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 A soldier's life - Ežechyel

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Mar 02 Déc 2014, 01:02


And I can't stand the pain. And I can't make it go away. No I can't stand the pain. How could this happen to me?

LE RETOUR DE SYMPAM – EVENT III

La foule grandit. Petit par petit, les individus se réunissent autour de cette personne, enfants comme personnes âgés, à l’attente de cette réponse qui nous a menés vers la créature aux oreilles pointues. Blottie les uns sur les autres, la communauté, en majorité Elfes, a les yeux rivés sur lui et ne cesse de lui poser des questions qui s’entremêle dans un tintamarre flou et bruyant, ajouté  à cela les pleurs d’enfants et les murmures de leurs parents désespérés, qui tente de calmer leur peine et leur peur qui ronge leur cœur. À l’inverse même de l’image de cette réunion autour de cet immense trou sans fond, notre groupe garde un calme exceptionnel. Nous attendons simplement, le visage paisible, que cet Elfe prenne enfin la parole et essaie de fournir ce que nous attendons tous.

Il se présente sous le nom de Caleth et poursuit en affirmant que chacun des individus présents ici sont venus en ces lieux pour des raisons largement différentes de celle des autres groupes. Cependant, une chose demeure commune à celle de tous ceux ici : cette même volonté de survivre. Il continue, en citant clairement que certains parmi nous ont fuis vers ce continent pour y trouver un refuge adéquat, alors que d’autres étaient ici dès le départ, mais qu’importe ces détails : des Elfes lui ont déjà parlé : ils ont affirmé que le cratère dans le sol représentait un des rares moyens pour rester en vie et que par le passé, le Château des Cavaliers sans Tête a été le fruit de légendes. Une détonation se fait entendre de tous, beaucoup plus près de notre position cette fois. Je serre les dents, alors que d’autres se préparent à riposter en cas d’attaque ou tremblent d’avance de peur, en pleurant ou en lançant d’innombrable regards nerveux dans leur dos. Malgré l’agitation naissante, Caleth continue à s’adresser à la foule, en poursuivant la partie des légendes sur le Château des Cavaliers sans Tête, qui aurait été bâti dans le seul but de protéger quelque chose d’une importance vitale, qui mérite que nous y portons un grand respect et qui désormais, est devenu un lieu de culte.

Une seconde explosion alerte la foule, car maintenant, elle est accompagnée de chute de débris et elle est toute proche. Trop proche selon l’avis de ceux présents, qui s’agitent dans tous les sens ou pleurent, croyant que leur heure est finalement arrivée. Les membres de mon groupe ne font guère exception à l’emprise de cette peur qui grandit dans l’esprit de chacun de nous. Même le visage de marbre de Scarlett s’effrite, changeant cette façade en masque de nervosité pure. La main placée sur le pommeau de mon épée, je guette l’arrivée des monstres, mais je ne peux empêcher mon cœur de battre à vive allure, car je les crains au même niveau que tous.

Un autre bruit atteint mes oreilles. J’ignore d’où il provient, mais le stress que je ressens ne fait qu’accroître à l’entente de ce son mystérieux qui ne semble avoir aucune provenance. En lançant un coup d’œil à la dérobée vers Lûth et les jumeaux, je remarque que eux aussi ont été témoins de ce bruit et que chacun d’eux ignorent d’où il provenait. Mes inquiétudes en sont à leurs apogées, mais au final, c’est Ateva qui nous vient avec la réponse que nous attendions avec une certaine impatience. « Regardez le cratère. Il y a des lianes et des lierres qui poussent… »  Surpris, je regarde à l’intérieur de ce trou béant et je constate avec un étonnement non dissimulé qu’elle dit vrai. Comment cela peut-il être possible? La magie… elle a cessé de fonctionner pourtant…

Soudainement, une voix aux allures féminines résonne dans la clairière, étouffant les cris de peur des gens présents. Je lève la tête et c’est alors que je la vois. Une femme, aux vues de ses formes, qui a de longs cheveux argentés bouclés descendant sur son corps pâle et mince. Du haut de la branche sur laquelle elle est perchée, elle nous avoue que ceci est l’œuvre de la Déesse Phoebe, qui accepte de nous offrir son aide, malgré que la forme de vie divine elle-même rencontre des difficultés à maintenir sa magie, nous insistant par ce fait de descendre au plus vite dans ce trou géant. Elle termine son court discours sur une menace à l’encontre des individus n’ayant aucun respect pour la nature, jurant de les tuer de ses mains propres si jamais ils commettaient des actes irréparables. Son message étant passé, elle nous invite à la suivre dans les profondeurs de la terre.

Parmi les groupes règne un soudain silence de nervosité, mêlé à de la crainte qui n’a jamais connu de précédent. Ce sont entre autres les plus généreux et les plus courageux qui s’activent en premier en prêtant main-forte aux plus démunis, tels que les enfants et les personnes âgés pour les aider à s’agripper sur les branches et atteindre le fond sans trop d’ennui. Je reste paralysé sur place, ne croyant pas une seule seconde que la Déesse en personne s’est montrée si complaisante à notre égard, donc je suis parmi les derniers membres de notre groupe à bouger, Ateva et son amie Magicienne étant les premières à aider. « Mais qu’est-ce que tu attends? Viens, nous avons des gens à aider! » Sans l’intervention de Lûth, j’aurais oublié à quel point il est capital d’offrir ma force aux autres. Je secoue la tête pour remettre mes idées en place et accompagne la Nelphennéen vers une petite famille Elfe, composé de deux enfants et deux adultes qui, avec l’approbation de ces derniers, acceptent que nous prenons charge de leur progéniture, que nous guidons vers le cratère. Cependant, je crains que nous ne manquons de temps, car les gens sont si nombreux… mais que les Rideres continuent à avancer.


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Mar 02 Déc 2014, 02:52


I made my mistakes, I've got nowhere to run. The night goes on as I'm fading away. I'm sick of this life. I just wanna scream. How could this happen to me?

LE RETOUR DE SYMPAM – EVENT III

Alors que nous continuons d’aider les faibles, dans une entraide harmonieuse sans préjugé sur qui que ce soit, mon esprit s’interroge sur une information si futile, mais qui possède son importance pour mon avis personnel, car cette interrogation est liée directement à mes connaissances sur les membres de ma race, les Elfes. Je repense à l’apparition brève de cette femme, aux allures primitives, mais que je ne doute de son appartenance à notre race, même si j’ignore le pourquoi de cette mutation physique dont je n’ai jamais entendu ou bien mentionné lors de mes quelques passages dans la cité d’Earudien. C’est si stupide que de songer à une chose aussi inutile, ou du moins, qui n’est guère d’une grande importance puisque le sauvetage du plus grand nombre possible d’individus est prioritaire, à l’inverse même de la nature de cette femme, mais je ne peux empêcher les rouages de mon cerveau de se mettre en marche pour comprendre un détail que je ne saisirais sans doute jamais au cours de mon existence. Mes soupçons pensent qu’elle est un membre à part entière de la grande famille Émeraude, famille ayant le devoir de renouveler le printemps ainsi que la nature, mais je continue à alimenter certains doutes. Cependant, une chose certaine demeure : cette femme est plus ancienne que moi et a vécu assez longtemps pour surpasser toutes les connaissances que je possède aujourd’hui, alors que je tiens dans mes bras une fillette, que j’aide à accrocher sur les lianes, qu’elle descend tout seul avec une agilité que je ne croyais qu’elle ne possédait guère. Je me suis fié à son apparence uniquement, sans avoir une idée précise de ses réelles capacités. Je pousse un soupir. Comme les êtres vivants peuvent être surprenant parfois…

« Je pense que notre tour est venu de descendre nous aussi. Je préfère atteindre le fond avant que je ne sente plus mes bras… et ma respiration. » Je pivote ma tête vers la pauvre Lûth, qui n’a jamais été très forte au niveau physique, accroupie, les mains posées sur ses genoux, le visage rouge par ses efforts. Je lui souris et marche vers elle en posant une main apaisante sur son épaule. Elle lève la tête. « Tu as raison. Viens, je vais t’aider. » Je prends son bras gauche, que je passe autour de mon cou, et la soulève, lui offrant ainsi un support de qualité, son poids étant entièrement posé sur mes épaules. Je ne reviens toujours pas qu’elle soit aussi légère, mais quoi qu’il en soit, je l’amène vers les rebords du cratère et je la dépose délicatement sur les lierres. Je la relâche uniquement quand je suis sûr que ses mains sont belles et bien entrain de tenir la dense végétation. À notre droite, j’aperçois Anna et Aran descendre à leur tour, accompagné de très près par Scarlett. Je suppose qu’Ateva et les autres sont déjà en bas. Je laisse une certaine distance se créer entre moi et la Nelphennéen, avant de commencer moi aussi à descendre, mes mains et mes pieds ayant une certaine facilité à trouver des prises solides et stables.

Je suis environ à mi-chemin lorsque je sens les lianes se solidifiées soudainement sous la paume de mes mains et entende l’avertissement que lance l’Elfe féminin en bas, nous disant que le temps est écoulé : nous devons atteindre le fond maintenant si nous voulions rester en vie. Ses paroles créent une immense panique dans les rangs des différents groupes et beaucoup d’entre eux trouvent bien rapidement la mort, en oubliant de s’agripper ou simplement parce que les lianes ont tout bonnement disparues de leurs mains. J’accélère le rythme, craignant de subir le même sort qu’eux et quand la liane sur laquelle je me maintiens se change en pierre, je suis obligé de lâcher prise. Je saute en bas et atterris durement sur le sol, manquant de perdre l’équilibre. J’ai réussi : j’ai atteint le fond sans encombre. Lûth se précipite dans mes bras, des larmes coulant derrière son masque, tandis que je sens mon cœur se serré en voyant le nombre hallucinant de morts et de blessés. « Merci, tu n’as rien! J’ai… j’ai cru que tout était fini pour toi quand j’ai vu ses lianes… » La Nelphennéen est interrompue par une série de sanglots qu’elle peine à contrôler. Je la réconforte en lui redonnant son étreinte.

L’Elfe qui nous a demandé de venir s’adresse de nouveau à nous. Elle nous parle des Yggdrasils qui se meurent, en symbiose avec la perte de vie de la Déesse Phoebe et que le baume qui est censé les soigner est à présent inutile. J’écoute ses mots d’une oreille distraite, car j’essaie de voir parmi les survivants les membres de mon groupe. J’ai déjà repéré les jumeaux Anna et Aran, ainsi que Scarlett, Célézia je crois et Fuin. Aucunes traces d’Ateva, de Gwaed ou de Dòl dans les environs. Je crains que la mort les ait plongés dans un sommeil éternel. Cependant, lorsque la représentante de la famille Émeraude nous demande le sacrifice d’une partie de notre existence, elle a de nouveau toute mon attention. Elle explique que cette méthode est nécessaire pour les maintenir en vie, car le temps que le Cristal Maître soit réuni, il sera trop tard pour eux. Parmi les survivants, les murmures s’élèvent. Personne ici ne s’est attendu à une telle demande, en particulier si elle demandait une part de notre vie pour sauver des Yggdrasils… Surtout en sachant qu’une majorité ignore totalement quelles sont ses créatures. L’Elfe poursuit son discours, sans doute pour fournir une plus grande quantité d’informations. Elle nous explique que le rôle des Yggdrasils est d’alimenter la totale végétation des Terres du Yin et du Yang et que sans eux, la nature s’éteindra et sèmera une extinction totale, avant même que les Rideres s’en chargent à  la place.

J’ignore quel est l’avis des gens présents, mais dans mon cas, ma réponse est déjà tout faite. Jamais je ne laisserais la Nature s’éteindre ainsi la vie. Si offrir une partie de mon existence permet d’empêcher une chose pareille de se produire, alors oui, je le ferais. L’Elfe continue, en précisant que cette part de vie nous sera rendue un jour par la Nature elle-même. La femme nous laisse que deux voies : choisir la méthode la plus simple et mourir ou bien être fort et avancer, en ajoutant que elle, elle choisit la force. Elle pivote de manière à être dos à nous et murmure des mots, avant qu’une étrange magie verte la couvre de la tête aux pieds et l’absorbe dans l’arbre gigantesque. Je marche à mon tour vers un arbre, Lûth à mes talons et lorsque je pose ma main sur le tronc, elle me demande : « Es-tu sûr que c’est la bonne solution? » Je la regarde directement, là où ses yeux se trouvent sous son masque bleu. « Je le ferai, quoi qu’il m’en coûte. Fais-le, essaie de convaincre les autres de le faire aussi. Moi, j’ai pris ma décision avant même qu’elle nous a donné ces choix. Je prends la voie de la force. » Je refais face au tronc et je répète les mêmes paroles que l’Elfe. « Je donne ma vie aux Yggdrasils, à Phoebe. » Je lance un dernier regard à Lûth, avant que la magie verte ne m’entoure et que l’arbre m’aspire en lui.


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Jeu 04 Déc 2014, 01:34


I do believe in the light. Raise your hands into the sky. The fight is done, the war is won. Lift your hands toward the sun, toward the sun, toward the sun, toward the sun. The war is won

LE RETOUR DE SYMPAM – EVENT III

Au commencement, je suis aveugle. Je ne vois rien, je ne ressens rien. Mon corps ballote dans le vide, sans attache, à la merci des ténèbres qui m’entourent et qui, peu à peu, enveloppe mon être de leur étreinte obscure, mais qui, pour une raison mystérieuse, ne me font guère peur. Pourtant, je suis incapable de les voir. Je ne fais que les sentir glisser sur ma peau mais leur contact ne m’ais guère désagréable. À l’inverse même, je me réjouis de cette texture douce, apaisante, qui me berce avec une douceur irremplaçable. Presque qu’à l’image des émotions que je ressens lorsque je ferme les yeux dans le cœur des bois. Je n’ose toujours pas ouvrir les yeux, car je crains qu’à mon réveil, je perde goût à cette expérience. Je le mérite, après ce qui s’est passé. Après que j’ai entrepris pour aider la population. Après que j’ai sacrifié une part de mon existence pour faire perdurer la Nature, besoin vital pour que la Vie puisse continuer à persévérée. Au sein de ma conscience, je suis un héros. Et un héros a besoin de repos, qu’il a mérité à juste titre. L’exemple qui est le mieux représentatif de cela est le mien.

Mais mon corps en dit autrement. Il refuse de rester plongé dans une telle obscurité. Il a besoin de se lever, de bouger. De liberté. C’est ainsi que mes yeux finissent par s’ouvrir et que mon corps se redresse en position assise. Je me frotte les paupières et observe cet environnement étranger, composé en majeure partie de murs rouges, aux subtils reflets orangés. Je me pose des questions : l’intérieur des arbres est-il aussi coloré et joli que cela? J’en doute et pour prouver le réel de mes pensées intérieures, je m’avance à quatre pattes vers la structure inconnue, que je touche avec mes doigts. Je suis surpris, mais davantage inquiet de ressentir cette douceur incomparable des murs, qui ressemble plus fortement à celle des fleurs qu’à des vrais murs en bois ou de pierre. Je lève les yeux. Où suis-je donc? J’aperçois une colonne de lumière vive, que j’associe immédiatement au soleil, alors qu’au fond de mes pensées, je sais que cette Lune Noire et cet étrange ciel bleu empêche ses rayons de nous atteindre avec une pareille intensité. L’intérieur de cette… pièce… est assez élevé et je peux me tenir debout sans véritable ennui. Je me positionne en dessous de cet éclairage et je pousse le plafond, qui ne pose aucune résistance à la pression que j’exerce sur lui.

Grave erreur. Le plafond se déploie à l’image des pétales de fleurs qui s’épanouissent au soleil et je reçois en pleine figure les rayons de l’astre, qui ne tarde guère à brouiller ma vision. Je me dépêche à plisser les yeux et patience quelques minutes pour laisser l’occasion à mes yeux de s’habituer à la soudaine apparition de la lumière. Je m’assieds sur le pétale, les yeux levés vers les cieux, alors que je constate seulement que la Lune Noire ne siège plus dans le bleuté du ciel, bleu qui, sans raison apparente, a repris ses teintes habituelles. Ajouter à cela cette pluie si semblable à la magie des Magiciens. Mon cerveau n’a pas encore compris la signification de ces symboles…

« Ežechyel! EŽECHYEL! » Ses cris alertent mon instinct, qui, prisonnier de cette habitude d’attendre de pied ferme des Rideres, dégaine l’épée de mon fourreau dont la lame se pointe au centre d’un masque bleu foncé. Je comprends l’erreur aussitôt et je range cette arme avant qu’elle ne lui cause un malheur. Cependant, Lûth ignore cette tentative d’agression et s’empresse à poursuivre ses paroles en faisant de grands gestes dans les airs, avec ce sourire étincelant de joie. « Ma magie… La magie… C’est merveilleux! » J’ignore où veut-elle en venir, mais quelque part dans mon esprit, je sais. « Quoi la magie? Respire un peu. » Pour une seconde fois, la Nelphennéen ignore mes actions. « Elle est revenue. Je peux à nouveau l’utiliser! Nous avons réussi Ežechyel, notre magie est de nouveau fonctionnelle! » Mes yeux s’écarquillent par surprise et leurs rebords se remplis de larmes, que je maintiens en place. Je veux être sûr avant d’en verser une seule. « Est-ce que ça veut dire que… que c’est fini? » Je vois déjà des larmes couler derrière le masque de la jeune fille. « Oui Ežechyel. C’est enfin terminé. »

J’accueille cette révélation telle une brise fraîche, nouvelle, aux tréfonds de mon cœur. Mes larmes coulent, dans un flot intarissable et d’un coup, Lûth est aux creux de mes bras et pleure aussi. Elle m’entraîne dans une chute, qui se termine sur l’herbe verte. Nous sommes incapable d’arrêter ce torrent de larmes, qui combine la joie de la fin de la misère mais qui contient sa tristesse quand nous nous remémorons les victimes qu’il y a eu dans cette catastrophe d’envergure immense. Je ne sais pas ce qui a pu se passer, j’ignore quelles sont les mystères connectés à cet événement, mais ma tête est tournée vers les montagnes, que je ne peux voir d’ici, mais au fond de moi, je ne cherche pas les réponses à ces questions, une première dans le cours de ma vie. Je veux être heureux, simplement. « Qu’est-ce que tu penses de ça? As-tu une idée sur le pourquoi du comment? » me questionne Lûth. « Je ne sais pas, mais je ne chercherai pas à le savoir. L’essentiel est que tout soit terminé. Enfin. » Une de mes pensées est dirigée vers Atles, laissée dans la Forêt aux Milles Clochettes. Je ferme les yeux, je souris et je lui dis, via notre télépathie : « J’espère que tu es prête à courir car à mon retour, je me consacrerai entièrement à toi. Patiente jusqu’à là. »

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Dim 14 Déc 2014, 19:36


I've never been the best at honesty,
I've made more mistakes than I can even count, but things are gonna be so different now. You make me wanna turn it all around.

LE RETOUR DE SYMPAM – EVENT IV

Je la ressens. Qui vibre avec une intensité nouvelle, plus que je n’ai eu le bonheur de la sentir gonfler mon cœur. Une étrange sensation qui m’a été rare de ressentir, car ce sentiment n’a jamais été très présent dans ma vie. Je me sens bien. Je veux faire durer cet instant, collé dans les bras de Lûth, à verser larmes et pleurs, jusqu’à ce que celles-ci se tarissent. Pour être dans la capacité de me remettre sur pieds, observer l’environnement qui nous entoure et gagner ainsi la confiance de recommencer, de changer ce qui doit l’être et repartir sur une base plus solidifiée, meilleure que celle du départ. Si le chaos est désormais terminé, que la magie est de nouveau accessible sur les Terres, tout est encore à rebâtir, à reconstruire. Il sera irréaliste de croire que les habitations ou les cœurs des gens qui y vivent puisse être renouveler avec autant d’aisance. Il est vrai que le retour de la magie réduira les gouttes de sueurs et les contractions des muscles, mais les efforts déployés pour panser les blessures émotionnelles seront plus extraordinaire encore.

Je veux quitter le Contient. Je veux rejoindre les Elfes. Leur offrir mon aide pour la reconstruction de notre glorieuse Cité, Earudien, attaquée par une horde de créatures maléfiques au début des hostilités et de la crainte engendrée par l’ignorance des hommes sur la disparition progressive de la magie, source même de la vie sur les Terres du Yin et du Yang. Je soupire en me détachant de l’étreinte de mon amie, qui essuie les coins de ses yeux à l’aide de ses mains, cachant son visage dépourvu du masque qui y est habituellement. Je suis incapable de voir la vraie couleur de ses iris, mais je ne dis rien. C’est son choix, de ne jamais afficher son visage et lorsque qu’elle le remet, je détourne la tête quelques secondes avant de lui reporter toute mon attention. Je me lève debout en essuyant à mon tour les larmes qui me coulent sur la figure et tends la main à Lûth pour l’aider à se mettre sur pieds.

« Je ne veux pas te brusquer Lûth, mais je crois qu’il est l’heure de retourner à Earudien. » La jeune fille secoue négativement la tête. Ses cheveux suivent son mouvement et vienne former un voile bleu foncé devant mon regard, avant qu’elle ne s’arrête. Elle plante son masque dans le centre de mes yeux et répond à mes paroles. « Je refuse de rentrer maintenant. Je… je veux m’assurer qu’ils soient encore en vie. » Ma mâchoire se contracte. Je ne suis pas en colère contre elle, mais je crains que la vérité lui fasse plus de mal que de bien.

Quand nous étions allés dans ce trou, les membres de notre groupe se sont tous séparés, mais je me souviens d’avoir remarqué la présence de six d’entre eux. Cependant, je n’avais plus aperçu la trace d’Ateva, de Gwaed et de Dòl, tous les trois ayant mystérieusement disparus. « Je… J’ai vu les jumeaux, Scarlett, Célézia et Fuin avant que cet arbre m’aspire, mais avant cela, je n’ai pas aperçu Ateva, Gwaed et Dòl. » Lûth encaisse le coup, mais à l’inverse de mes attentes, un léger sourire se dessine sur son visage foncé. « Six sur huit, c’est déjà pas mal. Ils ont été courageux. Je… je… » Sa voix tressaute, indice de la peine qui envahit son être. Je m’avance vers elle, ne sachant quoi faire pour consoler sa peine et soudain, je ressens un vertige. Lûth le sent et pivote avec brusquerie pour me faire face. Je me reprends aussitôt. « Ežechyel? Est-ce que ça va? »

Je n’en suis pas sûr moi-même. « Je… J’ai ressenti quelque chose d’étrange, comme un appel. Il… il veut que je me dirige vers… le château. » La jeune femme fronce les sourcils. « Le château? Celui qui a disparu? C’est étrange. » J’hoche de la tête. Pour une raison que je ne parviens à expliquer, je sais où aller. Je sais quelles directions je dois prendre, combien de temps cela me prendra-t-il pour y arriver et par-dessus tout, je suis forcé de m’y rendre. « Viens, allons voir ça de plus prêt. » Sans lui laisser l’occasion de répliquer, je marche là où mon instinct me dit d’aller et la Nelphennéen est forcée de suivre mes pas.

« Je ne comprends pas. » dit-elle lorsque nous arrivons en face du glorieux bâtiment. Moi non plus… Il y a quelques temps encore, il n’y avait rien ici, mis à part ce gigantesque trou qui menait aux Yggdrasils. Désormais, ce trou est bouché par un château doré, à l’élégance parfaite et richement décorés. Ses portes sont larges ouvertes, comme pour nous accueillir en son sein. Je me tourne vers Lûth. « Il n’y a qu’une façon de comprendre et c’est d’y aller. » Elle lève les yeux au ciel. « Je suppose que tu as raison. Allons-y. » La jeune fille passe en premier et je la suis jusqu’à ce que nous atteignions ce qui me semble être une cave. L’intérieur est noir, mais nous pouvons y voir sans que cela nous pose trop d’ennui. Revenir ici, dans ce lieu sacré, me donne des frissons, mais j’ignore si ce sont les effluves de l’excitation ou de la peur qui explique leur présence.

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Dim 14 Déc 2014, 19:38


I think of all the games that I have played, the unsuspecting people that I've hurt. Deep inside I know I don't deserve, another chance to finally make it work, but I'll try, to never disappoint you

LE RETOUR DE SYMPAM – EVENT IV

Nous sommes six. Rassemblés à l’intérieur de cette cave noire et profonde, nous attendons. Que nous soyons impatients, que nous soyons fatigués ou heureux d’être ici, personne ne dit un mot. Nous sommes plongés dans un silence profond, respectueux, à l’attente que cette femme prenne la parole, nous explique ce que nous faisons ici, mais celle-ci nous observe. Elle ne fait que cela, nous regarder chacun à notre tour, avec une intensité dans ses yeux que j’admire, que je respecte, que j’adore. Chaque personne ici ressent la puissance qui émane de son corps, de son esprit. Elle est puissante, divine, mais j’ignore qui elle est. Peut-être se présentera-t-elle à nous? Peut-être gardera-t-elle le silence sur son identité? Seul le temps nous le dira, mais elle s’obstine à garder le calme des lieux en place et le temps file, seconde par seconde, minute par minute. Avant qu’elle ne finisse par ouvrir la bouche et laisser sortir sa voix claire et merveilleuse qui nous empêche d’être sourd à ses mots. Car ceux-ci nous berce, nous émerveille. Du moins, c’est ce que je sens mais je suppose que ce cas s’applique aux gens présents ici.

Tout d’abord, elle nous souhaite la bienvenue dans ce qu’elle surnomme le « Palais du Millénium ». Ainsi, voilà comment se nomme le nouveau château qui a fait son apparition sur le trou… Impressionnant. Je continue de suivre le cours de ses paroles. Mon attention s’accroît lorsque qu’elle mentionne des légendes, sur le propriétaire légitime du Cristal Maître, sur les deux femmes qui le réclamèrent comme étant le leur, mais qui décidèrent de le séparer en deux pour bâtir deux châteaux grâce aux pierres qu’elles possédaient. Selon l’histoire de notre conteuse, jamais l’une de ces deux femmes parvient à exercer un contrôle absolu sur les deux Châteaux, chaque bâtiment ayant plusieurs détails qui ne purent jamais être maîtrisé. Notre interlocutrice prend une petite pause, avant de poursuivre en nous expliquant que le Cristal Maître à donner naissance au Créateur, comme le Créateur à donner naissance au Cristal Maître, ce qui explique, en général, qu’aucun individu n’aura le pouvoir de prendre le contrôle de cet endroit.

Je ne comprends pas vraiment le sens de ces mots, de cette histoire, mais la jeune femme nous rassure immédiatement plus tard que notre présence ici n’est pas liée à un cours d’histoire, mais à une cause plus importante, plus capitale, mais je ne peux me détacher de son conte dit précédemment. Qui est-elle pour en savoir autant sur le Cristal Maître? Elle ne fait que peser encore plus le mystère entourant sa véritable identité, quoi qu’elle ne semble pas préoccuper par notre ignorance quant à son nom. La femme ajoute que, dans le sous-sol où nous nous trouvons, encore plus bas qu’ici, dans les entrailles mêmes des Terres, se cachent des arbres. Les arbres funestes des anciens souverains Elfes, nommés Yggdrasils, qui ont pour rôle de nourrir la nature du monde dans son ensemble, qui permet aux Elfes de faire revenir le printemps et aux fées de naître. Elle nous explique aussi que leur secret fut uniquement su lors de ces temps de chaos et que, si elle doute que les personnes qui sont venu ici pour offrir une part de leur vie revienne pour les détruire, elle a tout de même pensé qu’il serait préférable de leur donné une protection supplémentaire pour les Yggradsils.

Voici la raison de notre présence. Nous sommes ici pour être des gardiens. Les gardiens des Yggradsils. Je suis profondément touché par l’importance du rôle qu’elle nous accorde. J’accepte mon devoir. Pour le bien de la nature, de mes anciens souverains. Je leur suis entièrement loyal : aucune hésitation ou résignation ne se pointe dans mon regard décidé à accomplir ce rôle. D’un geste de la main, la femme fait apparaître un trait rouge sur les épaules de chacun, avant que celui-ci disparaisse. Ainsi, notre destin est scellé, mais cela ne me dérange d’aucune façon. Je suis prêt à le faire, peu importe l’énergie que je dois déployer pour. Cette marque nous servira d’avertisseur si jamais une personne parvenait à entrer dans la salle. Notre envie de lui bloquer le chemin sera forte.

Si forte que nous ne pourrons pas empêcher notre corps de venir ici, peu importe le temps qu’il faudra pour y parvenir. Le sort des Yggdrasils nous appartient et si par malheur, ils venaient à disparaître, leur maux sera le nôtre. Telles sont les explications fournis par la femme, alors qu’elle nous distribue des graines, que nous devrons planter à même le sol. Les arbres pousseront immédiatement, obéissant à nos ordres pour protéger ce lieu sacré, leur magie étant lié à notre personnalité. Une fois fait, nous serons libres de quitter cet endroit. Puis la femme disparue. Nous sommes seuls désormais, avec les graines qu’elle nous a données. Je suis le premier à réagir. Je me dirige vers le côté gauche de ce sous-sol et laisse tomber les graines, qui s’enfoncent d’elles-mêmes en créant des racines solides et un tronc robuste de couleur ivoire. Ensuite, ce même tronc se déploie en plusieurs branches larges et fines, sur lesquelles poussent de petits bougeons, qui se métamorphose en fleurs rouges sang. Des coquelicots. La fleur du soldat.


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Lun 15 Déc 2014, 00:35


I'll try, until I get it right. I've always been so reckless, all of my life, but I'll try, for you.

LE RETOUR DE SYMPAM – EVENT IV

Notre navire vogue sur les eaux calmes et reposées sous les rayons solaires flamboyant, qui miroitent sur la surface bleuté de de l’océan, accompagnés de brises fraîches et relaxantes qui me berce à son rythme pour y déloger le stress ainsi que la fatigue causé par les péripéties qui ont suivis le chaos et la panique. Un repos que je juge de mériter à juste titre, car je n’en ai guère eu lors de mes voyages : à commencer de la guerre qui a eu raison de notre glorieuse Cité, du sauvetage des Humains à Utopia, du don d’une grande partie de ma vie aux Yggdrasils et pour finir, la nomination des gardiens assignés à la protection de mes anciens souverains Elfes, acteurs principaux de la présence de la Nature sur les Terres. Tant de mésaventures dans plusieurs continents sans y trouver d’heures de repos et de sommeil. Je soupire, mon corps étendu sur le bois dur mais sec du pont de ce bateau, les yeux grands ouverts sur le magnifique ciel, libéré de sa couleur bleue anormale et de la Lune Noire, tâche d’encre sur une couverture aussi belle que les cieux.

Je suis incapable de m’endormir. Mon corps a besoin de son repos mais mon esprit ne songe guère à s’apaiser et laisser les rêves emplir ma tête et me bercer dans un monde illusoire que j’adore me perdre en son sein car plus merveilleux que la froide et dure réalité qui anime les êtres qui la peuplent. Pourquoi, alors que j’estime en avoir vraiment besoin, je ne suis plus dans la capacité de dormir et reprendre toutes les forces que je possède? Agacé, je me lève sur mes deux jambes et dans l’intention de dégourdir mon corps, je commence à faire les cents pas, tête baissée.

Je suis conscient que cette méthode n’est guère appropriée dans un lieu aussi fréquenté, mais je ne peux m’empêcher de le faire. Je regarde l’horizon et j’y vois une mince couche de terre au loin. Celle-là même que le vigil du navire a annoncé, il y a une heure environ et qui se rapproche peu à peu de nous. Il n’est plus que question de temps avant que nous atteignons la rive, et du port, vers Earudien, et je n’ai toujours pas dormi. Je pousse un nouveau long et profond soupir, avant de ralentir la cadence de ma marche. Je me dirige vers la rambarde du bateau et, les mains appuyées sur les barreaux de bois pour m’accrocher, regarde l’océan qui nous encercle de toute part, indomptable.

Je n’aime pas particulièrement les voyages marins. Je préfère emprunter les voies terrestres et les voies aériennes demeurent un mystère pour mes connaissances actuelles. Quoi qu’il en soit, j’adore sentir l’herbe fraîche sous mes pieds et le vent de la liberté frapper mon corps. L’eau n’a jamais été l’un des Éléments le plus apprécié de ma personne, mais étant une part de la Nature elle-même, je le respecte, de par son importance et sa vitalité pour la survie des êtres vivants. « Encore là à rêvasser? Si tu as le temps pour ça, va dormir un peu. » Lûth apparait à mes côtés, comme par magie.

Sur son visage foncé, je distingue un grand sourire légèrement vacillant. « Je peux dire la même chose pour toi : Qu’est-ce que tu fabriques sur le pont, au milieu du soleil, alors que tu détestes le jour? » Elle laisse un petit rire quitter ses lèvres. « Je m’inquiète pour toi, c’est tout. Allez, va dormir. L’intérieur des cabines ne te tuera pas, si? » Je me recule de la rambarde. Je sais qu’elle ne lâchera pas le morceau, alors je la laisse gagner. Je pivote et marche jusqu’à notre petite cabine, avant de me laisser tomber sur le lit. Je ferme les yeux et sans m’en rendre compte, m’endors presque aussitôt.

❝…❞

Notre arrivée à la Forêt aux Milles Clochettes ne se fait pas très remarquer. Nous atteignons l’orée de ces bois au coucher du soleil et telle une évidence, il n’y a presque aucuns Elfes dans les environs, ou du moins, il n’y en a aucun de visible par mes yeux qui s’accommode tout juste à l’obscurité naissante. Avant de m’engager plus loin dans cette forêt, je me vide la tête de pensées dérangeantes et tente de communiquer avec Atles, qui doit nous attendre dans le camp provisoire des membres de ma race. « Atles, est-ce que tu m’entends? » Au début, je ne reçois rien. Je ne fais que percevoir les sons de l’environnement, tel que les cris des insectes ou des oiseaux nocturnes qui s’éveillent pour commencer leur chasse aux rongeurs.

Par la suite, j’entends une petite voix indistincte, qui s’éclaircit de seconde en seconde. « Je t’entends clairement Ežechyel.» Immédiatement, je sais où la trouver. Je me tourne vers Lûth. « Je sais où elle est. Allons-y. » Nous marchons rapidement, ce qui nous fait gagner un temps précieux. Au moment où la distance entre moi et Atles se rapproche, je me dépêche de courir jusqu’à la jument, avant de l’apercevoir et de lui sauter au cou. « Je suis content de te revoir! » Atles hennit, en accord à mes paroles.

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Dim 21 Déc 2014, 18:43


I do believe in the light. Raise your hands into the sky. The fight is done, the war is won. Lift your hands toward the sun, toward the sun, toward the sun, toward the sun. The war is won

LE RETOUR DE SYMPAM – EVENT IV

Accompagné d’Atles et de Lûth, nous nous promenons à travers la masse de gens pour leur offrir le soutien qu’ils désirent. N’ayant pas d’aisance à nouer un lien de confiance avec les jeunes enfants Elfes, je laisse le soin à mon amie Nelphennéen de s’en charger, car en dépit des apparences sombres et ténébreuses qu’elle affiche, son cœur est doux et ses mots encore plus apaisants que sa présence réconfortante auprès d’eux. Je souris lorsque je la vois s’avancer vers une petite fille dont le visage est inondé de larmes et la convaincre de cesser de pleurer.

Elle lui propose même de l’accompagner pour aider d’autres enfants comme elle à la suivre et les guider vers Earudien, car elle croit en ses capacités et son courage. La fillette accepte sa proposition d’un vigoureux hochement de tête et les deux filles disparaissent dans la foule. « Tu ne trouves pas cela merveilleux? Elle est capable de redonner espoir à ces enfants en un clin d’œil. », dis-je en m’adressant à Atles. Celle-ci hennit, mais j’ai de la difficulté à connaître les véritables émotions qui traverse la jument lorsqu’elle pousse ce cri. Je sais par expérience qu’elle ne porte guère la jeune femme masquée dans son cœur, mais j’espère qu’un jour, elles finiront par s’entendre. Actuellement, elles ne sont pas encore capables de communiquer entre elles, ce qui, à mon avis, n’aide pas à leur amitié.

Du coin de l’œil, j’aperçois un jeune homme aux cheveux roux flamboyant attachés en queue de cheval. Son visage est décomposé par l’inquiétude et ses grands yeux bleus voyagent dans chaque recoin de la forêt, sans réussir à trouver ce qu’il cherche. Je me dirige vers lui à grands pas, curieux de connaître la source de sa crainte. « Est-ce que tout va bien? » En m’apercevant, l’Elfe roux pousse un immense soupir, témoin de son soulagement, même si l’étincelle de peur et d’inquiétude persiste à rester collée dans ses pupilles. « Je… Je vais bien. » Il se reprend aussitôt. « Non, en fait, ça ne va pas du tout. Je cherche ma femme et ma petite fille depuis des heures mais je ne parviens pas à les retrouver. Je… je suis inquiet pour elles. J’ai… j’ai peur qu’il leur soit arrivé un malheur. » Je peux ressentir le désespoir grandissant de ce père de famille. « Je peux vous aider à les retrouver, si cela ne vous pose aucun problème, bien entendu. » Ma suggestion semble toucher cet homme, qui redresse son corps pour me fixer dans les yeux. « Je serais heureux que vous m’aidiez. Seul, je ne pense pas être en mesure de les trouver avant la tombée de la nuit. »

J’hoche la tête. Je comprends qu’il veuille se dépêcher. « D’accord. Où les avez-vous vues pour la dernière fois? » De son doigt, le rouquin me pointe vers l’Ouest. Je fais signe à Atles de prendre les devants. « Si tu trouves leur trace, préviens-moi. » « Je n’y manquerai pas. » La jument galope jusqu’à disparaître entre les arbres. Tout en empruntant l’Ouest, je dirige le jeune homme sur un autre chemin. « Vous laissez votre destrier seul? Est-ce vraiment prudent pour cet animal? » Je lui souris. « Elle est capable de se débrouiller sans moi. Être seule ne lui fait pas peur. » Le jeune homme ne parait pas convaincu, mais il ne pose plus de questions. Il préfère songer à sa bien-aimée et sa jeune fille à l’instar de la jument d’un autre Elfe.

Notre marche continue encore bien longtemps et alors que les derniers rayons de soleil percent la couche de la nuit, je peux désormais sentir le désespoir envahir cet homme. Il est fatigué, ses pas sont plus lents qu’à notre départ et son souffle est plus court. Il me fait signe d’attendre un peu pour lui laisser le temps de reprendre une respiration normale et après, nous continuons sur le chemin. La Forêt aux Mille Clochettes est immense et malgré qu’Atles ait dû parcourir une distance plus importante que la nôtre, je n’ai toujours pas reçu la moindre bonne nouvelle. Je sais que le jeune homme ne demande que cela, mais en raison du mutisme de ma compagne de route, je ne peux que m’inquiéter pour lui. Cela doit être insupportable pour lui de ne pas avoir encore trouvé sa famille, alors que la lune se lève dans le ciel. « J’espère qu’elles vont bien, qu’elles ne sont pas blessées. » Je m’arrête à la hauteur du rouquin. « Nous allons les retrouver, ne perdez pas espoir maintenant. » Un sourire sans joie apparait sur son visage. « J’essaie de ne pas songer au pire, mais je ne peux pas m’empêcher de croire qu’elles ont rencontrées un malheur, même si je souhaite de tout mon âme qu’elles sont en sécurité. »

❝…❞


« Je crois que je les ai trouvé. » Quand Atles m’envoie ce message télépathique dans ma tête, je me retiens tout juste de ne pas sauter dans les airs. Je me dépêche de faire part de la découverte de la jument au père, dont les yeux s’illuminent. « C’est vrai? Où sont-elles? » Je me ferme les yeux et quand je les ouvre à nouveau, je sais la position exacte d’Atles. Elle n’est pas si loin de nous. « Allez, suivez-moi. C’est tout proche d’ici. » Je commence à courir, talonné par le rouquin et après deux minutes de course effrénée dans les bois, nous parvenons à Atles, qui fixe un point devant elle. Je pivote la tête vers cette direction et y aperçois une jeune femme Elfe, qui tient dans ses bras une fillette à la chevelure flamme. Quand l’homme arrive sur place, il se jette droit vers elles, les larmes aux yeux. « Cenedril, Annaläh! Je suis heureux de vous voir saine et sauve. » Sa femme pleure elle aussi, tandis que la fillette colle son père, le visage enfoui dans ses vêtements. Cette scène est simplement magnifique. Le rouquin se tourne vers moi et me chuchote un « merci » que je réponds par un sourire en coin, avant de m’éclipser avec Atles, sachant qu’ils parviendront à trouver leur chemin seuls. Mon rôle est terminé.

Nous rejoignons Lûth, assise sur une roche éclairée par la lumière de la lune. Je suis surpris : je croyais qu’elle serait allée à Earudien, au lieu de nous attendre ici, au milieu de la forêt en pleine nuit, déserte en raison du départ des Elfes sur place. Je me demande ce qu’elle fait ici. « Lûth? » Son visage masqué pivote vers le mien. Elle se lève et s’approche de nous au son de ma voix. « Pourquoi n’es-tu pas à Earudien pour te reposer? » « La Cité est en cours de réparation et les endroits pour se reposer sont… limités. » La jeune fille semble préoccupée par quelque chose. « Qu’est-ce qui ne va pas? » Elle ne répond pas tout de suite. Ses yeux restent baissés vers le sol. Ensuite, elle lève son visage vers le ciel, son expression indéchiffrable sous son masque. « Je… je me demande si mon frère est encore en vie après tout ce qui s’est passé. Je veux le retrouver, mais j’ai peur que mes recherches ne se finissent pas comme je le souhaiterais. » Je soupire, avant de m’avancer vers elle. « Je suis sûr qu’il va bien. Nous allons le retrouver, je te le promets, mais en attendant, je suggère que nous nous reposions. Il est trop tard pour aller à Earudien, mais nous pouvons dormir ici. » Elle hoche distraitement la tête. Je lui souris.

« Nous allons nous mettre à sa recherche demain, d’accord? Tu es fatiguée, Atles est fatiguée  et moi aussi. » Je pose ma main sur son épaule. « Ne perd pas espoir. C’est très important de rester positive, ne l’oublie jamais. » Lûth se désigne enfin à baissé la tête à ma hauteur. Un faible sourire se pointe sur sa figure, mais je sens qu’elle est heureuse de l’optimiste dont je fais preuve pour l’aider à surmonter ses craintes et ses peurs. « Merci, merci beaucoup. » Elle se dirige vers un arbre dont le sol aux alentours de lui est riche en mousse verte et éclatante. La Nelphennéen se couche sur le tapis de mousse et ferme les yeux. « N’est-ce pas cruel de lui dire ça? Tu ignores si son frère est toujours en vie et tu ne sais pas où il se trouve, si bien il est toujours du monde des vivants. » Je passe une main dans la crinière de la jument. « L’espoir est tout ce qui lui reste Atles. C’est ce qui permet aux hommes d’avancer, de surmonter tous les obstacles qui se dressent sur le chemin. Le lui enlever serait encore plus cruel. Laisse-lui la chance de rêver, de garder espoir, et peut-être que, dans un futur proche ou lointain, ses songes deviendrons réalité. C’est ce en quoi je crois. » Sur ces mots, je rejoins Lûth sur la mousse et m’étends dessus, avant de fermer les yeux et de rêver en un monde meilleur, en gardant espoir de voir ce rêve se réaliser.


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A soldier's life - Ežechyel

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