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 [Test Aether solo] ¤L'Elévation¤ [Terminé]

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Dim 21 Fév 2016, 23:26

Le Voyage
La soif de savoir et de connaissance aura raison de ton corps... mais de ton âme? Oseras-tu avancer sur le chemin de l'Elévation? Ou craindrais-tu tellement la mort que ton seul souhait serait de rester dans cette enveloppe, que dis-je, dans cette prison que vous appelez communément "corps"? As-tu assez de courage pour t'aventurer au delà de tes propres limites, au delà de toi même? Es-tu assez forte pour tout abandonner et enfin avoir accès à cette vérité qui te ronge peu à peu?





Kaa, Asilah, Méli, Harôun, Hans... Elle se souvenait de chacun de ces esprits, qu'elle avait rencontré il y avait déjà longtemps. Enfin, que Takias avait rencontré. Mais une intuition semblait lui indiquer qu'elle retrouverait aussi l'unité avec son passé après avoir réussi à s'incarner de nouveau. Elle avait le sentiment qu'après s'être élevée en renonçant, elle devrait accepter de nouveau tout ce qu'elle avait dû rejeter. Non plus comme des sentiments et des souvenirs humains qui auraient un impact considérable sur elle, mais comme une expérience importante, celle d'une vie avant cette naissance. Talëorn le savait: elle ne serait ni une entité bénéfique, ni une entité maléfique, elle prônerait, comme durant son existence mortelle, la neutralité. Et pour cela, elle avait besoin de comprendre les hommes, elle avait besoin de son expérience passée, car elle était de ceux qui reviendraient dans le monde. Elle ne voulait pas être un Aether méprisant et considérant que les hommes n'étaient plus rien, maintenant qu'il s'était élevé. Elle voulait faire partie de ce monde, partager avec les mortels: être priée et vénérée comme tout Aether devait l'être pour exister, et pour cela elle devait prendre conscience que Takias et Talëorn ne faisait plus qu'un. Car jusque là, la nouvelle déesse considérait l'Elémentale aux yeux rouges comme une étrangère, un être dont elle connaissait toute l'histoire mais qu'elle ne pouvait associer à elle, tout simplement parce qu'elle y avait renoncé. Et elle avait ainsi besoin des Esprits du Temple pour apprendre. Elle sentait une vague d'excitation la submerger à l'idée de tout cet apprentissage auquel elle aurait bientôt accès: retrouver une unité avec son passé; réussir à retrouver une existence physique, à reprendre possession d'un corps considéré comme "normal"; apprendre à manipuler ces nouveaux dons, ceux qu'elle avait lu dans la Bibliothèque d'Ilios. La nouvelle Aether se concentra sur le souvenir dans la bibliothèque pour retrouver les noms de ces nouvelles compétences, elle voyait les noms écrits en lettres sombres sur les vieux parchemins: Imperativa... Meravelles... Hélios... Aeterna... Mais il ne s'agissait pas de pouvoirs à proprement parler. Ils apparaissaient plutôt, comme des capacités, oui. Comme le serait l'intelligence pour des mortels, ou la magie. Cela se rapprochait plus de ces termes en fin de compte. La jeune Aether se força à stopper le fil de ses pensées. Elle n'était pas là pour divaguer sur sa maigre expérience d'Aether, mais pour demander de l'aide aux Esprits du Temple. Elle sentit son corps inexistant -plutôt les différentes particules qui la définissaient- passer la belle fontaine. Elle se retrouva alors dans une salle circulaire, entourée de portes. Mais elle savait qu'en cet instant, tous les Esprits la voyaient, l'entendaient, la percevaient. Elle le savait, encore une fois, grâce aux souvenirs de Takias. Talëorn avait énormément de mal à discipliner ses pensées, lesquelles partaient dans tous les sens. Pourtant, dans ce désordre chaotique, elle réussit par un effort suprême à faire passer un message. "Je sais que vous êtes là, que vous m'entendez. Je suis Talëorn, je viens de m'élever... J'ai besoin de votre aide." Elle reçut alors soudainement une vague de réponses qui ne fut pas loin de la submerger: "Talëorn... quel drôle de nom" "Tu as besoin d'aide? Mais qui es-tu pour penser que l'on va te venir en aide?" "Elle est perdue, regardez-là." "Doucement, elle vient de s'élever, c'est normal." "Son aura me rappelle quelqu'un... puis-je lire en elle?" "Pourquoi demande-tu, fais-toi plaisir elle ne peut résister, elle est tellement faible." "Résister ou non, nous devons savoir." "Mais taisez-vous un peu, elle..." Trop de paroles, trop d'auras magiques, trop trop trop... Si l'Aether avait eu un corps, elle se serait effondrée en tenant entre ses mains son crâne. Mais telle qu'elle était, elle ne pouvait qu'essayer de lutter contre toutes ces sensations nouvelles, ayant l'impression encore une fois d'être submergée par tout ce qui l'entourait. Elle ne percevait plus que des voix masculines et féminines auxquelles elle essayait de se fermer. Puis, tout à coup, plus rien. Tout avait disparu. Talëorn se risqua à s'ouvrir de nouveau à l'environnement pour comprendre ce qui se passait. Une voix calme mais ferme intervint alors. "Bonjour à toi jeune Aether. Je suis Kaa, la Maîtresse des Âmes." Talëorn réfléchit pendant quelques instants avant de répondre. "Je suis Taleörn. Et ... je sais qui tu es. Tu es le premier Esprit que Takias a rencontré. Celle qui l'a testée lors de sa première venue, ici." L'Aether des Armes se tut, attendant la réponse de Kaa. Cela lui faisait un bien fou de ne plus entendre toutes ces voix et ces auras magiques qui l'étouffaient. "Non. Je suis le premier Esprit que tu as rencontré. Tu es Takias, je le sais." Talëorn le savait aussi, inconsciemment, ou du moins elle s'en doutait. Mais il fallait plus que des mots pour qu'elle en reprenne conscience. Elle avait accès aux souvenirs de Takias comme si il s'agissait d'un livre dans lequel elle pouvait chercher tel ou tel chapitre. Elle avait l'impression de tenir entre ses doigts une sorte d'atlas où elle n'avait qu'à se rendre à un mot ou un terme pour découvrir ce que l'Elémentale du Feu avait vécu en rapport avec ce dernier. Elle était à la fois extrêmement proche ou pourtant très éloignée de cette mortelle. Kaa dut sentir le doute avec l'absence de réponse de Talëorn car elle reprit de sa voix forte: "Tu es Takias. Tu vas devoir l'accepter mais ça viendra, ne t'en fais pas, je vais te forcer à en prendre conscience." Elle avait une voix écrasante de volonté et Talëorn l'admirait en cet instant. Elle comprenait mieux pourquoi le passeur l'avait aidé à se rendre ici. Kaa reprit: "Nous autres Esprits allons t'aider chacun notre tour. Je me chargerais du début, qui sera difficile, je te l'accorde. Mais tu as déjà fait le plus dur. Lorsque tu seras capable de te définir à la fois comme Takias et comme Talëorn, je passerai la main à l'un de mes congénères. Et lorsque l'un d'eux t'auras appris à contenir ton être dans un corps, nous pourrons tous être présent autour de toi sans que tu ai l'impression de te noyer dans une foule de sensations et de magie." Elle marqua une petite pose avant de conclure avec détermination. "Mais pour le moment, occupons nous de cette Takias, veux-tu?"



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Ven 08 Avr 2016, 01:14

Le Voyage
La soif de savoir et de connaissance aura raison de ton corps... mais de ton âme? Oseras-tu avancer sur le chemin de l'Elévation? Ou craindrais-tu tellement la mort que ton seul souhait serait de rester dans cette enveloppe, que dis-je, dans cette prison que vous appelez communément "corps"? As-tu assez de courage pour t'aventurer au delà de tes propres limites, au delà de toi même? Es-tu assez forte pour tout abandonner et enfin avoir accès à cette vérité qui te ronge peu à peu?





Talëorn était donc Takias. C'était une réalité si évidente et pourtant tellement aberrante... Comment l'accepter? La nouvelle Aether cherchait dans sa mémoire le moindre signe qui pouvait l'obliger à prendre en compte ce "détail" qui n'en était pas un. Mais il n'y avait rien à faire, même le fait de revivre les instants de son élévation ne la faisait pas avancer. Car elle le savait inconsciemment, et c'était là toute la difficulté de l'exercice. Elle le savait mais elle ne pouvait pas s'obliger elle-même à l'accepter. C'était comme lorsqu'on montrait des tests sanguins à un patient pour lui prouver qu'une personne X ou Y était en fait son père biologique. Cet homme n'en devenait pas immédiatement et sans concept le père du patient. Il lui fallait du temps pour l'accepter, pour le digérer mais aussi du temps à passer avec son père biologique pour créer le lien qui n'avait jamais existé autrement que par le corps. Et bien il s'agissait ici de la même chose. Talëorn devait rencontrer et s'imprégner de Takias pour parfaire son adaptation en tant qu'Aether. Kaa suivait le fil des pensées de la jeune femme et elle intervint bientôt. "C'est exactement ça. Nous allons te prendre aux pieds de la lettre: il te faut rencontrer Takias et partager avec elle l'expérience que tu observes comme étrangère et qui t'est pourtant acquise. Tu n'as pas besoin de l'appeler dictionnaire, tu peux le nommer mémoire. Ses souvenirs sont tes souvenirs, il te faut les reconquérir." Aussitôt, la puissante Aether disparut dans un nuage de fumée et l'atmosphère s'illumina jusqu'à atteindre un blanc pur, presque douloureux. Talëorn y prit alors une enveloppe informe, sans traits de visages, sans yeux ni cheveux, juste une silhouette humaine, ni féminine, ni masculine. Face à elle apparut bientôt quelqu'un d'autre. Au départ, elle crut qu'il s'agissait de Kaa. Mais la personne qui s'approchait était plus petite... beaucoup plus petite. Elle portait de longs cheveux noirs parsemés de mèches rougeâtres, de la même teinte que ses pupilles. L'Aether reconnut Takias, lorsqu'elle était enfant. La fillette s'approcha en sautillant, les yeux pétillant d'excitation. "Bonjour!" lança-t-elle à la volée, de sa voix déjà grave. Talëorn était intriguée. Ce n'était pas un souvenir, puisque Takias lui parlait... Comment était-ce possible? C'était l'oeuvre de Kaa, très certainement, mais l'Aether des Armes ne savait si elle devait considérer cet instant comme une épreuve, un mensonge, ou une opportunité. Certainement un petit peu des trois... Quoi qu'il en soit, elle ne sut quoi répondre. Devait-elle saluer cette figure censée représenter celle qu'elle avait été? L'enfant fronça alors les sourcils et serra les poings, visiblement mécontente. "Bonjour!" reprit-elle avec plus de force et une certaine impatience à peine contenue dans la voix. "Pourquoi ne pas me répondre? C'est parce que je suis différente? Parce que vous pensez que je suis un monstre?" En plus du reproche évident que comportait ces paroles, Talëorn y sentit aussi les prémices d'une colère immense, celle due à de profondes blessures qui ne peuvent être causées que par une seule chose, non pas la perte, non pas l'échec, non pas la trahison mais le rejet. Et étrangement, l'Aether ressentit une pointe de courroux devant ce tableau. Pas grand chose, ce n'était pas une colère divine et dévastatrice comme celle qu'elle avait pu voir chez Takias, mais c'était, tout comme chez cette enfant, les prémices d'un sentiment qui serait aussi important dans sa nouvelle vie d'Aether. Elle répondit donc, sans plus de voix qu'auparavant. "Je ne rejette ni la force, ni la beauté, j'étais simplement dans mes pensées." Elle sentait sa magie s'imprégner du peu de sentiments qu'elle réussissait à percevoir, mais surtout à comprendre. Car auparavant, lorsqu'elle avait eu accès aux souvenirs de Takias, elle pouvait voir les émotions, les nommer, les décrire mais pas les comprendre et encore moins les ressentir. Car Takias était humaine. C'était aussi pour ça que son métabolisme n'avait pas supporté la confrontation avec les Esprits du Temple un peu plus tôt. Il n'y était pas encore préparé, car il n'avait accès à aucune véritable émotion divine, il n'avait que des émotions humaines dont il ne pouvait se nourrir. Et en cet instant, Talëorn, avec l'aide de Kaa, s'occupait de leur transformation... Et il fallait bien dire que ce n'était pas chose facile! "Je m'appelle Takias!" Talëorn reporta son attention sur la petite fille en face d'elle. Les cheveux de cette dernière étaient d'une masse importante et semblait voleter autour de sa petite silhouette. Son visage blanc était rond et joyeux, comme celui de tous les enfants. Mais ses yeux rouges généraient quelque chose que Talëorn avait du mal à percevoir. Une sorte de franchise particulièrement expressive: chacune des émotions de la gamine passait par les teintes rouges et roses de ses deux grands yeux, il n'y avait pas de mystères ou d'hésitation, d'un seul regard on pouvait savoir ce qu'elle pensait, ce qu'elle ressentait. Kaa vit la faille et se faufila sournoisement dedans, à peine plus sensible que le souffle d'un prédateur, mois visible que l'air, , elle murmura: "Continue comme ça, interroge toi sur ses sensations, sur ses sentiments, partage-les!" Talëorn s'obligea à se concentrer sur le petit bout qui souriait encore devant elle. la figure sans forme de la déesse s'agenouilla pour se mettre au niveau de la fillette. Elle observait avec attention ces grandes pupilles rouges mêlées de curiosité et de joie de vivre. Elle essayait de comprendre, de sentir cette curiosité, de voir quels en étaient les rouages mais à chaque fois qu'elle semblait y parvenir, tout lui échappait. Elle avait l'impression d'attraper de l'eau dans ses mains et de voir celle-ci s'écouler entre ses doigts sans qu'elle ne puisse rien y faire. Ce n'était même pas frustrant, c'était juste un échec. Elle ne pouvait percevoir que le nom donné à telle ou telle sensation ou sentiment, mais leur essence lui échappait complètement.





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crackle bones
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Mer 04 Mai 2016, 17:14

Le Voyage
La soif de savoir et de connaissance aura raison de ton corps... mais de ton âme? Oseras-tu avancer sur le chemin de l'Elévation? Ou craindrais-tu tellement la mort que ton seul souhait serait de rester dans cette enveloppe, que dis-je, dans cette prison que vous appelez communément "corps"? As-tu assez de courage pour t'aventurer au delà de tes propres limites, au delà de toi même? Es-tu assez forte pour tout abandonner et enfin avoir accès à cette vérité qui te ronge peu à peu?





Talëorn avait toujours les yeux plongés dans ceux de la petite fille mais rien ne se produisait, elle n'arrivait pas à comprendre ce qui les rendait aussi étincelants, ce qui lui donnait cette petite flamme de curiosité. La silhouette informe finit par se reculer au grand désespoir de Kaa. Celle-ci semblait déterminée à changer de tactique. Et Talëorn s'en rendit compte lorsqu'elle aperçut deux hommes au loin de l'immensité blanche, se dirigeant vers eux. Si elle ne bougea pas d'un centimètre en les apercevant, la petite fille quant à elle commença à s'agiter. Et pour cause, le premier la saisit par le col de sa tunique et la jeta à terre. Talëorn ne comprenait pas. Si elle avait eu un visage, elle aurait froncé les sourcils. Elle se risqua à demander "pourquoi faites-vous ça?" Mais aucun des deux hommes ne répondit. Ils frappaient fort et avec la précision de l'habitude. Talëorn savait que c'était une tentative de Kaa de lui redonner des sentiments humains, mais l'effet escompté se faisait visiblement attendre. Les cris de la fillette emplissait l'air de la même façon que son sang tâchait le sol d'un banc pur. Une étincelle lointaine et profondément enfouie s'indigna à la vue de ce spectacle violent. Talëorn essaya de l'entretenir, de changer l'étincelle en petite flamme pour enfin y allumer un feu. Mais à chaque fois qu'elle se concentrait dessus, celle-ci semblait s'évaporer d'un seul coup. Pour finir, la voix agacée de Kaa intervint: "Très bien, changement de tactique." Le corps de la fillette se métamorphosa doucement, les cheveux noirs bouclèrent et blondirent, ils étaient maintenant une tignasse courte au-dessus d'une peau blanche et douce, des yeux bleus et profonds se révulsaient sous la douleur éprouvée, car les hommes frappaient toujours. En même temps que Talëorn mettait un nom sur ce visage, la déesse sentit un grondement au fond d'elle. Elle avait renoncé à ce sentiment, elle y avait renoncé pour pourvoir s'élever, pour faire une croix sur sa vie de mortel et appréhender sa vie d'Aether. Mais aujourd'hui, on lui demandait non pas de se souvenir, mais de ressentir, non pas de comprendre, mais se laisser emporter par un sentiment, une émotion. Le grondement au fond de son être se chargea soudainement, mais il n'était pas assez puissant, il retombait à chaque fois. Pourtant la jeune femme savait que c'était en le suivant et en le nourrissant qu'elle arriverait à ressentir à nouveau ses émotions. Kaa comprit en même temps qu'elle: ce n'était pas le fait de voir Khénos torturé qui avait produit le grognement, c'était ce qu'il représentait, c'est-à-dire l'innocence. Talëorn avait renoncé à éprouver de la tristesse, de la colère ou une soif de vengeance à l'égard du massacre de sa famille, il fallait maintenant qu'elle retrouve ce qui la caractérisait particulièrement, pas ce que la vie avait fait d'elle, mais ce qu'elle était au plus profond de son être. Et au plus profond de son être, quelque chose se révoltait contre l'injustice, contre une telle attaque à l'innocence. Kaa sauta sur l'occasion et modifia encore une fois le paysage. Cette fois-ci, ce n'était plus Khénos mais un enfant âgé tout au plus de quatre ans qui hurlait sous les coups de grandes silhouettes sombres. Talëorn les voyait à peine, elle n'avait d'yeux que pour le pauvre garçonnet et à une autre gamine qui apparut tandis qu'une silhouette la maintenait par les cheveux en enfonçant dans sa chair un couteau, un chiot se mit à couiner au même moment, puis des enfants, des animaux, tout ce qui représentait l'innocence aux yeux de l'Aether. Le grondement l'empli alors complètement et elle se vit hurler plutôt qu'elle ne s'entendit. Lorsqu'elle ouvra les yeux, la scène avait disparu, mais elle ressentait plus que jamais la colère l'ensevelir. C'était la première émotion qu'elle avait réussi à appeler, et ce détail n'était pas vraiment anondin, elle le savait. Mais elle était pour le moment incapable de réfléchir, elle ne ressentait qu'une profonde rage et un désir profond de se battre. Kaa apparut alors avec un sourire et hocha la tête: "Ta colère t'amène à te battre et en te battant, tu utilises des armes, c'est ce qui fait ce que tu es maintenant. Tu es une Aether des Armes, tu ne vis plus que par ça dorénavant. Un combat devrait débloquer le reste de tes sentiments, le plus difficile a été fait. Bon, je vais te laisser à Hans, je pensais d'abord te faire retrouver une apparence et une enveloppe charnelle, mais cela devrait être plus facile si tu as envie de combattre." L'Esprit fit une pause et dévisagea la jeune femme durant quelques secondes avant de reprendre: "Pour te battre de toutes façons, tu as besoin d'un corps et comme tu ne vis que pour te battre, tu vas être obligé de t'en créer un, par n'importe quel moyen..." Un nouveau sourire illumina les traits sévères de l'Esprit aux yeux bleus. Talëorn comprenait tout ce qu'on venait de lui dire mais elle n'avait qu'une idée en tête: se défouler, combattre, tuer, mourir. Peu importe, elle avait besoin de sentir le fer dans ses mains et de se confronter à un autre être. Hans se présenta bientôt. Elle se souvint de lui, il était très bon bretteur. Et cette pensée rassurait l'âme élevée. Elle s'élança sur lui avec une force dont elle ne se croyait pas capable. Mais son essence le traversa comme un fantôme. Hans ne cilla pas, restant calme il dit à haute voix ce qu'elle venait de comprendre, malgré les indications de Kaa: "Il te faut d'abord t'incarner jeune Aether. Pas de corps, pas de combat." Cette dernière phrase la glaça soudainement. Et si elle n'arrivait pas à reprendre un corps qui lui appartient? Elle mourrait, faut de ne pas pouvoir assouvir sa soif de combat... L'Aether se força à oublier cette pensée, elle ne pouvait pas mourir. Et au pire, elle avait l'éternité pour réussir cette tâche difficile. Il lui fallait donc reprendre une apparence normale. L'Aether ferma les yeux, se concentrant sur ce qu'elle avait été et sur ce qu'elle avait envie d'être maintenant.





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crackle
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Mar 10 Mai 2016, 01:55

Le Voyage
La soif de savoir et de connaissance aura raison de ton corps... mais de ton âme? Oseras-tu avancer sur le chemin de l'Elévation? Ou craindrais-tu tellement la mort que ton seul souhait serait de rester dans cette enveloppe, que dis-je, dans cette prison que vous appelez communément "corps"? As-tu assez de courage pour t'aventurer au delà de tes propres limites, au delà de toi même? Es-tu assez forte pour tout abandonner et enfin avoir accès à cette vérité qui te ronge peu à peu?





S’incarner… Ce mot à lui seul semblait rempli de sens, résonnant dans les oreilles de personnes le comprenant et l’utilisant. Mais lorsqu’il n’avait qu’une signification lointaine, lorsqu’il ne représentait qu’un savoir parmi tant d’autres, comment l’appliquer ? Comment retrouver une enveloppe charnelle ? A chaque fois qu’elle pensait à ce qu’elle avait été, Takias revoyait sa propre mort, elle revoyait son corps décharné et pourri par une magie qu’il ne pouvait supporter. Elle voyait ce corps autrefois si fort, si puissant et élancé s’amaigrir pour laisser apparaître une peau tachetée et roussie, sans cheveux ni sourcils, des yeux presque noirs, sans aucune teinte de vie… ce corps-là était plus proche du squelette que d’un être vivant. Et pourtant on lui demandait de trouver une apparence. Talëorn soupira et ferma les yeux. Elle avait besoin de retrouver des souvenirs exclusifs, de reprendre son aspect d’antan. Elle aurait pu décider de changer sa couleur de cheveux, ses yeux ou son corps, le rendre plus féminin, moins musclé. Mais après tout, qui était-elle ? N’était-elle pas l’Aether des Armes ? Elle se devait d’être forte ! Talëorn replongea alors dans ses pensées. « Eh ! Qu’est-ce qui t’arrive ? » La main fraîche de Lykarale frôla sa peau blanche. Sa sœur la regardait avec compassion. Takias devait avoir huit ans et elle pleurait. « C’est à cause de mes yeux. Je… je suis allée au village, je sais que j’avais pas le droit… mais je voulais jouer avec les autres enfants et… et…» La fillette renifla bruyamment, tournant son visage vers le reflet du petit lac, non loin de leur masure. «…et ils m’ont dit que j’étais un monstre, parce que j’ai les yeux rouges. » Les yeux rouges. L’image de ces deux grandes pupilles aux teintes de sang s’imposa dans l’esprit de Talëorn. La jeune Aether se sentit imprégnée de ces grands yeux si expressifs. La multitude de couleurs, du rubis au bordeaux parlait cent fois plus que tous les mots d’un dictionnaire. C’était les yeux de Takias. C’était désormais ses yeux. Et quand Talëorn les rouvrit, elle vit au sourire de Hans, qu’ils étaient désormais d’un rouge rappelant le sang qui gicle lors des batailles. L’Esprit du Temple l’encouragea : « Continue. Si cela t’aide, oblige-toi à trouver un souvenir lié à chaque aspect de ton individu. Tu pourras modifier ton apparence plus tard, mais il te faut au moins accepter ce que tu as été. » Talëorn acquiesça et ferma ses belles pupilles rouges pour trouver dans la mémoire de Takias des informations aussi précises que celles dont elle se souvenait avec Lykarale. Quitte à rester dans la famille, un souvenir avec Luane s’imposa à elle. La nouvelle Aether vit Takias dans ses appartements, cela devait faire une année qu’elle tenait les responsabilités d’Impératrice du Tout. Elle avait appris l’existence de sa sœur aînée quelques temps plus tôt et attendait la visite de cette dernière. Luane ne tarda pas à entrer alors que la Reine se tenait assise sur son lit. Sa grande sœur était belle, tout autant qu’elle mais d’une façon différente. Et ce jour-là, les deux jeunes femmes s’étaient amusées à comparer leurs chevelures. Celle de Luane était plus lisse et disciplinée que les cheveux de sa cadette, malgré leurs fines ondulations. Une troisième personne avait fait son apparition. Une Elémentale plus jeune que les deux sœurs et dont la chevelure rousse était aussi volumineuse que celle de Takias. Alyska… L’Aether ressentit plus qu’une simple amitié pour la disciple de sa sœur, elle s’en était sentie responsable après la mort de cette dernière et avait particulièrement apprécié son courage et sa fidélité au trône. Elle était devenue Esprit de la Foudre. Peut-être l’était-elle encore d’ailleurs, mais toute notion du temps avait abandonné la déesse. Talëorn se concentra de nouveau sur les boucles épaisses des cheveux de Takias, d’un noir profond mais dont le mouvement laissait apercevoir des reflets rougeâtres, qui n’étaient pas sans rappeler la couleur de ses yeux. Ils étaient longs et imposants, leur volume rappelait une épaisse crinière qui courait jusqu’aux fesses de la demoiselle. Tandis que les trois jeunes femmes riaient ensemble, Talëorn se détacha de ce souvenir pour passer sa main inexistante dans une belle chevelure. Elle venait de prendre goût à ce petit jeu et n’attendit guère la réaction de Hans à cette nouvelle réussite pour se replonger dans un nouveau souvenir. Un combat, il fallait qu’elle trouve un combat particulièrement éprouvant où elle pourrait aisément observer La musculature de Takias. L’un d’eux en particulier s’imposa à elle et une voix forte et rauque intervint bientôt : « Je sais pas, tape plus fort pour voir ! » A ce moment-là, Talëorn ressentit un frisson de colère et d’excitation. Elle reconnaissait la voix d’un dénommé Kain, un mercenaire dont la première rencontre avait été particulièrement violente. Il avait insulté Takias devant toute une assemblée et défié dans son propre palais. Et il en avait payé les conséquences, en même temps que Takias avait gagné le plus fidèle de ses soldats. Et à la suite de cette injonction vulgaire qui avait déclenché la colère de l’Impératrice du Tout, Talëorn put définir à loisir le corps de celle qu’elle avait été : Takias était grande et large d’épaule. Lorsqu’elle armait ses poings, ses bras se gonflaient d’une force peu commune pour une femme, lui donnant un aspect étrangement masculin. Couturé de cicatrices, la peau blanche de la demoiselle laissait apparaître un grand nombre de veine sur ses tempes et sur ses avant-bras musclés. Elle avait la masse musculaire d’un forgeron et l’endurance d’un soldat. Et c’était tout ce qui résumait ce qu’elle devait être aujourd’hui, l’Aether des armes, à la fois celle qui les crée et qui les manie, à la fois la déesse de la forge et des guerriers. Talëorn reposa ses yeux rouges sur son corps. Elle avait refusé de retranscrire ses nombreuses cicatrices et sa peau sans imperfections était moins blanche que dans ses souvenirs. Elle représentait Takias mais en plus vivant, en plus puissant. Elle n’avait pas la marque de brûlure sur le cou et l’arrête de son nez n’était pas brisé comme celle de l’Elémentale. Ses cheveux aussi avaient perdu de leur reflet rouge, ils étaient d’un noir unique. Quant à ses yeux, nul ne pouvait se tromper, ils étaient aussi profonds que ceux de Takias mais avec une lueur plus inquiétante dans le regard.





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crackle
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Jeu 12 Mai 2016, 19:26

Le Voyage
La soif de savoir et de connaissance aura raison de ton corps... mais de ton âme? Oseras-tu avancer sur le chemin de l'Elévation? Ou craindrais-tu tellement la mort que ton seul souhait serait de rester dans cette enveloppe, que dis-je, dans cette prison que vous appelez communément "corps"? As-tu assez de courage pour t'aventurer au delà de tes propres limites, au delà de toi même? Es-tu assez forte pour tout abandonner et enfin avoir accès à cette vérité qui te ronge peu à peu?





L’Aether se leva soudainement et fit face à Hans. Avec tous ces souvenirs, elle avait presque oublié que l’Esprit du Temple se tenait devant elle. Elle eut un sourire en coin, qui lui offrit en flash ces petits sourires que Takias faisait tout le temps. Sans s’en rendre compte et par la réappropriation de son corps, la demoiselle s’était acceptée, avec son passé et son présent. Elle savait qu’elle avait été Takias et que cette part d’elle était morte. Morte, mais pas inexistante. Elle avait besoin de le savoir pour aller vers l’avant, pour poursuivre son chemin. L’Aether, si elle était extrêmement faible pour le moment, n’en demeurait pas moins physiquement vivante. Elle avait un corps qui lui appartenait et c’était sa victoire du moment. Mais plus que tout elle avait besoin de ressentir des armes et de combattre avec. Après tout, elle s’était élevée pour ça ! « Pouvons-nous combattre maintenant ? » Sa voix grave était plus puissante que lorsqu’elle était encore mortelle, et imprégné d’une sorte d’intonation mystérieuse que Talëorn appréciait. Cependant, Hans croisa les bras sur sa poitrine en voyant la jeune Aether s’agiter devant lui. Cette dernière se renfrogna et fronça les sourcils : croiser les bras n’était pas une position de garde, mais plutôt un refus de combat, et cela ne présageait donc rien de bon pour elle. La demoiselle attendit qu’il lui fournisse l’explication et cette dernière ne tarda pas à arriver. « Pour ça il faudrait avoir une arme. » annonça-t-il simplement. Une arme ? L’Aether ouvrit de grands yeux en abandonnant son attitude boudeuse. Il devait bien y en avoir. Ou alors elle pouvait… en invoquer, ou quelque chose comme ça ! Pendant un court instant, l’Aether sembla chercher autour d’elle de quoi se battre, comme si le sol s’avérait être jonché d’épées. Ce qui n’était évidemment pas le cas. Relevant la tête, la jeune déesse fixa Hans de ses yeux rouges : Ne pouvez-vous pas en faire apparaître, ou en créer une ? »L’Esprit du Temple éclata d’un rire franc qui fit sourire Talëorn malgré elle. « Qu’est-ce qu’il y a de drôle ? » finit-elle par demander. Hans reprit son attitude calme avant de répondre : « Tu es l’Aether des Armes, aussi bien de leur création que de leur maniement, c’est quand même un comble que tu me demandes de t’en fabriquer une, tu ne crois pas ? » L’Esprit avait toujours un sourire amusé sur son visage et Talëorn n’en prit pas ombrage, il avait raison de toute manière. Mais tout semblait si nouveau et étrange pour elle. Elle avait le savoir-faire de Takias, mais son corps n’était plus le même. Il n’était plus mortel et Elémental, le feu ne coulait plus dans ses veines, pas plus que la magie Elémentaire. Tout était si différent, elle n’était pas sûre de réussir à faire quoi que ce soit maintenant. « Mais depuis quand réfléchis-tu avant d’agir ? Il fut un temps où tu étais une guerrière impulsive qui ne rechignait pas devant les défis. Tu t’es élevée, peu réussissent cette prouesse, alors il me semble que le plus dur est derrière toi… » Le ton apaisant de Hans était de bon conseil et la demoiselle acquiesça en maugréant : « Hmm, ce doit être la sagesse des Aether ma foi ! » Mais elle se félicitait d’avoir été emmené par son Aether Passeur ici. Chacun des Esprits avait quelque chose à lui apporter, une aide précieuse pour se retrouver et se construire. L’Aether prit une inspiration en essayant de se souvenir de ce qu’elle avait lu à la Bibliothèque d’Ilios. Elle pouvait créer, faire apparaître de la matière. Pas l’invoquer, non, ça elle en était capable avant lorsqu’elle était Takias, mais c’était un subterfuge. Là il ne s’agissait plus d’invoquer mais de créer, d’être elle-même le créateur de tout. Il y avait une différence entre transformer un métal en une arme et créer le métal et tous les outils pour en faire une épée. C’était un travail non plus sur la forme, mais sur l’essence même de la chose. Talëorn souffla de nouveau et commença à user de ce qui était appelé Meravelles. Elle venait de s’élever et n’avait pas encore achevé son adaptation, cette spécialité était donc extrêmement faible pour l’instant, mais elle était néanmoins présente. Suffisante pour créer une arme, elle l’espérait. La jeune femme étendit ses mains blanches devant elle et tenta de créer. Cela lui demandait énormément d’énergie et de concentration, mais elle sentait des molécules se joindre et se métamorphoser dans ses mains. C’était l’expérience la plus profonde et la plus nouvelle depuis longtemps. Ses yeux rouges s’émerveillaient devant l’œuvre d’une magie qui la dépassait tellement mais qu’elle arrivait petit à petit à appréhender. C’était… passionnant, dévorant et fascinant à la fois. Il y avait une sorte d’atmosphère chaude qui s’était installée autour d’elle et une musique entrainante chantait à ses oreilles. La voix d’Hans se fit entendre dans le flot musical de l’application de sa magie : « Tu dois créer une arme, un artefact qui te servira en quelque sorte de catalyseur. Chaque Aether en possède un, il peut s’agir d’un diadème, d’un bijou ou d’une arme. » Il fit une pause avant de reprendre avec amusement : « Dans ton cas, je pense que tu sais déjà ce que tu vas faire. » Talëorn ne répondit pas, elle avait entendu et prit en compte les paroles de l’Aether à l’expérience et à la puissance bien supérieure à la sienne. Elle était bien trop concentrée pour essayer d’ouvrir la bouche, mais elle savait surtout que ce n’était pas nécessaire, Hans comprenait chacun de ses sentiments et chacune de ses pensées avant même qu’elle ne puisse les formuler à l’oral. Elle décida donc de donner tout son être à sa tâche et à oublier tout ce qui l’entourait, le temps comme l’espace, et les être qui se tenaient autour d’elle. Elle créait, et cette seule certitude emplissait son être d’un savoir unique et nouveau, une sorte de breuvage ultime qui la nourrissait et la protégeait à la fois. C’était une sensation profonde et unique et Talëorn était bien décidé à mener à bien la création de son artefact, car l’arme de l’Aether des Armes se devait de dépasser tout ce qu’elle avait pu voir jusque-là, tout ce qu’elle avait pu forgé en tant que Takias et toutes les représentations d’épées, d’haches, de dagues ou de lances qu’elle avait pu apercevoir dans des bibliothèques. Une sphère lumineuse entourait une matière métallique mais nouvelle qui grossissait de plus en plus, malgré son aspect informe. Les mains de la jeune Aether dansaient autour de cette magie et la puissance de cette dernière agitait la chevelure noire et épaisse de Talëorn. Si pour elle, elle avait commencé à créer quelques instants auparavant, une semaine s’était déjà écoulée dans le monde des mortels. Mais elle l’ignorait et s’en moquait pour le moment, elle n’avait d’yeux que pour sa tâche et même Hans finit par s’éclipser devant l’apparente concentration tenace de son apprentie. Elle n’avait plus besoin de personne pour le moment, et de toute façon il ne lui serait pas d’une grande aide, chaque Aether était passé par là et elle devait le faire seule.



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Jeu 12 Mai 2016, 19:35

Le Voyage
La soif de savoir et de connaissance aura raison de ton corps... mais de ton âme? Oseras-tu avancer sur le chemin de l'Elévation? Ou craindrais-tu tellement la mort que ton seul souhait serait de rester dans cette enveloppe, que dis-je, dans cette prison que vous appelez communément "corps"? As-tu assez de courage pour t'aventurer au delà de tes propres limites, au delà de toi même? Es-tu assez forte pour tout abandonner et enfin avoir accès à cette vérité qui te ronge peu à peu?





Ce qui semblait représenter quelques heures pour l’Aether équivalaient à plusieurs jours pour les Terres du Yin et du Yang. Mais Talëorn tenait bon, elle tenait ses mains non plus autour d’une sphère mais aux extrémités de ce qui commençait à ressembler à une longue épée. Le métal utilisé était d’un gris pierreux qui dégageait des effluves de magie, des particules grises et noires, comme si le métal s’émiettait autour du gros bloc qui se façonnait doucement. L’épée allait mesurer plus d’un mètre cinquante. Elle était immense et semblait lourde, même si pour l’instant elle était informe et vacillait dans l’étreinte magique que Talëorn générait. L’Aether avait du mal à garder ses yeux rouges concentrés sur l’arme, mais ses bras musclés ne vacillaient pas, pas plus que la magie qui en sortait. Elle avait du mal à réaliser que tout ça sortait de son corps et uniquement de son corps, que c’était elle qui avait créée cette arme. Elle ébauchait déjà les courbes exactes et précises de ce que représenterait son épée. Sa tête avait déjà une image du résultat final et son corps s’exécutait. C’était tellement simple et à la fois si compliqué. C’était comme penser : il n’y avait rien de plus naturel et de plus simple que cette action, et pourtant expliquer pourquoi certaines pensées nous mettait dans des états si complexes, pourquoi leur essence et leur devenir était si compliqué… cela dépassait le corps, c’était à la fois spirituel et anatomique. Ainsi cette magie s’exprimait en dehors du corps de Takias. C’était à la fois simple et complexe, à la fois naturel et terriblement épuisant. La jeune femme avait presque fini la première étape, c’est-à-dire la création de la matière, elle en aurait bientôt assez pour s’attaquer à la réalisation de son épée. Après quelques ultimes souffrances, la jeune Aether s’estima satisfaite et laissa retomber ses bras. Si de la sueur avait coulé sur son front, sa fatigue interne était bien plus importante. Pourtant, jamais la forgeronne n’avait été plus heureuse de son travail. L’immense arme qui flottait devant elle n’était qu’un amas de particules métalliques qui avait à peine la forme d’une épée. Le métal n’était pas particulièrement beau ou brillant et la couleur terne n’avait rien d’exceptionnel. Mais c’était son métal, c’était une extension de son âme qui découlait directement de son être, de sa magie. Il ne venait pas de la terre ou de la mer, il ne s’était pas créé grâce à quelques roches des Terres du Yin et du Yang il ne découlait pas d’un alliage entre différents matériaux, il n’était pas tombé du ciel. Il venait d’elle, elle l’avait créé. Un grand soupir de satisfaction vint rompre la petite musique qui tournait dans l’esprit de la demoiselle depuis qu’elle avait commencé à utiliser sa spécialité de Meravelles. Bien. Si elle était épuisée mentalement, son corps pouvait encore agir. Et elle comptait bien le lui demander ! Talëorn, sans se soucier de savoir si les Esprits observaient ou non ses actes étendit les mains et puisa dans cette magie nouvelle pour faire apparaître une grosse enclume, plus large encore que celle qu’elle avait à l’Antre ainsi qu’un marteau, une tenaille et tout ce qui lui fallait pour forger. Autour d’elle, la salle inexistante se transforma petit à petit en une forge blanche et lumineuse. Et la jeune femme se rappela de la fois où elle avait forgé la Brave Tempête… C’était ici même, dans les mêmes conditions. Sauf qu’elle était alors Elémentale. Aujourd’hui, elle pouvait faire mieux, bien mieux. Elle pouvait créer une arme nouvelle et suprême qui lui servirait de catalyseur tout le long de son existence divine. A cette pensée, une autre s’inséra dans son esprit. Son existence ne serait peut-être pas longue… Une peur indicible et étrange germa en elle et la jeune femme faillit lâcher le vulgaire marteau qu’elle venait de saisir. Elle se tourna, chercha autour d’elle la source de ces maux, mais elle ne vit rien. Puis, avec une pression aussi forte que celle d’un raz-de-marée, une foule d’informations lui brûla le crâne : Sympan ! La guerre, les Terres du Yin et du Yang en proie à la folie et au sang, le choc d’un monde qui se déchire entre Sympan et les Aether. Son ancien peuple qui se bat, autant que toutes les autres créatures… le monde était à feu et à sang ! Mais Talëorn ne comprenait pas pourquoi, elle ressentait la pression de ces informations contre ses tempes et le seul nom de Sympan hérissait ses poils d’une colère et d’une peur qu’elle ne connaissait pas. « William ça suffit ! » La voix de Hans intervint et Talëorn perdit soudain pied et retomba dans la salle transformée en forge. Elle ne ressentait plus rien de ces précédentes pensées et serait bien en peine d’expliquer ce qu’il venait de se passer. « Elle doit d’abord s’adapter et apprendre avant d’avoir accès à tout ça, tu le sais autant que moi. » La présence d’un Esprit plus fourbe que les autres, disparut soudainement. Talëorn ne s’était même pas rendu compte de sa présence mais elle ressentait maintenant avec douceur son départ. « Continue, le temps presse Talëorn. » Cette dernière hocha la tête sans savoir exactement pourquoi l’Esprit avait dit ça. Il paraissait à la fois étrangement calme et préoccupé. Préoccupé par quoi, parce qu’avait fait William, par toutes ces informations étranges que la demoiselle avait perçues ? Par ailleurs, l’Aether ne se rendait pas compte que son séjour au Temple durait maintenant depuis plusieurs mois et que d’importants évènements avaient eu lieu en dehors de ce dernier… Alors qu’elle avait l’impression de n’être là que depuis quelques heures, quelques jours tout au plus ! Cette histoire de Sympan et de guerres dans les Terres du Yin et du Yang l’inquiétait et la poussait à s’interroger. Pourquoi le monde se battrait-il de nouveau, pourquoi toutes les races étaient-elle déchirées entre deux camps ? Elle pressentait un lien direct avec Sympan, une histoire avec le Cristal Maître et l’émergence de nouveaux territoires qu’elle n’avait jamais vu auparavant. Elle pêchait tout ça comme elle le pouvait dans le fleuve de connaissance dans lequel elle avait failli se noyer en s’élevant. Mais les informations étaient décousues, certaines sans sens et la dépassaient bien souvent. Sans le savoir, elle usait d’Hélios, mais cette magie n’était pas encore assez forte en elle pour comprendre tous les engrenages de ce nouveau conflit. Par ailleurs l’appel de son artefact dépassait tout le reste et la jeune Aether se remit à la tâche sans demande plus d’explications.


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Jeu 12 Mai 2016, 19:40

Le Voyage
La soif de savoir et de connaissance aura raison de ton corps... mais de ton âme? Oseras-tu avancer sur le chemin de l'Elévation? Ou craindrais-tu tellement la mort que ton seul souhait serait de rester dans cette enveloppe, que dis-je, dans cette prison que vous appelez communément "corps"? As-tu assez de courage pour t'aventurer au delà de tes propres limites, au delà de toi même? Es-tu assez forte pour tout abandonner et enfin avoir accès à cette vérité qui te ronge peu à peu?





Elle souleva alors le marteau et saisit entre ses doigts le métal qui lévitait devant elle. Son biceps se gonfla lorsque la magie qui le faisait voler disparut et elle le déposa avec difficulté sur la grande enclume. Malgré la taille de cette dernière, l’arme dépassait quand même du côté de sa garde mais aussi au faible de la lame. Alors, fermant ses pensées aux doutes et aux questionnements qui s’en approchaient dangereusement, Talëorn commença à forger. Les étincelle jaillirent lorsque le métal chaud fut frappé entre le marteau et l’enclume. L’Aether se concentrait uniquement sur les particules de métal qui voltigeaient autour d’elle et sur la forme que prenait petit à petit son épée. Elle commença par la garde, grossièrement d’abord, pour pouvoir maintenir l’arme. Puis elle revint dessus pour l’imprégner de courbes plus gracieuses et de détails. La fusée, telle qu’on appelait la partie de l’épée que l’on tenait entre ses mains, était assez longue pour deux larges paumes. Son extrémité se terminait en une petite boucle surmonté de deux crochets tandis que son intégralité était recouverte de spirales qui amélioraient l’adhérence entre la peau et le métal. Lorsque la jeune femme arriva à la garde, elle aplatit le métal de telle sorte à créer une lame recourbée, telle une langue de feu sur la fusée, afin de protéger ses mains lorsqu’elle la porterait. Fine et longue, cette dernière s’arrêtait un peu avant la boucle finale à l’extrémité de la fusée. Si Talëorn ne ressentait pas le poids de son arme à travers elle, elle aurait cru que cette lame n’était pas métallique mais magique, car elle paraissait légère et mouvant dans l’air. La grande guerrière fit rouler ses épaules avant de s’attaquer à la lame de son œuvre. Elle dégrossit tout d’abord cette dernière, comme pour la garde avant de s’attaquer au tranchant de celle-ci et à ses détails. Pour commencer, elle garda l’effet produit par sa petite lame de garde mais en plus imposant et en plus long. Le tranchant n’était pas régulier comme sur une épée droite mais chevauchait plusieurs lignes, entrecoupés de cercles entiers, parfois coupés à demis qui donnait à l’épée un aspect encore plus fluide. Malgré sa taille et son poids, elle paraissait être une longue flamme grise et noire qui dansait dans l’air frais. Les détails qui enluminaient l’extrême faible de la lame adoucissait son aspect brutal. La lame s’achevait sur une dernière langue tranchante et fine comme un rasoir. Talëorn l’aiguisa avec une attention particulière et modifia encore quelques endroits pour homogénéiser l’ensemble. L’épée était entourée d’une petite brume grisâtre, mélange de particules métallique qui dansaient autour d’elle. Lorsque l’Aether la saisit entre ses deux mains et tourna la lame vers le sol pour l’y déposer, le bout de la garde atteignait sans peine son épaule. Elle était une épée à la fois tranchante et écrasante. Bien maniée, elle pouvait être autant rapide que puissante. La lame non continue semblait s’achever à la moitié, avant d’être chevauchée par une deuxième langue de métal qui achevait la lame plus ondulée que droite. Sur le faible, une sorte de poignée métallique qui pouvait autant assommer qu’écraser, permettait aussi à Talëorn de saisir son arme à cet endroit, pour s’en servir comme d’un bouclier, ou pour avoir plus de force pour parer. Le faible de la lame devenait alors moins faible que le fort de cette dernière. Ponctuée de petits lames plus fines tout le long, l’arme devenait aussi sanglante qu’une masse hérissée pouvait l’être. La jeune femme souleva avec force son artefact et esquissa quelques passes qui lui demandèrent de la concentration, mais qui lui permirent de corriger encore quelques défauts, notamment au niveau du poids et de l’équilibre de sa lame. Mais après plusieurs heures de travail acharné, Talëorn était fière de son chef-d’œuvre, le seul qui comptait désormais. L’Aether essuya d’un revers de manche son front et se tourna sans surprise lorsque Hans apparut derrière elle. Du moins elle pensait qu’il s’agissait de Hans. Mais la voix de Haroûn intervint, lente et forte pour annoncer : « Hans ne reviendra plus. Mais je me charge de ce combat. Tu dois accepter ton épée et… » Talëorn, évitant de lancer le sujet du départ de Hans et ne préférant d’ailleurs pas y songer -elle avait un mauvais pressentiment- le coupa de sa voix cassée : « Ferox. » Haroûn fixa la guerrière en armure pendant un long moment, avant de reprendre de sa voix grave mais calme. « Je te demande pardon ? » L’Aether des Armes souleva sans difficulté apparente mais en serrant les dents son immense épée : « Elle s’appelle Ferox. » Ses yeux rouges trahissaient son envie de se battre et de trouver n’importe quel prétexte à sa fougue. De son existence mortelle, Takias détestait déjà les guerriers incapables de prendre soin de leurs armes et de leur donner un nom. Maintenant qu’elle était la déesse de ces armes, elle refuserait catégoriquement que quiconque puisse manquer de respect à ses respectables outils et ne pas leur accorder un nom. Ses discours sur l’âme d’une épée et sur sa puissance étaient désormais plus vrais que jamais et elle le ferait comprendre au monde, de gré ou de force. Elle rêvait d’être vénéré partout, dans chaque race, dans chaque foyer, elle rêvait de pouvoir amener sa religion à son apogée et d’offrir aux guerriers et aux forgerons sa protection. Et ce rêve s’exécuterait par l’intermédiaire de Ferox. La férocité était sa force et sa foi, elle serait comme un lion qui combat, crocs et griffes sortis. La jeune femme se tenait en garde, tenant entre ses mains Ferox. Haroûn ne sourit pas comme Hans avait l’habitude de le faire devant ce genre d’attitude de Talëorn, mais le Maître des Cartes reprit : « Bien. Tu dois donc accepter Ferox comme un artefact capable de canaliser ta magie. J’avais proposé de passer directement aux prochaines étapes de l’exercice de tes nouveaux dons, mais les autres esprits m’ont dit que tu ne ferais rien sans avoir combattu. » Il laissa la phrase en suspens comme s’il attendait une confirmation... car il en attendait une.


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Jeu 12 Mai 2016, 19:53

Le Voyage
La soif de savoir et de connaissance aura raison de ton corps... mais de ton âme? Oseras-tu avancer sur le chemin de l'Elévation? Ou craindrais-tu tellement la mort que ton seul souhait serait de rester dans cette enveloppe, que dis-je, dans cette prison que vous appelez communément "corps"? As-tu assez de courage pour t'aventurer au delà de tes propres limites, au delà de toi même? Es-tu assez forte pour tout abandonner et enfin avoir accès à cette vérité qui te ronge peu à peu?






Un sourire carnassier découvrit les dents blanches de la demoiselle toujours en position de garde. Elle répondit avec une passion non feinte : « J’ai créé Ferox pour me battre, pour me servir d’elle. Je l’ai créé pour affronter Hans. Un Aether vit par et pour son Emvryo, n’est-ce pas. Il me semble que le mien m’impose de combattre un minimum. Et cela fait trop longtemps que je n’ai pas réellement combattu, avec une arme et pas avec mes pensées ou ma magie. » A l’entendre en parler, on aurait dit qu’il s’agissait d’une drogue et peut-être en était-ce une d’ailleurs… Le grand Esprit hocha la tête d’un air entendu et reprit : « Les autres Esprits avaient donc raison. Soit. Mais ce combat sera rapide. Tu as encore beaucoup à apprendre. » Talëorn fit la moue mais ne relâcha pas sa défense. Haroûn ne lui laissa pas le temps de se plaindre : « Rapide ne veut pas dire sans intensité, tu devrais le savoir Aether des Armes. » Le sourire qui s’afficha sur le visage blanc de la jeune femme n’eut guère le temps d’arriver à son terme, car le Maître des Cartes se rua sur elle avec un cri rauque, armé d’une lance redoutable, plus proche de l’épieu si l’on en jugeait par son diamètre… Aussitôt, l’adrénaline emplit les veines de la nouvelle Aether, elle se jeta dans le combat avec une force qu’elle ne s’était pas connu. Ferox était parfaite. Son poids l’empêchait d’être aussi rapide que lorsqu’elle maniait sa rapière et elle ne fendait pas l’air comme la Fureur Ardente. Mais chaque mouvement ample qu’elle faisait avant d’attaquer donnait à son arme plus de puissance et plus de force pour s’abattre sur l’ennemi. La danse des lames et les bruits métalliques sonnaient aux oreilles de Talëorn comme le plus belle des mélodies. Avant de parer un coup de lance rustre, la jeune femme inspira un grand bol d’air. Elle avait l’impression de revivre. Elle sentit sa magie lui être étrangère et la dépasser, elle était beaucoup plus faible que lorsqu’elle était Elémentale, mais c’était surtout différent. Et temporaire. Elle apprendrait à maîtriser ses nouvelles spécialités et ses nouveaux dons. A se réhabiliter dans le temps et dans l’espace des mortels. Soudainement, cette voix lui parut plus importante que le combat qu’elle livrait. Peut-être était-ce vraiment une drogue pour elle, peut-être s’agissait-il d’une action qu’elle devait faire pour vivre et qui une fois qu’elle était faite, lui permettait de passer à autre chose, avant de réclamer de nouveau l’attention de ses dépendants. A ce moment-là, Talëorn ne savait pas que c’était sur cette pensée que se fonderait toute sa religion. Et en même temps, Ferox glissa entre ses doigts échauffés, arrachée par la lance de Harôun. Un seul instant d’inattention avait suffi au Maître des Cartes pour désarmer la jeune Aether. Cette dernière lui accorda un hochement de tête : elle reconnaissait avec humilité sa défaite, cela faisait partie de la vie du guerrier. Elle voulait gagner mais considérait chaque échec comme une réussite d’un autre ordre. La demoiselle ne fut pas surprise de voir le grand gaillard faire disparaître sa lance et s’assoir à genoux sur le sol pendant que ses cartes voletaient autour de lui. Talëorn fit léviter Ferox jusqu’à elle et la planta violemment dans le sol. Puis elle se laissa glisser à côté d’elle et s’installa en tailleur, face à Harôun. « Connais-tu les nouvelles spécialités qui agissent sur ton corps ? Auparavant, conformément aux enseignements du Temple, il y en avait cinq qui intervenaient sur ta personne. » Dans son impulsivité, Talëorn ne le laissa pas finir et hocha la tête : « Oui, la Force, l’Agilité, la Magie, le Charisme et l’Intelligence » L’esprit hocha la tête : « C’est exact, le tigre, le serpent, le phoenix, le dragon et la tortue. » Maintenant que tu t’es élevée, une autre magie imprègne ton corps. Tu as déjà pu user de l’une de ces nouvelles spécialités tout à l’heure.» « Meravelles… » souffla la jeune femme. « En effet, approuva Harôun, Meravelles te permet de créer, de transformer le Rien en Tout. Connais-tu les autres ? » Talëorn réfléchit et tâcha de se souvenir de son passage à la Bibliothèque d’Ilios. « Imperativa je crois… Aeterna et … Hélios ? » Mais ces mots ne sonnaient que comme des mots aux oreilles de la demoiselle. Le plus important pour elle, ce qu’elle avait cherché à comprendre, c’était comment s’élever et non pas comment vivre après en tant qu’Aether. C’était déjà assez fou d’avoir réussi à monter jusque-là, la jeune femme avouait ne pas avoir pris le temps d’imaginer son avenir en tant qu’Aether. Haroûn enchaîna alors, comprenant visiblement les regrets de la jeune Aether : « Imperativa est ce qui te permet de te faire obéir d’un mortel. C’est grâce à lui que tu pourras ériger ta religion et imposer des préceptes, attirer des fidèles. Aeterna … hmm, Aeterna est en quelque sorte notre essence. C’est ce qui te donne cette nouvelle existence, une existence qui peut se passer de chair et qui dépasse celle des mortels. Elle te permet de passer d’un plan spatial et temporel à un autre, en bref de voyager dans le temps ou dans l’espace. Quant à Helios… ah -un léger sourire s’installa sur les traits de l’Esprit. Helios est la connaissance à l’état pure. Cet espèce de fleuve dans lequel tu as failli te noyer après t’être élevée, c’est la connaissance pure et dure. Hélios te permet de l’appréhender, de la comprendre sans te laisser submerger par elle. Toutes ce spécialités sont extrêmement importantes, mais comme un homme ne peut exceller à la fois dans l’exercice de sa force, de son intelligence, de son charisme, de son agilité ou de sa magie, un Aether ne peut être excellent en Meravelles, Aeterna, Imperativa et Helios. Même si elles revêtent une importance plus capitale que les autres, car elles sont toutes la pour vivre et tu ne peux décider de n'en suivre qu'une seule, au risque de perdre un bon nombre de tes capacités d'Aether. Elles sont toutes nécessaires mais tu auras plus de facilités dans certaines. Reste à découvrir lesquelles… »


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Mer 03 Aoû 2016, 17:09

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La soif de savoir et de connaissance aura raison de ton corps... mais de ton âme? Oseras-tu avancer sur le chemin de l'Elévation? Ou craindrais-tu tellement la mort que ton seul souhait serait de rester dans cette enveloppe, que dis-je, dans cette prison que vous appelez communément "corps"? As-tu assez de courage pour t'aventurer au delà de tes propres limites, au delà de toi même? Es-tu assez forte pour tout abandonner et enfin avoir accès à cette vérité qui te ronge peu à peu?




Il n'y en avait donc que quatre. Quatre spécialités divines s'étaient ajoutées aux cinq spécialités mortelles que Takias avait toujours connu. Mais aujourd'hui, Takias était devenue Talëorn et ce nouveau nom divin qu'elle s'était choisi se devait d'être en parfaite symbiose avec l'ancien. Avoir rejeté son existence humaine ne signifiait pas qu'elle devait l'oublier. Elle avait évolué, mais acceptait tout de même ce qu'elle avait été, même si c'était désormais révolu. Talëorn se concentra à nouveau sur ce que le Maître des Cartes venait de lui révéler et réfléchit durant quelques instants. Ces quatre spécialités agissaient sur elle de la même façon que la force, l'agilité, la magie, l'intelligence ou le charisme. Lorsqu'elle était devenue une Elémentale, c'était la force et la magie qui régissaient majoritairement ses combats et son existence. Et aujourd'hui, elle devait trouver quelles spécialités entre Hélios, Aeterna, Imperativa et Meravelles étaient les plus présentes en elles. Celles dans lesquelles elle se retrouverait plus, et celle qu'elle aurait plus de mal à appréhender. Pour le savoir, il suffisait de passer un test et elle l'avait su dès qu'Harôun s'était adressé à elle. Takias prit une légère inspiration et banda les muscles de ses bras. Elle savait pourtant que c'était inutile, ces spécialités n'étaient ni physiques, ni mentales elles étaient... divines. Il n'y avait en fin de compte pas, ou peu de mots pour exprimer ce qu'elles représentaient, car cette réalité ne pouvait tenir enfermé dans des lettres prononcées ou écrites. Mais le principal était que que Talëorn les visualisait intérieurement, et elle n'avait pas besoin de plus pour l'instant. Elle hocha la tête lorsque le Maître des Cartes s'approcha d'elle et dit à haute voix: "On peut y aller." Tout en sachant qu'ils n'iraient nul part et qu'il s'agissait là d'une expression commune, l'âme élevée sentit un léger frisson d'excitation la parcourir: c'était la soif de connaissance, la soif d'apprendre. C'était la curiosité brutale et enivrante; plus elle apprenait, plus en voulait. Etait-ce une conséquence de son élévation? Très certainement. Le décor autour d'eux se dématérialisa, laissant l'Esprit du Temple et Talëorn seuls dans une sorte de néant: ce n'était ni sombre, ni lumineux mais simplement dénué de matière ou d'odeur. Ils n'étaient nul part. "C'est pour t'aider à te concentrer, l'environnement est d'une neutralité totale." La jeune femme hocha la tête tout en jetant des coups d'oeil autour d'elle. Il n'y avait rien, c'était aussi simple que ça. Et c'était étonnamment apaisant. "J'ai déjà une petite idée des facilités que tu as dans certaines spécialités et au contraire des difficultés que tu éprouves pour d'autres. Mais il faut que tu le ressentes et que tu t'en rendes compte par toi-même, alors allons-y." Harôun marqua une petite pause et disparut soudainement à la vue de Takias. Cette dernière entendait sa voix à l'intérieur d'elle-même et cette seule et unique source de distraction qu'était la présence du maître des Cartes disparut donc à son tour. "On va commencer par Meravelles. Sache avant tout que l'apparence que tu t'es donné n'est qu'une image... tu a repris grâce à tes souvenirs un corps que tu avais, en le modifiant et par cet acte tu as utilisé les compétences de Meravelles. Mais tu n'as fait que l'effleurer, car ce corps n'est pas humain et est incapable de vivre sur le même plan astral qu'eux. Observe, regarde-bien, découvre ce que tu as crée tout à l'heure en pensant créer un véritable corps." Takias fronça les sourcils mais s'exécuta. Elle fit courir ses yeux rouges sur ses bras, ses cheveux, ses mains sans comprendre. Et puis, aussi soudainement que si elle l'avait toujours su, elle comprit: comment avait-elle fait pour ne pas voir ça? Son corps était une image, aussi vide qu'une coquille. Elle avait recrée une apparente musculature mais on ne reforme pas une anatomie humaine de cette façon. Lorsqu'elle posait sa main sur sa poitrine, elle ne sentait pas de coeur. Elle n'était même pas sûre que du sang traverse son corps par l'intermédiaire de ses veines. Elle n'avait pas de poumons, pas d'os ni de tissus internes... elle n'était qu'une image qu'elle s'était représentée et qui semblait humaine. La jeune femme prit une bouffée d'air inexistante et se remit au travail, usant de Meravelles comme elle le pouvait, elle ferma les yeux et se concentra uniquement sur son corps. Elle avait accès aux connaissances, elle avait accès au savoir et elle devait donc trouver chacune des particules qui formait un corps pour l'ajouter au sien. Mais l'exercice s'avérait difficile car elle usait ainsi d'Hélios pour chercher et trouver les informations avant de les créer par Meravelles. C'était épuisant. Elle manquait de se noyer dans le fleuve chaque fois qu'elle y cherchait quelque chose. Elle avançait pourtant doucement et effleurait seulement d'une main la surface de l'eau brillante pour attraper quelques bribes de connaissances sur le coeur et son anatomie. Mais au passage des centaines d'années de recherche sur les dragons se collaient à elle, des études poussées sur la physique quantique et des écrits sur la philosophie de l'art se mêlaient à cette petit goutte qu'elle cherchait à attraper et qu'elle finissait par perdre, ayant à peine pu l'entrevoir au milieu de toutes ces vagues violentes. Et elle n'avait fait qu'effleurer l'eau... avec une appréhension terrifiante et presque mortelle, Talëorn se demanda ce qu'il se passerait si elle plongeait dans le fleuve de la connaissance un bras entier, ou même qu'elle y entrait complètement. Un long frisson d'effroi lui martela l'esprit tandis qu'elle repoussait cette idée à la foi terriblement séduisante et follement inquiétante. Elle était épuisée mais le fleuve l'appelait... elle pouvait essayer... encore... juste une fois de plus pour trouver ce qu'elle cherchait. Elle avança sa main tout en sachant qu'elle ne cherchait rien en particulier, qu'elle avait complètement abandonné l'idée de reforger un corps humain et qu'elle ne souhaitait qu'une seule chose: ressentir ce sentiment de puissance extrême, cette impression de tout connaître juste en effleurant l'eau de sa main. Mais elle voulait plus que l'effleurer. Elle voulait y plonger sa main, son bras, son corps. Elle vouait savoir, elle s'approchait encore un peu, elle voulait comprendre, apprendre, connaître, elle voulait... "Non." Le mot fut doux mais la chute brutale.

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Mer 03 Aoû 2016, 17:15

Le Voyage
La soif de savoir et de connaissance aura raison de ton corps... mais de ton âme? Oseras-tu avancer sur le chemin de l'Elévation? Ou craindrais-tu tellement la mort que ton seul souhait serait de rester dans cette enveloppe, que dis-je, dans cette prison que vous appelez communément "corps"? As-tu assez de courage pour t'aventurer au delà de tes propres limites, au delà de toi même? Es-tu assez forte pour tout abandonner et enfin avoir accès à cette vérité qui te ronge peu à peu?






Le fleuve s'éloigna avec force alors que le bras de Talëorn plongeait désormais dans le vide, là où se tenait l'eau quelques fractions de temps auparavant. Le fleuve avait disparu et son corps était tout aussi imparfait que lorsqu'elle avait essayé de trouver des réponses, si ce n'est qu'un semblant de coeur battait désormais dans sa poitrine. Elle avait l'impression qu'on venait de lui ôter la vie et que plus rien n'avait d'importance, rien sauf ce fleuve qui s'éloignait donc elle entendait encore la douce mélodie et qui pourtant devenait de moins en moins accessible. Elle voulait se débattre, courir après cette connaissance qui était si proche d'elle, si douce et qui lui avait été arrachée avec force. Elle voulait crier, se battre faire quelque chose mais son corps et son esprit ne réagissait pas, il n'y avait que cette frustration et cette colère qui s'insinuaient en elle comme un poison. Elle ne comprenait pas... et ne voulait pas comprendre d'ailleurs. Elle voulait juste qu'on la laisse s'immerger dans ce fleuve, qu'elle puisse enfin savoir, tout savoir...Haroûn venait d'apparaître devant elle. Il parlait mais la jeune femme n'écoutait pas, ou n'entendait pas. Elle avait vu avec horreur le fleuve s'en aller et semblait en état de choc. Pourtant les paroles du Maître des Cartes finirent par remonter à ses oreilles -ou à sa conscience, allez savoir. "Tu viens de te révéler deux, non trois choses extrêmement importantes. Lesquelles?" Les yeux rouges de la nouvelle Aether le fixèrent pendant de longs instants sans comprendre, avant qu'elle réagisse enfin, abandonnant la vision désormais inaccessible du fleuve d'Hélios. "Je.. je ne sais pas. Le fleuve est dangereux, je crois." Elle avait l'impression d'émerger d'un rêve douloureux et paradoxal, mais réellement inquiétant. Harôun fronça les sourcils avant de sourire, comme s'il venait de comprendre. "Ah, c'est pour ça que ton esprit ne cessait de vouloir "plonger" je ne comprenais pas au début. C'est Hélios. Il peut apparaître sous différentes formes en fonction des Aethers, pour la majorité d'entre nous, il représente un soleil, le soleil de la connaissance. Il attire terriblement car sa lumière réchauffe et éclaire et qu'il offre le savoir. Mais trop s'en approcher alors qu'on ne contrôle pas assez Hélios finit par te brûler et te calciner entièrement. C'est pareil pour toi. Le chant du fleuve et son eau douce t'attirent, tu l'effleures pour chercher le savoir mais si tu y plonges maintenant alors que tu ne t'es pas encore adaptée et que tu viens à peine de t'élever, il t'avalera purement et simplement et tu cesseras d'exister, mêlant ton âme aux flux rapides et infinis de la connaissance, sans plus de cérémonie." Un nouveau frisson parcourut violemment l'échine de Talëorn et elle hocha la tête: c'était exactement ce qu'elle avait ressenti, Harôun n'aurait pas pu exprimer plus clairement ce qui venait de se produire. "Donc ça c'était la première chose: le fleuve d'Hélios est extrêmement utile et attirant, mais aussi extrêmement dangereux et mortel. Une idée des deux autres informations à retenir?" Une fois cette affirmation entendue, la comprendre était plus facile et connaître le danger d'Hélios était tout aussi rassurant. Quant aux deux autres informations, elles devaient concerner les facilités ou difficultés pour elle d'utiliser Meravelles et Hélios. Mais ça elle avait déjà la réponse: "Eh bien, il me semble que résister à l'attrait d'Hélios n'est pas mon fort, donc ça ne doit pas être l'une des spécialités dans lesquelles je me débrouille bien. Quant à Meravelles..." Takias posa une main blanche sur sa poitrine en sentant le pouls étrangement fort et irrégulier d'un coeur qui n'avait rien d'humain. "Je n'ai pas réussi à faire grand-chose, et le peu que j'ai fait a été compliqué... à croire que je m'en sortirai mieux pour Aeterna et Imperativa. Du moins je l'espère." Mais avant même qu'elle ait achevé sa phrase, Harôun rétorqua: "Je t'arrête tout de suite: j'ai rarement vu un Aether qui utilisait Meravelles avait autant de facilité juste après s'être élevé." "Avec autant de facilités? je n'ai quasiment rien fait et ça m'a quand même épuisé, je ne comprends pas..." "Eh bien contentes toi d'imaginer que ça aurait pu être pire, Meravelles est l'une des spécialités qui est la plus présente en toi. Une fois que tu seras adaptée et que après de l'entrainement tu pourras recréer un corps rapidement et sans même avoir l'impression de t'évanouir. Et remarque ça ne m'étonne pas. Tu t'es élevée sous l'Emvryo des armes, qu'il s'agisse de les manier ou de les créer et tu as été Impératrice du Tout. Meravelles est la capacité la plus proche des Eléments, car c'est par eux que tu crées et il me semble que la création est le propre du forgeron. C'est donc parfaitement logique que Meravelles soit une de tes spécialités de prédilection, comme l'étaient la force et la magie lorsque tu étais Elémentale. En revanche je me permets de te mettre en garde encore une fois avec Hélios. Il te faudra bien t'entraîner pour contrôler ta soif de connaissance et être assez puissant pour la refréner. Hélios a déjà été la source de la perte de plusieurs Aether et tu y es particulièrement sensible, alors ne baisse jamais ta garde, reste toujours vigilante quand tu l'utilises mais prends soin de ne pas le craindre car tu en as besoin. Il te faut apprendre à toucher l'eau de la connaissance sans en avoir peur mais en restant toujours bien consciente des risques que tu prends et qui peuvent te coûter la vie. Ta vie d'Aether, ton existence actuelle. " Le Maître des Cartes laissa un silence s'installer durant quelques instants, comme s'il voulait s'assurer que chacun de ses mots resterait bien ancré dans l'esprit de Talëorn, ce qui était le cas. Puis il reprit avec un léger sourire: "Bien. On est fixé pour ces deux-là. Passons maintenant à Aeterna et Imperativa."


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Ven 05 Aoû 2016, 18:55

Le Voyage
La soif de savoir et de connaissance aura raison de ton corps... mais de ton âme? Oseras-tu avancer sur le chemin de l'Elévation? Ou craindrais-tu tellement la mort que ton seul souhait serait de rester dans cette enveloppe, que dis-je, dans cette prison que vous appelez communément "corps"? As-tu assez de courage pour t'aventurer au delà de tes propres limites, au delà de toi même? Es-tu assez forte pour tout abandonner et enfin avoir accès à cette vérité qui te ronge peu à peu?






Talëorn hocha la tête non sans ressentir une pointe de satisfaction en elle : elle avait plus de facilités avec l’utilisation de Meravelles qu’avec Hélios. Bien sûr, Hélios était dangereux, ce savoir si proche d’elle et si tentant était même mortel, comme le lui avait dit Harôun. Mais elle ne pouvait s’empêcher de lui préférer Meravelles. Après tout, elle était forgeronne, elle préférait créer que connaître, même si l’un ne pouvait se passer de l’autre. En fait, plus elle y réfléchissait, plus elle se rendait compte que les capacités d’Hélios lui faisaient peur, l’inquiétaient réellement. Elle gardait en tête le conseil que lui avait donné le maître des cartes, c’est-à-dire de ne pas trop craindre et de s’obliger à pratiquer pour maîtriser ces nouvelles facultés, mais une part d’elle-même avait déjà pris la décision de laisser cette spécialité de côté comme elle l’avait longtemps fait avec l’agilité lorsqu’elle était Elémentale… jusqu’à ce que qu’elle se rende compte que l’agilité était aussi celle de l’esprit, et qu’elle était toute aussi nécessaire que les autres voies… peut-être s’obligerait-elle à manier Hélios ainsi avant de se retrouver au pied du mur comme ça avait déjà pu être le cas lors de son existence humaine. Quoi qu’il en soit, elle venait à peine de s’élever et ne savait même pas où elle se trouvait. Ou plutôt si, elle savait qu’elle était dans le Temple des Esprits, mais y était-elle vraiment ? D’ailleurs le Temple des Esprits était-il uniquement matériel et centré sur un seul plan astral. Takias était persuadée que non, tout simplement parce que le temps ici n’était pas le même que lorsqu’elle était humaine, c’était du moins la certitude qu’elle avait… mais comment savoir s’il s’agissait du plan ou simplement de sa nouvelle existence en tant qu’Aether ? Peut-être que le temps ne cesserait de s’écouler avec autant de rapidité sans que Talëorn n’y prête une quelconque importance maintenant qu’elle était déesse, peut-être que ça n’avait aucun rapport avec un plan dimensionnel. Mais elle comprit en se faisant cette réflexion que là était l’intérêt d’Aeterna. Harôun lui avait expliqué que c’était ce qui lui permettait de vivre dans le même monde que les humains, dans les mêmes dimensions, et sur le même plan. Afin qu’elle n’ait pas l’impression qu’une vie soit aussi courte qu’un soupir et qu’elle puisse retrouver cette légère part d’humanité, ou tout du moins la comprendre. Ce qui pour l’instant, n’était pas vraiment le cas. Car Takias fut violemment projeté en dehors du décor sombre dans lequel son esprit voletait depuis tout à l’heure. Complètement désincarnée -le peu de matière qu’elle avait réussi à créer pour ressembler à un corps humain venait de disparaître, ne supportant visiblement pas le choc du changement- l’esprit de Talëorn fut propulsé dans ce qui ressemblait à l’Univers. Des mondes semblaient léviter à des milliards de kilomètres d’elle… la voix de Harôun résonnait dans son esprit alors qu’elle sentait une sorte de panique s’emparer d’elle. Comment faire pour se déplacer, pour rejoindre les Terres du Yin et du Yang ? Comment retrouver le Temple ? « Cesse de t’interroger, essaie plutôt d’utiliser tes compétences d’Aeterna… » La voix était lointaine et ça n’était pas vraiment rassurant… Mais elle n’avait de toute façon pas le choix, faute d’avoir mieux à faire. Takias choisit le réseau lumineux qui lui parlait le plus, elle ne savait pas pourquoi son choix s’était porté sur lui, mais elle suivit néanmoins son intuition. Alors que son esprit se tournait vers ce monde, elle fut de nouveau happée sans aucun contrôle et retrouva la maigre essence corporelle qu’elle avait crée grâce à Meravelles. Une tempête de sable se déchaînait autour d’elle sans l’atteindre. Un seul coup d’œil lui suffit à reconnaître les Terres Arides, mais quelque chose n’allait pas… tout allait si vite. Des voyageurs la dépassèrent en un fragment de seconde avant même qu’elle puisse prendre une inspiration. La nuit tomba subitement et les tempêtes redoublèrent tandis que divers animaux évoluaient autour d’elle. Elle se força à se calmer et ferma son attention au monde extérieur, durant quelques instants -secondes ou journées, comment savoir ?- avant de rouvrir les yeux. Cette fois ce fut l’inverse. Le temps semblait figé, pourtant en observant bien, Takias se rendit compte qu’il n’était pas figé, mais que c’était elle qui agissait beaucoup trop rapidement pour lui. Elle n’arrivait pas à s’adapter, comme si elle était soit dans l’excès, soit dans le manque… Et comme si la moindre parcelle de son être peinait à retrouver la bonne fréquence, le plan sur lequel s’arrêter pour entrevoir une réalité selon le point de vue humain et non plus divin. Mais l’exercice était bien plus difficile qu’il n’y paraissait… Takias avait des milliers de souvenirs durant son existence humaine qui lui permettait de prendre conscience de telle ou telle réalité, mais son corps refusait de s’y arrêter, de le comprendre. Elle avait l’impression que la mort n’était plus rien, n’avait plus aucun sens ni aucune valeur, de même que la souffrance, physique comme morale. Et elle se rendit compte avec un mélange de fascination et d’horreur que ce serait toujours comme ça. Que sa vision ne changerait, qu’elle pourrait comprendre celles des humains et compatir peut-être avec certains, mais que rien d’autres ne pourrait plus l’atteindre, plus comme avant. Elle se sentait capable de regarder un village mourir en se disant simplement qu’il s’agissait là d’une fin et que la vie recommencerait pour d’autres dans le village d’à côté. La seule chose qui la faisait vibrer et dans laquelle elle percevait un véritable écho était la présence de guerrier et d’armes…. De combats. Elle entendit non loin de là des lames qui s’entrechoquaient et entreprit de s’y rendre. Mais rien ne fut plus long et fastidieux que le chemin qu’elle dut parcourir pour se rendre à moins d’une cinquantaine de kilomètres au nord. Son corps ne répondait pas à la logique de cette planète et elle pouvait compter les grains de sables qui voletaient autour d’elle tellement le temps lui semblait long et figé.  Le cliquetis des armes lui-même semblait à la fois si lointain et si proche que Takias n’eut pas besoin d’attendre le verdict de Hans. Elle savait qu’Aeterna n’était certainement pas l’une de ses capacités les plus élevées, à moins que l’Aether de la Torture ne lui annonce comme pour Meravelles que ses pitoyables performances n’étaient pas aussi médiocres que ça… mais une petite voix dans l’esprit de l’Aether lui indiquait le contraire.


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Ven 05 Aoû 2016, 18:56

Le Voyage
La soif de savoir et de connaissance aura raison de ton corps... mais de ton âme? Oseras-tu avancer sur le chemin de l'Elévation? Ou craindrais-tu tellement la mort que ton seul souhait serait de rester dans cette enveloppe, que dis-je, dans cette prison que vous appelez communément "corps"? As-tu assez de courage pour t'aventurer au delà de tes propres limites, au delà de toi même? Es-tu assez forte pour tout abandonner et enfin avoir accès à cette vérité qui te ronge peu à peu?






Quoi qu’il en soit, après ce qui lui sembla durer deux semaines, l’Aether récemment élevée finit par entrevoir le combat qui faisait rage non loin d’elle. Takias se concentra et essaya à nouveau d’user d’Aeterna pour adapter son existence à celle des deux combattants en face d’elle mais elle s’épuisa à passer soit au-dessus d’eux soit en-dessous sans jamais réussir à appréhender leur existence au même niveau que la sienne. La voix grave de Harôun intervint alors : « laisse-moi t’aider… afin que tu puisses utiliser Imperativa, car si tu n’arrives pas à comprendre l’existence humaine, tu n’as aucune chance de leur faire croire en toi. La foi est quelque chose de complexe, replonge-toi dans ce que tu étais pour les comprendre, pour partager avec eux… » Takias se laissa guider par Harôun en essayant de mémoriser la façon dont il s’y prenait pour se placer sur le même plan astral que les deux combattants. Mais il y arriva avec une telle facilité, que Talëorn resta déconcertée et se rendit compte qu’elle était bien incapable de reproduire ce miracle. Elle ne savait même pas comment il avait pu l’amener à se caler dans la même dimension… tout ce qu’elle savait c’est que désormais le temps humain lui paraissait normal et familier et qu’il semblait être le même que lorsqu’elle était une Elémentale. Ce devait donc être un bon signe, et ce même si elle savait que ce n’était pas de son fait. La jeune Aether sentit un frisson d’excitation la parcourir : elle allait être confrontée pour la première fois à des humains, pas à des Aetheri, pas aux esprits du Temple, mais à des humains qui pourraient véritablement croire en elle et aux Armes. Profitant de la tempête de sable pour la dissimuler, la jeune déesse entreprit d’utiliser Meravelles pour s’armer : elle dessina autour d’elle une armure qui ressemblait à celle qu’elle avait porté lors de son premier conseil, avant même d’être nommée Impératrice du Tout. Une armure aux plaques sombres qui formaient deux têtes de lion sur les épaules et lui donnait l’air encore plus masculin que lorsqu’elle était une Elémentale. Elle fit apparaître au bout de sa main Ferox et observa la scène : il s’agissait de toute évidence de deux amis, deux mercenaires à en juger par leur accoutrement. Deux hommes dont Takias n’arrivait pas à définir la race, elle avait peur de ne pas réussir à se concentrer assez sur son don d’Imperativa si elle cherchait à en apprendre plus sur les deux hommes. Leur technique était plutôt bonne mais ils n’avaient pas la grâce des grands combats, chaque coup était trop fort et les armes de mauvaises qualités. Pourtant c’est par eux que Takias devrait commencer à étendre son influence et c’était parmi eux qu’elle devrait rechercher des fidèles. Car désormais, les sentiments humains n’étaient plus ceux qui faisaient vivre la jeune femme, seul le combat régnait. Qu’il s’agisse de vulgaires mercenaires sans foi ni loi ou des plus nobles chevaliers, seule la passion des armes était importante aux yeux de l’Aether et elle avait décidé de se placer sous l’égide de la Neutralité. Une arme pouvait servir le Bien autant que le Mal, l’important était de reconnaître le sacré et la beauté d’une arme dans son utilisation, et c’était là qu’intervenait Takias. Elle ne savait pas vraiment comment s’y prendre, ni même comment cette capacité d’Imperativa allait se manifester, mais elle décida une fois encore de laisser les commandes à son instinct seul : la figure de la guerrière se matérialisa petit à petit dans le sable bien au-dessus des deux combattants. Takias avait l’impression de dégager une forte aura de magie, pourtant elle se rendit compte qu’aux yeux des humains ou même des autres Aetheri, elle était moindre. Elle ferma alors les yeux et écarta les mains de part et d’autre des deux combattants en se concentrant sur le nom de Talëorn et de l’importance que les armes revêtaient pour ces deux combattants. Lorsqu’elle n’entendit plus les bruits de ferrailles au-dessous d’elle, elle ouvrit ses deux prunelles rouges sur la terre aride et croisa les regards figés des deux hommes. Elle aurait aimé aller plus loin, tenter d’entrer dans leur esprit, de comprendre et de leur faire comprendre, d’assoir sa volonté pour qu’ils fassent passer un message. Mais elle ne réussit qu’à se dévoiler à eux… avant que son image ne disparaisse dans un nuage de poussière. Elle ne sut même pas s’il s’agissait d’une véritable incarnation ou si c’était une vision que les combattants avaient perçu dans leur esprit. En tout cas son nom d’Aether et son emvryo résonnait dans leur tête. Elle n’avait guère assez de puissance pour les plier à sa volonté, ni même pour suggérer quoi que ce soit. Mais en tout cas ils savaient qu’elle existait, qu’elle se nommait Talëorn et qu’elle était l’Aether des Armes. Croiraient-ils à cette vision ou la rangeraient-ils dans un coin de leur esprit en se disant avoir été victime d’une farce ? Il s’agissait d’un autre débat et d’une autre question, mais au moins Takias avait-elle pu se manifester auprès d’êtres vivants des Terres du Yin et du Yang et c’était un début qui l’enchantait. Lorsqu’elle se retrouva à nouveau dans la lumière du Temple, elle parla avant même que le Maître des Cartes puisse prendre la parole : « J’ai peu de dispositions pour Aeterna et pour Imperativa c’est ça ? » « Non. Enfin, pour Aeterna j’avoue que tu as du mal. Mais Imperativa est aussi présent en toi que Meravelles…. Ce sont les spécialités qui te guideront je pense… mais pense à ne pas délaisser Aeterna et Hélios. Aeterna est la compétence la plus compliquée à appréhender et Hélios la plus dangereuse… si tu ne t’entraines pas avec elles, tu te détruiras à petit feu, prends conscience de ça… » Il marqua une pause et prit une inspiration avant de lancer : « Il ne nous reste plus qu’à voir comment tu t’en sors avec tes nouveaux dons magiques… Les connais-tu ? »


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Dim 07 Aoû 2016, 02:36

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La soif de savoir et de connaissance aura raison de ton corps... mais de ton âme? Oseras-tu avancer sur le chemin de l'Elévation? Ou craindrais-tu tellement la mort que ton seul souhait serait de rester dans cette enveloppe, que dis-je, dans cette prison que vous appelez communément "corps"? As-tu assez de courage pour t'aventurer au delà de tes propres limites, au delà de toi même? Es-tu assez forte pour tout abandonner et enfin avoir accès à cette vérité qui te ronge peu à peu?





Ses nouveaux pouvoirs? Il était vrai qu'elle avait complètement oublié ce détail, désormais elle n'avait plus aucun de ses anciens dons. Et étrangement ça ne lui manquait pas. C'était bien sûr quelque peu déroutant quand on y réfléchissait, mais ça ne devait pas être si étrange que ça puisqu'elle ne s'en était même pas rendue compte jusque là. En fin de compte, ce qui était le plus bizarre et le plus dur à accepter et à vivre, c'était ce changement de puissance. Lorsqu'elle était souveraine, Takias était une force de la nature et un puit sans fin de magie. Ses dons Elémentaires étaient les plus puissants sur les Terres du Yin et du Yang et l'Impératrice le ressentait, elle sentait la magie qui coulait dans ses veines et la force qui armait ses bras de guerrière et de forgeron. Alors que là... elle avait l'impression d'être une coquille vide, un esprit troublé et perdu qui venait à peine de trouver quelque chose à quoi se raccrocher pour survivre et qui peinait encore à retrouver une existence dans l'univers. Elle n'avait pas encore de corps au sens propre du terme et savait que le moindre faux pas pouvait encore la précipiter dans le néant... il suffisait pour ça qu'elle se laisse un peu trop tenter par Hélios et qu'elle s'immerge dans le fleuve de la connaissance pour s'y perdre purement et simplement. Cette nouvelle fragilité, et cette vulnérabilité étaient inhabituelles, mais Talëorn les gérait plutôt bien, du moins pour l'instant. Mais elle était dans le cocon protecteur du Temple et sous la tutelle des Esprits, ces Aetheri surpuissants... ce ne serait certainement pas la même chose lorsqu'elle devrait répandre sa religion toute seule et faire connaître son culte... elle savait que cette vulnérabilité serait plus problématique à ce moment là, mais une chose à la fois. Pour l'instant, elle ignorait encore jusqu'aux noms des nouveaux pouvoirs qui coulaient dans ses veines inexistantes.

D'ailleurs elle se souvint brutalement que le Maître des Cartes lui avait posé une question et elle répondit en émergeant difficilement de ses pensées entremêlées: "Je ne l'ai pas lu dans le Livre de l'Elévation, je me suis arrêtée avant je crois..." Oui, Takias se souvenait avoir cessé de lire l'ouvrage dès qu'elle avait obtenu les réponses à ses questions. Et elle n'était donc pas allée jusqu'à l'énonciation de ces fameux pouvoirs. "Il y en a trois, comme c'est le cas pour les dons propres aux différentes races des Terres du Yin et du Yang. Mais... ceux-ci sont d'un ordre différent, car éminemment supérieurs dirons-nous." Un léger silence se glissa avant que l'Aether à la voix grave ne reprenne ses explications: "Pour commencer, il y a Oracliem. Tu t'en es déjà servi tout à l'heure, lorsque tu as exercé Imperativa sur les deux combattants. Oracliem est le don qui va te permettre d'imprégner ta foi dans le coeur d'un mortel. Il s'agit d'un pouvoir vital pour un Aether car c'est ce qui te rendra puissant ou faible, en fonction du niveau d'influence de tes cultes et de tes fidèles. Sans Oracliem, il n'y a pas de religion qui puisse exister, pas de foi, pas de temples ni de fidèles. Oracliem c'est le lien direct entre l'homme et le dieu." Talëorn hocha la tête en signe d'acquiescement. Si elle avait bien compris, c'était un don plus que nécessaire et ce serait grâce à lui qu'elle pourrait implanter sa religion sur les Terres du Yin et du Yang, la créer même et la faire prospérer. Ou tout du moins tenter de faire tout ça, car il était bien beau de parler, mais agir était quelque chose de beaucoup plus complexe. Et ces paroles déjà vraies lorsqu'elle était Elémentale portaient désormais un sens encore plus lourd en tant qu'Aether. Elle ne pourrait exister sans agir. Et son existence se ferait par et pour ses fidèles... La voix de Harôun l'obligea à s'intéresser au prochain don, tout aussi exceptionnel et captivant qu'Oracliem, il s'agissait d'Avalonis. "Avalonis est le don qui t'est propre. Il change de forme selon chaque Aether car il correspond à l'emvryo de chaque divinité. Disons que c'est l'essence même de la valeur que tu as choisis et que tu défends et de ce fait il peut prendre beaucoup de formes... C'est ce pouvoir que tu as ressenti après avoir forgé Ferox, lorsque nus avons combattu. C'est Avalonis qui manifeste l'importance des Armes et leur nécessité, le combat que tu mènes toi-même en tant qu'être nouvellement élevé, et c'est par Avalonis que tu devras combattre pour porter fièrement cette valeur." C'était un don des plus intéressants en effet et Takias se rendit compte qu'elle caressait instinctivement le tranchant de Ferox tout en écoutant Harôun. Elle laissa retomber sa main et hocha de nouveau la tête. La déesse reprit la parole avant que son esprit ne s'égare dans d'autres directions: "Et le dernier?" "Il s'agit de Géhenne." Le nom seul plut déjà à Takias car il concernait ce qu'elle avait protégé durant toute son existence antérieure: les éléments. "Géhenne c'est le tout. C'est ce qui te compose autant que ce qui t'entoures. C'est le lien qu'il y a entre un Aether et le tout. Et c'est ce qui va te permettre de contrôler ce tout. c'est ce qui va te permettre de modifier ce qui t'entoure, d'ordonner aux océans de se soulever ou aux volcans de se réveiller. Les éléments font partie de toi et encore plus aujourd'hui que quand tu étais Impératrice du Tout. Un Elémental est habité par un Element, il le contrôle et le manipule. Mais un Aether est composé des Eléments. Les Eléments font partie de lui autant qu'il fait partie d'eux, et ainsi il peut les commander, les contrôler, les façonner. La différence est donc bien réelle et plus que titanesque, ça n'aura rien à voir avec les précédents contrôles que tu as pu avoir sur l'Eau, le Feu, l'Air, la Terre, la Nature, le Métal, la Glace ou encore la Foudre. C'est véritablement le Tout..." Takias ,n'hocha pas la tête cette fois-ci, mais elle avait bien compris. Et elle était bien incapable de dire lequel de ces trois dons était le plus effrayant et en même temps le plus fascinant... pour le savoir, il ne lui restait plus qu'à les pratiquer...


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Dim 07 Aoû 2016, 18:30

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La soif de savoir et de connaissance aura raison de ton corps... mais de ton âme? Oseras-tu avancer sur le chemin de l'Elévation? Ou craindrais-tu tellement la mort que ton seul souhait serait de rester dans cette enveloppe, que dis-je, dans cette prison que vous appelez communément "corps"? As-tu assez de courage pour t'aventurer au delà de tes propres limites, au delà de toi même? Es-tu assez forte pour tout abandonner et enfin avoir accès à cette vérité qui te ronge peu à peu?





Takias se leva et observa l'immense épée soigneusement ouvragée qu'elle tenait à la main. "Donc Avalonis est censé se matérialiser pour moi par les armes?... n'est-ce-pas? Par le combat à l'état pur, j'imagine?" Mais il n'y eut que le silence pour lui répondre. Talëorn se retourna: il n'y avait personne. La voix lointaine d'Harôun lui parvint cependant: "Il n'y a que toi pour le savoir... nous avons terminé de te guider, c'est à toi maintenant de prendre tes décisions et de t'entraîner. Tu peux quitter le Temple dès que tu le souhaites..." La fin de la phrase lui parvint par bribes, comme si le maître des Cartes le lui avait murmuré. Elle voulut demander comment il fallait faire pour sortir, mais elle eut l'intuition qu'elle n'aurait aucun mal à quitter le Temple si elle le désirait. Restait encore à éclaircir ce point: le désirait-elle? Non. Pas pour l'instant tout du moins. Pas tant qu'elle n'avait pas encore pris totalement conscience de ces nouveaux dons et de sa nouvelle existence. Elle avait besoin encore d'un peu de temps. Se connaissant, Takias aurait volontiers bondit en dehors du Temple pour commencer sa nouvelle vie, mais une pointe de sagesse et de patience semblaient être apparues depuis qu'elle avait renoncé à son existence d'Elémentale. Ce n'était pas pour lui déplaire, car de toutes façons elle aurait besoin de plus qu'une pointe de patience pour appréhender tout ce qui entourait désormais son être. A en juger par la fragilité et la faiblesse quasi maladive qu'elle ressentait à l'instant et qui contrastait fortement avec la puissance qui était la sienne lorsqu'elle était Impératrice du Tout, il allait lui falloir une patience exacerbée. Mais ça ne lui faisait pas peur. Elle avait voyagé et renoncé, s'était élevée, ce n'était pas pour abandonner maintenant, et encore moins pour se plaindre de sa faiblesse. Elle avait déjà connu cette instabilité, cette incompréhension. Certes, c'était à une échelle différente, elle n'avait que dix ans et venait d'être transformée en Elémentale. Mais c'était beaucoup plus proche de l'état dans lequel elle se trouvait: elle devait recommencer. c'était une deuxième, non une troisième naissance. Et elle n'avait qu'à se hisser en dehors de cette coquille de fragilité à la force de ses bras comme elle l'avait toujours fait. Elle avait même plus de cartes en main en étant Aether, plus que lorsqu'elle avait dû rebâtir sa vie toute seule après sa transformation en Elémentale. Il s'agissait maintenant de bien jouer la partie et elle remercia profondément l'Aether passeur qui l'avait forcé contre son gré à se rendre au Temple des Esprits. Si elle ne l'avait pas fait, si elle avait suivi son instinct aussi têtu que lorsqu'elle était Elémentale, elle savait exactement ce qui lui serait arrivé: elle se serait laissée envahir par le fleuve d'Hélios et aurait disparu dans les multiples flux de connaissance pure, happée par une puissance qu'elle était à peine en mesure d'effleurer, mais certainement pas de contrôler. Et ça aurait été la fin, avant même le commencement. Une pointe d'amertume la saisit lorsqu'elle se remémora son entêtement: il fallait qu'elle soit prudente et qu'elle agisse désormais en ayant conscience que chacun de ses actes pouvait avoir des répercussions beaucoup plus importantes qu'auparavant. Mais elle se sentait prête à le faire. "Bien. Voyons voir ce que tu vaux Avalonis..." La jeune femme ferma les yeux et des ombres se hissèrent autour d'elle, sans visage, sans une once d'humanité, ils n'étaient qu'une illusion permettant à Takias de s'entraîner sur eux, histoire de voir ce que valait Ferox au combat et de quelle façon son don d'Avalonis se manifesterait. Les deux premières ombres surgirent non loin d'elle et Takias s'en donna à coeur joie: la sensation de tenir Ferox dans sa main était plus douce que tout ce qu'elle avait connu jusque là. La jeune Aether balaya de son arme l'attaque des ombres devant elle, esquissant un arc de cercle dans les airs. Une onde de choc s'échappa alors de la lame et propulsa les deux créatures informes en arrière sans que le métal ne les ai touché. La jeune femme stoppa son mouvement pour observer avec émerveillement la façon dont Avalonis réagissait. Elle exécuta alors toutes les passes qu'elle avait pu apprendre, ou inventé pour observer avec ravissement les petits décharges ou qui s'échappaient à chaque fois de son corps ou de son âme et le sentiment de bien-être qu'elle ressentait à chaque utilisation du pouvoir. Pourtant une fatigue mentale s'installa bientôt, qui n'avait rien à voir avec les gestes qu'elle esquissait de son corps -corps imparfait rappelons-le et qui n'avait d'humain que l'apparence externe- mais qui semblait plutôt ressortir de l'utilisation d'Avalonis. Talëorn fut bientôt obligé de cesser son entrainement et se laissa tomber au sol en inspirant profondément. Il était étrange de ressentir une fatigue sans que son corps n'en soit directement touché. C'était comme si sa tête lui faisait mal, tout en sachant que l'épuisement ne venait pas de là: elle n'avait nulle courbature, nulle goutte de sueur ne glissait de son front et son pouls n'était pas plus rapide -même s'il était tout de même irrégulier car Takias n'avait pas réussi à manipuler assez Meravelles pour créer une pompe à sang sur le même modèle que les humains. D'ailleurs elle n'était même pas sûre que du sang coulait dans ses veines. Elle fit mine d'observer son bras pour trouver une réponse à cette question futile et décida que l'heure n'était pas à ce genre de choses. Elle voulait sortir et voir ce qu'elle pourrait faire par elle-même. Elle avait pris sa décision, elle allait sortir. Takias se releva et sentit autour d'elle la présence de plusieurs esprits. Craignant que l'un d'entre eux ne veuille la retenir ou lui dire qu'elle n'était pas encore prête, elle ferma son esprit et avança résolument. Elle avait oublié ses précédentes remarques sur son entêtement et décida cette fois ci de suivre son instinct -sans savoir par ailleurs que les esprits n'étaient pas apparus pour la retenir mais pour lui souhaiter bonne chance. Et Takias sortit. Le dernier pas fut douloureux et brutal, elle ouvrit violemment ses paupières: un vent frais secouait sa chevelure d'ébène et l'air rappait sa peau comme une lame de fer. Quelques modifications allaient être nécessaires pour pouvoir se réadapter aux Terres qu'elle avait quitté et se placer dans la même dimension, sur le même plan astral que les races qui avaient été les siennes...


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crackle bones
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Lun 08 Aoû 2016, 00:48

Le Voyage
La soif de savoir et de connaissance aura raison de ton corps... mais de ton âme? Oseras-tu avancer sur le chemin de l'Elévation? Ou craindrais-tu tellement la mort que ton seul souhait serait de rester dans cette enveloppe, que dis-je, dans cette prison que vous appelez communément "corps"? As-tu assez de courage pour t'aventurer au delà de tes propres limites, au delà de toi même? Es-tu assez forte pour tout abandonner et enfin avoir accès à cette vérité qui te ronge peu à peu?





Talëorn se rendit compte qu'elle n'avait pas une forme véritablement humaine et que grâce à Meravelles, elle pouvait rendre son corps semblable à celui d'une sorte de fantôme: vaporeux et quasiment immatériel. Elle pouvait ainsi se dissimuler à la vue des vivants, tout en observant tranquillement ce qui se passait autour d'elle. En revanche, trouver la bonne dimension en utilisant Aeterna fut beaucoup plus complexe. Comme le lui avait indiqué Haroûn, elle n'était vraiment pas très douée pour cette spécialité. Elle passa ainsi de longs instants -comment dire s'il s'agissait d'heures ou de jours quand vous comptez par éternité?- pour retrouver le plan astral correspondant à celui des Terres du Yin et du Yang. Elle crut l'avoir trouvé en traversant une grande plaine jusqu'à ce qu'elle voit une tortue la dépasser tout à fait sereinement alors qu'elle-même marchait à vive-allure. Elle fut donc contrainte de s'arrêter à nouveau et de se concentrer encore une fois. Faisant le vide dans son esprit, l'Aether rechercha longuement le flux qui s'approchait le plus de ceux qu'elle percevait autour d'elle. Elle réalisa alors que les êtres vivants autour d'elle dégageait une sorte d'aura plus ou moins lointaine en fonction du flux qu'elle choisissait. Une en particulier semblait éminemment proche et Takias décida de s'arrêter dessus. Lorsqu'elle reprit contact avec son corps et qu'elle observa les alentours, la tortue avait déjà bien avancé mais son allure ressemblait à celle d'une tortue et pas d'un guépard. Un léger sourire s'installa sur les lèvres de la demoiselle et un élan de satisfaction la saisit: ça lui avait pris du temps, mais elle avait trouvé un plan proche de la réalité des Terres du Yin et du Yang, même si ce ne devait pas être exactement celui qui y correspondait. Bien. Ne lui restait plus qu'à rejoindre ce qui avait été sa forge, car s'il y avait bien une chose qu'elle souhaitait avant tout, c'était revoir Kolio et Loki. Elle n'était pas partie il y avait si longtemps que ça, mais elle n'était pas sûre que sa vision du temps lorsqu'elle était avec les Esprits du Temple -ou même au sommet du Volcan- avait été la même que celle des humains. Quoi qu'il en soit, la déesse se ferma complètement à ce qui l'entourait: elle ne maîtrisait encore que très peu de choses et se sentait plus faible que jamais. Pire: le fleuve de la connaissance l'appelait constamment, comme si une petite voix sifflait en permanence dans son esprit, l'incitant à en apprendre plus, cherchant sa soif d'apprendre et sa curiosité pour la mener jusqu'à lui. Mais Takias s'y fermait résolument, faisant appel aux souvenirs de son meilleur ami et de son mentor pour se déplacer sans aucun autre but, sans aucune autre idée à l'esprit. Elle aurait été incapable de dire par où elle était passée, ce qu'elle avait traversé, et combien de temps ça lui avait pris. Elle s'était fermée à tout ce qu'il y avait autour d'elle, mais il lui fallait bien s'arrêter pour voir. Elle reconnut sans peine les Terres Arides, comme lorsqu'elle s'y était rendue avec Harôun. Bien. Sa forge n'était donc plus très loin. Elle ferma de nouveau son esprit aux appels continues d'Hélios et reprit sa route, fantôme divin parmi les mortels. Lorsque le Volcan fut en vue, Talëorn était si excitée qu'elle décida de relâcher un peu la tension qu'elle maintenait sur son esprit par peur de s'effondrer. Son corps fragile voletait dans les airs et elle observa avec une sorte de sourire nostalgique ce Volcan qu'elle connaissait si bien. "Tu veux savoir... tu peux savoir...Tout de suite." Takias hocha la tête, oui, elle pouvait piocher dans le fleuve de la connaissance tout ce qu'elle voulait savoir sur le Volcan. Elle pouvait apprendre, elle pouvait connaître, c'était à portée de main, plus proche que jamais. L'Aether avançait doucement vers le fleuve. Un pas. Encore un. Un nouveau pas. A chacune de ses avancées la douce mélodie de l'eau devenait de plus en plus forte. L'odeur enivrante de ce savoir venait titiller l'esprit de la jeune femme. Et elle céda. Elle ne marchait plus mais courait vers ce fleuve scintillant qui l'appelait. Une fois au-dessus de l'eau cristalline aux flux colorés et chantant, la voix lointaine de Harôun résonna... mais il était trop loin, elle ne pouvait pas l'entendre. Et elle ne le voulait pas d'ailleurs. Elle effleura l'eau du bout des doigts et sentit avec un plaisir exquis des centaines d'informations la traverser... des études de runes, des philosophies, l'histoire de vieilles civilisations se répandaient pelle-mêle dans son esprit. Elle avait plongé la main sans aucun but, alors tout les flux s'engouffraient sans qu'aucune barrière ne puisse les retenir. Elle plongea sa deuxième main dans l'eau et un frisson d'excitation la saisit. Elle avait oublié Kolio, elle avait oublié Loki, sa forge, le Volcan Ardent... Et puis soudainement, brutalement même, son esprit se retira du fleuve. Il fut arraché à l'eau et les mains de l'Aether furent comme brûlées par ce savoir si violemment retiré. L'utilisation d'Hélios avait chamboulé ce qu'elle avait accompli avec Meravelles mais Aeterna n'avait pas cédé, elle était toujours sur le même plan... Maigre consolation. Son corps était donc redevenu le brouillon inachevé avec un coeur défaillant battant sans qu'aucun sang ne coule dans ses veines... Mais il était surtout redevenu visible et de toute évidence tactile car une main se posa sur son épaule. Talëorn sentit ses cordes vocales trembler et réalisa qu'elle était en train de hurler à plein poumons -même si elle n'avait pas eu la force de les créer. C'était presque douloureux: elle avait l'impression qu'un esprit immense, infini, que son esprit était enfermé dans une minuscule aiguille, son corps. Jusqu'à présent elle contrôlait la situation, même si son esprit semblait étriqué, c'était sa décision et elle contrôlait l'environnement autant que son corps. Mais là il y avait quelqu'un, quelqu'un qui l'avait touché et c'était comme si subitement ce contact l'avait relié au monde des humains. Et même si cette intervention l'avait empêché de se fondre dans Hélios, c'en était pas moins terrifiant...


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