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 Fausse joie et fausses dents (solo, niveau III)

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Lun 11 Mar 2013, 19:10

Depuis qu'il n'était plus entravé dans cette maison perchée sur l'un des flancs de la Montagne de l'Edelweiss enneigée, celle qui avait accueilli à la fois ses joies et ses peines, son bonheur et son malheur, Raeden parcourait le monde un peu à l'aveuglette. Il avait bien un but, une mission qu'il s'était fixé lui même, mais des fois, elle lui semblait insurmontable. Bien entendu, il n'avait aucune intention de baisser les bras. Il l'accomplirait, que cela lui prenne un an ou un millénaire. Il avait tout son temps après tout. Plus rien ni personne ne l'attendait, où que ce soit. Même son chemin, son avancée était hiératique. Chercher des vampires, voilà tout ce qui le tenait encore vraiment debout, l'animait et lui donnait un semblant de vie, d'existence. Ses sales bêtes étaient devenus le centre de son royaume. Chacune de ses respirations, chacun de ses battements de cils leur étaient dédiés. Mais en fait, à travers eux, c'était la mémoire de sa famille qu'il voulait honorer. Venger le mal qui leur avait été fait. Et cela passait, à ses yeux, par l'extinction d'une race tout entière, peu importait les conséquences. L'Ombre savait que le parcours était long et semé d'embûches, qu'il douterait plus d'une fois, mais jamais ne renoncerait. Sa conviction et sa rage s'étaient forgé dans le malheur et plus rien ne pourrait les éteindre.

Avec Leaic pour plus fidèle compagnon, et le plus souvent, seul confident, ils sillonnaient les terres du Ying et du Yang. Il leur arrivait des fois de faire des détours, des missions annexes à leur but premier, mais c'était toujours dans une seule optique : obtenir ce dont ils avaient besoin pour continuer la chasse. Que cela passe par de l'argent, l'acquisition de nouvelles armes, de nouveaux pouvoirs ou bien l'augmentation de ses capacités, ce n'était que pour le même point final. Du nécessaire dont on ne pouvait se passer si l'on ne voulait pas échouer ou se voir perdre toutes possibilité de progrès. Pour le moment, ça allait doucement, trop même, à ses yeux. Le monde était trop vaste, trop d'endroit étaient à explorer et si peut d'indice pouvant l'aider. Bien sur, rien ne l'empêchait de foncer tête baisser dans le tas, mais s'il voulait pouvoir continuer à faire ça, il devait réfléchir et ne pas utiliser que la force brute. Evidemment, il faisait tout pour réussir à développer cette dernière. C'était son point fort, tout comme sa magie. La première était celle qui guiderait son épée à travers son bras, sa main, ses doigts refermés sur le pommeau. La deuxième lui permettrait d'améliorer et d'agrandir ses pouvoirs, de mieux les contrôler et ainsi donc, de mieux s'en servir. Il voulait devenir une machine de guerre, un être de chair et de sang qui affronterait la mort l'épée au clair, le regard droit et franc. Il ne serait au service de personne, à part de lui même. Il ne voulait plus aucunes entraves, quelles qu'elles soit. Si temporairement il se mettait à obéir à quelqu'un, c'était qu'il en aurait décidé ainsi et rien d'autre. Son existence, son but.

Et les missions, les devoirs d'Ombre me direz-vous ? Eh bah, il ne les connaissait tout simplement pas. Il n'avait rencontré aucun membre de sa nouvelle espèce et il ne cherchait d'ailleurs pas à le faire. Selon lui, chacun était bien la où il se trouvait, point final. Ses capacités d'Ombre n'avait qu'un seul sens, l'aider à assouvir sa vengeance, sa soif de sang vampirique. De plus, il ne savait rien du tout des siens, à part peut être quelques légendes qu'il avait du entendre autre fois. Mais comme tout conte, comme tout récit, la vérité devait être tellement enseveli sous des tonnes et des tonnes de rajouts et de faits rajoutés qu'il était désormais impossible de discerner le vrai du faux, l'histoire du récit. Et puis, s'il avait voulu en savoir plus, ce aurait voulu dire qu'il devait rechercher les « siens », or, il ne le souhaitait pas plus que cela. C'était devenu un solitaire dans l'âme, qui s’accommodait très bien de vivre seul avec son chien...la plupart du temps. Lorsqu'il était obligé de côtoyer autrui, il restait généralement froid et distant. Cela ne l'empêchait pas d'être poli, bien sur, juste qu'il ne montrait que très rarement de exubérance et de la joie de vivre. D'une certaine manière, il était resté quelque part un fantôme, un automate.

Aujourd'hui, il avait trouvé une piste. Enfin, il l'espérait. Des rumeurs avaient couru comme quoi un groupe de blafard à crocs rôdaient dans les rues d'une bourgade. En plus cela, ils ne sortaient que la nuit et buvaient sans cesse un liquide carmin. On comprenait donc rapidement à quelle espèce ils appartenaient. Et c'était d'ailleurs seulement cela qui faisait que Raeden voulait les rencontrer, qu'ils soient d'accord ou pas, d'ailleurs. Ils n'avaient pas leur mot à dire sur ce chapitre là. Bien sur, après, ils pouvaient toujours ne pas apprécier le rendez-vous...ce qui était d'ailleurs fort probable au vu des réjouissances que l'Ombre avait l'intention de faire. Ce n'était pas ce que l'on pouvait appeler un goûter d'anniversaire, quoique ce serait la fête aux affreux.


Megido ! J'savais bien qu'on s'était pas trompé de chemin. C'est ici!

Le bonhomme, aux portes de la ville, ne parlait pas tout seul non. Pourtant, à le regarder comme cela, arrêté à l'entrée, on pouvait très bien se dire qu'il était fou puisqu'aucun être humain ne l'accompagnait. Par contre, il n'était pas seul. Il y avait un chien avec lui. Et c'était à lui que sa phrase s'adressait, puisque l'animal répondit tout naturellement.

Si tu m'avais écouté, ça ferait deux heures qu'on serait déjà arrivé!

L'homme se contenta simplement de hausser les épaules en même temps qu'il levait les yeux au ciel, d'un air de dire « cause toujours ». Au lieu de ça, il lâcha plutôt:

C'est bien notre veine ! On va s'taper la flotte.

En effet, le ciel était en train de se couvrir de plus en plus. De gros nuages allant du gris foncé au noir s'amoncelaient au dessus de la ville. Déjà, la luminosité avait baissée de moitié et le vent forcissait. Ca promettait un sale temps tout ça. S'ils ne bougeaient pas rapidement, ils allaient tous les deux finir trempé jusqu'aux os. Ce qui n'était pas vraiment une perspective de grande réjouissance. Mais d'un autre côté, si le mauvais temps persistait jusque tard dans la nuit, comme cela semblait être parti, ça pourrait faire parti des atouts que l'Ombre aurait dans sa poche. Personne ne pointerait le nez dehors par un temps pareil et si des cris venaient à se faire entendre, les gens les confondraient certainement avec le hurlement du vent. Donc au final, ce n'était pas plus mal que ça.

D'un même pas, ils se mirent en avant et pénétrèrent dans la ville. Ils ne pouvaient pas encore partir à la chasse aux vampires. Enfin si, ils auraient pu. Après tout, il faisait jour, c'était le meilleur moment pour s'en prendre à eux, pendant leur sommeil. Mais Raeden n'était pas un lâche. Il voulait les affronter face à face, même si celui qui s'en était prit à sa fille n'avait pas hésité à attaquer une gamine. Les frapper dans le dos, non, il le pouvait pas. Tout comme utiliser son arbalète. D'ailleurs, il ne savait même pas pourquoi il l'avait puisqu'il s'en servait jamais. Il préférait son épée. Au moins, comme cela, il était au cœur de l'action et pouvait réagir au quart de tour. Alors qu'avec son autre arme, du temps était perdu à chaque fois qu'il fallait la recharger...et c'était assez de temps pour que quelqu'un vous tombe dessus et vous fasse la peau.

Enfin, ils recherchaient donc un endroit au sec où patienter jusqu'au crépuscule. Ils ne tardèrent pas à trouver quelque chose qui pouvait leur convenir, un pub au nom assez bizarre et en même temps très révélateur, « Où tout est permis ». L'Ombre aurait bien choisi autre chose, mais entre ça, le casino ou le cabaret, il avait prit le moindre. Pour le casino, il ne roulait pas sur l'or et puis surtout il n'était pas du genre joueur. Voir des jeunes femmes à moitié nues et se déhanchant érotiquement ne correspondait pas à l'état d'esprit de l'Immortel, et n'y correspondrait peut être plus jamais. Donc voilà, les autres éliminés, il ne restait plus que le pub.

L'homme, accompagné de son chien, prit une table un peu à l'écart des autres et commanda de quoi se sustenter un peu. C'était en effet mieux d'avoir le ventre plein pour aller dérouiller quelques têtes. Et puis, c'était une manière de faire passer le temps, à l'abri, au sec, avec quelque chose de chaud dans le bide. Bon, pas au calme, ça c'était sur, mais l'Immortel pouvait toujours faire avec, tant qu'on ne venait pas l'emmerder.

Puis la nuit tomba et vint l'heure de se mettre au boulot. Raeden ressortit donc dans le froid et la pluie, qui s'était mise à tomber.. Il jeta un coup d'oeil à Leaic.


Tu penses réussir à retrouver leur trace?

Le chien poussa un soupir-jappement, et sans autre précision se mit à avancer, le nez au sol. De temps en temps, il s'arrêtait, tourné en rond, aller à droite, à gauche, puis revenait à son point de départ. Il avait du mal à garder tout le temps la piste.

Le passage n'est pas récent...peut être que la pluie n'aide pas non plus.

Enfin, il trouva la provenance. C'était une maison comme les autres, dans une rue un peu à l'écart du centre. Un échange de regard avec l'animal permit l'Ombre de comprendre que c'était là, à l'intérieur. Il poussa la porte. Il avait de la chance, elle n'était pas fermée de l'intérieur. Il y avait du bruit à l'étage. Quelques éclats de rire et un peu de musique. Visiblement, les dentus s'organisaient une petite fête. Eh bah, ils allaient bientôt avoir leur cerise sur le gâteau en la présence de l'Ombre. Ca serait une belle surprise pour pimenter la soirée !

Sans un bruit, s'enveloppant d'ombre, Raeden monta l'escalier, Leaic à ses côtés. Il s'arrêta à peine une seconde sur le pas de la porte avant d'entrée brusquement et de charger. Le chien le suivit, à l'assaut....Quand soudain, il se stoppa net


DES HUMAINS !!! CE SONT DES HUMAINS!

Son cri tomba à point puisque l'Immortel était justement en train d'arriver sur l'une des personnes dans la pièce. Il ne pouvait pas arrêter son geste, son coup d'épée. Par contre, il pouvait le dévier, et c'est ce qu'il fit. Le coup de la lame sur la pierre retentit dans la salle à présent silencieuse.

BORDEL DE m*rde!

Son regard balayait les gens présents. Tous semblaient totalement ahuris et trop choqué par ce qui venait de se passer pour réagir. Des humains ! Il s'agissait simplement de p*tain d'humain qui s'amusaient à se déguiser et à un jouer un rôle ! Raeden avait envie de les étriper sur place ! Ils étaient pas net ! Vouloir se prendre pour un vampire, au point de se peinturlurer la tronche et de se rajouter des fausses dents ! L'Ombre jeta un coup d'oeil au liquide que l'un d'eux avait dans son verre, et fit une grimace de dégoût. Ils buvaient même du vrai sang.

Tous des tarés!

Il avait dit cela plus pour lui même que pour autre chose tandis qu'il faisait déjà demi-tour pour regagner le rez de chaussé et sortir au plus vite d'ici. Les locataires ne paraissaient toujours pas être revenu de leur surprise tandis que l'Ombre disparaissait, de mauvaise humeur.
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Fausse joie et fausses dents (solo, niveau III)

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