Nous avions finalement réussi à ramener la jeune Beyion saine et sauve, sur le pas de la demeure nous attendait un homme, enfin il ne nous attendait pas mais au vu du regard qu'il lança d'abord à la jeune femme endormi puis à ma partenaire, je sus que d'une certaine il attendait son retour. Il nous aida forte heureusement à mettre la demoiselle dans son lit. A deux cette tache aurait été bien plus drôle, dans le sens ou nous aurions beaucoup plus de mal. Il me remercia, et le fait de le voir m'appeler madame, me fit quelque chose. En règles générales, on me traitait souvent encore comme une enfant, mais cet homme  d'un âge avancé à n'en point douté … me traitait avec respect alors même qu'il ne me connaissait pas. Tout cela parce que j'avais aidé à la pseudo capture de sa jeune protégée. Cela m'allait droit au cœur, de pouvoir enfin faire ce qui me semblait juste, et ce que je voulais tant faire depuis des années. Aider les autres d'une manière ou d'une autre. Il avait été libéré d'un point en la voyant revenir, celui de l’inquiétude et il allait certainement être beaucoup libre d'esprit en la sachant en sécurité dans sa demeure. Puis vint le sujet, qui je le pensais, serait facheux. La récompense. Et même si en y pensant je n'avais joué qu'un petit rôle dans toute cette aventure, j'avais participé malgré tout. Et tout travail mérite salaire. Heureusement pour moi, ma compagnon d'une journée pu m'aider. Il lui suffisait de signer ce fameux papier, et je pourrais retirer la somme ainsi promise dans un établissement alfar prévu à cet effet. Je ne savais pas de combien était la somme, mais je supposais que cela me serait suffisant et puis peu importait la somme finalement, bon même si il était vrai que j'avais grandement besoin de cet argent … je pouvais me féliciter d'avoir accompli ma première vrai mission. Et ma véritable récompense était d'avoir pu ramener Beyion sans encombre, et sans n'avoir blessé qui que se soit, chez elle. La question que me posa la jeune femme me déstabilisa quelque peu. Une troupe ? L'idée était certes intéressante, mais pour le moment il me fallait d'abord me faire un nom. Et cela je n'y arriverai que si j'arrivais à accomplir de grande chose seule. Il fallait que les gens se souviennent de mon nom … l'idée d'appartenir à une troupe, n'était pas déplaisante, c'était même plutôt agréable. De se dire que l'on avait des gens sur qui compter. Je regardais attentivement celle en face de moi.

« Ça aurait été avec plaisir, mais pour le moment je dois faire ma route seule. Mais lorsque je me serais fais un nom, que j'aurais fait mon devoir, j'aurais besoin d'avoir des camarades pour pouvoir compter sur eux et qu'ils puissent compter sur moi. Je reviendrais alors et je vous retrouverai, votre frère et vous. Merci de la proposition. »

J'eus la chance d'avoir Catherine à mes côtés pour cette … tache qui se révéla plus ardu que je ne l'aurais pensé. Heureusement qu'elle se tenait à mes côtés, car je n'aurais pas parié grand chose sur le fait que l'argent m'aurait été remis sans encombre. Après tout, je n'étais pas des leurs, je ne savais pas comment ils réagiraient à ma venu, ni si ils accepteraient de me délivrer cette somme. Une fois tout cela fait, devant l'établissement, nous finîmes par nous dire au revoir.

« Merci, pour tout. Je vous retrouverai. »

Je lui fis signe et partie avec ma récompense, tentait de retrouver les hommes qui m'avaient fourni l'information. Je leur devais beaucoup aussi. Il fut plus que difficile de les retrouver. Je ne savais pas si ils se cachaient mais je cherchais jusqu'à ce que la fin d'après midi, le début de soirée arrive. Je finis par tomber sur eux par hasard, ils flânaient dans une grande rue aux abords de la cité des Alfars, ils discutaient, et je finis par les suivre pour jouer sur le même scénario que la première fois. Je commençais à m'améliorer niveau filature. Je me rapprochais d'eux, je venais de derrière, je passait mes bras autour de leur cou, comme lors de notre première rencontre, et m'appuyait légèrement.  Ils me reconnurent immédiatement, après tout il y avait peu de chance qu'une autre femme les prennes ainsi dans ses bras en une seule journée. A leur visage, et à leur façon de sourire, je savais qu'ils ne pouvaient être de mauvaises personnes. Ils étaient juste dans une mauvaise situation. Je pouvais les aider à ma manière.

« Messieurs, je voulais vous remercier de votre aide. »

Sans plus de cérémonie, je leur remis à chacun une partie du butin. J'en gardais une grande partie certes, mais je voulais les remercier, et quoi de mieux que ça et un bon verre ?

« Un petit verre ça vous dit ? »