Le monde de Cocoon venait de s'écrouler. A peine eut-il finit de parler, que ce fut l'anarchie sur la petite parcelle de terre où ils se tenaient. La lapine s'éloigna de lui. Son sourire disparut, et tout autour d'eux trembla pour s'écrouler. Quand ces coins de lèvres s'affaissèrent, ce fut la terre qui tomba. L'homme la regarda s'éloigner, trop abasourdi pour pouvoir la rattraper, et arrêter le flot de paroles qui l'invectivait. Comment... Comment pouvait-elle seulement penser de la sorte ? Elle avait deviné qui il était, mais pourquoi prenait-elle si peur ?
Le ciel bleu vira à l'orage, et l'Orisha trouva bien plus douloureux ses mots, agissant comme des lames d'acier pénétrant son coeur, plutôt que les fruits, pourtant lourds et durs, qu'il reçut. L'un en pleine figure, et l'autre dans le ventre. Choqué de la tournure de la situation, il se laissa aller sous les coups de l'animal et tomba à terre, regardant le ciel comme un abrutit, réalisant peu à peu tout ce qu'il venait de se passer. Il ne pu rien dire, rien faire.
Se levant d'un bond, il reprit ses esprits trois secondes plus tard.
Elle était partie. Ses habits au sol, il devina aisément qu'elle s'était transformée, pour partir dans la forêt. Elle pleurait. Il l'avait faite pleuré sans le vouloir.
Tout le tuait. Tout émanant d'elle le blessait, et la douleur psychique fut bien plus dur à supporter que celle physique. Elle était partie sur de fausses idées, elle s'était emballée, et avait préféré fuir. Il ne pouvait pas la laisser partir de la sorte.
Et puis non quoi ! Il l'avait faite pleuré ! Comment avait-il seulement osé prononcer ces infamies ? Evidemment que ça portait à confusion, quel triple idiot ! Elle était une femme, douce et fragile, et il lui parlait comme il parlerait à un rustre paysan. S'était-il seulement rendu compte du mal qu'il faisait ?

S'enfonçant dans les fourrés, il ne hurla pas son nom, préférant guetter le sol, prenant dans l'étau de ses yeux, le moindre lapin blanc qui sortirait de derrière un buisson feuillu. Cocoon n'eut pas le temps de réagir. Sous le coup du choc, celui ci fut tellement intense, qu'il cru s'évanouir. Son cerveau accusant le coup... Non, son âme accusant le coup, comme si elle se faisait tordre ou déchirer. C'était insupportable.
Megæra ressentait-elle seulement la même chose ?
Ayant fourré ses vêtements dans sa besace, il finit par tendre l'oreille. Des sanglots émanait d'un arbre non loin. Ayant marché sur des dizaines de mètres, il fut rassuré de la savoir encore ici. Triste, certes, mais ici. Toutes les déclarations qu'elle lui avait faites furent remplies de spontanéité et ça, parmi tan d'autres choses, l'avait touché. Alors ce fut à son tour de lui rendre ce qu'elle lui avait donné si généreusement. Se rapprochant d'elle, il fit attention que son compagnon ne soit pas dans les environs, pour ne pas semer la panique. Mais ses dernières révélations furent bien plus alarmante pour l'Orisha.

Le Titan se rapprocha d'elle. La mine assez fermée, ayant surtout peur qu'elle fuit à nouveau, il la vit nue contre un arbre, son visage remplit de larmes, et son corps tremblottant. Se postant devant elle, il la regarda, du haut de ses deux mètres, avant de s'accroupir juste devant elle. Lentement, il tira un vêtement à lui de son sac, plutôt que ses frusques mouillées. Le vêtements était, comme elle pouvait le deviner, trois fois trop grand pour elle. L'enveloppant dedans, sans mot dit, il finit par la regarder dans les yeux, son visage affreusement proche du sien. Sa voix rauque résonna. Ses mots se détachèrent lentement les uns des autres, et son ton grave donnait de la profondeur à ses paroles « Jamais de ma vie je n'ai pensé une seule de ces choses que tu as dites. » Il fit une pause de quelques secondes pour reprendre « Jamais je n'aurai seulement osé les penser. » Il posa sa main sur sa joue, essuyant ses larmes de son pouce « Oui je suis le Roi des Orishas, mais je me fiche de mon titre. Je ne suis qu'un homme en ta présence, et si Roi je dois être, j'aimerai être celui de ta vie. » En pleur, ses lèvres rosées étaient légèrement gonflées. La voir comme cela l'attristait, mais il lui parla sincèrement « Tu sais pourquoi je ne voulais pas que tu viennes au Palais ? Car des gens passent au Palais. C'est un lieu où je reçois du monde. Et je voulais que personne ne te vois. Je voulais être le seul à profiter égoïstement de toi, le seul à te voir marcher dans mes couloirs, le seul à te faire peur à un détour pour en caresser tes oreilles et ta peau... Je veux être le seul. » Reprenant il dit « Si tu viens au Palais, Meg', tu ne vivras pas dans une chambre, ou dans une aile, tu seras obliger de partager ma chambre. Cette maison... C'était seulement une alternative pour se voir, sans que tu ne me subisses, car une fois que tu seras entrer dans ma ville, entrer dans mon Palais, et aussi fervent défenseur de la Liberté que je suis, jamais je ne te laisserai en sortir. Je suis égoïste. Sache-le. » Il déposa un baiser sur ses lèvres qui l'attiraient tan « Megæra, sachant que dès que je ne te regarde plus, tu me manques. »

Cocoon finit par poser son autre main sur son autre mâchoire, pour finir par l'embrasser. Il sentit son âme s'apaiser. Embrassant la commissure de ses lèvres, il finit par se relever, en la portant, la prenant entièrement dans ses grand bras, l'étreignant de ses mains chaudes « Je te l'avais dis que je ne te lâcherai pas, Megæra... »