L’intervention de Zane fut, sans doute, ce qui permit à la sirène de ne pas succomber en cette journée, de la main du vampire.  Son adversaire était puissant, plus puissant qu’elle, et sa maîtrise de la neige, surtout dans cet environnement, lui donnait toutes les cartes en main pour sortir vainqueur de ce guet-apens qu’il lui avait tendu.
Pendant que Krog s’occupait de distraire l’agresseur, Zane arriva à sa hauteur et déneigea sa jambe emprisonnée d’un geste de la main puis lui tendit une seconde main secourable, qu’elle saisit à la seconde qui suivit. S’il pouvait contrôler la neige, pourquoi ne l’avait-il pas fait avant ? Cela lui aurait sans doute évité toutes les blessures qu’il avait subi pendant leur première journée de survie dans ces montagnes.
« Si j’avais pu m’en sortir seule, je t’aurai laissé continuer à regarder, mais il est fort… Trop pour moi, et très avantagé dans cet environnement-là. On sera assez de deux pour l’avoir. »
A ce moment-là, Krog vola dans les airs. Land profita de ce moment pour attaquer de nouveau, mordant le mollet du vampire avec tant de force qu’il aurait pu lui arracher si il avait été un être humain, et non un mort-vivant. De nouveau, il fut projeté violemment dans la neige. Fort heureusement celle-ci amortissait bien les atterrissages acrobatiques. Zane la quitta à une vitesse défiant toute logique et commença à attaquer le vampire. S’ensuivit un enchaînement de coups avec la neige. C’était comme assisté à deux êtres dans un miroir : ils faisaient exactement les mêmes gestes afin d’annuler l’action précédente de l’ennemi. Malgré cela, le vampire avait une meilleure connaissance de l’élément et il toucha plusieurs fois le démon.
Nissa s’avança : de là où elle se trouvait, si elle attaquait, elle n’était pas à l’abri de toucher Zane. Elle lança donc un fouet d'eau au niveau des chevilles du vampire pour le déséquilibrer et permettre au démon de prendre l'avantage. Il arriva à sa hauteur et elle acquiesça au signal  pour donner l’assaut final. Il était déjà bien affaibli. A l’unisson, ils s’élancèrent vers lui. Plus ils s’approchaient et plus les illusions se démultipliaient. Leur proie en était trop perturbé pour réagir lorsqu’il se rendit compte, trop tard, que les agressés étaient sur lui. D’un commun accord corporel, ils heurtèrent le vampire, d’un même coup, de leur poing, en même temps. Nissa sentit la mâchoire de celui-ci craquer, et se fendre sous l’impact. Il tomba en arrière, exterminé. La force du démon était impressionnante.

La jeune femme posa ses deux coudes sur ses genoux, aspirant et expirant l’air afin de calmer le rythme de son cœur qui battait à toute allure suite à l’adrénaline et au combat qu’ils venaient de mener. Les températures devaient être négatives, mais elle avait chaud. Néanmoins, elle savait ce qui l’attendait lorsque l’excitation du combat retomberait et que la fatigue l’envahirait. « C’est peut-être étrange, mais j’aime bien combattre à tes côtés, comme lors de l’attaque à l’avènement du Printemps des elfes. » Bien entendu, elle n’avait pas confiance en lui, mais elle trouvait sa manière de combattre intéressante : il était réactif. Ce n’était pas le genre à se laisser démonter à la première embûche.
Une seule journée c’était écoulée depuis que le début du pari avait été lancé et accepté. Ou bien était-ce plusieurs ? Elle avait perdu le compte. Etait-ce la nuit qui se levait déjà, ou encore une autre tempête qui se préparait ? Elle ne pourrait pas affronter une autre tempête. Pas pour le moment.
« J’espère que Vlad, le vampire qui m’a lancé le pari, ne sera pas vexé que son acolyte ait disparu…En effet, peut-être qu’ils seraient mal accueillis à leur arrivée.  Elle ne souhaitait qu’une chose : trouver un endroit où elle aurait chaud pour de vrai, et pas seulement grâce à l’adrénaline. Malgré la tempête et les distractions qu’ils avaient encaissées, comme la disparition des loups dans une crevasse, ou l’attaque du vampire, ils avançaient bien dans leur traversée. Peut-être avaient-ils franchi le plus dur et que le reste du voyage serait tranquille. Elle exprima une prière silencieuse à Aylidis, déesse des océans, pour qu’elle la protège, elle l’ondine hors de l’eau. C’est peut-être même lui qui nous l’a envoyé. J’aimerai bien lui transmettre rapidement ma façon de penser à ce sujet. » Il était très fort, l'aura qu'il émettait ne laissait aucun doute, mais ce n'était pas ce détail qui l'arrêterait. 

Elle sortit de son sac des boules de bouillie de flocon d’avoine, très énergisantes, et en mangea une « Tu en veux ? » ces petites merveilles ne prenaient pas de places et permettait de se remettre l’estomac d’aplomb. Elle regretta de ne pas avoir pu aspirer les dernières gouttes d’énergie du vampire pour augmenter la sienne.

Mots: 803

Zane avait raison, sortir de cette expérience vivante n’aurait que des effets bénéfiques sur la sirène. Elle faisait cela pour elle. Elle ne cherchait pas à dépasser une personne, elle trouvait les gens en compétition constante avec les autres idiots. Qui chercherait-il à dépasser lorsqu’ils seraient les meilleurs ? Se dépasser soi-même, être meilleur que ce que l’on était hier : c’était ça le progrès, et c’était aussi ce qui rendait les individus intéressants.

Zane l’était lui, intéressant. C’était un personnage très déstabilisant. La jeune femme ne savait pas sur quel pied danser avec lui, et c’était surprenant pour elle. Elle ne pouvait pas prétendre à avoir un don pour cerner les individus, mais elle avait toujours pensé qu’elle se débrouillait un peu mieux que la moyenne, pourtant avec lui, elle ne se fiait pas à son jugement, car il changeait sans cesse. Elle haussa un sourcil. Le démon lui proposait un pacte.  Faire un pacte avec ce genre de personnalité, c’était risqué. Elle tenta de lire entre les lignes de ses paroles. Lui jouait-il un tour ? Elle n’était pas coutumière de ces contrats. Néanmoins, ce fut le mot « confiance » qui la fit tiquer. Elle ne pouvait pas faire semblant de l’accorder à n’importe qui. Elle avait pour principes de ne compter que sur elle-même, si il souhaitait être là, et bien tant mieux pour elle.
Il lui tendit la main, et elle la saisit, scellant leur accord. Il était sincère, et la sincérité chez un démon était la meilleure des promesses. En tant que combattant, elle commençait à l’estimer, et rien que pour ça, elle se savait chanceuse d’être à ses côtés. Elle ne se serait pas acoquiner d’un boulet. « Très bien, nous sortirons ensemble de cet enfer. » Les conditions pouvaient être très difficiles, mais elle s’imaginait bien que l’enfer était un endroit mille fois pire. Un sourire naquit sur son visage lorsqu’il parla de baiser. Si seulement il s’imaginait qu’elle, une sirène, n’avait jamais embrassée, il trouverait certainement cela ironique. Elle tuait ses victimes avant d’arriver à cette étape-là. « En général ils n’ont pas l’occasion d’arriver à cette étape…» Elle parcourut avec lui le chemin les menant vers leur abri pour la nuit. Ils trouvèrent facilement la grotte qui leur servirait de refuge pour la nuit. Ils méritaient bien un peu de sommeil avant d’attaquer leur deuxième journée dans les Fjörds. Elle était étonnée par l’espace qui se cachait dans la montagne. « On pourrait y cacher tout un tas de monde… » Elle prononça cette phrase en un souffle. Pouvaient-ils être vraiment seuls dans un endroit comme celui-ci ? Land et Krog les suivaient silencieusement et étaient partis au-devant de Zane et de Nissa afin d’explorer la grotte avec leurs sens de loup.
Un tremblement dans la montagne résonna dans la grotte entière, faisant trembler les murs et brisant le silence souverain. Ils se dirigèrent en courant vers la sortie, mais la nature fut plus rapide qu’eux. Ils étaient bloqués par un épais bloc de glace, impénétrable. Ils mourraient d’épuisement avant de réussir à percer un trou. Elle s’adossa au mur et s’assit au sol, à côté du démon. « Ils nous ont piégés, qui que ce soit. Des renards pris au piège dans leur terrier. Ils nous attendront à la sortie. » Elle ne voyait absolument rien. Aucune lumière ne passait à travers le manteau de glace. Les ténèbres avaient leurs charmes, donnaient une atmosphère toute différente à la situation. La fatigue l’emporta, bien trop vite pour que ce soit naturel.
 
Cela faisait-il une heure qu’elle dormait ? Ou bien c’était-elle assoupie toute la nuit ? Elle ne pouvait pas le dire, mais ce qui était sûr, c’est qu’elle avait un torticolis. Sa tête était inclinée, reposant sur l’épaule de Zane. Son souffle régulier lui indiqua qu’il dormait encore. Elle réajusta sa tête et tourna son corps sur le côté afin de mieux se positionner sur lui. Sa main se porta sur son torse. Instinctivement, elle commença à dessiner la ligne de ses muscles avec son doigt distraitement. Que lui arrivait-elle ? La pénombre la rendait-elle audacieuse ? Il s’arrêta de respirer. Elle stoppa son mouvement. Comment le prendrait-il ? « J’ai envie de t’embrasser partout… » Elle sentit que des doigts saisissaient son menton. Elle ne réfléchit plus, attrapa son visage entre ses mains et chercha ses lèvres à tâtons dans le noir. Lorsqu’elle les trouva, elle posa sa bouche contre la sienne. Elle n’avait plus envie de s’arrêter et désirer faire cela toute sa vie. Peu importait de survivre, seul comptait l’instant présent.
Une douleur à la lèvre, ou bien était à ce la jambe ? la sortir de sa transe. Elle continuait ses baisers, mais ils lui semblaient irréalistes. Elle flottait au-dessus de son corps.  Etait-ce bien elle qui était entrain de faire cela ? Elle n’aurait jamais osée, même avec une personne qu’elle connaitrait bien et avec qui elle serait intime. Ce n’était pas la réalité. Elle imaginait bien plus Zane être l’initiateur de cela qu’elle. Subissait-elle les méfaits d’un sort ? C’était agréable il fallait l’avouer. Pourquoi essayer de survivre et de sortir de ce col alors qu’elle pouvait se réchauffer de cette manière ? Pourquoi continuer de lutter ? Il fallait se laisser aller…
C’était une lutte entre elle et ce qu’on tentait de lui faire croire qu’elle pensait. Zane était un démon. Elle ne comptait pas le tuer, pourquoi l’embrasser ? Il n’y avait aucun bruit. Où était Krog, où était Land ? Ils ne pouvaient pas être aussi silencieux. Ce n’était pas sa volonté, elle n’était pas à l’origine de ces envies. Mais qui ? Comment ? Elle arrêta ses batifolages. Plus elle se posait de questions et plus elle avait l’impression de reprendre le contrôle d’elle-même, de s’éloigner, de s’envoler au-dessus de la scène. Elle rêvait, c’était évident maintenant. Qui se permettaient de contrôler ses rêve s? Plus elle dormait, et plus elle était vulnérable.
Dans un effort de volonté, elle ouvrit les yeux. Sa tête était belle et bien placée sur l’épaule de Zane. Elle le secoua « Zane, tu es réveillé? Peut-être étaient-ce le groupe qu’ils avaient entendu ultérieurement qui c’étaient introduits dans leurs rêves à travers le mur de glace, laissant le temps à une autre partie de s’introduire par un autre passage et de les surprendre. Il faut qu’on parte ! »

Elle était déstabilisée, apeurée en imaginant des adversaires dans la pénombre qu’ils ne pourraient voir. Etaient-ils assez puissants pour leur faire partager le même rêve ? Ou assez nombreux pour leur faire vivre deux rêves différents ?

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Défi réalisé:

Nissa avait tendance a laisser sa hâte et son envie de faire les choses le plus vite possible, la dominer, et pour cela, elle aimait respecter le timing qu’elle se donnait. De plus, l’urgence de la situation, savoir que des êtres malintentionnés les cherchaient, ne l’aidait pas à réfréner sa hâte d’en finir avec cette histoire. Même si Land et Krog étaient là pour les avertir si un danger approchait, elle n’appréciait pas que l’idée qu’on puisse les prendre par surprise plane au-dessus de sa tête. De plus, il était vrai qu’elle c’était un peu trop emportée dans sa manière de réveiller Zane, mais son rêve l’avait perturbé. Ces individus c’étaient introduits dans ceux-là et lui avaient montré et fait vivre des choses qu’elle trouvait très personnel, qui ne les regardaient pas le moins du monde et qui touchaient au domaine de son intimité. Ils avaient été très culottés de faire cela, et ils allaient le regretter lorsqu’elle leur tomberait dessus. Néanmoins, dans cette situation, elle ne pouvait pas dormir une seconde de plus, sans se savoir en sécurité, ou autrement d’un sommeil très léger, qui se briserait dès que le moindre bruit se ferait entendre : elle serait encore plus fatiguée qu’avant d’avoir dormi « Je sais, excuse-moi. Tu n’as pas fait de rêve étrange ? Ils se sont introduits dans le mien, sinon je n’aurai pas pu rêver quelque chose de cette manière. Plus que modifier mon rêve, ils m’incitaient à ne pas me réveiller, c’est pour cela que j’ai pensé qu’ils n’étaient pas loin. Il est plus facile pour des lâches de s’attaquer à leurs victimes lorsqu’elles sont inoffensives. »
 
Finalement, Zane se leva, et ils se mirent en marche. Land vint se placer à côté de la sirène afin de lui servir de guide d’aveugle. Si les indications du loup noir étaient précises et très utiles, Nissa s’aidait en plus du loup gris. Derrière Zane, une main contre la paroi et une main posée sur le dos de Land, elle avançait, d’une manière un peu plus certaine que Zane qu’elle entendit plusieurs fois tomber. Elle ne se prit pas les pieds dans ceux du démon au sol grâce à Land qui lui imposait des arrêts avant qu’elle ne s’emmêle et tombe à son tour. En temps normal, son équilibre et la stabilité de ses jambes sur terre étaient parfois douteux, alors dans le noir, elle était au bord de la renverse. Zane se mit à demander l’accord de son compagnon pour lui permettre d’effectuer quelques gestes inconnus. Elle l’entendait toucher le sol avec une surface de son corps plus large qu’un pied, et les cailloux roulaient à grand bruit « Quelle technique expérimentes-tu ? » Elle imaginait le démon marcher à quatre pattes au sol. Il était tellement inconfortable de ne pas y voir devant soi.
 

Suite à l’avertissement de Krog, toute la troupe s’arrêta d’un trait et plus aucun bruit ne fut émit afin d’arriver à discerner ceux de leurs potentiels  agresseurs. Land semblait être dans le même sentiment que son homonyme au pelage noir. De quel phénomène étaient-ils donc les victimes ? Elle lâcha le pelage de Land une seconde, puis lorsqu’elle le chercha, elle ne trouva que du vide, et un mur qui l’empêchait d’avancer tout droit. Etait-il là quelques instants auparavant ? Non elle ne pensait pas. Leurs ennemis étaient dans la place. Elle n’entendait plus Zane. « Zane ?! Tu es là ? » Seule la voix de Krog lui répondit. Au moins, elle avait un membre du groupe avec elle. Land était donc logiquement avec Zane, ou seul. Le loup noir partit tête la première en avant. Un bruit sourd indiqua à la sirène que le loup avait percuté quelqu’un. Elle se dirigea dans la direction du bruit, à quelques mètres d’elle. Elle buta contre la fourrure du loup qui était inconscient. Un souffle rauque se faisait entendre juste à la droite du loup. Nissa se plaça devant le loup afin d’être sûr que son attaque ne le toucherait puis envoya plusieurs jets d’eau sur l’endroit d’où provenait la respiration. Krog lui signifia que la brume se dissipait. Ce devait être sa victime qui créait l’illusion de la brume. Les paroles du loup la déconcentrèrent furtivement et l’agressé en profita pour lui donner un coup de pied bien placé dans le ventre. Celui-ci ne lui fit pas grand mal, car il n’était pas très fort. « Tout droit ! » Elle se lança en avant, attrapant le haut du veston de celui qui tentait de s’échapper et l’entraîna avec elle au sol. « Qui êtes-vous ? Qu’est ce que vous voulez ? » Des questions qui n’eurent pas de réponses. L’individu plaqua sa main sur son visage et elle fut pris rapidement d’un mal-être. Alors qu’elle tentait de lui coller son poing dans la figure, elle le lâcha et se mit à vomir son repas. De quelle médecine venait-il de lui faire tâter ?
Tout en continuant de subir les effets du sort malveillant de l'individu, elle le rattrapa in extremis. Elle n'eut qu'à lui effleurer la main pour commencer à aspirer son énergie et à le destabiliser. Il tomba sous la surprise et elle en absorba beaucoup plus, puis déploya un cocon d'eau dont il ne pourrait pas se sortir. « Krog, tu les vois ? –Non, je les sens, ils sont immobilisés, mais ils ne sont pas seuls. –Zane, où es-tu ? »


Mots: 895

Zane aimait la mettre mal à l’aise, et c’est vrai, que lorsqu’elle était face à des personnes influençables, notamment des hommes ou des jeunes femmes facilement effarouchables, elle aussi, appréciait fortement jouer là-dessus et s’amusait beaucoup de leurs réactions. « Etant donné le rêve que tu décris, je suppose qu’ils le contrôlaient car c’était quelque chose de similaire qui m’ait apparue. C’est vrai que c’est une bonne manière de se réchauffer. Pas un cauchemar, plutôt agréable d’ailleurs, mais c’est toujours meilleur en rêve. » Les rêves étaient toujours très intenses car l’esprit se laissait aller à des divagations qu’il tentait de faire paraitre très réel.
 
Krog sentait son compagnon mais Nissa ne le voyait pas encore. Néanmoins, au bruit de l’explosion qui se produit ainsi qu’au retour de la lumière, elle en déduit qu’il était venu à bout de son ennemi et que celui-ci était capable d’absorber la lumière. Le démon apparut dans son champ de vision, suivi de Land. Tous les deux ne semblaient pas avoir subi de dommages. Leurs adversaires étaient vicieux mais pas réellement efficaces. « Ces deux là n’avaient aucune chance. » Elle ne réagit pas face au surnom qu’il venait de lui donner, mais sourit : ses mots sonnaient de manière ironique de la bouche d’un démon. Elle emboîta le pas à ce dernier, à Krog qui était allé le rejoindre. D’un mouvement de la main, elle intima au cocon d’eau, retenant son agresseur, à les suivre en le trainant au sol. En aucun cas elle ne lui laisserait une once de confort. Si le groupe aurait mis plusieurs jours à se sortir du labyrinthe, leur guide semblait très au fait des passages qui se trouvaient dans cet endroit. C’en était intriguant, vivaient-ils ici ?
Après quelques minutes de marche, ils arrivèrent sur un grand espace. Un sourire triomphant s’afficha sur le visage du guide. Il venait de retrouver sa tribu : c’était des petits êtres à la peau noire qui les fixaient d’un air mauvais. L’un d’eux s’avança « Vous ne sortirez pas vivants de ces lieux. Vous êtes entrés dans notre territoire. Nissa attira sa victime et la redressa grâce à la force de l’eau, tout lui faisant atteindre le visage de celui-ci, enfermé dans sa bulle d’eau –Ah oui ? Mais nous pouvons nous débarasser de vos amis avant. Il commençait à remuer, les yeux écarquillés, l’air commençait à manquer. –Stop ! Arrêtez, il a simplement suivi les ordres. –Qui étaient ? –De vous faire fuir. Nous, les nelphennéens, détestons les étrangers. Vous représentiez une menace pour notre clan. –Nous ne vous aurions pas attaqués, vous nous avez simplement privés de sommeil. Elle laissa sa victime respirer et leur lança deux filets d’eau qui envoyèrent au sol deux nelphennéens. Violemment, elle s’en prit à leurs émotions afin qu’ils ressentent la plus grosse peur qu’ils n’aient jamais eu de leur vie. La volonté du meneur en face d’eux commençait à flancher. –Pitié, laissez les repartir vivants, nous vous guiderons vers la sortie. Ne faites pas de mal à notre peuple. –Vous êtes pathétiques… mais ils avaient besoin d’eux pour retrouver la sortie. Nous vous prenons avec nous, et nous gardons les deux que nous avons déjà avec nous. Si un quelconque individu nous suit, nous vous tuerons sans hésitation. » Il baissa la tête, résigné et les rejoint en prenant les devants. D’un geste de la main, il indiqua la direction du chemin qu’ils devaient suivre et s’y engagea. Nissa et Land fermaient la marche. Elle se retournait régulièrement afin de vérifier qu’ils n’étaient pas suivis, et le reste du trajet se passa dans le calme et le silence. Les trois individus étaient trop terrorisés pour prononcer une parole. Une lumière vive apparut et ils furent de nouveau les pieds dans la neige. Nissa lança son prisonnier vers l’arrière en le libérant de l’eau. Ceux-ci détalèrent en arrière. Elle c’était fait un malin plaisir à les faire crever de peur. Les loups explorèrent les alentours de leurs sens affutés, mais ne semblèrent pas détecter de dangers potentiels. « Où sommes-nous ? Elle regarda vers l’arrière et aperçut de très loin, ce qui avait l’air d’être l’entrée de la grotte. Nous avons fait beaucoup de chemin. » Déjà l’herbe commençait à pousser de nouveau, se mêlant à la neige. Le col du blizzard cinglant devait être derrière eux, mais ils se trouvaient toujours dans les Fjörds.Ils avaient réussi à survivre, mais est-ce que le défi des trois jours avait été réalisé ? Elle avait perdu toute notion de temps dès lors qu’ils étaient entrés dans la grotte. Ils continuèrent leur chemin jusqu’à la sortie des Fjörds. Elle devait aller rejoindre Vlad, le vampire qui lui avait lancé le défi. Land s’arrêta sur la route, huma l’air et fit signe à la sirène qu’il y avait quelque chose de l’autre côté de cette bute. Elle alla vérifier discrètement et le vampire se trouvait là, de nouveau entrain de pêcher sur un autre lac. Il avait l’air seul et aucune intention menaçante n’émanait de lui. « Je crois que nos chemins se séparent ici Zane. Je vais récupérer mon dû. Les temps sont entrain de changer, je suis certaine que nous aurons l’occasion de nous revoir. Elle lui sourit, je te remercie pour la compagnie, peut-être rêverais-je de toi sans y être forcée. » Elle réajusta la position du sac sur son dos, et partit dans la direction du vampire centenaire ou millénaire. Sans se retourner, elle dressa sa main en l’air afin de saluer Zane.



Lorsque Vlad la vit arriver, il écarquilla les yeux, éclata d’un rire tonitruant, sûrement face à l’apparence de sa peau sale, des gelures qu’elle avait aux lèvres, de ses cheveux mouillés et de son air fatigué. Il lui apprit que cela faisait bien trois jours qu'ils c'étaient séparés de l'autre côté et lui offrit des produits de soins afin qu’elle se remette, sûrement par pitié, et lui donna l’argent qu’il lui avait promis de bon cœur. Son temps endormi et dans la grotte avait dû être beaucoup plus long que ce qu'elle avait imaginé. Elle n’aborda pas le sujet du vampire qui les avait attaqué, puisque celui-ci n’était pas menaçant. Plus vite elle serait loin de lui, moins elle craindrait qu’il soit au courant de cela et qu’il lui montre sa colère.


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