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 - Rassembler un peuple dissout - Mission I LVL VI

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Mar 29 Avr 2014, 23:41


Je n'avais jamais été quelqu'un de bien. Cette évidence aux crocs acérées m'était connue depuis de longues décennies déjà. J'avais cru comprendre autrefois ce qu'était la fatalité et les maux. Je n'aurais jamais pu autant me tromper. À présent, je saisissais les nuances et les subtilités du malheur le plus cru, dans son plus simple appareil.  C'était une cruauté nue dénuée d'apparat dont la lame se plaisait à glisser encore et toujours, presque inlassablement, sur les restes de mon cœur en miette que les bêtes avaient dévoré. À tord, j'avais aspirer à caresser du bout des doigts l'ersatz fragile d'un bonheur sans fin. Pire j'avais eu l'audace de demander la main d'une des plus belles mortelles des Terres du Yin et du Yang. Ambition démesurée pour une créature sans âme telle que moi, méfait impardonnable de la part d'un monstre sans visage, je fus puni à la hauteur de mon crime. Le jour de mon mariage, je n'eus même pas l'honneur de voir ma promise qui devait rayonner comme l'aurore et être belle comme le crépuscule. Ce fut un autre qui profita de ces instants d'allégresse, m'emprisonnant dans mon propre corps, reléguer au loin de la cérémonie. Il épousa ma bien-aimée sans le moindre scrupule. Tout cela était ma faute et j'étais sanctionné pour mon arrogance sans nom ni limite. Mes décisions furent des plus mauvaises. L'effronterie dont j'avais fais preuve ne pouvait être toléré. Cette témérité de vouloir se relever après être tomber bien bas, on me la reprochait à juste titre pour m'enfoncer davantage dans des abîmes insoupçonnés. J'avais mérité le moindre de ses supplices, le plus petit trouble infligé, chaque tourment était justifié. Je n'étais pas quelqu'un de bien. Je ne l'avais jamais été. À n'en pas douter, je ne le serais jamais. De vagabond, je redevenais celui de toujours. Durant un temps, je me fis à ce retour aux sources, à mes douces et infinies errances. Puis une idée germa dans les tréfonds malades de mon esprit. Était-ce pas dépit ? J'étais mu par le besoin irrésistible de m'occuper. Ma tête devait s'accaparer par des problèmes plus grands. Mon corps devait se voir meurtri par les effets et le dépassement. J'avais pris une décision. Malgré les reproches des demoiselles qui partageaient ponctuellement ma maigre existence, je choisis de voyager avec ma fille. Mélodie n'était encore qu'un bébé qui ne savait pas marcher. Mais je ne pouvais me résoudre à l'abandonner. Pas elle. On m'avait déjà enlever ma femme et avec elle, retirer le plaisir d'aller voir mes deux autres filles. Je préférais garder mon adorable Luhminary avec moi Je ne pouvais laisser le poids de son espèce à mes amies, d'autant plus. « Nous nous reverrons bien vite.» avais-je murmurer. Inquiet, mon regard avait glissé sur Blanche-Lune, muette et éplorée, puis sur Alice, colérique mais résignée, sur Ren, en pleurs dans son coin un peu plus loin, sur Myosotis, suppliante, et enfin sur Yseult, la seule qui approchait la plus petite partie de mon projet. J'embrassais chacune tout en confiant mes économies à Blanche-Lune, avant de me mettre en route.

Si j'avais toujours pris plaisir à arpenter les Montagnes, il y avait un versant haut perché que j'avais soigneusement évité, presque voulu oublié. Aujourd'hui, j'allais à l'encontre de mes convictions de toujours et revenait sur les traces d'autrefois. Je retournais sur les vestiges de mon village natal. Oer'da. Tremblant, non pas de froid mais d'effroi, j'écartais lentement quelques mèches rebelles de ma tignasse désordonnée qui tombaient près de mes yeux. Les ruines d'un bois calciné et rongé s'érigeaient fébrilement. Tout était recouvert de neige. Je soupirais. C'était étrange pour moi de revenir en ces lieux qui regorgeaient de certains de mes meilleurs souvenirs, et quelques uns de mes plus sombres. La gorge serrée, je baissais les yeux sur Mélodie. Elle dormait dans mes bras, bien protégée dans des vêtements chauds et des linges, des couettes. Je regrettais d'avoir été égoïste au point de l'entraîner, elle petite fille qui ne savait même pas marcher, dans pareil lieu, si froid. Il était trop tard pour faire demi-tour. Alors je continuais. « Qui va là ? » Voix brisée, un souffle brumeux. Je trouvais en un instant l'homme qui venait de parler. Il avait la peau blanche et le teint blême. Sa barbe et ses cheveux se fondaient dans la neige. Il me semblait très vieux, fatigué et usé. Ses mains détonnaient d'une existence rude, ses vêtements d'une vie modeste. « Tout va bien.» murmurais-je d'une voix que j'espérais mesurée et rassurante. Le vieil homme s'apaisa en discernant un enfant dans mes bras. « Les gens viennent rarement dans les parages. J'étais surpris. Vous êtes ...» Il se concentra un instant. « Oui, je suis comme vous, un Rehla. Vivez-vous seul ici ? » Il rit, même si ce son semblait plutôt étouffer. « Pas exactement. Venez, si vous voulez savoir.» J'emboitais le pas à celui qui se présenta : Liam. Il me mena jusqu'à une petite crypte. C'était un passage pour une caverne plus profonde, plus sèche. De petites lanternes magiques illuminaient la grotte. Il devait bien y avoir une vingtaine des Rehlas. « Comment ...» - « Venez vous asseoir et vous reposer. Nous allons parler un peu

Des femmes étaient venues admirer ma fille. Émerveillée par la beauté de l'enfant, sensible à sa condition étoilée et astrale, elles m'offrirent de quoi la nourrir convenablement. « Connaissez-vous la région et son histoire ?» - « J'étais là, Liam. J'étais présent il y a deux siècles quand ces hommes rasèrent Oer'da.» - « C'est donc vous, le survivant.» souffla-t-il, respectueux. Il enchaîna dans un frêle sourire : « Sur votre route, vous avez prévenu un village voisin d'Oer'da. C'était le mien. Nous avons pu fuir dans les cryptes des Montagnes.» - « Vous n'êtes pas remontés depuis tout ce temps.» m'étonnais-je. Il secoua la tête. « La crainte des agresseurs. Il faut un certain cran pour oser braver l'éventualité d'un danger avec des enfants. Il y en a beaucoup ici. Nous ne pouvons pas même vérifier si les alentours sont sûrs avec les étoiles, nous n'avons que peu l'occasion de les contempler. Nous sortons de nuit simplement pour nous ressourcer.» - « Vous ne pouvez pas demeurer éternellement ici. Cette vie n'est pas tolérable.» - « Ils sont encore là, Caleb. Ceux qui ont rasé Oer'da. Ils continuent à nous traquer. Les Rehlas sont un jeu amusant pour eux. Nous sommes éparpillés un peu partout, un peuple facile à éliminer.» - « Au petit matin, vous serez dehors.» - « Mais comment ?» - « J'ai ma petite idée, si vous acceptez de me faire confiance.»

La petite cinquantaine de Rehlas me suivit. Bien qu'hésitante, elle s'était laissé bercé dans les promesses que j'avais prononcé. Nous étions dans les hauteurs des Montagnes et à présent, il fallait les descendre et filer à travers les Terres d'Emeraude, où nous serions en sécurité. « Alors, comment allez-vous vous y prendre? » me demanda Liam, posté à mes côtés, anxieux et trépignant d'impatience. Je ne lui répondis pas, préférant lui démontrer mes idées. Concentré, je devais user et abuser d'une bonne partie de ma force magique, mais pour sauver ces gens le sacrifice temporaire de ma puissance n'était rien. La neige et la glace d'un versant de la Montagne frémit. Peu à peu, elles s'élevèrent pour tracer un labyrinthe aux murs hauts et épais. « Qu'est-ce que ...» - « C'est une énigme que j'ai tracé pendant la nuit. Je suis le seul à connaître le bon chemin. Si vos agresseurs vous poursuivent, ils devront faire une percée, ce qui prendra certainement un temps. Ils choisiront donc de jouer le jeu, de tenter les démons et leur chance. J'ai mis bon nombre d'impasses. À présent, en route.» Je me mis en marche, immédiatement suivis par le groupe de Rehlas en peine dont le regard s'illuminait d'une once d'espoir. Ils avaient raison. Des gens leur voulaient du mal. Des cavaliers arrivèrent à grand galon, arme en poing. Doucement, je serrais Mélodie contre moi et tous nous courrions. Ensemble, nous vainquons. Arrivés à l'orée des bois des Terres d'Émeraude, nous étions en sécurité. Les Golems s'étaient levés. Les cavaliers avaient fui. Étonné, je regardais ces gens de mon peuple m'applaudir et m'acclamer.  C'est là que tout commença réellement.

D'Avalon à Drosera, d'Utopia à la Cité des Mirages, je passais à travers les plus grandes et illustres Cités comme le petits villages oubliés. Discret, j'étais seul avec ma fille à mon arrivée. Mais lorsque je repartais, je n'étais plus seul, mais accompagné des Rehlas qui croyaient en moi. Ainsi, je rassemblais peu à peu une partie des Rehlas du Continent Naturel. Ils me suivaient. Je devais être convaincant, bien plus avec mes mots qu'avec une épée. Je n'étais pas vraiment de ces hommes là, comme Jun Taiji, de ceux qui savaient se battre. Si j'avais des rudiments en combat, je ne m'en servais que très rarement. Pour autant, je ressentais depuis peu le besoin de connaître mieux le maniement des armes. J'aspirais à la vengeance. C'était malsain. Et je n'y avais pas droit. Pour l'heure je songeais seulement à réunir mon peuple. Les miens étaient trop éparpillés dans les quatre coins des terres du yin et du yang. Loin des autres grandes espèces de ce monde, nous n'avions aucun lieu de prédilection. C'était uns injustice à laquelle il nous fallait pallier. J'avais demander un asile aux Orines. Sans surprise, ce fut Aédé qui vient à ma rencontre, rappelant que les Rehlas seraient toujours les bienvenues sur les Terres d'Émeraude. Nous prenions donc, de façon temporaire, contrôle d'un petit bout de terre, de la taille d'un petit champ, près d'une forêt. Les gens semblaient heureux. J'étais plutôt pensif.

C'était un projet fou et insensé. Pourtant, je me vis prendre un crayon et un morceau de parchemin, pour me mettre à griffonner quelques phrases, avant de dessiner vaguement un plan.  J'avais une idée, j'espérais qu'elle soit possible. « Caleb.» Je pliais délicatement mon plan. Il devait rester un projet secret des tréfonds de mon esprit, pour l'heure. « Oui Liam ?» - « Je voulais simplement te dire merci.» - « Je n'ai rien fais. Nous sommes tous à la rue, sans toit, parce que j'ai fais naître un espoir.» - « Celui d'une terre à nous. Ce n'est pas un mal Caleb. Les Rehlas en rêve. C'est une bonne chose. Les gens te remercient pour cela. Tu sais, nous avons eu une Reine, il y a peu, mais elle nous a abandonné sans rien faire pour nous. Nous espérons que son successeur serait meilleur. Serai toi.» - « Liam ...» Gêné, je détournais les yeux. « Tu es quelqu'un de bien, Caleb. Tu pourrais mener les nôtres loin.»

Je réfléchis. Loin de vouloir prendre une décision à la légère, je pris le temps qu'il fallait. Puis je me décidais.

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