Violette suivit Neros sans faire de commentaire sur l'idée qu'il avait eu. Ce n'était pas lui qu'elle attendait mais la chose en question saurait la retrouver où qu'elle soit alors autant lui avouer à la dernière minute. Elle sourit, ayant en réalité eut l'intention d'attacher son dromadaire au sien pour qu'il fasse le larbin et ramène les deux au camp. Tant pis, elle le lui demanderait gentiment, c'était tout. Elle devait voir Mitsuko et pas pour une affaire concernant les voyageurs, pour quelque chose qu'elle jugeait plus importante. Réunir les souverains, c'était son idée, et elle imaginait déjà tous ces haut placés. Elle se sentirait toute petite face à eux sans aucun doute et elle était convaincue qu'ils étaient tous sages, qu'ils sauraient discuter et prendre des décisions, se rendre compte des méprises qu'il y avait eu. Elle n'allait pas être déçue du voyage. En attendant, elle devait communiquer avec son amant qu'elle avait rétrogradé. Avant il avait la position de fantasme, maintenant il... elle ne savait pas trop. Quel titre lui donner? Elle ne trouva rien qui ne serait pas trop rabaissant et elle finit par lui répondre en employant son nouveau titre, quelque chose qui lui allait à la perfection. « Je ne sais pas mon bichon. ». Après tout, chaque princesse devait posséder un gentil toutou mignon. Il avait de la chance d'occuper cette place finalement, c'était un privilège. Elle rit, plutôt discrètement, à sa pensée. Y avait-il des bichons roux? Oh et puis, si ça n'existait pas ailleurs, cela voulait dire qu'elle avait en sa possession une espèce très rare. Elle sourit, réfléchissant avant de ricaner. « Je me suis aussi posée la question. Et puis, ça ne ne m'arrangera plus vraiment de me retrouver avec toi pour une autre mission maintenant qu'on l'a fait. C'est que, maintenant, je ne te vois que comme hum... ». Elle réfléchit, ne trouvant rien de satisfaisant. Elle n'allait pas lui dire qu'il n'avait plus aucune valeur à ses yeux, ce n'était pas vraiment le cas. Il faisait quand même parti de son peuple et elle savait qu'il était loin d'être dénué de capacités. Il pourrait lui être d'une grande aide s'il œuvrait à ses côtés. Mais elle ne voulait plus coucher avec lui, ni même seulement y penser. Elle préférait que leur relation devienne chiante comme la mort plutôt qu'il y ait de nouveau cette tension sexuelle entre eux. Elle finit par dire « Oh j'en sais rien. Je ne trouve rien d'autre que bichon. Je te vois comme mon bichon. Et si t'es sage, t'auras un biscuit. ». Elle sourit, l'enquiquinant. Elle pouvait encore se le permettre car, après tout, ils venaient tout juste de coucher ensembles, mais ensuite, s'ils se recroisaient, elle allait l'assommer de choses ennuyantes à souhait.

« Mais j'ai remarqué qu'à chaque fois qu'ils nous faisaient partir en mission ensembles, c'était toujours pendant ma période de fécondité... peut-être qu'ils veulent repeupler l'espèce humaine? ». Elle rit sous cape, préférant regarder le paysage, mine de rien. « Enfin, vu ta fréquence de rapports, tu vas la repeupler à toi tout seul! ». Elle ricana cette fois, entendant le cri familier de sa monture. Le dragon ne tarda pas à apparaître à l'horizon, un dragon légendaire, celui des rois. Elle le fixa dans les yeux. « Oh oui, je ne t'ai pas dit : ce n'est pas toi que j'attendais tout à l'heure. Mais je te remercie de ramener ma monture au campement pour moi, t'es un amour. Je ferai un bisou à ta mère pour toi. ». Violette attendit que le dragon vole à un mètre au dessus de son dromadaire pour se hisser sur ce dernier, sautant avec rapidité sur le dos de sa nouvelle monture. « Tchao mon petit bichon! ». Elle lui fit un geste de la main puis ordonna à l'animal ailé de remonter dans les cieux, contente de sa sortie. Au moins, il pourrait faire le voyage dans le calme en ruminant et elle pourrait contempler le désert vu des cieux. C'était magnifique, la vitesse de l'animal lui procurant un peu de fraicheur malgré la température globale du lieu. Elle n'avait pas perdu son temps, heureuse du temps qu'elle avait passé avec lui. Mais, à présent, c'était terminé, et tant mieux, car désirer à ce point un homme avait été horrible, oui, totalement horrible. Mais, à présent, elle devait voir la mère de cet homme. Le saurait-elle dès qu'elle franchirait la porte? Est-ce qu'elle sentirait l'odeur de son fils sur elle? Peut-être valait-il mieux prendre un bain avant... oui, sage idée. Et puis, si elle se présentait devant la déesse ainsi, elle en serait mal à l'aise. Elle n'allait pas lui dire, jamais, ce serait trop embarrassant. En plus, peut-être qu'elle prendrait mal le fait qu'elle ne désire le faire qu'une fois avec son fils? Croirait-elle qu'elle l'avait pris pour un jouet? Bon, c'était un peu le cas mais elle n'était pas la seule à agir de la sorte... Non non, il valait mieux garder le silence, elle imaginait très mal Mitsuko comprendre ce genre de choses.