Violette s'arrêta, l'écoutant attentivement. Elle finit par soupirer, réfléchissant à ce qu'il disait. Un petit sourire étira ses traits lorsqu'elle comprit la vérité. Les voyageurs avaient sans doute orchestré ça pour éviter que deux de leurs éléments se battent bec et ongles et compromettent la paix au sein de l'organisation. C'était plutôt logique, bien qu'elle trouvait ça vraiment fort. Elle finit par appuyer l'un de ses genoux sur le lit, chevauchant l'humain. Elle le fixa un instant puis s'approcha doucement de son oreille : « J'espère pour toi que tu es bon comédien. Parce que si ce sont vraiment les voyageurs qui nous ont enfermé ici, peut-être nous observent-ils à l'heure actuelle. Il ne faut pas être intelligent pour comprendre que si c'est vraiment eux qui nous ont poussé dans ce traquenard, ils attendent de nous bien plus que l'on se dispute... sinon nous ne serions pas tous les deux à moitié nus enfermés dans cette pièce. Donc, il va falloir jouer les réconciliations pour que ces portes s'ouvrent et pour que l'on puisse s'en aller... ». Attendant quelques instants qu'il comprenne, elle le gifla une seconde fois, ne lésinant pas sur les moyens pour faire paraître le jeu vrai, surtout qu'elle était encore un peu en colère contre lui. Il la prenait vraiment pour une gamine? N'avait-il donc pas lu ce qu'elle lui avait écrit avant de partir?. « Une gamine? Tu te fous de moi? Tu ne sais donc pas lire? ». Indignée, jouant la comédie à la perfection, elle continua, lui rappelant cette vérité dont il ne se souvenait visiblement pas. « Je t'ai dit que ce que faisait mon moi enfant était totalement hors de ma volonté! Je ne la contrôle pas, pas plus qu'elle me contrôle! C'est toi qui lui a fait peur à lui crier dessus comme ça!! Ce n'est qu'une gamine et elle n'a pas fait exprès de te transformer que je sache. ». Frappant son torse, elle continua à vive voix, faisant en sorte qu'on puisse les entendre de derrière la porte. « Je me souviens de ce qu'elle fait mais pas elle! Tu crois quoi? Que je m'enverrai des hommes si elle s'en rappelait? Pff n'importe quoi! Comme si j'allais me ramener sur des champs de bataille et décapiter des têtes en sachant qu'elle en resterait traumatisée! Ça va pas bien dans ta tête! T'es vraiment un abruti fini... ». En plus, elle était plutôt franche, ce qui rendait la comédie pas si surfaite que cela. C'était simple de lui crier dessus car, de toute façon, ils ne faisaient que ça à chaque fois qu'ils se rencontraient, comme si rien ne pouvait les rapprocher. « Je suis sans cœur? Ah oui? Je ne t'aurai pas sauvé si tel était le cas! Et puis, comme je te l'avais écrit dans ma lettre, l'effet du sceptre n'est pas éternel normalement! D'ailleurs je comprend même pas pourquoi t'es encore humain! Tu aurais déjà dû redevenir réprouvé! Alors si t'es encore humain, finalement, c'est que, inconsciemment, tu le veux bien! Arrêtes de te plaindre sur ta vie de petit fils à papa déchu là. Ça va bien. T'es un homme oui ou m*rde? ». Elle fit une pause. « Et ne reproches pas tes fautes aux autres. N'importe quoi! Comme si les voyageurs pouvaient faire ce genre de choses... En plus tu... ». Il y eut un instant de flottement, le regard de la jeune femme se plongeant dans les yeux de Neros. Elle jouait, jouait à être troublée par lui, descendant son regard vers ses lèvres. « Je... ». Elle semblait hésiter puis, finalement, elle se pencha vers lui, l'embrassant avec une passion dévorante en espérant qu'il jouerait lui-aussi le jeu. Si c'était ça leur ticket de sortie, alors autant faire semblant pour être libres de se déchirer ensuite.

Les hanches de la reine se rapprochèrent du bassin de l'homme, comme si elle cherchait son contact, ses lèvres descendant dans son cou alors que ses mains parcouraient son torse. Se redressant légèrement, elle commença à défaire son bas avant de s'arrêter, essoufflée. « Allons sous la couette... si mon amant revient... ». Elle l'entraîna avec elle, le plaçant sous elle, continuant à jouer avec lui, l'embrassant, le mordillant avidement. Le seul problème c'est que plus elle faisait ça, plus elle avait envi de lui. C'était totalement horrible. Allant sous la couette après lui avoir souris d'un air malicieux, elle fit en sorte que si quelqu'un les regardait, cette personne croit qu'elle lui avait enlevé son caleçon. Puis, se posant sur son bas ventre, elle bougea sa tête de haut en bas pour mimer les préliminaires. Elle avait chaud, et après quelques minutes, elle remonta, passant sa langue sur ses lèvres avec délectation. Elle le fixa dans les yeux puis finit par lui dire : « Prend moi... tout de suite... ». Elle gémit, son corps se contractant comme si il était entré en elle. Puisqu'elle était dessus, elle devrait faire presque tout le travail et elle commença à bouger le bassin, simulant une certaine jouissance. Ses seins contre son torse, elle n'avait sans doute jamais vécu un moment si érotique, son corps réagissant sous l'effet de cette comédie, elle se retenait pour ne pas trop frotter son entre jambe à la sienne, quelques frôlements se produisant tout de même alors qu'elle bougeait, concentrée dans sa jouissance. Elle n'avait pas envi de faire passer Neros pour un mauvais amant mais la situation était réellement chaotique, irrésistible. Aussi, elle l'embrassa, jouissant en même temps avant que ses muscles contractés ne se relâchent. Elle lui murmura, à bout de souffle sous l'effort qu'elle avait fait, bien que moins important que s'ils avaient réellement fait l'amour. « Tu vois que je suis bonne... ».

Les deux portes s'ouvrirent alors lentement, leurs vêtements réapparaissant comme par enchantement. C'était ça, un piège mesquin pour les inciter à se rabibocher. N'importe quoi, vraiment. Elle finit par se lever, glissant la taie de l'oreille dont elle s'était servie entre ses jambes comme si elle voulait récolter la semence du jeune homme. En réalité, elle essuyait l'effet que cette action lui avait procuré, se maudissant déjà de sa faiblesse. Elle s'habilla puis se tourna vers lui. « Bon... je n'ai pas l'habitude de m'attacher à mes amants donc ne te crois pas dans mes bonnes grâces uniquement parce que nous avons couché ensembles. Et puis, ça devra rester entre nous. Je n'en parlerai pas et tu ne devras pas en parler non plus. Bref, maintenant qu'on s'est réchauffé, on va reprendre la route. Dehors il fait froid mais nous avons déjà pris suffisamment de retard comme ça. ». Elle lui lança ses vêtements puis sortit pour aller chercher la cargaison et les bêtes, s'excusant auprès de ses ôtes de ne pouvoir rester plus longtemps. Neros la rejoignit et ils partirent, Violette ne disant rien sur le trajet, n'ayant pas franchement envi d'évoquer les évènements qui avaient eu lieu. Elle était même sûre qu'elle se serait sentie mieux s'ils l'avaient vraiment fait. Cette situation allait la hanter, c'était sûr. Ils livrèrent donc la cargaison et chacun repartit de son côté, elle la première, ne lui adressant qu'un « au revoir » avant de le quitter.