Une émotion intense, mêlée de peur et d'excitation, étreignait son petit corps. Elle avait emmitouflé ses longs cheveux roux*, reconnaissables, sous un morceau de tissu rugueux, tissu qui lui offrait le répit de l'anonymat. L'atmosphère sereine et bleutée de l'endroit, elle ne la percevait pas, déambulant encore et toujours dans le noir le plus complet. Dans un silence baigné de cette fraîcheur caractéristique des souterrains, ils avançaient, elle et Jathu – celui qu'on lui avait donné pour guide.
« Tu respires trop fort. »
Lorelaï sursauta. Nostalgique de sa virginité passée, son esprit ne s'était pas encore accoutumé à l'intrusion du télépathe. Quoiqu'elle fasse, Jathu pouvait s'introduire dans sa tête et l'inonder de sa voix grave qui, à défaut de tirer son origine de ses cordes vocales, semblait lui venir du plus profond des entrailles. Elle renifla, tentant d'apaiser sa respiration saccadée. Plongée dans ses pensées, obnubilée par cette idée nouvelle de liberté, le bruit provoqué par ses narines n'avait pas su attirer son attention, bruit rauque qui, pourtant, ricochait le long des parois froides du chemin de Lynn. La jeune femme ne répondit pas, encore intimidée par cet animal étrange qui daignait l'accompagner, encore frappée par cette permission qu'on avait bien voulu lui donner. Discrètement, ses membres fins tremblaient sous le tissu et sa gorge sèche semblait prise d'assaut par l'omerta.
Ça et là, elle entendait quelques gouttes tomber des parois rocheuses, elle laissait ses mollets poudrés se faire égratigner par les quelques branches mortes au sol dont les bras se plaisaient à saluer les vivants. Il lui arrivait de trébucher, parfois, suscitant quelques grognements agacés de la part de Jathu, profondément impatient et blasé de devoir se coltiner cet être crispé et maladroit pendant une période indéterminée – période qu'il présageait longue. Mais marcher droit et faire attention à ce qui l'entourait était trop en demander à cette femme qu'on avait libérée de ses chaînes et qui craignait, à tout instant, qu'on l'enferme à nouveau.
A chaque fois que sa plante de pied touchait le sol, l'éloignant un peu plus de l'endroit dans lequel elle avait grandi, son cœur battait un peu plus fort. Il y avait un prix à payer, comme pour chaque chose, et elle se rendait bien compte qu'elle ne reverrait peut-être plus jamais les siens, ces quelques proches qui l'avaient entourée toute sa vie. Qu'elle ne pourrait plus toucher le visage doux de sa mère, qu'elle ne pourrait plus glisser sa petite main dans celle de son père.
« Plus vite, fille. La route est encore longue et nous devons sortir de ce trou au plus vite. Sauf si, bien sûr, tu tiens à retrouver cette vie de misère qu'était la tienne. Je ne sais même pas comment tu as pu t'en tirer jusque-là, avec cette allure ridicule de victime apeurée. »
Lorelaï ravala un gémissement et ses jambes maigres accélérèrent le pas. Il fallait qu'elle soit à la hauteur des désirs de celui qui l'avait sauvée. Peut-être s'était-il mis en danger pour elle. Il ne fallait plus regarder en arrière. Il ne fallait pas échouer.
C'est ainsi qu'ils entamèrent une marche au rythme plus soutenu, Jathu conservant une certaine avance. Elle entendait ses pattes fines fouler le sol, furtives, à quelques mètres devant elle. Il s'écoula une portion de temps que la jeune femme était incapable de jauger, avant que le museau du renard n'émette un son sporadique, comme s'il reniflait quelque chose avec ardeur. Celle qui l'accompagnait compris qu'il s'était immobilisé.
« Quelqu'un arrive. »
« Que... Quoi ? » souffla-t-elle, paniquée.
« Silence. »
Lorelaï tendit l'oreille et constata, avec horreur, que quelqu'un était bel et bien en train de se diriger vers eux. Elle voulut se cacher, mais Jathu se chargea de lui ordonner toute autre chose ;
« Tu restes calme et tu fais comme si de rien n'était. Continuons à avancer. Si on t'interpelle, contente-toi de répondre aussi naturellement que possible. »
« M-Mais... »
« La ferme, ça se rapproche. »
Jathu se remit à trottiner en direction du bruit, l'invitant à faire de même, et les jambes maigres de Lorelaï s'activèrent, à contrecœur, sous le joug d'un séisme des plus violents.
740 mots.
*Comme le RP se situe avant qu'elle soit complètement hors du Coeur Bleu, elle n'a pas encore coupé ses cheveux qui sont donc encore longs. Détail, détail mais bon, je tenais à le préciser quand même. /sbam
Invité Invité
Ven 06 Mai 2016, 18:32
Aujourd’hui, on m’avait dit quelqu’une personne, une jeune femme devait aller en prison pour quelque chose de mystérieux. Moi, je n’étais qu’une simple maitre mage, rien de plus, rien de moins, mais je me demandais pourquoi on emprisonnait une personne sans motif. Cette jeune femme devait avoir fait quelque chose d’horrible pour que l’archimage Yavinor. L’archimage Yavinor était l’un des archimages dont je ne connaissais rien de lui, même si j’avais cherché dans de nombreux ouvrages dans la grande bibliothèque. Me voilà dans le cœur bleu, et je cherchais le moyen d’avoir plus d’informations sur cette personne qui devait être jeté dans la prison, très surveillé par les magiciens. Le cœur bleu était un endroit assez mystique, assez mystérieux et remplit de choses incroyables.
Certaines personnes racontent que le cœur bleu a été créé uniquement pour faire revivre le dieu Suris, notre dragon des magiciens. Je n’étais pas sûr que cela soit vrai, et en plus, ce n’était qu’une légende. Il serait bien que je demande cela, à la reine ! En parlant de la reine Edwina, je venais à peine de la rencontrer, que je me disais que cela pouvait être un beau rêve. La reine était vraiment occupée par toutes les missions qu’elle avait. Mais j'avais pu la rencontrer pendant une bonne heure où elle me parlait de l'anneau d'éternité que les magiciens devaient surveiller et qu'il ne devait jamais tomber entre les mains des sorciers, jamais de la vie. Les maitres mage avaient pour responsabilité de le surveiller continuellement, c'était pour cela que la reine m'avait demandé de me voir au lac de transparence. Je respirais doucement, moi qui croyait que j'avais fait quelque chose de mal par rapport aux magiciens. Je continuais de marcher dans ce lieu légendaire en pensant à mon âme sœur, Tens. Tens était encore en mission mais cela faisait bien longtemps que je ne l’avais pas, et j’avais besoin de lui un peu en ce moment. Je me sentais réellement seule. Mais bon, je devais me reprendre sinon je pense que je pourrais pleurer à force de penser à lui. Je me claquais mes joues qui devinrent rouges comme des tomates mais je me sentais mieux maintenant.
Soudain, je sentis une personne arrivée près de moi, ou bien deux personnes. Je devais faire attention. De plus, j'entendis des chuchotements au loin mais je ne pouvais pas entendre ce qu'ils se disaient. J'essayais de me rapprocher d'eux doucement, pour savoir ce qu'il se disait au juste. J'étais curieuse, très curieuse... Mes pas décidèrent d'aller en avant et de savoir qui cela pouvait être au juste derrière cette petite voix. Au tournant du chemin, Je découvris une jeune femme aux cheveux rouges et longs, très longs surtout. Je levais les sourcils doucement et je pris la parole avec une voix calme et douce pour ne pas l'effrayer : " Bonjour Mademoiselle ! Que faites vous ici dans le coeur bleu ? C'est rare que nous ayons des visiteurs dans cet endroit que peu de personnes le savent... Hum... Alors dites moi qui vous êtes ... "
Je penchais la tête vers le côté droit pour comprendre le comment du pourquoi. Le coeur bleu était un endroit quelque mystérieux et il y avait très peu d'étrangers qui venaient dans cet endroit, mais cela me suscitait une grande curiosité pour le coup. Je lui souris doucement et j'attendais sa part une réponse à mes questions. Mais peut-être que je devais me présenter avant qu'elle ne le fasse : "Si vous voulez que je commence, cela ne me dérange pas, mais il faut me le dire. Je m'appelle Evey Aiyena, je suis maitre mage, ravie de vous rencontrer mademoiselle aujourd'hui. A vrai dire, cela me fait du bien de parler à une personne, je n'avais pas eu de discussion depuis quelques heures et cela me manquait..." Je la fixais dans les yeux sans rien lui dire d'autres choses, mais quelque chose me disait que je devais me méfier de la jeune femme, pour une raison ou pour une autre ..." Hum... Etes vous une magicienne ?" Je lui avais posé cette question sans détour, je n'avais pas envie d'avoir en face une sorcière ou bien une magicienne en transition de devenir une sorcière. Cela devenait de plus en plus fréquent en ce moment, je ne savais pas si cela avait un rapport avec la guerre entre les anges et les démons ou bien autres choses, mais cela ne me plaisait pas du tout. Donc, je devais rester vigilante et sur mes gardes pour le bien de ma race.
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Invité Invité
Jeu 12 Mai 2016, 18:54
Au carrefour d'une vie volée
Le pas aérien, l'allure légère, l'odeur douce et naturellement sucrée qui vint chatouiller ses narines lui indiquèrent qu'il s'agissait probablement là d'une femme. Ils continuaient d'avancer, malgré l'obstacle, malgré le danger, et Lorelaï se surprit à prier Suris, en lequel elle ne fondait plus tellement d'espoir, que l'intruse ne s'arrête pas. Suris n'entendit pas son appel au secours.
Elle déglutit, effrayée malgré le ton doux que la jeune femme employait. Si elle lui parlait aussi aimablement, c'est probablement parce qu'elle ne voyait pas en elle une menace potentielle. Lorelaï, à l'heure qu'il était, n'était de toute façon un danger pour personne.
« Réponds! »
lui somma Jathu, agacé de la voir mettre autant de temps à en placer une.
Il n'en fut rien. La voix raillée de la rousse ne sut franchir la barrière de ses lèvres, et elle laissa l'inconnue reprendre la parole. Celle qui s'obstinait à lui parler ne semblait pas l'avoir reconnue. Elle doutait, de toute façon, que la dénommée Evey ne finisse par saisir la moindre bribe de l'identité de celle qu'on avait retenue à l'écart si longtemps.
« Mais qu'est-ce que tu attends ? RÉPONDS ! »
Comment expliquer à ce renard obstiné qu'elle ne savait pas faire ? Qu'elle ne savait pas s'encombrer de mondanités, qu'elle ne savait pas répondre spontanément à une inconnue surgie de nulle part et enthousiaste à l'idée de l'aborder, par dessus le marché ? Non, vraiment, elle ne savait rien de tout cela, et si le nom de son interlocutrice était assez poétique pour évoquer l'éclosion ou la renaissance, son courage à elle était bien profondément endormi.
Elle hocha néanmoins la tête quand il s'agit de confirmer qu'elle était bien magicienne. Mais le temps s'était déjà bien trop écoulé, et Jathu, immensément énervé, vint voler à son secours afin de lui faire gagner du temps. Il frotta doucement sa tête contre la main de la magicienne, comme s'il réclamait des caresses. Moyen de se faire passer pour une peluche inoffensive... et de lobotomiser sa dignité de fier mâle, par la même occasion. La scène aurait été risible si Lorelaï n'était pas si mal à l'aise.
« Pardonnez-moi, je suis non-voyante. J'ai été un peu... surprise. Je ne vous ai pas sentie arriver. »
Première victoire. Sa voix n'avait pas trop tremblé.
« J'aime me promener par ici. Il fait bon... je trouve. »
« Mon Dieu, mais c'est pitoyable... Dis que tu allais rendre visite à une vieille amie sur les terres d'émeraude, ou que sais-je encore, utilise ton imagination ! »
Il ne put manifester son mécontentement de façon évidente, trop occupé à faire semblant d'être un animal de compagnie idéal.
« J'ai une... Je connais quelqu'un qui habite sur les terres... vertes... les terres d'émeraude. Je vais la voir. »
Elle ravala sa salive, consciente d'être assez peu crédible. Puis, au prix d'un effort immense, et priant que cela suffise pour que l'inconnue la laisser passer son chemin, elle étira sa bouche en un sourire maladroit.
542 mots.
Invité Invité
Mar 12 Juil 2016, 10:19
Me voici dans le coeur bleu et je venais de rencontrer une jeune femme, un peu perdue et ne sachant pas nous étions. Comme cette jeune femme avait-elle pu rentrer dans le coeur bleu sans savoir où elle allait précisément ? Je haussais les épaules doucement et j'attendais des réponses à mes questions. Je voyais bien que la jeune femme n'était pas très bien, elle était très mal à l'aise, elle tremblait et ses vêtements lui était trop petits et trop sales. Elle avait de petites blessures aux mains et aux pieds. Je me demandais combien de temps cela faisait qu'elle marchait comme cela, dans le coeur bleu. Je me grattais la tête doucement avant d'entendre enfin sa voix depuis de longues minutes.
La jeune femme me disait qu'elle était aveugle et donc qu'elle s'était perdue dans l'immensité de ce lieu. Je haussais un sourcil doucement, mais rien de plus. Elle avait dit qu'elle ne m'avait pas senti arriver sur ce sentier. " Je vous comprends, cela doit être compliqué de se repérer dans un lieu qu'on ne connait pas ou qu'on n'a pas l'habitude de se rendre assez souvent. Vous devez faire attention dans ces lieux, on ne sait pas ce qu'il pourrait arriver. Moi, cela fait des mois que je viens dans le coeur bleu, et depuis le début, je me fais avoir par certaines zones de ces lieux. Je ne suis plus une novice pour le coup, mais je me fais toujours autant avoir. Mais je dois vous dire, que j'adore ces lieux, c'est une belle création de la part de notre Reine, Edwina. Je n'ai rien à dire !" Je me tus après mon long monologue, en attendant une réaction de la jeune femme aveugle. Elle m'avait dit qu 'elle devait rejoindre une amie dans les terres Émeraude. Les terres d'émeraude ? Ce n'était pas la porte d'accoté quand même. Il fallait des jours de marches pour y arriver et, encore j'étais bien gentille de dire cela.
Je la regardais dans les yeux quelques secondes avant de reprendre la parole d'une voix calme et tranquille pour ne pas lui faire peur encore une fois: " Donc, tu veux aller au terre d’émeraude ? Tu sais que tu vas en avoir quelques jours de marche et encore, avec tes yeux, j'ai bien peur que tu mettes plusieurs semaines de marches avant d'arriver chez ton amie. N'as tu personne qui puisse t'accompagner sur le chemin ? Où est ta famille, jeune fille ? Il serait bien que tu leur dises ce que tu es devenue au lieu d'aller dans là bas. A moins que tu n'es plus personnes avec toi ... malheureusement ..." Le silence s'installa doucement entre nous deux, mais, je ne savais pas quoi lui dire, j'avais pitié pour elle à cause de ses yeux, et surtout le fait qu'il n'ait personne qui puisse l'aider à trouver son chemin dans les deux sens du terme. Je me pinçais les lèvres doucement mais je sentais quelque chose en elle, quelque chose qui me fit réveiller certains souvenirs.
J'avais bien envie de l'emmener au temple de Lyre, qui n'était pas très loin de nous. J'avais quelque soupçon la concernant, mais je ne savais pas si je devais le faire ou bien la croire sur parole. Je n'avais pas envie de regretter quelque chose que j'avais loupé durant cette rencontre, et de me dire plus tard dans des années que c'était de ma faute, de ne pas avoir fait attention à cette personnes. " Cela te dirait de visiter un peu le coeur bleu avant que tu ne partes loin d'ici ? Je pense que cela te ferait bien plaisir de visiter certains endroits de ces lieux magnifiques, ne t'inquiète pas, je ne vais pas te manger, je suis là pour t'aider mademoiselle. Cela te dirait d'aller au Temple de Lyre avec moi ? Je dois aller vérifier quelque chose d'important." Je n'aimais pas manipuler les personnes comme elle, mais je devais le faire pour le bien de tout le monde. Franchement, je n'aimais pas cela, je ne voulais pas lui faire de mal, mais juste vérifier quelque chose qui me turlupinait beaucoup.
