Aya avait prit un petit congés. Elle avait décidé de prendre un peu l'air et d'aller arpenter les terres à la recherche de quelque chose d'intéressant à faire. Elle était bien sur suivit de l'un de ses conseillers qui ne cessait de la suivre partout pour sa protection. Il disait tout le temps qu'elle ne devait jamais être seule car cela était inconcevable pour une Reine. Il était du genre à toujours voir le mal partout, et à vouloir la surprotéger. Elle était donc en compagnie du conseiller Adam, alors qu'ils survolaient les terres à la recherche d'un endroit où la Messie des Ténèbres souhaiterait passer la journée. Elle crut voir quelqu'un qu'elle connaissait. Cette jeune personne faisait partie des Veuves Noires, mais elle ne pouvait surtout pas en parler devant Adam. Il lui fallait donc trouver un moyen de se débarrasser de lui et ainsi elle pourrait venir à la rencontre de son amie. Elle continua donc de survoler un peu les terres puis prétexta une petite envie. Ils descendirent donc vers un petit endroit reculé où se trouvaient de nombreux buissons hauts. Elle se posa près d'eux et alors qu'il se retournait pour la laisser régler ses petites affaires, elle le figea sur place à l'aide de son tout nouveau pouvoir. Elle ne le maitrisait pas encore tout à fait, et cela se voyait car les gens finissaient par retrouver leur état normal au bout de quelques minutes. Elle ne pouvait donc pas rester ici à attendre, c'était le moment ou jamais de s'échapper.

Elle repartit donc en courant en direction d'un endroit qu'elle avait déjà visité, le sous bois maudit. Elle marchait ensuite rapidement reprenant son souffle. Désormais même s'il reprenait ses esprits, il mettrait un long moment avant de la retrouver. Surtout que si elle allait se cacher dans le sous bois, il avait encore moins de chances de la retrouver facilement. Elle aimait ce petit jeu du chat et de la souris avec ceux qui constituaient son conseil. Elle avait beau être Reine, elle n'en restait pas moins une femme libre, et en femme libre elle avait besoin de faire des choses sans être constamment chaperonnée. Ne voulant pas comprendre cela, Aya était forcée d'employer la ruse pour obtenir un petit moment de répit. Elle savait qu'il viendrait en râlant et lui ferait des remontrances en cherchant même à lui faire la morale mais elle n'en avait que faire, car pendant les instants précédents où il ne l'aurait pas surveillé elle se serait amusée. La nouvelle Messie des Ténèbres était une femme très intelligente et responsable mais elle était comme les enfants, elle aimait beaucoup faire le contraire et braver les interdits.

Elle finit par arriver vers le sous bois mais ne retrouvait plus son amie qu'elle avait aperçut non loin de là. Elle regardait partout, cherchant la moindre silhouette qui éveillerait son intérêt, mais il semblait qu'elle ai disparue. Aya attendit donc, regardant autour d'elle se disant que de toute façon elle ne retournerait pas voir Adam, et qu'elle préférait attendre que son amie ressorte du sous bois si jamais elle s'y était aventurée.

Aya attendait face au sous-bois. Elle regardais de droite à gauche pour tenter d'apercevoir son amie. Alors qu'elle pensait finalement rentrer chez elle, au palais, une main amicale vint se poser sur son épaule.

"Et bien bonjour Aya! Si je m'attendais à te voir ici! C'est un endroit peu commode pour une Reine, non?"

La belle déchue lui souriait, elle était contente de l'avoir finalement trouvé, même si c'était plutôt Takias qui l'avait trouvée en fin de compte. L'élémentale était toujours accompagnée de son lion, d'ailleurs Aya ne se souvenait plus du nom de l'animal. Il faut dire que ce n'était pas le genre de choses qui l'intéressait habituellement. Les animaux étaient des compagnons et n'attiraient pas vraiment son attention dans la plupart des cas.

"Toutes mes félicitations! Bientôt le monde nous appartiendras complètement avec quelqu'un d'aussi douée que toi au pouvoir!"

"Merci Takias. Je suis bien heureuse de te voir, même si l'endroit n'ai pas forcément le plus agréable pour une telle rencontre. Je suis normalement accompagné par l'un de mes conseillers mais j'ai décidé de lui faire faux bon afin de pouvoir venir te parler. Je passais au dessus du sous-bois quand je t'ai aperçu. Je me suis donc dit qu'il serait plus prudent de discuter avec toi sans avoir d'oreilles indiscrètes pour nous écouter. Je n'arrive toujours pas à me faire à l'idée d'être toujours suivit pendant mes déplacements, c'est plutôt déplaisant. Mais bon c'est le prix de la royauté. Et cela n'est pas le seul inconvénient. Mais je ne voudrais surtout pas me plaindre, je suis très heureuse ne t'en fais pas. "

Aya entendit soudain un bruit venant de derrière elles. Deux hommes semblaient arriver dans le direction, ils arrivaient de la plaine. La belle déchue attrapa son amie par les épaules et l'emmena avec elle se cacher derrière un buisson bien fourni. Elle restèrent à croupis, attendant que les hommes passent. Le lion de Takias c'était caché lui aussi, un peu plus loin. Aya chuchotait de façon à ne pas se faire entendre.

"Je préfère me cacher, avec mon nouveau rang j'ai pas mal de tueurs à gage à mes trousses. Je préfère donc les prendre par surprise que de me faire surprendre, si tu vois ce que je veux dire. Attendons de savoir pourquoi ils sont là et nous agirons en conséquence."

Elle restait donc accroupit, puis afin de ne pas être gênée par sa tenue de reine elle utilisa le pouvoir de son collier pour changer sa robe royale en une tenue de guerrière adéquate. La longue robe était désormais un short noir et un petit haut de la même couleur. Sa couronne avait disparue et avait laissée place à une broche en argent attachée à sa queue de cheval. Elle serait ainsi moins vite reconnue comme étant une reine.

Aya, semblait aussi heureuse que moi de me voir, et mieux encore, elle m'attendait! Elle m'avait aperçus alors que moi je m'étais perdu!


"Merci Takias. Je suis bien heureuse de te voir, même si l'endroit n'ai pas forcément le plus agréable pour une telle rencontre. Je suis normalement accompagné par l'un de mes conseillers mais j'ai décidé de lui faire faux bon afin de pouvoir venir te parler. Je passais au dessus du sous-bois quand je t'ai aperçu. Je me suis donc dit qu'il serait plus prudent de discuter avec toi sans avoir d'oreilles indiscrètes pour nous écouter. Je n'arrive toujours pas à me faire à l'idée d'être toujours suivit pendant mes déplacements, c'est plutôt déplaisant. Mais bon c'est le prix de la royauté. Et cela n'est pas le seul inconvénient. Mais je ne voudrais surtout pas me plaindre, je suis très heureuse ne t'en fais pas. "

Je hochais la tête. Je la comprenais, être suivi ne me disait rien, et si un jour je montais sur le trône des Elémentals, je serais probablement dans la même situation que mon amie, et quoi de plus normal. Être constamment suivis, voilà quelque chose de bien désagréable et qui ne me disait rien de bon à prévoir. Mais je n'eus guère le temps de développer un peu plus mes pensées. La jeune Reine sembla entendre quelque chose car elle me saisit doucement par les épaules pour m'entraîner vers les fourrées, afin de nous cacher. Kolio, qui n'étais guère idiot fit de même en se trouvant un gros buisson capable de dissimuler sa masse importante. Je me blottis derrière un buisson avec Aya en n'apercevant en effet deux silhouettes musclés qui s'approchaient de nous, venant certainement de la plaine. J'entendis la voix d'Aya près de moi:

"Je préfère me cacher, avec mon nouveau rang j'ai pas mal de tueurs à gage à mes trousses. Je préfère donc les prendre par surprise que de me faire surprendre, si tu vois ce que je veux dire. Attendons de savoir pourquoi ils sont là et nous agirons en conséquence."

La jeune femme avait chuchoté ces paroles afin de ne pas être entendu des deux inconnus qui se rapprochaient presque dangereusement de nous. J'étais d'accord avec la jeune Déchue, il valait mieux prévenir que guérir bien que je doute qu'il nous soit difficile à nous deux -Aya était quand même la Messie des Ténèbres- de mettre hors d'état de nuire deux hommes, même de race puissante. Afin de faire le moins de bruit possible, je hochais simplement la tête à ma Sœur avant de me concentrer de nouveau sur les deux venus qui seraient bientôt assez proche pour que nous entendions leurs moindres paroles. Je jetais un petit coup d’œil à Aya pour m'apercevoir qu'elle avait complètement changé de tenue par je ne sais quelle magie, en effet, son diadème ainsi que sa belle robe avaient disparus pour laisser place à un short sombre et d'un petit haut noir. Le diadème avait lui aussi cédé sa place à une barrette qui permettait à la belle Déchue de ne pas avoir ses cheveux dans les yeux. Mais je n'eus guère le temps d'observer plus ma camarade, les deux hommes étaient relativement proches et comme par hasard, ils décidèrent de s'arrête là où nous étions afin de s'abreuver si j'en croyais leurs dires. J'écoutais leurs conversation avec attention sans pour autant y déceler quelque chose d'inhabituel, c'étaient certainement des voyageurs comme il y en a tant dans les Terres du Yin et du Yang. Mais il semblerait que cela appartenait à une tout autre catégorie. premièrement, on ne distinguait pas leurs visages, ils étaient enfouis sous une cape brune qui descendaient jusque au bas de leurs pieds bien que celle ci ne soit pas fermé sur l'un des deux. Un homme avait donc sa cape ouverte et je pouvais apercevoir une large épée pendre à son côté ainsi qu'une tenue plutôt compliqué atypique de grand voyageur. Ceinturon d'où pendouillait un bon nombre d'objet, une écharpe, des mitaines, une chemise et plusieurs gilets et veste et un sac chargé sur le dos. De petite bottes rendues plus hautes par des guêtres de cuir pleine de poussière. Mais ce ne fut ni les bottes ni l'écharpe qui attirèrent mon attention, c'était ce qu'il dissimulait sous sa cape...Je n'avais les yeux rivés que sur celui dont la cape était ouverte, ce qu'il tenait dans la main piquait à vif ma curiosité. Il parlait à son partenaire de je ne sais quel nom de ville et d'un mouvement latérale, découvrit sa cape pour ramasser une pierre de feu qu'il venait de faire tomber de son sac. La cape s'entrouvrit très légèrement, légèrement certes mais ce fut assez pour que je puisse voir ce qu'il tenait avec autant de précaution dans ses bras: un œuf. Mais pas n'importe quelle œuf, j'étais plutôt bien placé pour le savoir, c'était un œuf de dragon! Mes yeux s'illuminèrent et mes pensées firent échos à une remarque d'un des deux vagabonds, j'entendis le mot "œuf" dans une de ses paroles sans pour autant comprendre le reste. Je m'intéressais donc plus à leur dialogue:

"On aurait dû garder une femme pour porter les œufs jusqu'à leur éclosion, nous nous serions débarrasser d'elle ensuite." dit celui à la cape entre ouverte. Les œufs? cela voulait-il dire que l'autre en possédait aussi un? En effet, en regardant bien on remarquait qu'il portait quelque chose sous sa cape. Il répondit d'ailleurs:

"Oh, non! Elle nous aurait fait des misères et aurais tenter de s'enfuir avec ses trésors!"

Ses trésors? Parlait-il des oeufs?

"Ah tu sais les femmes, tu lèves une main et elles se taisent! D'ailleurs j'aurais bien aimé m'occuper de la petit rousse qui avait le noir! Si seulement nous n'étions pas si pressé!"

Il rit doucement en caressant son œuf et je compris que c'était ce dernier qu'il avait qualifié de noir, car la coquille était aussi sombre que du charbon.

"Oh, ne t'en fais, pas, nous allons bientôt atteindre une ville et tu pourras te calmer sur d'autre, nous en rencontrerons beaucoup dans les grandes agglomérations!"

Ils rirent pendant que je sentais monter en moi une colère monstre. mes yeux rouges rubis prirent rapidement une teinte semblable à celle du sang. Ces pourritures considéraient les femmes seulement comme des objets et je ne tardais pas à recomposer ce qui avait certainement dû se passer auparavant. Ils avaient volé ces œufs à un groupe de femme dont je doutais à présent de leur état...Malgré moi je sentis mes paumes s'enflammer et je dû fermer les yeux pour réussir à contenir ma colère, ce n'était pas pour rien que ce pêché originel était le mien au sein des Veuves Noires! J'avais un caractère aussi enflammée que mon élément! Le feu brûlait en moi et en ce moment c'était le feu de la colère! Je posais un regard sur Aya sans oser ouvrir la bouche. Ma seule et unique envie était de leur sauter dessus pour les massacrer mais je savais que certains plans d'Aya seraient plus cruels! J'attendais donc la réaction de ma Sœur tandis que les deux hommes rangeaient leurs gourdes pour se remettre en chemin.

Aya observait les deux hommes silencieusement. Elle savait que Takias ferait de même et surtout qu'elle était une bonne guerrière. Elles étaient donc toutes deux cachées dans les fourrés alors que les deux hommes semblaient discuter de quelque chose arrivé récemment.

"On aurait dû garder une femme pour porter les œufs jusqu'à leur éclosion, nous nous serions débarrasser d'elle ensuite."

"Oh, non! Elle nous aurait fait des misères et aurais tenter de s'enfuir avec ses trésors!"

"Ah tu sais les femmes, tu lèves une main et elles se taisent! D'ailleurs j'aurais bien aimé m'occuper de la petit rousse qui avait le noir! Si seulement nous n'étions pas si pressé!"

"Oh, ne t'en fais, pas, nous allons bientôt atteindre une ville et tu pourras te calmer sur d'autre, nous en rencontrerons beaucoup dans les grandes agglomérations!"

La belle Messie des Ténèbres sentait la haine monter peu à peu en elle. Elle venait de comprendre leur façon de penser, une façon de voir les femmes qu'elle ne pouvait pas supporter et qui l'avait poussée à monter le clan des Veuves Noires. Quel malheur pour eux car caché non loin de leur minois se trouvait surement leur pire ennemi, sans même le savoir. Le destin faisait bien les choses, vraiment bien. Elle n'attendait qu'une chose, c'était qu'ils partent d'ici pour pouvoir les prendre en chasse. Ces hommes étaient non seulement des machos irrespectueux, mais ils étaient aussi des voleurs et ce qu'ils tenaient chacun dans leur main le prouvait très bien. Elle avaient donc deux bonnes raisons de leur sauter à la gorge pour les leur trancher lentement , les laissant se vider de leur sang lentement. Mais Aya savait qu'il serait idiot de leur assainir une mort si rapide, elle aimerait jouer avec eux, voir à quel point ils pouvaient être odieux avec les femmes et laisser sa colère faire le reste au bon moment. Elle pouvait ressentir les palpitations du cœur de Takias, elle était déjà très énervée et cela n’étonnait pas la belle déchue. Elle la connaissait bien maintenant et savait à quel point elle pouvait se montrer impulsive sous le coup de la colère. Cependant, elle semblait se contenir et attendre surement les indications d'Aya sur la suite des événements.

Alors qu'Aya jetait un coup d’œil à Takias, elle entendit les hommes parler de nouveau.

"Bon! Ne perdons pas de temps, on a encore de la route à faire. Partons!"

"Oui tu as raison."

Ils partirent ensuite en direction du cœur de la forêt, marchant plutôt lentement, enfin une allure normale sans trop se presser non plus. Soit ils étaient déjà fatigué par ce qu'ils avaient accomplit avant, soit ils étaient les guerriers les plus pitoyables de ces terres. Lorsqu'ils furent assez éloignés pour ne plus les voir ni même les entendre, Aya se releva puis parla doucement à Takias.

"Nous allons les suivre, je veux que ça paraisse un pure hasard. Comme ça quand ils nous verront arriver ils s'arrêteront forcément pour tenter de nous parler voir même beaucoup plus. Je veux qu'ils pensent que nous sommes de pauvres demoiselles sans défense, et quand ils ne s'y attendront pas, nous leur montrerons de quoi de vrais femmes sont capables. On sera sans pitié. Bon, ben il ne nous reste plus qu'à se mettre en chemin."

Ils ne tardèrent pas à repartir sur le petit sentier marchant lentement, trop lentement à mon goût, moi qui fulminais et n'avais qu'une seule et unique envie: les massacrer. J'avais presque l'impression qu'ils le faisaient exprès, marchant d'une lenteur pitoyable. Agacée de ne pas les prendre en chasse dès lors, je jouais nerveusement avec mes griffes rétro-rétractables, les sortant et les rentrant en labourant la terre humide. Kolio non plus n'était pas tranquille, lui qui adorais les dragons, l'idée que des œufs se retrouvent dans les mains de ces créatures malfaisantes ne le rassurait guère. Une fois qu'ils furent bien loin, Aya prit la parole en me disant:

"Nous allons les suivre, je veux que ça paraisse un
pure hasard. Comme ça quand ils nous verront arriver ils s'arrêteront
forcément pour tenter de nous parler voir même beaucoup plus. Je veux
qu'ils pensent que nous sommes de pauvres demoiselles sans défense, et
quand ils ne s'y attendront pas, nous leur montrerons de quoi de vrais
femmes sont capables. On sera sans pitié. Bon, ben il ne nous reste plus
qu'à se mettre en chemin."

Je hochais la tête et cessais de jouer avec mes griffes. Me relevant je m'étirais prestement en répondant:

"Je suis tout à fait d'accord avec toi. Je crois que j'ai bien envie de leur montrer la véritable image d'une femme forte."

Je pensais déjà aux mille et une torture que je pourrais leurs faire subir. Comment avaient-ils osé traiter ainsi des femmes? Ils allaient s'en mordre les doigts, pour sûr! Seulement je ne savais pas quelle approche faire. Fallait-il donc jouer les pauvres filles perdues pour ensuite montrer notre véritable visage? Dans ce cas il valait mieux pour moi confier mes plus grosses armes à Kolio et lui demander de s'éloigner pour ne pas faire trop suspect. Il est vrai que se faire pour de pauvres jeune filles en étant armé jusqu'au dents avec un lion faisant quasiment le double d'un congénère de sa race c'était un peu fort. Je me tournais donc vers Aya en lui disant:

"Je pense qu'il vaudrait mieux demander à Kolio de rester près de nous mais en restant caché dans les bois avec mes armes imposantes. Cela sera mieux pour notre couverture, non?"

Puis je parlais mentalement à Kolio:

*Il serait préférable de nous séparer au moins pour la poursuite mon cher! Je vais te laisser mes plus grandes armes et tu pourras nous suivre dans la forêt et intervenir si un combat se prépare!*

Kolio hocha la tête et se frotta affectueusement à moi:

*Très bien, j'interviendrais surtout si tu es en danger!*

Un sourire se dessina doucement sur mon visage et j'ôtais mon arc et ma hallebarde de mon dos pour les fixer sur le harnais de cuir de Kolio. Une fois la hallebarde accrochée, j'y fixais mon arc en prenant soin de le mettre dans mon carquois avec toute mes flèches. Puis je pris ma longue épée et la fixais elle aussi de l'autre côté. Il me restait donc Arafinë Eros, mes Griffes de l'Ombre et ma dague cachée dans ma botte, la Nature discrète. Je rabattis la cape sur mon dos et regardais Kolio partir en se dissimulant sous les arbres. Je dis à Aya:

"C'est un félin et malgré sa taille il ne se fera pas remarquer, nous pouvons y aller!"

Ma colère avait fini par s'apaiser mais je savais qu'elle se raviverait dès lors qu'ils apparaîtront dans mon champs de vision. Sans plus attendre nous nous mîmes en route derrière les brigands que nous ne tardâmes pas à retrouver. Il faut dire qu'ils marchaient tellement vite!

HJ: Désolé du retard!

Leurs pas étaient furtifs et silencieux. Lentement, à pas de velours, tel des félins en chasse, les deux jeunes femmes avançaient à travers les bois. Elles étaient entrainées et cela se ressentait dans chacun de leur mouvement précis et léger. La douceur presque imperceptible des mouvements de leur corps leur permettait de s'approcher de leurs proies sans se faire remarquer. Ils seraient surement surpris par leur présence, n'ayant même pas soupçonné leur approche. La discrétion est maitre mot lorsque l'on est une Veuve Noire, il ne faut jamais se faire prendre mais toujours surprendre. Aya marchait donc d'un pas léger, accompagnée par sa fidèle amie Takias. Kolio, le félin qui accompagnait toujours son amie avait prit quelque peu de distance afin de ne pas se faire trop remarquer à leur côtés. C'était mieux ainsi et Aya ne pouvait donc qu’approuver la décision de Takias. Elle marchaient à pas relativement lent, enfin à allure normale, mais cela suffit à vite retrouver les deux hommes de vue. Ils marchaient avec une telle nonchalance qu'il était évident que n'importe qui pouvait les rattraper sans se forcer. Les deux belles demoiselles se trouvaient maintenant à une distance idéale pour mettre en place leur plan d'approche qui deviendrait vite un plan d'attaque.

-"Bon, ils ne nous ont pas entendu arriver, ce qui ne m'étonne pas du tout. On va devoir jouer la carte de la surprise. Ce serait bien je penses de discuter et de rire suffisamment fort pour attirer leur attention. Ensuite, les choses viendront naturellement, après tout ce n'est pas la première fois pour aucune de nous. "

Aya utilisa son collier magique afin de modifier sa tenue, elle avait de rendre le jeu encore plus amusant en se faisant passer pour une pauvre petite paysanne. Son corps fut vite vêtu d'une robe de lin de couleur blanc cassé et recouvert d'un tablier bleu ciel. Ses longs cheveux blonds étaient maintenant tressés sur le côté venant apparaitre sur son épaule droite. Tout était parfait, et malgrè sa tenue nettement moins voyante qu'à son habitude elle ne perdait rien de son charme naturel. La Messie des ténèbres ressemblait bien plus à une jeune fille effarouchée, mais cela était une jolie mise en scène , comme toutes celles qu'elle avait l'habitude de mettre en place afin de s'amuser. Dans cette tenue simple elle n'éveillerait aucun soupçons et paraitrait encore plus fragile qu'une fleurs des champs. Aya fit un clin d'oeil à Takias ce qui annonçait le début de leur petit jeu d'actrices.

-"Alors vas-y racontes! Dis moi tout, comment c'est passé ton premier rendez-vous avec le fils du boulanger? Je suis sur qu'il a essayé de te faire gouter son pain."

La jeune femme se mit à rire aux éclats, un rire cristallin mais un peu plus prononcé qu'à son habitude. Elle n'avait pas besoin de se forcer en même temps, leur petit jeu devenant vraiment amusant naturellement.

Nous avancions à travers les bois sans nous faire repérer. De toutes façons, vu leur discrétion à eux, je doutais que la notre fusse du même niveau. Aya était féline et chacun de ses pas était silencieux, pour ma part, bien que mon agilité et ma souplesse laisse à désirer, j'étais une chasseuse hors pair, et pour chasser le moindre faux pas vous fait perdre toute chance de toucher, ne serait-ce même de viser votre proie. Aussi nous n'avions pas à nous faire. Kolio lui, se trouvait un peu plus loin dans les bois, ses yeux exercés de félin nous suivaient partout, je les sentais, rassurants dans mon dos. De toutes façons, même si le lion avait été avec nous, c'était un félin et chacun de ces pas n'était que silence, il était seulement un peu trop imposant pour que notre plan reste crédible. C'est vrai quoi, deux paysannes se baladant dans la forêt ça passe, mais avec un énorme lion de deux tonnes, il faudrait pas abuser non plus! Bientôt, les deux hommes entrèrent dans notre ligne de mire. Même en marchant plutôt lentement, nous les avions quasiment dépassé. Quelle allure grotesque pour des guerriers! Enfin, si on peut appeler ces deux hommes des guerriers...! Néanmoins nous allions mettre notre plan à exécution. Il était temps.

-"Bon, ils ne nous ont pas entendu arriver, ce
qui ne m'étonne pas du tout. On va devoir jouer la carte de la surprise.
Ce serait bien je penses de discuter et de rire suffisamment fort pour
attirer leur attention. Ensuite, les choses viendront naturellement,
après tout ce n'est pas la première fois pour aucune de nous. "

J'écoutais donc Aya avec attention hochant la tête avec approbation.

"Oui, je vais essayer d'arranger un peu ça" dis-je en regardant ma tenue un peu trop guerrière.

Je retroussais mes manches bouffantes pour cacher leur forme qui faisait un peu trop pirate pour ce genre de plan. Je fis glisser le fourreau de mon épée sur mon ceinturon derrière moi de façon à ce qu'elle soit entièrement dissimulée par ma cape. Pour le reste c'était bon. Lorsque je me retournai, ce fut pour voir une Aya resplendissante dans une nouvelle tenue de paysanne. Elle avait certainement un objet ou quelque chose lui permettant de se changer en quelques secondes à peine. Je lui souris et elle me fit un clin d’œil, ça y est cela commençait. Je m'obligeais à faire une tête plus joyeuse que l'habitude, mes cheveux tressés correspondaient plutôt bien au personnage que j'allais devoir jouer. Le jeune parla bien plus fort qu'à son habitude en s'adressant à moi:

-"Alors vas-y racontes! Dis moi tout, comment c'est
passé ton premier rendez-vous avec le fils du boulanger? Je suis sur
qu'il a essayé de te faire gouter son pain."

Elle pimenta son petit discours d'un rire cristallin et léger, mais qui devait néanmoins s'entendre à plusieurs mètres autour. Je repérais la réaction des deux hommes qui s'était retourné de loin, je détournais le regard pour sourire avec finesse et répondre d ela même voix enjoué qu'Aya.

"Et bien sûr! Un pain délicieusement croquant à l'extérieur et moelleux à l'intérieur. Le pauvre n'avait pas de sujet de conversation approprié. S'il n'avait pas été fils de boulanger il aurait certainement essayé de me parler de ses chaussettes!"

Je ris de nouveau avec Aya et en prenant une voix plus forte et moins discrète que d'habitude. Je n'avais pas l'habitude de rire mais alors là, c'était vraiment trop fort! En effet, je savais qu'ils arriveraient bientôt. Il suffisait d'apercevoir leurs têtes réjouies lorsqu'ils avaient entendu Aya parler. Il nous fallait cependant trouver d'autre noms. Aya devait maintenant être connue et pour ma part ma réputation de forgeron et de prétendante au trône des Elémentals allait aussi bien vite. Aussi je cherchais dans ma tête des prénoms banaux qui ne nous ferait pas repéré. Un seul me vint en mémoire, pour la simple et bonne raison que ça avait été le prénom le plus donné dans une des fermes des Terres d’Émeraude: Aiko. Je me tournais donc vers Aya et lui dit en fronçant très légèrement les sourcils:

"Mais dis moi Aiko, sais-tu où nous nous trouvons? Nous devrions peut-être demander le chemin du village aux prochains voyageurs. Je ne suis pas très rassurée dans la forêt je dois dire..."

Certainement l'un des plus gros mensonge de ma vie: ne pas être bien dans une forêt. Les lieux forestiers avaient toujours été pour moi un refuge, un endroit où je pouvais me sentir en sécurité, protégée par la Nature: les arbres, les animaux, les plantes. Rien ne m'était inconnu et tout semblait pour moi un paradis. J'aimais particulièrement y être seule avec Kolio...Tiens Kolio... Nous suivait-il de loin? Je jetais un petit coup d'oeil en arrière pour apercevoir deux yeux rouges qui brillaient dans l'obscure forêt. Puis il se fermèrent et un craquement de feuille m'indiqua qu'il était aller plus loin. Signe que les deux hommes allaient bientôt nous découvrir. Jusque là tout semblait marcher dans le plan d'Aya, enfin. D'Aiko si on pouvait dire!