Le deal à ne pas rater :
Display 24 boosters Star Wars Unlimited – Crépuscule de la ...
Voir le deal

Partagez
 

 Vivre et mourir [ PV Elisha & guests ]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
Aller à la page : Précédent  1, 2
AuteurMessage
Invité
Invité

avatar
Jeu 05 Déc 2013, 12:02


Comme il fallait s'y attendre, les gens le regardaient étrangement. Ouais, il y avait de quoi après tout. Un type bronzé, de deux mètres, débarquait en plein milieu de nulle part... Déjà on captait direct qu'il était pas du coin, et en plus c'était trop soudain pour paraitre "normal".
Après que les regards en coins évocateurs, et que le silence de mort furent passés, certains se mirent à bouger et à parler. La fé regarda dans le trou, la magicienne gesticula étrangement près de la crevasse, et l'elfe prit son arrivée pour une aide en plus, mais vociféra sur ses manières de faire. Ok, "jeté" n'était pas le bon mot, mais l'idée était là non ?

« Ouais, t'as raison je vais pas le jeter. Je risquerai de le foutre en orbite. »

C'était un peu le problème avec Cocoon. Dès qu'il entreprenait quelque chose où il fallait mesurer un taux de force inférieur ou égal à la quasi nullité, il échouait lamentablement. La fé proposa son aide pour rafistoler le type en bas, et la mago se proposa pour faire le guet. L'Orisha regarda les alentours rapidement et se dit qu'il était peut être toujours intéressant d'avoir quelqu'un pour se protéger contre de l'invisible. Ne savait-on jamais !
Les notions de médecine de l'elfe furent bonnes à prendre bien qu'au fond, si la fé se chargeait de le soigner, Cocoon n'aurait pas besoin de mettre la main à la patte. Non, ce n'était pas de la mauvaise volonté mais, ici, il n'avait pas sa besace avec sa multitude de potions, et il captait que dalle en magie. Son seul atout majeur lui avait été enlevé.
Bon après tout maintenant, il ne manquait plus que de descendre. Tout le monde avait l'air d'avoir été assimilé à une tâche et l'Orisha se pencha au-dessus de la crevasse béante. Poussant un petit morceau de glace du pied, il le fit tomber dans le noir, et entendit celui-là toucher le sol, longtemps après. Le seul problème était que lui, plus l'envergure de ses ailes, n'allaient jamais passer.

« Bon aller, j'y vais au talent moi ! »

Si le sol n'était pas pourvu de fourches ou de pics glacés en tout genre, alors il serait sur de ne pas mourir. Cocoon, simplement, tomba dans le trou, il fit juste en sorte de bien garder les pieds en premier, et plongea. La descente fut 'longue' et, comme prévu, il remarqua que juste son corps passait, avant d'atterrir dans une cavité. Heurtant le sol de ses pieds, et faisant donc atterrir lourdement son corps, la terre trembla, et là haut, autour du trou, la surface de la glace se fendit, mais sans s'ouvrir ou éclater. Au point d'impact, une sorte de cratère s'était formé, montrant clairement son endroit d'atterrissage. Il avait une peau, des muscles, et des os en béton armé, alors il était difficile pour lui, aujourd'hui, de s'en briser un. D'où le fait que ce genre de chute ne lui faisait pas peur.
Une fois en bas, il épousseta ses mains entre elles, et regarda les alentours. Une forte odeur de sang envahit se narines et il confirma alors qu'il y avait bien un emplumé ici. Pourquoi, de toutes les races, ce type ne pouvait pas supporter l'odeur du sang d'Ange ? Sérieusement ! Reprenant le chiffon, il le noua autour de son visage pour s'en faire un masque à filtre, de manière à avoir ses deux mains libres.
Une fois qu'il s'occupa de l'environnement, il vit qu'étrangement, sous l'épaisse couche de glace, puis sous la terre, trônait par ci par là des lucioles. Enfin peut être pas ces lucioles là, mais tout du moins des petites bêtes, en nombre, faisant de la lumière en puissance. Cocoon pu alors voir où il mettait les pieds et ce fut non loin de son endroit d'atterrissage qu'il vit une masse sur le sol. Se dirigeant alors prestement vers celle-ci, il se dit qu'il ne tarderait pas à voir le soigneur arriver. Les lumières vivantes aux alentours éclairaient assez l'homme au sol pour qu'une image, un flash-back, se superposa au visage terreux et sale de l'ange.

« Lucain ? »

Mais que s'était-il passé ? Depuis combien de temps était-il là ? Et puis...
Gardant un minimum de sang froid, il vérifia simplement le fait qu'il soit vivant, avant de voir la fé arriver.

« Il est inconscient seulement. »

Mais vu sa position et les échymoses un peu partout, il ne donnait pas cher de la tronche de son ossature. Cocoon était impatient de savoir ce qui était arrivé au type qu'il avait vu, plein de vie, au Sanctuaire, la dernière fois. Se grattant la nuque, n'osant pas toucher le corps pour ne pas faire n'importe quoi et interférer dans un travail qui n'était pas le sien, il ne pu s'empêcher de demander :

« Tu sais ce qu'il s'est passé ? »

Ce n'était plus l'homme d'en haut. Le type totalement nature, et peu concerné. Cocoon avait reprit son attitude sérieuse, et était devenu un peu plus alerte et attentif à ce qu'il se passait, se calant enfin sur le bon ton de la scène actuelle.

Précision:
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Sam 07 Déc 2013, 22:08


Un sourire amusé se dessina sur mes lèvres lorsque l'Elfe aux cheveux blonds s'interposa entre le fossé et nous, ayant visiblement son mot à dire. Et bien, il semblait que Lucain s'était trouvée une amie de caractère... Qui semblait en avoir appris beaucoup depuis qu'elle était arrivée au Sanctuaire, à moins qu'elle n'ait déjà pratiqué la médecine avant d'être recueillie par les Protecteurs du Bonheur. Mon sourire se fit néanmoins rassurant lorsque la jeune femme se tourna vers moi pour me donner quelques conseils, des rappels qui n'étaient jamais de trop lorsque l'on se trouvait dans une telle situation d'urgence : le cerveau faisait bien vite d'oublier certaines choses lorsqu'il se retrouvait dans une situation un poil extrême... Et quand bien même je n'étais pas du genre à paniquer dès la première côte cassée, j'avais suffisamment d'humilité pour accepter le fait que ma mémoire n'était pas infaillible, et que lui faire de temps à autre quelques rappels n'était pas inutile. Et de nouveau, l'amusement pétilla dans mes prunelles gris acier lorsque Elisha, d'une manière qui ne pouvait être propre qu'à elle, nous fit comprendre qu'elle nous faisait confiance pour gérer la situation. Décidément, côtoyer la petite Magicienne était loin d'être triste, même dans les situations les plus inquiétantes...

Ce fut néanmoins un sourire mi-figue mi-raisin qui s'étira sur mes lèvres devant l'humour – noir ? - de l'Orisha. Non pas que je dépréciais son sens de l'humour – ç'aurait été l'hôpital se foutant de la charité – mais je ne savais pas vraiment comment interpréter la chose. Qui était donc ce type, et pouvais-je vraiment lui faire confiance... ? Tinuviel n'avait cependant pas vu d'inconvénient à ce que l'homme se joigne à notre opération de sauvetage, aussi aurait-il été malvenu d'être contrariant à un tel moment... Ma seule inquiétude, du coup, était de savoir si j'allais vraiment devoir réparer les chevilles pétées de l'Orisha à la réception – en sus de tout un tas d'autres choses concernant un certain Ange congelé, certes. L'instant n'étant toutefois pas à la tergiversation, je me servis de ma magie pour retrouver ma taille naturelle de Fé – autrement dit, pas plus d'une quinzaine de centimètres – avant de voler à la suite de l'Orisha dans la fissure qu'avait ouverte la magie d'Elisha. Battre des ailes à taille humaine dans cette fissure aurait été bien plus inconfortable...

Parvenant au fond du trou au bout d'une longue chute à moitié amortie par mes ailes miniatures, je laissai échapper un sifflement admiratif en observant l'atterrissage maîtrisé de l'Orisha, dont l'arrivée n'avait pas été des plus subtiles, certes, mais qui semblait n'avoir souffert d'aucun dommage physique, alors que n'importe qui d'autre se serait au moins fracturé une sinon deux chevilles. Pénétrant à mon tour dans la cavité souterraine, je repris taille humaine pour poser doucement les pieds au sol – histoire de ne pas me rétamer si celui-ci se révélait glissant – avant de m'approcher de l'Orisha, dont le regard était fixé sur une masse faiblement éclairée par d'étranges lucioles. Dans l'air flottait une odeur métallique, qui n'était nulle autre que celle de l'hémoglobine de l'Ange étendu au sol, pâle reflet de celui que j'avais croisé quelques fois dans la clinique du Sanctuaire.

Je m'approchai de l'homme inconscient et ne tardai pas à m'agenouiller auprès de lui, ôtant mes gants et laissant mes réflexes professionnels prendre le dessus. Et alors que mes doigts cherchaient machinalement le pouls de l'Ange pour estimer sa fréquence cardiaque, je songeai distraitement aux quelques éléments que nous avions retrouvés avant de retrouver Lucain lui-même.

« A moitié, répondis-je à l'Orisha en déplaçant mes doigts du poignet à la carotide de l'Ange, alors que mes yeux tentaient d'évaluer l'étendue des blessures de l'homme. 'fin, p'tetre même au quart. Apparemment, il se s'rait fritté avec quelqu'un, et ça s'est plutôt mal fini. Je n'sais ni pourquoi, ni qui, par contre. »

Mes doigts passèrent délicatement derrière la nuque de l'Ange, et s'illuminèrent d'un faible halo argenté, alors que je tentai de savoir si l'homme avait été victime d'un traumatisme cervical, que je me devais de soigner en priorité en vue d'une mobilisation. Il semblait toutefois que ce n'était pas le cas, aussi déplaçai-je mes mains imprégnées de magie blanche d'un endroit à l'autre pour aider à l'hémostase des blessures les plus importantes de l'Ange et restaurer sommairement la continuité des os brisés, dosant avec précision la quantité d'énergie magique utilisée afin de pouvoir prendre au moins en charge ce qui se révélait être le plus urgent avec les ressources magiques que j'avais à ma disposition. Ceci fait, je posai mes deux mains sur le thorax de l'Ange, usant de ma magie afin de commencer, lentement, à réchauffer son corps. Son cœur battait encore, ce qui était plutôt bon signe, mais à un rythme effroyablement lent. Tenter de le faire accélérer aurait été dangereux, mais mobiliser Lucain sans commencer à le réchauffer l'aurait été tout autant : le moindre stimulus de travers suffirait à faire passer son cœur en fibrillation, ce dont nous n'avions pas réellement besoin – je préférais même avoir affaire à une perforation du poumon par une côte brisée dans cette situation qu'à une fibrillation cardiaque.

Petit à petit, le corps de l'Ange se réchauffa, et son rythme cardiaque augmenta peu à peu, de même que son souffle devint plus perceptible qu'il ne l'était auparavant. Ce qui, toutefois, ne manqua pas de s'accompagner d'un déclin de la part, même si je m'efforçai de diriger le plus efficacement possible mes ressources magiques. De nouveau, la malédiction d'Ekiel lacérait la chair et les os de ma main gauche, sa marque devenant à nouveau visible, et à chaque degré que regagnait le corps de Lucain, je me voyais obligé de détourner une partie de ma magie vers les plaies dont la présence m'avait échappée à cause de la vasoconstriction périphérique des vaisseaux de l'Ange.

Ce n'était pas la première fois que je devais me charger de la guérison d'un homme portant d'aussi nombreuses blessures, mais je n'avais en revanche jamais pris en charge un patient dans des conditions aussi extrêmes, le froid aggravant autant l'état de l'Ange que le mien. Ce froid, mordant, n'avait pas manqué l'occasion de m'assaillir avec vice, profitant du transfert de mon énergie vers le corps de Lucain. Les dents serrés, mon tous mes sens néanmoins dirigés sur le travail minutieux que je me devais d'accomplir, je m'efforçai d'ignorer tant le froid que la douleur, mes lèvres laissant échapper un murmure quasi-inaudible me servant à augmenter les effets de ma magie.

Sentant néanmoins que continuer ainsi aurait été imprudent, je finis cependant par laisser la lueur argentée de ma magie s'atténuer lorsque je sentis un vertige me saisir. M'efforçant de ne rien laisser transparaître malgré mon teint pâle, j'ôtai mes mains tremblantes du corps de l'Ange, les maudissant intérieurement pour l'image de faiblesse qu'elles devaient renvoyer de moi – je doutais que ce détail aurait échappé à l'Orisha.

« C'est loin d'être nickel, mais j'pense qu'on peut l'remonter maintenant. »

Ouvrant et fermant les doigts de ma main gauche autrement que par la douleur, je jetai un regard vers la corde qui nous permettrait de remonter l'Ange. J'espérai seulement que la force surhumaine de l'Orisha et de Bill suffiraient, car je ne pouvais pas vraiment leur venir en aide dans mon état actuel.

Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Lun 16 Déc 2013, 10:50


Cocoon mit une main sur ses yeux, presque désespéré. Comment Lucain avait-il fait, pour se mettre dans une situation pareille ? Puis vu son état, ce n'était même pas sur qu'il en ressorte de là vivant. Seulement, il ressentait assez de sympathie pour avoir envie de refaire de portrait à celui qui l'a démembré de la sorte, pour lui apprendre ce que ça fait d'être dans une telle situation. Mais, à coup sur, Cocoon le laisserait crever. Pas vraiment du genre sentimental avec les bourreaux. Laissant faire le guérisseur, il croisa les bras et observa l'ange dans un si piteux état, se remémorant rapidement sa tête la dernière fois qu'il l'avait vu. Rien a voir avec son état actuel. Lâchant un soupir il admira le travail du fé pendant un grand moment, s'inspirant ainsi de ses techniques, se disant que dans les moments d'urgences, il était toujours bien de se rappeler des gestes de premiers secours. Cependant, plus la magie se transvasait d'un corps à l'autre, plus il avait l'impression de voir le guérisseur faner à vu d'oeil. Bon, Cocoon le remarqua car il n'avait pas bougé, et se perdait à observait la scène. Un peu inquiet il s'approcha du fé

« T'inquiète, ça ira. Le but est juste qu'on le sorte de là. »

Se rapprochant de lui il l'attrapa par le bras pour le relever et le tint fermement pour ne pas qu'il chancelle.

« Ca va Doc' ? Je peux te remonter avec moi si tu veux. »

Il se doutait que voler, avec la tête qui tournait, était beaucoup plus difficile que étant sain et sauf. Le froid ici était tellement mordant, que Cocoon en avait la chair de poule -phénoménal...- Lâchant Enzel, se disant qu'il déciderait par lui même s'il voulait remonter seul ou non, l'Orisha se baissa pour attraper l'Ange, et le porte sans aucun mal. Le titan se rendit alors là où il y avait la corde, pour enrouler Lucain de manière à ce que son corps soit un peu tenu tout de même, comme un tube, et assez serré pour ne pas qu'il en glisse. Se tournant vers le fé il dit :

« Je vais monter pour choper la corde. Le mieux serait peut être que tu t'accroche à Lucain pour voir comment son corps vit l'ascension. »

Se retournant, il sauta sur une parois, pour grimper jusqu'aux abords du trou.
Une fois sur la glace, il fut immédiatement saisi par le vent, et se releva rapidement. A l'adresse des autres il lança :

« Votre collègue a fait ce qu'il pouvait mais il reste encore à la limite de la mort. »

Tout en parlant, Cocoon fit le tour du cheval qui tenait la corde pour la détacher. Plus grand que lui, il l'attrapa pour le décaler et prendre sa place. Normal. Enroulant la corde autour de ses poings et ses mains, il vint le plus au bord du trou que possible et lança à Enzel

« C'est bon ?! »

Dès qu'il eut son aval, il remonta les deux bonhommes, comme il aurait pris le courrier dans sa boite aux lettres, doucement mais avec assurance. La corde avait l'air solide, et bien que le froid était là, les mordants à chaque geste, au moins ils avaient pu remonter l'ange. Une fois à la lisère du trou, Cocoon détacha Lucain pour le prendre contre lui.

« Vous avez des couvertures ou... Quelque chose du genre ? La magicienne, tu peux pas en faire apparaitre ? »

Précision:
[/font]
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Lun 23 Déc 2013, 21:53

L’elfe regarda les deux hommes s’engager dans le puit, silencieuse et la mine fermée. L’attente était d’autant plus insupportable qu’ils touchaient au but. Si elle avait su gérer les évènements jusqu’alors, se trouver ainsi impuissante, à devoir attendre que le verdict tombe, la rendait malade. Tinuviel avait peur de ce qu’ils allaient découvrir, peur de ce qui pourrait arriver. Elle imaginait les pires scénarios, posant des « si » là où la patience est seule maîtresse du cours des choses.
Difficile de calmer la fille de la nature, déjà angoissée de se trouver là : un désert de glace, un piège à vie. Alors, elle tournait nerveusement autour du puit, jetant parfois son regard vers le fond, sans rien voir hélas que la pénombre. Ses yeux ne valaient pas la vision d’aigle des orishas. Les minutes s’égrainèrent, confondant secondes avec siècles. La blonde n’avait cessé de se mouvoir, multipliant les gestes inutiles et les allés retours. Parfois, elle jetait un regard à Elisha, mais s’en détournait bien vite, car elle craignait que ses nerfs ne lâchent si elle ouvrait la bouche.

Heureusement, le supplice prit fin, lorsque Cocoon reparu aux abords du trou. Ses performances physiques étaient véritablement impressionnantes, même si Tinuviel n’y prêta aucune attention sur le coup. Elle se rua sur lui, pendue à ses lèvres, dans l’attente de la moindre information au sujet de son ami. Mais l’annonce qu’il fit ne rassura guère la belle elfe. Les derniers mots du colosse la frappèrent si durement qu’elle demeura ahurie pendant quelques secondes. « A la limite de la mort » : était ce si grave que même les bons soins du fé le laissaient « a la limite de la mort » ? Tinuviel passa une main fébrile sur son visage, comme pour accélérer son retour à la réalité. Ne pas flancher, se répétait elle : ce n’était pas le moment.
Alors, elle attendit patiemment que Cocoon remonte son compagnon. Chaque centimètre de corde gagné retournait ses tripes, mais elle attendait. Elle attendait sans rien dire, immobile : presque tétanisée. Et l’orisha continuait, fier d’une force rassurante qui parvenait presque à l’apaiser : Bill aurait pu s’en charger grâce à sa force, mais il avait décidé de le faire. Quelque part, cela lui réchauffait un peu le cœur. Alors, elle continuait de patienter, tout en comptant les mètres de corde remontés : elle connaissait parfaitement la longueur de ces cordes.  

Enfin, le corps de Lucain retrouva la lumière du soleil. Tinuviel se jeta à genoux à ses côtés, le souffle court. Tandis que Cocoon s’occupait de le libérer, elle scrutait son visage. Tremblante, la blonde passa sa main sur la joue livide de l’homme. L’elfe murmurait dans sa langue, comme si tout ceci la troublait trop pour qu’elle pense à s’exprimer dans le langage courant. Elle était horrifiée par l’abondance de sang et de blessures, par sa saleté, par son teint : pareil à celui d’un mort. L’idée qu’il puisse passer d’un monde à l’autre à tout moment lui parut si tangible, qu’elle demeura accrochée à lui de toute sa force.
Et quand Cocoon le ramena contre lui, elle suivit son mouvement sans cesser de caresser, inlassablement, le visage de l’ange. Mais l’orisha, dont l’esprit n’était pas inondé d’affects, ramena bien vite les choses à leur état concret. Des couvertures : évidemment. Tinuviel se releva alors, arrachant avec peine ses mains de son compagnon.
« J’ai ce qu’il faut, c’est bon ! Ne bougez pas.
Elle couru vers Bill et entreprit de dénouer quelques lanières de cuir. Tinuviel l’ignorait, mais ce continent annihilait la magie. Chaque minute passée sur ces terres affaiblirait progressivement leur potentiel, jusqu’à l’anéantir. S’ils restaient trop longtemps loin des côtés, toute perspective de soin risquait de se compliquer considérablement. Même si le plus dur était fait, il restait au dessus de leur tête un couperet des plus sournois. Sans doute le découvriraient ils bientôt.
Pour l’heure, la fille de la nature s’appliqua à rapporter tout ce qu’elle avait de fourrures et autres couvertures épaisses. Elle commença par son ange, puis elle jeta ce qu’elle avait de plus grand sur les épaules de l’orisha, trop peu couvert à son goût. A la fin, il lui en restait deux, qu’elle proposa naturellement à Elisha et Enzel, avant de les remettre en place. Puis, elle retourna auprès de Lucain. Ses gestes avaient été exécutés de manière précipitée, presque maladroitement en raison du stress.
« Dites, qu’est ce qu’il a ? Qu’est ce qu’il reste à faire ?
Questionna t’elle, d’une voix fébrile, en regardant alternativement Cocoon et Enzel.
« Est-ce qu’il va…
Elle ne termina pas sa phrase.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Jeu 26 Déc 2013, 13:55

Pas vraiment d'hommes-pingouins en vue, en définitive. Ni grand-chose d'autre, en fait ; à moins que nous n'ayons été cernés par des ennemis invisibles... Mais, si tel était le cas, je voyais mal comment j'aurais pu le voir, à part en balançant des boules de neige dans tous les coins dans l'espoir de finir par en assommer un par hasard. Mais vu qu'il était finalement assez peu probable que nous soyons entourés de trucs de ce genre, perdre du temps et de l'énergie à essayer de les combattre risquait d'être assez peu productif. Voire même pas du tout. Surtout que des choses autrement plus importantes se déroulaient probablement sous la surface, à présent que l'Orisha avait plongé dans le trou comme le pire des bourrins et qu'Enzel l'avait suivi.

Abandonnant ma noble tâche de guetteuse, je m'approchai du puis de glace et tentai d'y apercevoir quelque chose, Sans succès, bien évidemment ; le machin était tellement profond qu'on entendait même pas ce qu'ils étaient en train de raconter. Enfin, vu qu'aucun des deux ne hurla 'OH MON DIEU IL EST MORT' en prenant des accents tragiques, j'en déduisis que c'était plutôt bon signe. Mais quand même, c'était rageant d'être là, parfaitement impuissante, tandis que les deux autres étaient partis jouer les preux chevaliers sauveurs d'ange en détresse. Ouais, ils avaient le beau rôle... Beaucoup moins angoissant à mon sens que celui que l'elfe et moi tenions, à poireauter sans rien pouvoir faire d'autre qu'attendre et flipper. C'est sûr, le moment n'était probablement pas très bien choisi pour une séance de 'c'est bon, moi aussi j'sais le faire !', mais on est comme on est, hein... Et moi, je suis de nature jamais contente. En plus de ça, on ne pouvait pas dire que la vue de la jeune femme visiblement à moitié morte d'angoisse qui tournait en rond et gigotait fébrilement n'améliorait pas l'état de mes nerfs. Bon, elle avait des raisons d'être inquiète, je dis pas ; il n'empêche que je l'aurais volontiers assommée, histoire qu'elle se tienne tranquille deux minutes – et puis, ça aurait au moins eu le mérite de lui permettre d'oublier un moment la situation. Je m'abstins néanmoins, considérant qu'une seconde blessée risquait d'être de trop, et me contentais de fixer le puis sans mot dire, dans l'attente que quelqu'un daigne nous donner des nouvelles.

Chose qui finalement ne tarda pas tant que ça, le mec de provenance inconnue finissant par remonter et par nous informer de l'état de l'ange, vraiment pas terrible à l'en croire. Une nouvelle fois, je m'approchai de l'elfe, qui semblait bloquer quelque peu sur la déclaration de l'orisha, et posai ma main sur son épaule sans qu'elle ne semble le remarquer. Je ne retirai pas ma main cependant, la laissant en contact avec son bras jusqu'à ce que monsieur muscles ait fini de remonter Lucain et Enzel. Je jetai un regard au fé, que les soins prodigués au blessé semblait avoir pour le moins fatigué, avant de poser mes yeux sur celui qui était déjà le centre de l'attention générale. Comme quoi, il suffit de se faire dézinguer et de tomber dans une crevasse au beau milieu d'un désert glacé pour que les gens s'intéressent à vous... C'est trop facile, vraiment. Mais trêve de stupidités : c'est vrai qu'il avait pas vraiment bonne mine, l'ange. Et les effusions et sentiments sur-exprimés ont beau me gonfler prodigieusement, voir sa compagne agenouillée près de lui lui caresser le visage en murmurant des trucs incompréhensible avec l'air d'être en train de devenir à moitié maboule, ça faisait quelque chose. Malgré tout, ce fut elle qui réagit en premier lorsque l'orisha demanda des couverture, quelques secondes m'ayant été nécessaires pour comprendre que 'la magicienne', c'était moi.

- Elle a un nom, la magicienne, mon pote, grommelai-je tandis que la jeune femme partait chercher les couvertures demandées. Et j'suis magicienne justement, pas tisseuse.

Bon, j'étais peut-être un tantinet agressive, certes. D'autant plus que concrètement, il aurait été relativement étonnant qu'il connaisse mon nom, dans la mesure où je ne le lui avais pas donné. Mais bon, peu importait ; et puis, le cliché de la magicienne agréable et bienveillante était bien trop répandu pour que je me prive de servir une nouvelle fois de contre-exemple. De toute façon, l'urgence de la situation le dissuaderait sans doute de me casser la gueule... Pour le moment du moins.

Sans mot dire, j'avais accepté la couverture offerte par l'elfe, les yeux toujours rivés sur le corps de son compagnon. Allez savoir ce qu'il s'était prit dans la tronche pour se retrouver dans un état pareil, tout de même... Mon regard se posa de nouveau sur la demoiselle néanmoins, lorsque sa voix angoissée retentit de nouveau en une question adressée à l'orisha et à l'illuminae – moi, je comptais pour des prunes, encore une fois, hein. Et malgré tout, lorsqu'un second bout de question, sa voix s'éteignant avant qu'elle ne l'achève, ce fut bel et bien moi qui répondis.

- Nan, fis-je, d'un ton assuré qui parvint à me surprendre moi-même, il va pas crever. On va pas l'laisser crever, qu'est-ce que tu crois ? Manquerait plus qu'on ait fait tout ça pour rien... Franchement, ça m'ferait mal au cul. Enfin, au sens figuré, hein... J'crois, en tout cas.

Je me tus, estimant qu'il serait toujours temps plus tard de raconter toutes les conneries qui me passaient par la tête. Sans rien ajouter, donc, je m'approchai de l'ange – et de son porteur, en espérant très fort qu'il n'en profite pas pour me coller une mandale – et posai mes mains sur son torse, usant de ma magie blanche pour peaufiner un peu le boulot entamé par Enzel. Nul doute que le fé était plus habile que moi, à ce niveau-là : même en ce qui concerne le soin, j'ai tendance à être un peu bourrin – nan, je ne jette pas mes patients contre les murs pour soigner les maux de tête... Seulement, j'ai tendance à y aller un peu à l'instinct ; mes connaissances scientifiques sont finalement plutôt limitées et je laisse souvent ma magie faire le boulot pour moi. Autant dire que pour les trucs un peu délicats, je peux repasser... Mais pour le coup, l'illuminae avait abattu le gros du travail. Ne restait plus qu'à réparer une ou deux fractures et à insuffler un peu d'énergie à Lucain, histoire qu'il ne cane pas en route ; le reste attendrait, bosser dans des conditions pareilles s'avérant quelque peu crevant.

- Bon, j'peux pas t'le réparer complètement maintenant parce que ça fatigue, mine de rien, déclarai-je à l'elfe, mais en toute honnêteté j'pense qu'il y a peu de chances qu'il calanche maintenant, tu peux r'mercier docteur Enzel. En r'vanche, j'suis pas certaine que ce soit une bonne chose pour qui que ce soit d'rester plantés là comme des betteraves en pot, alors j'propose qu'on s'bouge... On a un bateau à disposition, si ça vous intéresse.

Un bateau avec des marins un petit peu lourdingues, certes, mais un bateau tout de même, avec des lits relativement confortables à disposition et des tonnes de couvertures supplémentaires. C'était toujours mieux que rien...


Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Jeu 26 Déc 2013, 21:54


Mon regard vide fixa pendant un instant la corde avant que je ne sois rappelé à la réalité par le bras puissant de l'Orisha, qui m'aida à me relever, me maintenant fermement afin d'éviter que je me rétame lamentablement sur la glace à cause de mes performances magiques qui ne m'avaient laissé que peu de forces. Me reprochant intérieurement ma faiblesse, j'adressai un pâle sourire reconnaissant à l'homme au teint basané, avant de passer machinalement mon index et mon pouce sur mes paupières, comme si ce geste pouvait atténuer la fatigue qui me gagnait petit à petit, en même temps que je sentais mes forces décliner, en dépit de l'arrêt de ma magie. Il semblait que j'étais encore moins résistant que je ne le pensais... ou que le froid qui sévissait en ces lieux majorait mes dépenses magiques, même après l'effort. Je manquai de vaciller lorsque l'homme aux cheveux blancs me lâcha, mais parvint à maintenir mon équilibre en me concentrant uniquement sur mes appuis, faisant abstraction pendant quelques instants des actes de l'Orisha, dont la question ne venait de rencontrer qu'un silence obstiné de ma part. J'estimais que j'étais loin d'être celui qui nécessitait le plus d'attention en ces lieux, et pourtant, j'étais conscient de ma propre faiblesse. Aussi ne savais-je guère quelle réponse formuler, et préférais laisser l'Orisha gérer la suite des événements.

Je ne fis qu'acquiescer d'un geste de tête lorsque mon partenaire m'exposa son plan, avant de m'approcher, lentement, de la paroi et du corps de Lucain, qui avait été harnaché avec précaution par l'Orisha afin de pouvoir être remonté. Je posai une main sur le poignet de l'Ange, cherchant machinalement son pouls, ne surveillant que d'un œil discret les performances athlétiques de l'homme au teint basané, sentant mes idées s'éclaircir malgré la fatigue qui me rongeait. Comme quoi, certains automatismes avaient pour mérite de me rappeler plus ou moins durement à la réalité. Le moment n'était guère propice à la contemplation de ma propre faiblesse. Aussi attrapais-je la corde d'une main, maintenant le corps de Lucain dans une bonne position de l'autre, et laissai l'Orisha nous remonter, veillant à ce que rien de grave ne se produise pendant l'ascension. Celle-ci ne s'éternisa d'ailleurs guère – plus tard, je m'extasierai sur les performances physiques de notre allié inattendu apparu de manière soudaine au beau milieu d'un désert absolument pas touristique – et une fois en haut, je laissai l'homme au regard vairon détacher le corps de l'Ange, alors que je demeurai accroupi un instant de plus, m'efforçant de réunir efficacement mes pensées et ignorer cette douleur qui me rongeait encore la main et le bras gauche.

Mon regard gris acier se riva dans celui de l'Elfe, qui venait de prendre son ami dans ses bras, semblant oublier un instant le monde extérieur pour ne se retrouver qu'avec cet Ange aux limites de la mort. Un pâle sourire se dessina brièvement sur mes lèvres, avant que l'Orisha ne rappelle tout ce petit monde à la réalité de manière assez pragmatique. Et étant donné que je me sentais parfaitement inutile et incapable de faire quoi que ce soit, je ne pus qu'attendre que l'Elfe extirpe de ses affaires des couvertures, qu'elle nous proposa également. Je m'enveloppai dans la fourrure en remerciant la jeune femme, avant de poser de nouveau mon regard sur le corps de l'Ange. Et je ne pus m'empêcher d'esquisser l'ombre d'un sourire en entendant Elisha répondre à la question de Tinuviel avec toute la subtilité dont elle était capable. Observant la Protectrice du Bonheur poursuivre mon travail, je ne pus réprimer un frisson, sentant le froid s'insinuer davantage dans ma chair, malgré la couverture que l'Elfe m'avait donnée. Et lorsque je fermai brièvement les yeux afin d'estimer les réserves magiques qu'il me restait, je découvris avec une certaine perplexité que mes flux avaient perdu en puissance. J'avais beau être du genre à trop en faire, j'avais consciencieusement choisi d'arrêter mes soins à un certain moment, afin de ne pas devenir un fardeau pour le reste du groupe. Mais il semblait que quelque chose ne tournait pas rond dans le coin et que cette fatigue qui m'accablait n'était pas le fruit d'une erreur de calcul de ma part.

Je rouvris les yeux, mordillant nerveusement ma lèvre inférieure. Peut-être que je me faisais des idées. Toujours est-il qu'il n'était guère conseillé pour l'Ange que nous venions de secourir de s'éterniser dans ce désert de glace, dont le froid m'était de plus en plus intolérable. En plus, les betteraves dans la glace, ça pousse pas.

« Elle a pas tort, acquiesçai-je laconiquement, j'suis pour. Ca doit être à une quinzaine de minutes de marche. D'ailleurs... »

Je me redressai légèrement, et ajoutai ma couverture à celle qui couvrait déjà l'Ange avant de laisser échapper un soupir de lassitude, de même que lever la faible contrainte magique que j'imposais presque machinalement à mon corps en temps normal. Une lueur argentée engloba mon corps avant que celui-ci ne rétrécisse et ne reprenne sa taille naturelle, autrement dit pas plus que quelques centimètres.

« … ça dérange quelqu'un que je squatte une épaule, un dos, une main ou autre ? J'me sens un peu vanné, là, fis-je avec une grimace d'excuse. »

Au pire, je me trouverais bien une petit place sur le dos de Bill, non ?
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Mer 08 Jan 2014, 20:45

Cocoon regardait les gens s'agiter autour de lui. L'Elfe manquait de tourner de l'oeil à chaque geste qu'elle faisait, vu la frénésie dans laquelle elle était entrée. Elle distribua à la voler un bon nombre de couvertures, de manière à réchauffer tout le monde, en se focalisant sur Lucain qui, au sens du bronzé, était celui qui en avait le plus besoin.
L'odeur de son sang s'était calmée, parce que moins abondant, et il regarda le fé du coin de l'oeil, pour voir si lui aussi n'allait pas passer l'arme à gauche. Lorsqu'il l'avait retenu dans la grotte pour ne pas qu'il s'écroule, il avait sentit combien il était froid. Plus la fatigue les gagnait, plus leurs corps refroidissaient.
La Magicien maugréa toute seul dans sa barbe de père Noël, alors que l'Elfe implora du regard les deux hommes. Est ce que son Ange favoris allait mourir ?
Seulement, la fille dans le coin prit la parole, en la soutenant moralement et physiquement. Lorsqu'elle se mit à parler, Cocoon la regarda assez intrigué. Il fut sacrément étonné qu'une paysanne ait résisté aussi longtemps dans une contrée aussi aride. D'habitude, c'était les péons qui partaient les premiers. Ici, celle ci avait montré force de résistance. Not bad.
Se passant de tout commentaire quant à son langage et ses origines de pauvresses, il se tourna vers l'autre homme, qui était de plus en plus fatigué. Celui-ci mit sa propre couverture sur Lucain, toujours dans ses bras, avant de pousser un soupir.
Devant tan de chaleur humaine, pour rassurer la femme fluette, l'Orisha n'en rajouta pas plus. De même la magicienne usa de ses dernière force pour tenter un coup de soin.

Acceptant de se mettre en route, il vit l'Elfe resserrer les sangles de son gros poney, alors que lui se tourna vers le fé. Celui-ci avait retrouvé son apparence d'origine qui était finalement que de quelques centimètres. La voix rauque de Cocoon retentit alors pour dire :

« J'allai te proposer de monter sur mon dos mais avec cette taille tu peux aller dans mon col. »


Le Roi avait énormément d'empathie et de sympathie pour le médecin, et offrit le creux que former la lourde fourrure sur ses épaules, pour qu'Enzel puisse s'y glisser dedans à son aise.

« Si une de vous est trop fatiguée, j'ai de la place sur mon dos car là, votre cheval... »


Bill était fort et tout ce qu'on voulait, mais le froid lui mordait sacrément les genoux, et les os de ses pattes commençaient à s'engourdir énormément. Si ils restaient là plus longtemps, il était certains que les animaux allaient partir avant eux. Alors leur rajouter du poids ne serait certainement pas une bonne idée.
Lorsque tout le monde fut prêt, Cocoon suivit l'Elfe qui guida le chemin jusqu'au village. Plus il marchait, plus il avait du mal à réfléchir, à y voir clair. Son front lui faisait mal, comme s'il s'était reçu un coup de baramine dessus, et ses mains et ses pieds étaient inexistants. Trop gelés pour les sentir. Le souverain avait un mental d'acier, assez fort pour avoir la prétention de résister jusqu'à arriver à ce maudit village. Lui même s'étant tapé sacrément de la marche avant de rejoindre le groupe infernal. Le blizzard était plus mortel que jamais, mais il refusait d'y rester. Jamais il ne plierait, et surtout pas pour un pauvre quart d'heure de marche.
Puis le maigre camp se fit voir. Apercevoir à l'horizon, sur la banquise glacée. Comme revigoré, il redoubla d'effort pour atteindre cet hameau. Les hommes ici avait fait du feu, dans un système rustique assez ingénieux pour que la glace, au dessous, ne fonde pas jusqu'à la Saint Glinglin.

« Bon, il est où votre bateau ? »

Déjà là, il sentait ses muscles se décrisper, près du feu, et sa peau reprendre une couleur plus chaude, qu'un gris terne. Sa main chercha le cou de Lucain pour venir tater son poul, et prendre une sorte de tension, de signe de vie, alors qu'il parla doucement au fé sur son épaule :

« Hè petite fée, tu vas bien ? T'endors pas... »

Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Dim 12 Jan 2014, 19:20

Tinuviel parvint à sourire lorsque Elisha la rassura à propos des chances de survie de son compagnon. Elle appréciait sa gentillesse, même si le tout était enrobé d’une apparente rudesse. Chacun son caractère après tout. Elle acquiesça ensuite à l’idée de décamper. L’endroit n’avait rien d’accueillant, ce n’était plus un fait à démontrer. Chaque minute perdue happait davantage l’énergie de chacun, qu’il s’agisse de magie ou de force purement physique. Enzel abonda à son tour dans ce sens. Puis, après avoir reprit sa taille initiale, demanda à s’installer sur l’un des aventuriers, ce qu’accepta immédiatement Cocoon.
La troupe se mit donc en marche. Tinuviel se contenta de rebrousser chemin, guidant les autres dans son sillage. Le village des colons n’était pas loin. Heureusement car, comme l’avait remarqué l’orisha, le pauvre Bill commençait sérieusement à souffrir du froid. Leur premier réflexe en arrivant fut évidemment de s’amasser autour du premier feu de camps qu’ils virent. L’elfe en profita pour vérifier l’état des pattes de son poney et les enduire de graisse. Substance guère peu ragoûtante, mais qui avait au moins la propriété de bien isoler.
« En ce qui nous concerne, nous avons accosté un peu plus loin. Mais il aurait fallu dépasser le village. Je pense que près de la mer, on doit les avoir à vue.
Elle se releva et ferma le gros pot de verre qu’elle tenait.
« Restez au chaud… Je vais voir si il n’y a pas moyen de s’arranger avec les gens du coin. Je reviens.
Rajustant la position de sa couverture sur les épaules, l’elfe aux cheveux blond s’éloigna sans plus attendre en direction des bâtisses. En dépit de sa fatigue, elle continuait de s’agiter, probablement portée par l’aspect urgent du moment. Le contrecoup risquait d’être dur à encaisser. Quoiqu’il en soit, on l’a vit revenir quelques minutes plus tard, un paquet sous le bras.
« J’ai trouvé un homme qui a accepté de prévenir l’équipage pour nous. Nous n’avons plus qu’à les attendre, ils devraient être là très bientôt. Je vous ais aussi prit de quoi reprendre des forces. C’est ce que mangent les gens du coin… Apparemment ça remonterait n’importe qui presque instantanément. Bon, je ne vous cache pas que ça n’a pas l’air d’être de la grande gastronomie… enfin.
Elle leur tendit son petit paquet. C’était bien la moindre des choses à faire, au regard de tout ce qu’eux même avaient fait pour elle. Il s’agissait d’un genre de gâteau riche, dont il semblait difficile de déterminer les ingrédients au goût… à moins d’avoir déjà mangé du phoque. Après cela, Tinuviel consenti enfin à s’asseoir, trouvant une place à côté de Cocoon, sur des caisses de bois que l’on avait entreposées la.
Ses forces la quittèrent aussitôt, alors qu’elle se sentait envahie par une intense fatigue. La jeune femme luttait pour rester éveillée : elle essaya toutefois de ne pas trop le montrer. Chacun ici portait son propre lot de fatigue, la retenue s’imposait d’après elle. Sa main s’agrippa alors à la manche de l’orisha, comme pour s’empêcher de tomber en arrière.
« Je vous suis infiniment reconnaissante pour ce que vous avez fait. C’est vraiment… Elle cherchait ses mots. Je ne sais pas trop comment dire…
Tinuviel eut alors un petit rire nerveux. Elle sourit tout de même en toute sincérité.
« Merci.
Au port, un bateau venait d’accoster. L'homme que Tinuviel avait engagé revint vers elle.
« Mad’moiselle, vos gars sont là.
- Merci beaucoup.
- A vot' service.

Et il s'en alla. La fin du calvaire venait d'être annoncée.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Mar 14 Jan 2014, 14:30

Tout le monde semblant d'accord pour dire que se barrer était l'idée du siècle, nous nous mîmes en route à la suite de l'elfe, en direction du village de colons débiles – désolée, mais fallait quand même être sacrément con pour choisir d'aller durablement se geler le cul dans un endroit aussi hostile – ayant élu domicile au tout début du continent. D'un signe de tête, j'avais refusé la proposition de l'orisha, peu encline à grimper sur le dos d'un inconnu tant que ça n'était pas absolument nécessaire. Et, même si j'avais les jambes qui tremblaient un peu et la tête qui tournait vaguement, il ne me semblait pas encore être prête à m'aplatir par terre au moindre effort. Et puis bon, monsieur muscles avait beau ne pas être la moitié d'une lopette, peut-être qu'il valait mieux éviter de trop le surcharger quand même. Déjà qu'entre l'ange à moitié crevé, le fé qui tenait plus debout et les deux équidés en cours de congélation, on avait moyennement fière allure, il aurait plus manqué que le seul type à peu près en état du lot ne meure de surcharge pondérale.

Au final – et malgré les plaintes télépathiques de Charlie, dont les sabots ne supportaient qu'assez moyennement leur séjour prononcé sur la glace – notre équipe de canards boiteux finit par arriver à bon port et par s'affaler d'un commun accord près de l'un des feux qui brûlaient çà et là. Enfin, sauf l'elfe, qui considérait visiblement qu'elle ne s'était pas assez fatiguée pour la journée et continua à s'affairer, s'occupant de Bill avant d'aller blablater avec les quelques colons qui traînaient par là avec l'air de se demander d'où on sortait et ce qu'on foutait là. Je songeai un instant à la retenir, histoire qu'elle se repose deux minutes avant de se remettre à gigoter, mais y renonçai finalement. J'avais déjà participé à un sauvetage d'ange, j'allais pas faire du baby-sitting d'elfe, maintenant... Trop de bonnes actions tuent les bonnes actions, vous voyez. Et puis visiblement, elle savait ce qu'elle faisait, puisqu'elle finit par revenir avec de la bouffe et des nouvelles pas trop mauvaises – autrement dit, le fait qu'on aurait pas à se bouger le cul pour rejoindre son bateau. Marmonnant un remerciement,  j'attrapai l'un des gâteaux qu'elle venait de ramener et croquai dedans, sans pouvoir réprimer une grimace de dégoût. 'Pas de la grande gastronomie', effectivement...

- La vache, c'est carrément dégueu, ouais... R'marquez, ajoutai-je avec un sourire légèrement amer, ça m'rappelle la cuisine de ma darronne.  

Je terminai ma part, malgré tout, parce que même si ça avait l'air être un genre de mélange de bouse de yak, de terre glaise et de racines de pissenlit, faut avouer que ça requinquait. Et puis, pendant que je bouffais, je me suis souvenue d'un truc, soudainement : contrairement à Lucain et sa compagne qui visiblement avaient un équipage à leurs ordres et à machin qui semblait être sorti de nulle part, Enzel et moi avions encore des comptes à rendre à du monde sur ce foutu continent. Enfin, des comptes à rendre, c'est un bien grand mot – bon, c'est plus une expression qu'un mot, ouais, mais je vous emmerde –, disons juste qu'on avait promis à des abrutis de marins de leur servir de médecins au cours de leur folle aventure, quoi. Et que les laisser en plan, ben ça aurait été moyennement sympathique, quand bien même ils étaient quand même très très cons. D'un autre côté, faire subir une traversée aussi longue à un blessé sans personne près de lui qui soit habilité à le soigner si besoin, ça risquait d'être un petit peu chaud. Et puis, bien que réellement débiles, il était assez peu probable que les membres de l'équipage se retrouvent en danger de mort, au vu de la témérité que je leur connaissais.

- Y a pas de quoi,
répondis-je laconiquement à l'elfe, alors qu'un mec venait de nous annoncer l'arrivée de son bateau. Écoutez, c'est pas tout ça, mais on a un équipage de péquenots qui nous attend, nous, et y sont pas garés par là... J'vais leur dire d'aller s'faire voir, j'reviens.

Je me levai, et esquissai un sourire, consciente que je passais probablement pour un monstre sans coeur. Quoique, peut-être que personne ne m'en voudrait de me soucier de la santé de l'ange au détriment de celle de marins un peu attardés. Quoi qu'ils pensent de moi, de toute façon, mieux valait ne pas s'éterniser. Sans réfléchir, je me penchai vers l'elfe et l'embrassai rapidement sur la joue – honnêtement, je me demande encore ce qui m'a prit... à croire que le climat me faisait vraiment perdre la boule.

- T'inquiète, ça va aller, fis-je doucement, J'reviens. Évitez d'crever de froid en attendant, hein.

J'adressai un vague signe de la main aux trois humanoïdes et aux deux équidés que j'abandonnais momentanément, et puisai dans le peu de réserves magiques qu'il me restait pour me téléporter jusqu'au navire qui nous avait amenés. J'atterris sur le pont en un splendide dérapage mi-contrôlé sur le givre qui le recouvrait, et faillit me manger la rambarde sous l’œil hilare de trois marins visiblement aussi débiles que lorsque nous leur avions faussé compagnie. Ne me sentant pas le courage de pousser une gueulante ou de leur coller une beigne, je me contentai de leur expliquer rapidement qu'ils allaient devoir se débrouiller seuls pour leur palpitante exploration. Après tout, s'ils ne s'attiraient les foudres d'aucun psychopathe sanguinaire pendant leur séjour - ce qui, sur un continent quasi-désert, ne devait pas être si compliqué - il y avait peu de chances qu'ils courent de risques réels ; je doutais qu'ils s'éloignent beaucoup de leur navire. Alors bon, ils faisaient un peu la gueule, c'est sûr ; mais vu qu'à la base, on était là gratos, ils avaient pas le droit de dire grand-chose.

- Faites gaffe à vous et soyez sages, ce s'rait con que vous tombiez dans une crevasse en jouant à chat perché. Surtout que y a rien pour se percher, ici. J'essaierai d'revenir à temps pour le voyage du r'tour, vous en faites pas. Ah et t'nez, ajoutai-je en sortant un petit pot en verre de mon sac, j'ai prit ça avant d'partir, c'est pour les engelures j'crois. Ou les hémorroïdes. Mais ça vous servira d'toute façon.

Je lançai le pot à l'un des types et leur adressai un sourire légèrement ironique, avant de me téléporter de nouveau, oubliant toute notion de précision tant j'étais crevée. Si bien que, de manière totalement fortuite - si, je vous jure - je me retrouvai sur le dos de l'orisha qui était venu nous prêter main-forte, et n'eus que le temps de m'agripper à ses épaules pour ne pas glisser et me retrouver sur le cul. Décidément, heureusement que le ridicule ne tuait pas, aujourd'hui - quoique s'il s'était mis à tuer spécialement aujourd'hui, ça aurait été un peu étrange quand même. Avec un soupir, je lâchai lentement les épaules du type pour me laisser glisser le long de son dos - en espérant que me servir de toboggan ne lui poserait pas de problème - et atterris maladroitement sur mes deux jambes.


Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Lun 20 Jan 2014, 22:20

Décidément, il semblait que cet Orisha, qui errait dans ce désert pour on ne savait quelle raison, avait bien plus d'empathie que l'on pourrait le croire aux premiers abords – quoi, vous pensez, vous, que toutes les armoires à glace que vous croisez ont l'air de bisounours ? Je souris, non pas par moquerie, mais par sincérité et le remerciai simplement avant de me glisser dans le col en fourrure de l'homme aux yeux vairons, ne laissant que ma petite tête aux oreilles légèrement pointues dépasser à l'air libre. Et je découvris au passage que l'idée avait été loin d'être mauvaise, puisqu'en plus de profiter de fourrure du manteau de l'Orisha, je profitai en plus de sa chaleur corporelle, et autant dire que celle-ci était loin d'être négligeable – sans arrière-pensée, bande de petits vicieux. Si bien que je somnolais durant tout le trajet du retour, laissant l'Elfe blonde guider ceux qui avaient encore la force de tenir sur leurs jambes et de s'en servir. Quand bien même le froid du désert de glace ne s'infiltrait plus jusqu'au plus profond de mes os grâce à l'Orisha, je le sentais tout de même ronger mes forces et dissiper ma vigilance.

Je ne pris conscience de notre arrivée au village des colons que lorsque la voix de l'Orisha me parvint, me paraissant si lointaine que je ne réagis pas immédiatement. Ce ne fut qu'après avoir cligné deux trois fois des yeux et fixé d'un regard absent le feu autour duquel notre petit groupe s'était regroupé que je percutais le sens de ses propos, et que je levai les yeux vers l'homme aux yeux vairons.

« Mgnh... Ouais, pardon. J'ai connu pire comme somnifère, pourtant, grommelai-je. »

Me sentant tout de même encore un peu somnolent, je me frottai machinalement les yeux avec mes index, avant de river mon regard sur l'Elfe hyperactive, qui s'éloignait entre les quelques bâtiments de l'endroit, pour une raison qui m'était obscure – décidément, ce froid ne me réussissait pas. Je laissai échapper un soupir tout en luttant contre l'envie plus que tentante de fermer à nouveau les yeux et de me laisser emporter par le sommeil. Toute douleur s'était évanouie, et ne demeurait à présent que cette immense lassitude, ainsi que le besoin irrépressible de dormir. Probablement que je m'assoupis à nouveau pendant quelques instants, car je ne vis pas revenir l'Elfe, ne prenant à nouveau conscience de ce qui m'entourait qu'une fois que celle-ci tendait à chacun un gâteau de conception apparemment locale, sur lequel nous ne tardâmes guère à avoir un avis des plus radicaux. Et probablement des plus justes, pensai-je en rivant mon regard sur Elisha avec un sourire en coin.

Je me forçai toutefois à sortir du col de l'Orisha pour attraper un bout de gâteau, sachant pertinemment que malgré mon peu d'appétit, manger ne me ferait que du plus grand bien – quand bien même il s'agissait de manger une spécialité locale immonde au possible. Heureusement que mes besoins nutritifs étaient à l'image de ma taille réelle...

« Rappelle-moi de n'jamais manger chez tes parents, alors... grommelai-je en me forçant à avaler une autre bouchée de ce met au goût indescriptible. Quoiqu'ça vaut p'tetre toujours mieux que de manger d'la glace et de la caillasse, ajoutai-je en balayant les alentours du regard. »

Au vu de la pauvreté de l'environnement, il était même étonnant que les colons puissent subvenir à leurs besoins. Quoique soumis à des conditions extrêmes, les habitants de ce monde parvenaient toujours à s'adapter de la manière la plus étonnante possible. Avec ou sans les miracles de la magie – je n'avais même pas envie d'imaginer que ce que je mangeais était le fruit d'un sort gastronomique. Ceci dit, la spécialité locale eut le mérite de me tirer quelque peu de ma torpeur, en plus de me faire vivre une expérience gustative inoubliable, si bien que je me sentais un peu moins près à m'endormir au moindre instant de silence. Je pris toutefois la liberté de revenir m'asseoir sur l'épaule de l'Orisha une fois mon repas achevé, avant d'esquisser un sourire mi-figue mi-raisin en voyant disparaître Elisha par magie. Etait-ce vraiment sage de sa part que de se téléporter ainsi après une telle expédition ? Dans le fond, je savais que la Magicienne agissait de manière raisonnable en délaissant ainsi les marins que nous avions accompagnés durant le voyage vers le continent des glaces, aussi ne lui tenais-je guère rigueur de son propos – que je savais plus ou moins exagéré. Après tout, laisser Lucain participer à un voyage maritime avec pour seul médecin un Fé qui menaçait de s'écrouler de fatigue dans le premier lit venu n'était guère des plus conseillés pour la santé de l'Ange, alors qu'une bande de marins un peu simplets pouvait très bien gérer seule les indigestions des uns et les doigts cassés des autres.

« On va pas vous abandonner l'travail à moitié fait, fis-je à l'Elfe d'un ton rassurant. Donnez-moi juste une heure ou deux d'sommeil et je devrais à nouveau tenir la route. »

J'ignorais si c'était vrai, mais toujours est-il que je ne pouvais pas abandonner Lucain dans cet état. Pas plus que je possédais la force de rejoindre mon propre navire, en fait. Mais je n'eus guère le temps d'y penser à deux fois, car la Magicienne réapparut un instant plus tard, dans la position la plus improbable qui soit. Et avant même que je ne puisse réagir, la jeune femme se rattrapa en s'accrochant aux épaules de l'Orisha, me fichant une beigne monumentale au passage. Et je vacillai avant de choir, littéralement sonné par la torgnole involontaire de la Magicienne.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Mer 22 Jan 2014, 09:37

Le Titan se perdit dans la contemplation du feu, que le pauvre camp d'humains essayait de garder en vie et flamboyant. Ils étaient tous réunis autour de ce braséro, attendant le navire ou quoi que ce soit d'autre.
L'elfe décida que se reposer était superflue, et s'activa pour aller chercher de quoi se réchauffer l'estomac. Une sorte de remontant fait à base de produits locaux. Très locaux. Peut être un peu trop. L'Orisha avait bien plus de réserve que qui que ce soit et, voyant la tête de la magicienne, et entendant ses dires, il préféra ne pas tenter l'expérience. S'il voulait vraiment se vivifier, il se débrouillerait avec des ingrédients trouvés sur place, mais en aucun cas manger ce... Truc.
Oh non, il ne faisait pas le mijoré, il faisait attention à ce qu'il ingurgitait. Et ça, ça ne rentrait pas dans son alimentation de base. Posant le bloc de nourriture à côté de lui, il vit les visages se décomposer les uns après les autres, au fur et à mesure qu'ils avalaient leur mixture. Puis Tinuviel finit par s'adresser à eux. Avant qu'il ne pu dire quoi que ce soit, la paysanne, prise d'émotions fortes visiblement, alla toucher la femme pour déposer des baisers sur son visage. Décidément... Cette fille était vraiment très étrange... Ou alors elles entretenaient une relation très très proche...
Cocoon fut tiré de ses pensées en voyant la femme déguerpir, pour réapparaitre légèrement plus tard.
Bel atterrissage. Enfin, ça dépendait pour qui.

« Hé, si tu voulais que je te porte, suffisait de d'mander. J'suis pas un sauvage hein ! »

Elle se laissa choir sur le sol, comme une méduse glissant sur un plan incliné en métal, avant de se mettre debout, avec une mollesse infinie. Le bronzé l'observa du coin de l'oeil, n'ayant finalement remarqué sa présence que parce qu'elle s'accrocha à ses épaules, écrasant le fé par la même occasion. Enzel variait de taille, le temps de manger, puis de revenir se réchauffer dans la fourrure et sur la peau bouillante de Cocoon. Ce dernier prit soin de vérifier que Lucain ne perdait ni ses doigts, ni ses pieds, avant de regarder ses blessures. Aucune de s'était rouverte, pour son plus grand bonheur.
Enchainant après Enzel il annonça :

« Il respire mieux que tout à l'heure. Il faudra le mettre quand même rapidement à l'abris, je ne pourrais pas le maintenir indéfiniment dans cet état stable. A moins de lui donner ma propre énergie. »

Ouais, de le lier, comme il avait lié Yulenka lorsqu'elle était à l'orée de la Mort et qu'il du lui faire une transfusion d'énergie. Lucain était dans un état assez désastreux pour ne lui poser aucune résistance, quand bien même Tuniviel accepterait. Bien sur, le Souverain se garda bien de parler de ce phénomène, le gardant comme un secret racial, qu'il ne divulguait pas.
Regardant Elisha il lui lança :

« T'as besoin de dormir toi ? »

Cocoon refusait de se reposer, sachant que la survit de l'ange dépendait en partie de lui, mais il fallait savoir que la veille, il avait intelligemment festoyé toute la nuit, jusqu'au petit matin, et que rentré chez lui, Déon ne l'avait pas laissé tranquille une seconde. Donc autant dire que son corps commençait sérieusement à lui faire mal, bien que le froid ait complètement annihiler l'alcool qui lui restait dans le sang.
Là, ce qu'il espérait surtout, c'était rejoindre le navire pour mettre l'Ange à l'abris du vent, dans un endroit un peu plus isolé, et bordé de couvertures aussi chaudes les unes que les autres. Le bronzé supportait assez mal le froid, et il lui était difficile de rester en place dans ce genre de situation. Il sentait néanmoins son corps chuter en température -bien qu'elle restait bien plus élevé encore que la moyenne- ce qui le mit assez mal à l'aise. L'agacement le gagna ainsi petit à petit, et il dit un peu sèchement :

« Le bateau sera prêt dans combien de temps ? »

Ce n'était pas vraiment contre quelqu'un mais il aurait aimé savoir le problème de ce continent et surtout, quand est-ce qu'ils allaient en sortir, qu'il puisse enfin se reposer.

Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Lun 27 Jan 2014, 18:03

Tinuviel esquissa un sourire face au geste d’Elisha pour la réconforter. Elle appréciait le peu qu’elle avait découvert d’elle, qu’il s’agisse de tendresse spontanée ou de rudesse, elle trouvait là dedans quelque sincérité appréciable. Un sentiment qu’elle portait à chacun d’eux désormais. Cocoon, pour s’être immédiatement investi en mettant sa grande force, pas seulement physique, à leur service. Enzel, pour avoir offert ses compétences, en dépit des effets que cela avait eu sur lui… Tous partageaient ce souci de l’autre, qualité fort précieuse en ce monde, dont l’elfe savait combien il pouvait être impitoyable.
Elle regarda donc la magicienne disparaître, avec un reste de sourire gelé sur le visage. Sourire qui s’étira en réaction aux propos d’Enzel. La fille de la nature acquiesça doucement, convaincue.
Son esprit s’embrumait peu à peu, en dépit de la chaleur du feu infiltrant progressivement ses membres, comme pour leur redonner vie. Une sensation douloureuse, quoique l’elfe n’en ait cure sur le moment. Elle étouffa un bâillement, tandis que ses yeux commençaient à se clore lentement.
De son côté, Bill profitait également de la chaleur. La graisse étalée protégeait efficacement ses pattes : il en souffla de contentement. Agitant sa crinière, il laissa aller son regard à quelque discrète observation de la licorne. L’œil en partie caché par un rideau de crin, il menait une expertise rigoureuse de l’étalon, toujours aussi fasciné par la superbe corne qu’il arborait. Son œil se mit à briller doucement…

Rêverie interrompue par le retour brutal de la magicienne qui, souffrant du hasard de l’approximation, termina sa course sur le dos de l’orisha. Le poney et l’elfe sursautèrent de concert, tandis qu’Elisha glissait jusqu’à terre avec grâce. Etouffant une petite exclamation de surprise, la blonde alla chercher le fé du regard. Le pauvre venait de se manger un gros pain qui l’avait littéralement couché. Elle approcha donc un peu du col de l’orisha afin de s’assurer qu’il était toujours entier, puis le prit délicatement dans les mains, comme on le ferait d’un oiseau.
« Est ce que ça va ?
Fit elle au fé à voix basse, pour ne pas l'assourdir. Il ne manquerait plus qu'un blessé de plus s'ajoute à la liste. Le coup avait du le sonner, mais il s'en tirerait sans doute avec une belle bosse... L'elfe releva alors les yeux en direction de l'orisha. Elle ne savait pas vraiment ce qu'il entendait pas « donner son énergie », mais cela sonnait comme quelque chose à éviter autant que possible. Aucun d'eux n'était assez frais pour supporter de se délester de davantage de force. Toutefois, elle ne répondit rien, se contentant de ne réagir qu'à sa dernière réplique.
« Il vient d’amarrer, on peut y aller tout de suite. Les marins se débrouilleront pour faire le plein d'eau douce, mais on pourra se réchauffer entre temps. Nous avons assez de lits pour tout le monde... et de nourriture... meilleure que celle ci. Allons, ne perdons pas plus de temps sur ce maudis continent.
La jeune femme percevait l'épuisement de Cocoon et le partageait, comme tous ici. Elle se leva donc sans plus attendre et appela Bill d'un sifflement. Quant à Enzel, elle lui laissa le choix de se poser ou bon lui semblait et même de rester dans ses mains s'il le voulait.
Puis, elle prit le pas sur la petite troupe, en dirigeant ses pas vers le bord de mer. Le village était petit, difficile de s'y perdre. Et en dépit de sa fatigue, elle ne pu empêcher son regard de détailler brièvement les habitants : de l'impressionnant mastodontes aux yeux rouges aux paysans chétifs, il y avait de tout... Enfin bref, le quatuor parvint au port assez rapidement. La jeune femme fit alors signe à l'équipage.
« Dame elfe, vous êtes en vie !
S'exclamèrent ils en accourant. Leurs yeux se posèrent aussitôt sur le capitaine et les questions commencèrent à fuser. Mais Tinuviel les interrompit aussitôt, prétextant qu'elle leur raconterait tout cela plus tard et que pour l'heure, ils avaient des invités à bord. L'équipage prépara donc des lits supplémentaires, pendant que la fille de la nature s'occupa de présenter brièvement la configuration de l'embarcation, au cas ou l'un d'eux aurait besoin de quelque chose.
L'espace habitable du bateau se résumait à une vaste pièce, meublée d'une grande table entourée de deux bancs, de plusieurs étagères et tonneaux et autre petit mobilier. Une trappe permettait d'accéder à la cale et aux réserves de vivres. Dans un coin, il y avait un poêle pour tout chauffage. Au fond se trouvaient des cabines avec des lits.
« Faites comme chez vous. Dit l'elfe en remettant du bois dans le poêle, bien que l'air soit déjà chaud comparativement à l'extérieur. Cocoon, vous pouvez installer Lucain dans la pièce là bas. Dit elle en désignant l'une des chambres. Et si vous voulez dormir, n'hésitez pas... Installez vous où vous voulez.
Ces dernières paroles s'adressaient à tout le monde.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé


Revenir en haut Aller en bas
 

Vivre et mourir [ PV Elisha & guests ]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 2 sur 2Aller à la page : Précédent  1, 2

 Sujets similaires

-
» Rencontre avec Alyska (vivre ou mourir, c'est à elle de le choisir)
» [Événement] - Il faut vouloir vivre et savoir mourir | Partie I
» [Événement] - Il faut vouloir vivre et savoir mourir | Partie II
» Réaménagement et renouveau [PV Elisha]
» La descendance de l'Ombre [PV Elisha]
Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Les Terres de Sympan :: Zone RP - Océan :: Continent des glaces-