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 Quête: Le Temple enfoui [PV: Lokys ] [-16]

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Jeu 18 Déc 2014, 09:23

Une bien curieuse chose, la fierté. Elle était une alliée fiel et puissante, écrasant les âmes faibles et peu promptes à se mettre en avant pour briller en leur centre. Mais écraser les autres par sa fierté ne permettait en rien de s’élever. Tout au plus restait-on à sa place tant qu’on avait la force de maintenir les autres un cran plus bas. Rien de comparable en somme aux esprits qui brillaient d’une naturelle prestance au-dessus de ceux qu’ils ne prenaient même pas la peine d’effleurer… trop bas sans doute. Les batailles d’égo n’étaient finalement que de lamentables combats où chacune des deux parties avait déjà perdu. Une insulte volait, qu’une autre devait suivre. Un coup pour un coup. On se faisait mordre, alors on mordait plus fort… Ce n’était pas anodin si Lokys avait tenu à entretenir l’écusson doré dont se paraît l’alfar depuis qu’ils s’étaient rencontrés. Un piédestal, même d’or, n’était qu’un piédestal, et la statue qui y trônait n’était ni plus grande, ni plus belle, ne devant sa valeur qu’à l’amabilité de son public à la contempler. Au fond de ce boyau immergé, plaqué contre la roche dont les saillies coupantes entaillaient son dos nu, Lokys contemplait bel et bien le visage du cannibale, ses lèvres pincées sur un air manquant, ses épais sourcils froncés sur la douleur, ses pupilles dilatées par la pénombre et la peur, qui ne devaient qu’à peine entrapercevoir les traits blancs de celui qu’il cherchait si ardemment, comme en témoignait le tâtonnement de la main maladroite sur sa mâchoire. Le vampire laissa venir son soupirant à lui. Fermer les yeux eut sans doute été rendre meilleur hommage au dégoût qu’affichait le jeune homme, mais l’ineffable ne voulait pas se priver de la vue. Sa bouche céda à l’injonction de l’intruse qui s’y perdait, laissant l’oxygène que ses poumons ne synthétisaient pas filtrer d’un corps à l’autre. Une hilarité, presque sournoise s’était emparée de son beau visage tandis qu’il remuait imperceptiblement les lèvres, comme s’il eut voulu embrasser le mortel. L’initiative ne plut certainement pas au jeune homme, vu la réplique salée qui s’ensuivit. Un geyser de bulles d’air s’échappa silencieusement des lèvres libérées de Lokys tandis qu’il s’enroulait sur lui-même, les bras sur les côtes. La vive douleur, jointe à la tasse qu’il venait de prendre l’étourdit légèrement. Si le manque d’air n’était pas un problème, avaler de l’eau restait, même pour un vampire, une sensation des plus désagréables.
Sa trachée tenta de tousser pour recracher ce liquide peu amène de sa gorge, et Lokys reprit quelque peu ses esprits et la nage vers où s’était rapidement éclipsé l’alfar. Il le rattrapa sans mal grâce au courant qui s’amplifiait au fil des mètres. Le guerrier se laissait porter, évitant les parois, attrapant les parois avant qu’elles ne l’attrapent afin de se faire embrocher. Les maigres éraflures causées n’étaient en rien comparables à sa plaie qui, même lavée par l’eau, n’en demeurait pas moins profonde et douloureuse. Il put constater que l’alfar, bien plus menu, n’avait pas pu échapper aux maltraitances du fort courant. Lokys fut presque tenté de le repousser.
Cette fois raidit par la prudence, le grand strige emprisonna les bras du chétif entre ses poignes puissantes. Du coin de l’œil, il aperçut une lueur, un éclat. La surface crevait sur du vide là-bas. Il poussa légèrement Aëran dans cette direction, mais tarda à le suivre. Quelque chose attira son attention dans les abîmes qui s’étendaient sans fin sous eux. Il lui avait semblé… mais non, ça n’était pas possible. Le vampire remonta à la suite de son compagnon et se hissa sur la berge de l’alcôve, suffisamment large pour permettre à un homme de grande taille de s’allonger confortablement. Ses poumons purent enfin se dégorger de l’eau malencontreusement avalée alors que l’alfar devisait déjà de la suite des événements, dans la plus parfaite des neutralités. Lokys était tremblant, ses mèches charbonneuses dégoulinaient le long de ses tempes et ses bras étaient enroulés autour de son corps. Un rictus mystérieux étira ses lippes diaphanes malgré tout, tandis qu’il reportait son attention sur l’alfar.
« Alors mon tout beau, on fait son farouche dès les préliminaires ? Je te croyais plus expérimenté que ça, il ne sert de rien d’être si entreprenant si ce n’est pas pour assumer jusqu’au bout… » L’affamé se pourlécha les lèvres, fixant Aëran comme s’il voulait lui faire comprendre qu’il n’était qu’un vermisseau entre les serres du vautour. Lokys pouvait à tout moment le tuer, le blesser, le caresser à son bon vouloir, ou rien faire de tout cela. Ses paupières amandées se crispèrent sur une sérieuse remontrance, et son timbre grave grogna. « Ca suffit les plaisanteries. Tu voudrais nous perdre tous les deux que tu ne t’y prendrais pas autrement. On ne s’en sortira pas à ce rythme-là. » Le ténébreux observa l’espèce de loutre agressive qui crachait vers les profondeurs plus douces du ruisseau. Son intuition ne l’avait de nouveau pas trompé… même s’il aurait préféré. « Ta bestiole a du flair… Il n’est pas certain  que cette voie-là soit la plus sûre… » Murmura-t-il en reportant son attention sur le tueur. « C’est pourquoi il est exclu que nous l’empruntions dans notre état, et comme le courant est bien trop rapide de l’autre côté. Tu vas m’aider à me soigner. » Sûrement n’aurait-il pas à lui faire de dessin pour expliciter ce dont il avait besoin en cet instant. « Donne-moi ta main. Ou peut-être préfères-tu que je me serve à ton cou ? » Sourit-il en penchant la tête sur le côté. Ce n’était après tout qu’un juste tribut pour l’effort d’assistance respiratoire qu’il consentait à faire, et peu importe ce qu’ils devaient s’attendre à trouver là-dessous, ils auraient sans doute tout intérêt à mettre la chance de leur côté.
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Mar 06 Jan 2015, 15:20



Une attirance n’est pas moins qu’un désir irrépressible de possession de l’autre. Disons qu’en tant que prédateur, j’étais naturellement attiré par d’autre prédateur, parfois plus fort, parfois égale. « Arrête de gindre » lâchais-je en ne le lâchant pas du regard « J’ai compris, et tu me le fais très bien ressentir, je n’ai pas d’autre choix que de te suivre. » Il n’y avait pas besoin de réfléchir à ce sujet, j’étais en position d’infériorité face à lui, et s’il buvait mon sang, je le serai encore plus. Je laissai un silence, regardant un peu partout avant de reposer mon attention sur Lockys. Après tout, j’étais habitué aux morsures de vampire, une marque à jamais imprégné dans ma chair, entre l’épaule et le cou. A force de morsure au même endroit, celle-ci avait fait une cicatrice. Actuellement, elle était plus que voyante, l’eau glacé lui donnant une couleur entre le rouge et le mauve, comme toutes les autres cicatrices qui parsemé mon corps. Mon ressentie était méfiant et agressif, cela se voyait dans mes yeux qui ne montraient qu’encore plus le mépris que j’avais envers sa race. Immobile, accroché aux roches, je ne bougeai pas, le regard perdu dans la pierre humide. La décision était difficile et je m‘apprêtai à satisfaire le désir de ce Vampire. Je me mis à soupirer en bougeant la tête, je me rappelais très bien des nuits auprès d’Elina.

Les Vampires, je les haïs, je les m’éprise. La seule ayant pris mon sang l’avait pris sans permission, sans consentement. La morsure, même si celle-ci n’était pas le même ressentie pour eux, était pour moi une marque de possession, de soumission et de donation. J’acceptai de donner mon sang, je comprenais l’enivrance de celui-ci, car je le désirai aussi. A l’heure actuelle, j’étais le plus faible, le plus soumis, malheureusement, les prédateurs n’ont pas tous le même niveau. Tout comme celui que j’avais croisé à l’Edelweiss Enneigé, et qui avait profité de sa supériorité… n’aurais-je pas fais pareille ? Lockys réagissait en tant que tel, et j’aurais fait de même. Je pouvais comprendre, mais pourrais-je accepter ?

Je reportais mon regard sur le Vampire. Il ne manquait pas de charme, pas de force, ni de détermination. Dans le cas d’un refus de ma part, il y avait de forte chance pour qu’il se serve sans mon consentement. Un sourire se formait sur mon visage, il n’y avait pas de doute la dessus, je n’avais pas le choix et mon instinct de survie criait pour que mon sang finisse entre ses lèvres. A ses yeux, je n’étais rien moins qu’une proie, j’avais perdu mon statue de prédateur… je ne comptais pourtant pas lui donner mon sang sans qu’il ne me donne le sien. Mon regard se mit à pétiller, la fierté et l’amour du risque me perdront. Je n’avais jamais gouté au sang d’un mort-vivant, d’une sangsue, et j’en avais rudement envie. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, les morsures que je pouvais faire étaient loin d’un acte de barbarie, sauf dans le cas où j’arrachais et avalais la chair du malheureux. Il faut dire que se contenter de liquide était frustrant pour quelqu’un qui aimait dévorer ses proies vivantes. Je n’étais donc pas fan des chairs morte, mais il fallait bien un commencement à tout. Dans le cas de Lockys, je ne comptais que mordre là où je le pouvais.


Lâchant les roches, je me mis à nager vers le bord. M’approchant alors de Lockys, je tendis mon cou pour qu’il morde là où la cicatrice était déjà bien net : « Evite de mordre ailleurs » dis-je sans un regard et portant ma main sur mes couteaux.

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Mer 07 Jan 2015, 06:46

La résignation. Qu’elle était belle, dans ces beaux yeux d’assassin réalisant enfin toute l’envergure de leur impuissance. Il aurait pu s’épargner la peine de demander, certes, mais n’était-ce pas plus amusant ainsi ? Les forts n’ont aucun mérite à dominer les faibles par la force, le vrai défi réside dans le fait des les amener d’eux-mêmes à se soumettre. Bien sûr, Aëran était loin d’être idiot au point de ne pas comprendre que Lokys ne lui offrait pas vraiment un choix, mais le voir lui tendre ainsi la partie la plus aguichante de son anatomie aurait attendri n’importe quel cœur froid.

Sans un mot, le regard perdu dans les vapes de délices pour l’acte qu’il s’apprêtait à commettre, Lokys approcha ses lèvres de la chair d’Aëran. Ses yeux aiguisés lorgnèrent la cicatrice qui signait l’appartenance à l’un des siens.
« Ma congénère devait beaucoup t’aimer… » Susurra-t-il tendrement à l’oreille du tueur, mais il ne succomba pas tout de suite. Voler la propriété d’autrui, et avec le consentement de celle-ci… cela n’augmentait que plus son désir pour le bel alfar, qui ne se résumait plus à une simple curiosité.
Tout accaparé qu’il était par la perspective de son repas, le vampire conservait néanmoins une lucidité propre à l’érudition de son âge. Lentement, imperceptiblement alors que ses lèvres expertes jouaient sur la peau hérissée de la proie, sa main descendit le long du bras de l’alfar. D’un coup, ses doigts se glissèrent dans les siens et le forcèrent à saisir l’un de ses si précieux couteaux.
« Nt, nt, nt… Tu es bien présomptueux de me menacer après m’avoir tendu ta gorge. » Un guerrier blessé ne baissait jamais sa garde… Sortant la main d’Aëran de l’eau, toujours en possession d’un des poignards, Lokys l’approcha du torse nu du bel alfar, et le força à entailler son pectoral droit, juste au-dessus de la protubérance rosée que formait son irrésistible mamelle. Une ligne de sang brilla sous l’œil avide du prédateur. « Navré mais je n’aime pas boire après les autres… » Fit-il sur un sourire carnassier. Lokys n’attendit pas qu’une seule perle du divin nectar ne se perde dans l’eau de rivière. Brusquement, il remonta Aëran contre lui, l’enfermant dans son étreinte puissante, et sa bouche s’appliqua fermement contre sa plaie.

Le sang ruissela à son palais, délivrant un courant chaud, doux-amer dans le fond de sa gorge. Une sensation des plus étourdissantes pour le vampire qui sentait avec soulagement sa blessure en bénéficier activement. Ses iris reptiliens rencontrèrent les yeux de tueur de l’alfar. Il crut y déceler le dégoût, mais était-ce pour son ineffable amant, qui lui prenait son précieux sang ? Ou bien pour lui-même, qui en appréciait chaque instant… ? C’était trop tentant… L’érection proéminente de ses crocs ne pouvait se contenter de la frustration de rester passive… Malgré l’interdiction, Lokys plongea ses canines dans le corps de l’être qu’il dévorait, lentement, presqu’amoureusement. Le flot s’intensifia sur sa langue désireuse, noyée sous le goût si unique d’Aëran, infusant en l’infant tous les sentiments que sa proie rougissait d’éprouver, intense excitation contredisant une puissante rancœur, plaisir et douleur mêlés, amour et haine dans un même cœur. Le vampire sourit, son insolence ne resterait sans doute pas sans représailles, il le savait, mais ne se serait privé pour rien au monde de cet instant de délices. Ses lèvres rassasiées se détachèrent du sein de l’alfar. Du bout des doigts, Lokys lissa le liseré de sa marque qui y trônait fièrement. Le jeune homme devait sûrement se sentir un peu anémié… rien de bien handicapant bien sûr, le vampire savait se contrôler.



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Mer 07 Jan 2015, 14:15



Un murmure amer qui me fit froncer des sourcils. M’aimer ? Qu’en savait-il donc ? Une femme, qui avait tout ce dont elle désirait ne pouvait pas apprécier l’esclave que j’avais été. La seule chose qui lui plaisait était mon instinct, ma rage, mes rébellions, j’étais celui qui lui appartenait et qui à la fois lui résistait. C’était bien la seule chose qu’elle aimait en moi. N’avait-il pas vu les marques dans mon dos, ceux qui ont arraché ma peau, ceux qui m’ont lacéré parce que l’appel de la Liberté était trop fort.

Cette sangsue jouait avec mes nerfs, passant ses lèvres sur ma peau, mes muscles se contractèrent. Je n’avais qu’une envie, retourner en arrière, je n’avais pas envie de ressentir la sensation d’une nouvelle morsure. Les dents séré, je le laissai faire, sans un mot sans un regard. Lorsqu’il prit ma main et qu’il se mit en position de force, je soufflais bruyamment par le nez en balançant la tête. Mon regard était si noir qu’ils ne brillaient plus du tout, à partir de cet instant, la seule chose que je désirais était son sang. La bonne nouvelle était que je ne porterais pas de cicatrice de cet événement, la lame entailla ma peau proprement, et ne la déchira pas comme une lame rouillée.

Un grognement sortant tout droit de mes entrailles vint montrer ma désapprobation totale quant à la suite des événements. Me sortant de l’eau et m’étreignant, je crispais instinctivement mes doigts contre ses épaules, forçant sur mes bras. Ma tête alla spontanément vers son cou, mon front contre sa peau, les dents serrées, mon envie de sang me rongeait de l’intérieur. Mes lèvres happèrent la peau froide du vampire et mes dents se mirent à chercher l’endroit à mordre. Je devais pourtant trouver mon plaisir ailleurs que dans la chair, je ne comptais pas blesser ma seule chance de survie, et surtout je ne pouvais pas mordre là où mes lèvres s’attendaient à sentir un battement de cœur, car il n’y en avait pas. Finalement, je plaçai ma main derrière sa nuque pour lever mon corps et mordit au même endroit qu’Elina autrefois. Je dus activement résister à l’envie de déchirer cette peau déjà morte. Aspirant et passant la langue sur la plaie, je m’enivrais de son sang. Mes grognements n’avaient pas cessé, à croire que mon corps était habité par une bête, et que celle-ci n’était pas contente. C’est alors que je sentis les crocs du vampire, la douleur fut tel que mes propres dents s’enfoncèrent davantage dans sa plaie. Mes doigts se crispèrent tellement contre lui que je crus que mes phalanges allaient se briser sur ses muscles. Je n’arrivais même pas à prononcer un mot, tant la douleur n’avait pas était désiré. Les souvenirs me montèrent à la tête et j’eu alors une bouffée de rage envers l’homme qui actuellement buvait mon sang. Je ne voulais pas d’une autre cicatrice, je ne voulais pas de souvenir de cela.

Ma main le saisit par le cou sans pouvoir rien faire, serrant tout de même, juste pour moins souffrir. Je saisis frénétiquement un petit morceau de chair du vampire, donnant un coup de tête pour la détacher de son corps, un morceau, un tout petit morceau, pas assez pour calmer ma rage et mon désir de le dévorer en entier. Ne prenant même pas le temps de la mâcher, je l’avalai d’un coup. Croisant le regard de mon prédateur, je lâchai :
« Une cicatrice pour une cicatrice ». Je n’avais toujours pas desserré ma main, et je n’en avais pas envie. Un silence s’installa et seul le torrent d’eau se laissait écouter.

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Jeu 08 Jan 2015, 05:26

Surpris, Lokys écarquilla ses yeux amandés, dont les prunelles avaient troqué leur éclat argenté au profit d’un rouge grenat, propre au désir des impies. Il observait tendrement les lèvres d’Aëran, rougies par son sang, comme si celui-ci venait de lui déclarer son amour. Son rictus discret s’étira jusqu’à laisser entrevoir la pointe maculée de ses crocs, et sa main vint se poser sur son cou, là où une plaie béante saignant abondamment se refermait à vue d’œil. Il constata les dégâts, tâtonnant dans l’éraflure au point de s’arracher lui-même des gémissements de plaisir, puis il porta ses doigts trempés de son essence aux lèvres d’Aëran, forçant un passage pour y trouver sa langue.

« Tu en veux encore ? » Offrit-t-il fiévreusement en le regardant s’en repaître. Sa voix grave émit un léger rire. « Tu me plais, gamin… ton histoire… m’intrigue. Peut-être vais-je attendre encore un peu avant de me débarrasser de toi. » Sans laisser deviner si ces intentions étaient réelles ou non, Lokys se repoussa du rebord rocailleux. « Retiens ton souffle, il est temps de partir d’ici. »
Puis il plongea.

Le vampire était décidé à découvrir l’origine de ses craintes, il était certain de ne pas avoir halluciné plus tôt. Cette chose qui se cachait sous les flots… mais c’était impossible. Une immondice d’une telle envergure n’aurait pu se mouvoir jusqu’ici sans qu’il ne la repère. Il progressait prudemment, son regard parcourant les flots à la recherche du moindre mouvement. Tout était pourtant si calme, si immobile, et c’était précisément ce qui l’inquiétait. Derrière lui, il entendit son compagnon se rapprocher de lui, sans doute avait-il besoin d’air. Au moment où Lokys allait se retourner cependant, il vit arriver sur eux un immense tentacule. Ni une ni deux, le guerrier s’interposa entre l’alfar et le membre sinueux… il sentit soudain sa taille se faire fortement enserrer, et son corps tiré violemment en arrière.  La silhouette d’Aëran se fit de plus en lointaine, tout comme le faisceau lumineux de la surface.

La sensation d’enserrement ne se fit que plus forte, les hanches broyées par la prise, Lokys parvenait de moins en moins à se débattre. Un rugissement puissant retentit soudain derrière lui. Il se retourna pour constater l’horreur… Un geyser de bulles sortit de sa bouche ouverte sous la surprise, une immense pieuvre de pierre le fixait, ses yeux représentés par deux gemmes à l’éclat verdâtre. Il ne faisait aucune doute : ce monstre était le même que la statue qui protégeait ce temple, seule son apparence était différente, adaptée aux lieux pour chasser les intrus où que ceux-ci trouvassent refuge.  L’ineffable infant cracha sa rage. S’il ne se dégageait pas, il finirait en poussière par la poigne puissante du tentacule qui s’acharnait de plus en plus contre ses muscles, et il devait rejoindre Aëran. Ses mains saisirent les gardes de ses armes, et d’un même mouvement, il dégaina en effectuant une vrille sur lui-même. La caresse du métal contre la pierre émit un sifflement strident que même l’eau eut du mal à étouffer. Le tentacule se desserra, et le vampire put bouger, mais il n’attendit pas qu’un autre des bras du monstre ne l’attrapât. Se propulsant sur le membre de pierre, Lokys fonça vers les yeux et utilisa le peu d’élan qu’il avait réussi à engrainer pour abattre ses lames jumelles sur l’une des gemmes émeraude, d’un coup d’un seul. Une légère fracture éclata au centre de la pierre précieuse, et le monstre se recroquevilla soudain sur lui-même, visiblement endommagé.

Il ne fallait pas traîner. Dans ce milieu aqueux, le guerrier n’était pas à son avantage, et il savait d’instinct qu’il ne pourrait abattre l’entité protectrice des lieux. Plus important encore, qu’était-il advenu d’Aëran… Le retrouver était de l’ordre de l’urgence. Lokys longea les parois de la grotte immergée. Son corps pâle se fondait à merveille avec la pierre calcaire, ses cheveux d’un noir de jais auraient pu s’assimiler aux algues dansantes au creux des crevasses. Le long des parois de roches, son camouflage était presque parfait. Il lui apparut bientôt que revenir là où il avait été séparé de l’alfar lui serait impossible en raison du courant. Si le jeune homme n’avait pas été attaqué, il était fort à parier qu’il s’était laissé porter par les ondées, espérant que cela mène à une sortie. A son tour, Lokys en suivit le flot, les sens aux aguets. Dans l'ombre, le monstre guettait...

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Jeu 08 Jan 2015, 13:26



Je basculai un peu la tête en arrière lorsque sa main s’approcha de mon visage. Ses doigts immaculés de sang vinrent trouver mes lèvres et j’ouvris presque instinctivement la bouche. Ma main autour de son cou avait perdu de son intensité, et mes muscles s’étaient décontractés. Il n’était pas difficile de voir que le Vampire venait d’apprécier ce qui s’était passé, et que la douleur faisait partie intégrante de lui. Donnant soudainement un violent coup de tête, je me débarrassais des doigts de Lokys. Il n’y avait pas de mot pour décrire la complémentarité qui s’était effectuée ici même. Fronçant des sourcils, je regardais sa plaie se fermer et j’avais bien envie d’y replanter mes dents. Je léchai mes lèvres tachées de sang et m’essuyai du revers de la main.

Ne répondant pas à sa première question, qui, sans doute, n’était que provocation, je lâchai
: « Je suis content d’apprendre que j’ai gagné un sursis… » Dans un désintérêt total face à la menace qui peut-être n’était qu’une manière de montrer sa dominance du moment. Il plongea alors, et je plongeai à sa suite.
L’eau était glacée, tellement que je crus littéralement fusionner avec la mort et la peau glaciale du vampire qui se mouvait devant moi. Comment pouvait-on aimer cette créature aussi froide ? Était-il d’ailleurs vraiment aimé par quelqu’un ? Rien que son contact vous ramenez à la pierre austère qui parsemaient les cimetières.

Nous nagions que depuis quelques secondes, que mon besoin d’oxygène se fit déjà ressentir. Je tentai alors de me rapprocher de lui, affaiblis par le sang qui me manquait. J’étais fatigué, épuisé, et n’étais pas attentif au danger qui rôdait. Les yeux de Lokys se firent obscurs et je le vis littéralement se diriger à toute vitesse vers moi. Ce que je vis ensuite fut encore plus sombre, le vampire s’éloignait de moi à une vitesse effarante, quelque chose autour de la taille. J’espérai que mon sang puisse lui servir à fuir ou à se battre, de plus, il n’avait pas besoin d’oxygène, ce qui faciliterait le tout. Je restai quelques instants sans savoir quoi faire, mais je me décidai à remonter reprendre de l’oxygène et à continuer ma route, emporté par le courant.

Le tunnel me semblait si long que je regardais partout, à la recherche d’une sortie. La lumière du soleil ne vint pas, tout restait noir et muet. Mon corps réclamait son oxygène tellement fort, que je dû plusieurs fois résister à la tentation de respirer. Je fis alors le vide dans ma tête et me laissai porter par les flots, n’évitant pas les pierres pour ne pas utiliser le peu d’énergie et d’oxygène que j’avais. Mon corps se cogna aux parois froides et dures, mais je ne ressentais pas la douleur, je ne la ressentais plus à cet instant… un apprentissage de longue haleine et forgé par les coups et les maltraitances psychologiques. De petites bulles sortirent de mon nez et ma bouche : qu’était-il advenu du Vampire ? Avait-il pris ma place dans ce tentacule juste parce que je lui avais donné mon sang ? Et s’il s’en sortait, que demanderait-il en échange de ce sauvetage ? Mon corps se mit de plus en plus à couler, j’ouvris alors les yeux et vis les rayons du soleil percuter l’eau sombre. Lorsque mes pieds touchèrent le fond, je me propulsai à la sortie. J’usai alors de tout mon oxygène et énergie dans ce dernier acte de survie. Mes mains attrapèrent enfin le rebord en pierre  et je tractai mon corps à l’air libre. Je portai mes mains à mon cou, respirant de manière saccadée, crachant de l’eau et me laissant choir à terre. Ma vue était trouble et ma tête me faisait atrocement mal. J’étais finalement revenu au mausolée.

Quelques minutes plus tard, je m’approchai pitoyablement du rebord du bassin, cherchant un quelconque reflet du Vampire. Mon corps était parsemé d’écorchure et de sang, la douleur revint petit à petit et je cachai ma tête dans mon bras pour calmer la rage aiguë des meurtrissures. Tapant contre la pierre, j’étais animé d’une violence à n’en point douté, seuls remèdes à mes blessures. Mon visage était crispé et je plaquai l’une de mes mains sur mes côtes. Un crie de rage sortie d’entre mes lèvres, je devais s’en doute avoir quelques os brisés ou fêlés et j’espérais qu’aucune cotée n’avaient perforées quoi que ce soit. Je restai donc immobile, attendant le retour du vampire, je ne pouvais de toute façon aller nulle part.


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Jeu 15 Jan 2015, 12:17

Le noir et le silence…Lokys avait perdu tout espoir de revoir Aëran vivant. Triste destin, de finir ainsi avalé par les boyaux immergés d’un mausolée perdu au fond des fanges puantes des marais. Un léger rictus étira ses lèvres, quelques bulles s’en échappèrent, et le strige ouvrit les yeux. Ses paupières se froncèrent tandis qu’il observait l’immense pieuvre passer juste face à lui. Elle ne l’avait pas vu, immobile comme un roc qu’il était, agrippé à la paroi, sa longue et majestueuse chevelure ondulant au rythme des algues sombres. Le monstre tourna à l’angle d’un immense rocher, disparaissant de la vue du vampire. Bien, il était temps.

Prudemment, Lokys s’écarta du mur et commença à suivre le courant. La pénombre semblait avaler sa silhouette sans jamais la recracher, il s’enfonçait toujours plus loin dans ce qui paraissait sans fin. Souvent il jetait des regards tout autour de lui, aux aguets, prêt à dégainer et… il ne savait pas trop quelle chance il lui resterait si le monstre décidait de le traquer. Tandis qu’il dérivait, ses pensées divaguaient… Peut-être trouverait-il le corps du bel alfar, figé dans sa dernière posture, boursouflé d’eau, la gorge ouverte sur un cri qui ne sortirait jamais, la peau meurtri de ses blessures blanches, lavées de leur sang, et ses yeux de tueurs… éteints par la caresse impitoyable de la mort. Le nyctalope nagea plus vite, comme s’il lui tardait de se repaître du spectacle. Il le cherchait presque avec obsession, avide… et terrifié de se dire que plus jamais il ne serait embrassé par ces yeux si uniques, ce regard carnassier qu’Aëran avait été le seul à oser lui opposer... Il sentit soudain la pierre dure arrêter sa progression.

Une impasse ? Pourtant le courant le poussait contre la roche, il devait y avoir un passage. Le vampire descendit le long d’une fine crevasse qui finissait par s’ouvrir de plus en plus sur une plaie béante à même le mur. Le courant ici était beaucoup plus fort, mais que pouvait-il faire d’autre ? Rebrousser chemin lui prendrait sûrement trop d’énergie, et dans le petit passage, nul doute que le monstre ne pourrait le suivre… Enfin à présent, il n’était plus sûr de rien. Il allait se lâcher, quand un bruit tonitruant l’arrêta. Il était revenu. Les deux émeraudes luisantes du monstre se rapprochaient à toute vitesse dans un grognement surnaturel. Lokys vit ses innombrables tentacules s’abattre comme une pluie de piques meurtrières sur lui. Il parvint in extremis à ne pas se faire empaler en se repoussant vers le bas, se fit violemment aspirer par la force du courant. Quelques secondes après, une explosion lui indiqua que la paroi n’avait pas résisté à la fureur du gardien. Le vampire vrilla sur lui-même pour se retourner et nager avec le flot. A tout moment il s’attendait à ce que l’un des bras monstrueux lui attrape une cheville et le ramène dans l’étreinte funeste. Il entendait les murs céder les uns après les autres derrière lui, les sons distordus ne lui donnant qu’une vague approximation de la distance qui le séparait du bélier de furie qui lui fonçait dessus. Soudain, la lumière… Jamais l’infant n’avait été aussi heureux de la voir.

Le tunnel s’ouvrait sur une cascade percée dans le mur, sans doute à force du passage de l’eau, car aucun aménagement ne témoignait qu’une main humaine avait officier ici. L’embouchure fut soudain engorgée par un trop-plein d’eau qui arracha une partie du mur, tandis que le mausolée recrachait son dernier intrus.
Lokys fit une chute d’environ quatre mètres et atterrit dans un bassin peu profond, mais suffisamment pour qu’il ne s’éclate pas au sol. Dès l’instant où ses pieds touchèrent terre, le guerrier dégaina ses armes et fixa le haut de la cascade, près à y voir arriver son poursuivant… mais rien. Le gardien ne vint pas. Son existence n’avait plus d’écho que le flot grandissant de la chute d’eau mais plus aucun bruit. Le vampire se releva, les armes aux mains, et observa où il était tombé. L’entrée du mausolée, édifice éventré par l’inlassable passage du temps, était ombragée derrière l’épaisse couche de feuillage des arbres du marais, laissant des taches de lumières scintiller à ses pieds. Le vampire rengaina, las de cette aventure qui n’avait pas été aussi fortuite qu’espérée : un mort et un ennemi invincible, on ne pouvait pas dire que le guerrier avait réussi sa nuit…
Il allait s’éloigner, lorsqu’il lui sembla entendre le sursaut d’une voix… Si faible, si tue qu’on aurait dit qu’elle voulait à peine se faire remarquer. Il y avait pourtant de la détresse dans les vibrations de ce timbre. Lokys était tiraillé par la forte envie de rentrer chez lui profiter d’un regard mérité, et la curiosité… Se pourrait-il qu’il s’agisse du mortel ? Ce fut cette dernière supposition qui l’emporta. Il revint vers les ruines, la voix provenait de l’autre côté du mur, là où il entendait encore l’eau s’écouler. Il passa agilement sous une arcade de pierre défoncée, et vit soudain apparaître la silhouette prostrée du survivant.

Le guerrier s’approcha lentement, son pas foulant la pierre comme s’il flottait à quelques millimètres au-dessus du sol, jusqu’à Aëran. Il était étonnant qu’il soit vivant, et Lokys ne savait s’il s’en réjouissait vraiment. Il alla s’asseoir sur un rocher non loin, en vue du visage de l’alfar. Ses coudes se posèrent sur ses genoux et ses doigts s’entremêlèrent face à sa bouche, il fixait les paupières closes du bélître dans l’attente de les revoir, ces somptueuses et déstabilisantes prunelles.


« Ca a l’air douloureux. »

Il n’en pouvait plus d’attendre, sa posture immobile ne trahissant en rien son impatience cependant. Il se mordit légèrement la lèvre de n’avoir pas résisté à signaler sa présence. Il l’observait sans s’en lasser. Ses iris reptiliens s’affinèrent sur les lèvres du bel homme, le voyant par moment lécher l’essence noirâtre qui les couvrait.
« Quel dommage, ce sang aurait tellement meilleure saveur si tu rejoignais notre joug… » Il rit légèrement, moqueur, plus sérieux qu’il ne l’imaginait lui-même peut-être, avant de lever la main en guise d’apaisement.

« Rassure-toi, je ne vais pas te tuer. La vie est bien plus amusante que la mort dans son imprévisibilité… » Il sourit derechef, savourant de voir le blessé se débattre dans son propre sang.
Enfin il se releva, ressentant la pesanteur comme un indescriptible fardeau maintenant que l'adrénaline n'agissait plus comme anesthésie de la douleur, et fit quelques pas en direction de l’alfar.
« Je vais rentrer, ma demeure est juste de l’autre côté de ce bosquet… » L’alfar n’avait pas la moindre chance de s’en sortir vivant dans son état. Si ce prédateur-là ne le tuait, une autre créature grouillante des marécages aurait sûrement sa peau, ce n’est pas comme s’il était difficile à repérer, mais Lokys ne lui ferait pas l’offense de croire qu’il se jetterait dans l’antre du loup si ce dernier l’y invitait… « Bonne chance sur le retour, il me plairait de te revoir… vivant. » Quel dommage… Un tueur si prometteur.
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Sam 24 Jan 2015, 17:45




Blessé, autant dans mon corps que sur celui-ci, une de mes mains c’était plaqué de sorte qu’elle maintienne mes cotes meurtries. Le Vampire n’en manqua pas une pour montrer toute l’étendue de sa domination totale. Il n’y avait pas à dire, j’étais à ce moment même à la merci des prédateurs qui rôdaient dans ses marées, monstres que je connaissais par cœur. Je ne comptais pourtant pas perdre la face aussi facilement. « Au moins le spectacle te plait, espèce de salopard » dis-je le sourire aux coins des lèvres. Crachant au sol le sang qui était dans ma bouche, je m’assis contre le bassin en plissant des yeux, montrant alors la douleur qui me tiraillait. Posant la tête contre la pierre grise, je fermais les yeux et m’adressai à Lokys qui se tenait à quelques mètres : « Je n’ai pas besoin d’être une sangsue pour apprécier le goût du sang » rouvrant les paupières, je tournais la tête vers lui. Sa demeure ? Non loin d’ici ? Eh bien, voilà une chance de s’en sortir. Nöm cracha lorsque le Vampire s’approcha, quant à moi, je me contentai de le regarder. Lorsqu’il s’éloigna de moi, me laissant à mon propre sort, je lui dis d’une voix sûre : « Nous nous reverrons, sûrement plus tôt que tu ne le crois ».

Mes yeux se refermèrent et je pris le temps d’écouter mon corps pour savoir d’où la plus grosse douleur venait. Lorsque je n’entendis plus les pas de l’homme, je m’adressai à Nöm : « Suis-le. Reviens me chercher quand il arrivera chez lui. » Ma tête repartie en arrière, j’avais maintenant besoin de me reposer. Je ne sais pas vraiment combien de temps je restai ici, incapable de bouger, à l’affut du moindre bruit, mais cela me parut une éternité. L’eau qui ruisselait tout autour avait un don particulier pour calmer mes nerfs qui se brusquaient à chaque feuille portée par le vent ou à chaque goutte d’eau qui tombait dans l’un des bassins. Ma main se porta vers les plantes qui avaient repris leur droit près du bassin, mais aucune d’elle ne pouvait m’aider à me sentir mieux. Je n’avais en réalité que la force de ma volonté si je voulais partir d’ici, et fort heureusement, elle était plus élevée que le reste. J’entendis Nöm revenir, et sa frimousse se collait contre mon torse nu, réclamant un signe de vie. Ma main se posait sur sa tête : « Guide-moi maintenant ». Poussant sur mes bras et m’arrachant des cris de douleurs, je me levai, portant mes bras sur mes côtes. Nöm commençait à trottiner, regardant en arrière pour ne pas me perdre, tant j’étais lent. Je n’étais malheureusement pas au bout de mes peines.

La boue me montait jusqu’aux genoux, et je dus forcer mon corps pour que celui-ci continue d’avancer. Je tombai d’innombrables fois, me relevant toujours, poussé par mon instinct d’Alfar. Je n’avais pas les mots pour qualifier cette douleur intense qui me traversait le corps à chaque pas de fait. Les minutes finissaient par être des heures, où je dus m’arrêter pour respirer, puis reprendre, guidées par une rage intérieure. Nöm fit en sorte de ne croiser aucune bête, changeant d’itinéraire lorsque cela était nécessaire. Elle connaissait cette terre par cœur, elle y était née après tout. Elle s’arrêta soudainement et je levai la tête devant une ruine qui semble être une entrer vers quelque chose d’autre. Je mis aventurai sans plus réfléchir, si Lokys était là, il était bien ma dernière chance. Traversant les bois noueux, m’aidant des troncs pour avancer et porter un peu mon corps, mais je m’effondrai par terre. Un Crac se fit entendre et je me recroquevillai comme un enfant, comme autrefois dans cette secte dont je voulais oublier l’existence. La douleur était ainsi, elle me rappelait mon passé et me donner la force de continuer. Mes doigts plongèrent dans la terre et les restes de feuilles mortes. Je me relevai, et cela prit quelques minutes avant que je puisse continuer. Je ne fus point fasciné par le paysage coffrait le somptueux jardin, trop préoccuper du temps qu’il me rester avant d’atteindre ce foutu Vampire qui ne c’était toujours pas manifesté. Devant moi se trouvait alors une rangée de haies, de sorte que les intrus s’y perdent, j’imagine… « Nöm ?... »Balbutiais-je faiblement « trouve cette satanée sortie… ». Je tombais alors à genoux et me laissai choir à terre. Des minutes passèrent, plus ou moins longues, et je dus me forcer à rester éveillé. Lorsque mon Aquape revint, je me fis violence pour continuer et nous traversâmes le labyrinthe. Je l’entendis tout d’abord, puis le vis, un squelette taillant les branches rebelles des haies constituant le labyrinthe. Plaqué contre celle-ci, je fis en sorte qu’il ne me voit pas et je continuai mon chemin. Si je tombais sur ceux qui gardaient cet endroit, je ne pourrai de toute évidence me défendre… mais je ne savais pas si déjà certains m’avait vu et m’avais laissé passer ou si ce n’était pas le cas. Après tout, je n’avais pas fait attention à ce qui m’entoura jusqu’ici. C’est ainsi que je finis devant ce grand manoir aussi lugubre que son possesseur. D’un sourire, tombant à genoux, car ma route était finie, je soupirai faiblement : « ça ne m’étonne même pas… », puis le noir m’enveloppa.

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Quête: Le Temple enfoui [PV: Lokys ] [-16]

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