Partagez
 

 Pour le pire [pv Mitsuko & Naram]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
Aller à la page : Précédent  1, 2
AuteurMessage
Mitsu
♚ Fondatrice ♔

◈ Parchemins usagés : 36436
◈ YinYanisé(e) le : 07/07/2005
Mitsu
Lun 28 Jan 2013, 00:34

Mitsuko ne savait combien de temps elle avait passé sous l'eau, son corps toujours intact, le bout de ses doigts toujours lisse. Le calme du lieu la ravissait bien qu'elle ne pouvait empêcher ses pensées de faire leur office. C'était comme si elle ne pouvait s'empêcher de repasser ce qu'ils avaient vécu il y avait des jours, ou peut-être des semaines, en boucle, se demandant où exactement ils avaient fait une erreur. Mais elle savait très bien qu'il n'y avait aucune erreur, ils ne pouvaient simplement pas être heureux ensembles, c'était physique. Ils s'attiraient autant qu'ils se repoussaient et ce serait toujours ainsi. Alors pourquoi continuer? Cela n'avait aucun sens, un peu comme persister à se faire torturer pour essayer d'en ressentir un quelconque plaisir. Alors oui, ils étaient à présent mari et femme, Neros ne pouvait qu'en être ravi et l'enfant à venir serait reconnue par cet homme, mais ça s'arrêterait là. C'est cette pensée qui fit renaître son irritation, à croire qu'elle était maintenant incapable de se détacher des sentiments qu'elle avait tant peiné à ressentir. Elle avait l'impression d'avoir perdu son temps à essayer petit à petit de faire attention à lui, elle avait l'impression que tout ceci n'était qu'une farce et elle se demandait s'il n'aurait pas mieux valu qu'elle lui enfonce ce sabre dans le cœur le jour où William avait joué avec le temps. Non, le mieux aurait été que jamais ils ne se recroisent. Ils en venaient toujours au même point, leur relation n'était qu'une suite de haut et de bas, comme si on s'amusait à les projeter haut dans le ciel avant de les laisser se fracasser sur le sol. Il fallait aimer souffrir pour continuer et elle se demandait pourquoi elle n'avait pas cessé tout ceci avant. Elle finit par sourire, n'en pouvant plus de toute cette eau, n'en pouvant plus de ressasser tout ceci dans ce vieux bateau qui n'allait pas tarder à tomber en ruine. Elle avait besoin de sortir d'ici, de voir quel temps il faisait dehors, de prendre connaissance du temps qu'elle avait passé couchée là. Tout ça à cause de lui, c'était ridicule.

Doucement, elle nagea hors de la cabine, quittant le navire qui n'avait pas survécu à la colère de l'océan. Elle remonta lentement vers la surface, suivant le chemin qu'elle avait emprunté auparavant. La jeune femme se souvenait de ce dernier sans trop de difficulté malgré l'état dans lequel elle était en arrivant. C'était étrange car il avait fallu qu'elle attende de s'élever pour goûter à l'humanité. Elle détestait ça. Elle avait cru aimer au bout d'un moment mais, à présent, elle était sûre qu'elle haïssait la condition de mortel, dépendant de leurs pulsions, dépendant de leurs passions. Elle émergea, retrouvant la nuit qu'elle avait quitté. Sauf que la lune n'était plus qu'un simple croissant, elle était à présent pleine. Combien de temps était-elle donc restée sous l'eau? Elle soupira, élevant son corps au dessus de l'eau, marchant sur cette dernière en profitant du calme de l'océan pour finir par parvenir à la terre ferme. Le sable était froid mais elle fit en sorte de ne plus le ressentir, ni même la caresse du vent sur sa peau, devenant hermétique à tout ce qui aurait pu ravir ses sens. Il n'y avait que sa main droite qui la brûlait toujours, comme si la marque souhaitait qu'elle se rende immédiatement aux côtés de son mari, comme si c'était un ordre, un devoir. Il pouvait toujours attendre. Cependant, elle se rendit compte de la contradiction entre ses pensées et ses gestes puisqu'elle le chercha presque inconsciemment, scrutant la plage comme si elle s'attendait à le voir surgir de nulle part. Les sensations revinrent, le sable froid, le vent, c'était insupportable d'être aussi instable. « Je te déteste... ». Elle l'avait chuchoté, comme un aveu à peine audible. Et c'était vrai, elle le détestait, simplement, et pour encore des années et des années. Quand elle mourrait, il paierait le prix de sa bêtise, torturé par la marque à jamais, et, curieusement, elle s'en réjouissait d'avance. Mais elle changeait tellement d'idée aussi, en devenant totalement déséquilibrée. Elle devait sans doute être une sorte de réprouvé dans l'âme, un coup oui un coup non, un coup le jour un coup la nuit. Elle avait été triste d'apprendre qu'elle allait mourir et qu'elle le laisserait, elle en avait vraiment ressenti le pire chagrin, elle avait même pleuré pour lui, mais maintenant, elle devait se retenir de ne pas en rire, tous les sentiments négatifs qu'elle ressentait à son égard noircissant de plus en plus le tableau. Et quand elle se calmerait, que lui resterait-il?

Ses yeux se posèrent sur un objet à moitié enterré dans le sol. Elle s'approcha, tirant sur ce dernier pour s'apercevoir que c'était l'une des chaussures de Zéleph. Il était parti sans ses chaussures? Et où était l'autre? Elle chercha un cadavre mais trouva cette idée stupide car s'il s'était fait attaquer ou tuer, elle l'aurait senti. Quoi qu'il en soit, sa robe de mariée n'était plus sur la plage et devait flotter quelque part dans l'eau. Tant pis, ça illustrait parfaitement dans quoi était tombée leur semblant de relation. Mais, en attendant elle était totalement nue, même si ses cheveux cachaient certains de ses attributs. La déesse n'avait aucune envie de rentrer au manoir, des fois qu'elle apprendrait que son cher mari avait refait la décoration comme précédemment, mettant à mal tous les meubles de la propriété. Et puis, si c'était pour sentir le regard de Seth sur elle, ce même regard qui disait « Je vous avais prévenu madame », très peu pour elle. Non, elle allait célébrer son mariage maudit d'une toute autre façon, façon qu'elle n'avait pas encore trouvé mais ça ne saurait tarder. Peut-être un petit passage au temple des esprits? Ou... elle soupira, n'ayant pas la moindre idée de ce qui pourrait lui sortir ce stupide réprouvé du crâne. Soudain, elle sentit une présence, se retournant presque immédiatement vers la personne en question en demandant : « Zéleph? ».
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Lun 28 Jan 2013, 02:34

    Naram ne savait combien de temps il avait passé à Somnium, son âme toujours intacte, l’iris de ses yeux toujours aussi bleus. Le calme du lieu le ravissait bien qu’il ne pouvait empêcher ses pensées de faire leur office. C’était comme s’il ne pouvait s’empêcher de repasser ce qu’ils avaient vécu il y avait des mois, ou peut-être des années, en boucle, se demandant où exactement ils avaient fait une erreur. Mais il savait très bien qu’il n’y avait aucune erreur, ils ne pouvaient simplement pas être heureux ensembles, c’était psychologique. Ils s’étaient oubliés autant qu’ils s’étaient apprivoisés et ce serait toujours ainsi. Alors pourquoi continuer ? Cela n’avait aucun sens, un peu comme persister à se faire torturer pour essayer d’en ressentir un quelconque plaisir.

    Fixant la lune comme il le faisait depuis des journées entières à réfléchir, il se demandait sans cesse « quoi faire ? », chaque nuit incessante, il voguait de rêves en rêves à sa recherche et jamais plus les astres n’avaient dessiné son visage. Naram ne savait combien de temps il avait passé à Somnium, ici et là, affairé pour l’oublier mais il ne pouvait réussir ainsi, il en était incapable, le souvenir de cette dernière danse avec elle était continuel, dans sa petite tête, ça tournait en boucle sans arrêt, le frisson du dernier instant, celui d’une dernière caresse, d’une dernière parole adressée, d’un dernier rêve, puis un néant sans nom comme seul domicile, comme seule Terre où elle n’était plus. Il vivait ainsi à tenter lui aussi d’oublier, sans magie, sans artifice. Mais il était condamné, un être condamné à se souvenir, car elle avait fait ce vœu, celui qu’il ne puisse jamais l’oublier et que ce vœu était le plus douloureux qu’il avait eu à tenir de toute sa vie de génie. Difficile chemin que celui qu’il avait entreprit loin d’elle. Ô ce qu’il aurait voulu lui raconter comment il avait mené une population assouvie de génies à se rebeller contre son propre père, comment il avait participé aux jeux de l’ombre, tué son propre père. Oui, il aurait voulu lui raconter comment il mourrait selon les dires de l’Oracle, lui présenter la petite Alice, lui parler des aetheri errants qui ont retrouvé un nouveau souffle grâce à l’élévation de Mitsuko, oui, il aurait voulu en discuter avec quelqu’un mais il ne pouvait pas. Il n’était pas condamné qu’à se souvenir mais surtout à se souvenir seul, et c’était pire que tout, pire que l’errance, pire que la mort, la solitude tuait l’espoir et tuait le génie à si petit feu, si douloureux mais si minime qu’il n’en paraissait rien et pourtant. Assis aux falaises devant son reflet lunaire, il tenait entre ses mains le ruban rouge qu’il avait fait apparaitre sur le poigné de Mitsuko au mariage d’Aya, presque comme une demande au mariage et elle avait immédiatement compris car elle aimait tout comme lui les symboliques. Mais c’était le réprouvé couronné qu’elle épouserait et s’il n’y avait jamais vraiment réfléchi, il ne savait quoi en penser. Quoi penser de tout ça ? Tout ça allait tellement vite, il était tellement apaisé à Somnium mais ce n’était qu’un sentiment de façade, car au fond, il hurlait de douleur et s’en cachait de ses détracteurs qui n’attendaient que ça pour le faire plonger dans des ténèbres sur lesquelles il avait toute domination pour le moment. Alors il respirait profondément, prenant son mal en patience, le temps défilait si lentement, la nuit semblait éternelle. Il semblait qu’il attendrait ici éternellement à l’attendre, qu’un jour, il lui revienne, comme un miracle qu’il n’attendait plus.

    « Tu es encore ici. » soupira Natacha qui avait l’habitude de le chercher ici lorsqu’il était introuvable. S’asseyant à ses côtés, elle posa sa tête sur son épaule et resta silencieuse un long moment. Puis, prenant son courage à deux mains, elle entreprit : « tout ceci a assez duré Naram. Dès que j’ai l’impression de te connaître, tu fais tout pour me prouver que je ne sais rien, que je me trompe. Je ne sais rien de toi c’est vrai, même ton prénom m’est un mystère. Pourtant je suis un génie comme toi, tu pourrais faire ça pour moi mais tu en es incapable car jamais tu ne t’ouvriras à quelqu’un. Tu as tellement peur que l’on te blesse encore, ton âme est si meurtrie. Parfois j’y repense et je me demande comment des personnes comme toi peuvent vivre aussi vieux. J’aurais ton âge, j’aurais sûrement trouvé un moyen de mourir, pour me reposer. Personne ne devrait vivre aussi longtemps. Et pourtant tu es toujours là, tu vis, tu ris, tu rages, tu pleures. Tu es humain sans l’être, à mi-chemin entre toutes les dimensions que tu penses êtres réelles. Mais moi je me perds parmi tous ces mondes, je ne sais plus en quoi je dois croire, ni même si tu es avec moi lorsque nous simulons l’amour, car tu es toujours ailleurs, tu recherches toujours ce que tu n’as pas. Éternel insatisfait, j’ai de la peine pour toi et crois-moi que j’aimerais t’aider, j’aimerais tellement. »

    « Mais tu ne peux pas. » répondit le génie bleu seulement d’une voix si faible qu’elle était à peine audible.

    « Personne ne le peut, je crois. Personne, sauf elle. Je la haïs, sa mort me ravirait mais elle est la seule à pouvoir t’aider. Tu sombres dans une étrange dépression qui me dépasse, Naram, oui tout ça me dépasse. Au diable les promesses, tu n’as jamais été capable d’en tenir une seule de toute manière. Tu devrais partir à sa recherche. »

    « Comment pourrai-je, je ne sais où elle est, je n’arrive pas à savoir. C’est mieux ainsi. »

    « Non, justement, c’est de pire en pire. Tu ne fais que la rechercher dans le monde des rêves et là est le problème car tu ne trouves que ce que tu ne cherches plus. Le pire c'est que tu sais tout ça mais tu as tellement peur de la retrouver que ton esprit se bloque dès qu'il en est question. Tu refuses de succomber à ce que tu désires. Cesse de t’acharner et pars dans le monde réel, fais comme tout le monde, un pas dans la réalité, un pas vers elle. Mets de côté ta fierté, tu passes à côté de quelque chose qui te nourrit de haine. Affronte ce qui t’effraye. Pars de Somnium quelques jours et trouve des réponses à des questions que tu n’oses te poser. Sinon, jamais tu ne pourras avancer, et je n’en peux plus de traîner le poids si lourd de tes regrets, ils m’étouffent. Si tu m’aimes ne serait-ce qu’un tout petit peu, va-t’en. » La peine dévorant sa voix tremblante.

    --------------------

    Sur la plage de sable fin, je regardais l’océan comme une catharsis douloureuse. Cet océan qui était toute mon âme, cet océan qui représentait tant pour moi, je l’avais abandonné pour noyer mon chagrin et comme par instinct, je ne pouvais me rendre ailleurs qu’ici. Je traînais mes pieds comme on traînait le boulet d’une condamnation sans savoir où j’allais, sans chercher ce que je voulais et pourtant, je savais, mais rien ne me venait à l’esprit, j’avais l’esprit si embrumé. Mon regard se perdait sur le lointain horizon des flots si calmes de la nuit, le temps s’était arrêté, le silence régnait et pourtant, j’entendais ses cris stridents qui me glaçaient le sang avec effroi. J’étais las de ce mal être. Mais alors que tout me sembla de noir et de blanc, j’eus de puissantes douleurs, de terribles maux de tête qui me parvinrent comme d’assassins morceaux de verres que l’on me plantait un par un dans le crâne. J’avais l’habitude de cette sensation, c’était celle éprouvée lorsqu’un aether était près de moi. Comme d’habitude, je pensais à William qui sûrement voulait me rendre une petite visite de courtoisie et alors je regardais partout autour de moi à la recherche de sa petite tête ébouriffée d’illuminé mais rien de tel, non, et j’étais loin d’être au bout de mes surprises.

    Car ce fut celle que je n’attendais plus qui vint s’allonger, nue, sur la plage, prenant un bain de lune, une lune pleine et florissante, pourtant drôlement aride, mais ses rayons semblaient plus vifs que d’habitude, la lune brillaient de feux incolores et moi aussi.

    « Je te déteste... » Glissa-t-elle dans le vent, claquant sa langue sur son palet avec toute la haine dont elle était capable, je reconnus bien là la caractérielle lionne qui m’habitait malgré moi. Mon cœur se mit à battre la chamade, je ne savais quoi faire, ma gorge se serra jusqu’à m’étouffer, l’air me manquait immédiatement, tout se bousculait en moi, une chaleur perdue grimpa le long de mon corps.

    « Zéleph? » questionna-t-elle lorsqu’elle sentit une présence. Je me reculai alors d’un pas. Là était donc ma malédiction ? N’être que l’éternel reflet de ce qu’elle désire ? Sous cette même lune, elle m’avait pris pour Jun et à présent Zéleph. Ce serait donc éternellement ça ? Un jeu d’images où je devais être celui qui n’était pas attendu ? On ne pouvait donc désirer me voir, moi pour ce que j’étais ? C’était effroyable, ce jeu du destin qui s’acharnait contre moi à me faire comprendre une chose que je refusai absolument de croire. Et pourtant, j’étais homme à ne pas croire au destin et à en rire.

    Alors, je m’allongeai à côté d’elle, sans dire un mot, sans faire un bruit, comme un vieux mirage qui vous réapparait au beau milieu d’une nuit rythmée par des cauchemars qui vous ont réveillé. Un doux rêve, un revenant du royaume perdu des songes inexpliqués. Je tendis un verre de champagne à Mitsuko sans la regarder et le plantait dans le sable, lui laissant le libre arbitre de décider de le saisir ou non. Je fis de même pour le mien avant de trinquer avec elle et d’en boire une gorgée avant de susurrer : « En l’honneur des nuits qui n’en finissent jamais de nous surprendre. » et aussi un peu en l’honneur des mariés mais ça, je me retenais bien de le dire car je n’étais qu’un inconnu sur une plage, un inconnu qui ignorait tout d’elle et qui ignorait tout de moi.
Revenir en haut Aller en bas
Mitsu
♚ Fondatrice ♔

◈ Parchemins usagés : 36436
◈ YinYanisé(e) le : 07/07/2005
Mitsu
Lun 28 Jan 2013, 04:43

Elle pensa à Jun, un instant, un court instant, infime, plongeant son regard dans les yeux de l'inconnu qui buvait déjà une gorgée du champagne qu'il avait fait apparaître, tout simplement. La situation était plutôt étrange et, sans un mot, elle finit par en rire, prenant la coupe contenant le liquide interdit entre ses doigts avant de contempler de nouveau l'océan. Elle était sur la plage, nue, une coupe de champagne à la main avec un individu qui était le portrait de cet homme qui cherchait à présent à la tuer. Était-elle en plein rêve? Avait-elle définitivement noyé son âme dans cet océan, son esprit se berçant d'illusions alors que son corps reposait toujours dans le navire? Peut-être n'était-ce pas une si mauvaise idée d'y croire, bien qu'elle se redressa, ramenant doucement ses jambes contre elle pour éviter d'être trop exposée à la vue de celui qui semblait être venu ici spécialement pour elle. Oh, ce n'était sans doute pas le cas mais que faisait-il là? Cherchait-il également à résoudre une équation impossible, quelque chose qui n'aurait jamais de solution, qu'il serait bon d'abandonner sans pouvoir s'y résoudre? Mitsuko tourna de nouveau son regard vers cet homme, le dévisageant avec une discrétion toute relative. Il n'était pas Jun, elle le savait. Ses yeux étaient différents, sa façon d'être était différente, sa façon de parler tout autant. Elle sourit, reposant doucement la coupe de champagne entre eux. « Vous n'auriez pas plutôt quelque chose de sucré? ». Elle rit. « Oui, l'un de mes fils a eu la gentillesse de m'offrir des sucreries et je crois que c'est le meilleur remède contre l'amertume qui m'habite ces derniers jours, une amertume mélangée à une pointe d'acidité. Quant à mon corps, il semble avoir pris le goût salé de l'océan, mais après quelques jours passés en son sein, cela semble évident. ». Elle sentait l'océan, le sel de son eau et elle ne savait si elle aimait cette odeur ou tout son contraire. « Et puis, ce n'est pas recommandé lorsque l'on est dans mon état. ». La jeune femme baissa légèrement les yeux sur son ventre avant de se rappeler qu'elle était nue, précisant alors simplement : « Enceinte. ». Elle reporta son regard vers l'horizon, se détendant étrangement avant de dire tout naturellement sans le regarder : « J'aime vos yeux vous savez. ».

Elle se mit alors à contempler la lune, silencieuse, desserrant ses jambes pour passer ses mains entre, attrapant un peu de sable avant de joindre ses paumes devant ses lèvres et de souffler dessus, ce dernier s'envolant un peu plus loin. C'était un peu comme son mariage, quelque chose qui n'était en réalité fait que de poussières qu'on avait cru pouvoir réunir pour construire des bases solides à une construction plus importante. Mais un coup de vent et tout s'en retrouvait dispersé. Avait-elle envi de retrouver chaque particule pour essayer une nouvelle fois? Et si elle cédait à cette fantaisie, combien de temps faudrait-il pour que la tempête ne les disperse de nouveau? Elle était fatiguée d'essayer d'être ce qu'elle n'avait jamais été. Elle aurait bien voulu mais c'était difficile, surtout avec Zéleph. Comment pouvait-elle apprécier de ressentir la joie si juste après elle devait ressentir la colère, pire, la rage, ou la tristesse? Ces sentiments survenaient en boucle, sans que jamais elle ne puisse profiter de ce qui était agréable. Tout finissait toujours de façon amer, ils ne se comprenaient pas, ils étaient inconciliables, trop différents. La jeune femme finit par changer de position, se couchant sur le ventre dans le sable, le visage tourné vers cet inconnu pour lui éviter toute gêne quant à sa nudité. Ses mains dans le sable, elle continuait à jouer avec, finissant par soupirer avant de lever sa main droite vers lui : « Avant, je voyais le mariage comme un acte auquel je ne pourrai jamais me résoudre. Être enchaînée à une personne pour le meilleur et pour le pire me paraissait être une chose tellement stupide. Oui, c'est le terme exact, stupide. Et, pourtant, il y a quelques jours, je ne saurai dire exactement combien, j'ai contracté le pire mariage qui existe en ce monde, le mariage réprouvé, celui qui lie éternellement le mari à sa femme et la femme à son mari. Même dans la mort. Le plus drôle c'est que j'ai épousé un homme que je n'aime pas, un homme qui est tout mon contraire, si opposé que je ne parviens pas à le comprendre, que je ne parviens à l'apprécier que dans de rares occasions. Mon esprit crie au scandale alors que mon corps voudrait lui être enchaîné. Je le déteste et, pourtant, il est celui qui est resté le plus longtemps à mes côtés, qui a sacrifié le plus pour moi. Et il est le père de l'enfant que je porte. Dans une centaine d'années, je mourrai et il subira la bêtise de m'avoir épousé de par la marque qui nous lie, s'il n'attente pas à ses jours avant à cause de la femme cruelle et manipulatrice que je suis. ». Enfin, ça, c'était la manière dont il la voyait, et peut-être avait-il raison parfois. Mitsuko avait dit tout cela les yeux fixés dans le sable mais elle finit par les relever vers l'homme en souriant d'un air désolé. « C'est amusant, j'ai eu l'impression que vous étiez ici pour moi et j'en ai sans doute un peu trop dit. L'amertume a peut-être parlé à ma place également. Vous savez, j'aimerai que mon époux soit heureux mais je pense être incapable de placer qui que ce soit dans cet état. Cela dit, puisque j'ai abusé de vos oreilles attentives, ou distraites je ne vous en voudrais pas, vous pouvez abuser des miennes également, si vous le souhaitez. ». Elle contemplait son visage. Cette ressemblance avec Jun était réellement troublante, tout autant que ce qui les différenciait. « Je m'appelle Mitsuko et vous? ». Elle finit par lui sourire, ses pieds battant l'air tranquillement. La déesse profitait du calme, de la compagnie de cet homme à qui elle s'était confiée un peu trop sans que ça ne la dérange. Elle savait parfaitement que, vu la situation dans laquelle Zéleph et elle étaient, il faudrait bien que l'un d'eux fasse un pas vers l'autre. Elle, sans doute, même si elle lui en voulait toujours et qu'elle n'avait pas la moindre idée de comment faire. Son tatouage noir comme l'ébène la brûlait mais elle préférait essayer de l'oublier en se perdant dans les yeux bleus de cet homme, profitant de sa présence avant qu'il ne parte. Peut-être se souviendrait-elle de lui pendant des années? Ou peut-être l'oublierait-elle facilement, ne le voyant plus comme un lointain souvenir en une nuit de pleine lune? Elle ne le savait pas mais c'était si rare qu'elle ressente cette sensation, celle qui lui faisait penser qu'on était là pour elle, rien que pour elle. Peut-être était-ce le cas après tout?
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Mer 30 Jan 2013, 22:35

    « J'aime vos yeux vous savez. »« Je sais. J’aime également les vôtres. » Le génie assit dans le sable respira l’air marin avec de vis poumons et pourtant avec une respiration lente et douloureuse, aspirant tout l’air possible, il recracha une faible fumée bleue qui s’évadait comme un nuage d’étoiles autour d’eux. Sans un mot, il résista un instant à l’appel de la voix tentatrice de l’aether, profitant juste d’être à ses côtés, une sensation qui lui avait tant manqué sans qu’il ne l’avoue jamais, à qui que ce soit.

    « Appelez-moi Ismérie, simplement Ismérie. » et son regard se portait toujours sur le lointain horizon. La mer comme un spectacle infini qui ne cessait ses représentations, car sa beauté résidait dans sa danse gracieuse, ses vas et viens langoureux, tout était beau dans le mouvement perpétuel qu’elle nous fîmes pour nous reposer un instant l’esprit. Il ne répondit rien aux paroles de la dame qu’il feinta rencontrer pour la toute première fois, qu’elle soit enceinte, mariée et que lui soit resté là à l’attendre, c’était sûrement Edelwyn qui devait bien rire et glisser entre deux étouffements un « je t’avais prévu » mais le génie resta de marbre, imperturbable.

    « Moi je pense qu’un homme est capable de tous les sacrifices pour une femme qu’il aime plus qu’il ne l’avouerait, même à sa propre raison. Par remerciement pour ce qu’elle est. Il est cependant plus difficile de l’exprimer pour l’un et de comprendre l’étrange langage du silence pour l’autre. Personne ne recherche la perfection, elle est dérisoire, illusoire, ostentatoire, éphémèrement amusante et finalement lassante. Et je crois bien qu’il faille éprouver tout l’amour dont on est capable pour se remettre en question, pour se dévaloriser, se sentir si mauvais, oui, il faut beaucoup aimer pour oser se l’avouer. Alors la véritable interrogation est celle où on se demande ce que fait une femme telle que vous loin de l’être à qui elle a promis un éternel. » Il aurait évidemment pu aller dans son sens, lui dire qu’en effet, elle avait fait la plus belle des bêtises en se mariant à cet homme si féroce, si réel, il aurait pu, il l’aurait sûrement ardemment désiré au fond de lui. Mais il avait rencontré Zéleph et il ne pouvait laisser son dégoût anéantir ce qu’ils avaient construit tous les deux, là serait l’éternelle différence entre le génie et son jumeau. Il se dit alors qu’il devait plus facile de jouer le rôle de Jun, un homme qui ne lutte pas contre ses frustrations mais qui les embrasse, un homme qui assume sa rancœur, cependant c’était un choix que lui n’avait pas fait, pour garder pied dans ces eaux si troubles, trouble comme l’écume qui leur arrivait aux pieds pensa-t-il.

    « Je ne saurai de toute évidence abuser d’une quelconque manière des dons de votre personne. Je ne suis qu’un voyageur qui admire la mer, je me restreints à la contemplation car dès qu’il faille posséder une chose, je regrette de ne pouvoir que la détruire ou lui être soumise, mais jamais savoir l’apprécier. Ainsi est mon défaut. » Il s’approcha de quelques centimètres d’elle, passant son bras autour de ses épaules, une robe de fleur vint pousser par une belle magie pour habiller ses formes sans lui faire outrage, avec a douceur d’épaisses pétales qui se tissaient entres elles.

    « Une femme qui réside sous l’océan un cycle lunaire entier et s’effraye d’une goutte d’alcool en comparaison devrait s’habiller par cette froide nuit. » jugeait-il de la contradiction dont elle avait fait preuve, et sûrement rageait-il de la nouvelle au plus profond de lui mais il ne savait rien, absolument rien de la gestation d’un enfant d’aether, ce qu’il adviendrait de cet être, de sa race, si même il naitrait viable et il savait comme cette femme pouvait parfois manquer de raison, ô oui, ça il le savait. Enlevant le bras de son épaule une fois la robe faite, il y développa en ses pétales des larmes de chaleur qui vinrent s’écouler entre-elles, s’illuminant dans la maille, réchauffer le corps de la déesse.

    « Je crois que chaque occasion est parfaite, parfaite parce qu’elle nous surprend. » et frôlant son corps sans la toucher, il fit de grands mouvements avec ses mains, alors d’une belle illusion, la mer sembla se soulever, faisant naitre de la matière aqueuses des instruments parfaitement formés. En maître d’orchestre, le génie continua à battre des poignées pour que des êtres imaginaires et pourtant aux allures humaines mais faits d’eau ne se développe autour des instruments et ne s’apprêtent à en jouer. Alor un pilier central se créa par la pression de l’eau et sur celui-ci une femme naquit, on reconnaissait distinctement les reliefs de son visage, ses yeux plus nacrées et ses longs cheveux aux couleurs de l’encre et ses vêtements légers et fins de corail se positionnaient aux parties intimes.


    « Faites comme moi, fermez les yeux et imaginez que ce monde est tout autre que ce qu'il est. » et c’est ce qu’il fit, prenant l’audace de lui tenir la main, sans prétention, sans air tentateur ou pervers, juste apaisé alors que la chimère océanique gonflait ses poumons d’écume avant de se mettre à chanter.

    Le génie ne disait plus un mot, il écoutait la douce symphonie de l’océan et cette femme de sa création chanter, uniquement pour eux deux. L’orchestre chimérique fit aussi don de tout son talent, et tout sembla si calme, imperturbable, loin des mouvements de la foule en crise des tensions interraciales. Tout cela était bien loin car ici, il n’y avait que le raffinement du silence mesuré. Et le génie appréciait cela, cette compagnie, cette naïveté sûrement mais il s’en fichait, il ne devait rien savoir alors il ne savait rien, il n’était qu’un inconnu dont le sable lui piquait les yeux lorsque la diva merveilleuse fit de son talent de rafraîchissantes bourrasques qui vinrent faire s’aventurer le sable dans nos cheveux en proie à l’âme sauvage.

    Sûrement aurait-on dit au génie qu’il était fou d’ainsi s’être présenté, d’ainsi se montrer, d’ainsi la revoir. Sûrement l’était-il en même temps. Il se fichait des conséquences, sûrement manquait-il de prudence mais il en avait besoin, de quelques minutes seulement, ce après quoi, il s’en irait, il se le promettait.
Revenir en haut Aller en bas
Mitsu
♚ Fondatrice ♔

◈ Parchemins usagés : 36436
◈ YinYanisé(e) le : 07/07/2005
Mitsu
Sam 02 Fév 2013, 21:30

« C'est étrange... ». Elle le fixa un instant juste après qu'il lui ait parlé de cette distance qu'il y avait entre l'homme à qui elle avait promis l'éternité et elle. « J'ai l'impression que... ». Comment pouvait-elle lui dire qu'elle trouvait que son prénom ne lui correspondait guère? Pourquoi cette constatation s'imposait-elle à elle d'ailleurs, celle qu'il devrait avoir un prénom fait de « a » et non de « i ». Bien sûr, elle avait écouté ce qu'il avait dit, mais il y avait cette gêne, comme si il venait de lui avouer que c'était le soleil qui éclairait la nuit. Cela semblait incohérent pour elle, et la déesse finit par en rire, répétant. « Ismérie. ». Elle marqua une petite pause avant de lui signaler son point de vue, chose qu'elle regretta tout de suite après avoir parlé. « C'est joli, mais ça ne vous va pas du tout. ». Pour qui se prenait-elle au juste? « Excusez moi. ». Elle lui sourit, l'écoutant, se redressant dès que les fleurs la couvrirent. Elle plongea son regard dans le sien. C'était troublant, comme si tous les deux venaient de mondes différents qui ne devaient pas se rencontrer. Elle s'assit à ses côtés, inhalant le parfum de sa robe, passant ses doigts sur les pétales doucement, appréciant la chaleur dans laquelle elle était enveloppée. « Vous êtes une sorte de magicien, n'est ce pas? ». Elle disait cela pour plaisanter car elle n'avait aucune idée de ce qu'il était même si elle trouvait qu'il ressemblait à un dieu, un dieu bien plus puissant qu'elle, le dieu de l'océan ou le dieu de la nuit, peut-être les deux. « Merci. ». Elle tourna son regard vers les vagues, leur bruit l'apaisant.

« Vous savez, je n'y connais rien en matière de grossesse. Je ne voulais pas d'enfant et je ne suis pas sûre de... ». Non, elle serait sans doute une très mauvaise mère mais dire qu'elle ne désirait pas cette enfant serait sans doute un peu dur. Elle s'y habituait, petit à petit. « Disons que mon époux en est le père mais, c'est un dieu qui a provoqué cette grossesse. Je ne saurai vous en dire trop mais tant que cette enfant aura place en moi, elle ne risquera rien. Néanmoins, quand elle verra le jour, elle naîtra humaine. Et ça m'effraye un peu. J'aimerai qu'elle soit éternelle. ». Mitsuko parlait trop, elle s'en rendait compte, mais c'était comme si elle n'avait ni la capacité, ni l'envie d'arrêter. Elle savait que rester sous l'eau comme elle l'avait fait ne faisait courir aucun risque à son enfant, et boire de l'alcool ne semblait pas non plus proscrit. Finalement, peut-être devrait-elle arrêter de penser comme si elle était mortelle. Elle n'avait jamais été aussi humaine et elle finirait par se perdre si elle continuait ainsi. Pourtant, elle aimait tous les sentiments positifs qu'elle ressentait avec bien plus d'intensité, comme la surprise de voir cet homme user d'un pouvoir de création qu'elle ne pouvait utiliser. Elle n'avait de déesse que le titre, sa magie n'étant plus que le souvenir de ce qu'elle avait été jadis. Elle contempla alors, la scène, et lui. Elle lui obéit, ne retirant pas sa main, fermant les yeux, écoutant. Voulait-elle que le monde soit différent? Peu importait finalement car rien ne changerait. C'est pourquoi les rêves lui étaient si agréables, qu'elle les contrôle ou non. Un moyen de s'évader, de se cacher peut-être.

« Vous semblez tout droit sorti d'un rêve. ». Oui, plus elle y repensait, plus elle trouvait que la situation était tout sauf réelle. « Pourquoi n'avez vous pas passé votre chemin? ». Cela semblait illogique. Serait-elle venue s'asseoir près d'un inconnu, dévêtu en plus? Elle sourit. Peut-être que oui, elle n'en savait rien, tout dépendait de son état d'esprit, de sa volonté d'accomplir quelque chose qui la sortirait de ses habitudes. Elle aimait prendre des risques, elle aimait être embrassée par l'audace. Mitsuko finit par appuyer sa tête contre l'épaule de cet homme, simplement, ne cherchant rien de bien particulier, juste ce que la scène représentait. Elle avait besoin d'un soutien, sans doute, et la nuit le lui avait livré. Elle frissonna, la voix de la femme étant autant puissante qu'elle était triste. Elle l'emportait, loin d'ici, loin de cette plage, vers des formes harmonieuses, vers le ciel. Elle finit par murmurer : « Vous savez, je ne veux pas que l'on m'aime... ». C'était vrai. Tout devenait bien plus compliqué ensuite. Elle voulait rester celle que l'on détestait, ça la préservait. Peut-être était-elle la femme la plus faible de ce monde finalement? Faible face aux sentiments des autres à son égard dès qu'ils étaient bons. Quelle étrange faiblesse, oui, mais elle ne souhaitait pas y penser, écoutant cette voix si mélodieuse. C'était comme arrêter le temps, comme élever son esprit au dessus de toutes les barrières qui existaient. Petit à petit elle se sentait partir, le calme la gagnant. Peut-être qu'elle avait assez confiance en lui finalement pour glisser doucement vers cet état. Elle savait qu'elle ne risquait rien, mais s'endormir auprès d'un inconnu n'était sans doute pas chose courante. Oui, elle s'endormit, là, sa tête s'appuyant un peu plus sur son épaule. Lui qui avait cherché ses rêves sans les frôler, jamais, voilà qu'elle lui faisait l'affront de s'endormir près de lui. Pourtant, elle s'était sentie si bien qu'elle avait refusé de ne pas céder à la tentation, sa main dans la sienne, la voix envoûtante continuant de résonner.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Sam 09 Fév 2013, 00:14

    Admirant ces divinités artificielles d’eau leur chanter une belle mélodie, les yeux fermés, cela ne l’empêchait d’imaginer de belles couleurs lui arriver, tout lui semblait paisible, il n’aurait pas voulu que cet instant se termine pour le moment. Il repensait au jour où il avait entendu cette chanson pour la première fois, une soirée qu'il n'oublierait pas. A l'époque il était si jeune et ne comprenait rien ou faisait mine de ne rien comprendre. Une femme un peu plus veille que lui mais tellement plus mûre l'avait convié à un opéra au coeur de la citée engloutie et alors, il avait été émerveillé par ce qu'il avait vu. La femme en question s'était longuement moqué de lui, lui qui s'était comporté comme un enfant devant un feu d'artifice, ou un rien l'amuse et l'émerveille. Il s'en souvenait toujours mais que le temps avait passé depuis, tout était différent, à présent lui savait et la personne qui écoutait ne savait pas ou faisait mine de ne pas savoir, quel drôle retour de flammes. Les paupières toujours closes, il lui répondit tout de même :

    « Vous semblez tout droit sorti d'un rêve. » - « Un très vieux rêve. » lui suggéra-t-il tout en repensant à leur dernière rencontre. Cet environnement lui plaisait, lui qui aimait tant l’océan, il était certain qu’un jour, il mourrait au creux de ce dernier, comme si tout devait se terminer comme il avait commencé même s’il ne comprenait pas bien pourquoi, cela lui semblait d’une évidence indubitable.

    « Pourquoi n'avez-vous pas passé votre chemin? » - « Parce que je suis un magicien. » dit-il à toute basse voix, presque dans un sanglot, tout ceci lui brisait le cœur, il le cachait tant bien que mal mais la souffrance éprouvée ridait son visage d’une bien curieuse façon, comme s’il ne trouvait plus sa place nulle part, où qu’il aille, se sentant toujours seul alors que les autres riaient, se mariaient et concevaient même des héritiers. Il prenait ainsi un sacré coup de vieux, lui ne laisserait sûrement rien derrière lui, il disparaitrait dans un coup de vent, loin du spectaculaire récit de l’oracle, sûrement s’était-elle mépris sur son destin, si le génie sentait sa mort, alors il ferait comme les oiseaux et se cacherait pour mourir, ça lui semblait logique lorsqu’il y repensait.

    « Vous savez, je ne veux pas que l'on m'aime... » - « Je sais, moi non plus je ne voulais pas. » Finit-il par murmurer alors qu’elle s’endormait déjà, jouant du contre-sens de sa phrase, elle ne chercherait de toute façon pas à la comprendre, elle, partie déjà si loin où il était incapable de la trouver. Cependant il resta là avec elle encore quelques minutes, il écouterait seul la symphonie de sa propre création, par respect pour l’âme qu’il avait insufflé à ces créatures de l’océan qui faisaient preuve de merveilles. Il n’en voulait pas à Mitsuko, elle devait avoir eu une longue journée, elle devait avoir besoin d’un certain repos que lui ne s’accordait plus depuis des temps immémoriaux. A ses côtés, il susurrait les paroles de la muse aqueuse en même temps qu’elle, connaissant parfaitement cette mélodie qu’il n’avait pas choisi au hasard : « Et de mon seuil je te vois t'éloigner, me faisant un dernier geste avec grâce. Et la hanche légèrement ployée, par ta démarche féminine et lasse... » Ce après quoi elles finirent leur concerto, fixant Naram avec leurs yeux surnaturels, attendant un geste de sa part pour repartir voguer dans le néant du subconscient du génie. Ce dernier acquiesça et les eaux retombèrent doucement, le calme des vagues reprit sa danse langoureuse avec les rochers et le génie se releva, posant la tête de la femme avec tendresse sur le sable, il s’en alla sans un bruit, se fondant dans la noirceur de la nuit qui l’appelait à ne faire qu’un.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé


Revenir en haut Aller en bas
 

Pour le pire [pv Mitsuko & Naram]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 2 sur 2Aller à la page : Précédent  1, 2

 Sujets similaires

-
» Se venger, pour le meilleur et pour le pire [Part I - Solo]
» [VI] - Pour le meilleur et pour le pire | Isiode
» Une rencontre pour le meilleur ou le pire [PV Haru]
» Requiem pour... Une Ombre ? [PV Mitsuko]
» Une visite pour le moins... Inattendue. [PV Mitsuko]
Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Les Terres de Sympan :: Zone RP - Océan :: Continent Naturel - Ouest :: Terres de Lumnaar’Yuvon :: Lumnaar'Yuvon-