherchant à rejoindre son apprenti.

Sur le chemin du retour, elle du se cacher pour éviter les hommes qui rentraient chez eux. Lorsque la voie fut dégagée, elle couru à toute vitesse. Ses mains l'a brûlé, et sa peau prenait une teinte verdâtre, plutôt inquiétante. Il fallait qu'elle rentre de toute urgence, qu'elle prenne plusieurs antidotes, sans quoi elle finirait belle et bien morte.
L'échec était total... Sur la route, elle vit des cadavres, tout juste poussés sur le bas-côté. Son apprenti en faisait partit. Ainsi, il avait trépassé pour son Dieu. Lui qui disait qu'il fallait anéantir les autres pour gagner... Pleurant de chaudes larmes, elle fila le plus vite possible, épuisée, dans son bourg.
Lorsqu'elle franchit le pas de sa porte, l'après midi était presque finie. Elle se déshabilla à la hâte, filant dans une bassine d'eau chaude, et buvant deux antidotes différents pour tenter d'annihiler tout poison cutané. Sa peau verdâtre partie au bout de cinq jours. Ensuite, elle n'eut plus vraiment de changement en réalité.

Un jour, peut être un mois après ce drame, et une fois toutes ses blessures guéries, elle se trouva fatiguée. Tellement, qu'elle prit un peu de temps, s'auscultant dans un miroir pour constater si les dégâts et stigmates avaient fini de disparaitre. En scrutant son visage, elle vit quelque chose qui la troubla particulièrement... « Vert ? » Ses iris bleutés comme le ciel, avaient totalement changés de couleur. Ils avaient viré au vert, sans que personne ne le lui dise. Oh, bien sur, ses yeux restaient sublimes, mais ce n'était plus la beauté glaciale.
Elle s'observa alors de manière plus générale. Des changements s'opérèrent chez elle, sur tout son corps. Si sa morphologie restait la même, son visage changeait doucement de forme. Se regardant chaque jour très brièvement dans le miroir, ces détails ne lui sautèrent aux yeux que bien tard en réalité... « Que s'est-il passé... ? » Pourtant elle ne mangeait rien d'extraordinaire, et elle ne manipulait pas la magie au point de s'en faire changer le faciès.
Bon sang... Mais que s'était-il passé pour que tout disparaisse de la sorte ? Elle n'allait même plus ressembler à la sublime muse qu'elle était... Si tout continuait de changer, elle serait complètement transformée. Si d'un certain point de vu cela pouvait paraitre comme une aubaine en réalité, pour elle, c'était une catastrophe. Elle s'aimait comme elle était, elle ne voulait pas changer. Et puis, quand est-ce que cesseront ces changements également ? Elle avait peur. Peur d'être différente, peur d'être encore une fois malmenée...
Lorsque plus personne ne la reconnaitrait, elle changerait de village, encore, et referait sa vie ailleurs. Encore.

1 447 mots
-1 Ætheri
Pour Blanche : +1 agilité +1 force

[LDM Avril/Mai] Si je ne peux pas les changer alors je les anéantirai [EVENT] - Page 2 818957NinaPied
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Sam 21 Mai 2016, 15:39






Si je ne peux pas les changer alors je les anéantirai



Assis en sur la branche d'un arbre, j'écoutais ce qu'une jeune femme avait envie de raconter. Je ne savais pas vraiment qui elle était, enfin disons plutôt que j'en avais pas grand-chose à faire. Quand j'avais vu que du monde se rassemblait, je m'étais demander ce qu'il pouvait bien encore ce passée. Est ce qu'il y avait un problème, une fête peut être ? C'était donc simplement ma curiosités qui m'avait poussée à venir me perchée ici.
Il ne m'avait pas fallu longtemps pour comprendre de quoi il s'agissait, peut importe qui on étaient, ou où étaient, ces événements étaient dans toute les têtes et tout faire pour réussir à convaincre les autres de faire le bon choix étaient une idée assez courante dans ce genre d'événement je présume. Maintenant, je n'étais personnellement pas vraiment pour perdre mon temps avec des infidèles, après tout ils avaient fait leur choix, c'était eux qui allaient en payer le prix n'est ce pas ?
Cette fille qui parlait semblait tellement toucher par ces âmes égarée, on avaient vraiment l'impression qu'elle avait de la peine pour elle, pourtant c'était leur choix. De plus, je savais qu'il fallait faire attention au joli minois, il sont parfois les plus dangereux, alors est ce qu'elle était vraiment peiner de la situation, ça elle seul saurait me le dire.
Au début, j'avais crus qu'elle allait simplement nous demander d’aller de ville en ville prêcher la bonne parole et je comptais prendre congés, mais finalement je compris qu'elle voulait autre chose et un sourire apparu sur mes lèvres. Que nous arrivions ou non à les convaincre de rentrée dans le droit chemin, visiblement pour elle le plus important c'était que ces infidèles ne puisse pas nous nuire. Il est vrai que j'avais essayer d'imaginer une bref instant ce qu'il ce passerait si maintenant Sympan viendrais à l'emporter, nos vies ne seraient plus jamais les mêmes. Mais qu'elle conséquence est ce que ça engendrait ? Finalement j'avais conclue que ça n'avait pas d'importance car je ferais tout ce qui est possible pour que cela n'arrive jamais.

Mais du coup les choses étaient assez simple, allez dans un village, essayer de les convaincre et si ça ne marchaient pas s'arranger pour qu'ils ne puissent plus soutenir qui que ce soit.
Je pris rapidement la route, ne me souciant pas vraiment de la destination, je savais que je finirais pas tomber sur un village à un moment ou un autre. Mais finalement je fus interpeller par un homme qui se tenait à l'écart avec un petit groupe d'individu.  « Tu compte te rendre dans une village pour faire ce qu'elle à demander ?» « Ça ce pourrait bien.» «Dans ce cas biens avec nous, il y a un village ou vivent quelque magicien et autre pro Sympan pas très loin d'ici, plus on est de fou plus on rit non ?» « Je n'aime pas recevoir des ordres.»  «Du caractère hein ? Écoute je t'en donnerais pas, juste des conseils sur la façon de procédés, après libre à toi de faire ce que tu veux. Ça marche ?» Je devais avouer que c'était assez tentant, quand on étaient plusieurs, on pouvaient plus facilement se servir des autres pour se sortir de mauvais pas. Et puis des magiciens, avec les anges et les humains c'étaient les êtres qui me dégouttaient le plus sur ces terres. Finalement j'avais tout à y gagnée, surtout si cet homme ce passait de me donner des ordres, chose que je ne supportais pas. «On se met en route quand.» «Mais tout de suite demoiselle.» il fis un signe de la main et rapidement tout le monde se mis en mouvement, visiblement assez impatient d'arriver dans le village.

On marchaient pendant deux jours entier et on arrivaient à proximité du village à la nuit tombée. Il semblait assez calme, il ne devait pas se doute de ce qu'ils allaient leur tombée dessus dans les heures qui suivent.  «Bon, je me doute que tout le monde n'est pas du genre à agir discrètement. Pourtant voilà ce que je veux. Seul ou a plusieurs je m'en fou, on va entrée dans différente maison et trouver les habitants, une fois à l’intérieur on leur demandent s'ils seraient près à renier leur croyance pour avoir la vie sauve et que de toute manière notre voie est la plus juste. En cas de réponses négative, ben on les extermines compris ?» Je vis son regard se posée sur moi, mais je ne répondis rien, me contentant de m'envoler rapidement pour arriver près d'une demeure.
En regardant par la fenêtre, j'aperçus un couple profondément endormis. Je cherchais une autre fenêtre, plus éloignée pour limiter le risque de me faire entendre quand je la casserais pour entrée. Mon choix se porta sur la fenêtre de la cuisine et j'entrais dans la maison.
Je montais rapidement à l'étage épée à la main et menaçais rapidement la femme qui se réveilla surpris. Son mari lui ne bougeais pas, me regardant, méfiant.  « Dit moi vous deux, est ce que ça vous plaît vraiment de croire en quelqu'un qui n'a jamais été présent au cours de ces derniers siècles ?» «Je voie… et vous, croire en ces incapables qui on laisser le monde tombée dans un chaos sans nom, est ce vraiment mieux ? Lui va réussir à régler les choses et notre monde connaîtra enfin une paix durable.»  « Vraiment ? Mais le monde deviendrait bien ennuyeux vous ne croyez pas ? Mais en avez vous seulement la certitude ? Croyez vous vraiment qu'il en sera capable ou que c'est juste un espoir vain ?»  «Vous aller regretter votre choix, croyez moi. Quand il aura réussi à se débarrasser de autres, il vous châtiera comme vous le mériter.»  « Pour le moment, les seuls qui vont être châtier, c'est vous.» J'avais levée mon épée pour donner un coup à la femme et déjà me débarrasser d'elle, mais quelqu'un me bouscula et tout en tombant sur le sol je remarquais que l'homme du lit avait disparu. Un clone ! Comment est ce que j'avais pu me laisser avoir aussi bêtement ?
Je me relevais rapidement et voulu ramasser mon épée, mais il ne me laissa pas faire, utilisant une forte bourrasque de vent, il l'éloigna de moi tout en me faisant vaciller.  «On rigole moins maintenant n'est ce pas ? Je pourrais te laisser en vie, pour que tu voie de tes propres yeux ce qu'il va se passée, mais je crois qu'il vaut mieux que je me débarrasse de toi. Après tout tu à osée menacer mon épouse.» Est ce qu'il croyait vraiment me faire peur. D'accord je n'avais plus mon épée mais ce n'était pas mon seul atout. Je savais cependant que me rendre invisible ne servirais strictement à rien. Mais j'avais une autre idée. Je fis semblant de me diriger vers mon épée, mais alors qu'il allait attaquer, je fonçais vers lui ce qui le déstabilisa.
J'avais empoignée ma dague et je m'étais rapprocher du lit après l'avoir mis à son tour à terre. J'avais remarquer que la femme n'avait pas vraiment bouger, souffrante ou simplement pas combattante, toujours est il qu'elle ne semblait pas vraiment capable d'aider son époux et ça en faisait une proie facile. C'était ce qu'il m'avait dit qui m'avait permis de m'en rendre réellement compte.
Mais il était stupide de croire que j'aurais pu me débarrasser d'elle facilement, même si elle n'était pas combattante, elle gardait certain réflexe. Elle réussi à me repousser, mais finalement la dague fini par lui trancher la gorge. J'entendis l'homme hurler de douleur, même si elle n'était pas physique pendant qu'elle prenant sa femme dans ses bras. Je me précipita sur mon épée, me doutant bien que ma dague ne suffirait pas pour lui et après quelque instant il repassa à l'attaque. Il avait une nouvelle force, moi qui aurais espérer que la douleur l'aurait affaibli, c'était finalement tout le contraire. J'entendis certain de mes os se fracturée et finalement j'avais bien fini par croire que j'allais mourir ici.
Mais il ce passait quelque chose que je n'avais pas prévus. Dans le combat, la fenêtre de la chambre c'était cassée et une flèche viens se planter dans la cuisse dans le poignet de la main directrice du magicien et une autre quelque instant après dans la cuisse d’appui.
Saisissant l'occasion, je lui mis mon épée dans le cœur et il s'écroula. Je m'approchais de la fenêtre, mais je ne vis personne. Est ce que c'était un du groupe qui m'avait sauvée de la sorte ? Cette pensée m’écœurait à vrai dire.
Après avoir faite des bandage de fortune, je sortis de la maison, je voulais retrouver le groupe pour savoir ce qu'il c'était passée. Mais personne ne c'était trouver dans les environs ou moi j'avais été. C'était vraiment incompréhensible. Mais je savais que ce genre de service n'étais jamais gratuit et du coup, je pouvais supposé que le responsable viendra rapidement me demander d'honneré sa dette.
Le constat était plutôt correcte, quelque villageois avait préférée trahir les leurs plutot que de mourir, à voir s'ils étaient sincère maintenant. Et surtout beaucoup d'autre avait péri. Je pouvais allée me reposée tranquillement et surtout soignée ces blessures.
1632 mots
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Miles Köerta
~ Orisha ~ Niveau III ~

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Miles Köerta
Dim 29 Mai 2016, 00:04

Si je ne peux pas les changer alors je les anéantirai
« L’appel d’un monstre »
❧ Suite de Chasse à l'homme

Assis contre le tronc d’un arbre, j’avais les yeux fermés. Hésitant entre laisser le sommeil m’envahir ou prêter plus d’attention au discours qui se disait non loin, je finis par choisir la somnolence, bercé par la brise du crépuscule et la voix puissante de la Prêtresse Lunie. Le vent soufflait fort depuis le début de cet après-midi, emportant cette voix et ce timbre aux oreilles de tout le rassemblement qui s’était amassé à ses pieds, mais arrivé aux petites heures du soir, le vent s’était apaisé dans sa frénésie, ne laissant plus qu’un filet d’air s’infiltrer dans mes cheveux et ceux de tous ceux réunis ici. Je restais ainsi, statique à tout ce qui m’entourait, un peu de la même manière que tous ces gens, restés immobiles pour bien d’autres raisons. Si je l’aurais voulu, j’aurais pu me priver de mon ouïe pour atteindre une parfaite sérénité, mais ne voulant me l’avouer moi-même, j’avais quand même un faible pour le discours que la Prêtresse nous communiquait avec fougue, passion et raison.

Suite à ces mots, je ne pus qu’esquisser un sourire en coin. Nous sommes en guerre, avait-elle dit. Nous sommes en guerre, se répétait-il dans mon esprit. Et pourtant, tous ces massacres, tous ces meurtres, je me demandais à quoi servaient-ils. Je songeais à mes mains, dorénavant si rouge du sang des fous comme des assassins, et je finis par me dire que je n’avais pas du tout le mot pour parler. Moi qui voulais que tout cela cesse définitivement, je ne faisais que mettre de l’huile sur le feu après tout. En revanche, je ne pouvais pas laisser les Ætheri jouer de la sorte avec nos vies. Ceux qui les priaient étaient tout aussi dangereux, violents, et ils accomplissaient de tels actes dans le seul but de communiquer la parole de leurs Seigneurs exécrables. Depuis le début de ce conflit, je n’avais vu que ceux prônant la cause des Ætheri s’attaquer à ceux qui s’étaient tournés vers l’Originel: les Démons qui avaient laissé exploser leur nature la plus cruelle pour décimer des milliers de citoyens innocents n’avaient été que la goutte d’eau qui avait fait déborder le vase.

J’échappais un rire, les souvenirs de la destruction que l’un de ces illuminés avait causée par simple mépris de l’autre religion se cognaient dans mon esprit avec force. La manière dont ces types avaient déclenché et voulu mener cette guerre rendait le champ de bataille plus poisseux et sale que jamais: poisseux par le sang, sale par les cadavres qui, jonchant, se décomposaient dans le champ. Nous devions répliquer, rapidement, avant qu’ils nous déciment et choisissent d’éradiquer tous ceux croyant en l’Originel par cette folie et ce goût de destruction qui leur étaient insatiables.

Je souris, me redressant avec lenteur tout en tournant mon regard vers le ciel. Les pro-Ætheri étaient à l’image des Divins qu’ils vénéraient: quoi qu’ils puissent prôner avec autant de ferveur, d’engouement et de fierté, ils étaient la représentation même du chaos et de la destruction. Ils n’avaient jamais rien fait dans notre intérêt pourtant et laissaient ce monde, dont ils s’étaient proclamés les Seigneurs, se détériorer sous leurs yeux, comme des Rois et des Reines passifs devant les troubles des paysans. Il fallait que quelqu’un reprenne les rênes de ce royaume en perpétuelle perdition, les Ætheri l’ayant depuis trop longtemps déchiré et détruit pour leur simple plaisir inhumain. Cependant, qui pouvait reprendre le contrôle de ce monde? L’homme peut-être? Quelle idée stupide. Si le monde gardait comme seul maître l’homme et ses envies, des Ludwig et des Orion n’auraient pas fini de briser ce même monde qu’ils désiraient tant dominer. Cependant, l’être humain comme il était fait ne pouvait véritablement vivre sans meneur, sans quelqu’un pour lui dicter quoi faire et quoi penser. Nous étions comme des agneaux qui suivaient mollement le pied des plus forts. Sans eux, nous nous plongerions nous-mêmes dans l’anarchie: rien que pour prendre un exemple concret, il n’y avait qu’à voir ce qui s’était produit avec les Démons une fois que leur Reine eut quitté le trône. Seuls peut-être des êtres comme les Anges ne s’entredéchireraient pas avec autant de bestialité, mais eux n’étaient clairement pas de ce monde franchement.

J’éclatais de rire, passant une main sur mon visage. Nous étions si ridiculement faibles après tout! Même les plus Grands d’entre les hommes n’arrivaient pas à la cheville de ces montres appelés Dieux. Je finis mon éclat en exhalant un soupir, plongeant ma main dans ma besace avant de dérouler le parchemin que je traînais avec moi depuis deux semaines à présent. Azrihel… Un rictus sombre s’étira sur mes lèvres alors que je fourrais de nouveau la missive dans le sac en bandoulière. Allons rendre une petite visite à ce brave Magicien… Jetant un dernier regard en direction du rassemblement, je ne pus qu’acquiescer discrètement aux cris de joie qui percèrent soudainement la plaine. Puis, me contentant de ces cris de guerre, je choisis de m’éclipser, sautant rapidement dans le couvert arborescent.

Peut-être que les Dieux étaient bel et bien des monstres, mais les hommes n’étaient guère mieux.


« Il n’est toujours pas en ville? M’exclamais-je d’une voix étonnée, la tranquille jeune femme ne faisant qu’acquiescer du menton.

- Il a dit que des choses importantes le retenaient sur le continent du Matin Calme, ce qui ne me surprend pas beaucoup. Il a toute une famille là-bas, toute une vie. Il doit s’en occuper avant que le continent ne disparaisse complètement de la carte.

- C’est vrai?

- Mais il sera là d’ici une semaine approximativement. Il a un rendez-vous très important, à ce qu’il m’a dit, le jour de son retour et après quoi, il reviendra en ville.

- C’est embêtant… Maugréais-je en me massant la nuque.

- Ah? » S’enquit-elle d’un ton qui laissait clairement percevoir sa curiosité.

Sans hésiter, je lui avouais que lui et moi devions nous rencontrer au Lac de la Transparence pour une affaire qui requérait absolument sa présence. J’inventais une histoire bidon à propos de son commerce d’herbes et de potions médicinales, comme quoi la prochaine cargaison serait livrée plus tôt que prévue en raison d’une escorte qui se serait proposé à la dernière minute de protéger la cargaison. Par conséquent, j’aurais bien voulu le contacter pour lui faire part de la nouvelle information. En entendant ces mots, la jeune femme se frotta le menton en m’examinant de la tête jusqu’aux pieds. Je restais de marbre, ne baissant pas les yeux sous son regard scrutateur jusqu’à ce qu’elle finisse par hocher de la tête.

« D’accord, suivez-moi. »

Elle aussi, je l’avait trompé. Comme c’était étrange… Mais en même temps, c’était pas mal pratique, même si je ne connaissais toujours pas l’essence de cette Magie en œuvre, qui faisait en sorte que les gens se méprenaient si facilement avec les pensées de mon esprit. Un sourire cynique apparut sur mes lèvres alors qu’elle me tournait le dos et qu’elle se dirigeait expressément à l’intérieur du petit commerce. Ni une ni deux, je calquais mon pas au sien, fermant doucement la porte derrière moi.

« Ne touchez à rien, je vous en prie.

- C’est noté, dis-je d’une voix faussement enjouée avant de me tourner vers elle. C’est étrange néanmoins qu’il ait choisi ce village plutôt qu’un autre… »

Doucement, le regard de la jeune femme se porta vers moi. Innocemment, je la gratifiais d’un large sourire.

« Que voulez-vous dire? Posa-t-elle malgré tout, me détaillant avec beaucoup plus d’attention que précédemment.

- Eh bien, Azrihel est un Mage bleu, exact?

- Exact. Alors ce n’est pas si étonnant que cela qu’il vive aux frontières du Lac de la Transpa–

- Ah! Mais moi je ne parle pas du lac! Je parle du village dans lequel nous nous trouvons. »

Il eut comme un malaise que je perçus sans difficulté. Pourtant, je poursuivis sur ma lancée, me délectant de la décomposition du visage de la jeune fille.

« C’est assez téméraire, je trouve, de se poser ici alors que des fidèles des Ætheri pullulent chaque centimètre des rues: c’est encore plus téméraire pour ce village rebelle de se trouver si près du territoire magicien. »

La jeune femme cessa tout mouvement, ses yeux se plissant dans ma direction.

« Que voulez-vous? »

Je pris un air surpris.

« Hein?

- Ne jouez pas avec moi. Que voulez-vous? » Répéta-t-elle d’une voix acerbe.

Au début, je ne fis aucun mouvement, puis, je lui offris un grand sourire. Un grand sourire sombre et sadique. Dès qu’elle perçut cela, sa main se tendit brusquement devant elle, mais plus rapide que son mouvement, je filais droit sur elle, l’empoignant par la gorge avant de la fracasser sur le mur juste derrière.

« C'est vrai, finissons de jouer. On est d’accord? »

Elle ouvrit la bouche, prête à crier, mais je lui empêchais de le faire, plaquant ma main sur ses lèvres.

« Pourquoi vous vous êtes détournés de Sympan, vous deux? » Soupirais-je avec une pointe de tristesse.

Pfff… Comme si je me sentais vraiment triste en fait. Elle se mit à battre des pieds et doucement, je lui laissais un petit espace entre deux de mes doigts pour l’entendre. Avec rage, elle voulut me mordre, mais je lui foutus un coup de poing dans le ventre.

« P-Parce que nous voulions fuir les gens comme VOUS! »

Alors qu’elle s’effondrait au sol et que je me penchais dans sa direction, son regard croisa sauvagement le mien et j’encaissais sans broncher le brasier violent qui dansait dans ses yeux.

« Vous êtes des tueurs! Des assassins!

- C’est parce que tu nous connais mal, répliquais-je en souriant doucement.

- NON! Je vous connais très bien! TOUS CEUX QUI PRIENT SYMPAN SONT DES MEURTRIERS! »

N’ayant plus la force de lui sourire, je la frappais à la tête, lui empoignant le col avant d’approcher son visage du mien. Mes yeux s’étaient agrandis et assombris, des éclairs de rage et de fureur éclatant avec fougue et violence.

« Des meurtriers? Des tueurs? Des assassins? Nous? Quelle blague. Et vous alors? Hein? Vous alors, chers fidèles des Ætheri? Vous vous croyez si blancs et si purs alors que c’est vous qui nous souillez. C’est vous qui nous massacrez, c’est vous qui nous tuez. C’est vous les véritables assassins. Nous, on ne fait que se défendre. »

Sans même hésiter, je pris l’arrière de sa tête dans ma main avant même qu’elle ne réplique et avec force, je fracassais sa tête contre le plancher du commerce, un hurlement surpuissant déchirant sa gorge au moment du contact. Mais c’était fichu pour elle: elle mourut sur le coup. Je souris, satisfait.

« Disons que je n’ai plus vraiment besoin de le contacter maintenant. Je n’aurais qu’à attendre notre rendez-vous et je le tuerai là-bas, de mes propres mains… Merci pour votre aide. »

C’était tout de même triste. Je ne connaissais même pas son nom.

Brusquement, la porte s’ouvrit à la volée, laissant entrer deux hommes. Ils balayèrent le commerce du Mage bleu d’un œil alarmé jusqu’à ce qu’il tombe sur le cadavre défiguré de la jeune femme. Ce ne fut pas long avant que l’alarme sonne et que la nouvelle fasse le tour du village. Des fidèles de Sympan avaient fait cela, des hérétiques avaient osé les défier, mais plusieurs s’en allèrent précipitamment du village les jours suivants, finalement conscients du danger que cela représentait de se retrouver si près d’une terre pro-Sympan. Pourtant, même si les Magiciens ne commettaient le crime du sang, ils ne pouvaient s’empêcher d’avoir peur et de se méfier de ce qui pourrait les attendre.

Pour ma part? J’avais simplement pris la porte de derrière, filant comme une ombre dans les ruelles alors que l’agitation gonflait de l’autre côté du village. À présent, une semaine s’était écoulée depuis les événements et j’étais de retour à Ciel-Ouvert, observant le visage paisible et tranquille du petit Hakiel.

Ce soir, je partais.
Ce soir, je partais pour faire payer à cet Azrihel sa trahison. Cela dit, sa mort n’était pas seulement d’ordre religieux: il y avait quand même beaucoup de subjectivité dans ce choix et cela m’allait très bien aussi.

Personne ne ferait de mal à ceux que je m’étais promis de protéger. Au risque de crever.


2 055 mots
Gains:
2 points d’Agilité pour Miles
- 1% pour les Ætheri

Merci pour ce LDM ♥



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Merci Léto ♪:
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Dim 29 Mai 2016, 13:16



Quelque part, dans le manteau neigeux du Berceau cristallin, qui tendait l'oreille pouvait peut-être entendre un bruit régulier et incessant.
Pourtant, tout était paisible, comme figé. Parfois se faisait entendre le craquement d'une branche pliant sous le poids de la glace, sa chute dans le tapis cotonneux, et à nouveau le silence. Parfois des discussions animées de petits animaux qui avaient trouvé comment survivre dans cet enfer sculpté par le gel et le vent. Au-dessus ou au-dessous, cet endroit aurait pu être un rêve immergé dans les nuages si la température ne rappelait pas la morsure bien vivante dans les os. Mais ce petit bruit là n'avait rien de commun en cet endroit. Ce petit bruit d'animal que seuls les voyageurs réguliers pouvaient reconnaitre, parfois, avec un sourire. Et c'est justement un petit groupe de passage qui s'aperçut de ce claquement régulier étouffé par la neige. Tandis que les uns ricanèrent, d'autres se mirent activement à chercher, sachant ce que cela signifiait.

En quelques brassées de poudreuse, un visage presque blanc apparut. De ses sourcils et de son nez glissaient des stalagmites, ses cheveux semblaient être des fétus de paille, ses lèvres étaient d'un bleuté à faire pâlir le plus bel homme aux yeux bleus, et entre celles-ci, des dents cognaient les unes contre les autres à un rythme régulier. Le corps de Dzaal fut enfin retiré de la neige, mais il semblait ne pas vouloir décroiser ses bras sur ses épaules malgré les directives du chef de groupe. Quelques uns soupirèrent en apprenant qu'il camperait ici le temps de se remettre d’aplomb. Ils formèrent alors un cercle circonscrit au Démon, dégageant la neige pour enfin faire en son centre un feu de camp à l'aide de brindilles sorties d'un sac et d'une pierre à feu.

Peu à peu, son visage retrouva sa couleur d'origine et le froid s'insinua à nouveau jusqu'à ses nerfs, très désagréablement. S'en suivies des discussions entre les membres du groupe qu'il n'écouta qu'à moitié, préférant rester méfiant... Entre les paroles des inconnus et son esprit plutôt brumeux qui tentait de se remettre de ses quelques jours de marche dans cet enfer glacé - lui qui avait l'habitude de la chaleur magmatique - qu'il avait pu parcourir en tournant en rond d'ailleurs, il comprit que ces personnes se dirigeaient vers Megido. Un nom qui, sur le moment, ne lui rappelait rien. En les interrogeant, Dzaal mémorisa une petite partie de l'histoire des Orishas, de la structure de la Ville, et baissa les yeux sur le feu. Un peuple d'esclaves ? Tous les peuples avaient leur place. Les puissants contrôlaient, les plus faibles se soumettaient. C'était dans l'ordre des choses, même au sein d'une race. Mais quand les faibles se rebellaient, cela était-il du courage ou de l'inconscience ? Ses pensées ne s'égarèrent pas davantage.

Les individus lui demandèrent alors ce qu'il faisait là. Dzaal répondit simplement qu'il s'était égaré en poursuivant sa proie depuis les terres plus chaudes à l'Est. Certains ne semblèrent pas convaincus... Il fallait dire qu'il s'était vraiment enfoncé dans le Berceau, peut-être plus que de commune mesure pour une simple chasse. La vérité, il la tenait dans sa poche. Quelques jours auparavant, sa bague à l’auriculaire gauche s'était mise à étinceler. La main tendue, il attendit qu'apparut le parchemin envoyé par ses Frères. A l'image de ce qu'il s'était passé au Volcan Ardent, la hargne de vouloir louer les Aetheri était plus que jamais d'actualité, et il s'agissait là d'un nouvel objectif familial à remplir. Et encore une fois, justice serait faite par la Mort s'il ne trouvait pas un moyen de convaincre du bien fondé de son voyage. Voyage qui consistait à pénétrer le territoire des Orishas dont certains étaient connus pour vouer un culte à Sympan. Comment pouvait-on encore louer un être, une chose, disparu et qui avait abandonné son monde ? Alors que les Dieux, Eux, étaient restés pour eux. Les souvenirs des enseignements de ses proches n'allèrent pas plus loin...

Dzaal leur demanda à quelle distance se trouvait la frontière avec le territoire Orisha et tous éclatèrent de rire. En une heure de marche supplémentaire, le Démon aurait pu être au chaud, sinon au sec.

Maudit soit ce monde...
[LDM Avril/Mai] Si je ne peux pas les changer alors je les anéantirai [EVENT] - Page 2 Torn-slit-separator-4f7224e
Époussetant son épais manteau des quelques flocons en train de fondre, Dzaal profita des rares rayons de soleil qui perçaient les nuages et inspira de l'air qui réchauffa ses poumons. Il détestait le froid, mortellement. Le groupe se sépara après avoir guidé le Démon dans les quartiers pauvres de Ssarabella.

A mesure qu'il progressait dans la rue, un brouillard s'épaississait. Le nez retroussé, jusqu'à ce qu'un regard d'un homme en haillon lui fasse remarquer son indécence - dont il se souciait peu - il préféra l'ignorer et rester aussi neutre que possible pour ne pas attirer l'attention. La curiosité le poussa d'abord à découvrir ce nouvel endroit. Il n'y avait que deux mots, à ses yeux, pour décrire ces lieux : déchéance et survie. Mais il reconnaissait un peu le chaos de son propre territoire. Chacun faisait comme il pouvait, tantôt en hurlant, tantôt en se soumettant. Même dans les classes les plus pauvres l'on rencontrait cette forme de domination et d'égoïsme. Mais il y avait aussi les familles et des groupes qui se formaient pour mieux subvenir à leurs besoins. Comme les loups, parfois. Le Démon souriait. Chaos et puissance se confondait toujours sur le fil mince de la raison.

Perdu dans ses pensées et la nuit tombant, il se prit les pieds dans les débris d'un chariot et s'étala de tout son long sur les pavés sales des bas-fonds de Megido. Sous quelques rires, chacun retourna à sa tache. Dzaal se mordit la lèvre de honte... Il avait vécu cela quelques semaines auparavant, et tous les jours qui les avaient précédés... Ses griffes raclaient la pierre et la colère semblait monter peu à peu avant qu'un couple âgé ne vint l'aider à se relever.

- Par Sympan... Ne restez pas au milieu de la chaussée... Ça va aller jeune homme ?

Le regard du Démon croisa celui de l'ancien sur qui il prit le moins d'appui possible.

- Maintenant... ça va aller.

Il ne les remercia pas mais leur offrit un sourire innocent en se présentant comme un fidèle de Sympan venant récolter les avis et idées quant à l'amélioration de ces lieux. Il leur intima le silence tandis qu'il les accompagnait dans leur petit taudis fait de pierres récupérées et d'un toit grinçant sous les courants d'air. Ils comprirent parfaitement que sa présence pourrait déclencher une émeute.
Au centre de la pièce brûlait un petit feu que la vieille dame alla alimenter pour que les braises reprennent. Pour qu'elles persistent comme ces deux petits vieux qui se disaient humains. Leur situation aurait eu de quoi toucher n'importe quel censé d'esprit. Dzaal ne l'était pas. Mais il se demanda si les dirigeants de Megido avaient déjà mis le nez dans la mélasse de ces lieux qui ne demandaient qu'à être récurés. Pour le moment, cela faisait bien son affaire.
A l'intérieur de la "demeure", le mobilier était recomposé et sans intérêt. Une seule pièce qui disposait de tous les rôles. Y compris, en jugea-t-il à l'odeur avant de s'éloigner, les latrines. Le brouillard extérieur semblait s'infiltrer entre les interstices des murs pour déposer sur chaque surface une petite pellicule de poussière volatile.

Il refusa tout ce qu'ils lui proposèrent. Eau, nourriture, ... même si son estomac ne demandait que ça. Son rôle devait être joué aussi finement que possible, mais il n'avait jamais été très bon acteur...
Alors lançant la discussion, il écouta patiemment les pleurs et plaintes de ce couple en fin de vie. Dzaal comprenait peu à peu leur situation, la vision de ces êtres malheureux, pour son plus grand bonheur, et leurs ambitions. Et tout du long, il hocha la tête, acquiesçant leurs propos.

- Vous ne pensez pas que tout ça soit l’œuvre de Sympan ?

La question fut rude et remit en cause sa position. Boulette. Il entreprit de se justifier dans la seconde.

- Pensez-y. Est-ce un défi que vous saurez mettre à votre avantage ? Ne teste-t-il pas votre volonté ?

Ils rétorquèrent qu'ils relèveraient tous les obstacles que Sympan voudra mettre sur leur chemin, mais qu'ils en voudront toujours aux hautes sphères de ne rien faire pour eux... Donc ce n'était toujours pas la faute du Dieu-Imposteur...

- Mais c'est Sympan qui les guide.

Encore une fois le Démon se rendit compte qu'il ne faisait preuve d'aucune finesse, l'ancien en pleine réflexion joua de sa langue sur sa machoire édentée tandis que sa vieille femme approchait doucement sa main du tisonnier de fortune.

- Les Aetheri, eux, nous ont toujours protégé, non ?

La phrase de trop. Quel idiot ! Ils menacèrent Dzaal après quelques secondes d'un regard mutuel pour se mettre d'accord, lui sommant de partir maintenant. Le Démon se leva et se dirigea vers la porte sans plus tarder. Puis, s'arrêtant sur le palier, il inspira. Deux anciens, cela ne serait pas reluisant... Mais avait-il le choix ? Alors il bloqua la porte en plaçant le loquet en fil de fer puis se tourna vers le vieux couple.

- Je ne suis pas désolé... Mais peut-être que vous me remercierez.

Il ne prit pas la peine d'ôter son manteau pour se saisir de sa lame. Petite erreur car la femme âgée réussit tout de même à lui frapper le bras avec une certaine hargne qui lui fit grincer des dents. Mais un coup de pied dans le ventre l'envoya valser face contre terre. Puis sous le regard interloqué de son vieil époux, sa chausse rencontra violemment son visage ensanglanté. Maintenant assommée, Dzaal ramassa le tisonnier et se dirigea lentement vers l'ancien qui tentait de fuir à l'opposé de la petite bâtisse. En quelques pas, le Démon glissa la barre de fer dans la poitrine du vieillard sans que celui-ci n'oppose plus de résistance qu'un lapin en train de se faire vider les entrailles. La Mort emportait si vite... et laissait place à son silence. Un silence glacé que les braises tentaient de briser par leurs crépitements. Tandis qu'il agonisait en rampant vers son épouse, Dzaal récupéra un bout de charbon et écrivit sur le seuil du taudis.

Ne sou-zestimé pa les Aetheri !

Enjambant le corps de la vieille femme, non sans se prendre les pieds dedans, il fit le tour des meubles, récupéra les vivres éventuelles, les deux ou trois sous qu'il leur restait, puis fourra le tout dans sa sacoche de voyage. Il découpa également un doigt de chacun, preuve de son objectif rempli. Soupirant, il finit le travail en retirant la marmite qui s'agitait au-dessus des braises, puis il la remplaça par le plateau d'une petite table avant d'y poser les deux corps. Il empila ensuite ce qu'il restait de bois pour alimenter davantage le feu et effacer les éventuelles traces.
Ce n'est qu'après avoir observé son œuvre qu'il ressentit des frissons de satisfaction.

Un coup d’œil entre les fissures de la porte, la ruelle était vide.
Il se glissa dans le brouillard épais des rues de Ssarabella, fatigué.
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1953 mots
+1 Aetheri
+2 Agilité
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Dim 29 Mai 2016, 20:42



« Tu es prêt ? » Tu acquiesces, sans que le plus petit mot ne sorte de ta bouche. « Tu n’as rien dit depuis des jours. Heureusement que tu ne peines pas à te nourrir, sinon je m’inquiéterais … » Si Isaac savait. Si tu parviens encore à te nourrir, c’est parce que ta soif est insatiable, que tu n’as aucun contrôle dessus et que tu peux seulement voir l’étendue des dégâts par la suite. Ton géniteur surveille ce point sensible de ta nouvelle nature e fait particulièrement attention à ce que tu apprennes où sont les limites. Même si tu n’es pas encore en mesure de t’y tenir, il a au moins le mérite de t’inculquer un savoir qui te sera utile en tant que créature de la nuit, si tu survis assez longtemps … « Où va-t-on ? » - « J’ai cru que tu ne me le demanderais jamais ! Je pensais avoir perdu ce côté loquace qui t’était caractéristique, mais ce n’est peut-être qu’un passage à vide finalement … » Tu as envie de lui mettre ton poing dans sa face et le frapper, avec une telle violence. Comment ose-t-il plaisanter sur un sujet pareil, alors qu’il t’a torturé pendant des jours pour te faire payer le fait d’avoir été trop communicatif lorsque tu étais encore déchu. Est-ce qu’il essaie d’instaurer un dialogue, un contact avec toi ? C’est raté. Et qu’il n’essaie pas de se rendre sociable avec toi, d’une il y est mauvais, de deux il déteste ça et de trois, ça t’irrite plus qu’autre chose. Il finit toutefois par en venir au vif du sujet et continue, comme si le silence pesant entre vous deux ne signifiait rien « Un nouveau raid est prévu cette nuit, quelques petits villages où des prêcheurs se sont fait rejeter à coups de fourches. Ce ne sont que des bouseux, des ignares croyants que les Aetheri peuvent les protéger. Tu vas venir avec moi dans un de ces villages et je vais t’apprendre ce que tu es vraiment. » Un frisson te parcourt le dos et un regard sidéré vient trahir toute la terreur que tu ressens. Les images du raid don tu as souffert – dont vous avez tous souffert – te revient en tête et tu as seulement envie de te recroqueviller, te concentrer sur autre chose, tout mais pas ça … Isaac sait que ton silence en dit suffisamment long. Mais il sait aussi que tu dois te faire à ta nouvelle condition, ne pas hésiter à ôter la vie d’une autre personne, que ce soit pour te nourrir ou pour te protéger ; dans les deux cas, c’est pour ta propre survie que tu dois agir, sans remords.

Le groupe que vous êtes se fait téléporter – chose nouvelle à laquelle tu ne t’accoutumes pas du tout – et les éclaireurs se dépêchent d’encercler le petit village. Tandis que tu te remets du choc de ce nouveau mode de transport, tu en vois un analyser méthodiquement la situation. Le hameau n’est composé que d’une dizaine de maisons à tout casser et il n’y a aucun bruit. Tous semblent dormir à poings fermés. Ils vous font signe d’avancer et vous les suivez. Tu peux sentir dans leurs yeux cette envie, cette passion, cette …  Bestialité, cette horreur. Ils ne font pas qu’annihiler l’ennemi. Ils vont chasser, se lâcher, festoyer sur leurs corps fraîchement drainés de leur sang. Tu ne veux pas voir ça. Tu veux seulement fuir, te cacher, crier pour alerter ces pauvres gens peut-être … Mais tu ne veux pas être de ces monstres dont tu as été la victime. Les autres vampires ne t’attendent pas et usent de toutes leurs capacités pour entrer dans les premières maisons. Tu constates avec quelle facilité l’on peut s’infiltrer sans alerter qui que ce soit, ce qui ne manque pas de te faire froid dans le dos. Jusqu’à ce que la première victime se fasse savoir. Aucun hurlement, aucune alerte, juste un corps jeté par la fenêtre, comme si ce qui fut une personne ne représentait plus rien, si ce n’est un tas de chair prêt à être brûlé. Tu bloques complètement devant cette vision mais ton odorat lui ne te trompe pas. Du sang coule encore de sa gorge, de ses artères sectionnées avec précision. Ton propre corps se met à réagir et tu te retiens de te tordre, pris de terribles crampes. Dieu que tu as soif. Les autres corps s’accumulent et tu te rapproches, petit à petit, tes pas menés par cette soif qui te tiraille et parvient même à en écraser ta raison, ton instinct de survie qui te crie de fuir ces monstres avec qui tu n’as rien à voir. Ou avec qui tu penses ne rien avoir en commun. Un constat, une pensée et un mode de fonctionnement qu’un simple étranger va vite remettre en cause.

Cet étranger, il n’a rien de spécial. Il est seulement réveillé et il a vu l’ennemi avant d’être repéré. Mais il ne s’embête pas à sonner l’alerte non. Est-il lâche, vil ou simplement lucide ? Lui comme toi savez que, peu importe la suite des événements, l’issue restera la même : un massacre. Cet homme s’apprête à fuir mais cherche un trou dans la raquette, une faille dans la garde en cercle autour des lieux. Cette faille, il la repère vite en ta personne. Ton regard est fuyant, tu n’oses pas bouger et tu trembles, Harper. Accroupi, il marche droit sur toi et vos regards se croisent. Tu es sa proie et, tétanisé, tu restes là, sans rien faire. Son arme à la main, il t’enserre la gorge, prêt à te la trancher comme on le ferait avec une volaille avant de la déplumer. Il vous fait reculer, petit à petit. Une réaction qui ne manque pas d’attirer l’attention d’Isaac puis celle d’autres vampires, qui se retournent et vous font à présent face. Ton géniteur leur fait signe de ne pas bouger et s’avance vers vous. Ton assaillant affermit sa prise tandis que ton seul allié continue d’avancer, pour finalement articuler en se rendant le plus audible possible « Fais ce qu’il faut pour survivre. Tu n’as pas à avoir peur, avoir honte ou craindre d’ôter la vie de quelqu’un. Acceptes ce que tu es, qui tu es. » - « Qu’est-ce que tu racontes ? Un pas de plus et j’le tue ! » - « Je ne parlais pas à toi, vermine. » Les mots d’Isaac résonnent en toi et le choix se fait rapidement. Bien que tu aurais souhaité mourir plusieurs fois il fût un temps, aujourd’hui tu souhaites seulement voir le monde, ne pas perdre de nouveau le peu qu’il te reste. Tu profites de l’état de surprise de ton assaillant pour te saisir de son poignet et le mordre avec force. Il lâche prise sur son arme et recule. Tu te retournes pour lui faire face et révèles ce que tu refoules depuis un moment déjà : ce désir brûlant de lui faire ressentir toute cette colère, toute cette peine, dans chaque plaie que tu vas lui causer. Tu récupères son arme le premier et te jettes sur lui. Sans grande cérémonie ou le plus petit discours, tu le plantes littéralement à plusieurs reprises, dominé par une colère qui mouronne depuis que tu as été transformé. Cette colère contre toi-même. Gravement blessé, il cesse vite de se débattre et tu t’approches de ses plaies, pour finalement les lécher et mordre la peau autour de celles-ci. Le sang coule et tu t’en délectes. Tu peux sentir cette odeur amère, cet arrière-goût étrange et pourtant ô combien jouissif : tu sens sa peur couler sur tes lèvres, dans ta bouche. Isaac s’approche et tu as alors une réaction bien surprenante : tu émets un feulement, un grognement pour prévenir que cette victime est tienne. Chasse gardée. Même s’il s’en trouve assez troublé – il ne s’attendait pas à te voir réagir de la sorte, il faut l’avouer – il en arbore un sourire de satisfaction et te laisse finir d’étancher ta soif. Ce n’est qu’une fois celle-ci bel et bien apaisée que tu parviens à te calmer et retrouver toutes tes capacités de réflexion.

Tu devrais être terrifié par tes actes, tes réactions, tes pensées sur le moment. Mais tu as aimé ça, Harper. Et tu aimes encore te sentir si puisant, à te tenir au-dessus de ce cadavre qui va bientôt rejoindre la pile de tous ces morts. Quelque chose a changé, s’est révélé en toi. Tu es une bête, un monstre sanguinaire. Tout comme l’était cet homme, prêt à tout pour sa survie, même à ôter la vie à une personne ne lui ayant rien demandé. Isaac s’approche de nouveau et, sans réaction de ta part, vient te redresser et t’éloigner du corps. En bon scientifique, il vérifie ton état et se félicite de sa petite expérience : il a réussi à éveiller le prédateur en toi et surtout, il t’a fait devenir ce que tu redoutais tant : Harper Williams, vampire de son état.

[ 1506 mots | +4 pts de force pour Harper | -1 Aetheri | Merci pour ce LDM o/ ]
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Lun 30 Mai 2016, 20:30

La guerre était quelque chose d'horrible, de violent, de sanguinaire, et comportait toujours un perdant... et un vainqueur. Jusqu'ici, en tant qu'Ombre, je ne m'étais jamais vraiment intéressée à ces pratiques purement humanoïdes, si ce n'est à leurs conséquences qui nécessitaient la mise en place d'une armada de Passeurs prêts à récolter les âmes pour donner la vie de nouveau. Mais aujourd'hui, les choses avaient changés. Je n'agissais plus pour un peuple, dont je ne savais même plus qu'elle était ma place en son seins, mais pour une divinité qui m'avait libéré de ma condition de maudite, un aether suprême, au dessus de tout autre, qui avait eu pitié de nous et avait su se montrer clément. C'était au nom d'un tel homme que je voulais agir. Et pour lui seul. Je ne me souciais guère de mes alliés, de ma famille ou de mes compagnons de routes, qui de toute façon, devaient probablement ignorer mon retour. Je n'étais plus personne sur ces terres, dans ce monde... mais je n'en avais pas moins gardé ma puissance. Moi qui m'était toujours retenue d'utiliser mes pouvoirs, qui avait toujours craint de me voir envahit par des forces que je ne pourrais maîtrisé, je briserai toutes les chaînes qui m'entravaient, et j'utiliserai les cadeaux que les aetheri m'ont fait afin de servir une grande cause. Et je me fichais pas mal des conséquences. Oh, ne croyez pas que j'en suis venue à cette conclusion sans prendre véritablement le temps d'y réfléchir... Ce fut une torture pour moi, que de devoir prendre la décision de trahir mes propres codes de conduite. Mais ce fut la fois que j'avais en mes frères et sœurs qui me décida. Eux seraient en mesure de rattraper mon excès de zèle. Eux seraient remédier au déséquilibre du Sablier des Âmes. J'y croyais dur comme fer. Et j'espérais ne point me tromper. Je n'étais toujours pas retournée au Royaume, mais au fond de moi, je savais que quelqu'un de compétent avait du prendre ma place. Pour le mieux.

« Ils se soumettront. Ils s’inclineront ou ils déclineront. » Avec l'assemblée, je répétais dans l'ombre les mots de la prêtresse. Nourrit de ses paroles saintes, une flamme de haine grandit en mon cœur, et je compris alors le sens des révélations que m'avaient faite Hortensia, ma vénérable ancêtre. Si maudite je n'avais été, en sorcière j'aurais excellé. Longtemps, je m'étais battue contre cette idée que de Melody et moi, j'étais celle qui possédait l'âme la plus noire. Mais maintenant que j'avais récupéré un corps de chaire et de sang, ainsi que des émotions, je comprenais. La sorcière de la Couronne Noire n'était pas un parasite... mais un échos de ma propre essence profonde. Et je devais l'accepter. Je n'étais pas quelqu'un de bien. Je ne l'avais jamais été. Et aujourd'hui, j'allais enfin devenir moi-même, toute entière. Et tandis que chacun s'éloignait répandre la bonne parole, je redevins brumeuse, récupérant mes doutes et mes malheurs. Mais je tins bon face à eux, à grand renfort d'Illusion, me permettant ainsi de parvenir jusqu'à un petit village de pêcheurs, non loin d'Aeden. Ancêtre Bagaya m'avait libérée... et il était grand temps de la remercier comme il se doit pour son geste. Elle qui détestait tant les élémentals, eux qui n'avaient pas su rejoindre les forces du Créateur Sympan, qu'ils périssent de ma main ! Et que leurs âmes damnées soient données aux dignes héritiers de notre cause. Que ces mêmes enfants purifient ces offrandes et permettent ainsi au Adorateur de Sympan d'agrandir leurs rangs. Aujourd'hui, pour la première fois de mon existence, j'allais agir par conviction. Pour MES croyances. Et je trouvais tout cela fort agréable...

Au abords du village, j'attendis la tombée du jour pour passer à l'acte. Côtoyer Alistair m'avait donné un certain sens du dramatique et je voulais faire ça bien. Je réfléchis alors à la meilleure action possible, ce qui me prit quelque temps. Bien que je ne possédais plus le titre d'Esprit de la Mort, j'avais su conserver tous mes attributs... Et c'est ce petit détail qui allait faire toute la différence. Revêtant l'apparence de la Mortelle Faucheuse, enveloppée d'une sombre fumée noire et armée de ma faux, je pénétrais dans le petit village, et appelais à moi tous les habitants. « Pêcheurs ! Hommes, femmes et enfants ! Venez à moi, je vous l'ordonne ! » Ma voix d’outre tombe les avaient rameutés, certains curieux, d'autres inquiêts, mais quasiment tout le village était désormais rassemblé autour de moi, alors que je lévitais à quelques mètres dans le ciel. Ce n'était pas le moment de perdre la face, pas le moment de faire demi-tour. Pas si près du but. Mais je ne devais pas tuer d'adorateur de Sympan. Alors je leur posa une seule et unique question, leur seule chance. « Habitants de ce village ! En qui croyez-vous dans cette guerre ? » Un vieillard, plus âgés que les autres, s'approcha et se fit porte parole de tous. « Nous croyons en les Aetheri et en nos Esprits Élémentaires ! » « Vous ne croyez donc point en Sympan, le Créateur ? » « Non ! Les Esprits ont toujours été bons avec nous ! » « Soit. Que ceux qui ne sont pas de cet avis s’avancent. » Seuls une femme enceinte et son enfant se présentèrent à moi. « Je crois en Sympan ! Je le jure sur la vie de mes enfants ! » « Es-tu la seule ? L'un d'entre vous souhaiterait vouer allégeance au Dieu ? » Un silence de plomb s'installa sur le village, seulement perturbé par le souffle du vent sur les falaises. « Alors qu'il en soit ainsi. Et que la volonté de Sympan s'accomplisse ! Et que ceux qui ne s'inclineront pas devant sa toute puissance périssent ! »

Je dévoilais alors à tous mon médaillon de jade, brillant dans ma main, qui se transforma en un violon vert pâle dont la tête et les chevilles, sculptées, représentaient une tête de mort. « Entendez ma mélodie ! » J'attrapais mon archet de la main droite, calais la mentonnière dans mon coup, et mes doigts se mirent à jouer une musique cadavérique. Alors, dévoilant toute ma magie, je créais peu à peu, avec chacun d'eux, un lien puissant que seul le silence pouvait briser. Qu'ils périssent. « Femme ! Soit mon témoin ! » Lentement, je me dirigeais alors vers le bord de l'Océan. Tous étaient désormais sous mon contrôle, et bien que mes pouvoirs s'étaient nettement amélioré depuis peu, je ne pouvais guère user de mes talents de marionnettiste trop longtemps. Certains résistaient déjà, et il me fallait redoubler d'effort pour ne pas les perdre. Mes doigts couraient de plus en plus vite sur les cordes, leur forçant l'allure, tandis qu'ils marchaient droit vers la falaise. Et je ne cessais de jouer, malgré que certains parvenaient à me supplier, malgré les pleurs et les peurs. Je ne cédais pas. Ils méritaient leur sentence. Ils avaient choisi leur camp. Ralentissant le rythme, je les obligeais à continuer leur chemin là où la terre s'arrêtais, et je les observais sans un mot, sans une émotion, s'écraser sur les rochers en contrebas. Qu'ils périssent. Qu'ils meurent tous ! Vieillard, homme, femme et enfant ! Je n'avais de pitié pour personne. Les hurlements s'intensifièrent, créant une symphonie toute nouvelle, magnifique. Puis, lorsque je ne voyais plus sous mes pieds que des âmes agonisantes, je rompis le sortilège, et un silence pesant s'abattit sur la côte.

« Femme. N'oublis jamais ce qui l'en coûte de s'opposer à Sympan. Pris-le bien, et soit épargnée. Répands la parole, et tu seras récompensée. Aujourd'hui, les tiens ont péris. Demain, bien d'autres encore. Pars maintenant ! Et ne te retourne pas. La volonté du Créateur s'est accomplie. » Terrorisée, elle fuit sans demander son reste, et j'espérais que mes demandes seront honorés. Parfois, la crainte est la plus puissante des alliées ! J'observais ensuite, de nouveau, les nombreuses âmes qu'il me fallait récolter. Mais je n'allais pas les rapporter au Fleuve... Non... Aujourd'hui, elfes, magiciennes, béluas, déchus et vampires; orines, orishas, génies, ombres et rehlas... Toutes allaient enfanter, toutes celles qui le pouvaient, toutes donneront naissances à nos héritier et répandront sur les terres la parole de Sympan. Il me restait encore beaucoup à faire... mais j'avais l'impression d'avoir tant accomplit aujourd'hui.

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Lun 30 Mai 2016, 20:34

Les derniers évènements avaient eu raison de mon non engagement dans la guerre contre tous ces énergumènes pro-sympan, prônant la gloire et la puissance d’un faux dieu à qui mieux mieux. Cela ne me posait pas de soucis jusqu’à présent, mais maintenant qu’ils tentaient de propager leurs croyances, ralliant à leur cause des jeunes êtres incrédules, je ne pouvais rester dans les océans à attendre que la tendance s’étiole.
Ma décision était prise, et il m’était inconcevable de rebrousser chemin. Le prochain village vers lequel je me dirigeais se trouvait à quelques minutes encore de marche. Cette fois-ci, je me rendais droit chez une communauté de vampire. C’était la première fois que je me laissais trainer dans un projet de cette nature, mais bien que j’avais expressément reçu l’ordre de tuer à vue, je ne comptais pas obéir si aveuglément à ces demandes.
Le soleil tombait, j’avais voyagé toute la journée durant lorsqu’une petite auberge s’imposait à l’horizon. Mon ventre criait famine, et je n’étais pas sure de pouvoir trouver une bonne petite maisonnée pro-sympan dans laquelle me restaurer.

« Bonjour, un steak s’il vous plait » demandais-je presque mécaniquement à l’aubergiste.

Le type en tablier me montra une table vide dans un coin de la salle. Je m’y installais sans broncher, observant la fréquentation du lieu. La salle était sombre et petite, mais elle était presque bondée, laissant ça et là quelques sièges vides. Le capharnaüm qui y régnait était tel qu’il m’était inenvisageable de commencer à discuter avec quelqu’un.

« Tiens ma belle, bon appétit »

L’aubergiste retourna à son poste sans se retourner. Je piquais dans le morceau de viande, maintenant mon attention sur les mouvements des serveuses. Un type, manifestement bien éméché les hélait sans cesse, leur imposant une petite tape sur les fesses à chaque fois que l’une passait près de lui. Il semblait être le chef de la tablée, tous les hommes l’entourant rigolaient à ses blagues, l’appelant et discutant avec lui. Certains même me donnaient l’impression de vouloir se faire remarquer expressément par ce type. Il était grand, bourru et portait de courts cheveux noirs, contrastant avec tous ces admirateurs affichant une taille ridicule en comparaison, avec des airs freluquets.

« Je les anéantirai tous ! » qu’il hurlait à présent, acclamé par sa troupe. « Eux, et leur faux dieux ! »

Des rires éclatèrent à nouveau tandis que certains voyageurs quittaient les lieux. L’un d’eux, un vieillard, s’arrêta à ma table.

« Vous devriez vous en allez mademoiselle » murmura t-il en s’assurant que personne ne le regardait.

« Et pourquoi donc ? » demandais-je d’un air désinvolte, agacée par sa remarque.

« La dernière fois que cet homme a commencé à parler religion, il a tué tous les fervents du culte Aetheri ».

« Je n’appartiens peut être pas au camp des Aetheri »
répondis-je d’une voix sèche.

Le vieil homme semblait désolé et pressé de partir.

« Dans ce cas, veuillez m’excuser chère demoiselle. Je ne voulais point vous importuner ».

« Ce n’est rien. Bonne continuation à vous »

Un dernier sourire puis l’homme me tourna le dos.

« Où crois-tu aller vieillard ?! » l’apostropha le mâle alpha de la tablée bruyante. « Je sais qui tu es, et je vais t’éliminer ».

Mon cœur s’emballa instantanément. Parlait-il au vieux monsieur qui venait de me mettre en garde ? Je levais la tête vers le gueulard et son regard croisa brièvement le mien. J’avais ma réponse. Le pauvre homme tremblait déjà des genoux, feignant de ne pas l’avoir entendu.

« Partez » me chuchota t-il une dernière fois.

« Pas question » le coupais-je. « C’est qui ce type ? »

Il se tourna lentement vers lui, me faisant signe de m’en aller avant d’être complètement tourné face à la tignasse noire du crétin. Il essayait d’être brave, de ne pas montrer une once de la peur qu’il devait ressentir, mais je me tenais près de lui et je voyais ses jambes continuer de trembler. J’observais la scène, prête à réagir à tout instant.

« Je t’ai vu l’autre soir en compagnie de ce garçon que j’ai tué. Ne te rappelles-tu pas ? Il m’avait contredit devant ma bande ».

Un sourire jaune s’afficha sous ses lèvres alors qu’il se levait. Il était bien plus grand et imposant que le vieil homme à qu’il s’adressait. Un silence presque religieux régnait dans la salle. Une majorité de ses occupants s’en étaient allé discrètement, même le tavernier n’était plus derrière son comptoir. Le vieil homme ne répondait pas, me lançant une dernière fois le même regard me pressant de fuir. Le caïd s’avançait à présent droit sur l’octogénaire, l’air mauvais imprimé sur son visage. Instinctivement, je me postais à côté de sa cible, dégainant mes deux poignards.

« Vous ne le toucherez pas » grondais-je malgré les rires amusés de ses sbires.

« Et c’est toi, le petit bout de femme, qui espère m’en empêcher ? » s’esclaffa l’énergumène d’un ton détestable.

« Tout à fait »

Je me précipitais alors sur lui, les deux bras en avant. Je n’avais pas beaucoup de force, mais je désirais garder ma magie pour créer un effet de surprise au moment opportun. Pour l’heure, je me devais de me renseigner sur son potentiel. Il esquiva mes deux coups successifs sans le moindre mal. Il riait à gorge déployée, accompagné de ses collègues qui frappaient leur chope sur le bois des tables. Il n’était pas très rapide, mais le coup qu’il m’assena me renseigna très clairement sur la force qu’il possédait. D’un mouvement trop flexible à mon goût, mon corps telle une poupée de chiffon s’écrasa sur le mur. Je n’étais pas sonné, ma tête n’avait à priori par encaissé le choc de plein fouet, en revanche mon épaule droite me faisait souffrir. Je ne pipais mot, ne laissant rien savoir de ma douleur.

« Arrêtez mademoiselle » implora le vieil homme en se plaçant entre mon agresseur et moi.

Pour toute réponse, je le repoussais sur le côté. Le brun s’approcha à nouveau de moi, et me souffla au visage son haleine alcoolisée.

« C’est moi qui vais te faire la peau, petite ».

Il porta ses mains à mon cou avant que je n’anticipe son mouvement, puis il me décolla littéralement du sol et me plaqua contre le même pan de mur sur lequel je m’étais préalablement échoué. Il avait beaucoup de force, bien trop pour me permettre de me dégager de son emprise sans user de ma magie. Je n’avais plus le choix, je le fixais dans les yeux et me concentrais pour l’hypnotiser. Je ne ressentais pas d’anti magie émaner de son être, en revanche mon sortilège était clairement moins invasif qu’à l’accoutumée. Je n’étais pas assez concentrée et je commençais à manquer d’oxygène. Je ne pouvais pas avoir d’emprise sur lui avec l’hypnose, il me fallait trouver autre chose le temps qu’il me lâche, puis je pourrais utiliser ma voix. A l’autre bout de la salle se trouvait un vieux blason d’une quelconque noble maison, fièrement accroché au mur. D’un signe de la main, je l’y décrochais et le propulsa sur le dos de l’homme qui me lâcha instantanément. Haletante malgré ma volonté, je respirais nerveusement et compulsivement afin de me remettre le plus rapidement possible de cette privation. Lui, était à genoux devant moi, rouge comme une tomate. Si je ne me ressaisissais pas maintenant et ne commençais pas à chanter, il me tuerait sur le champ.

« Sortez » hurlais-je au vieil homme qui me regardait à présent avec un air ahuri. « Dépêchez-vous, faites sortir tout le monde »

Nul besoin de quémander une seconde fois, il fit sortir les deux serveuses qui s’étaient cachées sous la table de peur de se voir infliger des blessures. Le brun se releva devant moi pour la dernière fois, j’entonnais mon chant envoûtant, m’assurant de torturer toute son équipe avec lui, puis je faisais soigneusement le tour de la tablée, égorgeant chacun d’eux, puis je me présentais à nouveau au niveau du chef. Je le regardais froidement dans les yeux, sans rien dire de plus, puis je lui ouvrais la gorge.

« Il n’y a qu’un seul vrai camp divin, et ce camp est celui des Aetheri »
.

Je me tue, me tournais et je partis sans demander mon reste.

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Mar 31 Mai 2016, 00:35

Dans la paresse abusive, Zane n’avait aucune envie de se bouger les fesses. Il préférait largement rester à l’aise dans son quartier, sans se tourmenter davantage de ce qui se tramait à l’extérieur. La léthargie ne le gagnait pas souvent à l’inverse des autres péchés qui engageaient une grande partie de son emploi du temps. Mais quand elle s’invitait chez lui, le moins que l’on puisse dire c’est qu’elle ne faisait pas semblant. Ne rien faire était une partie intégrante de leurs luxes que beaucoup de races leurs enviaient. Tour ce qu'il lui importait de faire se résumait à bailler aux corneilles en attendant que la fatigue se dissipe. Son abus d’activité tout récent avait raison de lui et de son organisme qui déniait à présent de suivre un rythme cadencé. La seule chose qu’il pouvait envisager pour le moment fut de s’amuser avec son pouvoir des ombres, en leur faisant prendre la forme la plus appréciable qu’il convoitait. Son interlude enfantin ne dura qu’un temps puisque son cher compagnon déboula dans ses appartements comme si de rien n’était, manquant de surprendre le prince avec ses sens surdéveloppés. Les démons disposaient donc tous d’un déficit de savoir-vivre, même l’habitant des enfers le plus sage qu’il connaissait. Virion était entré en hâte, même si sa précipitation se voulait plus apaisée une fois à l’intérieur. Ils se fréquentaient assez peu depuis que ce dernier avait jugé bon de partir à l’aventure en solitaire. Une décision qui avait forcément plu au futur souverain qui voyait en cette initiative le meilleur procédé pour endurcir son tempérament.

Sa présence convenait généralement d’une petite requête, et celle-ci ne dérogeait pas à la règle. « Que me vaut cette visite impromptue ? De plus, tu sais que me déranger sans approbation est souvent risqué. » Son homologue se plaça devant lui, les mains entrelacées dans son dos sans porter davantage d’attention aux menaces de son ami. « Vous avez oublié votre ordre ? Je devais me charger d’étudier les villages reculés de la civilisation pour localiser les croyants qui continuaient à accorder du crédit en Sympan. C’est chose faite. Toujours selon votre requête, l’un d’entre eux est en pleine crise à cause de quelques accidents qui se sont déroulés tout à fait par hasard. » Ah oui ! Il s’en souvenait à présent. Poursuivre sur la lancée des croyances et de leurs vénérables fidèles lui paraissait être une bonne alternative pour recevoir davantage de considération par rapport à eux. En éternel rebelle qu’il était, il avait manqué à son devoir en agissant un peu comme il l’entendait depuis les prémices de cette guerre. Seulement, à force de jouer sur les deux tableaux, son avenir pourrait s’en trouver changé, c’est pourquoi il avait expressément demandé à Virion de causer quelques préjudices lors de sa reconnaissance. Crachant un pépin — issu d’un fruit qu’il venait de dévorer — qui fusa près du visage de son second, Zane se hissa de son siège, après quoi il rafla son arme. « Tu as bien travaillé. Rassemble quelques hommes pour nous escorter. Rejoignez-moi au plus vite à ce village. Contacte aussi Kagero. J’aurais besoin de ses talents de mage. » Usant de toutes les formalités à l’encontre de son maître, Virion se pressa de réunir tous les éléments clés inspirés par son mentor. S’y rendre en tant que démon lui semblait totalement superflu en vue des circonstances, c’est pourquoi il s’assura de ressembler à un mercenaire tout à fait sympathique.


Lorsque l’obscurité laissa tomber son voile crépusculaire, tous étaient agglomérés au-dessus du village tellurique. Les habitants faisaient manifestement face à un problème d’envergure ; un énorme rocher de glace s’était ensemencé au centre de leurs terres. Hormis ce désastre orchestré, leurs agricultures se portaient mal, et que dire des blessés qui étaient escortés dans les hameaux destinés aux soins ? « hm. Excellent. Allons-y. » Le sens inné que portait Zane pour la comédie déteignait fatalement sur les siens qui portaient tous — sans exception — l’accoutrement d’un régiment apparenté aux proSympans. La stratégie employait d’y aller en douceur, du moins dans un premier temps, sinon les claques bondiraient encore plus vite que le tumulte des feuilles en saison d’automne. Mimant ainsi l’aplomb des soldats, la troupe se présenta respectueusement aux siens. « Bonsoir Messieurs-dames. Je constate avec décrépitude que vous avez rencontré quelques soucis nouvellement. Que s’est-il passé ? » Un vieillard — qui attendant impatiemment qu’on la lui pose — répondit vivement à la question, le sens de ses mots étant pratiquement incompréhensible tellement il se pressait. « Oh, mes bons messieurs ! Nous ne cessons d’avoir des ennuis depuis quelque temps. Quand ce n’est pas un foutu bloc qui manque de nous laminer moi et ma famille, ce sont les prédateurs qui viennent nous hérisser les poils du dos en saccageant nos cultures. Et comme si ça ne suffisait pas, on ne peut se diriger tranquillement vers les grandes villes sans se faire détrousser par des bandits. Je ne vous parle même pas de nos combattants qui reviennent toujours blessés. » Effectivement, tout ceci les opposait à beaucoup de misère pour pas grand-chose. Les plaindre aurait été contraire à sa religion d’individualiste, mais en attendant, il devait la jouer fine. « Dans un premier temps, je vais vous débarrasser le plancher de cet infortune. » Sous le bruit continu des morceaux d’armures qui se frictionnaient les uns contre les autres, Zane inséra ses doigts sous le bloc afin de s’en débarrasser en le propulsant au sommet d’une colline. Il se frotta ensuite les mains en regardant autour de lui. « J’ignore pour quelle raison exactement, mais il semblerait que le vénéré Sympan vous ait tourné le dos. » Tenir ce même discours blasphématoire pour la plupart engendrait souvent le même type de réaction : indignation, confusion, soudaine envie de meurtre.

Le sujet était tellement sensible que les adorateurs partageaient toujours ce point commun. Dans cette optique, les différences s’effaçaient, mais jamais les conflits qui persistaient contre vents et marées. Au-devant de cette menace imminente, Zane fit signe à Kagero, une sorcière très douée qu’il avait rencontrée lors d’une nuit émouvante — comme toujours. Sa beauté n’étant pas son seul atout, son rôle consistait à user de ses facultés à dessin d’influencer l’esprit de ces pauvres hères. Une technique de fascination qui reposait sur la force spirituelle de l’utilisateur. « Vous… vous avez sans doute raison… la présence de Sympan est inexistante. » Si cet artifice fonctionnait bien dans l’ensemble, la grande majorité persistait assiégée dans la même idéologie. « Qu’est-ce qui t’arrive grand-père ?! Tu nous as toujours appris à rester fidèles en eux, et ce qu’importe ce qui s’abat sur nous. » « C’est vrai ça ! Si Sympan veut nous mettre à l’épreuve, c’est son droit le plus strict ! » L’exposition de Kagero la fit se remarquer par l’un des partisans qui dévoila la supercherie. Cet échec de manipulation assombrit le regard du démon meneur qui planta ses pupilles acerbes dans celui de ses prochains martyres. Son timbre était désormais beaucoup plus glacial. « Les Aetheri sont la seule entité en laquelle vous auriez dû être fidèle. Je vais vous exterminer. » Aucune discussion n’était envisageable après la récente découverte de son plan. Les villageois étaient du même avis, à tel point qu’ils avaient déjà mis la main basse sur n’importe quel type d’armement qui passait par là. Les guerriers de leurs tribus étaient eux aussi sur leurs gardes, prêts à en découdre à n’importe quel moment. Renonçait à la méthode pacifique, le bellâtre et les siens laissèrent tomber la coquille pour révéler qui ils étaient. La déformation de leurs visages montrait autant d’horreur pour ce qu’ils étaient que pour ce qu’ils avaient essayé de faire. « Sus au massacre. » Sans hurler, il ordonna la mise en place de cette ultime directive. Les démons plongèrent sur le gibier comme des bambins affamés devant un repas des plus succulents. Quant à Zane, il demeurait aux côtés de la sorcière en se défendant des quelques imprudents qui risquaient de le transpercer. « Tu n’y participes pas ? » « Les enfants ont tous besoin de grandir. Je ne suis que le patriarche qui guide le point d’ancrage de leurs cibles. » Malgré toutes leurs bonnes volontés, des secours venaient affermir le rang ennemi. Bientôt accablé par le poids du nombre trop conséquent, Zane imposa à ses hommes de battre en retraite. Cette demi-défaite serait dédommagée par une future victoire, cette fois-ci totale. En attendant, mal lui aurait pris de persévérer sur cette voix malgré la menace. Ils n’étaient certes pas aussi athlétiques que lui, mais son éducation lui avait enseigné à se méfier des inférieures. Le cœur avait parfois des raisons de ne pas être ignoré.


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Mar 31 Mai 2016, 15:29


Je ne pensais point revenir de sitôt au foyer familial. Ma vie en tant qu’humain s’était conclue il y avait des mois de cela – autant de temps que je n’avais point foulé les terres de mon père. Rien dire, ne justifiait réellement que j’y retourne et ce n’était que le fruit d’une envie soudaine émanant au cours de mes voyages alors que j’approchais du domaine patriarcal. Davantage poussé par la curiosité que la nostalgie, je m’aventurai en direction du manoir, toquant à la porte d’entrée. Le devenir des lieux m’intriguait ; était-il autant soumis à la sclérose que dans mes souvenirs ? Je ne perdais rien à le vérifier. La nuit n’en était qu’à son début, et je savais que mon père ne serait point couché et qu’on m’ouvrirait. Je ne pouvais refréner un sentiment étrange à l’idée de revenir ici après m’être éloigné tout ce temps sans avoir donné signe de vie. Tel avait été mon choix cependant, et je ne regrettais rien. A vrai dire, je me languissais principalement de la réaction qu’auraient domestiques et dirigeant de cette maison en me revoyant.

Quelle ne fut point la surprise du majordome qui m’ouvrit la porte. Ce cher Franz semblait avoir aperçu un fantôme, et sa réaction me soutira un sourire. D’ordinaire si imperturbable, il était clair que mon apparition ne l’avait guère laissé indifférent. Il lui fallut bien quelques secondes avant qu’il ne reprenne ses esprits.

 « Jeune maître ! En voilà une surprise ! Nous pensions que vous… »

 « Étiez mort ? On peut le dire, d’une certaine façon. Est-ce que mon père est disposé à me recevoir ? »

 « Monsieur est dans son bureau. Je vais m’enquérir de ses disponibilités. »


Naturellement, il était disposé à me recevoir. Moi, son fils unique, de retour sous les traits d’un vampire ! Je doutais que Franz n’ait point remarqué ce détail notable et qu’il s’empresserait d’en faire part à son maître. Cela lui ménagerait en partie la surprise, lorsqu’il me reverrait.

**

Quercus Von Wyvernzern avait quelque peu vieilli au cours de ces derniers mois. Je distinguai l’impact de l’âge dans sa chevelure, plus grise que dans mes souvenirs. Il était également perturbé par mon retour, bien qu’il faisait en sorte de ne point trop l’exposer. Les bonnes manières l’avaient poussé à dresser une table à mon égard, tout comme à m’offrir gîte et dîner. L’habitude lui permettait de converser avec un certain détachement, et nous échangeâmes bien des banalités avant qu’il n’en vienne aux questions qui le tracassaient depuis le début de la soirée.

 « Quand même Reddas… Qu’est-ce qui vous a pris de devenir un vampire ? »

 « J’ai fait le choix de l’éternité, père. Et de fuir l’oppression à laquelle sont soumis les humains. »


Ma réponse laissa un froid planer quelques instants autour de la table. Mon paternel m’observait, soucieux, comme si quelque chose de plus profond le tourmentait. Il ne tarda point à expliciter de quoi il en retournait.

 « Et qu’en est-il de vos croyances ? Nous possédons la faculté, pour peu que nous persistons, à surpasser les autres races. En luttant, justice nous est rendue. Que faites-vous de cela ? »

 « Foutaises. Il n’existe de juste loi que celle du plus fort et de l’opportuniste. Telle est la façon dont les races ont été créées, et rendre hommage à une illusion en niant les principes même de notre créateur est une prise de position bien hypocrite. »


Cette fois-ci, le silence figea la discussion durant une minute. Mon père me fixa, affichant une mine quelque peu craintive. Il devait savoir, pourtant, que ce sujet de discussion menait à controverses. Pourquoi l’avoir abordé, dans ce cas ? Ma réponse cinglante le poussa alors à achever le diner : il prétexta qu’il se faisait tard et s’excusa de devoir me fausser compagnie. En outre, il me signifia que ma chambre avait été préparée si je ressentais le besoin de me reposer avant de reprendre ma route, et je l’en remerciai formellement. Je signifiai toutefois que je comptais repartir dans la nuit, mais qu’une halte pour récupérer certaines de mes possessions ne serait point de refus.

**

Ma chambre n’avait point changé depuis mon départ. On s’était attaché à ce qu’elle ne soit point envahie par la poussière et tous mes effets semblaient avoir été laissés à leur juste place. Je contemplai par la fenêtre les bois dans lesquels j’avais pris l’habitude de chasser. Rien n’avait changé en comparaison avec mes souvenirs, et pourtant une différence considérable persistait – celle de ne plus appartenir ici. Peu m’importait, l’attachement constituait un fardeau qui empêchait d’aller de l’avant. Les croyances figées de mon père allaient de pair avec sa stagnation au quotidien. Il serait bien incapable de comprendre notre différence fondamentale.

Cette contemplation fut de courte durée. J’entendis des bruits de pas s’approcher de ma chambre. Qui donc pouvait être éveillé à cette heure-ci ? Franz ? Pour une raison que je n’expliquais guère, mon instinct me somma de me méfier, je demeurai pleinement silencieux le temps qu’ils s’éloignent, adossé au mur de ma fenêtre. Je constatai avec un certain étonnement que ces derniers s’étaient arrêtés au pallier de ma porte. On se collait à cette dernière, manifestement, comme pour m’épier. Puis, la personne en question l’ouvrit doucement, pénétrant sans autorisation dans mes appartements. Que signifiait donc cette conduite ? Une tentative de vol ?

Ma surprise se renforça d’un cran quand je constatai qu’il s’agissait de l’un des gardes du manoir. Il était armé d’une… dague ? Pour m’assassiner ? L’idée paraissait à la fois saugrenue et compréhensible au vue de la discussion animée que j’avais entretenue avec mon père. Par élan de foi, il cherchait donc à me punir pour mes propos ? Quel lâche. Il déclarait ainsi la guerre ?

Pour l’heure, mon souci fut tout autre. L’assassin s’approcha discrètement de mon lit, pensant me trouver dedans. Il remarqua cependant au bout de deux pas que je ne m’y trouvais guère. Ces deux pas me laissèrent l’occasion pour agir. Dans un élan furtif, je plantai mes griffes dans sa gorge, cherchant par la même à le réduire au silence. Si le bougre semblait s’étouffer, il n’en décéda point sur le coup, et parvint à m’entailler une partie de l’avant-bras dans des gestes frénétiques de défense et de désespoir. Je parvins à lui saisir le poignet et à le désarmer, l’achevant d’un coup de couteau dans la gorge.

Cet assaut avait éveillé ma fureur, tout comme ma soif de sang. Instinctivement, je me penchai sur son cadavre pour satisfaire ma soif, et repris alors contrôle de ma raison. Il n’était guère invraisemblable que mon père en avait prévenu d’autres. J’avais alors tout intérêt à m’éclipser dans les plus brefs délais. Récupérant à la hâte ma lance, mon arc, mes flèches et de quoi subsister financièrement pour les prochains jours, je m’enfuis de ma chambre sans plus tarder, cherchant à regagner la sortie le plus discrètement possible.

L’alerte ne fut point donnée immédiatement, mais je supposai que tôt ou tard, on se rendrait compte du non-retour de mon assassin. Je doutais qu’ils aient barricadé démesurément l’entrée, mais néanmoins je m’attendais à y trouver un ou deux gardes pour m’empêcher de sortir, notamment si j’avais prévu de quitter le manoir juste après le dîner. Je ne me trompai point : deux hommes montaient la garde bien que dialoguant, et j’allais devoir me défaire d’eux si je souhaitais m’enfuir. Dans l’ombre du couloir, je profitai de leur discussion pour bander mon arc. La suite devait être exécutée avec la plus grande rapidité et dextérité qui soient. Le premier tir se révélerait crucial.

Je décochai ma flèche. Elle atteint ma cible en plein front, la mettant hors d’état de nuire. Je profitai alors de la latence inhérente à l’effet de surprise pour filer en direction de l’entrée, armé de ma lance. L’autre sentinelle lança l’alerte, en quête de renforts. Je parvins à le blesser au torse par le biais d’une attaque frontale, bien que létale. Il contre-attaqua avec son épée, et je parvins à esquiver in extremis l’assaut. Je ne pouvais me permettre de faire dans la dentelle car le temps jouait contre moi. Aussi décidai-je de passer à une offensive totale, pour en finir au plus vite. Cette attitude me valut une blessure supplémentaire à l’épaule, bien qu’assez légère. Je réussis néanmoins à me défaire de mon opposant, et m’emparai prestement de ses clefs pour ouvrir la porte – je me doutais qu’ils l’avaient verrouillée par précaution.

On ne tarda point à me poursuivre. Je me hissai prestement en dehors du manoir pour me diriger dans les bois, laissant place à une traque nocturne forestière. Ce choix n’était point irréfléchi : il s’agissait d’un terrain que je connaissais sur le bout des doigts. Qui plus était la nyctalopie jouait en mon avantage pour creuser la distance. Je savais quels sentiers privilégier, éviter, et où se situaient les meilleures cachettes. Mes blessures ne m’entravèrent guère, et je parvins à échapper aux griffes de mes poursuivants, porté par la nuit.

Mes croyances avaient achevé de me séparer de la race humaine. Ma curiosité m’avait permis de confirmer où se situait ma place. Mon père pouvait être certain que je reviendrais ultérieurement achever ce qu’il avait commencé. Pour l’heure, cependant, je me concentrai sur ma fuite, et sur le prochain abri que je me devais de trouver. L’aube ne tarderait point à se lever, et il serait regrettable que je sois pris au piège par mes propres choix.

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Mar 31 Mai 2016, 18:39

De tout temps, la fois de Bellatrix envers les Aetheri avait été sans faille. Elle leur avait dédié bien des massacres, offert bien des sacrifices, et prié avant chacun de ses combats importants. La jeune femme croyait en plusieurs divinités, en fonction de ses besoins et des moments, et s'était toujours montré très respectueuse des traditions. Si bien que lorsqu'elle eut vent de la guerre qui allait opposé les partisans du Créateur Unique à celui de ceux en qui elle avait toujours crus, sont choix ne fut pas très difficile. Elle était peut-être affaiblie, rongée par un mal étrange dont elle n'avait même pas conscience et guidée par des forces obscures effrayantes... mais la Dementiae n'en restait pas moins une femme aux convictions fortes, prêtes à tous les sacrifices pour faire triompher ce en quoi elle avait choisit de croire. Alors, lorsqu'elle eut vent d'un grand rassemblement de fidèles, accompagnée de sa précieuse poupée de porcelaine, la faible d'esprit se précipita pour répondre présente à l'appel. Et elle but littéralement les paroles de la prêtresse, qui infiltrèrent profondément son âme. Et c'est d'une voix forte qu'elle répondit à son tour, en échos aux voix de ses pairs : « Ils se soumettront ! Ils s’inclineront ou ils déclineront ! », tout en frappant sa poitrine de sa main droite. Oui, elle avait fois en la parole divine qui lui avait été rapportée, et elle mettrait à genoux ceux qui auront la bêtise de se soumettre à celui que l'on appelait Sympan et qui ne devait être qu'un imposteur. Peu à peu, la foule se dissipa, et Bellatrix comprit qu'il était temps pour elle de faire de même. « Sylia. Rassemble mes enfants et dis-leur que leur mère s'est enfin décidé à agir et qu'elle requiert leur présence. » « Bien Madame. Où dois-je leur donner rendez-vous ? » « Sur les terres magiciennes... Il est temps de rappeler aux Maecentiana que nous n'avons pas cessé d'exister. » « Ce sera fait Madame. Autre chose ? » « Non... Mettons-nous en route... Il me tarde de goûter à leur chaire et leur sang. » Et, s'entourant de sa cape de velours, la Dementiae fit demi-tour et disparu dans les ténèbres... Sa volonté n'avait jamais été aussi forte. Et rien ne semblait pouvoir la détourner de son objectif. Car fou est celui qui prétend que l'esprit le plus dérangé ne peut rien mener à bien.

Quelques jours plus tard, Bellatrix se retrouva aux portes des terres magiciennes, en compagnie de deux de ses enfants bien aimés. Les deux femmes étaient en grande discussion, tandis que le troisième s'affairait à aiguiser ses couteaux. « Ton frère ne viendra pas ? » « Non. Il est bien trop occupé à servir cet Eternam. Je comprends toujours pas pourquoi tu le laisse en vie ! » « Il y a des choses, ma fille, que tu n'es pas prête à comprendre. » « Dis plutôt que tu as oublié ! » « C'est un détail qu'il est inutile d'évoquer. Concentre-toi plutôt sur notre objectif premier. » « Ce village-là ? » « Oui. Y réside une Maecentiana, son mari et leurs deux enfants. Ce sont eux nos véritables cibles. » « Et les autres ? » « Tous impies. Mais nous ne sommes pas assez puissants pour simplement tous les éradiquer de front. » « Alors qu'allons-nous faire ? » « Ce qu'une véritable sorcière aurait fait... » Elle sortit alors de sa manche une fiole de quelques centimètres, contenant un liquide noir et bouillonnant. « C'est... » « Un poison. Très violent. » « Et ? » « Qui va aller faire un petit tour dans le puits et à l'auberge. » Alixia sourit de toutes ses dents de carnassière et ne se retint pas de rire d'un grondement sourd. La démone aimait ce plan. « Qu'est-ce que tu attends de moi ? » « Que tu me rejoigne à l'auberge pour un petit festin... Quant à ton frère... il va laisser un petit cadeau à tes cousins qu'ils ne seront pas prêts d'oublier... » Elle opina du chef et se tourna de nouveau vers le village, en pensant au massacre à venir. La jeune femme était restée bien trop longtemps dans l'oublis et n'avait qu'une hâte : aller au devant de la scène. « Mère. Je suis prêts. » « Parfais... Allons-y les enfants. Puisse les Aetheri nous soutenir dans notre entreprise. »

Drapée dans leur dignité, les deux Dementiae, mère et fille -accompagnées de Sylia-, entrèrent dans l'unique auberge du village. Y était rassemblé bon nombre de magiciens, jouant aux cartes ou profitant simplement des chants du barde ou de la liqueur locale. Tous semblaient à première vu détendu, bien que le sujet de conversation que l'on retrouvait à toutes les tables était toujours le même : la guerre imminente entre des puissances au delà de toute imagination. « Allons à une table. » Une fois installée, elles s’efforcèrent d'écouter ce que tous avaient à dire et bon nombre leur confirmèrent à quel saint ils s'étaient voué. « Tous des hérétiques... » « Du calme ma fille. N'oublis pas ce pour quoi on est là. » L'aubergiste approcha d'elles afin de prendre commande, lorsqu'une femme déboula précipitamment parmi eux, l'air visiblement horrifiée. « Mon bébé ! Mon enfant a disparu ! S'il vous plaît ! A l'aide ! » Quelques hommes se précipitèrent auprès d'elle et l'invitèrent à s’asseoir. « Raconte-nous. » « Je m'étais absentée... pour aller prier au temple... et quand je suis revenu... Il n'était plus dans son berceau ! Mon mari est partit à sa recherche, mais il m'a demandé de chercher votre aide ! » C'était l'étincelle que Bellatrix attendait pour allumer le feu de la discorde. « Quel dieu priais-tu ? » Surprise de cette question, la Maecentiana ne répondit d'abord pas, mais sous les regards incessants des hommes qui l'entourait et qui eux, semblaient avoir compris, elle avoua son pêché. « Surys... et Sympan. » « Un fidèle des Aetheri... » « J'ai bien peur que ton bébé ne soit déjà loin. » « Non ! Il faut m'aider ! » « Boit d'abord un peu d'eau, ça te fera du bien. » « Je vais en chercher au puis ! » « Merci madame. Il est à droite du cordonnier, pas loin de la place. » Bellatrix quitta l'endroit sans se retourner, laissant le privilège à son enfant de se laisser allern appuyé de l'efficacité de la Talyss. Ainsi, elle n'entendit pas leurs cris, ni leurs hurlement et encore moins leurs demandes de pardon des villageois...

Arrivée devant le dit puis, elle défit sa fiole et en versa tout le contenu dans l'eau, qui prit l'espace d'un instant une couleur plus sombre que son cœur, avant de redevenir limpide. Inquiète de ne point voir les effets escomptés toucher toute la population, elle se décida à en verser une deuxième, qui cette fois-ci, fit s'élever dans les airs un nuage verdâtre, nocif, mortel. Se masquant narines et bouches du tissus de sa manche, la chamane s'éloigna en toute hâte, souhaitant rejoindre ses compagnes à l'auberge. Mais elles les vit toutes deux s'enfuir, poursuivit par quelques magiciens en colère, couverts de sang, et se dit que finalement, elle ferait mieux de ne point s'approcher d'eux. Elle fit alors le tours de la place par l'extérieur, et attendit de longues heures que les deux demoiselles ainsi que son fils la retrouve. Une infinité de minutes qu'elle passa à compter le nombre de femmes qui puisèrent de l'eau maudite et en abreuver bétail, mari et enfant. Peu à peu, l'épidémie se déclara, et les cloches sonnèrent dans tout le village. Il était temps pour elle de donner le coup de grâce. Que chacun se mette à craindre le pouvoir des Aetheri et renonce à ce faux Sympan. Recouverte de sa cape, le visage à demi-recouvert, elle courba le dos et marcha droit vers la place. Puis, telle une illuminée, les yeux grands ouverts et les bras tendus vers le ciel, elle récita les dernières paroles qu'entendront ces mécréans : « Maudits ! Nous sommes tous maudits par les Aetheri ! Voyez la sentence qui est la notre pour ne pas les avoir suivis ! Maudits ! » Et elle continua ainsi jusqu'à ce que le souffle lui manque, jusqu'à ce que nul ne puisse ignorer ses paroles, jusqu'à ce que tous se repentent. Mais il était déjà trop tard, le poison avait fait son mal.

Alors, la Dementiae disparu de nouveau dans les sous-bois. Il lui tardait de se trouver une nouvelle cible... Et que les Aetheri soient témoins de sa dévotion et de son sacrifice !

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Mer 29 Juin 2016, 19:07


La lourde cape de velours dissimulait un homme aux intentions peu recommandables dont le regard glacé d'azur tremblait à chaque pas. D'humeur sombre, il ruminait des pensées non moins glorieuses et laissait son esprit s'égarer à la moindre distraction. Enchaîner les échecs lui déplaisait profondément, et il en venait presque à songer à retourner auprès de sa famille pour quelques semaines d'apprentissage sous couverture.  Son frère avait toujours été suffisamment crédule pour croire à chacun de ses mensonges, et il ne doutait pas qu'il lui pardonnerait tous ses péchés s'il se risquait à les avouer. Ce serait délicieux de voir l'horreur céder la place à la pitié sur le visage de Nicholas. Et pourtant, le Sorcier se refusait encore à retrouver les siens. Jouer la comédie ne l'amusait qu'un instant. Un jour ou l'autre, il devrait se décider à sortir de l'ombre et à affronter ce qu'il ne pourrait plus fuir. En attendant ce moment délectable, il fallait trouver un moyen de devenir plus fort, sans quoi il n'aurait plus d'autre choix que de ramper vers la maison familiale. La simple perspective de revoir les yeux éclatants de bienveillance de ses parents suffisait à lui donner la force de tenir quelques heures de plus. Bientôt, il se laisserait aller. Il le savait. À moins qu'il ne parte à la recherche de Callidora pour lui faire ses excuses, ce qui ne l'enthousiasmait pas particulièrement. La simple pensée de la revoir lui fit battre le coeur. Quel était donc cet affreux sortilège qui l'affaiblissait lorsqu'il se trouvait loin d'elle ?

Profitant de la fraîcheur qui inondait ses traits fatigués, il s'enroula néanmoins plus confortablement dans la fameuse cape qui lui avait déjà sauvé la vie à de multiples reprises. Le brun ne prenait pas garde à son environnement, et cela finirait par lui jouer des tours. À dire vrai, un rien le distrayait, et conserver son attention plus de quelques minutes relevait du miracle. La raison pour laquelle il avait accepté d'obéir aux ordres de Gavrel restait un mystère qu'il ne s'expliquait pas. Peut-être étaient-ce de vieux instincts enfouis en lui qui s'éveillaient à la perspective de la disparition de ses dieux. Lui ne croyait en rien d'autre qu'en la force des Aetheri et des feux obscurs. Et le reste du monde lui semblait mutilé par d'odieux idéaux qui ne menaient qu'à une lumière aveuglante. Tout ce qu'il voulait, c'était l'aboutissement de ses projets, projets qui s'évanouissaient en fumée au long de son périple. Devenir roi, une ambition impossible. N'était-il pas qu'un Sorcier de seconde zone, à peine en mesure de sauver sa propre vie? Ce genre de considération le mettait dans une rage folle, qui lui servirait au passage dans les prochaines minutes. Convaincre les habitants d'un village de tourner leurs prières vers de nouvelles divinités n'allait pas être de tout repos. Et pourtant, quand il avait croisé le chemin de l'un de ses supérieurs, ce soir-là, toute hésitation avait déserté son coeur. Fallait-il toujours que quelqu'un se dresse en travers de ses objectifs ? La dernière fois, il s'agissait d'une guerre à laquelle il avait participé de son plein gré, sans doute pour oublier ses fraîches découvertes sur les amours de Callidora. Qu'elle s'entiche d'un Démon et ose lui reprocher sa propre noirceur l'avait profondément agacé, et il ne comptait pas revenir auprès d'elle avant qu'elle ne lui présente ses excuses.

Arriver sur la place du village lui arracha un sourire ravi. Cela faisait plusieurs heures qu'il voyageait en se demandant pourquoi. Jacob allait enfin pouvoir passer à l'action, et cette perspective fit éclater sa poitrine. C'était le moment ou jamais de prouver ce qu'il valait. Ses multiples ratés lors de ses dernières frasques ne le rendaient pas particulièrement fier. Frappant à une porte au hasard, il vit le visage inquiet d'une mère qui n'osait ouvrir derrière les carreaux de verre. « Excusez-moi de vous déranger, Madame… Je meurs de faim, et il fait si froid dehors… Ma famille… Il y a eu un massacre et je... » Simuler des sanglots avait toujours été un talent naturel chez lui. De grosses larmes s'écrasèrent sur le pavé à l'instant où la matrone le laissa entrer, posant une main réconfortante sur son épaule. La chance semblait de son côté. Une fois qu'il fut à l'intérieur, elle le poussa en direction d'une chaise de bois, demandant à l'une de ses filles d'aller chercher le maître de maison. « Allons, mon enfant… Calmez-vous, et dites-nous un peu ce qui s'est passé. » Avec docilité, le Sorcier s'avachit sur le siège qu'on lui proposait, comme dévasté par une terrible nouvelle. Se prenant la tête entre les mains et la secouant doucement à la manière d'un homme en peine qui ne pouvait croire aux derniers événements, il finit par lever une mine affligée vers son hôte. « Je… Quelqu'un a attaqué mes parents. Ils m'ont ordonné de fuir et par la grâce des Aetheri, j'ai pu mettre ma sœur en sécurité. » Les phalanges de l'inconnue se serrèrent légèrement autour du gobelet de terre cuite qu'elle lui tendait et pâlirent d'une manière surprenante. « Vous ne devriez pas prononcer ce nom ici, Monsieur. » Si nombre de villages respectaient encore un devoir d'hospitalité, les croyances de chacun devaient souvent se plier à celles de la communauté.

Réprimant une grimace de dégoût, le brun se contenta de hausser un sourcil étonné en attrapant la tasse. « Vous ne croyez pas aux Aetheri ? Ce sont pourtant eux qui s'occupent de nous depuis la nuit des temps. » Des paroles qui résonnaient d'un air creux malgré toute sa bonne volonté. Ce ne serait pas aisé. Plongeant le regard dans le fond du liquide ambré et chaud, il évita soigneusement le regard de son interlocutrice. « C'est faux. Sympan est le seul vrai dieu. » Pour un motif inexplicable, la colère sembla se raviver au fond de ses entrailles et son poing cogna la table. Ne pouvait-elle pas se taire plutôt que de raconter de pareilles idioties ? « Pardonnez mon impertinence, mais je me dois de protester. Les Aetheri ont toujours répondu à mes prières, et Sympan n'est sans doute qu'un Aether présomptueux devenu fou. De toute manière, vu son efficacité, il pourrait tout aussi bien ne pas exister. Et vous, petites, qu'en pensez-vous ? » La mère laissa retomber brutalement les assiettes qu'elle tenait entre ses doigts abîmés et jeta un coup d'oeil désolé en direction de Jacob avant de se rapprocher de ses filles par réflexe. « Vous vous trompez, Monsieur. Sympan veille sur cette maison. Adressons-lui une prière pour vous et votre sœur. » Comment pouvait-on faire preuve d'un tel entêtement ? C'en était presque risible. L'inconnue et ses créatures venaient de s'agenouiller et de fermer les yeux pour un hommage silencieux. Une lueur sombre étreignit ses prunelles de glace. Cédant à la colère qu'il ressentait face à ces immondes infidèles, il sortit avec délicatesse sa lame et se leva en toute discrétion pour l'abattre sur la source de son courroux. Des enfants d'un sang impur ne méritaient pas non plus de vivre.

Son petit meurtre ne se révéla pas d'une grande complexité. Hormis les pleurs angoissés des bambins, il trancha net la gorge de la mère, ce qui les paralysa le temps qu'il achève sa besogne. L'un d'entre eux parvint néanmoins à filer et se précipita dehors. Le Sorcier devait se dépêcher de le retrouver avant qu'il n'alerte tout le village. Cependant, il n'eut pas l'occasion de sortir, prévenu par un miroitement étrange. Voyant le sang qui marbrait l'acier et lâchant la même de la fillette partie le chercher, le père se jeta sur lui, poussant un cri de rage passablement ridicule. Un brusque crochet du droit qui vint s'écraser contre sa pommette fit vaciller Jacob. Sans attendre une seconde, le mari l'agrippa avec une force furieuse pour le plaquer contre le mur. Un nouveau poing, un autre, et un quatrième. « Qu'est-ce que tu as fait à ma femme ? » Les hurlements désespérés de la petite allaient sans doute ameuter les voisins. Vociférant avec rage, le rustre le frappa à deux reprises dans l'estomac. Le souffle coupé, Jacob ne put que constater l'inélégance de ce paysan à la face rubiconde. Malheureusement pour lui, le brun tenait toujours son sabre. D'un geste vicieux de couleuvre, il déchira la chair de sa cuisse et retira instantanément son bien. L'homme poussa un cri et recula, portant les mains à sa blessure pour tenter de contenir les flots d'un rouge sombre. S'apprêtant à lui donner le coup fatal, le brun fut interrompu par une hache qui se planta dans son épaule. Hurlant de douleur à son tour, il attendit que le propriétaire retourne son arme avant de se retourner. Deux contre un. Il ne faisait pas le poids.

Le Sorcier ne sut dire par quel miracle il se tira de ce mauvais pas. Tout ce qui lui resta en mémoire, ce fut le corps de son adversaire qui s'écroulait, transpercé par ses sabres jumeaux dans un élan de pure colère, et l'air mordant de la rue qui giflait son visage alors qu'il s'éloignait à toute allure, allant sans hésiter le plus loin possible de la place centrale et des rues principales. Ne pas se faire remarquer. Des cris rageurs de villageois résonnèrent dans son dos, et sa cape demeura inerte. Pressant le pas, il finit par se trouver suffisamment à l'écart pour ne plus rien craindre. Loin de tout danger, il se laissa aller à la fatigue et s'étala de tout son long dans la neige. Rien ne se passait jamais comme il le prévoyait. Était-ce lui, l'idiot ? La douleur lancinante qui s'étalait autour de sa chair blessée l'empêcha de replacer ses lames convenablement. Avec précaution, il écarta les flocons recouvrant la terre et en prit une large poignée qu'il déposa sur son épaule. Le contact fut effroyable, et il dut se retenir de crier, sans quoi le village aux aguets l'aurait immédiatement repéré. Amer de sa demi-victoire, Jacob leva les yeux vers le ciel. Au moins avait-il survécu malgré ses erreurs et son manque de précaution. « Si ce n'est pas une preuve de votre existence... » Un sourire narquois effleura ses lèvres. S'il fallait fuir encore, il le ferait. Jusqu'à ce que les dieux lui accordent leur bénédiction, il serait aussi fragile qu'un enfant. Et lorsqu'il prendrait enfin son envol, personne ne pourrait plus lui résister.

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Mar 05 Juil 2016, 00:47


« Que fais-tu ici, Vanille ? » soupira-t-il, les dents serrées. L’Empereur Noir venait tout juste de pousser la porte de son bureau mais n’en avait pas franchi le seuil, le regard rivés sur son fauteuil dont les contours se devinaient dans la pénombre. Une silhouette fine et élancée s’esquissait. Elle rit avec douceur, avant de décroiser lentement les jambes pour les croiser dans l’autre sens. « Tu me crains, mon vieil ami. » murmura-t-elle, moqueuse. « Mieux vaut se méfier de la Dame de l’Ombre. Pars. Tu n’es pas la bienvenue. » - « Tant de rancœur. » - « Je croyais que les humiliations que tu avais infligées à moi et mon peuple t’avaient suffi. Sois prudente, ma belle. A force de te moquer de cette trêve que tu m’as imposée, je risque de … » - « De ? » le coupa-t-elle en penchant la tête, la clarté de sa voix tranchant avec la menace sous-jacente. « Je devrais te tuer. » - « Tu pourrais essayer. » Il la dévisagea en silence de longs instants, sans vraiment la voir. « Ne m’en crois-tu pas capable ? » - « Oui mais pas dans le sens que tu envisages. » - « Que veux-tu ? » Il avait enflammé les mèches des bougies d’un geste et éclairé la pièce. « Tu as eu tout ce que tu voulais. » enchaina-t-il face à son mutisme prolongé, agacé par son sourire. « Tu ne t’arrêtes donc jamais ? » Elle haussa les épaules. « Je suis une femme compliquée. » Lord croisa les bras. Face à elle, une pile de paperasse était étalée et il savait de quoi il s’agissait : plusieurs rapports qu’il avait demandés suite à de multiples incidents. Incidents … Carnages auraient été plus juste. Les indices étaient maigres mais le Sorcier connaissait déjà l’identité du responsable, même si les enquêtes avaient été infructueuses. « Je ne vois mon nom nulle part. » remarqua la Khæleesi, sarcastique. Elle avait lu ses pensées. Il se crispa. « Tout cela porte indubitablement ta marque. » - « Tu me traques, alors. » - « Tu t’amuses à massacrer les miens. » - « Rien de personnel. » D’un pas lent, il se rapprocha d’elle. Il dégageait une aura malsaine et sombre. « Ne t’approche pas de nos enfants. » articula-t-il. « Qu’est-ce qui te fait croire que je vais m’en prendre à eux ? » - « On m’a rapporté la description d’une femme, proche de leur manoir, qui te ressemblait étrangement. Je suppose que c’était une mise en garde car tu n’as même pas cherché à te dissimuler sous une autre apparence. » Elle ne chercha pas même à le contredire. « Je ne te laisserai pas faire, Vanille. Je t’empêcherai de continuer tes agissements contre les miens et tu ne pourras rien contre les jumeaux. » - « Hum … » Elle se releva. Elle et Lord étaient à deux pas l’un de l’autre. « Tu parais tellement sûr de toi. » souffla-t-elle, toujours aussi souriante. « Tu dois être si frustré. Frustré de ne pas comprendre ce que je tends à accomplir. » Elle tourna les talons, se tenant dos à lui sous un trait d’arrogance. Elle n’avait pas peur de ce qu’il pourrait faire. « Tu ferais mieux d’envoyer des hommes au sud. » Il fronça les sourcils. « Que manigances-tu ? » - « Tu ne comprends pas, mon cher Lord. C’est déjà trop tard. » Elle le gratifia d’un dernier regard empreint d’insolence avant de s’éclipser.

« Tu sembles prendre plaisir à malmener les Sorciers, ces derniers temps. » remarqua le Professeur, qui flânait, rêveur, dans les allées sobres et sombres d’une petite ville, aussi calme que tranquille. Vanille venait tout juste d’apparaître derrière lui. « Malmener ? » reprit-elle d’un ton léger, comme pour désapprouver le choix du mot. « Ne le prends pas comme un reproche. » ajouta-t-il dans un rire. « Je suppose qu’ils n’ont pas été réceptifs à ton message. » - « Ils étaient particulièrement attentifs à mes propos. Cependant, ils restaient trop proches des cultes des Ætheri. Il a fallu que je remédie à cette situation. » - « Comme si des Mages Noirs allaient tendre les bras à une femme comme toi. Tu es l’ennemie, te souviens-tu ? » - « Ils avaient besoin d’apprendre. » Elle parlait de quelques membres de sa famille. Elle devait bien s’occuper de leur formation. « Je crois pourtant deviner que tu as été la plus impliquée dans cet ouvrage. » Incarnation de l’innocence, elle fit frémir ses épaules. « J’éprouve le besoin de me dépenser, depuis peu. » - « Vanille … » Elle le fit taire d’un regard. Elle ne voulait pas entendre ce qu’il avait à dire. Au même moment, Cælys sortit d’une petite maison, suivie de peu par Jasper, Liaæbella, Eowyn et Yun. « Le fuyard ? » s’enquit-elle avec douceur. « Rattrapé. » répondit simplement le Démon. Il n’agissait pas par conviction. Il obéissait. La Khæleesi se mit à faire quelques pas, rêveuse. « Bien. Il est temps. » Ils n’avaient plus rien à faire dans les parages. La ville n’était pas paisible. Elle avait été vidée des âmes de ses habitants. Ils avaient tous été massacré, en l’espace de quelques heures. Vanille s’était occupée de la très grande majorité d’entre eux, le tout avec une facilité déconcertante. Ces morts n’étaient rien. Ils étaient autant de fidèles pour des Dieux, des fidèles qui ne les prieraient plus. C’était une bonne chose. Ce n’étaient que des Sorciers, un coup porté à l’Empereur Noir. L’idée était délicieuse et alliait l’utile à l’agréable. « Les troupes de Lord vont bientôt arriver. » Elles allaient avoir le droit à un charmant spectacle. Vanille avait vaguement hésité à les attendre pour les éliminer à leur tour. Elle avait envie d’un public, en ce qui concernait ce fiancé qu’elle avait évincé devant l’autel. Elle avait choisi les Sorciers pour cible pour des raisons très particulières, des raisons qui n’avaient rien de saines. Par ailleurs, elle n’avait pas réellement cherché à convaincre les Mages Noirs du bienfondé de ses croyances, ou de la bêtise des leurs. Qui pourrait contredire une femme aussi séduisante, belle et pure qu’elle ? Non, elle voulait les tuer, sans leur laisser le bénéfice d’être persuadé de quoique ce soit.

« Vous êtes cruellement efficace, Lady caël Deslyce. » - « Ce fut un plaisir. » La Prêtresse savait que la foi de son interlocutrice n’était ni honnête ni sincère. Cependant, la Sirène servait ses intérêts comme personne car elle était déterminée, non pas à aider son camp, mais à détruire les adversaires. Ce n’était pas la première fois que la cruelle Khæleesi agissait pour Sympan. Ce ne serait pas la dernière fois. Elle ferait tout pour qu’il l’emporte, simplement parce que les Aetheri ne devaient pas gagner. La chose était assez rare pour être soulignée, c’était un point sur lequel elle était en accord avec son époux et ils s’entendaient dans leurs positions. Le Maître du Temps et sa femme n’avaient cependant pas les mêmes méthodes, sans pour autant se permettre de critiquer la façon de faire de l’autre. Ainsi, Vanille procédait selon ses humeurs. Parfois, elle usait de ses charmes, de son éloquence et de ses talents de manipulatrice. Elle savait comment tourner les têtes et d’ailleurs, elle était parfois adorée comme une véritable Déesse. Elle pouvait imposer ses volontés. Simplement, elle n’en avait pas toujours envie. Le meurtre était facile. « Ne crois pas que cette bonne entente perdurera. » prévint Vanille en sirotant un verre de vin. Ils étaient de retour dans le domaine où ils vivaient, ces derniers temps. « Oh, la ferme. Tu m’as épousé. Tu ne peux pas me résister. » Elle arqua doucement les sourcils. Il eut un léger rire. « Qu’as-tu prévu, pour demain ? Un autre cours sur le terrain pour les membres de ta famille ? » - « J’ai cru comprendre qu’une horde d’adorateurs des autres Dieux marchent sur la Forêt de Cendres. Je pense épargner un déplacement inutile à mon vieil ami. Ce sera une expérience ludique, pour les jeunes. Cælys a besoin de comprendre certaines choses. » Les massacres ne faisaient que débuter. Les Terres du Yin et du Yang étaient en Guerre et elle serait plus que meurtrière.  

1 400 mots : +1 Sympan ; +2 Force pour Vanille
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Stanislav Dementiæ
~ Sorcier ~ Niveau II ~

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◈ Âme(s) Soeur(s) : Aggripina, la seule, l'unique.
◈ Activité : Mangeur officiel de chaire fraiche
Stanislav Dementiæ
Mer 06 Juil 2016, 22:48

Sybella ne t'avait plus adressé la parole depuis que vous aviez quitté la ville aux pirates. Sans doute n'avait-elle pas apprécié que tu refuses ce pour quoi elle s'était donné tant de mal, ce pour quoi elle avait fourni tant d'efforts et gâcher autant de temps. Tu avais détrui son plan en un quart de seconde, balayé ses rêves d'un simple mot... Le retour à la réalité avait dû être brutal et elle t'en voulais amèrement. Pourtant, elle était resté à tes côtés. Sans doute n'avait elle pas le choix : bien qu'elle n'apprécie pas cette idée, ta petite sorcière était trop faible pour s'en sortir seule, particulièrement dans les terres hostiles que vous traversiez en ce moment. Avant de renier ses origines, avant qu'elle ne soit déchue en Sùlfr, elle pouvait compter sur la protection de son clan, et plus particulièrement sur le soutien de sa soeur. Mais puisqu'elle les avait quitté et qu'elle ne pouvait plus faire machine arrière, elle était obligée de rester sous ta protection pour éviter d'être réduite en charpie.

Vous aviez dû quitter Sceptelinsot, la surpopulation de Réprouvés vous mettait en danger et certains commençaient à avoir des doutes, la rumeur que des sorciers rodaient sur leur territoire commençait à faire du bruit... En même temps, avec les masques des Sirènes qui étaient tombés et le grabuge que cela avait entraîné, pas étonnant que des doutes naissent... vous aviez donc quitté les lieux avant que tout ne dégénère totalement, dès que tes blessures te le permirent. Depuis, vous erreiez de petits villages en petits villages, déambulant dans l'antre des damnés. Ta fille ne comprenais pas pourquoi tu avais décidé de partir t'enfoncer dans ces terres infertiles et effrayantes. Il est vrai qu'il aurait été plus rapide de fuir en bateau, mais tu voulais la préparer... La préparer avant d'exhausser son souhait.

Alors que vous vous étiez arrêté dans un petit village miteux, où des habitants à l'air à peu près sain -les premiers que vous croisiez après des jours de marche- vous avaient accueilli, tu la forças à t'adresser de nouveau la parole. "Tu sais qu'il serait plus facile pour moi de t'abandonner à ces sauvageons, plutôt que de devoir supporter ton mutisme borné." Ton instinct paternel avait atteint ses limites. Tu avais sauvé la demoiselle d'une mort certaine, et voilà ce qu'elle t'offrait en retour. Tu n'avais jamais aimé l'ingratitude, encore moins lorsqu'il venait de ta propre descendance. Ce n'était malgré tout que des paroles en l'air. Tu n'avais pas sérieusement l'intention de l'abandonner dans un lieu aussi lugubre, mais cela, elle ne pouvait qu'en douter. Aussitôt ces paroles prononcées, tu vis le corps Sybella se raidir, mal à l'aise. "Je n'ai rien à vous dire." se défendit elle. Un sourire carnassier déchira ton visage sévère. "Bien, alors laisse moi m'occuper de la parlotte, contente toi d'écouter."

"Te souviens-tu de cette prêtresse que nous avons croisé avant de quitter la cité ?" La brune acquiesça silencieusement. "Je crois qu'elle a raison. Nous devrions rendre hommage à Amuth... Célébrons Elzédor et sacrifions quelques ennemis à Harôun..." La sorcière haussa un sourcil. Te rapprochant de la demoiselle pour ne pas être entendu -le repas était donné autour de plusieurs feu, et tu ne voulais pas que des oreilles indiscrètes interceptent ce qui allait suivre- tu te penchas sur elle pour murmurer : "J'ai vu et entendu ces gens prier Sympan, un peu plus tôt dans la journée. Les Ætheri nous seront reconnaissant d'avoir éliminer ces traîtres... Peut être même l'empereur noir nous recevera-t-il en personne pour nous remerciez de l'avoir débarrassé de ces misérables..." Tu n'avais pas la prétention de croire que l'on vous réserverait un tel honneur, même pour service rendu à la couronne : vous n'étiez personnes, et tu en avais conscience. Mais Sybella, encore jeune et naïve, rêvait des grandeurs. Elle voulait impressionner, elle souhaitait être reconnue et admirée parmi ses pairs. Elle voulait faire ses preuves, et tu savais qu'évoquer ces possibilités lui redonneraient une raison de te reparler. A défaut d'être reconnue par les sorciers, elle aurait au moins une chance de t'impressionner toi.

Une flamme dansait dans ses yeux lorsqu'elle te demanda : "Et que devons nous faire ? Ils sont trop nombreux pour que nous nous occupions de tout le village." Tu fus ravi de voir que ton enfant avait au moins assez de jugeote pour éviter de foncer tête baisser. C'est ce que tu reprochais souvent à sa jumelle. L'une des deux aux moins n'était pas totalement idiote. Faible lot de consolation, mais c'est tout ce que tu avais. "Cela va prendre du temps. Tu devras t'armer de patience... Mais je suis sûre que ça finira par marcher. En attendant, pas d'imprudences." Elle te répondit par un sourire entendu.

Tu quittas le tronc sur lequel vous aviez pris place pour le repas, contournas le feu puis allas prendre place aux côtés d'une ravissante jeune femme. Celle-ci se renfrogna quelque peu lorsqu'elle vit que tu te rapprochait d'elle : ils vous avaient recueilli pour quelques nuits, mais ils continuaient à se méfier des deux étrangers que vous étiez. Pourtant, tu avais interceptés plusieurs fois le regard curieux de cette fille là. "Je dois avouer que vous nous avez sauvé la vie..." commenças-tu. "Je n'ai pas pour habitude de remercier les gens mais... nous vous devons beaucoup, je vous prie donc d'accepter ce modeste présent..." Tu sortis de ta poche une couronne artisanale. Ce n'était en réalité qu'une corde tressée que tu avais trouvé dans le sac de la Sùlfr, et à laquelle tu avais ajouté quelques branchages et quelques pomme de pins que tu avais trouvé par terre. Tu la déposas délicatement sur les cheveux enflammés de la villageoise. Ce simple cadeau sembla l'éblouir : pas étonnant, ici, les gens étaient vêtus de haillons et aucune coquetterie n'était possible dans ce trou à rats.

Tu continuas à flatter l'égo de la demoiselle, la complimentant sur la beauté et la douceur de son visage. Lorsqu'elle te parla des chasses qu'elle faisait parfois, tu commenças à lui conter des histoires épiques, dont elle était sans doute l'héroïne. Et ainsi continua la soirée, puis les jours suivants. Tu mis à profit chaque instant, chaque occasion qui se présentait à toi pour te rapprocher de la petite sauvageonne. Tu parvins rapidement à la charmer, jouant tour à tour l'ami, le confident, parfois même l'amant lorsque tu simulait des jeux de séductions. Tu n'était pas forcément doué pour ces choses là mais la demoiselle devait croiser si peu de prétendants qu'elle se laissa entourloupé par ton jeu d'acteur.

Finalement, un jour, tu lui proposas une marche. L'ingénue, croyant en la bonté de son prince charmant, se laissa tenter par cette promenade. Ce fut sa première erreur. La seconde était qu'elle ne prévint personne de ces activités, et tandis qu'elle se retrouverait toute seule, tu avais ordonné à ta sorcière de vous suivre, de loin. Bavardant de choses et d'autres, tu conduisis ta proie à travers le paysage rocheux, jusqu'à arriver à une grotte. Là bas, tu avais installé un semblant de pique nique, avec des restes que tu avais volé ces derniers jours. Une couverture en peau de bête était répendue sur le sol. Alors que ta donzelle était occupée à admirer ton dur travail pour l'impressionner, Sybella vous rejoignit. Tu lui tendit une lourde pierre, avant de tendre un bras dans la direction de votre cible. Elle fracassa le crâne de la rousse avant que celle-ci n'ait le temps de comprendre ce qu'il se passait.

Tu observas le visage sans vie de votre victime, et eut un soupçon de regret... Son visage était somme toute plutôt beau. Tu aurais aimé y lire de la peur, lors d'une traque... Mais ce n'était pas le moment de rêvasser. Les autres se rendraient bientôt compte qu'il leur manquait un membre, et leur absence ne serait que plus suspecte... Ils n'allaient pas tarder à vous pourchasser. Tu tendis une main vers ta fille. "Aurais tu un couteau ?" Elle te donna un morceau de verre tranchant enveloppé dans du tissus pour ne pas te couper. Ce serait toujours mieux que rien. Tu te mis au travail : t'agenouillant, tu découpas des morceaux de chaire tendre, dans les parties que tu préférais. Ta fille t'observait avec un mélange de mal aise et de fascination. "Pourquoi faites vous cela ?" - "N'est ce pas évident ? Il est difficile de trouver du gibier, dans ces terres. Lorsqu'on aura fini le peu de provisions que nous avons volés, tu seras contentes d'avoir de la viande à te mettre sous les dents." Tu souris en voyant la mine dégoûtée qu'elle te renvoya. Elle faisait la fine bouche, mais dans quelques temps, elle en redemanderait.
1540 mots
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Mer 06 Juil 2016, 23:15


 
   

A la tombée de la nuit, lorsque les flammes viennent alors combattre l’obscurité naissante, tu te rends compte de la tâche qui t’attends. Cachée derrière les fourrées, d’une incommensurable patience, elle attend le bon moment. Cela doit faire des heures, peut-être même des jours pour qui veut bien le croire que la jeune femme, dissimulée par la végétation environnante ainsi que par ses habits, attends l’heure de son entrée en scène. Ce petit village au abord de la forêt ne semble pas bien différent des autres, si ce n’est pour la croyance qui y règne. Qui aurait cru possible que cette Orisha, de prime abord douce et généreuse, soit capable de songer à tant de cruauté. Ses yeux, légèrement plissés, sa bouche tordue en un rictus d’appréhension, armé de ses couteaux elle n’attends rien de plus que le bon moment, le signal annonciateur du désastre avenir. Bien des jours se sont écoulées depuis le premier signe. Combattre ses pulsions s’est avéré bien plus que compliqué que prévus, la colère et le chaos ont rapidement pris le dessus sur la raison. Les mots liberté et respect ont vite perdu de leur valeur, pour laisser place à cette envie qui a conduit la jeune brune jusqu’ici. Les muscles bandés, les mains crispées, l’envie de bataille se fait sentir. L’air se charge d’électricité, celle si cher à son cœur depuis quelques jours. Comment a-t-elle pu en arriver là ? Là n’est pas vraiment la question, elle n’y songe même plus. Son esprit rationnel n’est plus, le besoin de s’imposer, et cette fausse liberté ont pris le pas sur tout le reste.

Concentrée sur cette tâche qui l’attends, un homme s’approche doucement, calmement, s’en se rendre compte du danger. Le bruit d’une branche qui se brise, la tire de sa rêverie. Tel un ressort, arme en mains elle se relève et menace le nouvel arrivant sans plus de formalité. L’homme insouciant, sans doute, ne bouge pas d’un cil, il n’avance plus, ne respire presque plus, seul son regard qui balaye les environs semble encore sur le qui-vive. « Bonsoir. » Sa voix est grave, posé, les lettres se suivent et s’enchaînent pour former un son qui vient briser le silence que Cassiopée a mis tant de temps à construire. Debout face à un homme la dépassant d’au moins deux tête, dégingandé, il semble bien à l’étroit dans ce décor. Les feuilles les plus basses des arbres alentours caressent ses jours creuses, l’obscurité naissante souligne les traits de son visage donnant à la scène une impression de parenthèse horrifique. Même en étant debout, personne dans le village ne semble les voir, pourtant la jeune Cassiopée ne peut empêcher son regard de dériver vers la place centrale s’attendant certainement à être repéré. Pourtant la vie continue son court, sans que quiconque s’aperçoive de l’animosité montante à quelques mètres de là. Comme deux loups en cages, les deux individus se jaugent. La demoiselle est forcée de lever le tête, l’homme de la baisser. Un sentiment d’infériorité s’impose entre les deux, pourtant elle ne laisse rien paraître.

« Qui êtes-vous ? » Ni politesse, ni signe de bienveillance, rien ne semble être oublié pour se montrer abominable. L’homme d’une quarantaine d’année, se décide enfin à bouger, il avance de quelques pas mais sa course se voit vite stopper par le couteau venu se planter à quelques centimètres de ses pieds. Le visage fermé, il observe la jeune femme qui lui fait face, passe outre cet affront et enjambe l’arme sans plus de cérémonie. Il n’a pas peur ni d’être blessé, ni de mourir. « Je ne suis ni plus ni moins qu’un simple marchant. Peut-être pourrions-nous parler ? Avant cela, pourriez-vous baisser votre arme ? Regardez, je suis désarmé. » Alliant les gestes à la parole, il lève ses deux paumes vers le ciel comme preuve de sa bonne volonté. Elle n’a pas confiance en lui, ses yeux se cessent de l’observer, cherchant sans doute le moindre signe d’attaque. Pourquoi ne pas en finir maintenant ? Telle est sa pensée, pourtant ses bras qui jusqu’alors était tendus comme des arcs reprennent leur place initiale, le long de son corps. La femme aux yeux vairons range son couteau, et se remet dans la même position que quelques minutes auparavant, exposant maintenant son dos s’en la moindre crainte. « Allez-vous-en, avant que je ne change d’avis. » L’homme pas le moins du monde impressionné s’avance encore de quelques mètres pour venir s’asseoir au côté de la jeune femme. Elle jette un regard dans sa direction, le souffle court, les yeux perçants ne saisissant pas son attitude. Elle soupire bruyamment espérant ainsi se faire comprendre, mais il n’en fait rien. Prenant appuis sur sa main gauche il l’observe ce qui l’entoure. « Vous-êtes en train de vous perdre … » Agacée une nouvelle fois par son intervention, elle se retourne complètement vers lui, en appui sur la pointe des pieds. « Vous-êtes marchand c’est cela ? » Il acquise d’un signe de tête. « Ou est votre marchandise ? Qu’avez-vous à me vendre ? Vous vous attendez à ce que je vous achète quelque chose ? Si c’est le prix pour votre départ, je prendrais ce qu’il faudra. » L’homme ne peut alors s’empêcher de sourire, tout en désignant le village d’un signe de tête. Dans ce décor, sombre, triste, cet homme est beau. Le sourire qui barre son visage relève ses pommettes, de légère ridules barrent son expression et le rendent malgré tout plus accueillant. Ses cheveux cachent une partie de son front mais laisse apparaître également une partie des effets du temps, laissent entrevoir les années de dur labeur. L’Orisha tente de reprendre son sérieux, mais elle ne peut s’empêcher de l’observer à la fois intriguée et irritée. Sa voix grave et chaleureuse vient une nouvelle fois briser le silence, seul leurs respirations semblent capables de trouer la bulle qui les entourent. « Je suis un marchand plutôt hétéroclite, voyez-vous. Mais je ne suis pas ici pour vous vendre mes magnifiques marchandises. » Sa façon de prononcer le dernier mot laisse parfaitement sous-entendre le mensonge. « Vous ne devriez pas faire ça. Pas comme ça du moins. » Monter sur ses grands chevaux n’est peut-être pas la meilleure des solutions pourtant la demoiselle ne peut s’en empêcher. « Vous ne savez pas de quoi vous parler. Je ne suis moins même plus très sûre de parler à un véritable marchand, peut-être suis-je en train de sombrer un peu plus dans la folie … Vous devriez partir. » « Et vous, leur parler. » A peine ses mots ont-ils été prononcé, qu’elle sait qu’une part d’elle veut le croire, mais à quoi bon ? Les discours n’ont plus grand intérêt ces derniers temps. « Cela ne change rien, vous semblez vous y connaître sur ce sujet, vous savez donc aussi bien que moi que les mots n’ont que peu de conséquences, plus maintenant … Partez, avant que j’en vienne à regretter mes actes. » Sans un mot, sans un geste d’encouragement ou autre, l’homme s’en va, laissant ainsi la jeune Cassiopée aussi perdue qu’elle l’était au départ.


« Père ! Qu’à fait la jeune femme alors ? » « Oui, père, je veux savoir la fin de cette histoire ! A-t-elle fait du mal au gens, ou bien vous a-t-elle écouté ? » Le père observe ses deux enfants, les yeux pétillants d’intérêt. Il ne peut alors s’empêcher de sourire. Si jeune et si futé. Il reprend place sur son fauteuil, décroise ses jambes et pose ses mains sur ses genoux. « Je ne connais pas la suite de cette histoire, je ne pourrais donc pas-vous conter le reste, mais je suis sûr qu’elle a fait ce qu’il fallait … Allez, allez-vous couchez maintenant ! Il se fait tard pour vous. » L’homme borde le lit de ses deux enfants, leur dépose un tendre baiser sur le front et sort de leur chambre avant de fermer doucement la porte. Sa femme assise sur une chaise de leur humble cuisine l’attend, un sourire crispé sur le visage. « Pourquoi ne leur as-tu pas dis la vérité ? » « Comment ça ? » « Tu sais très bien ce qu’on raconte sur cette jeune Orisha. Il semblerait qu’elle ne t’a pas vraiment écouté … Pourquoi ne pas l’avoir arrêté quand tu en avais la possibilité ? Tu ne te sens pas responsable de leurs morts ? » « Je devrais ? J’ai tenté de la convaincre, elle m’a écouté. Je suis certain que ce n’est pas elle l’auteur de tout ceci, pas comme tu l’entends. Je suis certain que si je pars à sa recherche, je risque de la retrouver accablée de chagrin et blessée à n’en point douter. Elle n’était pas mauvaise, simplement perdue, je l’ai vue. » Sa femme posa ses deux mains sur la table dans l’espoir de prendre celle de son mari entre les siennes.

« Elle … Pourquoi l’avoir aidée, et défendue ? Je te connais, je sais que tu aimes secourir ton prochain, mais cette femme … pourquoi ? » « Je te l’ai dit, elle n’était pas mauvaise, simplement perdue, égarée. » « Tu connais son nom ? » « Bien sûr, pourquoi ? » Sa femme, le regarde attentivement plus tourne son visage vers le bougie qui scintille entre eux. « Tu n’en as pas parlé. Tu as passé ta journée à parler de cela. Tu as crié son nom à tout le village, la défendant bec et ongle, alors, pourquoi ne pas avoir dit la vérité à tes filles ? » « Parce que je les dis, je ne connais pas la fin de l’histoire mais je suis certain qu’elle a fait le bon choix. Allons-nous coucher veux-tu ? » « Et moi je pense que cette Cassiopée a tué ses gens, parce qu’ils avaient un avis différent du sien. Tu ne veux pas y croire, pourtant c’est la vérité, ouvre les yeux. Tu ne peux pas sauver tout le monde, pas des gens comme elle. Tu ne peux pas voir le bon partout, ni pardonner tous les crimes, pas de ce genre. » Puis sans un regard, sa femme quitte la table pour gagner le lit conjugal. L’homme certain de ne pas y être accueilli en héros, se contente de dormir par terre, près du feu. D’une voix calme et faible, il ajoute pour lui-même. « Personne ne doit être abandonné, ni oublié, pas même les plus malheureux. Cette histoire, lui viendra peut-être aux oreilles, et mon rôle sera complet … L'égarée ...»



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