Le ciel pleurait. Les nuages de coton se replièrent, d'autres teintés d'une couleur plus sombre vinrent prendre leur place. Des petites gouttelettes par milliers commencèrent à marteler les épaules du vampire, rendant par la même occasion les sentiers, d'ores et déjà informes, d'autant plus boueux, glissants, difficiles à arpenter. Une capuche imperméable lui couvrant ses boucles bleutées – toutefois imbibées par les rafales qui proliféraient l'agressivité de la tempête – Luka s'empressait de prendre la direction des petites boules de lumière orange se dessinant sur les collines voisines. L'eau coulait le long du matériau étanche, s'infiltrait par les coutures, mouillait le corps du petit être qui s'y réfugiait. Il ouvrit la porte de la chambre d'un mouvement brusque pour s'y faufiler avec élégance, faisant tressaillir les deux individus se reposant à l'intérieur.

Lançant avec violence le tissu sur le lit, ôtant ses habits glacés, moulants - pour les laisser éparpillés un peu partout à même le sol - il se dépêcha de prendre place dans la salle de bain. S'aspergeant du liquide chauffé dans la salle emplie de vapeur d'eau, il se crut renaître tant la fatigue semblait avoir eu raison de lui lors de ces dernières heures de marche intensive. Il en sortit quelques minutes après, une serviette sur la tête - avec laquelle il séchait ses cheveux rebelles – l'autre autour de la taille, dissimulant son bas-corps. « Il me semble que je t'avais fortement déconseillé de sortir, je sentais la tempête venir. Ce n'était qu'une affaire de temps avant qu'elle n'éclate. » fit-il d'un air sinistre, craignant sûrement pour le bien être du jeune homme, adoration dont il feignait l'inexistence tandis que son regard doré fixait les ombres par delà la vitre.  

« Je suis fort aise de voir que la disparition de Kyle t'inquiète à ce point, Venom. Je ne pouvais pas rester en place alors que je le sais égaré en ce moment même … » affirma-t-il en s'asseyant de tout son poids sur les draps douillets et le matelas moelleux et laissant sa tête retomber en arrière. « Et ? Ton petit voyage t'a-t-il servit ou as-tu simplement gaspillé tes forces en plus de ton temps précieux ? » demanda-t-il d'un œil déviant, s'attendant néanmoins à ce que les nouvelles soient positives. La faute n'incombait à personne d'autre que lui-même, s'étant emporté en présence du jeune garçon, ayant laissé ses émotions prédominer sur sa raison. Malgré le fait que l'orine s'avérait être le seul dans le tort, il ne pouvait se pardonner de l'avoir autant effrayé, ne pouvant pas le regarder injurier son maître ne serais-ce qu'une fois de plus.

La question resta en suspens, tous deux ne voyant aucunement l'intérêt d'y apporter une réponse, l'un sachant pertinemment bien où le petit individu avait trouvé refuge pour évacuer sanglots et angoisses, l'autre connaissant assez bien son maître pour savoir que jamais il ne rentrerait après un échec cuisant quitte à s'achever au passage. Luka, maintenant promptement sur ses deux jambes meurtries, effleurait le verre empli de buée pour y dessiner quelques silhouettes, ressemblant fort à une sorte de château, de forteresse peut-être. Ne daignant ne serais-ce que se retourner, il dit à nouveau : « Nous partons à l'aube. Tache d'être prêt mais avant ça repose toi. Je puis déceler que tu m'as attendu de pied ferme ces derniers jours sans fermer l’œil. » ajouta-t-il avec un sourire qu'il prit soin de cacher habilement pour ne pas faire monter l'agacement qui s'agrémentait déjà à l'intérieur de la bête, loin d'être aussi froide et distante qu'elle ose le prétendre.

La lune ne prit que quelques heures de misère avant de reprendre sa cachette habituelle tandis que les rayons lumineux firent leur apparition pour réchauffer les paysages lugubres, aux couleurs ternes. Les quelques heures qui les séparaient de leur objectif ne parurent que bien maigres quand ils y parvinrent enfin. De nombreuses rumeurs couraient au sujet de cet endroit mal famé mais qu'on dit parallèlement somptueux et bien gardé. Une demeure ruisselant de tous les secrets que le Bien ne put jamais découvrir sur le camp adverse et vice versa, tous deux ayant toujours convoité toute relique ou information qui pourrait renverser cette guerre de position, faire pencher la balance en leur faveur. Il faut bien s'imaginer que des artefacts d'une telle valeur, bien que possiblement fictifs, ne sauraient être restés si longtemps introuvables, inexplorés si des gardiens à leur entrée on n'avait pas fixé. On les dit forts, indomptables, de véritables montagnes immuables contre qui on se sent impuissant, Luka ayant tout de même osé s'en approcher même s'il n'avait pas l'intention d'y signer son arrête de mort et d'y voir ses derniers instants éteindre la flamme de son cœur.

Les portes s'ouvrirent comme pour laisser passer ceux dont ils attendaient la venue. Cependant, ce qui en jaillit eut plutôt tendance à contredire tout genre de pensées aussi naïves que celles-ci, ne voyant qu'une ombre  immonde s'en dégager à la poursuite d'une proie étrangère. Bondissant directement sur le vampire une fois cette dernière hors de son champ de vision, il plaque le petit être à terre de toutes ses forces, écrasant son poignet et le superposant de toute son anatomie. Avec ses maigres réflexes, Luka parvint à se protéger tant bien que mal, usant de son coude droit en guise de bouclier, seule muraille érigée entre son assaillant et lui-même. La bête, qui jusque là semblait prise d'une démence extraordinaire, d'un sens meurtrier envers tout intrus, s'arrêta net.

Sa surprise, qui se lisait dans ses yeux énigmatiques, semblait piquée à vif, cette moue se changeant en une véritable grimace une fois son visage à proximité de la petite pierre qu'arborait Luka sur sa main droite. Le gant tombé pendant le chahut que cette entité causa, il gisait à côté de lui alors que la main qu'il était censé protéger des regards indiscrets, subissait de bien plus graves harassements. Des paroles semblaient affluer de ses lèvres, harmonieuses, douces avec une certaine touche de sacré, quelque chose que l'on se devait de préserver étrangement ... Mais vraisemblablement, elles étaient loin d'être devenues des créatures bien sages, une autre jusque là dissimulait dans les ténèbres profonds s'empressant déjà d'attaquer le petit garçon innocent à même le sol, essayant de se remettre de ses émotions.

Prit à son tour par la terreur, une peur soudaine de voir ses compagnons tués par ces créatures bestiales et sanguinaires, entendant une vague de cris assourdissants en provenance du château, il ne put que saisir la main de Kyle aussi fort qu'il lui était possible et fuir aussitôt qu'il réalisa que ces déchirements vocaux avaient cessé pour retrouver le calme le plus total. Leur pas de couse perturbait l'ambiance fantasmagorique de l'endroit, le silence de mort qui en avait prit possession, Luka étant incapable de changer quelque chose à cela ... Il était bien trop dangereux pour lui - malgré le courage dont il pouvait bien faire preuve ainsi que son courage et son sens du sacrifice hors du commun -  de rester sur les lieux mais il saurait le jour venu rembourser cette dette si on lui donnait la possibilité.

Spoiler:

J'étais quelque peut tracasser, d'après ce que je comprenais, voilà que certaine zone de ce monde ce retrouvais aussi sans magie. Bien évidemment, il y avait ce fameux continent glacer, j'avais voulu aller y faire un tour pour essayer de comprendre ce qu'il pouvait cacher. Après tout, lui même était caché ce qui n'entait pas rien en y pensant. Déjà, comment est ce qu'un continent pouvait rester cacher pendant aussi longtemps, après tout d'âpres ce que j'avais compris, tout le monde étaient réellement surpris de son apparition, donc c'était depuis des siècles, je ne savais pas vraiment quoi y panser d'ailleurs et je ne savais pas ce que ça voulait dire.
Mais voilà que maintenant, il y avait aussi ce fameux château. Je n'avais jamais vraiment aimer cet endroit, cette frontière n'était pas pour me rassurer, trop de personnes mal intentionnées pouvaient profitée du fait que les personnes bonnes ne pouvaient pas atteindre certain endroit. Le savoir sans magie ne me rassurait vraiment pas, car est ce que cette frontière tenait toujours du coup ? Ceux qui m'avaient raconté la chose ne savaient pas vraiment. Mais en même temps, je n'étais même pas vraiment certaine de vouloir me rendre là-bas, car je ne savais pas comment ça allait se passer. Après tout, je me débrouillais en magie, mais pour le reste, j'étais beaucoup moins douée que certaine.
Mais j'étais curieuse, je voulais savoir si c'était lié, en plus il paraitrait que certaines personnes avait été blesser par d'étrange créature, je finis alors par me lever et par me diriger vers l'extérieur de la citadelle. Je ne fus cependant pas vraiment surprise quand je remarquais que Kahel m'attendait à la sortie.

— tu ne crois quand même pas que je ne me doutais pas que tu allais vouloir t'y rendre ? Mais comme je sais que je ne peux pas t'empêcher de t'y rendre, je crois que je vais t'accompagner.
— non, j'aimerais m'y rendre seul et puis tu as des choses a faire ici, donc comme je ne veux pas que ça traine, je vais y allée seul, a tantôt.      
— Je m'en serais doutée...

Je n'attendis pas vraiment la suite de sa phrase et je me contentais de me téléporter sur le continent naturel. Si je n'avais pas entendu, je savais ce qu'il voulait dire, en attendant ça, je lui avais transmis liste de tâche assez conséquente et qui devrait l'occuper un certain nombre de temps. Il m'en voulait toujours un peu de mon escapade dans le continent gelé. Je regardais alors le cristal qui s’était maintenant fixé sur le dos de ma main, je ne savais même pas ce qu'il voulait dire, j'espérais seulement que ça ne présageait pas quelque chose de trop néfaste.
Une fois près du château, je l'examinais et je me demandais si je n'allais pas rentrée par la partie qui m'était logiquement interdite, mais alors que je me dirigeais vers celle-ci, une femme viens me voir, elle ne me semblait pas vraiment rassurée.

— Escusez moi, mais est-ce que vous pouvez m'aider, me renseigner, je ne comprends pas ce qu'il ce passe, il y a plus de magie, à cause de ça mon ami est... mon ami est mort, de drôle de créature nous ont attaqué. S'il vous plaît, faites quelque chose.

J'étais peinée d'apprendre que malheureusement quelqu'un était mort à cause de ça, je ne pus que lui tendre un sourire de réconfort et je continuais ma route. Je ne savais pas de qu'elle créature elle parlait, mais j'avais bien l'attention de le découvrir bien assez tôt. J'allais donc dans la partie maléfique du château et commençais à m'y promener. Alors celte, le château était bien en ruine, je me demandais d'ailleurs combien de temps il allait encore tenir debout, mais surtout, il était complètement désert, alors que des fameux chevaliers étaient censés tenir cet endroit. Après quelques longues minutes de marche, je compris que malheureusement je ne trouverais rien en ces lieux et je compris qu'il valait mieux pour moi que je fasse demi-tour, après tout, ça ne servait pas vraiment à grand-chose que je reste ici.
Cependant, alors que j'allais m'apprêter a franchire le seul de la porte, j'aperçu alors une étrange créature, je ne savais pas vraiment ce que c'était, je ne pouvais pas détacher mon regarde du sien. De plus, je me demandais ce que j'allais faire, elle me bloquait le chemin et en plus je savais que j'étais totalement incapable de me défendre. Je fis alors quelque pas en arrière en réfléchissant a toute vitesse, mais alors que la créature s'avançait de moi, je la reconnut, enfin, si on peut dire, elle me faisait penser a ceux que j'avais vu dans le désert de glace qu'est ce qu'elle faisait ici celle-là ? Pourquoi avait-elle quitté son continent ?
Elle s'avançait alors vers mon, son regard se posant alors sur ma main ou il y avait le cristal, je remarquais alors que celui-ci brillait, comme ceux qu'il avait dans son coup. Je ne comprenais pas, en quoi c'était lié ? C'était vraiment étrange, mais pour moi, c'était clair qu'ils étaient liés à la disparition de la magie dans ce lieu.
Après quelque seconde qui me parut longue, la créature finit par continuer sa route, pourtant, je ne doutais pas qu'ils étaient responsables des attaques aussi et je ne savais plus vraiment ce que je devais penser. Tout ça était vraiment trop étrange pour que j'y regarde toute seul, il valait beaucoup mieux que je me dépêche a rentrée a la citadelle pour en parler aux autres, en espérant que cette absence de magie n'irait pas a s'étendre sur nos terres.
Je rentrais alors, soucieuse, et demandais a tout le monde de me rejoindre, je voulais leur en parler le plus rapidement possible tout en espérant que ce n'était pas quelque chose de trop grave.

Spoiler:

Spoiler:

La course du soleil s'achève le soir venu,
Les nouvelles vies un jour se meurent,
Un soleil, une lune,
Un jour, une nuit,
Respecte les morts jadis vivants.

Je n'étais qu'une petite fille, à peine plus haute que la hanche de notre mère lorsque celle ci a disparu. Je me souviens très bien de cette journée ensoleillée, les nuages s'étaient regroupés, tard dans l'après midi, gouvernés par les pouvoirs de ma sœur. J'observais les flocons de neige qui tombaient lorsque son cri m'eut paralysé, je m'étais alors bouché les oreilles à l'aide de mes doigts laissant mes yeux parcourir la coulée de sang qui tâchait le sol auparavant immaculé. Une sensation étrange m'avait envahi, la colère, l'horreur et la tristesse s'étaient immiscés dans mon cœur.
Lorsque je la vis, cette sensation repris possession de mon être. Cette petite fille allongée sur le sol, les bras croisés, couverte de sang admirait le ciel en toussotant espérant échapper à la mort qui venait doucement la chercher. « Écoute... Écoute le chant des oiseaux, entends l'appel de tes ancêtres.. Regarde la beauté du ciel, admire une dernière fois ce merveilleux monde auquel tu appartenais. » J'essayai de la rassurer, lui prit la main et lui caressa le visage avant de fermer ses paupières recouvrant ses yeux embués. «  Je m'excuse Laess. » Naely soupira à côté de moi puis, elle me tendit la main. Cela faisait des années qu'elle n'avait pas effectué ce geste, des mois qu'elle ne m'avait pas adressé la parole d'une telle façon. Ses yeux ne présentaient aucune pitié, aucune tristesse seulement, elle voyait en moi les remords de n'avoir pu arriver à temps. «  Tu l'as apaisé pour son dernier souffle.. » - « Était-ce suffisant ? » - «  Ne restons pas là, les cavaliers sans tête maintenant disparus, les personnes maléfiques devraient tous chercher les réponses à leurs questions sur la magie blanche. » J'observai une dernière fois le cadavre de la jeune fille et me demandai pourquoi les ridere s'en étaient pris à elle. J'en avais déjà vu lorsque j'étais encore magicienne, lorsque mes pouvoirs me permettaient de voyager seule. Ces êtres à la peau bleutée étaient prisonniers d'une glace indestructible, les sourires figés, ils me fixaient alors que je ne faisais que passer dans l'immensité du désert de glace. Jamais à cette époque, je n'aurais pu imaginer les dégâts qu'ils ont occasionnés en ces lieux à présent dépourvus de magie.
«  Nous devons partir, le château ne tardera pas à s'effondrer. » Ma sœur tremblait, sa voix s'était estompée en un écho avant qu'elle ne tombe à terre. Son bras et son dos avaient étés abîmés par les rideres qui riaient, contentes de leurs actes. Je me précipitai vers elle, apeurée, je ne savais que faire ni comment l'aider. « Regarde moi Nae, je vais te sortir d'ici, je te le promets... » Je ne pus empêcher les larmes de couler le long de mes joues. J'avais réussi à la rendre meilleure, ma sœur, mais ne pouvais pas me résoudre à la perdre maintenant. Les monstres de glace s'approchaient de nous, ne nous quittant pas des yeux. Étaient-ce eux les responsables de la fuite des gardiens du château ? Ces lieux étaient-ils maintenant condamnés ? Naely me regardait, à présent tremblante. Ses cheveux blancs luisaient face aux êtres perfides qui nous entouraient, ses yeux vairons brillaient de milles feux. Elle me sourit puis, le réconfort que son regard m'apporta l'espoir qu'il nous manquait. Je l'aidais à se relever et admirais la force dont elle faisait preuve. Puisant ses dernières ressources, elle modifia la météorologie, nous faisant gagner un peu de temps. «  Va Laess, laisse moi ici. » - « As tu perdu la tête ?! Jamais je ne t'abandonnerais. » - «  Tu l'as déjà fait une fois, pourquoi ne pas recommencer ? » Le piège se refermait petit à petit derrière nous. Les rideres courraient en notre direction. Leur regard noir nous noyait de chagrin, le froid prenait place et les entourait. Une aura gelée les entourait et vint nous enlacer malgré le vent qui les repoussait. « Je t'aime Nae, je pense que nous allons maintenant nous séparer. »

Les minutes passaient dans la cours du château, ma sœur s'était assoupie, épuisée par la douleur. Le vent qu'elle avait mis en place nous protégeait toujours alors qu'elle se soignait peu à peu. Je savais qu'à son réveil, elle ne serait toujours pas en mesure de battre les rideres qui n'avaient pas abandonné leur objectif : Tuer la moindre présence vivante de ces lieux.
L'ambiance morbide qui régnait me dérangeait. J'espérais qu'une personne sorte de nulle part et vienne nous sauver. Malheureusement, ce n'était qu'un rêve désespéré. « Je m'excuse petite sœur, je n'ai su te protéger comme il le fallait. » Je lui embrassai le front puis, me dégageai du mur protecteur qu'elle avait construit, j'étais à présent la cible des rideres. Malgré ma nature d'ombre, la sensation d'un cœur battant la chamade au fond de ma poitrine me revint en tête et me donna l'envie de me battre jusqu'au bout. Je courrai de tout mes forces, percutant un homme brun de pleins fouets.

Je ne saurais expliquer ce qu'il s'est ensuite produit, les rideres s'éloignèrent, laissant Naely derrière elles. « Qu'avez-vous fait ? Qui êtes vous ? » L'inconnu sembla hésiter, je ne voyais pas son regard mais contemplai sa taille et sa carrure qui restait stoïque. Inquiète et n'ayant pas reçu de réponse à mes questions, je me précipitai vers ma sœur. Lui, s'approcha avec douceur et ne répondit que ces quelques mots avant de s'évaporer. « Je suis gardien. Nous nous reverrons sans doute bientôt. Ne cherchez pas à revenir ici. Ces lieux sont condamnés, tout comme nous. »