« Voilà, on a des traces ici ». Dit quelqu’un. L’homme se redressa, posant la main sur son épée. Ils étaient un petit groupe de cinq personnes. Deux d’entre eux étaient des chasseurs, un alchimiste, un traqueur, ainsi qu’un spécialiste. Ils avaient eu de la chance de pouvoir l’embarquer pour cette mission, car ils n’étaient pas assez nombreux pour toutes les équipes possibles. Pour le moment, ils devaient trouver et tuer un monstre qui faisait beaucoup de dégât. Selon les descriptions, c’était un monstre énorme, avec une armure sur le dos et qui se servait de lances. C’était un peu stupide, mais les gens exagéraient souvent à cause de la peur. Mais au vue des dégâts, et des marques, les descriptions étaient plutôt bonnes. Le problème, c’est qu’ils ne savaient pas encore à quoi ressemblait la bête. Et la spécialiste n’avait pas encore reconnu les traces. Sacré problème, vu qu’il était censé connaître par cœur le bestiaire. Mais ils étaient des Corbeaux, et ils n’allaient pas reculer simplement parce qu’ils avaient à faire à un monstre inconnu.

La troupe se remit en route, continuant de suivre la piste. Soudain un traqueur s’arrêta, et désigna une seconde paire de marques. « C’est celle d’un humain, et elles ont l’air de suivre la bête, ça n’a pas l’air d’être une coïncidence ». Ils ne tardèrent pas à rattraper les traces. Ils tombèrent sur Raphaël planqué derrière un arbre, observant l’animal. « Bon sang, tu es magnifique ». Murmura-t-il. Une sorte de rhinocéros se trouvait à une vingtaine de mètres. Il devait faire quasiment faire deux mètres de hauts, et quatre mètres de long. Son poids devait être de trois tonnes et demi. Il avait deux grandes cornes, une sur le museau, et l’autre sur le front. Et il semblait avoir quelques plaques plus dures sur les épaules. Raphaël entendit des bruits derrière lui. Il se retourna, tenant son bâton en main, et vit le groupe d’individu, à l’apparence assez peu rassurante. Le vent souffla dans la direction du monstre, qui les sentit et se mit à s’enfuir. « Et m*rde voilà qu’il s’enfuit ! ». S’exclama un des chasseurs. Puis il se dirigea vers l’Elémental, qui avait baissé son arme, et le menaça de son épée. « Et toi, qu’est-ce que tu fabrique ici ? Tu vas nous faire foirer ». L’homme était un sanguin apparemment. Très calme, Raphaël lui répondit du tac au tac. « C’est sûr qu’en vous occupant de moi, vous allez réussir à faire quelque chose d’utile. J’ai vu cette animal ». Le chasseur resserra sa garde, mais la spécialiste mit sa main sur son épaule, le calmant, et le faisant s’éloigner. Elle se tourna vers Raphaël. « Vous êtes quoi au juste ? ». La questionna-t-il. « On est des Corbeaux, des Corvus Aeris. On chasse les monstres et on les tue. T’as l’air malin, et pas facilement effrayable. Tu as vu ce monstre plus longtemps que nous, qu’en dis-tu ? »

Raphaël fut d’abord surpris par la question de la femme châtain. « Eh bien, de ce que j’ai vu, il est renforcé sur la tête, les épaules, et aussi une partie de la colonne. Si vous voulez le tuez, accéder à ses organes sera compliqué, le mieux se serait de pouvoir se situer en dessous de lui mais plus facile à dire qu’à faire ». L’Elémental était allé plus loin que ce qu’elle lui demander, ce qui fit sourire la jeune femme. Elle lui tendit la main. « Je m’appelle Ryu, ça te dire de rejoindre les Corvus ? ». A nouveau étonné, l’Elémental ouvrit légèrement la bouche, ne sachant quoi répondre. Elle rit devant lui, puis se tourna vers son groupe. L’un des chasseurs, le second, prit la parole. « Bon Ryu arrête de jouer avec le gamin. Il va bientôt faire nuit, on va établir notre camps et reprendre la chasse demain. Si tu veux parler au gosse, il peut rester, ça fera rien » « Je m’appelle Raphaël, pas le ‘’gosse’’ ». Lui dit Raphaël. Encore une fois, la jeune femme rit, puis passa un bras autour des épaules de l’Elémental. « Aller, reste avec nous pour la nuit, que je te parles des Corvus, on est pas méchant ». Ne sachant gérer le contact, il tenta de se dégager, mais elle le tint contre lui.

Au final, le groupe se mit à s’activer, montant le camp rapidement, telle une équipe bien huilée. Chacun savait quoi faire, et le faisait sans même y réfléchir, blaguant joyeusement entre eux. Raphaël, un peu déboussolé par cette attitude, il resta en arrière, les observant. Vue comme ça, leur lien semblait puissant, et ressemblait à ceux d’une famille. Une fois terminé, ils s’installèrent tous autour du feu, invitant Raphaël à se joindre à eux. Ils se mirent à discuter joyeusement. Raphaël posa énormément de questions sur les Corvus Aeris, et chacun prirent la  peine d’y répondre, sauf le chasseur sanguin qui se nommait Varo. Voyant qu’il lui jetait un regard, Ryu répondit à son questionnement silencieux. « Varo n’ait pas spécialement bavard, ça doit être son sang de Démon ». Elle le regarda pour voir sa réaction, savoir s’il n’allait pas le haïr. Mais rien. « Arrête de me fixer, ou je te donne une leçon ». Dit Varo froidement. « Je suis pas sûr que tu puisses faire mieux que le denier Démon que j’ai rencontré. Avec la leçon qu’il m’a donné, j’ai perdu mon bras droit ». Tous tournèrent la tête vers lui, surpris. « Eh ! Faite pas cette tête, il va bien regardé ». Il leur fit un petit coucou avec son bras. « Tu es plein de surprise petit. Je crois que tu te plairais chez nous ». Lui dit Ryu. Raphaël baissa la tête, regardant ses mains. Il aimait beaucoup l’esprit des Corvus, et cette impression de famille qui se dégageait d’eux. C’était rassurant, mais tellement effrayant à la fois. « Accompagne-nous demain, on te montrera comment on travail ». Raphaël était très attiré par l’idée d’entrée dans ce groupe.

Le lendemain, l’Elémental les accompagna dans leur mission. Il resta à l’écart, tandis que le groupe tuait le monstre. Ils agissaient tous en équipe, comptant les uns sur les autres pour s’en sortir. Leur travail était impressionnant, encore plus car ils y arrivaient malgré leur grande différence de caractère, et sûrement d’idéaux.  Est-ce qu’il pouvait avoir une telle famille, lui qui était aussi solitaire ? Non, il ne l’était pas, il avait seulement peur de se lier. S’il tentait, peut-être qu’il aurait une chance d’avoir un chez lui. Au même moment, Ryu le tira de ses pensées. « Eh, Raph ! J’ai un test pour toi. Ouvre cette animal et sort son estomac, je veux savoir ce qu’il a d’intéressant ». L’Elémental s’approcha d’eux. « C’est idiot le plus intéressant sur cette animal se serait d’observer sa corne et son armure. Elles sont bien plus résistantes que la normale, et je suis persuadé qu’elles pourraient briser une armure. Si on pouvait en apprendre plus sur sa composition, ça pourrait être efficace. Mais si tu y tiens vraiment, je peux toujours l’ouvrir». Ils s’affrontèrent tous les deux du regard pendant quelques secondes, jusqu’à ce qu’un sourire éclate sur le visage de Ryu. « Je t’aime déjà toi. Tu es fait pour être un spécialiste ». Elle lui donna une tape amicale sur l’épaule, sortit un papier et un crayon, puis écrivit quelque chose. Elle tendit le papier à Raphaël qui la lut. « C’est là où se trouve les Corvus. Si tu veux nous rejoindre »