Le Temple des Esprits. C'était son but aujourd'hui. Ou plutôt, la voie du Tigre, du Temple des Esprits était son point final. Cela faisait un moment qu'il envisageait de s'engager dans cette voie. La voie de la force. Mais jusqu'à présent, il n'avait pas réellement l'occasion et le temps de se rendre ici. Et puis, de plus, maintenant, les choses avaient changées pour lui, en lui. C'était un peu étrange à dire, mais Raeden arrivait à présent à se plonger entièrement dans ses projets, à trouver de réellement raisons de s'y engager. Ces raisons avaient toujours été là, mais son état d'esprit d'avant faisait qu'elles n'étaient pas assez forte, comme voilées. C'était donc à présent dans un champs de coquelicot aussi rouges que le sang qu'il avançait. Il n'aurait jamais pensé que grimper la colline lui prendrait autant de temps. Cela faisait maintenant bien plus de trois quart d'heure qu'il avançait un pas devant l'autre sur le chemin qui menait au sommet. Se trouvait-il encore sous le goût de la crise de foie qui l'avait terrassé avec les festivités chez les Sirènes ? Vraissemblablement, c'était autre chose. Assûrement, de la magie. Après tout, il ne se trouvait pas n'importe où. C'était chez les Esprits ici, il était donc normal que le lieu regorge d'envoûtement naturel, dans son plus pur élément. Mais il continuerait. Il perséverait jusqu'au bout.Il était venu pour une chose bien précise et il comptait bien montrer à tous qu'il en était digne. Et ceci commençait évidemment par le désir et le courage de faire face aux épreuves.

Enfin, après un temps qu'il n'aurait pu calculer, le bélua arriva sur le plateau. Il était à présent environnait de statues, qui faisaient bin son double, voir son triple de hauteur. Quelque chsoe lui disait que cette impression d'être surveillé et d'être suivit des yeux par elles n'était pas qu'une illusion. Après tout, ici, tout était réalisable pour les maîtres des lieux. Il ne savait combien de temps encore durerait son périple, mais il savait que les Esprits étaient déjà au courant de sa présence ici. Le chemin était magnifique, toutes ses cavités souterraines constellées de miriades d'étoiles filantes. C'était comme si elles le guidaient sur la piste à prendre. Il était tellement obnubilé par elles et par les suivrent qu'il ne remarqua même pas les autres passages qui s'ouvraient régulièrement sur sa voie. Cela fut une chance pour lui, parce que s'il avait fait attention à son environnement, il aurait peut être hésité sur les bouches à prendre. Puis là bas, au bout du tunnel, il vit la lumière. Il la suivit, allant vers elle dans le même rythme de pas qu'il avait eu jusqu'ici. Quand il arriva au bout, il s'arrêta net pendant quelques secondes. C'était comme s'il était dans un autre monde. Nul part sur les terres du Yin et du Yang, il n'avait encore vu cela. Ses paysages, ses soleils. C'était bien le domaine des Esprits, il n'y avait pas de doute là dessus.

Une fontaine. Le dernier passage. Il ne savait pas comment, mais il savait qu'il devait passer à travers. Il glissa sa main dans ses cheveux, les rejetant en arrière, avant de prendre sa respiration et d'avancer. Il en ressortit totalement sec, dans une pièce circulaire. Huit portes s'étalaient en face de lui. L'une d'elle était dans un très mauvais état, incapable de s'ouvrir. Il en restait donc sept autres, parmi lesquels il devait choisir celle qu'il traverserait. Comment faisait-il cela ? Il haussa ses épaules et choisit la troisième porte en partant de la gauche. Maintenant, c'était aux Esprits de jouer et de savoir qui ils enverraient pour lui apposer son épreuve.

664 mots

Un nouvel être pénètre en ces lieux.... Une nouvelle créature à mettre à l'épreuve. Combien étaient-ils à franchir ces murs ? Combien étaient-ils à en sortir victorieux ? Beaucoup moins qu'à l'entrée en tout cas. Inlassablement ils empruntaient les mêmes chemins, et en réalité seuls leurs buts différaient. Et encore, certains étaient beaucoup plus proches qu'ils ne le croyait. Ainsi la question se posait une fois encore. Que cherchais-tu toi qui s'avançait dans ces lieux ? Étais-tu digne de ce à quoi tu prétendais ? Ne t'étais-tu tout simplement pas égaré ? Il allait falloir nous prouver ta valeur, nous montrer que tu savais dans quoi tu t'engageais, et que ta détermination soit sans faille.... Tout le monde pouvait prétendre à pouvoir suivre une des voies de notre temple. Tout le monde pouvait y croire.... mais entre croire et pouvoir, il y avait une différence parfois si grande et cruelle. Beaucoup en avait fait l'amère expérience. Beaucoup n'étaient pas conscient de la tâche ou pas suffisamment préparé pour ce que cet acte demandait. Y avait-il seulement quelqu'un qui pouvait se targuait de l'être réellement ? Bien sûr, certains réussissaient leur épreuve. Mais ils n'avaient jamais gagné que le droit de s'améliorer, de profiter de notre sagesse et de notre puissance pour devenir meilleur.

Mais si peu d'entre eux en avait conscience. Souvent leur fierté ou leur croyance les aveuglaient, et parfois à les entendre ou à les voir se comporter, c'était à se demander ce qu'ils venaient faire ici. Si sûr d'eux, si suffisant... Et si profondément ancré dans l'erreur. Car qu'on ne s'y trompe pas, tout ceux qui venaient ici savaient au fond d'eux qu'ils n'étaient pas parfaits. Qu'ils n'avaient pas la puissance ou la sagesse qu'ils espéraient. S'ils avaient confiance en eux, ils n'auraient pas éprouvé le besoin de venir chercher de l'aide ici. Mais combien osaient l'admettre ? Et était-ce signe de faiblesse que de venir ici ? Pour ceux qui pénétraient en ces lieux en connaissant leur faiblesse, et en les assumant, c'était une bonne chose. Car pour peu qu'ils en avaient les tripes, ils étaient promis à une évolution certaine. Pour les autres en revanche..... Au mieux cela passait par un lent et douloureux retour à la réalité avant de pouvoir commencer à progresser. Au pire ils restaient à jamais prisonnier de leur médiocrité, jusqu'au jour où ils auraient le déclic. Mais ceux qui étaient intéressants étaient bien entendus ceux qui réussissaient. La question était à présent de savoir à quelle catégorie appartenait ce nouveau candidat.

Toi qui pénètre en ces lieux.... Abandonne tout espoir....

Je fis refermer la porte derrière lui, dans un claquement qui ôtait définitivement toute possibilité de pouvoir la remprunter pour s'échapper d'ici. Je me demandais quelle épreuve j'allais imposer à ce gaillard là. J'appréciais plonger les postulants dans le pire pour leur permettre de vivre le meilleur. Leur faire rechercher jusqu'à la moindre ressource dans la plus petite parcelle de leur âme, pour leur permettre d'avancer contre vents et marais. Leur révéler leur réel potentiel, et réveiller ce qui pouvait sommeiller au plus profond d'eux. Et je sentais qu'au fond de moi, j'avais envie de lui en faire baver. Jamais plus que de raison toutefois. Juste ce qui serait nécessaire pour déjà lui faire reculer ses limites. Je cherchais au fond de lui dépouillant son âme et son esprit sans la moindre vergogne. Beaucoup de plaies, beaucoup de tourments et de souffrance. Certains avaient le don d'accumuler plus de douleur que d'autres. Celui-là avait déjà un sacré passif derrière lui, mais cela n'en était que plus intéressant. Il était temps d'entamer la mascarade.... Je me présenta donc devant lui, affichant un sourire que l'on aurait volontiers prêté au plus infernal des démons. Je le regardais de bas en haut, me riant de lui, le provoquant, avant de rétorquer.

Finalement c'est devenu bélua ? Ta précédente nature d'ombre t'allait tellement mieux.... Faible.... dépressif.... voué au meilleur des cas à mourir, au pire une éternité de lamentations sur ton sort ô combien pathétique.... Et avec en prime, la possibilité de plongeait ce qui te restait de famille avec toi dans l'abysse.... Oh mais une minute.... N'est-ce pas déjà fait cela ? Ha ha ha mais si ! Pauvre petite fille, si douce, si pure à la base.... Elle qui n'aurait dû être que candeur et bonté, douceur et joie de vivre.... Mais qu'était-elle devenue à présent ? Les prémices d'une ombre en devenir ? Elle sera bientôt la digne fille de son père.... Mais... Elle semble avoir quelques particularités.... Une... Partie d'elle semble si en colère.... Véritablement furieuse contre toi même.... Elle t'en veut pour toute cette douleur, toute cette tristesse et ce malheur qu'elle a dû subir.... Elle t'en veut de ne pas avoir su la protéger lorsqu'elle n'était que pureté immaculée. Et à présent.... Ce diamant de cristal corrompu réclame justice et vengeance.... Qui serais-je pour lui refuser le vœu d'une enfant meurtrie ?

Le bruit de l'air qui se fend, et avant que le pauvre bougre n'ai eu le temps de dire ouf, il essuya une attaque. Une croix à trois branches, dont les branches étaient taillées en forme de pointes quadriface, vint frapper le sol, juste à côté des pieds de cet homme, avec une violence inouïe. S'en suivit immédiatement une onde de choc, tout aussi brutal, qui envoya paître le pauvre bougre plus loin. Des ombres sortis alors, une silhouette qu'il ne manquerait pas de reconnaître. Celle de sa fille.... Ou plutôt d'un des avatars de sa fille. Son expression et son regard rougeoyant ne lui laisserait certainement aucun doute sur son identité. Et pour bien faire les choses, elle l'affronterait avec sa propre arme, celle qu'il avait lui même forgé avec sa défunte femme. Je me demandais l'espace d'un instant si je n'y étais pas allé un peu fort. Mais ce doute fut avorté avant même d'avoir pu germer entièrement. Il devait être capable de faire face à cette épreuve pour pouvoir avancer.

-L'heure de la vengeance.... "Papa"....

Je ne savais pas s'il avait déjà vu ce qui se faisait appeler Rubis dans un tel état de rage et de sadisme. Et déjà la Sanguinaire se jetait sur son père, son arme Gabrielle en main, et son katana de l'autre.

Raeden ne pouvait plus reculer à présent. De toute manière, cela n'avait même pas été envisageable dans son esprit. En face de lui se tenait à présent un grand jeune homme, ses cheveux longs occillants entre le blanc et le noir, flottant autour de lui et de son visage sévère. D'un geste invisible de magie, il fit refermer la porte derrière le bélua tandis que ses premiers mots se faisaient entendre dans la pièce. Pour une phrase de bienvenue, on pouvait dire qu'elle était chaleureuse et acceuillante, vous mettant tout de suite en confiance ! Sur quel esprit l'homme-ours était-il encore tombé ? Il avait l'air d'avoir le chic, quand ça concernait les Êtres Supérieurs, pour tomber sur les êtres froids qui aimaient bien jouer avec leur victime – pardon, leur semblables ! Bon … c'était peut être exagéré. Après tout, il avait déjà croisé à plusieurs reprises une Aether et elle avait été toujours plus qu'aimable avec lui. Et puis là, ce n'était pas une simple phrase, quelques mots, qui pouvaient lui permettre de cerner l'Esprit qui serait le maître de cérémonie, celui qui lui ferait passer son test.

L'Immortel ne put s'empêcher de répondre, en saluant quand même Hans d'un signe de tête.

Je ne veux pas vous décevoir mais …  non. Plutôt mourir.

Il n'y avait nulle bravade dans ses mots. Juste que l'Enfant de Phoebe venait à peine de redécouvrir toute la profondeur de ce que signifait ce mot et surtout, ce sentiment. L'espoir. Lorsqu'il était Ombre, il s'était longtemps illusionné à se faire croire qu'il ressentait un tel sentiment pour le futur, pour lui et sa fille. Mais tout ceci n'avait été qu'un masque qu'il s'était fabriqué pour ne pas entièrement sombrer dans le désespoir des Ombres et se perdre ainsi à jamais. Et puis, il y avait eu sa chance, cette seconde vie – ou plutôt troisième vie – qui lui avait permis de retrouver le sens réel de tous ses sentiments autre que le malheur, le désespoir, la détresse et tout ce qui allait avec. Et il ne comptait nullement abandonner tout ceci à présent, même si c'était un Esprit du Temple qui le demandait, même si c'était un Aether. Sa foi et sa croyance en cela étaient inflexibles. Son regard suffisait à le comprendre. Raeden n'avait nullement voulu se montrer irrespectueux. Il avait simplement émis un fait. Mais peut être qu'Hans le savait déjà en fait, et que tout ceci faisait parti du test. Quoiqu'il en soit, il ne servait à rien de se retourner le cerveau à se poser trente six milles questions sur tout ceci, d'autant plus qu'elles n'auraient jamais de réponse claires et nettes, tranchées.

Le maître mot de la situation était de rester neutre, détaché. L'instinct de l'homme-ours lui soufflait que le sourire qu'affichait l'Esprit était avant coureur d'un événement et d'un test qui n'allait pas du tout lui plaire. Et une fois de plus, on pouvait dire que son sixième sens ne s'était pas trompé. Pour un peu, et il se serait cru de nouveau dans sa cave, avec Izis qui jouait les tourmenteurs. Sauf que les choses avaient changé depuis. Bien des gens et des êtres avaient utilisés ses arguments et ses sentiments pour faire du mal à l'homme. Mais à présent, ça ne marchait plus. Il avait évolué, et même si certains éléments lui faisaient mal, il avait réussit à vivre avec, à entrer en harmonie avec, d'une certaine manière. Lui jeter ceci à la face, c'était devenu tellement routinier et habituels de la part de ses tourmenteurs que maintenant, ça ne faisait plus vraiment effet. En tout cas, pas celui escompté. Le Bélua ressentit juste une colère pure, froide et justifiée contre tout ceci, résultant d'un ras le bol qu'on tente toujours de retourner tout cette sombre histoire contre lui. C'était encore douloureux, oui, mais une douleur et une peine saine et naturelle, de celle que tout le monde ressentait quand ils perdaient des êtres chers dans des circonstances affreuses.

Un bruit d'air tranché se fit entendre et sans que Raeden ne puisse réagir, Gabrielle attérit à ses pieds, le propulsant plusieurs mètres en arrière sous l'onde de choc avec le sol. L'Enfant de Phoebe poussa un grognement. Ca, il ne s'y était pas attendu. Il devrait être plus vigilant à présent. Il ne fallait qu'il oublie que l'être qu'il avait en face de lui était un Esprit du Temple, un maître en ses lieux, bien plus puissant que lui, et de loin. Puis une silhouette fit son apparition. Alice. Yulenka … ou plutôt Rubis. Le Paternel n'avait pas encore eu l'occasion de rencontrer cette personnalité de son enfant et son petit doigt lui disait qu'il n'allait pas l'apprécier présentement. Elle se jetait déjà à l'assaut, chaque main occupée par une arme, Gabrielle et un katana.

L'heure de la correction, plutôt!

Lâcha-t-il, avant de retirer sa lame de son fourreau de dos, dans un chuintement fendant l'air. Il ne fallait pas qu'il reste en place. Gabrielle donnait à Rubis un avantage sur l'homme-ours, avec une meilleure allonge. Et il ne savait pas non plus comment elle se débrouillait avec son Katana. Il devait partir du principe qu'elle était plus forte que lui, un adversaire redoutable. Bien cambré sur ses deux jambes, il se mit à tournoyer sur lui même en avançant vers la jeune fille, sa lame virevoltant autour de lui pour tenter de faire un barrage de fer.

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-Tu aurais dû mourir ! Tu aurais dû me tuer ! Nous aurions tous dû mourir !!!

Rubis s'élançait avec une rage et une hargne qui faisait honneur à sa race. Son regard déterminé semblait brûler sous l'ardeur de sa haine, comme mue par cette dernière. Elle ne lui ferait aucun cadeau.... Et il le savait. Plusieurs fois, Rubis frappait le sol du bout de Gabrielle, provocant une multitude d'ondes de choc au point de donner l'impression d'un tremblement de terre. Raeden avait-il seulement eu vent des compétence martiale de sa fille ? Bien entendu il se doutait qu'elle avait acquis une certaine puissance. Mais pas seulement.... L'expérience aussi s'était invitée. Profitant d'imposer à son adversaire une instabilité sur le terrain, elle se rua à son tour sur lui. La danse des lames était une technique qu'elle connaissait et assez efficace il fallait l'avouer. Mais comme toutes techniques elle n'était pas infaillible. Rubis brandit Gabrielle, déroulant sa longue chaîne sertir de pique pour venir la faire s'enrouler autour de la lame de l'ombre. Elle tira fermement et violemment sur Gabrielle, ramenant la lame et son propriétaire à elle. Une fois à portée, Elle dénoua son emprise de la lame de Raeden tout en administrant à ce dernier, un violent coup de pied levé au niveau du plexus, l'envoyant une fois encore paître un peu plus loin.

-Tout ça parce que tu n'as pas été foutu de veiller sur moi.... Parce que tu as été trop faible pour me tuer quand tu en avais l'occasion !!! Tu aurais pu éviter leur mort ! Une fille de tuée pour sauver une famille, l'équation n'est pourtant pas dure, mais non ! Et à présent quoi ? Une éternité de mort et de tourments ?! Tu ne mérites pas de vivre autrement qu'en ombre ! Tu ne mérites pas une seconde chance ! Faible que tu es !

Les colères sourdes de ce genre étaient dévastatrices.... Surtout lorsque la personne en question arborait une pareille puissance. Elles avaient aussi tendance à aveugler leurs détenteurs, mais pour l'heure ça n'était visiblement pas encore le cas. Rubis savait ce qu'elle faisait.... Et plus que le tuer, elle allait jouer avec lui, le faire souffrir. Sa volonté de lui faire payer était palpable.... Ses assauts aussi violents et tranchants que ses morts et ses reproches. Des reproches durs, et extrêmement pragmatiques. Rubis avait cette curiosité de mêler une rigueur cartésienne avec le tourbillon confus des émotions les plus profondes. Raeden n'avait pas fini d'en baver. Car à présent le vent se mettait à se lever..... Violent, sifflant, fouettant le visage et la moindre parcelle de peau qui n'était pas protégée. Comme s'il incarnait la fureur de Rubis..... Les longs cheveux saphir de la vampiresse étaient soulevés par ce zéphir infernal, qu'elle contrôlait.... Les arcanes de la magie avaient révélé bien trop de leur secret à la jeune fille....

-Ta faiblesse fut notre condamnation.... Et au lieu d'accepter ton sort, il a fallu qu'elle prenne pitié... Il a fallu qu'elle s'accuse de tous les tords, de tous les maux. Jusqu'à souhaiter prendre tes tourments pour t'en affranchir.... Ça n'est pas juste.... Elle ne méritait pas cela....

Disait-elle vrai ? Disait-elle faux ? Eux seuls pouvaient le savoir.... Rubis chargea de nouveau, se ruant sur son père, en mettant derrière elle la force du vent. Cette fois-ci, ce fut avec sa lame qu'elle vint à l'encontre du béluas, qui parvint à parer sa fille avant qu'elle ne vienne lui trancher les côtes. Mais retenir sa lame n'était pas chose aisée, l'implication du vent n'aidant pas. Elle plongea son regard d'enfer et de fournaise dans celui de Raeden, le massacrant, le consumant. Autour d'eux, les ombres s'élevaient, menaçantes, oppressantes.... Que réservaient-elles comme sombre sort au bélua ? D'un ton méprisant et cruel, la jeune fille tout en continuant son bras de fer qu'elle prenait plaisir à faire durer, jeta à son père.

-Je te ferais verser des larmes de sang pour chacun de ses sanglots.... Je te briserais les os pour chacun de ses cris de désespoir.... Et je ranimerais ta pathétique dépouille à chaque fois qu'elle flanchera, en ne supportant plus l'horreur....

Rubis était..... résolument.... "Charmante" dans ses promesses.... Il paraitrait que de l'amour à la haine il n'y avait qu'un pas.... Elle y avait sauté à pieds joints.

Pour être caractérielle et capricieuse, ça, on pouvait dire que Rubis l'était. S'il y avait autant de haine et de hargne contre lui, chez le côté rouge de Yulenka, Raeden se demandait pourquoi il n'avait pas fait sa connaissance avant, pourquoi elle n'était pas sortit plus tôt de son trou pour lui faire entendre ses quatre vérités comme elle le faisait à l'instant. Pourtant, les occasions n'avaient pas manqué ! A de nombreuses reprises pourtant, depuis leurs retrouvailles, le père et la fille s'étaient affrontés sur des terrains houleux, les mots volant bien plus vites que le vent, et même parfois, les gestes. En tout cas, il était certain que la Sanguinaire avait un sale caractère. Elle représentait assurément les mauvais penchants d'Alice, poussés à leur paroxysme. Il n'allait pas du tout être facile de lui faire face, mais il était hors de question de faire marche arrière. De toute façon, cela était trop tard. Soit il vainquait, soit il mourrait. De toute façon, les dès étaient dans son camps. Il n'y avait que lui qui pouvait les faire rouler d'un sens ou d'un autre.

Le sol sous ses pieds n'arrêtait pas de trembler et de résonner à chacun des assauts de Gabrielle contre le parterre. Impossible d'avoir une stabilité et un point d'appui sur. Les pieds glissaient, le centre de gravité du corps de Raeden était sans cesse déplacé, perturbé, incapable de retrouver un équilibre véritable, toujours au bord de basculer, toujours de l'approximatif. La jeune femme rouge en face de lui était bien plus forte que ce à quoi il s'attendait. Il savait que sa fille avait d'énormes capacités, mais il ne serait jamais attendu à autant. Il ne pouvait qu'être fière d'elle, enfin, d'Alice. Parce que là, chez Rubis, c'était très, mais alors, très mauvais signe. Plus qu'un signe même, c'était une évidence. De plus, elle semblait connaître la technique qu'il venait d'employer pour passer à l'assaut et lutter contre l'arme à distance. D'un habile mouvement du poignet, la chaïne vint s'entourer autour de la lame, tirant l'épée et son propriétaire vers la furie qui continuait à haranger le Bélua. Ce dernier ne répondait d'ailleurs pas aux invectives de son adversaire. Il trouvait ça futil, un peu comme les récriminations d'un enfant, sauf qu'ici, l'enfant était bien plus fort que lui et était en train de lui mettre la pâtée. C'était aussi pour cette deuxième raison qu'il ne disait rien. Il était bien trop occupé à tenter de réduire les dégâts des attaques qu'il subissait. Il ne put cependant empêcher le coup de pied, qui le plia en deux et l'envoya valdinguer un ou deux mètres plus loin.

Accroupi au sol, l'épée toujours au poing, l'homme-ours grogna, retrouvant assez rapidement sa respiration. C'était sur qu'en sortant d'ici, il aurait des bleus à rivaliser avec la couleur des cheveux d'Alice. Maintenant, ça suffisait. Trop, c'en était trop! La colère commençait lentement mais surement à lui piquer le nez.

Tu aurais voulu mourir pour sauver d'aautres et comme tu ne peux pas le faire, tu préfères tuer les autres ?! Belle leçon!

Finalement, il lui avait quand même répondu. Cela n'avait pas forcément de sens, mais d'une certaine façon, ça faisait du bien. D'un impulsion, l'Enfant de Phoebe était reparti à l'affrontement. Face à lui, une furie rouge, environnée d'un vent qui cinglait et découpait quasiment tout ce qu'il touchait. La peau de Raeden commençait déjà à s'irritait partout où elle était à l'air libre comme si on frottait dessus du sable sec et rêche. Le katana rencontra l'épée à deux mains et rivalisa de force avec. Les deux lames frottaient l'une contre l'autre, aucune de voulant céder, chacune voulant repousser l'autre. Autour d'eux, les ombres s'étaient mises en mouvement, manipulées par la vampire, qui exprimait avec toute sa délicatesse les tourments qu'elle souhaitait affliger au père de sa tierce personne.

Si cela peut te soulager de la peur que tu ressentis d'avoir failli la perdre!

Disant cela, il fit entrer en marche sa superforce, tentant d'un mouvement de jambe, de balayer les pieds de Rubis. Il fallait qu'il agisse avant qu'elle n'ait totalement le dessus, ce qui était déjà bien entamé. Séparant sa lame, il entreprit de lui faire décrire un cercle pour venir couper le haut des cuisses de la jeune femme. Il fallait qu'il l'affaiblisse et pour cela, il ne connaissait pas meilleur moyen que de lui faire perdre du sang. Son but n'était pas de la tuer, mais bien de la rendre plus faible pour qu'au minimum, leur forces redeviennent à égal.

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-Je châtie les responsables de tout ce merdier ! Tout ce temps à être muselée, tout ce temps à être réduite au silence.... Mais.... La chance tourne Raeden ! Les Aethers ont muselé ce qui m'empêcher d'agir librement.... Et à présent, personne ne m'arrêtera !

Au charme de la demoiselle on pouvait dès à présent ajouter l'élégance et le raffinement de son langage. Les lames gémissaient sous l'effort implacable que leur imposait les deux combattants, mais ni l'un ni l'autre n'était décidé à céder. Lentement, Rubis prenait inéluctablement l'avantage. Mais un tacle soudain du paternel la fit chuter. Même si la vampiresse avait adopté le réflexe de se relever immédiatement d'un bond, ce ne fut guère suffisant pour lui permettre d'esquiver le coup de lame sur le haut de ses cuisses. Une balafre symétrique d'un demi centimètre de profondeur et au moins six centimètre de long sur chaque cuisse se dessina, laissant perler son propre sang. Là où elle aurait au moins pu faire un effort pour pousser ne serait-ce qu'un "AIE", la vampiresse se mit à rire comme une démente.

-Faible, faible, faible, FAIBLE !

Elle concentra une puissante bourrasque de vent au bout de son bras, et envoya paître le pauvre papounet plus loin. Usant alors des ombres, elle se déplaça à travers ces dernières et se retrouva en quelques fractions de secondes par dessus lui. Elle se jeta se lui et enfonça sans retenue ni vergogne ses crocs dans son biceps droit, tirant, essayant de déchirer muscles et chairs, comme désireuse de le dévorer. La douleur incita l'ours polaire à se débarrasser prestement de sa fille, qui s'était déjà redressée devant lui. Les ombres s'étaient abattues sur eux comme les ténèbres dévorant la lumière, le visage de la vampire maculé de sang conjugué à ses crocs proéminents finirent de rendre la scène sinistre et cauchemardesque à souhait. Ses pupilles sanglantes semblaient dévorer jusqu'à l'âme même de son père, et usant sans vergogne de son charisme et de ses capacités en intimidation, elle s'approcha dangereusement du bélua.

-Tu crois voir ta fille ? Tu crois n'avoir affaire qu'à une simple gosse qui refuse ton autorité ? Sombre idiot.... Il n'y a plus de clémence, plus de règles.... Plus de rêve, ni d'innocence ! Juste la rage, l'efficacité et le désir de tuer.... L'art du crime dans sa pureté la plus parfaite. L'horreur MONSTRUEUSE !!!

Un monstre.... Sanguinaire et inarrêtable.... C'était là ce que pouvait à présent ressentir le pauvre bélua en cet instant. Comme s'il assistait à la mutation de tout ce qui lui était le plus cher en tout ce qu'il détestait et redoutait le plus. Elle déferla en lui sans crier gare ni même s'annoncer.... la peur. Après tout, quoi de plus normale qu'une vampiresse qui inspirait et suscitait la peur chez ses ennemis ? Et tandis qu'elle employait sa magie pour altérer le jugement de son esprit, elle le choppa à la gorge et le souleva du sol, lui hurlant dessus un sourire dément aux lèvres.

-Vas-y hurle, COUINE !!! Je veux t'entendre gémir, te sentir trembler de tout ton être ! Prend conscience de ta propre faiblesse ! Regarde là en face, impuissant que tu es face à elle !

Après s'être délectée du spectacle de terreur qu'il imposait à son père, la jeune fille jeta l'homme comme un vulgaire pantin désarticulé. Elle cessa son emprise mental sur lui, laissant néanmoins les ombres les priver d'un éclairage adéquat pour le combat. Rubis s'en moquait, elle était nyctalope. Mais son adversaire. Et tandis qu'il revenait à lui prenait amplement conscience de ce qu'il venait de se passer, elle lui ria au nez ajoutant méprisante et dédaigneuse.

-De retour parmi les presques mortels ? Le sens-tu Raeden ? Ce goût amer de l'impuissance ? Comprends-tu à quel point tu es à ma merci ? Il t'en faudra plus Raeden ! Mais en es-tu seulement capable ? Si tu veux triompher, ours en peluche, il te faudra bien plus que trancher quelques chairs chez moi.... Il te faudra me tuer Raeden ! Mais y parviendras-tu ? Seras-tu cette fois-ci capable de faire ce que tu n'as pas eu le courage de faire ce soir là ? Ha ha ha ha je paris que non ! Et c'est pour cela Raeden.... c'est pour ça que tu vas définitivement mourir aujourd'hui !

Le vent hurlait de nouveau tandis que Rubis s'élançait inlassablement contre son père. Le combat prenait une toute autre dimension, la vampiresse réclament officiellement un combat à mort. C'était soit elle, soit lui. Un choix que le pauvre Bélua allait avoir bien du mal à faire. Pouvait-il seulement choisir ? Comment pourrait-il prendre le risque de tuer Rubis et risquer de perdre Alice et Saphir ? Mais il ne pouvait pas non plus se laisser se faire occire et trucider par sa fille. Les choses s'envenimaient.....

L'attaque de l'Immortel avait fonctionné. Malheureusement, bien qu'il ait entamé la chair des cuisses de la jeune femme, à la voir, c'était comme s'il l'avait frôlé avec une plume. Bien loin de trésaillir, les balafres lui avaient seulement fait lâcher un rire démentiel qui peuplait la salle, se réverbérant sur les murs de cette dernière, rebondissant autour d'eux, en eux. Elle perdait du sang, oui, mais ça ne ralentissait en rien ses mouvements, ne faiblissait en rien sa force ni sa magie, car voilà qu'elle envoyait valdinguer Raeden plusieurs mètres plus loin. Ouvrant ses ailes, il s'en servit pour contrôler au mieux sa chute et sa réception. Mais une fois de nouveau au sol, il s'empressa de les refermer étroitement dans son dos. Avec tout le vent que la vampire faisait souffler ici, et avec sa capacité qu'elle avait de manipuler cet élément, elle serait bien plus que capable de lui briser voir même de lui arracher ses appendices dorsales. Et ça, s'il pouvait l'éviter, il comptait bien le faire. Sauf que Rubis étaient plus que rapide et à peine eut-il le temps de reprendre un semblant d'équilibre qu'elle fut devant lui, le percutant, le faisant tomber sur le dos et qu'elle vint planter ses crocs dans son biceps droit. Enfin … planter était un mot bien trop propre. Elle tentait plutôt de lui arracher le bras, de tout détruite sur le passage de ses canines proéminentes, chair, tissus, nerfs, cartilages. Si elle avait pu, il était certain qu'elle aurait essayé de ronger l'os.

La douleur était bien pire que si on avait enfoncé un tison ardent dans le bras du Bélua. Un rugissement plus animal qu'humain se fit entendre tandis qu'il trouvait la force de repousser la Sanguinaire. On pouvait dire qu'elle lui avait sacrément âbimée le bras. Il ne pouvait même pas user de sa magie blanche, inefficace sur l'instigateur du pouvoir. Elle se tenait là, devant lui, tandis qu'il se redressait enfin, tel un ange des Ténèbres. Ou plutôt, un démon tout droit sortit des Enfers avec tous les clichés inimagibables tels que le sang dégouttant des crocs, les yeux rubis, la posture vindicative et toute cette force et cette magie qui se dégageait d'elle. C'était un feu dévastateur qui ne comptait rien épargner sur son chemin, dont le seul et unique but était la destruction totale, l'anihilation de tout être présent … et ici, le seul véritable être était l'Enfant de Phoebe. Autant dire qu'il avait la totale rien que pour lui, au toute premières loges du déluge de malheur et de douleur. Elle s'approcha beaucoup trop proche de lui, mais il ne pouvait réagir. Car à cet instant, il avait peur, comme il ne l'avait jamais ressentit jusqu'à présent. Et c'était une part de sa fille qui lui faisait ça, qui donnait à chaque cellule de son être l'envie de disparaître, de se terrer plus bas que terre, de se faire fourmi, cloporte, vers de terre, pour disparaître à jamais de sa vue.

Il ne fit pas un geste pour empêcher la vampire rouge de venir le saisir au cou. Et même s'il avait été en état d'opposer une résistance, ça n'aurait rien changé. Elle était plus forte que lui. Elle le dominait de toute sa puissance. Elle voulait le voir trembler devant elle, sentir sa peau remplit de chair de poule sous ses doigts ? Pour ça, elle avait gagné. Le Bélua exultait la terreur par chacune des pores de sa peau. Il n'aurait jamais pensé un jour ressentir quelque chose d'aussi horrible. Avoir peur de son propre enfant, ou d'une partie de son enfant, à tel point d'être incapable de réagir, de penser consciemment. C'était un tourment bien pire que ce qu'on avait pu lui faire endurer jusqu'à présent. C'était tout simplement l'horreur ultime. Il ne pouvait nier tout cela. Cependant, il refusait de lui donner satisfaction plus qu'elle ne l'était déjà. Il se refusait à gémir, geindre et demander pitier. Il se mordait la langue et l'intérieur des joues aussi fort qu'il ne l'avait jamais fait, jusqu'au sang et bien au dela. Sa bouche était à présent remplie de sang, qui suintait à la commissure de ses lèvres. Elle pouvait se délecter de tout cela, il était entièrement à sa merci.

Puis, une nouvelle fois, Raeden vola à travers la pièce, et pas de son propre chef. Il percuta l'un des murs de la salle et s'affala par terre, perdant connaissance pendant une micro seconde. Toujours allongé par terre, le Bélua tourna la tête vers là d'où provenait la voix de Rubis, la pièce soudain plongée dans le noir. Quelque chose avait changé. Chacun des mots de la jeune femme ne produisait plus la même réaction chez l'homme que quelques instants plus tôt. La terreur s'était envolée. Et alors, la vérité apparut aux yeux de l'homme-ours : tout ce qu'il venait de ressentir n'était pas le fruit réel de ses émotions, mais provenait de manipulations effectués par la vampire. Ce fut la goutte d'eau faisant déborder le vase, autant que la déclaration de combat à mort que venait de prononcer la Rouge. Se redressant de toute la hauteur de sa carrure, le Bélua tonitrua dans la salle, le pouvoir de la Suprématie Paternelle pulsant à chaque lettre!

ASSEZ!!

Cela avait sonné comme un coup de fouet dans l'air tandis que son adversaire était déjà retournée à l'assaut. Raeden ne pouvait tuer la jeune femme, mais il fallait qu'il l'a mette KO au moins. Et si cela n'était pas possible, une autre idée se formait dans sa tête. Seulement, il ne pourrait utiliser cela qu'une seule fois et en dernier recours. En attendant, il devait lutter, encore et encore, toujours. Il bloqua son coup d'un revers de sa lame, son bras gauche essayant de compenser sa faiblesse de son bras droit. La colère brillait dans les yeux de l'homme tandis que ce pouvoir particulier qu'il avait obtenu il ne savait comment, faisait son office. En fait, il ne s'en rendait même pas compte, mais sa colère envers Rubis affaiblissait cette dernière, rendant le combat un peu plus équitable. Il allait à l'offensive, un pas devant l'autre, au péril de sa peau. Il allait même jusqu'à tendre son corps en avant, à la rencontre de la lame de son adversaire, quand il se retrouva acculé. Et tandis que l'acier de Rubis découpait sa chair, lui même levait son genou pour venir percuter les côtes de la jeune femme, avant de tenter de trancher dans le flanc de ses bras d'un coup d'épée.

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Il n'avait pas gémi, ni couiné.... Pas même gémi. Rubis en était déçue, elle aurait adoré pouvoir l'harceler avec ce moment dans la suite du combat. Pourtant il avait eu peur, elle le savait, elle l'avait senti.... Tant pis, elle s'était contentée de le voir pétrifié de terreur avant de l'avoir relâché. Inlassablement elle le tourmentait, l'accablant de propos aussi infectes que ses attaques pouvaient être pernicieuses. Mais lorsque le bélua eu finit de se relever, quelque chose avait changé. Il n'était plus le même son état d'esprit était différent. Et la manière dont il s'était exprimé ne laissa aucun doute à ce sujet. Rubis souriait de plus belle, visiblement très excitée par la fureur naissante de son père. Mieux, elle en paraissait transcendée, comme assistant à l'avènement d'un ange de ténèbres. En son fort intérieur, dans les tréfonds de sa psychée, le combat allait enfin commencé. Et son père s'était en effet décidé à se montrer un peu plus hargneux. Ses attaques s'en ressentaient... Mais pas seulement. Il y avait quelque chose..... Quelque chose d'autre. Rubis s'était soudainement sentie plus faible, brutalement même. Et de manière inexpliquée aussi. Elle n'avait vu cela se produire qu'une seule fois en présence de son père là aussi....

Une fois où cela avait également bardé entre lui et Alice, de manière bien moins brutale qu'ici mais tout de même. Un phénomène des plus étrange..... Et terriblement frustrant et agaçant ! Mais il en fallait plus pour décourager Rubis ! Dépossédée de sa force habituelle, elle allait devoir s'organiser autrement et trouver une nouvelle approche. Elle en profita également pour tester son endurance physique.... qui en avait pris elle aussi un très méchant coup. Cela faisait longtemps qu'elle ne s'était sentie aussi faible. Raeden lui montait à l'assaut comme un gros bourrin, n'hésitant pas à sacrifier son corps dans l'optique de pouvoir placer des coups. Rubis lui entailla d'ailleurs méchamment l'épaule gauche, mais ce ne fut pas sans contre-partie. Le genoux de l'homme vint s'encastrer dans les côtes de la demoiselle, provoquant un craquement sourd absolument sinistre. Sans l'ombre d'un doute, il lui avait brisé plus d'une côtes.... Et ne s'arrêtant pas en si bon chemin, il entailla à son tour son flanc de sa lame, laissant des gouttes de sang en suspend dans l'air, le temps que la gravité ne fasse son office. Fort heureusement pour elle, les organes furent intactes. Rubis poussa un grognement rauque à moitié étouffé. Mais qu'importe la douleur, ce sourire dément ne semblait pas vouloir quitter son visage. Bien qu'à moitié repliée sur elle-même, à cause de ses côtes brisées qu'elle soutenait d'une main, elle repoussa son père de son autre main, lui encastrant le pommeau de son arme dans la pommette pour l'étourdir temporairement.

Sa force étant amoindrie, elle ne pouvait pas prétendre à plus de dégâts. Mais elle était ravie, très heureuse de cette tournure, comme si elle n'attendait que cela. Mais peut-être était-ce le cas.... Se redressant malgré tout, elle recula rapidement avant de dire.

-Bien Raeden.... Les choses sérieuses vont enfin commencer.... Et il n'y aura pas d'alternative..... J'EN PRENDS LES DIEUX A TÉMOINS !

.... Qu'il en soit ainsi.... Et que la mort sans possibilité de rédemption accueille le perdant....

Une marque noire en forme de sablier brisé apparue sur le cou des deux Liddell.

-Histoire d'être sûr qu'il n'y ai pas de petits malin pour vouloir ressusciter l'un ou l'autre à l'issu du combat.... En garde !

Et en plus elle était prévoyante..... Mais surtout, elle acculait Raeden au pied du mur. Elle avait privé Yulenka de toute possibilité de pouvoir ranimer son père, mais également son père de pouvoir la tuer et la ressusciter elle si l'idée lui avait traversé l'esprit. J'en vins à me demander si elle n'était pas une fervente de William.... Mais je n'avais pas à m'opposer. J'étais curieux de voir comment ce pauvre hère allait s'en sortir. En tout cas, il ne déméritait pas pour l'instant. Mais comment allait-il faire à présent ? Sa fille couleur Rubis ne lui épargnait rien. Et à présent, elle formait toute une série de pieux de glace qu'elle envoyait en sa direction, en véritables nuées de stalactites.... Sur un bélua ours polaire, c'était ironique. de son autre main, elle faisait tournoyer son arme Gabrielle, comme la tenant prête à une attaque.

-Viens mon petit ours en peluche, viens.... Que je te transforme en descente de lit !

Si la jeune femme continuait de toucher Raeden aux bras et aux épaules, il risquait de bientôt ne plus pouvoir tenir son épée. C'était plus que fâcheux et c'était d'ailleurs pour cela qu'il devait mettre fin au combat rapidement, par tous les moyens possibles, quitte à sacrifier son corps. Mais au moins, ses coups portaient, comme pouvait l'attester le craquement des côtes de Rubis percutées par le genoux de l'homme et le sang qui perlait à son flanc. En d'autres temps, il en aurait été effrayé, d'un tel bruit etpar les actes qu'il commettait à son encontre. Mais là, il avait carapaçonné ses émotions, sauf la colère qui le guidait, pour ne pas venir à hésiter au mmoment de ses coups. Malgré ce que la Sanguinaire se cessait de scander à propos du combat, il ne souhaitait pas la tuer. Juste la mettre KO pour pouvoir se déclarer vainqueur et mettre fin à toute cette mascarade. Il bascula quelques pas en arrière, un peu sonné par le coup qu'il venait de se prendre dans la pommette, tandis que la Rouge se remettait à le haranguer que ça serait réellement à mort, prenant les Dieux à témoin, comme elle le disait elle-même. Le seul dieu qu'il y avait à prendre à témoin, ici, c'était Hans, qui depuis le début de l'affrontement, observait toute la scène silencieusement, presque avec désintéret semblait-il. Il se contentait juste d'une petite phrase par-ci, par-là. Si cela se trouvait, il ne prenait même pas plaisir à voir s'affronter ses deux êtres alors que c'était lui qui avait été l'instigateur de tout ceci. Il n'en fallait vraiment pas plus pour que Raeden le prenne en grippe.

Mais pas le temps de s'attarder là-dessus. Une micro-douleur dans le cou et il vit apparaître une marque noire, un sablier brisé, sur la peau de Rubis et aussi sur la sienne. Il ne put s'empêcher de lâcher un grognemnt, non pas contre la douleur négligeable qu'il venait de ressentir mais contre ce que ce « tatouage » impliquait. Pas de résurection possible. Juste la mort de l'un des deux protagonistes pour mettre un point final à tout ceci. Un vrai dileme ! Qui ne faisait que repousser l'homme-ours dans l'idée qui lui avait traversé l'esprit un peu plus tôt. Il ne ferait évidemment pas cela de guetter de cœur, mais si c'était la seule solution, alors il s'y tiendrait. En attendant, il avait bien l'intention de continuer son combat et de mettre à terre son redoutable adversaire. Et par la même occasion, de lui effacer son sourire de démente, même si quelque chose lui disait qu'il faisait partie d'elle et que ça serait peine perdue, pour cet aspect là, en tout cas.

Fonçant droit sur lui, arrivaient à toute vitesse des pics de glace fabriqués par la charmante enfant. Il fit virevolter sa lame dans tous les sens, dans l'intention de les couper dans leur élan, de réduire les pieux en bouilli. Il n'arrivait pas à tous les ralentir, à tous les détruire, mais ils étaient quand même bien moins nombreux à l'atteindre qu'à être envoyé à son encontre. Il devait aussi se méfier de Gabrielle qu'il voyait tournoyer dans l'air sous l'impulsion du geste de la Sanguinaire. Elle pouvait très bien lui arracher son arme ou même le mettre à terre lui même.

La carpete te boulottera avant !

Il commença à accélérer de plus en plus la vitesse de ses attaques, de ses mouvements. Il ne faisait à présent plus qu'un avec son épée. Un seul être, une seule entité. Feinte, coup d'estoc et coup de garde, la lame fendait l'air à droite et à gauche tandis que Raeden se forçait à lutter et à avancer pas après pas, à se rapprocher encore et toujours plus prêt de Rubis, peu importe les blessures qu'il récoltait. Son regard restait rivé sur celui de la jeune femme, son visage impassible comme du marbre, sévère et déterminé. Les dieux voulaient jouer avec eux, se divertir à leur dépend? Soit. Qu'il en soit ainsi. Mais ils ne gagneraient pas, l'Enfant de Phoebe s'en portait garant!

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-Même pas cap'....

L'impétuosité de la jeunesse.... Rubis malgré tout ce qu'elle pouvait être, avait un côté joueur non négligeable, même s'il virait parfois au sado-masochisme.... Raeden ne ménageait pas ses efforts non plus bravant toutes les attaques de sa fille, usant de son corps comme bouclier lorsqu'il n'étaient pas en mesure de les dévier et de les parer. Les entailles n'étaient ni profondes ni longues mais elles étaient nombreuses. L'odeur de sang qui se répandait n'était pas pour aider Rubis à se calmer, au contraire. Plus, elle en voulait encore et toujours plus.... Elle laissa son père venir plus ou moins à elle, et reprendre un corps un corps mais sous une autre approche pour sa part. Cette fois elle n'essayait pas de parer ou de contrer mais basait tout sur son esquive. Elle employa sans vergogne son agilité à faire tourner son pauvre père en bourrique. Un pas de côté à droite, un petit bond à gauche, se pencher au bon moment, voir même une petite roulade ici et là. Un petit jeu qui aurait pu durer longtemps et laisser le pauvre homme complètement impuissant si Rubis n'était pas entraver par ses côtes brisées. Car si elle savait gérer la douleur, qui l'excitait par un procédé psychologique parfaitement malsain, elle ne disposait tout de même pas de toute sa souplesse.  

A son tour son corps se lézarda de balafres sanglantes, la couleur carmine tranchant avec le teint diaphane de sa peau. Puis soudainement, Rubis se recula, érigeant un mur de feu sombre entre elle et Raeden. La chaleur et la hauteur des flammes le dissuadèrent de tenter de s'approcher. Et derrière les flamme, la voix de Rubis résonnait.... Mais d'une nouvelle manière. Plus doucement, mélodiquement..... Rubis.... Chantait ? Aussi incroyable que cela pouvait paraître, c'était le cas.... Elle chantait. D'une voix étonnamment suave et sensuelle. Mais comme il était à prévoir.... Ce chant était très loin d'être innocent. Et Raeden en subit les effets perfides sans attendre. Sa volonté et sa détermination.... Son envie de mettre un terme à tout cela.... Tout fut comme court-circuité. Comme si son esprit était confus, trop obnubilé par le chant de sa fille pour pouvoir faire autre chose que l'écouter.... Celle-ci sortit doucement des flammes qui semblaient glisser sur son corps comme des caresses, ne blessant pas leur maîtresse. Le feu corrompu lui obéissant alors parfaitement. Un sourire confiant aux lèvre, et même les mains dans le dos, Rubis avançait vers son père en chantonnant.

-J'ai un secret, peux-tu l'garder ? Jure le sur ta vie !
Tu ferais mieux de l'emporter, jusqu'au fond de ta tombe....
Si je te vois et que j'apprends que tu ne l'as pas fait !
Car deux peuvent garder le secret si l'un d'entre eu est mort....

A présent face à son père, elle lui prit la tête entre ses mains et continua son petit numéro, tout en le fixant d'un air goguenard.

-Vois donc mon regard, et te voila assoupi !
Es-tu envoûté ? Par ce secret que tu préserves ?
Mais je connais ton secret.... Je connais ton secret...

Rubis s'éloignait de nouveau de son père continuant sa chanson au rythme aussi malsain que son interprète. Elle avait lentement enroulé une extrémité de Gabrielle aux chevilles de Raeden, et tout en déroulant la chaîne, elle faisait ainsi un véritable petit parcours dans son espace environnant. La musique semblait toucher à sa fin, et à ce moment là, alors que son père recouvrait tout ses moyens et prenait conscience de ce qu'il venait de se produire, elle employa sa magie pour décupler ses forces, et ramener d'un coup sec et violent la chaîne à elle. Le pauvre bélua fut donc trainer tout le long du parcours que la chaine faisait jusqu'à terminer sa course aux pieds de sa fille. Je me surpris à grimacer, en imaginant dans quel état il allait être après ce coup là. Elle y allait fort quand même, j'en vins même à me demander si c'était vraiment sa fille.... Je connaissais bien sûr l'adage qui aime bien châtie bien mais tout de même. Je sentais que le combat allait toucher à sa fin.... De toute manière le corps de ces deux là ne pourrait pas tenir longtemps à ce rythme là. J'étais curieux de la résolution. Qui allait être sacrifié ? Qui allait perdre sa vie pour l'autre ? Est-ce qu'ils parviendraient réellement à s'entre-tuer ?

Elle le narguait, continuant de se moquer de lui et de ses répliques, les balayant d'un simple mot, d'une simple phrase. Elle était vraiment infernale comme enfant, et Raeden était bien content qu'Alice ne soit pas tout le temps comme ça. En même temps, d'un certain côté, il pouvait être fier d'elle, car elle était puissante et à même de se protèger elle-même et surtout, de protéger chacune des facettes de son psyché. Mais tout cela était loin d'être suffisant pour que le Bélua la laisse gagner. Elle avait besoin de comprendre que son caractère était loin de faire qu'elle avait toujours raison et que sa force ne suffisait pas pour tout. La loi du plus fort n'était qu'une illusion. Oh, bien sur, l'homme-ours était venu ici pour passer le test de la voie du Tigre, la voie de la Force et en devenir un disciple. Mais pour lui, la force s'accompagnait de responsabilité, d'un code de conduite, d'un code d'honneur. Il savait que ce n'était pas le point de vue de tout le monde là dessus, et encore moins des tyrans, mais il s'en moquait. C'était sa vision des choses et il avait bien l'intention de la démontrer ici. Etre fort, ça signifiait aussi savoir perdre et savoir reconnaître ses erreurs et ses torts.

La jeune femme avait toujours été quelqu'un d'aagile et souple, et là, ça se démontrait vraiment. Comme un serpent ou une anguille, elle se déplaçait, esquivant les coups de son adversaire, le faisant s'épuisser à donner des assauts dans le vide. Cela aurait pu durer longtemps et mener à sa perte l'Enfant de Phoebe si les blessures qu'il avait affecté à la Sanguinaire ne s'étaient pas rappelées à elle, principalement ses côtes cassées. La peau des deux protagonistes se lézardaient de plus en plus de plaies, leur sang carmin commençant à dessiner des entrelacs sur le sol à chacun de leur geste, de leurs assauts. Ils étaient dans un autre monde, une sphère où une seule chose comptait : vaincre l'autre, remporter la victoire. Les buts et les raisons de tout ceci n'étaient pas les mêmes pour les deux adversaires, mais la conséquence revenait au même, poussée à l'extrême ici. La Mort.

Un instant de répit s'offrit à l'Immortel tandis que Rubis faisait un mouvement de recul. Il n'eut même pas le temps de repasser à l'attaque qu'elle avait érigé entre eux un mur de feu noir qui éblouissait l'homme s'il le regardait trop longtemps. Une chaleur infernale s'en dégageait, réduisant à néant toute possibilité de le traverser ou même de le contourner, entourant entièrement sa créatrice. Raeden ne pouvait qu'attendre, impuissant, que la jeune femme repasse à l'action. Il ne pouvait que se méfier, rester sur ses gardes dans la perspective du pire. Et cela vint … par le biais d'une voix …. d'une chanson. D'un chant envoûtant qui otait à l'homme toute combativité, toute résistance. A cet instant, il ne voulait qu'une chose, écouter encore et toujours cette voix, ce charme qu'elle dégageait et qui s'opérait en lui. Il ne réagit pas, ainsi, quand la Sanguinaire sortit lentement du mur mortel, sans aucune séquelle. Elle continuait à chanter, le regardant, lui souriant, même pas l'arme prêt à s'abbatre sur lui. Les paroles parlaient de secret à partager et à garder et de mort pour celui qui ne respecterait pas sa promesse. Le Paternel ne savait pas si tout ceci avait un sens, mais si c'était le cas, il ne le voyait pas, ne le comprenait pas. Elle alla même jusqu'à poser ses mains de chaque côté du visage de l'Enfant de Phoebe. Et celui-ci était toujours impuissant, incapable d'agir, de faire autre chose que d'être tout ouïe à cette voix.

La Rouge s'éloignait enfin et s'était à peine si son adversaire sentait l'extrémité de Gabrielle enroulait autour de ses jambes, de ses chevilles. L'envoûtement se tut peu à peu et ses esprits revinrent à Raeden. Il commençait à peine à comprendre ce qui venait de se produire, qu'il fut brusquement projeté en arrière, son dos percutant violemment le sol tandis qu'il était traîné jusqu'aux pieds de sa fille. Il en eut le souffle coupé et crut même entendre quelque chose craquer et céder dans son épaule déjà blessée. Et partout dans son corps d'ailleurs. Toutes les plaies qu'il avait reçu au cours du combat et qui s'étaient arrêtées de saigner repartaient de plus belle, rouvertes à vif par le frottement du corps contre le sol. La jeune femme le toisait à présent de toute sa hauteur, fière d'elle et plus que confiante sur la fin de tout ceci. C'était le moment pour le Bélua d'agir. De réunir ses dernières forces et de mettre un terme à tout ceci ! Sans sourciller, il fit deux choses simultanément. Il fit appraître un hologramme de lui, juste devant elle, sous son nez, armé et faisant comme portant un coup. Il dissimulait le véritable Raeden qui venait de prendre sa forme animale. L'ours polaire passa à travers l'hologramme, comme le déchirant, et se jeta sur la Sanguinaire, la renversant au sol. L'Enfant de Phoebe parla alors, par le biais de l'hologramme.

L'un de nous doit mourir. Tu en as décidé ainsi. Alors ainsi soit-il. Prend soin d'elles!

L'hologramme disparut dans l'air tandis que l'animal laissait la place à l'homme qui d'un vif mouvement, récupéra son épée, la leva en l'air avant de la rabaisser soudain …. pour venir se la planter dans le ventre, son intention finale. Les règles étaient simples. Le combat ne prenait fin qu'à la mort de l'un des deux adversaires. Raeden était incapable de tuer son enfant, même si c'était la face machiavélique de sa fille qu'il affrontait. Il ne lui restait donc plus qu'une solution. Mourir. Le choix avait été simple et rapide à faire. Et il le faisait sans regret ni remord, ni colère.

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Rubis s'amusait énormément. Son père lui donnait un peu de fil à retordre et elle n'en attendait pas moins de lui. Elle n'attendait qu'une chose, qu'il devienne aussi puissant qu'elle pour des combats titanesques qui la combleraient de bonheur. Mais pour l'heure, il venait d'essuyer une méchante attaque de sa "chère" fille. Le pauvre homme était écorché de partout, même si les blessures n'étaient que superficielles, elles étaient nombreuses, et celles qui étaient déjà là avant s'étaient vues s'aggraver. Mais l'homme ne perdait pas le nord. Il employa à son tour une technique ou plutôt une combinaison de technique. Il imposa à la jeune vampiresse une illusion de lui même, qui s'apprêtait à lui asséner un coup par surprise. Dans un réflexe, elle usa de ses bras pour se protéger.... Du vide ! L'illusion n'était qu'un divertissement pour permettre au bélua de se transformer en ours polaire, et de bondir sur la jeune fille. Bien évidemment vu le poids plus de cette dernière, elle tomba au sol, son père la chevauchant. Rubis s'était préparé à encaisser et parer un coup, mais rien ne vint.... Juste une phrase à son intention. Et la fin de cette dernière lui provoqua comme une décharge électrique. Rubis savait réagir vite, et pour le coup elle réagit sur le temps de fractions de secondes.

Voyant son père reprendre forme humaine, dans son plus simple appareil, et s'empoigner alors de son arme, elle vit ses craintes se confirmer. Il allait se suicider..... Encore. Mais il n'en était pas question pour la Sanguinaire. Et toujours dans une rapidité hors pair, elle mis à exécution son plan. Dans un calcul qui lui demanda une rigueur et une exactitude à peine concevable, elle se téléporta pour réapparaître juste sur la trajectoire de la lame de Raeden. Elle était comme blottit contre lui, offrant son dos à l'acier qui vint s'y loger sans que son père ne puisse réagir pour retenir son geste. Tout s'était passé si vite.... Rubis avait tout juste eu le temps de former une épaisse couche de glace entre elle et son père au cas ou la lame l'aurait pourfendu de part en part, comme elle s'apprêtait à le faire. J'observai la scène avec de grands yeux. Du sang s'échappa de la commissure des lèvres de la jeune fille, s'échappant de sa bouche. C'était comme si le temps s'était arrêté. Elle ne releva pas la tête et elle se contenta de lâcher.

-Je... ne te.... laisserai pas.... tricher....

Ses yeux se fermèrent doucement tandis que ses genoux fléchissaient. Elle se retrouva à genoux, l'air inconsciente.... et même bien pire.... J'observais la scène d'un air sévère. Et m'avançant vers le père et la fille, je finis par intervenir.

Cela suffit. Quelle.... Cruauté. Vraiment.... N'as-tu donc pas la moindre pitié, même pour un membre de ta famille ? N'as-tu pas eu l'impression de faire du zèle ? Je n'en demandais pas tant, et tu le savais.... N'est-ce pas... Rubis ?

On aurait pu croire que je parlais à Raeden, mais c'était bien à sa chipie de fille que je m'adressais ! La fripouille avait été jusqu'à utilisé une technique de simulation de mort pour faire croire à son père le pire ! Mais quelle petite peste ! Cela dit, elle avait aussi agit pour l'empêcher de se suicider. Et ça qu'elle veuille bien l'admettre ou non, ça voulait dire bien des choses. Je vit le corps de la jeune fille se secouait légèrement, avant que finalement elle n'arrête sa comédie et se mette à rire. Mais un véritable fou rire ! Qui n'avait rien à voir avec cette air dément qui lui collait habituellement au visage. Juste le rire de quelqu'un qui s'amusait bien. Pourtant rire ainsi devait la faire souffrir copieusement, c'était certain. Lorsqu'elle se calma, je pris délicatement la lame et commençait à la retirer avec toutes les précautions du monde. Il aurait été trop bête de réussir ce pari risqué et culotté pour le gâcher maintenant. Démunie l'épée, la vampiresse se tenait tout de même le torse au niveau de sa blessure.

-Quand on me demande de participer à un teste.... Je le fais.... on ne pourra pas dire.... Que je fais des traitements de faveurs....

Mais de là à utiliser une technique pour simuler ta mort, quand même.... Tu es au courant qu'elle va te massacrer à ton retour ?

-Alice passe.... son temps à me gueuler dessus.... j'ai l'habitude.... Étais-je.... convaincante dans mon rôle ? L'enfant maudissant et.... haïssant son père ?

Il faudrait demandé au principal intéressé, mais ça avait l'air crédible....

-Je me suis.... bien amusée.... Moi qui rêvais de l'occasion.... De le mettre en boîte et de... le faire sortir de ses gonds.... Sans qu'Alice n'intervienne pour m'en empêcher....

Ce n'était pas sensé être un jeu, mais vu la tournure que tu donnes à tes jeux.... j'aurais peut-être dû m'en chargé moi-même, je n'aurais pas été si sévère. C'était même injuste.

Je me chargeais de remettre ses deux là sur pieds. Raeden était trop faible pour pouvoir s'occuper de sa fille. Quant à Rubis je redoutais qu'elle ne parvienne à employer la magie blanche de manière si violente, qu'elle l'aurait achevé au lieu de le soigner ! Plaies et balafres se refermèrent.... Les os se consolidèrent pour ne plus laisser la moindre trace de leur fracture. Chacun recouvrit un corps flambant neuf. Mais je réservais une petite surprise à Rubis. Elle n'allait pas s'en tirer comme ça, c'était trop facile, et elle méritait une leçon. Et je n'eus pas à attendre longtemps.

-J'ai accompli ce qu'on m'avait demandé je pense. Je retourne là d'où je viens donc.

Mmmmh.... Non.

-....Non ? Comment ça non ?!

J'ai l'impression que vous n'avez pas beaucoup eu l'occasion de parler tous les deux, et pendant que je délibère, je pense que vous aurez le temps de faire un peu plus connaissance, de vous expliquer un peu.... Je continuerai de retenir Alice pendant ce temps là bien sûr !

-Hein ?! Hey c'est n'importe quoi ça ! T'as déjà pris ta décision et là t'essayes juste de me la faire à l'envers ! Me prends pas pour un jambon, et renvoie moi !

Chacun récolte ce qu'il sème Rubis..... ne croit pas que ta puissance est gratuite et qu'elle peut te permettre de te soustraire à tout.... Et puis si tu n'as vraimetn rien à te reprocher, tu ne dois voir de problème à rester avec ton père, non ? Je vous laisse entre vous.... à tout à l'heure !

-Hey ! Non ! Hors de question ! Reviens i.... Rhaaaa !

Je dus me retenir de rire en voyant sa tête furibonde au moment où je m'étais éclipser. Toute cette histoire de haine, cette volonté de meurtre, de combat à mort.... N'avait jamais été que du flan. Un plan tordu sadique de Rubis pour pousser son père dans ses ultimes retranchements. Cruel mais incroyablement efficace.... Malgré ça je n'étais pas parvenu à approuver ses méthodes. Mais ce n'était pas à moi de lui apprendre ce genre de chose alors que son père était là et à mon avis tout à fait disposer à le faire. La marque du sablier brisé avait disparu de leur cou, et Raeden avait retrouvé une tenue correcte également. Rubis faisait maintenant face à son père, les bras croisés. Elle n'aimait pas ce genre de situation où elle n'était pas à son avantage. Et vu la manière dont Alice pouvait être moralisatrice, elle se doutait bien que son père était encore pire. Elle lâcha un soupire, attendant de voir la suite, et attendant impatiemment mon retour. Mais je risquais étrangement de trainailler moi.....

Les derniers instants du combat s'était déroulé comme au ralenti, comme si le temps avait soudain décidé de changer sa manière de défiler et d'agir ici. Avec ses mots, à sa façon, Raeden avait fait ses adieux à Rubis, à Alice, à Saphir. Il savait parfaitement que l'acte qu'il s'apprêtait à faire le renverrait dans les tourments et les Ténèbres. Un aller simple et direct pour un retour chez les Ombres. C'était son choix, sa décision, pour sauver sa fille. Et il ne reviendrait pas dessus, comme il ne reviendrait pas vers elle après tout ceci, sous forme éthérée. Elle avait assez souffert et il savait combien sa santé mentale était fragile en ce moment. Il savait aussi que la Sanguinaire était assez forte pour surmonter tout cela, et pour éviter que les deux autres facettes de sa personnalité ne sombrent entièrement. Mais les choses ne se passèrent pas comme il l'avait décidé. Alors que la lame se rapprochait à toute vitesse de son ventre et qu'il était trop tard pour arrêter le mouvement, même s'il l'avait voulu, la jeuen femme se téléporta contre lui, formant une barrrière de son corps, entre celui de son père et l'épée de ce dernier qui finissait sa course. Elle avait même érigé une paroi de glace de long de leur ventre, au cas où que la pointe de l'arme ne la transperce entièrement, ce qui était sage parce qu'avec la force et la vitesse que le Bélua avait mit dans le geste, c'était plus que probable.

L'horreur reprit place en Raeden. Il n'avait pas du tout la même origine que celui qu'avait provoqué magiquement Rubis en lui un peu plus tôt, mais c'était le mmême sentiment, la même émotion. Et cette fois-ci, il n'était pas du à sa fille, mais à la situation. Elle venait de prendre l'arme à sa place ! Son arme, son coup ! Un hurlement inarticulé sortit d'entre ses lèvres et vola en éclat dans toute la salle, tandis qu'il regardait, impuissant, le sang lentement s'écouler d'entre les lippes de son enfant, sa tête baissée, ses yeux doucement se refermer, trop fatigués pour rester ouvert, tandis que ses jambes flanchaient et qu'elle se retrouva à genoux. Comme dans un jeu de miroir, pareil à un reflet, les jambes de l'homme-ours fléchirent aussi, incapable de tenir son corps debout avec la scène sous ses yeux. Il tomba plus qu'il ne se laissa glisser, tendant faiblement la main en avant pour toucher et attraper son enfant, qui semblait froide et morte, dans le dernier repos éternel, telle une poupée de cire.

C'est cet instant que l'Aether choisit pour intervenir. Trop tard ! Il avait laissé les choses allaient jusqu'au bout, tout ça pour un stupide test ! Tout ça pour savoir si l'Enfant de Phoebe était digne ou pas de recevoir une arme du Temple et de devenir disciple de la Voie du Tigre. Si c'était ainsi que les Esprits du Temple se comportaient et traitaient leur futurs protéger, ils pouvaient se la garder, leur arme ! Il n'en voulait pas ! Pas sur le sang et le meurtre de ses propres mains, de sa fille ! Et voilà qu'en plus, Hans en rajoutait une couche, en le traitant d'être sans cœur, sans pitié et surtout, d'avoir fait trop de zêle ! Mais pour qui se prenait-il à la fin ?? Il était un Dieu, mais ce n'était pas une raison suffisante aux yeux de Raeden pour qu'il se permette de trainer les autres dans la boue. Mais les derniers mots du télékinésiste laissèrent l'homme troublé. Il parlait à Rubis ? Ne voyait-il pas qu'elle était morte ?! Etait-il finalement devenu fou sous le déluge de tout ce sang, cette rage et cette magie ? Le corps de la jeune femme frissonna et soudain, un éclat de rire éclata. Pas seulement un éclat d'ailleurs. Toute une cascade qui ne s'arrêtait pas, s'alimentant elle-même. La Sanguinaire était vivante et sous l'emprise d'un fou rire ! Un vrai ! Pas celui d'une folle furieuse !

Rubis était vivante … et avec elle, Alice et Saphir, par ricochet ! Elle s'était jouée de lui … lui avait fait croire à sa mort. Pourquoi ? Dans quel but?! Il était son père et elle avait été jusqu'à le torturer à ce point simplement parce qu'on lui avait demandé de tester Raeden ? C'était incompréhensible pour le pauvre paternel, qui restait encore accroupi au sol, incapable de dire quelque chose ou même de bouger. Mais en même temps, son abasourdissement laissait peu à peu la place de nouveau à la colère juste d'un père envers son enfant qui avait fait plus qu'une énorme bêtise. Elle avait même été jusqu'à jouer sa haine et son ressentiment pour parfaire le tout, pour être plus convaincante ! Et en plus de cela, elle voulait qu'on l'approuve et qu'on la félicite de tout le travail qu'elle venait d'accomplir, qu'on applaudisse sa performance. Mais elle avait perdu la tête ??!! Pour une fois, Hans aussi ne semblait pas être de son avis, et tant mieux. Il reconnaissait que tout ceci avait été injsute … ce qui ne l'avait pourtant pas empêcher de rester tranquillement de côté, simple observateur.

Un courant frais et salvateur vint caresser le corps de Raeden tandis qu'une magie de soin faisait son effet et que chaque blessure de l'homme se refermait, la même chose se produisant sur Rubis. Cette dernière voulait d'ailleurs s'éclipser, mais l'Aether avait d'autres projets pour elle. Une dispute commença entre l'Esprit et la Sanguinaire … enfin, plutôt des récriminations de la part de cette dernière, contre des faits simples exposés pour le maître des lieux. Le télékinésiste disparut, mettant fin à la discution. Rubis reporta son regard sur l'homme-ours, toujours accroupit, mais de nouveau entièrement habillé. Lorsqu'il releva la tête pour regarder sa fille dans les yeux, cette dernière put voir son regard noir remplit de colère. D'un mouvement, sans rien dire, il se redressa, attrapa la jeune femme, la tenant fermement d'une main tandis que de l'autre …. il se mit à lui donner la fessée.

« Etait-je … convaincante dans mon rôle ? » « Je me suis … bien amusée … »

Il répéta ses deux phrases qu'elle avait prononcé, dans une imitation assez réussis de la façon dont elle les avait dites, sa main venant frapper son postérieur.

Un jeu ! Rien qu'un jeu pour toi ! Pour me mettre en boite, s'amuser de moi ?! Te rends-tu comptes de la perversion de tout ceci ??!!! Et en plus tu crois t'en tirer comme ça, sans réprimande ni rien, trouvant la façon dont tu as agis, naturelle?!

Papa était vraiment en colère, encore bien plus que la fois où il avait fessé Yuli dans sa chambre. Il abattit encore deux fois son couperet et la faisant tourner vers lui, une main sur chaque bras.

Tu voulais quoi ? Montrer que tu étais la plus forte, la plus cruelle, la plus sauvage, la plus méritante ??!!!

Il secoua la tête et poussa un soupir.

Si c'était cela ton but, c'était vain , idiot, puérile et dangeureux!

Il continuait de la fixer, attendant une réaction de sa part.

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Rubis observa son père s'approcher d'elle. La colère de l'homme était palpable, plus que la voir on pouvait la ressentir à des lieux à la ronde. Il l'attrapa d'une main ferme et déterminée, et jusque là Rubis ne bronchait pas. Elle s'imaginait qu'il allait surement essayer de la tuer par strangulation, ou lui péter les clavicules pour perforer ses artères avec... Quelque chose du genre, bref une vengeance cinglante et sanglante à la hauteur de la peur qu'elle lui avait infligé. Peut-être même qu'il allait s'amuser à la tuer à répétition. Mais c'était bien mal connaître son papounet qui savait définitivement où taper pour faire mal. Rubis n'était pas du genre à se lamenter sur sa douleur physique, et elle n'aurait aucune peine à encaisser. Mais c'était bien dans sa fierté que le bélua avait décidé de frapper. Histoire de recadrer un peu la demoiselle et de redessiner le cadre où il était le père et elle son enfant. Lorsqu'elle ressentit la première claque sur son postérieur ce fut la surprise. Elle n'y croyait tout simplement pas. Mais la seconde vint bel et bien confirmer la première ainsi que la réalité de la situation. Son père était entrain de lui mettre une fessée. Tout en lui passant un savon bien mérité avouons le.

Rubis sentit le rouge lui monter au visage, ses joues lui semblant être en feu. Un peu décontenancée elle ne savait pas trop si elle devait se débarrasser de son emprise, ou attendre qu'il finisse de se défouler. L'un comme l'autre, cela ne changeait rien au terriblement embrassant de la situation. Se faire punir comme une vulgaire enfant.... C'était même humiliant pour elle, qui au final aurait largement préféré se faire broyer les os. Elle avait clairement passé l'âge dans sa tête. Comme quoi d'une personne à une autre les visions pouvaient bien changer.... Après une imitation assez fidèle de sa fille, le bélua avait commencé ses réprimandes. Les poings et la mâchoire serrés, Rubis lui répondit, ravalant comme elle pouvait sa fierté.

-Ce n'est en tout cas pas suffisant pour que tu me prennes au sérieux.

Non elle ne lâcherait rien ! Pas le moindre Aie, pas le moindre soubresaut, rien du tout. Quitte à s'enfoncer les ongles dans la paume de sa main. Certains refuser d'admettre leur peur coûte que coûte, d'autre leur douleur.... Ils étaient finalement bien de la même famille. Tentant sa chance, Rubis essaya de se libérer de l'emprise paternel. Mais il semblerait que son aptitude à réduire sa force soit plus présente que jamais, et elle ne parvint à rien. Si ce n'était qu'à tirer encore plus la tronche affichant clairement une mine vexée et contrariée, et réprimant un grognement. En désespoir de cause, elle lui répondit.

-Pour l'amour du sang, mais quel intérêt aurais-je à vouloir m'imposer comme étant la plus forte ? Ça m'apporterait quoi ? Rien....

Finalement la punition prit fin et elle en aurait bien poussé un soupir de soulagement. Je trouvais qu'il n'avait pas été encore trop sévère au vue de ce qu'elle avait fait. Surement la joie de la savoir encore vivante. En tout cas elle était à présent au pied du mur et bien obligée de s'expliquer. Croisant les bras et toujours en tirant la tronche.

-Je prends du plaisir à éprouver et affronter des combattants qui sont méritants ou prometteurs, c'est un fait. J'aime les repousser dans leur derniers retranchements pour obtenir le meilleur d'eux-mêmes. Mais.... dans ton cas c'était beaucoup plus compliqué. Une partie de toi t'empêchait de te lâcher réellement et complètement. Il m'a fallu user de bien des subterfuges pour te contraindre à ne pas me faire de cadeaux. Et encore.... tu étais quand même prêt à te sacrifier malgré tout. Même si c'est une marque de force, la force de caractère en tes convictions.

Elle tourna la tête vers son père, le regardant dans les yeux et lui dis.

-Quant à la simulation de ma mort.... C'était un coup risqué mais à tenter. J'espère que cela te permettra de te faire à l'idée que l'éventualité de notre trépas est bien réelle, et t'apprendre petit à petit à ne pas en être affecté. Si tu souffres, elle souffre. Si tu ne souffres pas, elle ne souffrira pas.

Le raisonnement n'était pas faux, mais bien trop basique à mon goût. On ne pouvait pas demander aux gens de ne pas être triste lorsqu'on perdait un être aimé. Ni même de se faire à cette idée, encore moins de cette manière. S'endurcir plus que de raison ne finissait à mener qu'à la destruction.... Cela n'était pas étonnant qu'elle ait ce genre de principe en fin de compte. Rubis était destructrice, mais pour elle-même aussi. La vie de son autre, d'Alice devait être bien dure au vu de l'influence qu'elle pouvait avoir sur elle. Elle comme pour me confirmer, elle poursuivit.

-Mes méthodes ne te plaisent pas, c'est une chose qui ne m'étonne pas vraiment. Après tout chacun son point de vue. Mais c'est de cette manière que j'ai permis aux deux autres de survivre et à Alice de s'endurcir. Et ça fonctionne. Je ne lui fais pas plus de cadeaux non plus si cela peut te consoler.

Pauvre de toi Rubis ! Je n'étais pas sûr que l'idée de Sanguinaire entrain de torturer Alice pour la forcer à "s'améliorer" soit une chose qui enchantait réellement Raeden ! Mais au moins cela pourrait-il peut-être lui expliquer bien des mystères.... A voir comment il allait réagir.

Pas un son ne s'échappa d'entre les lèvres de Rubis tandis qu'elle recevait de la part de son père la correction qu'elle méritait. Quand elle ne voulait pas s'avouer vaincu, même sur une chose insignifiante, elle avait un sacré caractère. Cela rappelait étrangement la scène qui avait eu lieu un peu plus tôt, lorsque la jeune femme avait flanqué une terreur monstre à Raeden mais que celui-ci avait refusé de pousser le moindre cri. Leur fierté était quelque chose de précieuse pour eux, même s'ils ne s'en rendaient pas forcément compte. Assurément, ils ne pouvaient pas se renier l'un l'autre, ils étaient bien de la même famille ! Le pire, c'était qu'apparemment, elle croyait qu'ill faisait tout cela parce qu'il ne la prenait pas au sérieux. Se rendait-elle compte que malgré tout ce qu'elle avait vécu, elle était encore une jeune femme ? Qu'elle n'avait pas besoin de se montrer aussi acariâtre, machiavélique et tueuse qu'elle l'avait été peu avant, tout le temps ? Le Bélua avait très bien compris que par le passé, elle avait du faire des choses bien pire, pour protéger Alice et Saphir, mais elle n'était plus une nouvelle née maintenant. Elle était la Reine des Vampire ! Et puis, il était là !

S'il y avait une chose sur laquelle la Sanguinaire était bien vainqueur et supérieur vis-à-vis de l'homme-ours, c'était sur le tirage de tronche ! Elle avait du s'entrainer des heures et des heures pour arriver à parfaire cette technique et à l'ériger au rang d'art ! C'était vraiment du beau boulot. Mais ça n'avait aucun effet sur l'Enfant de Phoebe. Il avait eu le temps de se fabriquer une armure contre cela, avec Elrik et Alice quand ils étaient jeunes. Certainement un gêne héréditaire que la Rouge avait perfectionné, mais dont ne savait pas s'il provenait de Raeden ou de Faline … à coup sur d'un peu des deux, vus leur caractère respectif. Il était maintenant venu le temps des explications de la part de la jeune femme, pour justifier ses gestes et son comportement. Croisant ses bras à son tour sur sa poitrine, le Paternel l'écouta, ne la lachant pas un seul instant du regard.

Si elle avait fait tout cela, c'était pour lui, pour qu'il devienne plus fort, meilleur, et surtout, pour qu'il n'ait pas peur de porter véritablement ses coups contre sa propre enfant. Un vrai combat, c'était ce qu'elle avait voulu, pas simplement un affrontement direct mais dont on savait qu'il n'y aurait aucun danger. Entendait-elle au moins ce qu'elle disait ? Qu'elle ait dix-huit ans, qu'elle soit Impératrice de la Nuit, ou même qu'elle devienne Aether, tout cela ne changerait jamais le fait qu'elle serait et resterait à jamais sa fille. Elle ne pouvait pas lui demander de ne plus ressentir de sentiment à la simple idée de la perdre. Elle voulait qu'il devienne insensible à possibilité de leur mort à toutes les trois ? L'homme secoua la tête, ouvrant la bouche pour dire quelque chose, mais la referma finalement, la laissant terminer ce qu'elle avait à dire. Et comme si cela allait le consoler de savoir qu'une face de la psyché de son enfant en faisait voir de toute les couleurs à l'une des autres faces !

Etre …. « fort », imperméable à la souffrance de nos êtres chers et d'autrui, tout le temps, n'est pas bon. Savoir que l'on peut encore ressentir de tels sentiments, même malheureux et que l'on ne veut pas, c'est le signe qu'on est encore « humain » et « vivant », que l'on ressent encore des choses. C'est bon dans une certaine mesure. C'est notre pare fou. Quoiqu'il arrive, j'aurai toujours peur de vous perdre, et pour rien au monde, je ne voudrai perdre cette peur, comme pour rien au monde, je n'abandonnerai l'espoir qui vit en moi …. me comprends-tu?

Il n'était vraiment pas sur que ces mots fassent mouche. Mais il se disait qu'à force de persévérance et d'exemple, il arriverait bien à montrer de quoi il voulait parler à Rubis. Il faudrait qu'il en discute avec Chess, avec Alice et avec la Sanguinaire aussi. Après tout, à part quand elle essayait de le détruire, elle était vivable et elle restait son enfant.

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