J’entre dans l’établissement et me rend directement au comptoir, je demande à quelle table se trouve la personne que je cherche au barman et il pointe une table du doigt où est assis un client du bar. Un homme m’attend à une table il semble quelque peu nerveux. Je vais le rejoindre aussitôt, et m’assois en face de lui. Je m’apprête à parler quand une serveuse arrive pour me demander si je voulais quelque chose, je lui répondis avec regard qui voulais dire « non et tire-toi vite avant que je ne m’énerve ». Je suis d’un naturel très gentil mais là il est question d’argent et je n’aime pas qu’on me dérange quand je parle affaires. Une fois la jeune femme partie mon attention retourna en direction de l’homme assis en face de moi. Je lui apprends que ma mission est accomplie et que nous pouvons de suite passer au paiement. Il me demande une preuve et je lui présente un doigt orné d’une bague appartenant au bandit qui était ma cible, je viens toucher la prime pour ce bandit que je viens de tuer. Je sens l’homme de plus en plus nerveux alors que je réclame mon argent, cette réaction ne me dit rien qui vaille. Je réclame plus fermement mon argent, il sort un sac de pièces. Je prends le sac et fais une grimace, rien qu’au poids je pouvais dire qu’il en manque au moins la moitié. Je demande des explications, le client me répond que c’est tout ce qu’il possède et qu’il ne pourra pas m’en donner plus. Je m’énerve contre lui et nos esprits s’échauffent, je porte le premier coup et rapidement cela dégénère en bataille générale et l’homme en profita pour s’échapper je ne sais où.

Je sortis le plus rapidement possible de ce bar dans lequel les choses dégénéraient, Je regardai dans toutes les directions mais aucune trace de mon client tire-au-flanc qui en avait profité pour récupérer sa bourse avant de s’enfuir. Je poussai un long soupir, et encore une mission pour laquelle je ne serais jamais payé me dis-je. Je pris ma bourse et regarda à l’intérieur pour me rendre compte qu’elle était presque vide. Je comptais sur cette récompense pour me refaire. Mes provisions étaient presque épuisées elles aussi. Je cherchai l’homme parmi la foule, marchant dans toute la ville en espérant le croiser à nouveau il avait les cheveux longs et blonds très clairs, des yeux verts, de taille et de carrure moyennes, il ressemblait à monsieur tout le monde en fait. Par conséquent je savais très bien que c’était peine perdu, je ne verrais plus jamais cet homme ni mon argent. J’étais totalement dégoûté, je comptais vraiment sur cette prime et voilà qu’elle me passe sous le nez.

Je me dirigeai vers le bar le plus proche, pas celui de tout à l’heure cela aurait été malvenue de ma part de revenir après la pagaille que j’y avais mis. Je poussai les portes battantes et me rendis aussitôt au tableau des annonces. Il y avait un peu de tout allant du jardinage à un poste de cuisinier en passant par l’affiche de propagandes militaires habituelles. Mais ce que je cherchais moi, c’était les têtes mises à prix mais rien de bien intéressant pour moi. Je me rendis compte que ces dernières étaient accrochées sur un autre tableau. Je les regardai une à une, il fallait prendre en compte de nombreux facteurs : la récompense bien sûr mais aussi la dangerosité et le nombre de cibles. J’en aperçu une qui me sembla assez intéressante. Elle concernait un groupe de bandits qui créait des problèmes. Il n’y avait pas plus de détails mais une invitation à se rendre dans une auberge à  ainsi que la marche à suivre pour y rencontrer le client.

Je me rendis donc à l’établissement mentionné sur le tract et m’assis au comptoir. C’était un bar très classe et chic. Tout respirait la démesure habituelle chez les personnes fortunées, je devais avouer que cela me mettait un peu mal à l’aise. Un homme vint me demander ce que je désirais boire, sans dire un mot je lui tendis le bout de papier. Il enfila une paire de lunettes accrochée à son cou et se mit rapidement à lire le papier avec attention. Puis il me dévisagea quelques secondes avant d’enfin me donner une réponse

« Mmmh je vois vous n’êtes pas un client tout à fait ordinaire si cette affaire vous intéresse n’est-ce pas ? Bien je vais annoncer votre arrivée à la personne qui vous intéresse. Pouvez-vous patienter un instant ici je vous prie ? »

Il se dirigeât vers une pièce un peu à l’écart et je le perdis de vue. Après cinq bonnes minutes d’attente l’homme revint et cette fois il m’invita à le suivre. Il s’arrêta devant une des tables à l’écart des autres. Je pris place sur ma chaise et observa l’homme assis en face de moi. C’était un homme plutôt âgé à l’apparence d’un humain dans la soixantaine, ses cheveux était bruns coiffés en arrière et sa barbe recouvrait le bas de son visage. Sa carrure et sa taille était impressionnante même pour moi, je faisais presque petit en face de lui. De ses yeux bleus et fins et m’observait lui aussi. Il prit son verre et le porta à ses lèvres laissant un long silence plutôt perturbant s’installer. Le barman lui, était retourné à son poste me laissant seul. L’homme joignit ses mains et me sourit du coin gauche de ses lèvres. Il me tendit la main, je mis quelques secondes à m’en rendre compte. Je saisis sa main et me présenta brièvement comme étant Endromel Laguieul.

« Enchanté, pour ma part appelez-moi monsieur Asimov. Comme vous vous en doutez j’ai besoin de l’aide de personnes dans votre genre pour un travail assez important... »

Alors que j’écoutais attentivement le barman fit une nouvelle apparition à la table et il vint chuchoter à l’oreille de l’homme en face de moi…

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Le barman sortit et invita un second homme à entrer dans la loge. Je dus pivoter ma tête pour pouvoir le voir à cause de l’angle mort de mon œil droit aveugle. C’était un humain, un jeune qui plus est, avec moi qui suis un réprouvé nous faisions la paire des races détestées des autres mais là n’était pas la question, il était assez banale dans l’ensemble : pas spécialement grand ou imposant son corps semblait tout de même plutôt musclé, ses cheveux étaient légèrement long et bruns et ses yeux étaient bleus rien de bien particulier en fait. Notre client commun se présenta en lui tendant la main et l’invita à s’assoir. Le jeune homme s’assit et me tendit la main, je l’observai un instant en plongeant mon regard dans le sien. Mais comme nous allions apparemment devoir faire équipe ensemble autant ne pas se montrer désagréable dès le départ. Je lui agrippai la main et à mon tour je me présentai. Je ne lui dis qu’un simple « Endromel » avant de reporter mon attention sur notre client qui devait nous donner les détails de notre mission.

« Bien, nous pouvons commencer tout d’abord je tiens à préciser que ce n’est pas parce que vous êtes deux que la prime sera divisé pour autant, non vous recevrez chacun la somme convenue.

Je fus assez rassuré d’entendre ça, quand l’humain était arrivé j’avais vraiment cru que j’allais devoir partager, mais heureusement que non sinon j’aurais sans doute refusé cette mission. Dans ce cas peu importe le travail la somme convenue était assez conséquente pour une personne et n’ayant personne avec moi cela me convenait parfaitement. Je me tus afin que monsieur Asimov ne reprenne ses explications plus en détails. Il nous expliqua qu’il était un homme particulièrement riche propriétaire de plusieurs magasins à travers tout le continent. Mais que depuis quelques temps un groupe de bandits s’en prenaient systématiquement aux  caravanes de transport de marchandises de son entreprise. Mais ça ne s’arrêtait pas là, ils avaient essayés plusieurs routes mais à chaque fois le même groupe attaquait.

«  Je vais vous dire ce que j’en pense moi. J’ai tout essayé même de changer de trajet au dernier moment mais mes employés ont quand même été piégés. Quelqu’un les tiens au courant mais j’ignore qui, c’est là que vous intervenez tous les deux, on vous présentera comme étant deux nouveaux. Je veux que vous fassiez deux choses pour moi. Premièrement, éliminer les brigands et deuxièmes  faire attention à tout et principalement à l’attitude de mes employés, je suis persuadé que l’un d’eux est dans le coup. »

Une fois les derniers éléments expliqués l’homme nous salua avant de quitter la table et nous fument reconduis au comptoir par le barman. Nous devions attendre le lendemain avant de pouvoir partir, aucune caravane ne quittait la ville aujourd’hui. Je m’assis au bar et commandai un verre et histoire d’être gentil je proposai quelque chose à boire à Shawn et on nous servit assez rapidement. Je bus mon verre et quitta l’établissement en laissant l’argent sur le comptoir. Je fis craquer mes doits tout en baillant, cette journée allait être particulièrement ennuyeuse et je n’avais presque plus de sous pour m’amuser, juste de quoi payer une nuit à l’auberge et un petit repas pour ce soir et le lendemain. Je me retournai en direction de mon acolyte, après tout nous allions devoir faire équipe alors autant apprendre à se connaître.

« Tu as l’habitude de ce genre de travail ? On dirait que tu débute non ? Ne t’en fais pas on n’aura surement aucun problème durant la mission. J’ai affronté beaucoup de bandits et la plupart ne sont que des combattants médiocres, si tu sais te servir un minimum d’une arme ça ira tout seul. »

Je lui souris et lui tapota sur l’épaule en guise d’encouragement et lui proposa de visiter un peu le quartier où nous nous trouvions ou alors d’aller directement chercher une chambre dans l’une des nombreuses auberges.

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Comme je le supposais le jeune homme qui allait devenir mon partenaire n’avait que peu d’expérience dans le domaine, il était plus attiré par l’argent tandis que de mon côté s’était la partie aventure et combat qui me plaisait le plus. Mais bon du moment qu’il ferait son boulot correctement tout irait bien et même au cas où il ne ferait rien ou se montre incompétent je pourrais toujours me débrouiller tout seul. J’essayais de me montrer plutôt amical avec lui, il valait mieux que nos relations soit bonnes si nous voulions agir ensembles. Il m’attira dans une ruelle à l’écart dans une ruelle où personne ne pouvait nous entendre et me fit part de la façon dont il souhaitait agir. Le petit voulait s’occuper de la taupe  pendant que je me chargeais de protéger le convoi prétextant que mon allure pouvait l’alerter. C’est vrai que je suis plus doué pour frapper des bandits que pour dénicher un traitre, j’acquiesçai donc de la tête en signe d’accord. Puis Shawn me tapota sur l’épaule et m’apprit l’existence d’une troisième personne devant faire le voyage avec nous. Je n’aimais pas trop ça et j’espérais bien que la prime ne soit pas séparée en trois mais bien en deux parties comme convenu au départ.

Nous nous séparâmes donc après que je lui ai donné l’adresse et la chambre que nous allions occuper, lui allant chercher son collègue et moi me rendant à l’auberge pour prendre un peu de repos. Je n’entendis pas mon collègue rentrer, ni son mystérieux compagnon non plus d’ailleurs, trop fatigué je m’étais écroulé sur mon lit. Comme à l’habitude je me réveillai très tôt à cause de mes insomnies, je regardai par la fenêtre et le soleil commençait à peine à se lever, il devait être dans les six heures du matin même pas. Je m’équipai pour la route qui mine de rien sera longue. Je croisai Shawn qui semblait avoir un peu de mal à se réveiller. Il me salua et m’expliqua que le client voulait qu’on escorte le prochain convoi, apparemment quelque chose d’important s’y trouvait. Je n’aimais pas précipiter les choses comme ça mais le client étant roi je me contentai de ruminer un peu mon agacement. Je pris la dernière chose qui me manquait : ma grande claymore noire et la fixa dans mon dos puis nous nous mîmes en route.

« Je passerais en première ligne pour être le premier au front en cas d’attaque, toi tu resteras derrière et tu surveilleras le moindre comportement suspect d’accord ? Oh et tache de tenir ton acolyte correctement il ne faudrait pas que nous nous fassions remarquer à cause d’elle sinon tous tomberait à l’eau. »

En tant que dirigeant attitré de la garde du convoi par notre client ce fut à moi de préparer la formation à prendre et un peu toute l’organisation de notre voyage en fait. Je n’étais pas forcément un chef excellant mais je faisais mon boulot correctement. Je restais en première ligne pour être le premier rempart en cas d’attaque des bandits et j’avais placé Shawn derrière pour qu’il puisse garder un œil sur toutes les personnes du convoi et noter tous comportement lui paraissant suspect. J’avais placé le reste des hommes autour du convoi. Le seul inconvénient à cette formation était que moi et Shawn étions trop éloignés pour parler. J’avais pour cela mis au point une sorte de code par la gestuelle. Je fis signe au convoi d’avancer et nous étions partis pour un voyage assez périlleux. Les bandits pouvaient frapper à n’importe quel instant par surprise.
Nous marchâmes pendant plusieurs heures sans que rien ne se passe. Nous croisions de temps à autres des voyageurs ou des chasseurs mais pas la moindre menace pour le moment. Je fis signe au convoi de s’arrêter pour faire une pause pour manger je commençais à avoir faim. Je vins tout naturellement vers Shawn pour manger avec lui un peu à l’écart des autres, mais à leurs yeux nous n’étions que deux collègues (ou plutôt trois) mangeant ensembles. Pendant un moment je ne dis pas un mot, me méfiant un peu des oreilles qui pouvaient nous entendre. Il ne fallait surtout pas que les autres découvrent notre vraie identité. Quand je fus surs que personne ne pourrais nous surprendre je me mis à parler.

« Alors comment ça se passe de ton côté ? Tu as une piste ou quelque chose de suspect ? Moi tout se passe bien aucune trace de bandits pour l’instant mais reste sur tes gardes je sens que c’est pour bientôt… »

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J’eux juste le temps d’entrapercevoir un léger reflet lumineux dissimulé entre les arbres qu’une pluie de flèches défila droit sur nous. Contrairement à moi mon compagnon était armé non seulement d’une arme mais aussi d’un robuste bouclier. Je profitai de sa protection pour me cacher en m’accroupissant derrière lui. Sa partenaire faisait de même après s’être changé en un petit félin. Je regardai aux alentours, l’effet de surprise avait laissé de nombreuses personnes mourir sans qu’elles ne comprennent quoi que ce soit alors que les survivants couraient dans tous les sens sans chercher à se dissimuler et paradoxalement en voulant s’enfuir ils ne faisaient que de plus belles cibles encore. Les archers semblaient avoir finis par se retrouver à court de flèches à en croire l’arrêt des tirs, mais alors que l’un des survivants se relevait il reçut une flèche en plein visage. La moitié des personnes de notre troupe était déjà morte, ils n’étaient vraiment pas fais pour se battre et trois gardes du corps étaient bien ridicule comme protection contre un tel groupe de bandits. Mais d’un côté notre client ne nous avait jamais demandé de sauver sa cargaison. Monsieur Assimov n’avait pas omit ce détail, il savait depuis le début qu’il jetait une partie de ses employés à l’abattoir. Je les aurais bien aidé mais dans ma position actuelle je devais d’abord penser à ma propre survie et je ne pus que leurs hurler de rester au sol pour se  camoufler dans les hautes-herbes.

Après un long silence à n’entendre que les gémissements des hommes blessés qui avaient eu la chance de survivre, des hommes armés sortirent de leur cachette. Je les observai rapidement et remarqua que ceux-ci n’avaient ni arcs ni flèches sur eux, ce qui voulaient dire que les archers se tenaient toujours prêts à tirer de nouveau. Shawn avait dit que nos ennemis étaient au nombre de douze hors les hommes se dirigeants vers nous étaient huit ce qui faisait quatre archers restants cachés. Mais mes compagnons semblaient bien téméraires et foncèrent sur l’ennemi en tuant aussitôt deux. J’eu un petit sourire en coin ils avaient raison après tout, à quoi bon tous ces calculs et ces plans ? Nous ne nous battions pas contre une armée organisée mais contre un vulgaire groupe de bandits. Je pris appuie sur ma jambe droite après avoir dégainé mon arme et fonça à toute vitesse à l’un des endroits dont j’avais vu partir les tirs laissant Shawn me couvrir.

« Très bien, je vais m’occuper des archers pendant que tu te charges de ceux qui arrivent. Couvre-moi pour que je puisse passer derrière ces pauvres types devant nous, les archers se trouvent derrières. »

Mes adversaires archers semblèrent très surpris car ils n’eurent même pas le temps de me tirer dessus ou de sortir une autre arme. Je découpai les deux se trouvant ici d’un seul coup d’épée horizontal. Je vis ensuite un autre me prendre pour cible et j’eu juste le temps de bouger sur le côté pour éviter son tir. La flèche frôla mon visage laissant un léger trait de sang couler le long de ma joue. Je me couchai au sol et roula jusqu’à un arbre pour me cacher derrière un arbre. Je repris rapidement mon souffle, je ne devais pas laisser à mon ennemi le temps de changer de position mais il savait ma position et était surement prêt à tirer à la première occasion. J’eu alors l’idée du siècle. Ma cible connaissait effectivement ma position, du moins c’est ce qu’il croyait. Il n’eut même pas le temps de réagir alors que je tombais du ciel et l’écrasait avec mon épée. Il n’avait surement pas imaginé que je pouvais grimper aux arbres qui nous entouraient et c’était là son erreur. Quant au dernier qui accouru en entendant ses alliés crier, il essaya de me prendre pour cible en tremblant comme une vulgaire feuille mais avant qu’il ne puisse bander son arc je lançai mon épée sur lui qui vint le couper au niveau de la taille. Bien ça n’a pas été si difficile que ça finalement, j’allai récupérer mon épée quelques mètres plus loin.

Mais alors que je saisissais le manche j’entendis le bruit d’une brindille sur laquelle on marchait. J’eu juste le temps de me tourner en direction de ce bruit qu’une violente douleur me prit le bas du ventre, j’aperçus alors un cinquième homme, ils étaient au moins douze avait dit Shawn mais pouvaient très bien être plus. Quelle erreur de ma part de m’être relâché l’espace d’un instant. Je ne laissai pas à mon ennemi le temps de prendre une deuxième flèche que je lui coupais la tête d’un violent coup d’épée, cette dernière roula au sol alors que son corps sans vie s’effondrait. Je regardai attentivement aux alentours cette fois mais il ne semblait pas y avoir d’autres personnes ici. Je me concentrai alors sur ma blessure, heureusement il avait mal tiré. Je retirai la flèche en serrant mes dents le plus possible. Ca fit mal sur le coup mais la blessure restait bénigne et je ne sentais aucune douleur insurmontable. Je partis ensuite rejoindre mes compagnons espérant qu’il restait encore quelques cibles à tuer de leur côté…

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Alors que je revenais auprès de la caravane, je vis que mon équipier avait capturé vivant l'un des bandits et était déjà en train de l'interroger. Bien que retissant à cause d’une pseudo fierté au début l'homme se hâta de confesser tous ses secrets à la moindre petite douleur. Il parla d'une mystérieuse grotte cachée dans la forêt et nous expliqua qu'il s'agissait de leur camp de base. Mais j’avais beau réfléchir je ne voyais pas de quelle grotte il pouvait bien parler.

Il y en avait beaucoup dans cette région et chercher la bonne reviendrait à chercher une aiguille dans une botte de foin. Il nous fallait plus de précision pour espérer dénicher le reste des bandits. Shawn me laissa le choix quant au choix à faire concernant notre prisonnier, et me dit qu’il était plus simple de retrouver et de tuer les bandits plutôt que de chercher qui était la taupe. J’étais très loin d’être d’accord concernant la deuxième partie, oui nous devions éliminer tous les bandits mais notre mission était de trouver et d’éliminer la taupe justement.  Il me tapota l’épaule et me félicita. Je le saisis fermement par le bras.

« Ecoute moi bien trouver cette taupe fait justement partie de notre mission et nous accomplirons cette tâche avec le plus grand soin est ce que c’est clair ? »

Je le fixai de mon œil gauche avec un regard des plus insistants, il était hors de question de laisser le traitre en vie. Pour ce qui était de notre captif il était évident qu’on ne pouvait pas le laisser vivre bien que si nous le libérions j’étais surs qu’il serait assez stupide pour rejoindre son groupe et nous mener directement à eux, je n’arrivais pas à me décider...Je le pris par son bras blessé et le força à se mettre debout, l’homme se tordit de douleur en me suppliant de l’épargner et de lui rendre sa liberté.

« Bien, maintenant j’aimerais connaître l’endroit exact de cette fameuse grotte. Tu as bien compris que nous ne pouvons pas te laisser partir. En revanche si tu me donnes plus de précision quant à la position de cette grotte je…mmh…pourrait me montrer plus clément. »

Bien évidement jamais je ne laisserais pas un homme comme lui s’enfuir et je l’éliminerais dès que je serais surs de l’endroit où ses amis se cachent. Combien de personnes ce chien avait-il tué ? Combien lui avaient demandés de les laisser en vie et le suppliaient comme il le faisait maintenant ? Ces hommes me dégoûtent encore plus que ma propre personne. J’avais envie de le tuer sur le champ et m’apprêtais à passer à l’acte quand je sentis que quelque chose approchait.

Un homme sortit de l'ombre et attaqua Shawn d'un puissant coup de pied, heureusement il réussit à l'éviter de justesse. Aussitôt, je pris mon épée à deux mains et sauta sur ce mystérieux adversaire, celui-ci esquiva mon coup de justesse et se précipita sur notre prisonnier qu'il tua de sang-froid grâce à sa longue lance. Le captif poussa un hurlement horrible avant de rendre l'âme. Je tentai une seconde attaque que le tueur bloqua. S'en suivit une série de coups fulgurants et violents.

Mais l'homme sauta en arrière pour s’éloigner de la portée de mon épée. Il prit avec lui l’un des hommes de la compagnie de transport en otage et disparut sans laisser de traces derrière lui. Je déglutis légèrement, ce combat pourtant très court avait été des plus intenses et je mis quelques secondes avant de revenir à la réalité.  

« C'est souvent qu'on rencontre des dingues comme lui dans les missions ? Je veux une prime, c'est plus de simple bandit, ce sont des expert en combat qu'on affronte là. »

J’étais assez d’accord sur le fait que cet homme méritait une belle prime. En parlant de ça cette tenue atypique me rappelait vaguement quelque chose. Je me creusai les méninges pour trouver d’où me venait cette impression de déjà-vu mais n’y arriva pas. En prenant en compte la direction que l’homme avait prise il n’y avait que deux grottes dans cette direction selon ma carte que j’observais attentivement. Je définis un trajet pour se rendre à celle qui était la plus proche et commença à partir.

« Si tu penses que cet homme est trop dangereux pour toi tu peux t’en aller. Moi je vais trouver ces bandits et les éliminer un à un. Si tu veux m’aider alors suis-moi. »

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Alors que je frappais d’un coup violent le pauvre adversaire en face de moi qui essaya de parer ma lame avec un vulgaire couteau je ne fis pas attention à celui qui s’était glissé furtivement dans mon dos l’arme à la main. Je ne l’aperçu qu’au dernier moment alors que j’empalais son compagnon, dans cette position j’étais incapable de parer son attaque. Je me retournai violemment balançant mon épée horizontalement mais j’étais bien trop lent et je n’avais d’autre choix que de parer directement avec mon bras pour minimiser les dégâts. Mais alors que je tendais mon bras, une flèche vint se loger en plein dans la tête de mon assaillant. Je souris et m’occupa de quelques autres bandits pendant que de nouvelles flèches transperçaient ceux hors de ma portée ou qui tentaient de s’enfuir. La bataille fut rapidement terminée et alors que je m’apprêtais à rengainer mon arme quand je vis l’un des hommes au sol se trainant péniblement pour sauver sa peau. Je me dirigeai lentement vers lui et m’agenouillai à ses côtés, l’homme terrorisé par mon visage et mon corps couvert du sang de ses compagnons me supplia de le laisser partir « Pitié…je…je ne veux pas mourir ici…lai…laisse-moi m’en aller mec…je…je te promets…si tu me laisse envie je te promets que je ne tuerais plus personne… » Je lui souris et il fit de même en pensant que j’acceptais de le laisser partir mais il n’en était pas question et il le comprit assez vite lorsque je me relevai et pointa mon arme dans sa direction. Il se mit à hurler et à pleurer et je comprenais aisément pourquoi « Crois-tu vraiment que je vais te laisser partir comme ça ? Non ça ne serais pas mon style » lentement je plantai ma lame dans son corps sous ses cris de douleurs que j’appréciais entendre jusqu’à son dernier soupir.

Alors que je relevais ma lame pour la poser sur mon épaule je sentis une présence se glisser dans mon dos. Rapidement, je pivotai près à attaquer. Mais au dernier moment j’arrêtai mon coup en me rendant compte qu’il s’agissait de Shawn. Ma lame s’arrêta à peine à quelques centimètres de son cou. Je poussai un long soupir de soulagement alors que mon côté démoniaque se calmait peu à peu pour laisser place à mon autre personnalité plus amicale « Dé…désolé…je croyais qu’il en restait un…que disais-tu ? » il m’expliqua ce qu’il avait pu trouver au sujet de la taupe confirmant ainsi mes doutes quant à son identité « Moi aussi j’ai entendu deux hommes en parler tout à l’heure. La personne que le bandit semble avoir kidnappé est en fait la taupe en personne il ne l’a pas enlevé mais sauvé ». J’observais le passage par où était apparu Shawn, il semblerait que la mine était vraiment plus petite que ce à quoi je m’attendais. D’ailleurs c’était étrange je n’avais vu aucun filon d’un quelconque minerai et Shawn non plus apparemment. Il restait toujours cette mystérieuse porte, je m’avançai dans sa direction et l’ouvrit le plus délicatement et silencieusement possible. Le chef des bandits pouvait parfaitement se tenir juste derrière la porte près à leur tendre une embuscade. Mais non, elle donnait enfin sur ce qu’on pouvait attendre d’une mine : les galeries, bien qu’épuisée depuis longtemps on reconnaissait parfaitement ce genre d’exploitation minière.

J’avançai tranquillement jusqu’à voir un nouveau croisement mais cette fois pas question de se séparer, notre adversaire n’était pas du tout à prendre à la légère. Alors que je restais pensif quant à la direction à suivre j’aperçus l’homme que nous recherchions toujours équipé de son étrange masque sortir par le passage de droite. Il nous observa un moment avant de continuer sa route comme si de rien n’était. Mon sang de démon ne fit qu’un tour mais tomba dès lors dans le piège tendu par cet homme grâce à une simple provocation « Eh con*ard c’est pour toi qu’on est ici ! Reviens tout de suite te battre tu m’entends ?! » Je lui courus après mais une fois arrivé au croisement, mon pied fut pris dans un étrange fil laissé au sol qui me fit trébucher. Un clic se fit entendre puis une violente explosion me propulsa en arrière et fit s’écrouler le passage par lequel l’homme s’était en enfuit. J’hurlais de douleur à cause des brulures que m’avait faites ce piège malsain. A travers les rochers qui nous barraient la route nous pouvions entendre son rire « Si c’est ainsi que vous comptez m’arrêter alors vous n’avez aucune chance, cette mine est mon territoire et j’en connais les moindres recoins ainsi que tous les pièges que j’ai moi-même installé. » La douleur était toujours insoutenable  mais plus que tout j’avais envie de l’écraser, cet homme qui venait de se jouer de moi allait me le payer et au centuple.

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