Le Deal du moment : -35%
Pack Smartphone Samsung Galaxy A25 6,5″ 5G + ...
Voir le deal
241 €

Partagez
 

 La voie de Drejtësi Zhdërvjelltësi - Dishepull

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Invité
Invité

avatar
Dim 27 Sep 2015, 21:34





Au creux de ses paumes, l’Ombre fit rouler l’étrange couronne qu’elle avait un jour arraché au cœur du Volcan Ardent, dans un périple plus que dangereux. Sa défunte louve avait participé à cette aventure sans même un pas d’hésitation, ni une tentative de fuite. Le métal étincela sous un rayon de soleil et dérangea quelque peu la jeune femme qui en fut ébloui. Peut-être était-ce là une manière de lui montrer son propre aveuglement devant tout le parcours de sa fidèle amie. Luuna l’avait toujours suivie et bien des fois, elle aurait pu mourir devant les dangers que l’Ombre provoquait un peu plus chaque jour. La jeune femme n’avait pas été des plus stables mentalement et encore maintenant, il lui était difficile de trouver une certaine sérénité dans son errance.  

Elle avait affronté bien des démons personnels qui l’avaient envahie à la mort de son aimé. Fonçant tête baissée dans sa folle quête de réponse et de vengeance, elle n’avait jamais réellement veillé sur le bien-être de sa louve. Cette dernière était là, toujours à ses côtés, toujours fidèle. Pourtant, en prenant la peine d’y réfléchir plus posément, elle n’avait jamais offert à Luuna la possibilité de vivre sa propre vie. Sa vie de louve. Contrairement à ses semblables, elle n’avait jamais rencontré son mâle alpha, assuré une descendance et fondé une meute. Aaliah l’avait privée de ce que le destin même lui avait ôté et dont elle en avait tant souffert… Pourtant, Luuna n’avait pas hésité à sacrifier ce qui lui restait de vie pour les sauver, Lisseth et elle. Mais était-ce là le destin qu’elle méritait après tant de dévouement? L’Ombre aurait aimé lui offrir un peu plus qu’une sépulture, comme elle aurait aimé prendre conscience de la valeur de l’existence de sa louve avant sa mort.

Pensive, l’Ombre décida de poser la couronne sur sa tête. Elle n’avait pas encore pris le temps d’en savoir plus sur cette relique et du pouvoir qu’elle détenait. La jeune femme aurait aimé que sa louve fût là pour partager cet instant. Aaliah regretta cependant bien vite son acte. Une douleur vive parcourut chaque parcelle de son corps, si bien qu’elle en hurla à s’en arracher les cordes vocales. Sa gorge était étrangement sèche et sa langue râpeuse lui laissait un goût désagréable en bouche. Elle tenta de se redresser, prenant appui sur une vielle chaise qui répliqua en lui enfonçant des échardes dans les doigts. Son estomac la tirailla comme s’il reprenait vie et l’affamé gargouilla bien vite de colère. Autour d’elle, la pièce vacilla et l’Ombre s’arracha les cheveux pour parvenir à saisir une couronne qui ne trônait plus sur sa tête. Il lui fallut quelques instants pour passer outre la migraine et se rappeler la formulation pour ôter la couronne. Les mots à peine prononcés, elle attrapa l’objet de sa souffrance et le jeta férocement à travers la pièce. La couronne roula sur le plancher tandis que l’Ombre tentait vainement de comprendre ce qui venait de se produire. Pendant un court instant, elle eut l’impression d’être revenu à la vie… Elle n’eut cependant guère le temps de s’attarder plus longuement qu’un étrange bruit attira son attention. La douloureuse relique avait stoppé sa course contre une de ses robes, mais le son émis par cette dernière était plutôt étrange. Prenant le temps de se remettre de sa torture, elle attrapa le vêtement pour voir l’objet qui gisait sous celui-ci. Un bijou imposant lui rappela alors son nouveau but dans son éternelle errance.

Aaliah pris alors pour la seconde fois la direction du Temple de Drejtësi, bien déterminée de converser avec la Déesse. Du moins, si Celle-ci daignait lui adresser la parole, ce qui n’était pas des plus certains. Les Aetheri étaient bien mystérieux et peu enclin à apparaître aux Mortels. Il lui faudrait se montrer convaincante, chose que l’Ombre n’était pas sûre de faire correctement. Aaliah avait cependant réussi à attirer le regard de la Déesse sur elle, du moins l’espérait-elle. Lors de sa première visite en ce lieu sacré, elle était repartie avec cet étrange bijou imposant et étincelant. Elle n’avait pas compris d’où il venait, ni son utilité dans un premier temps. La jeune femme avait réalisé par après qu’elle avait la capacité de se rendre invisible aux yeux de certaines personnes, mais elle n’était pas très sûre du lien entre ce pouvoir et le bijou. L’Ombre était de nature très discrète et n’avait pas toujours besoin d’un bijou, aussi divin fut-il, pour disparaître du champ de vision de ses victimes. Elle l’avait donc laissé là, simplement déposé sur le sol, oubliant presque sa propre demande de justice au nom des animaux. Il fallait qu’elle se ressaisît et se concentrât. Elle ne devait pas laisser la mort de sa louve l’emporter comme elle l’avait fait pour son aimé Eldarius. L’Ombre devait garder ses idées claires pour percer les mystères de la mort animalière et ne pas laisser le désespoir l’emporter.

Pour entrer dans le Temple sacré, elle avait revêtu son bijou divin et prêtée, cette fois, attention aux environs. Elle put ainsi remarquer la porte cachée derrière un arbre pour pénétrer dans ce lieu saint. Il n’y avait personne, mis à part le personnel ecclésiastique qui la laissa bien vite pour qu'elle pût prier en toute discrétion. L’Ombre s’approcha de la balance tant en se remémorant les conseils de son père sur la manière de se faire bien voir par un Aether. Ne jamais entamer une phrase en commençant par « je » et ne jamais défier un Aether du regard ; un exercice qui lui demandait un instant de réflexion pour préparer ses phrases.

« Drejtësi… Pour mener à bien mon envie de justice au nom des animaux, il me faut avoir l’esprit serein. En tant qu’Aether, les mystères de ce monde sont des perles de savoir entre vos mains. Offrez-moi la possibilité de connaître celui sur la vie et la mort des animaux. L’Ombre se tut un instant, sachant que cette demande avait peu de chance d’aboutir, mais elle se devait de tenter, aussi, elle reprit son monologue. Cette érudition me permettra de mieux juger les actes commis et d’appliquer la sentence qu’il convient. Faites de moi celle qui saura prouver la valeur d’une vie animale et donnez-moi la force de leur bâtir un monde qui leur sera entièrement dévoué… »


Revenir en haut Aller en bas
Mitsu
♚ Fondatrice ♔

◈ Parchemins usagés : 36436
◈ YinYanisé(e) le : 07/07/2005
Mitsu
Sam 17 Oct 2015, 02:31

« Depuis le temps que je hante cet endroit, tel un Esprit prisonnier, je n'avais jamais entendu semblable prière. » murmura une femme qui venait d'apparaître juste à côté d'Aaliah. Elle lui sourit doucement, réunissant sa longue chevelure blonde sur son épaule droite. Son regard vert émeraude parcourut la pièce, s'arrêtant sur quelques éléments décoratifs sans pour autant faire la moindre remarque sur ces derniers. « Je me demande pourquoi vous venez prier Drejtësi au juste. Phoebe, ou n'importe quelle Déesse de la nature, ne serait-elle pas plus à même de répondre à de telles interrogations ? ». Elle laissa un petit silence s'installer, assez pour qu'il se fasse sentir mais pas suffisamment pour permettre à la croyante de répondre. « Je suis curieuse de connaître votre histoire. Les Ombres qui s'intéressent aux animaux ne sont guère nombreuses. ». La plupart se contentaient d'effectuer leur travail quotidien, sans penser que, peut-être, un cycle similaire existait pour les bêtes. Elle ne pouvait leur en vouloir, elle-même, en tant qu'Esprit de la Mort, n'avait guère cherché plus loin. A vrai dire, elle avait été une très mauvaise Reine, n'hésitant pas à profiter des failles du système pour servir quelques uns de ses intérêts personnels. Si son Destin n'avait point été celui de s'élever, les Ætheri l'auraient sans doute puni. Enfin, peu importait, elle ne venait pas à la rencontre d'Aaliah en tant qu'ancienne Reine de son peuple ou en tant que Déesse, elle venait simplement comme une Mortelle en sachant un peu trop sur certaines choses. Connaître l'existence des Ombres n'était point conféré à tout le monde mais elle avait fait attention à ne pas dévoilé trop de connaissances, juste assez pour provoquer un questionnement sans laisser la certitude apparaître.

Cela faisait quelques temps que Mitsuko avait décidé de laisser son ancienne vie derrière elle. Tout ce qui l'avait constitué, que cela soit ses connaissances, son mariage, sa famille, elle ne souhaitait plus en entendre parler. Elle avait été une femme puissante mais pas assez pour concilier un statut de mortel et un statut d'immortel. Elle avait dû choisir et, comme à son habitude, la simplicité n'avait pu entourer ce choix. Séléna était née, une enfant qui partageait son âme et sur qui elle devait veiller afin de ne point disparaître à jamais. Mais le jeu n'en était que plus excitant ainsi. Telles des jumelles, les destins des deux Taiji étaient soudés. Plus que cela, Séléna n'était qu'une réincarnation d'une entité pourtant bien vivante. La Déesse espérait cependant qu'elle ne ferait pas, à l'avenir, les mêmes erreurs qu'elle.

« Quant à la Déesse, il semble qu'elle ait été aveugle et sourde un long moment. ». Mitsuko avait fuis ses fonctions, pensant pouvoir échapper à son Destin. Cette façon qu'elle avait toujours eu de s'ériger en être supérieur l'avait desservi. Peut-être n'était-ce d'ailleurs que de l'orgueil mal placé ? Croire qu'elle pourrait déjouer l'emprise que les Ætheri plus puissants avaient sur elle, penser un seul instant pouvoir piéger les Esprits du Temple, jouer avec les règles, voilà des croyances bien suicidaires. Elle avait tenté, ils l'avaient exhaussé, sachant très bien qu'elle s'ennuierait profondément en tant que Mortelle. La mélancolie l'avait saisi rapidement. Il n'y avait plus dans son existence d'individus capables de la surprendre, son intelligence annihilant totalement l'étonnement. Elle n'avait pas besoin de demander pour savoir, pas besoin d'attendre pour comprendre. Un monde sans surprises, voilà qui était bien fade. La jeune femme aurait pu se suicider si elle n'avait pas conscience de ce qu'il y avait après un tel geste. « Je ne sais pas si vous aurez la chance d'obtenir la moindre réponse de sa part mais, après tout, pourquoi pas ? ». Elle sourit. De toute façon, elle savait que d'ici quelques temps, la donne changerait. Les choses deviendraient bien plus « amusantes », même à son niveau. Une guerre se préparait, de celles qui ne risquaient pas de ravager un seul territoire. Les êtres de ce monde devraient faire un choix. Mitsuko pouvait voir dans le futur que les temps seraient troubles. Elle n'avait pas toutes les réponses, parfois que des bribes d'informations, mais elle avait joué un rôle dans tout ceci. Le mystère serait bientôt levé, pour son plus grand plaisir. Les Terres du Yin et du Yang n'avaient pas finis de trembler. « En avez-vous déjà eu une ? ».

724 mots
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Sam 17 Oct 2015, 23:42



L’Ombre sursauta lorsqu’une voix retentit à ses côtés, surprise d’avoir été écouté durant sa prière à l’Aether. Aaliah se retourna furibonde, si elle pouvait accepter le fait qu’un membre du personnel ecclésiastique avait l’ouïe fine, elle supportait difficilement qu’une inconnue se permit de commenter son monologue. Elle croisa un sourire déstabilisant et une silhouette féminine plus qu’élégante qui lui fit oublier sa colère un instant. Cette dernière revint rapidement lorsque l’inconnue s’interrogea sur la raison qui la poussait à prier Drejtësi, l’Aether de la Justice, plutôt qu’un Aether plus tourné vers la nature. Un silence plana durant quelque seconde, permettant à l’Ombre de bouillonner intérieurement devant cette remarque. Certes, d’autres Aetheri étaient peut-être plus en adéquation avec ses interrogations sur le cycle mortuaire de la faune, cependant, elle avait déjà prié une fois Drejtësi pour faire régner la justice au nom des animaux. Il lui semblait donc logique de revenir vers celle qui l’avait déjà écoutée une première fois. Puis, elle n’avait pas envie de cavalé auprès de trente-six mille Aetheri pour trouver réponse à son unique question. Lors du décès d’Eldarius, elle avait tant couru après une réponse, qu’elle ne l’avait finalement jamais trouvée… Elle préférait donc cette fois-ci, se limiter à une personne. Cependant, Aaliah ne put même pas faire remarquer à l’inconnue que les raisons pour lesquelles elle s’était tournée vers Drejtësi ne la regardaient guère que celle-ci reprit la parole.

Aaliah fronça les sourcils lorsque la beauté blonde prononça le nom de sa race, pourtant peu connu par le commun des mortels. Celle qui s’était comparée à un esprit emprisonné en ce lieu saint ne devait pas être n’importe qui. L’Ombre hésita donc entre lui adresser la parole de manière vive pour lui ordonner de la laisser à ses prières avec son tact légendaire ou la dévisager, pensive. La deuxième option fut celle choisie par la jeune femme, principalement parce qu’une voix dans son esprit lui disait qu’il valait mieux ne pas être agressive avec la mystérieuse demoiselle. Aaliah avait décidé d’obtempérer, sans chercher à savoir si c’était sa conscience où un autre esprit dans ce temple qui lui parlait…  Autre chose la troublait, plus qu’elle ne l’aurait souhaité : les mots de la jeune femme. Elle lui confia avec une certaine désinvolture qu’elle n’obtiendrait pas de réponse ; Drejtësi ayant fait preuve de surdité et d’aveuglément ces derniers temps. Puis, perdu dans ses pensées, la dernière question la déstabilisa un instant. Inattendue, Aaliah due faire appel à sa mémoire pour remettre de l’ordre dans cet étrange échange.

« Oui, bien sûr ! répondit-elle presque offusquée par cette question. Je suis venue une première fois et j’ai reçu ceci, expliqua-t-elle en montrant le bijou qui recouvrait sa robe.

Certes, ce n’était pas une réponse orale, mais plutôt un signe divin ; ce qui était mieux que rien. Après, l’Ombre ne savait pas grand-chose sur ce bijou divin offert lors de sa première visite. Elle en ignorait toujours l’utilité et sa symbolique. En y réfléchissant bien, elle avait demandé de pouvoir exécuter la justice au nom des animaux, et à part cet ornement, elle n’avait guère reçu d’autres signes plus révélateurs depuis ce temps. Aaliah restait cependant convaincue que Drejtësi l’avait écoutée ce jour et si elle avait répondu à sa première prière, elle en ferait de même pour la suivante. Et que l’Aether fut temporairement sourde n’y changerait rien…

« J’obtiendrai une réponde de sa part et la chance n’y sera pour rien, reprit l’Ombre, bien déterminée à montrer à l’insolente qui l’avait dérangée qu’elle n’était pas une fidèle à se dérober au premier obstacle qui l’empêchait de converser avec son Aether. Vous connaissez ma nature, vous savez donc qu’il est dans mes capacités de prier Drejtësi une éternité pour obtenir réponse à ma question. Je resterai ici le temps qu’il faudra pour Elle recouvrer la vue et l’ouïe. Soit Elle donnera satisfaction à ma requête d’une manière ou d’une autre, soit Elle me fera disparaître pour retrouver sa divine tranquillité. La mort étant pour moi une délivrance, Elle opterait là pour un bien mauvais choix ceci dit… »

Aaliah n’était pas du genre à prendre les décisions à la place d’un Aether, mais elle savait que le fardeau qui pesait sur les Ombres ne leur était pas inconnu. C’était leur malédiction et les Aetheri n’étaient pas du genre à délivrer ainsi les gens de leur peine éternelle. Et puis, faire disparaître une fidèle dans son temple, cela serait d’un mauvais genre…  L’Ombre avait l’espoir que l’Aether de la Justice saurait être juste à ce niveau.

« Maintenant vous m’excuserez, mais mon histoire et la raison de mon intérêt pour les animaux, je vous les conterai plus tard si le temps m’en est donné. Pour le moment, c’est avec Drejtësi que je souhaiterais échanger des mots. »

Aaliah regarda la jeune femme dans ses yeux verts impérieux, peu rassurée de lui tourner le dos pour tenter de rentrer en communion avec l’Aether du lieu. L’Ombre était rarement réfléchie, mais sa conscience parvenait à percer son esprit pour lui dicter l'ordre de rester sur ses gardes et ne pas paraître trop insultante dans un temple sacré. Du moins, pour l'instant, car contenir son caractère tempétueux n'était pas sans conséquence. L'Ombre tapota nerveusement le sol du pied...


880 mots

Revenir en haut Aller en bas
Mitsu
♚ Fondatrice ♔

◈ Parchemins usagés : 36436
◈ YinYanisé(e) le : 07/07/2005
Mitsu
Mer 06 Jan 2016, 05:20

« C'est vrai que vous faire disparaître serait une solution. » avança la blonde d'un ton songeur, remarquant les mouvements du pied d'Aaliah. Elle se mit à rire. « J'avoue qu'en y réfléchissant, il doit être bien ennuyeux d'entendre les prières de milliers de fidèles. Tous ces Humains que la Justice a juré de protéger qui lui demandent grâce, jour après jour, minute après minute. S'il n'y avait qu'eux... Je me dis que ce n'est guère pour rien qu'un Dieu est un Dieu, un Mortel deviendrait fou en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire. ». Mitsuko se déplaça légèrement, regardant autour d'elle. « Et dire que lorsque j'étais Esprit de la Mort, vous tétiez sans doute encore le sein de votre mère... ». Elle exagérait, bien entendu, mais devant un caractère comme celui de l'Ombre, elle ne pouvait s'empêcher de répliquer à juste mesure. Titiller était amusant et si elle pouvait trouver une voie plus réjouissante que celle d'un Temple fade où circulaient des dizaine de religieux, alors elle ne se gênerait pas. Il fallait ce qu'il fallait, bien entendu, mais, à vrai dire, parfois, elle se demandait si elle n'aurait pas mieux fait d'être la Déesse des jeux de stratégie ou de la guerre. Elle aurait pu faire de son Temple quelque chose de plus mouvementé. Elle ne serait guère allée jusqu'à être Déesse du désir ou du plaisir, bien qu'elle imaginait que les lieux de culte doivent être grandioses.

Après un instant, elle finit par sortir de nulle part une arme, une épée. « Voyez-vous, vous n'êtes pas la seule qui obtienne des réponses. Sauf que, moi, je sais comment utiliser les pouvoirs que la lame renferme. Je pourrai éventuellement vous enseigner... si un signe se présentait bien sûr. ». Elle précisa doucement : « Je ne voudrais pas contrarier l'Æther. ». Doucement, elle passa l'un de ses doigts sur le tranchant métallique. « D'un autre côté, je serai vous, je resterai ouverte à toute proposition. Après tout, vous ne me connaissez pas. Peut-être suis-je envoyée par celle que vous priez depuis votre arrivée ? Peut-être souhaite-t-elle que je vous teste en faisant semblant de n'être personne en particulier ? Peut-être suis-je une menteuse qui s'ennuie éperdument et qui profite de votre compagnie sans aucune volonté autre que celle de vous empêcher de prier ? ». Elle haussa les épaules. « Je pense être trop vieille pour croire au hasard. Il me semble que vous l'êtes également. Il n'y a que le Destin et si vous êtes ici en même temps que moi, c'est sans doute que le votre sera amené à être grand. Votre position actuelle le prouve bien assez. ».

Mitsuko fit un petit mouvement pour positionner la pointe de la lame sur l'un de ses doigts, faisant tenir l'épée ainsi, en parfait équilibre. Un sort de télékinésie aurait suffit à obtenir le même effet, mais cela semblait légèrement différent, comme si la lame avait changé de référentiel. Elle tenait, simplement, parce que la gravité n'était plus la même. « Beaucoup de crétins pensent que la Justice est bonne. Le Justice est avant tout écrite et, bonne ou mauvaise, tout dépend du point de vue que l'on étudie. La peine de mort peut-être juste, la torture peut être juste. Tous les peuples se targuent d'être dans le droit chemin, d'avoir le meilleur mode de vie et, surtout, d'avoir raison. Alors, il y a la Justice des Rois et puis, j'imagine qu'il y a la Justice que la Déesse édicte et défend. ». Elle arrivait à la conclusion de sa pensée. « Vous n'êtes pas ici pour que la Justice édictée par un Souverain soit respectée. Vous n'êtes pas non plus ici pour combler le silence de la loi. Je crois sincèrement que vous êtes ici pour qu'un nouveau livre soit ouvert, un nouveau droit, le votre peut-être ? ». C'était cela mais rien ne valait une explication de la bouche de la concernée. « Faisons un pacte. Vous m'en dîtes plus sur ce qui vous a amené ici et je vous apprends à vous servir de l'objet que Drejtësi vous a offert. Si la Déesse ne le souhaite pas, elle pourra m'empêcher de vous enseigner ce que je sais sans trop de difficultés j'imagine. ». Elle sourit. « Et, qui sait ? Vous pourriez avoir des surprises dans un avenir proche. ».

729 mots
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Mer 13 Jan 2016, 22:05



L'inconnue était troublante et son maintien assuré ainsi que son phrasé maîtrisé cachaient une personnalité complexe. Rare était les gens qui se permettait d'aborder le sujet du sein de sa très chère génitrice, notamment parce que le regard sombre d'Aaliah suffisait à leur faire passer l’envie d’aller sur ce terrain-là. Ce n’était pas le cas de la jeune femme qui lui faisait face et qui prenait un malin plaisir à la faire fulminer intérieurement. Au point que l’Ombre n’osa relever l’allusion à un passage en tant qu’esprit de la mort. Elle fronça les sourcils et plissa le nez en dévisageant l’inconnue. Aaliah cherchait à comprendre les intentions de cette étrange femme. Une seule question lui démangeait les lèvres : « Qui êtes-vous », mais le murmure ne se formula guère. L’Ombre restait trop intriguer pour briser le silence. Si la jeune femme s’était un jour élevé en tant qu’esprit de la mort, cela pouvait expliquer sa connaissance des Ombre…

Puis, comme pour la narguer une nouvelle fois, elle fit apparaître une arme en précisant qu’elle aussi était capable de recevoir des réponses de l’Aether, mais que contrairement à l’Ombre, elle savait utiliser les pouvoirs des cadeaux reçus. Et qu’elle pourrait le lui enseigner.  L’Ombre croisa les bras, furibonde et grimaçante devant un tel affront. La demoiselle n’était pas du genre à apprécier recevoir des leçons. Pour éviter de libérer de ses lèvres des mots qu’elle regretterait, elle tourna la tête pour fuir un instant la vision de l’épée étincelante. Cela ne l’empêchait cependant pas d’entendre les phrases de l’inconnue. Aaliah pivota légèrement du chef, toisant la jeune femme de haut en bas. Une envoyée de l’Aether de la Justice ? L’Ombre n’avait aucun moyen de savoir si cela était juste ou si la jeune femme inventait tout pour lui tendre un piège. Aussi, l’Ombre resta sur ses gardes, préférant la méfiance. De toute façon, Aaliah accordait très peu sa confiance aux autres, encore plus lorsque ces derniers étaient de parfaits inconnus.  

« Tiens donc, maintenant je suis trop vieille pour croire au hasard, l’instant d’avant je tétais encore ma mère selon vos dires, persifla l’Ombre qui appréciait peu le sujet sur son âge, lui rappelant ainsi au passage sa propre mort et ses années d’errances. Mouais, le destin aime bien me réserver quelques surprises… »

Et il s’améliorait avec le temps pour choisir ses surprises. La présence et la complexité de cette femme était d’un autre niveau que les habituelles obstacles que le destin lui mettait entre les pattes. L’Ombre l’écouta sans la lâcher du regard. L’inconnue ne l’effrayait pas, malgré ses étranges révélations, mais l’intriguait profondément. Ses mots étaient justes et elle semblait être capable de deviner bien au-delà des propres envies d’Aaliah. La jeune femme ne lui inspirait pas confiance, sa manière de parler là rendait bien trop différente des êtres qu’elle côtoyait habituellement.

« Je n’aime guère les pactiser, cela éveille l’attention des démons, fit l’Ombre toutefois intriguée par la proposition de la jeune femme. Mais je vais toutefois vous confier les raisons de ma présence en ce lieu uniquement parce que je l’ai décidé…»

Aaliah avait toujours une certaine fierté et elle refusait d’admettre qu’elle dévoilerait le fond de ses pensées parce qu’elle était assez curieuse d’en savoir plus sur l’objet reçu par l’Aether. L’Ombre était certaine de pouvoir y arriver seule, mais elle ignorait le temps que cela pourrait lui prendre et elle n’était guère patiente. Toujours sur ses gardes, elle parcourut les murs du temps d’un regard sombre pour s’assurer qu’il n’y avait pas d’autres oreilles. L’Ombre n’appréciait pas tellement cette situation, mais elle dû bien reconnaître qu’il n’y avait, à première vue, aucun piège à l’horizon. Soit la femme devant elle souhaitait s’amuser en lui racontant n’importe quoi, soit elle était peut-être bien envoyée par l’Aether. Dans ce dernier cas, il lui fallait être courtois pour ne pas s’attirer les foudres et le déni de la déesse qu’elle était venue prier. Elle avait profondément besoin des réponses que celle-ci pouvait lui donner. Elle espérait donc juste que les surprises promises dans un avenir proche seraient véritablement de bonnes surprises et non des situations hasardeuses dont elle s’en dépêtrerait avec difficulté.

« Comme vous l’avez entendu, je veux prendre connaissance du cycle de la vie et la mort qui régissent l’existence des animaux. Je suis certaine qu’un cycle similaire au nôtre existe, commença l’Ombre en plongeant ses yeux sombres dans ceux de son interlocutrice. Celui-ci avait prononcé les mots Ombres et Esprit de la Mort, Aaliah était donc certainement qu’elle devait avoir une idée relativement précise du cycle dont elle faisait référence. Les Hommes naissaient, pourvu d’un esprit et d’une âme recyclée en permanence. Et je veux en comprendre son fonctionnement, ajouta-t-elle sur un ton qui ne laissait place à aucun doute. L’Ombre voulait savoir si une race inconnue au même titre que la sienne gérerait cela. Plus que l’envie d’en connaître plus, cela lui permettrait également d’apprendre ce qu’était devenu sa louve défunte. Un être avait-il récolté son âme ? La réincarnation existait-elle pour les animaux ? L’âme de Luuna servirait-il de réceptacle à un autre esprit ? Il y avait tant de question qui tournaient dans sa tête… Mais elle était certaine que le savoir lui offrirait toutes les réponses désirées.  Et si ce fonctionnement ne me plait guère, je trouverai le moyen d’en devenir maître et de la façonner à ma manière, déclara-t-elle alors, afin de montrer que sa demande n’était pas une simple curiosité passagère. Si le cycle de la mort réservé aux animaux ne lui plaisait guère, elle voulait pouvoir le changer. Sa louve méritait une mort noble et bien gérée, comme tous les animaux capables de se sacrifier pour sauver leur maître tant aimé. Alors oui, vous avez raison, je veux rédiger mes propres lois, instaurer mes propres règles et imposer mon droit en frappant dans l’ombre ceux qui ne respectent pas le monde que je bâtirai pour les animaux, pour leur bien-être, pour leur rendre justice. Un monde fait pour eux et accessible à ceux qui penseront comme moi. Considérez-moi comme un fou, cela m’importe peu. Drejtësi est l’Aether qui pourra m’aider dans cette tâche et je ne cesserai de la prier pour qu’elle réponde à ma requête. Elle aime la justice sous toutes ses formes, celle au nom des animaux ne la laissera pas indifférente. »

Après, peut-être que la Déesse appréciait tout autant le calme, mais elle en doutait un peu. La justice n’était pas chose des plus calmes, car il y avait toujours des gens pour pester contre une justice malmenée. Aussi,  l’Ombre avait l’audace de croire que Drejtësi n’était pas rester insensible à son envie d’instaurer un droit aux noms des animaux, sinon pourquoi lui aurait-elle accorder un présent lors de sa première visible en son temple ? Tout en continuant de dévisager l’étrange jeune femme pour montrer la fermeté de ses propos, elle guettait ses réactions. Aaliah craignait de la voir disparaître si elle la lâchait du regard en la laissant là, sans respecter sa part du marché en lui confiant le secret de l’objet reçu par la Déesse des lieux.

1186 mots

Revenir en haut Aller en bas
Mitsu
♚ Fondatrice ♔

◈ Parchemins usagés : 36436
◈ YinYanisé(e) le : 07/07/2005
Mitsu
Jeu 02 Juin 2016, 15:32

Mitsuko rit brièvement aux dires de son interlocutrice. Le temps était un paradoxe. Vieux, jeune, tout dépendait du référentiel dans lequel l'on se plaçait. L'Ombre l'amusait dans un sens. Son caractère était on ne peut plus particulier et, à vrai dire, n'avait rien à voir avec le sien. Jamais la jeune femme n'avait montré son mécontentement, ou si peu. Lorsqu'un individu la gênait, l'irritait ou se plaçait sur son chemin, elle restait silencieuse dans un premier temps, préparant sa vengeance minutieusement. Quand le moment opportun arrivait, ses actes montraient que sa victime lui avait déplu et qu'elle méritait son sort. Mitsuko avait toujours aimé joué sur le ton, contrôler ses émotions, donner aux spectateurs un jeu d'acteur à la hauteur de leurs espérances. De ce fait, les individus terre à terre l'étonnaient toujours, au moins autant que ceux qui disaient ce qui leur passait par la tête. Elle n'avait jamais été vraie et s'il était aisé de pouvoir le lui reprocher, c'était ainsi qu'elle avait réussi à survivre dans un monde où il ne fait parfois pas bon montrer ses faiblesses. « Nous dirons que, contrairement à d'autres, votre statut d'Ombre vous protège des mésaventures que votre caractère pourrait vous attirer. » fit la Déesse avec un petit sourire. « J'aime l'audace cependant, vous avez de la chance. ». Il n'y avait pas que cela. Un audacieux idiot aurait tôt fait de rejoindre le Désert sans plus de sommation. Néanmoins, Aaliah avait la particularité de l'intriguer et si Drejtësi se refusait à contempler l'avenir proche, c'était justement pour garder la surprise intacte, bien qu'elle devine aisément et bien malgré elle le pourquoi du comment. La blonde manqua de lui signaler qu'il était amusant qu'elle pense encore avoir le choix mais se retint. Les Mortels aimaient penser qu'ils étaient libres de leur Destin et peut-être valait-il mieux leur laisser cette illusion. Elle-même avait choisi de défier bien des êtres dans son existence mais elle devait reconnaître à présent que tout ceci était écrit. Ses victoires avaient été souhaitées, tout comme ses quasi-inexistantes défaites. Si l'équilibre existait alors, peut-être que sa première véritable défaite serait terrible. Elle attendait celle-ci de pieds fermes.

« Je vois. » fit Mitsuko après avoir entendu les explications de l'Ombre. Elle sourit. « C'est amusant car peu d'individus s'intéressent à ces questions ; chez les Ombres bien entendu, le reste de la population étant ignorante au sujet du cycle de la Vie et de la Mort. ». Elle était depuis toujours une fervente défenderesse des animaux. Chaque action qu'elle avait entrepris, dans ce que certains jugeaient être le mal, ne concernait que les Hommes. Elle ne pouvait concevoir la mort gratuite de la faune, les jeux organisés par les Hommes et pour les Hommes, jeux qui portaient préjudices aux animaux. Elle les avait toujours condamnés, d'une manière ou d'une autre. « Pourtant, celui-ci existe bel et bien. Pour le comprendre, il faut remonter à des millénaires, lorsque le premier Homme se suicida. ». Il y avait tant de symbolique dans cet acte qui, jusqu'alors, n'avait jamais existé. « Les légendes racontent que le Dieu Créateur n'avait guère prévu le suicide. Les Ætheri de la Vie et de la Mort furent parmi les premières divinités créées. Leur tâche était simple : s'occuper du cycle, rendre la création de Sympan éternelle. Les divinités faisaient, selon les livres anciens, le travail des Ombres d'aujourd'hui. C'est lorsqu'un être commit l'irréparable que sa punition fut celle de devenir Ombre, entraînant à ses côtés tous ceux qui se suicideraient après lui. Les Dieux auraient pu également choisir de punir les animaux mais aucun d'eux ne fut assez faible pour se donner la mort. Leur sort resta donc régit par les divinités. ». Elle marqua une pause avant de reprendre. « De ce fait, si les connaissances que j'ai accumulé le long de mon existence sont véridiques, Ezechyel et Edel sont les Ætheri en charge du cycle des animaux. Mais certains faits sont troublants, comme celui qui consisterait au passage de l'état d'Homme à celui d'animal et inversement selon les actes commis durant son existence. ». Elle sourit, semblant hésitante. « Je pourrai sans doute vous montrer les Esprits des animaux qui furent un jour. Seulement, je dois avouer être intriguée par votre discours. Je me demande ce qui vous laisse à croire que, vous, seriez à la hauteur d'une tâche aussi vaste. Après tout, si votre dessein est de prendre à votre charge le cycle des animaux, il vous faudra convaincre les Dieux eux-mêmes. Avez-vous au moins quelque chose à leur offrir en échange ou comptez-vous demander à la Justice de les convaincre pour vous ? ».

761 mots
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Ven 18 Nov 2016, 14:08



L’Ombre restait fixe, espérant par une attitude altière s’éviter les foudres de son interlocutrice, même si l’étrangeté de celle qui lui faisait face l’intriguait autant qu’elle l’inquiétait. Elle possédait tant de connaissance en ses mains que l’Ombre ne savait si était bien raisonnable de lui conter ses idées impériales. Peut-être lui sembleraient-elles futile et que la dame qui lui était apparue brutalement disparaitrait de la même manière, un ricanement aux lèvres en plus. Aaliah serra les poings. Mener son projet sur des bases solides et réalisables ne serait pas aisé, elle le savait. Bien des gens s’étaient brisé les ailes sur des projets bien plus raisonnables. Cependant, comme le lui avait fait remarquer la mystérieuse dame, son statut d’Ombre la protégeait de certaines mésaventures. Dommage que cela ne s’appliquait guère aux êtres qu’elle appréciait… Elle veillerait à la sécurité de sa fille et s’en éloignerait durant tout le temps nécessaire pour faire éclore son projet. L’échec n’était même pas pensable aux yeux de l’Ombre qui mettait à point d’honneur de rendre la mort de sa louve utile.

Aaliah redressa la tête, fixant les paroles de son interlocutrice pour mieux les absorber et revivre ce qu’il s’était passé il y a des millénaires. L’Origine du cycle de la mort et de la vie qui appartenait aux Aetheri avant le tout premier suicide de l’Homme. Un acte qui avait chamboulé les responsabilités divines, donnant aux suicidés pour punition la gestion du cycle des âmes. Ils devinrent des Ombres, être à part du cycle de la vie et de la mort, condamnés à voir les autres se réincarner, connaître d’autres vies ou la libération du mort méritée. Les animaux échappés à ce fardeau, puisqu’aucun ne s’était jamais suicidé… Le cycle de leur vie et de leur mort était donc toujours régit par les Aetheri. L’Ombre ignorait si elle devait considérer cela comme une bonne ou une mauvaise révélation. Cependant, elle n’eut pas le temps d’analyser plus, car son interlocutrice retient une nouvelle fois son attention.

« Voir l’esprits des animaux ? » répéta-t-elle en pensant immédiatement à celui de sa louve Luuna. Son esprit vagabondait-il en paix ou errait il comme certains esprits humains sur les terres du Yin et du Yang. Ses pensées revinrent sur le discours de la Dame qui se demandait elle pouvait croire être à la hauteur, notamment parce qu’il lui faudrait convaincre les Dieux de lui laisser les rênes du cycle animal. Certes, l’Ombres savait que son  projet ne serait pas aisé à mettre en place, et après ces paroles, force était de constater qu’elle n’avait pas encore réfléchit à tout. L’Ombre n’était pas parfaite, mais ses défauts lui serviraient probablement. Du moins, l’espérait-elle ; c’est ce qu’elle possédait le plus…

« Je serai à la hauteur de cette tâche parce que je n’accepterai pas l’échec. Et j’ose croire que mon caractère tempétueux ainsi que mon audace me serviront autant comme pierre pour ériger ce monde que comme défense pour ceux qui se mettraient en travers de mon chemin. »

Et quand une idée germait dans son esprit en l’ôter s’avérer extrêmement difficile, même aussi fou pussent être ses projets. Elle avait déjà tant vu d’animaux mourir sous les fléaux qui frappaient régulièrement les terres du Yin et du Yang ou sous la torture de certains êtres peu respectueux de la nature. Aaliah n’avait pas toujours veillé sur les animaux, ce n’était pas sa mission ─ pas encore du moins ─ mais jamais elle n’avait été malveillante à  leur égard. Ces derniers temps, elle avait même appris à apprécier leur présence. Ses compagnons l’accompagnaient avec une confiance sans faille, malgré les dangers qu’elle attirait dans son sillage. La mort Luuna avait sonné comme une révélation en elle. L’Ombre se battrait pour protéger désormais les siens avec ardeur et étendrait sa protection sur toutes créatures yinoises et par-delà leur mort, pour veiller sur leur repos ou réincarnation. Elle devait y parvenir, en souvenir de Luuna. Pour que sa mort ne fût pas vaine.  

« Quant aux Aetheri, reprit-elle. Je leur offrirai du temps libre pour s’adonner à d’autres activités divines en les délestant de la responsabilité du cycle des animaux… C’est un échange honorable »

De toute manière, il était difficile de savoir ce qui plaisait aux Dieux. Les comprendre n’était pas aisé, alors de là à deviner les offrandes qui les ravirait et les rendrait aimable à son attention… En plus, l’Ombre avait déjà dû mal à communiquer avec ses semblables, alors des Dieux ? Elle n’était pas du genre à supplier, plutôt à tempêter. En vrai, elle risquait même de s’attirer les foudres d’Edel et d’Ezechyel plus que leur sympathie… ce qui serait peu pratique pour mettre sur pied son projet !

« Je demanderai bien à la Justice de les convaincre pour moi, nul doute qu’Elle serait une meilleure médiatrice pour ce passage de responsabilité, mais je crains de devoir également lui offrir quelque chose en échange de cette sollicitation. » C’était bien connu, les Dieux exauçaient rarement les désirs de leurs fidèles si cela ne leur apportait pas un petite quelque chose en échange. Et niveau sacrifice, l’Ombre avait déjà largement donné. Ce n’était pas dans ses habitudes des prudentes, mais dans le temple d’un Dieu, la raison parvenait parfois à prendre le dessus.

« Que souhaiterait la Justice en échange de son aide ? » finit-elle par demandé. Après tout, elle ne risquait pas grand-chose à s’interroger sur ce sujet. Peut-être que sa demande serait dans ses possibilités de fidèle et qui mieux qu’un Dieu pourrait converser avec d’autres Dieux ? Après, les querelles divines étaient également spectaculaire, mais l’Ombre préférait se dire que Drejtësi pouvait trouver les mots juste pour convaincre ses semblables. Ou du moins, mieux qu’elle, c’était certain…



957 mots

Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé


Revenir en haut Aller en bas
 

La voie de Drejtësi Zhdërvjelltësi - Dishepull

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

 Sujets similaires

-
» La voie de Drejtësi Zhdërvjelltësi - Zgjodh
» Drejtësi Zgjodh - Zhdërvjelltësi
» La voie du temps pour une aventurière [voie LVL1]
» Ton nom tu l'oublieras (Drejtësi Zbulim - I)
» Drejtësi Karizëm - [Zgjodh]f
Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Les Terres de Sympan :: Zone RP - Océan :: Continent Naturel - Ouest :: Désert de Näw-