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 Premiers rayons de soleil, rencontre avec les étoiles !

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Dim 27 Mai 2012, 21:42

Fellen avait bien suivit les conseils de Ratio, elle avait quitté la pièce en ruine au plus vite, franchissant le passage magique qu'il lui avait ouvert avant de mourir.
*Fuir au plus vite*
Elle s'était retrouvé dans d'immenses couloirs, elle ne savait plus ou aller. N'ayant aucune donnée, aucune information sur les lieux, elle se contenta de prendre des directions au hasard, marchant d'un pas pressé, tenant son drap fermement autour d'elle.
*Cacher son corps*
Les seuls informations qu'elle avait jamais enregistrées étaient les paroles de Ratio, elle les suivait alors à la lettre. Et tandis qu'elle avançait dans de bien étranges couloirs, elle continuait de les analyser.
*acquérir une âme*
Mais elle ne trouva nul-part la définition de "âme" dans les recoins de son cerveau. Les battements de son cœurs artificiel s'était accélérés sous l'effort. Elle marchait le plus vite possible, elle était étrangement vide d'énergie, courir aurait gaspillé le peu qu'elle avait pour rien. Sa respiration était intense ; le taux d'air respirable dans ces couloirs étroits était faible. Son corps tout entier subissait un effort que son manque d'énergie de lui permettait pas, le tout dans un milieu inapproprié.
Puis finalement, elle s'immobilisa, tentant de reprendre son souffle, cherchant à savoir si elle était hors de danger.
*Secousses nulles. Tension électrique/magique dans l'air ... Très faible. Mise en veille.*
Elle ferma alors les yeux et son souffle ralentit doucement, tout comme son cœur. Elle se mit à genoux sur le sol avant de s'allonger sur le côté dans une position de sécurité. Elle s'enroula dans son drap et sentit ses cinq sens la quitter doucement, elle profitait de son premier sommeil.

Elle se réveilla bien plus tard, retrouvant le sens du touché en premier : elle était allongé sur quelques chose de tendre. Puis elle sentit une odeur fraiche de végétation, elle avait le gout pâteux de sa propre salive dans la bouche, elle entendait le vent agiter doucement les feuilles d'arbres. Puis elle ouvrit les yeux, sentant la luminosité d'un soleil matinal sur sa rétine.
*réduction de l'iris*
Elle se redressa en baillant, étirant ses bras autour d'elle.
*renouvellement de l'air des poumons. Éveil musculaire par étirement.*
Elle observa attentivement autour d'elle : de grands arbres faisait un peu d'ombre tandis qu'elle restait assise sur une épaisse couche de gazon. De nombreux buisson très denses masquaient sa vue, les lieux semblait être entretenus.
*Environnement : végétation régulée. Présence probable : divers humanoïdes, mammifères de petite taille, oiseaux, insectes. Hostilité : quasi nulle.*
Elle ne prit pas la peine de se redresser, ne souhaitant pas gaspiller d'énergie. Elle ramena son drap sur ses épaules et l'enroula autour de son corps.
*régénération par la veille réussit.*
Elle était sur le point de revoir la liste de ses objectifs lorsque soudain, son ventre se mit à gargouiller longuement avant de laisser retomber le relatif silence des lieux. Elle cligna des yeux, comme pour changer le sujet de ses pensées.
*Système digestif vide. Réserve graisseuses nulles. Grand besoin nutritif.*
Son ventre gargouilla à nouveau. Et lorsqu'elle fut sur le point de mettre à jour la liste de ses priorités, des bruits attirèrent son attention : on venait par ici.
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Dim 27 Mai 2012, 23:27

J'avais bien du mal à m'adapter à ma nouvelle vie. Pendant trop longtemps mes seules compagnes avaient été la solitude, l'ennui et la mélancolie. Cette existence ne m'avait jamais rendu heureux, mais je devais m'en contenter, puisque je n'avais pas le droit de prétendre à la tranquillité et la satisfaction. Un monstre sans âme et sans visage ne pouvait aspirer aux plaisirs euphoriques que tous convoitaient. Je ne devais que survivre, accepter mon sort et ma condition, ne jamais m'y complaire mais la subir. C'était la leçon que j'avais tiré de ma tentative pour en finir avec mes mornes jours. Pour avoir tenté de m'échapper, j'avais été puni. Et de façon assez paradoxale. Car le cadeau empoisonné qu'on m'avait fait était pour moi autant source de supplices que de délices. Alice était une délicieuse personne, à l'opposé totale de ce que j'étais. Pour des raisons qui m'étaient encore inconnues, cette belle sirène avait décidé de rester à mes côtés, et mes protestations n'y changèrent rien, tous les stratagèmes que je mis en place échouèrent lamentablement, et je ne pouvais me résoudre à me montrer trop dur ou brusque avec elle. Comme toujours, je me devais de me comporter en vrai gentleman avec ces dames, aussi caractérielles soit-elles. Je n'étais pas sans ignorer quelques intentions qui se dissimulaient sous le sourire et le visage aimant de celle que je surnommais affectueusement Mon Ondine, car il fallait bien que j'avoue mettre attacher à elle au fils des mois, mais je faisais mine de ne pas comprendre, c'était mieux ainsi. L'horreur se peignit sur mes traits lorsque je compris que je ne voulais pas la perdre. Elle m'était précieuse. Mon amie, ma confidente, la seule sur ses terres, qui avait tout sacrifier pour me suivre. Pourtant, les sentiments que nous éprouvions l'un envers l'autre étaient tout autre, et je savais qu'un jour, cela se terminerait mal. Je préférais ne pas y songer, et me plonger dans la candeur tandis qu'elle se démenait secrètement pour faire évoluer les choses.

Comme très souvent depuis que nous décidâmes de voyager ensemble, Alice ne me laissa guère le choix et me traîna de force dans un grand parc, renommé dans le continent du matin calme. Mes objections et ma mauvaise humeur ne changèrent rien au plan de la demoiselle, enthousiaste quand à cette sortie, ballade à deux qu'elle envisageait bien à sa manière. Cela faisait aussi partie de son plan pour me socialiser et me redonner goût à la vie. Ces vaines tentatives produisaient exactement l'effet inverse, mais Alice ne désespérait pas. Joyeuse et souriante, elle avançait, quelque peu devant moi, de sa démarche gracieuse et fluide, profitait des doux rayons du soleil matinal qui frappaient son visage halé, tournoyant sur elle-même dans une envolé de tissu pourpre et de mèches d'ébène.

« Regarde Caleb ! N'est-ce pas magnifique? Reposant?»

Son rire pur et clair s'éleva dans les airs, plus haut que là ou s'envole les oiseaux, visiblement aux anges. Il était vrai que les environs étaient agréable. Une bourrasque de vent balayait l'herbe verte et la rosée, rafraichissait l'atmosphère de cette belle journée d'été qui commençait. Mais mon cœur était serré, tout mon être, pris dans un malaise. Lentement, je passais une main dans mes cheveux foncés, comme d'habitude en bataille mais inexplicablement de manière élégante, davantage ébouriffé par le vent, écartant ainsi quelques longues mèches qui me tombaient devant les yeux. L'ocre de mes prunelles vagabondaient dans les alentours, et je vis du coin de l'œil Alice m'observer, guettait une réaction quelconque. Mais rien ne vint se peindre sur mes traits neutre, rien d'autre que mon habituel air mélancolique que la sirène aimait me reprocher souvent. Elle s'évertuait souvent à m'arracher un sourire sincère, mais la tâche n'était pas facile. Pour lui faire plaisir, j'essayais souvent , mais ce n'était qu'un rictus de politesse. Le cœur n'y était pas. Je savais qu'elle était déçut de mon absence d'euphorie. Ainsi, pour donner le change, je lui dit avec douceur:

« Splendide. Très bon choix, Mon Ondine.»

L'effet voulut ne tarda pas arriver, et je vis ses lèvre s'étirer en un large sourire, moins ravie que j'admire le lieu que d'entendre son petit sobriquet sortir de mes lèvres, prononcé de ma voix qu'elle qualifiait souvent, à juste titre malheureusement, de grave et ténébreuse. Je n'y pouvais rien si j'avais une voix de baryton. Souvent, Alice s'amusait à me détailler et m'ouvrait son esprit pour que j'entende ses observations. Elle et moi ne me voyons pas de la même façon. Elle refusait de croire à mes évidences et tâchait des les détuire, sans jamais pourtant y parvenir. Je n'étais qu'un monstre sans visage. Point. Perdu dans mes pensées, je remontais négligemment les manches de la chemise d'un blanc immaculé que je portais.

« Arrête.»

Surpris je relevais les yeux que j'avais automatiquement baissés en me plongeant un court instant dans les méandres de mon esprit malade. Alice me toisait, ses yeux noirs fixés sur moi. Je haussais les sourcils, interrogation silence à cet ordre jaillit de nul part. Dans un rire bref et sec, elle lança:

« Je commence à bien te connaître, tu sais. A ta façon de bouger, ton regard, ton attitude, je devine tes pensées. Tu n'es pas une ombre monstrueuse !»


Agacée, elle mit brusquement une mèche noire de sa longue chevelure derrière son oreille tandis que j'abordais une expression moqueuse. Elle ajouta:

« Si tu tiens tellement à te qualifier de monstre, tu as pourtant tout de physique de l'ange, Caled.»


Comme beaucoup de femmes, elle me trouvait séduisant. Je soupirais, las de cette conversation que nous avions eu des centaines de fois.

« Ce n'est qu'appât et supercherie, ma belle, pour piéger ceux qui comme toi, s'arrête à la beauté physique qui n'est rien face à la magnificence de l'âme que je n'ai pas. Conclusion...»

« Oui oui je sais» me coupa-t-elle toujours aussi irritée. Je regrettais presque la tournure de cette discussion. Elle s'était fait une joie de m'emmener ici et moi et mes idées noires gâchions son plaisir. Ce n'était pas digne d'un gentleman. Je décidais alors de jouer ma carte joker. Me rapprochant d'elle, je pris délicatement son menton entre une de mes mains, relevant son visage malicieux pour qu'elle et sa si petite taille me regardent moi et mon mètre quatre vingt-dix. Je susurrais lentement d'une voix basse:

« Qu'as tu donc apporter dans ton panier?»

Elle détourna le regard,, évident de me regarder dans les yeux avant de se dégager doucement. Bien qu'elle affichait une mine boudeuse, je savais ceux à quoi elle songeait et je m'en voulais déjà d'user de cette emprise que j'avais sur elle. Mais elle n'était pas une idiote, elle savait que je n'avais agit que pour apaiser les tentions. Sa bouche prit une adorable mimique tandis qu'elle bougonnait quelque chose d'incompréhensible avant de se relancer dans un long monologue enjoué. La paix était réinstallé.

Je l'écoutais simplement, continuant d'avancer et hochant la tête lorsqu'il le fallait, ponctuant son monologue de mes « hum hum» signalant que je n'avais pas décrocher de la conversation, que j'entendais à vrai dire d'une oreille. Pendant de longues minutes, nous nous promenions sur le petit sentier en terre battue, l'un à coté de l'autre. Il n'y avait que très peu de monde, à cette heure précoce du matin. Nous étions tranquilles.

Une fois n'est pas coutume, en grand observateur et admirateur de la nature, je laissais mon regard s'égarer dans les alentours. Et quelque chose au loin capta mon attention. Une forme, blanche, une allure fragile et aérienne étrange.

« Alice...?»

Elle tourna légèrement la tête avant de suivre mon regard et fut tout aussi interloquée que moi. Après avoir échangé un coup d'œil entendu, nous quittons le sentier pour nous aventurer dans les herbes plus ou moins haute. Alice laissa s'échapper un hoquet de surprise en voyant, tout comme je le voyais, une jeune femme blonde enroulée dans un drap, qui n'avait pas l'air au mieux de sa forme. La jeune sirène fit quelques pas en avant et s'approcha vivement d'elle, demanda d'une voix à la fois claire, forte et rassurante:

« Mademoiselle? Vous allez bien? Vous avez besoin d'aide?»


Debout non loi d'elle, ma sirène ne semblait pas savoir comment agir. Moi, je me contentais de l'observer sans dépasser les limites de la politesse, mais j'étais néanmoins curieux. Cette jeune inconnue avait quelque chose de peu commun sur lequel je n'arrivais pas à mettre le doigt. Lentement, dans des gestes fluides et posés, je m'accroupis à un mètre environ d'elle, ne désirant pas entrer dans sa bulle, ce qu'elle pourrait prendre comme une agression. J'avais toujours eu tendance à me tenir plus loin des autres que la normale. La contemplant d'un œil sceptique, j'ajoutais:

« Est-ce... que tout va bien? Quelqu'un vous a-t-il fait.. du mal?»


Elle était dans une posture telle que je m'interrogeais vivement, quelque peu gêné, mais je me devais néanmoins de vérifier que tout allait bien. Peut-être n'avait-elle besoin de rien, auquel je m'excuserai et partirai aussitôt, mais pour l'heure, j'attendais une quelconque réaction de la jeune étrangère.
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Lun 28 Mai 2012, 11:37

Rapport à la luminosité du ciel et à la température extérieur, la matinée ne devait pas être très avancée. Les yeux bicolores de Fellen quittèrent alors le ciel pour chercher la source des bruits qu'elle avait entendu. Elle restait assise dans l'herbe, une expression neutre sur le visage, elle ressentait la faim pour la première fois de sa vie et c'était désagréable. Mis à part les données purement schématiques du manque de nutriments, une sensation humaine venait s'ajouter à cela.
*taux d'ammonium en hausse. Gêne dans tout le corps. Déstabilisation de la structure biologique.*
Impu, son créateur, avait pensé aux moindres détails. Elle ressentait la faim comme un véritable être humain et éprouvait des impulsions nerveuse. Mais il n'avait certainement pas prévenu qu'elle serait relâché dans la nature si rapidement ; personne ne pouvait dire quelle serait sa réaction face à des changements émotionnels ou nerveux en elle.
La créature aperçut alors deux silhouettes humanoïdes ; l'une d'elle s'était rapprochée tandis que l'autre restait en retrait. Ses yeux se fixèrent sur la plus proche, cherchant à l'analyser dans les moindres détails.
*humanoïde femelle. Expression faciale : inquiétude. Ton de la voix : doux. Intention déclarée : apporter son aide. Intention caché ... Aucune. Race indéterminé. Taux de confiance établi. Mise à niveau de l'interlocutrice.*
Fellen avait décidément tout ce qu'il fallait pour être humaine ; elle connaissait la plupart des notions sociales mais ne saisissait pas pleinement leur sens. Bref, elle était comme une enfant trop intelligente.
Elle se redressa alors doucement, ses jambes tremblèrent un peu, elle gardait ses bras sous son drap afin de le serrer autour d'elle, ne laissant dépasser que sa tête et le bout de ses pieds nu sur l'herbe verte. Elle fit quelques pas dans la direction de l'inconnue et se rapprocha à distance de la conversation. Elle s'humidifia les lèvres et pris la parole sur un ton plutôt neutre, ne laissant paraitre aucune détresse.


-"Je suis reposée, tous mes systèmes vitaux fonctionnent bien. Besoin d'aide ... Estimation ... Oui à 70%. Je dois me nourrir."


Sa voix était l'exacte réplique de la défunte femme d'Impu : pleine, claire et agréable à l'oreille. Mais Fellen parlait sur un ton tellement neutre, sans aucune expression sur le visage, elle n'arriverait jamais à la hauteur de son homologue décédé.
Elle tourna ses yeux vers l'autre silhouette sans bouger son corps, elle venait de s'exprimer aussi.
*Ton de la voix : intrigué. Forme humanoïde mâle de grande taille. Analyse de la question : semble se soucier de mon intégrité physique. Intention cachée ... Inconnue. Race ... Indéterminée.*
Finalement, elle se décida à tourner la tête dans la direction du mâle. Elle devait établir la communication avec lui aussi si elle voulait établir un taux de confiance.


-"Aucune blessure physique. Aucune agression ... Vous êtes les premières entité encore vivantes que je vois depuis que j'ai fuit."


Puis la créature se tourna à nouveau vers la femelle, l'observant avec un sentiment nouveau, mais aucunement désagréable celui-ci, de la curiosité.
Elle observait ses vêtements : ils ne cachaient pas vraiment tout son corps, loin de la. A vrais dire, après une analyse plus complète, Fellen remarqua que la femme en face d'elle ne cherchait visiblement à cacher que certaine partie spécifiques de son corps.
Elle fit alors face à un manque cruel de complément d'information. Elle devait cacher son corps, mais peut être que l'homme qui lui avait donné ses premières informations n'avait pas eu le temps de préciser quelles parties.
*Mise à jour d'informations requises. Établissement des priorités ... Demander de l'aide. Complément d'information sur "cacher son corps", cacher son corps, trouver de la nourriture ... Acquérir une âme.*

Finissant d'inspecter les vêtements de la femme, elle posa alors ses yeux dans les siens et en cligna pour les humidifier.

-"Vous connaissez tous les paramètres. Souhaitez vous toujours m'aider ?"

Enroulé ainsi dans son draps, tremblante, l'expression de son visage entre le neutre et le questionnement, elle faisait penser à une petite fille perdue. Si ce n'est son assurance froide involontaire et son manque de tact. Une légère brise agita ses longs cheveux blonds parsemés de brins d'herbe, à force de dormir à même le sol. Le drap autour de son corps se plaqua contre celui-ci, révélant ses formes en détail de-part la finesse de la soie utilisée.
Elle restait étrangement et totalement immobile, si ce n'est le tremblement ponctuel de ses jambes. Elle faisait silencieusement face à un nouveau sentiment : l'espoir. Elle espérait que les deux humanoïdes en face d'elle acceptent de l'aider, n'ayant aucune donnée à ce sujet.
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Lun 28 Mai 2012, 17:30

Alice me jeta un regard troublé, ses grands yeux noirs, à la fois surpris et quelque peu terrifié, me suppliaient de prendre la parole, d'agir, que je sois maitre de la situation. Je savais que Mon Ondine n'avait pas l'habitude d'être déconcertée ainsi, elle, un brin extravertie et égocentrique par euphémisme, elle ne se laissait que très rarement dépasser par la situation. Et pourtant, je lisais dans tout son être la peur de l'inconnue et l'incompréhension. Je lui adressai alors le rictus le plus rassurant que j'avais à ma disposition, joignant ce faible mouvement à un léger geste d'une de mes mains lui intimant de s'apaiser. Elle me contemplait, toujours aussi peu rassurée, d'autant plus que la jeune inconnue la fixait, tout en lui posant quelques questions qu'elle formulait d'une façon des plus inattendues. Elle parlait si étrangement, quelque chose chez elle n'était pas naturelle. Pire, j'avais l'impression que rien en elle ne l'était. Je me sentais comme face à une statue de chaire, qui se mouvait, maladroite, comme une enfant abandonnée et perdue qui ne savait comment agir. Un sentiment des plus désagréable et pour le moins peu commun. Mais surtout, quelque chose chez elle me dérangeait plus que tout, quelque chose sur lequel je n'arrivais pas à mettre le doigt. Me torturant l'esprit pour trouver la clef de ce mystère, je ne faisais que m'irriter, oubliant ainsi les priorités. Je laissais un bref soupire s'échapper de mes lèvres, tout en me relevant, étant ainsi debout comme les deux jeunes femmes présentes, que je dominais d'une tête voir plus. Alice ne tarda pas à sautiller dans ma direction, vivement, de sa démarche semblable à celle des danseuses, gracieuse et légère, tous ces gestes fluides et aériens. Même dans la précipitations, elle arrivait à rester élégante, petit détail qui aurait presque pu m'arracher un sourire. Cependant, je n'appréciais guère le comportement qu'adoptait Alice. Elle devait apprendre à se contrôler un minimum, et ne pas réagir si extrêmement, même si je comprenais son besoin de se cacher derrière moi. Là au moins, elle se sentais en sécurité. Pourtant, je la tirais doucement par le bras pour qu'elle soit non plus derrière moi mais à côté de moi. D'une voix douce, je lui susurrai:

« Mon Alice. Ce ne sont pas des manières. Et cette demoiselle semble affamée. J'ose espérer que ton panier contient quelque chose à manger?»


Elle leva la tête, m'observant quelques instants, une expression étonnamment neutre sur ses traits habituellement si animés. Après un moment qui devait être une minute de réflexion, Alice fouilla quelques instants dans son panier, avant de ressortir deux belles poires. Avec autant d'assurance que possible, elle avança vers la drôle de jeune femme lui tendant les deux fruits avec un léger sourire amical sur les lèvres, attendant qu'elle les saisisse. Je savais qu'elle allait vouloir faire quelques pas en arrière une fois son bon geste accompli, ainsi, je lui barrais la route, avançant moi aussi. Elle ne put qu'à peine s'éloigner avant de se cogner contre mon corps, comme une barrière. Résignée, elle se décala pour ne plus bouger. J'étais conscient qu'elle ne devait guère apprécier mon attitude, la forcer ainsi à rester près de celle dont elle se méfiait, mais face aux différences, il ne fallait pas agir de la sorte, et je tâchais de rester ouvert et courtois. Gentlemen, comme d'habitude.

En tout cas, la jeune étrangère affirma ne pas être blessée, parlant toujours d'une manière décalée et assez incompréhensible. Cette affirmation me rassura quelque peu bien que certaines de ses paroles me troublèrent, me laissèrent perplexe.

« Les premières entités encore vivantes que vous croisés depuis votre fuite?»


Je répétais ces mots, incrédule, dévisageant cette inconnue quelques instants, ébahi. Je me ressaisis vite et ajoutais sur un ton plus léger:

« Je pense que nous faisons les choses à l'envers. Commençons de façon plus classique, qu'en pensez vous? Faire les présentations me paraît être une bonne idée.»

« Les paramètres?» répéta aussi Alice en levant ses délicats sourcils. Ignorant ce vocabulaire pour le moins curieux, je me contentais de couper légèrement la parole à ma jeune amie, annonçant d'une voix sans appel:

« Bien sûr que nous allons vous venir en aide.»

Malheureusement, je n'étais pas sûre d'avoir réellement saisis ce que désirait cette originale demoiselle. J'avisais quelques instants ma mystérieuse interlocutrice, puis suivit son regard. Il ne fallait pas être un génie pour faire un plus un, du moment qu'on oubliait les règles usuelles de la vie qui ne semblait pas s'appliquer à celle qui se tenait en face de nous.

« Vous parlez de vêtements?»


Encore une fois, mon expression devait refléter une certaine surprise, un état de choque. Mais d'ou venait-elle, à la fin? Désirait-elle vraiment savoir comment s'habiller? Voilà une situation abracadabrante. Mais si tel était le cas, il valait mieux que ce soit moi qui me charger de l'instruire et non Alice qui avait une façon de se vêtir peu courante et bien trop déshabiller. Sa tenue actuelle, pourpre, ne cachant que le stricte minimum de sa personne, courte et décolleté à souhait, n'était pas forcement la plus répandue dans les bonnes mœurs.

« Alice.. Tu n'aurais pas quelque chose de rechange sur toi? N'importe quoi! On ne peut pas la laisser se couvrir avec un drap...»

Elle hocha la tête négativement. J'allais devoir faire preuve d'imagination. Je laissais mon regard parcourir la tête de Mon Ondine et m'arrêta sur sa coiffure.

« Tes épingles..»

« Tu veux que je m'improvise couturière pour lui confectionner une grossière tenue avec mes pinces et son draps?»

« Concrètement, oui.»


Je fus tout de même soulagé de voir que peu à peu, Alice redevenait elle-même. Elle se tourna vers la jeune femme, les mains légèrement en l'air, quémandant son approbation.

« Puis-je?»

« Et ma demoiselle... si ce n'est pas indiscret. Mais que vous est-il arrivé?»

Se rendait-elle compte de sa différence? Elle semblait si vide, neutre.

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Lun 28 Mai 2012, 21:24

Fellen observait, passive, les actions et les réactions de la femme qu'elle avait en face d'elle : son attitude avait changée bien vite, son regard avait brièvement fuit vers l'homme derrière elle. Elle était passée de l'inquiétude sincère à la crainte farouche ; elle bougeait d'une bien étrange manière aux yeux de la créature, ses gestes semblaient chercher autre chose que l'efficacité, elle gaspillait beaucoup d'énergie.
*Femelle humanoïde craintive. Taux d'agressivité exprimer par moi : zéro.*
Elle ne comprenait pas pourquoi cette femme avait si soudainement reculé alors qu'elle s'était avancé vers elle de son plein grès tout à l'heure ; peut être était-ce justement parce qu'elle était humaine.
En tout cas, l'entité artificielle avait beau chercher, elle ne trouvait nul-part dans sa mémoire ce qu'elle était sensé être. Tout ce qu'elle connaissait, c'était sa description type schématique. Elle savait qu'elle n'était pas un objet, elle savait qu'elle était vivante, mais elle ne savait rien d'autre.
Elle se contenta de rester planter la à regarder les deux inconnus tour à tour, ne sachant plus lequel des deux souhaitait vraiment lui venir en aide.
*La femelle semble se réfugier près du mâle lorsqu'elle est effrayée. Celui-ci semble être apte à lui donner des ordres.*
Chaque petit souffle de vent faisait onduler les cheveux et le draps de Fellen : elle observa alors la femelle s'approcher d'elle, lui tendant deux fruits avec un sourire timide.
*Elle accepte de m'aider. Ce sont des fruits, comestibles, des poires. Manger la chair, pas la queue, penser à recracher les pépins.*
Son visage toujours neutre s'inclina légèrement pour remercier la femme et elle tendit les mains pour prendre les deux fruits, laissant glisser son draps de ses épaules sans y faire attention. En ce moment précis, elle avait une autre priorité : manger.
Elle ouvrit grand sa petite boucher et croqua le fruit dans sa main gauche : il était si fondant et juteux, si sucré. Elle l'eut fini en quatre bouchées à peine tellement elle avait faim. Puis soudain, elle se rendit compte que son draps était tombé, elle haussa les sourcils en le constatant. Un détail reflex que son créateur avait pensé exprès : certains tic étaient prévu pour se déclencher dans des situation particulière. Comme par exemple un haussement de sourcil au cas ou une information lui échappait par mégarde.
Elle se retourna puis se pencha pour ramasser son bout de tissu, le tenant d'une main devant elle en entamant l'autre fruit qu'elle avait dans la main droite, le finissant en quelques bouchés lui aussi. Puis, elle gonfla ses joues, tourna la tête et recracha nonchalamment une mitraille de pépins et deux queues.
Elle leva alors son autre main pour mieux maintenir le drap autour d'elle.
*Ce drap n'est pas pratique, je dois trouver des vêtements comme ceux de la femelle, ce doit être ainsi que les femelles s'habillent.*
Elle fit la constatation en analysant à nouveau la tenue de sa généreuse donatrice, puis elle la fixa dans les yeux et dit d'une voix qui se voulait reconnaissante :


-"Merci femelle humanoïde. J'ai récupérer assez de force pour tenir encore cinq heures."

Après avoir mangé, elle aurait dû avoir soif, mais les poires étaient tellement juteuses qu'elle n'eut pas cette sensation.
Elle observa attentivement l'homme qui s'était rapproché, barrant étrangement le passage à la femme, son comportement était des plus mystérieux.
D'ailleurs, il répéta sa dernière phrase avec un fond d'interrogation, peut être n'avait-il pas saisit le sens de la phrase. Son expression changea, il semblait surpris, peut être que Fellen faisait une erreur : pourtant il ne lui semblait pas.
L'homme repris alors la parole, soulignant qu'ils devraient tout d'abord faire connaissance.
*L'humanoïde mâle requiert certainement plus d'informations sur moi. Autorisation accordée.*
Elle lui répondit tandis qu'il lui assurait qu'ils allaient lui venir en aide, cela fit ressentir du soulagement à la créature.


-"Je suis une femelle : entité libre à localisation énergétique néocardique. Je m'appelle Fellen. Je me suis réveillée il y a ... *informations manquantes, approximation :* Quelques temps.
Mes objectifs actuels sont ... *établissement de la liste* Trouver des habits, rembourser ma dette envers vous, acquérir une âme."


Comme elle avait vu faire la femme qui était venue vers elle, elle afficha un sourire sur ses lèvres ; il n'était pas aussi réaliste que le sien, mais elle avait fait un effort pour rendre sa présence plus appréciable.
Le duo sembla alors parler entre eux brièvement ; le mâle semblait vraiment vouloir venir en aide à Fellen, tandis que la femelle avait l'air un peu moins enthousiaste.
*Cette femme m'a proposé son aide, maintenant elle semble hésitante. Évaluation : timidité.*
Riche de cette nouvelle information au sujet de sa bienfaitrice la créature pris une grande inspiration afin de se détendre, elle n'avait plus aucune raison de se méfier de ces inconnus.
La femelle se décida enfin à prendre les devants et s'avança prudemment vers Fellen, levant les bras en les gardant bien en évidence. Les yeux de la créature bougeaient à toute vitesse entre les bras tendus et l'expression des deux humanoïdes.
*information manquante. Les intentions de la femme sont imprécises. Les possibilité qu'elle souhaite m'agresser sont nulles, elle semble attendre mon accord. Autorisation ... Accordée.*
Elle hocha alors prudemment la tête de haut en bas et ne bougea toujours pas, attendant de voir ce que voulais bien faire cette femme. Peut être allait-elle l'aider à s'habiller correctement comme elle l'avait précisé dans ses objectifs. Finalement, ces deux humanoïdes comprenaient assez bien la situation.
La voix du mâle se fit alors entendre, il demandait ce qui était arrivé à la créature, demandant même son autorisation de lui poser la question.
*Il est très prudent avec ses actions envers moi. Je peux lui faire confiance. Autorisation acceptée.*
Elle s'humidifia légèrement les lèvres avant de répondre d'une voix qui se voulait douce :


-"Je me suis enfuis du laboratoire. Une fois en sécurité je me suis endormie. Puis je me suis réveillée par terre dans le parc."

Elle laissait la femme s'occuper d'elle, quoi qu'elle fit. Elle était occupée à analyser l'homme en le parcourant des yeux : il était très mystérieux. Son attitude et ses expressions semblaient avoir une logique complexe qui échappait pour le moment à Fellen.
Elle sentait à nouveau ce sentiment de curiosité qui remuait dans sa tête : ce mâle, qui était il ? Quelle était la succession d'évènement qui l'avait amenée à son état actuel ? Qu'est ce qui le poussait à être en compagnie de cette femme alors qu'ils avaient l'air si différents ?
La femme, elle, ne dégageait pas autant de mystère, mais n'en était pas moins sympathique aux yeux de la créature.
*évaluation globale des deux humanoïdes. L'un est un homme dont les paroles et les gestes son calculés, aucune agressivité. L'autre semble agir selon une logique anthropique, elle dégage quelque chose d'agréable qui m'est inconnu, aucune agressivité.*
Elle se détendit alors, comme si cette prise de conscience, cette analyse, l'avait profondément rassurée.

Ses yeux semblait refléter quelque chose qui ressemblait à du bien-être ; rien qu'au contacte de forme de vie lambda, elle semblait elle-même gagner un petit peu d'humanité.
Des tonnes de questions tournaient dans sa tête, quand bien même elle n'y avait que très peu d'information de stockées.
La question de sa naissance était verrouillée, inaccessible, un détail important auquel Impus avait pensé en donnant vie à sa créature. Cela dit, elle aurait bien aimé rajouté à sa liste d'informations un détail qui l’intéressait. Elle savait pertinemment, mais plutôt schématiquement, comment naissent les être vivants, mais elle était trop incertaine pour faire elle-même ses conclusions. Elle fixa alors l'homme et cligna des yeux avant de regarder brièvement la femme qui semblait l'accompagner. a voix était chargée d'un nouveau timbre ; celui de la curiosité.


-"Vous êtes ensemble pour procréer ?"

Nul tact, nulle gène, nulle timidité ne se ressentait dans cette question. Les yeux bicolores de Fellen exprimaient un réelle intérêt pour l'information.
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Sam 02 Juin 2012, 19:16



Cette journée était des plus originales, elle resterait pendant longtemps gravé dans ma mémoire, mais moins pour des bonnes raisons que pour l'exaspération qu'elle me procurait. Je n'étais pas forcement quelqu'un de très patient, sujet à de grandes colères et si facilement à l'irritation, j'avais beau travailler sur moi-même, j'avais encore beaucoup de chemin à faire. Et cette jeune inconnue au drôle de comportement comptait-elle me faire subir toutes les misères du monde? Elle laissa tout simplement tomber le drap qu'elle maintenait contre elle pour dissimuler son corps, préférant se saisir des fruits pour les engloutir. A peine ses épaules furent dénudées que je me détournais les yeux avant de me retourner quelques instants. Je n'avais évidemment rien vu de l'anatomie de la jeune femme et je ne comptais pas en voir la moindre parcelle. Agacé et gêné, d'un geste plutôt brusque de la main, je suppliais Alice de s'occuper de son cas. Comme depuis le début de notre rencontre, l'étrangère s'exprimait d'une façon bien à elle. Toujours de dos, je glissais cette petite phrase après ces remerciements envers Mon Ondine:

« Le plus souvent, on appelle les gens par leur prénom, et certainement pas par cette horrible périphrase...»

J'ignorais si elle m'avait entendu, mais qu'importe. J'étais bien trop irrité pour me soucier de ce moindre détail. Ce comportement de goujat envers cette demoiselle ne me ressemblait guère. Je pouvais pourtant habituellement me vanter d'être un parfait gentleman, serviable envers ces dames. Pourquoi manquais-je à ma règle morale avec elle? Quelque chose me gênait, mais je ne parvenais toujours pas à mettre le doigt dessus. Puis, enfin, cette étrangère se présenta tandis qu'Alice lui improvisait une robe avec son drap et les épingles de ses cheveux. J'entendis le bruit du tissu que l'on arrachait. Visiblement, Alice s'en donnait à cœur joie pour réaliser le meilleur travail qui soit. J'écoutais attentivement les paroles de la jeune femme qui parlait, légèrement hésitante. Elle se dit une femelle. Je commençais à m'habituer à cela, elle ne semblait pas connaître, ou du moins savoir qu'elle devait plutôt se qualifier de 'femme'. Je haussais légèrement les sourcils en entendant l'appellation qu'elle se donnait, surpris, tout en me perdant dans la contemplation du paysage environnant. Fellen. C'était son prénom. J'étais heureux de pouvoir enfin mettre un nom sur ce visage. J'allais la couper lorsqu'elle annonça vouloir rembourser sa dette envers nous, mais ses prochains mots me clouèrent sur place. Elle désirait acquérir une âme.

Je me retournais lentement, en espérant que cette Fellen soit habillée, et heureusement, ce fut le cas. Alice était légèrement penchée sur elle, s'activant à la rendre présentable. Comme je l'avais prévu, elle avait déchiré le tissus à plusieurs endroit pour être sûre que la grossière robe qu'elle créait allait tenir. Elle avait replier le tissu, pour qu'il recouvre le corps de Fellen avec une certaine épaisseur, et de façon à ce que l'ébauche de vêtement tombe jusqu'à mi-mollet. Je vis Alice légèrement tressaillir en entendant les dires de la jeune femme. S'il y avait bien un sujet qu'elle voulait éviter, c'était bien celui de l'âme. J'observais Fellen d'un air perplexe. Était-ce vrai ou seulement une mauvaise blague? A voir comment elle parlait, je ne pus douter de sa bonne foi. Alors était-ce cela qui m'avait gêné depuis le début? Depuis toujours, en observant les personnes, je les voyais en fonction de la beauté de leur âme, bien supérieur à celle du physique. Mais si elle n'en avait pas... Je chassais cette pensée. Comment était-ce possible? Il me fallait plus d'informations. J'ouvris la bouche pour poser une question, mais l'étrange jeune femme enchaina, mentionnant un laboratoire. Peu à peu, je formulais des hypothèses plus ou moins farfelus dans mon esprit malade.

Mais sa dernière phrase fut la goutte d'eau. Si j'étais un de ses hommes timides, nul doute que j'aurai rougis. A défaut, je contemplais Fellen avec un air ahuris, laissant mes yeux ocres la scruter, interdit et plus étonné que jamais. Je ne savais plus quoi dire ni quoi faire. Totalement désemparé. Alice se redressa, le sourire aux lèvres, laissant un charmant rire cristallin s'échapper de ses lèvres pulpeuses. Ma sirène, elle au moins, ne semblait pas embarrassé. Elle riait de bon cœur. Tout en passant une main dans ses cheveux, elle répondit à ma place:

« Non non. La procréation n'est pas dans nos projets. Nous ne sommes pas un couple. Seulement des amis...»

Pour quelqu'un comme moi qui la connaissait bien, je perçus nettement la déception dans son ton. Je savais pertinemment qu'elle aurait bien aimé que notre relation aille plus loin, que nous dépassions le stade de la grande amitié, aussi belle soit-elle. Mais jamais je ne lui donnerais l'amour auquel elle aspirait tant. Les choses avaient été claires dès le début, et je culpabilisais de savoir qu'elle en souffrait. Pire, la perspective de la procréation l'avait brièvement mis en joie, cela c'était lu sur son doux visage. Mais elle n'était qu'une amie... J'oubliais ses sombres pensées pour me reconcentrer sur Fellen, lui disant le plus gentiment possible de ma voix grave:

« Ce genre de chose ne se dit pas, demoiselle. Oserais-je vous poser quelques questions? Oui je le crois.»

Alice attacha deux bouts de tissus au sommet d'une des épaules de la jeune femme, et déclara d'une joie enjouée et claire :

« Terminée!»

Elle recula de quelques pas pour admirer son travail. Le résultat n'était pas splendide mais tout à fait convenable. Je gratifiais Mon Ondine d'un leger sourire avant d'enchainer.

« Quel âge avez-vous? Clairement qui êtes vous? Très peu de monde ici-bas ne possèdent pas d'âme. Comprenez-vous? »


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Lun 04 Juin 2012, 16:38

Fellen observait avec une attention immobile les réactions des deux personnes autour d'elle. Chacun de leur mouvement, leurs expressions, leurs geste ; allant même jusqu'à analyser leur vocabulaire et le ton de leur voix. Elle réunissait le plus d'information possible sur les comportements humains, elle possédait si peu de connaissance, alors qu'il y avait tant à apprendre.
Une certaine quantité d'émotions différentes naissait à l’intérieur de la créature : elle observait leurs effets sur son esprit avec curiosité et plaisir, elle se sentait vraiment vivante à cet instant.
Elle parvenait à bouger la tête plus naturellement, à prendre des expressions du visage un peu plus vivante, ses yeux étaient plus brillants.
Elle découvrait à peine ce que pouvait être le contacte avec de vrais personnes, ses sens étaient entrain de s'éveiller, de s'épanouir lentement, sans doute était la le premier pas vers l'acquisition d'une âme.
Entre autre choses, elle remarqua que l'homme s'était détourné lorsqu'elle avait perdu son drap : elle en tira les conclusions qu'elle pouvait. Prenant en compte le fait que la femme qui l'accompagnait ne semblait pas aussi troublée.
*Si je ne cache pas mon corps, l'homme me tourne le dos. La femme n'a pas bougée. Je dois cacher mon corps pour ne pas troubler l'homme. Conclusion : je dois cacher mon corps surtout aux hommes. Mais pourquoi ?*
Lorsque Fellen se posait une question, elle cherchait automatiquement la réponse si elle ne la possédait pas ou ne pouvait pas la déduire. Mais elle mit cela de côté quelques instants lorsque l'homme prit la parole. Il semblait agacé que la créature utilise des dénominations impersonnelles.

*Utiliser le prénom pour s'adresser à une personne. Prénom inconnu.*

-"Désolée. Je ne connais pas nos prénoms."

Le comportement de l'homme avait quelque chose de mystérieux, comme si il se sentait mal à l'aise dans son propre corps. Il semblait être dérangé par quelque chose, peut être même était-ce Fellen qui le troublait ainsi. Elle prit alors pleinement conscience de sa différence.
*Je ne suis pas humaine ... Ces gens ne me comprennent pas. Ils ont une âme et moi pas. Je dois acquérir une âme pour vivre parmi les gens. Je dois vivre parmi les gens pour acquérir une âme ...*
Une mine boudeuse se dessina littéralement sur le visage de la créature, son expression changeant progressivement du sourire reconnaissant à la mou triste. Elle avait la tête baissée, les sourcils arqués et sa lèvre inférieure se crispa légèrement. Elle observait les mains de la femmes s'agiter autour d'elle, déchirant, nouant et rajustant son drap pour en faire quelque chose d'acceptable. Elle voyait également ses pieds nus enfoncés dans l'herbe verte et fraiche, lui chatouillant les orteils. Elle avait été conçu pour, mais avait tout de même du mal à gérer ce flot de sentiments nouveaux.
Dans cette posture elle ne vit pas les réaction des deux humanoïdes à sa dernière question, mais elle entendit le petit rire de la femme ainsi que sa réponse. Ils étaient juste amis.
*Sa voix est hésitante. Son rire est amusé. Elle dit la vérité, mais elle ne semble pas l'accepter pleinement.*
Fellen comprit alors quelque chose d'important : ses mots pouvaient déclencher les même émotions chez les autres que chez elle. Acquérir un peu d'humanité n'était pas suffisant, il fallait aussi prendre garde à celle des autres. Elle rougit pour la première fois tandis que l'homme forçait le ton de sa voix pour paraitre plus agréable ; il précisa que ce genre de question ne se posait pas, il souhaitait poser des questions lui aussi. Fellen hocha doucement la tête, hésitante, elle avait peur désormais, peur de faire une bêtise.
Les mains de la femme qui s'occupait de nouer les bouts de draps afin d'habiller la créature avaient quelque chose de rassurant. Au moins elle ne se sentait pas abandonnée, ces humanoïdes ne l'avaient pas rejetée à cause de son inexpérience.
Soudain, la femme déclara en avoir fini avec les vêtements de Fellen ; cette dernière redressa la tête et leva ses bras pour bouger un peu et se contorsionna pour voir comment tout cela tenait en place. Elle se sentait plus à l'aise, libre de ses mouvements, c'était bien mieux que de tenir un drap autour de ses épaules. Elle afficha un sourire de gratitude qu'elle adressa à la femme.


-"Merci."

Elle avait simplement prononcé ce mot afin d'être sûre de ne pas commettre de nouvelles bévues. Elle tourna son regard vers l'homme qui lui posait des question, une expression neutre sur le visage. Ses muscles étaient un peu engourdit, elle avait envie de marcher.
*L'homme me pose une série de question, autorisation de réponse accordée. Quel âge j'ai ? Âge ... Période entre la naissance et le moment présent. Qui suis-je clairement ? ...*
Elle fouilla au fond de sa mémoire, cherchant les informations de base qu'elle possédait. Quelque part au fin fond d'elle-même, elle découvrit une infime certitude, une vague idée. Comme si son créateur avait souhaité qu'elle le sache sans pour autant y prêter trop d'attention : fouiller se souvenir la gratifia d'une petite migraine. Elle cligna des yeux en fronçant les sourcils une seconde.
*Je suis ... Une créature créée artificiellement par un grand magicien.
Une âme, je dois comprendre que très peu de gens ne possèdent pas d'âme.*

Cette dernière question, ou plutôt cette affirmation, ne fit qu'accentuer sa certitude d'être différente, couplé au fait qu'elle venait de fouiller un souvenir inexplicablement douloureux.
Elle fixait d'un œil vide, ceux très sombres de l'homme, un petit arc électrique fugace crépita sur son arcade sourcilière. Puis plus rien.
Elle prit une inspiration avant de répondre, forçant un petit sourire, les sourcils arqués, comme si elle était effrayée de dire encore une bêtise. Sa voix avait perdu de l'assurance, mais parallèlement, perdue aussi un peu de froideur.


-"Je suis née il y a approximativement vingt-quatre heures. Clairement ... Je suis une créature créée artificiellement par un magicien. Et je ... Je sais que je suis différente parce que je n'ai pas d'âme."

Elle baissa la tête et reprit son air un peu boudeur, elle observait ses orteils dans l'herbe, elle les remuait depuis tout à l'heure, appréciant le contacte frais entre ses doigts de pieds.
Ses bras pendait le long de son corps, elle ne savait pas vraiment quoi en faire si elle ne faisait que parler.
Elle redressa finalement la tête pour observer de ses yeux bicolore le duo qui lui était venu en aide : elle ne savait pas comment rembourser sa dette. Elle n'avait rien à leur offrir et elle ne savait pas si elle pouvait faire quelque chose pour eux.
Elle fouilla dans sa mémoire pour tenter de trouver quelque chose d'utile, c'était tout ce qu'elle avait à elle ; les informations de base que lui avait laissé Impu, son créateur.
*Recherche ... Lire, écrire, vocabulaire prédéfini, gestion de l'énergie ... Gestion de l'énergie, capacité non humaine. Les humanoïdes fonctionnent avec du sang et un cœur qui le pompe.*
Elle afficha alors le seul sourire qu'elle savait imiter : celui de la femme.


-"Je peux vous donner de l'énergie pour vous régénérer si vous êtes blessés ... Ou je peux faire ce que vous voulez si c'est à ma portée."

Elle avait oublié de mettre un ton dans sa voix, laissant résonné cette tonalité un peu froide. Elle ne savait pas comment parler en exprimant ses émotions du moment : elle n'avait que quelques bases, et ce qu'elle ressentait était si complexe. Elle avait peur, elle était contente d'avoir rencontrer des être vivants qui acceptaient de l'aider, elle se sentait coupable de les troubler et de ne rien pouvoir leur offrir en échange. De plus, elle venait à peine de naître, alors tout cela lui paraissait si brusque. Les choses allait trop vite et en trop grande quantité pour son cerveau, ce dernier travaillait donc très vite, utilisant beaucoup d'énergie.
Fellen eu alors une idée : elle copia la posture et l'expression faciale de la femme et se plaça à côté d'elle pour observer l'homme qui semblait le plus perplexe face à elle.
Puisqu'ils étaient amis, la femelle se comportait certainement de la bonne manière, alors autant faire pareil. Elle avait encore tellement de question à poser. Mais elle attendrait le bon moment, elle attendrait de voir si elle avait l'autorisation de les poser.
*Ami, définition : personne dont le niveau de confiance est très élevé. Accès partiellement total aux informations personnelles.*
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Jeu 07 Juin 2012, 22:13

HRP: j'ai décidé de faire plus court, pour qu'on évite de stagner ^^



Je contemplais quelques instants Fellen dont je remarquais quelques changements dans l'attitude. Elle tentait assez vainement pour le moment de mettre quelques nuances dans ses paroles, et d'éclairer son visage si lisse d'expressions. Une imitation souvent ratée du comportement d'Alice qu'elle copiait, certainement car il était plus sage et logique pour une femme de calquer la conduite d'une autre à celle d'un homme. Je ne m'attardais que très peu sur ces pâles reproductions d'une allure humaine pour me concentrer sur les paroles de cette étrange femme, qui me troublaient. Elle affirmait être née il y plus ou moins une journée, fruit d'une expérimentation d'un magicien, qui devait avoir changé de statut après ces petites manipulations frauduleuses, interdites, et confirmait une seconde fois ne pas posséder d'âme. Ce qui en soit était tout à fait normal, puisqu'elle avait été créer de toutes pièces. Quel dommage que son créateur est omis de lui inculper le plus important. Lentement, je relevais mes yeux ocres sur la jeune femme, l'air toujours aussi perplexe. Voyant que je ne lui répondais pas, bien trop perdu dans mes pensées, Mon Ondine prit l'initiative de nous présenter.

« Bien bien... Commençons par des banalités! Je m'appelle Alice Luellen, et voici Caleb Suellan. Nous voyageons ensemble depuis de longues années.»

Elle demeurait toujours aussi souriante et agréable, ces quelques a priori passés, elle tâchait de mettre Fellen à l'aise mais je voyais qu'elle était troublée de voir que cette drôle d'étrangère tentait de copier ces expressions. Alice avait une façon de se mouvoir, de s'exprimer et de gesticuler assez particulière, et le rendu sur une autre personne était … entre déconcertant et risible. Elle enchaina rapidement d'un ton léger, ignorant royalement les phrases de notre interlocutrice que je considérais comme les plus importantes.

«Non non. Non seulement, nous sommes en parfaite santé, mais en plus, tu ne nous dois rien. Aider les gens ne devrait jamais rapporter quoi que ce soit.»

Impatient de pouvoir enfin prendre la parole sur ce qui m'importait, je fis un pas en avant pour me mettre à la même hauteur qu'Alice, qui discutait tranquillement de façon enjoué. Elle changeait d'humeur comme les heures de minutes.

« Votre histoire... si courte, est perturbante et des plus intrigantes. Si je puis me permettre, comment compter vous entrer en possession d'une âme?»

« Et si je puis me permettre» me coupa Alice en prenant mes intonations, irritée par le sujet vers lequel la conversation tournait « et si nous nous asseyons quelque part? Par terre si ca te chante, mon cher, mais nous serions plus à l'aise pour bavarder.»

Je haussais vaguement les épaules. Peu m'importait d'être debout ou non, c'était sans importance. Je me laissais glisser au sol pour m'assoir sur l'herbe fraîche, suivit de près par Alice qui se cala contre mon épaule pour y appuyer son visage. Tout deux observions Fellen, attendant sa réaction. Après tout, ces réactions pouvaient être surprenantes et inattendues. Elle n'était pas tout à fait humaine...

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Jeu 07 Juin 2012, 23:02

Fellen tentait tant bien que mal, en fait plutôt mal, d'imiter les geste et expressions de la femme qui se tenait juste à côté d'elle. Elle tentait de trouver la logique, une cohérence entre ses geste et ses mots, une redondance quelconque qui lui permettrait de faire de même.
Elle en trouva quelques une, mais ne parvint à en imiter que très peu : le sourire, l'intonation de la voix, les bras. Elle bougeait ses bras tandis qu'elle parlait, ou alors elle croisait les mains dans son dos ou devant elle, ses bras n'était jamais bêtement le log de son corps.
La créature absorbait toute les informations qu'elle pouvait, ne tirant presque rien de l'homme qui se tenait la, l'air de chercher quelque chose dans sa mémoire.
Interrompant le cours de ses pensées, la créature s'immobilisa dans une pose légèrement copiée sur celle de la femme et tenta un petit sourire tandis qu'elle l'écoutait parler.
*Leurs noms : Femelle : Aliceluellen, mâle : Calebsuellan. Plus longs que le mien. Mon nom est composé des premières lettres de mes caractéristiques principales. Question.*
Elle prit la parole sur un ton qu'elle réussit à rendre plus ou moins crédible, imitant à la fois
Calebsuellan et
Aliceluellen.

-"Vos noms sont long. elle se tourna vers l'homme en particulier. A quoi correspondent ils ?"

La femme continuait de parler à Fellen, comme si elle cherchait à l'analyser en créant une interaction entre elles, cela semblait presque lui plaire d'ailleurs.
Elle joua le jeu en souriant maladroitement et en répondant par oui ou par non aux question qu'elle posait, l'homme ne parlait pas autant, mais lorsqu'il le faisait, cela attirait toute l'attention de la créature.
*La femme agit instinctivement. L'homme réfléchit beaucoup plus avant de parler. Comment peuvent ils communiquer entre eux de façon optimale ?*
D'ailleurs, l'homme venait de dire quelque chose de troublant ; il semblerait qu'aider quelqu'un ne devait pas donner lieux à une dette. Fellen nota cela dans un coin de sa mémoire sans en tirer de conclusion particulière, les lois de principe ou de moral lui étaient inaccessibles.
Il s'approcha finalement jusqu'au niveau de la femme, il avait sans doute enfin décidé de ce qu'il voulait dire, la créature lui donna toute son attention, esquissant un sourire maladroit.
*Entrer en possession d'une âme. Conditions inconnues, étapes inconnues.*
Elle cligna des yeux avant de répondre, n'oubliant pas cette fois ci de donner une intonation enjouée à sa voix, calquée sur Aliceluellen mais de mauvais aloi pour la phrase prononcée.


-"Information manquante
. Je pensais prendre celle d'un autre être vivant."

Bien sûr, elle parlait toujours de copier les caractéristiques extérieurs d'une personne, elle ne se doutait pas une seconde de l’ambiguïté morbide de sa déclaration.
Elle observa la femme changer brusquement de sujet, empiétant sur la fin de phrase de l'homme, elle voulait s'asseoir apparemment, peut être avait elle mal aux jambes.
Voyant que l'homme n'avait rien contre, la créature se laissa choir sur son séant sans aucune grâce et croisant les jambes pour s'asseoir en tailleur.
*Si ils s’assoient c'est qu'ils ne comptent pas partir tout de suite. Je dois leur demander un maximum d'information.*
Elle observait avec curiosité les deux être qui se trouvait devant elle, quelque chose n'allait pas avec ces deux la. Ils prononçaient des mots clairs ; mais dernière leur comportement et leurs paroles, il semblait se trouver autre chose, comme si ils exprimaient des émotions sciemment erronées.
Un petit arc électrique se balada une petite seconde sur l’œil gauche de Fellen, elle découvrait sans le savoir la complexité d'un véritable être humain.
Elle n'avait pas conscience d'être élémentale et ne ressentait aucune différence entre les informations sur elle même qu'elle possédait et ce qu'elle ressentait.


-"Je veux bien répondre à vos questions si vous répondez aux miennes. Je dois acquérir une âme au plus vite, je ne devrais pas rester trop longtemps ici, je dois récolter des informations sur plus de choses encore."

Petit à petit, mine de rien, elle parvenait à faire es phrases un peu plus cohérente et humaines. C'était un pas en avant, un pas minuscule, mais un pas tout de même.
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Lun 25 Juin 2012, 18:29


Alice passa doucement sa main dans mon dos tandis qu'elle enfouissait son visage dans mon épaule, les doigts de son autre main s'agrippant à ma chemise blanche. Avec un demi sourire, je glissais les miens dans sa chevelure brune, conscient que ce simple geste ne signifiait pas pas la même chose pour elle que pour moi. Mais je ne pouvais m'empêcher de me montrer affectueux envers cette demoiselle si chère à mon cœur, même si l'amour que je lui vouais était loin d'être celui qu'elle aimait recevoir. Lorsque Fellen reprit la parole, la jeune sirène me jeta un coup d'œil entendu. Si cette jeune femme étrange et loufoque était surement gentille, elle était aussi terriblement stressante et inquiétante, surement par le fait qu'elle n'était pas vraiment humaine et que son comportement décalé créait bien de drôles de situations et des conversations surprenantes. Ainsi, je hochais doucement la tête en observant le doux visage halé d'Alice. Je tâcherais de mettre un terme à cette rencontre aussi vite que possible, pour que nous puissions retourner vaquer à nos occupations. Mais je ne pouvais décemment pas abandonner cette Fellen de but en blanc. Pourtant, je ne me montrais pas aussi affable avec elle qu'avec les autres personnes que je croisais habituellement. Irrité et agacé, je finis par lui dire d'un ton peut-être un peu trop violent:

« Mais cessez donc de nous imiter ainsi ! J'en ai assez de vous voir copier nos expressions et nos gestes ! Vous n'êtes pas nous, façonnez donc vous votre propre personnalité, mais de grâce fichez-nous la paix!»

Je sentis le regard troublé et surpris de Mon Ondine se poser sur moi. Ce n'était guère dans mes habitudes de parler ainsi, encore moins à une dame. Mais je devais bien avouer que la compagnie de cette femme ne convenait guère. J'éloignais Alice de moi avec douceur pour pouvoir me relever. Je n'étais rester assis que quelques secondes, mais qu'importe, je ne pouvais plus supporter ces discussions, cette impression de parler avec une enfant qui ne connaissait rien au monde. Certes, c'était le cas, et la faute n'était pas à rejeter sur la pauvre Fellen. Je finis par lâcher dans un soupire:

« Caleb est mon prénom, Suellan mon nom, tout comme Alice est son prénom et Luellen son nom.»

Je pointais distraitement la sirène du doigt qui, face à la colère qui m'envahissait peu à peu, se releva pour me prendre la main.

« Et permettez moi d'ajouter que vous ne pouvez prendre l'âme d'un autre être vivant. Allez donc vous instruire un peu dans une bibliothèque.»

Je fermais doucement mes paupières et prit quelques grandes respirations. Alice, silencieuse, se bornait à me dévisager, ignorant totalement notre interlocutrice. J'ajoutais d'un ton plus calme qui me ressemblait déjà plus:

« Je suis navré de me comporter ainsi avec vous. Mais je n'ai guère de temps à perdre avec ses futilités. Donc, je reviens sur mes propres propos. Non, je refuse que vous me posiez quelques questions et je ne vous en poserais aucune. Je pense qu'Alice et moi allons maintenant vous laissez. »

Au fond de moi, je n'étais guère fier de mon attitude, mais pouvait-on me blâmer? Surement. Peut-être. Je ne savais pas. Et je n'en avais cure. Pendant de longues dizaines de minutes, j'avais tâcher d'être aussi gentil que compréhensif envers cette étrange femme, mais je ne pouvais porter ce masque indéfiniment.

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Mar 26 Juin 2012, 19:16

La pauvre Fellen collectait le maximum d'informations possible, elle ne pensait à rien d'autre qu'à devenir cohérente comme humaine, elle aurait tout fait pour.
Cela dit, elle commençait à se sentir mal à l'aise, inexplicablement, elle percevait un changement dans l'humeur de ses deux interlocuteurs, et surtout d'un en particulier.
Il avait l'air agacé que l'être artificielle imite ainsi leurs gestes et expressions, ce qu'il expliqua assez violemment, sur le ton de la colère.
*J'ai fait quelque chose de mal. Je suis un fardeau pour ces gens.*
Elle restait assise dans l'herbe à ne rien dire, elle baissa la tête et cessa de sourire, sa moue était quelque peu boudeuse. Il avait raison, après tout elle devait se trouver toute seule, singer ainsi les autres ne la mènerait nul-part, elle faisait face à un sentiment nouveau, la culpabilité.


-"Je suis désolée..."

Elle ne trouva pas quoi dire d'autre, elle se sentait étrangement vulnérable à cet instant précis, sa froideur et son inconscience des choses l'avaient en quelque sorte protégée jusque la. La femme qui était avec lui sembla elle aussi surprise du changement d'attitude de l'homme qui semblait si agacé. Il s'était levé si brusquement. Pendant une fraction de seconde, Fellen avait eu peur qu'il ne la frappe. Elle observait les brins d'herbe sur le sol en écoutant Caleb lui expliquait la différence entre un nom et un prénom, les êtres humains étaient si complexes.
Elle le laissa enchainer en silence tandis que ses cheveux se rabattaient de chaque côté de son visage sous la légère brise, elle sentait ses yeux lui piquer inexplicablement.
*Il dit que l'âme ne peu pas être prise à quelqu'un. L'âme serait donc unique à chaque être vivant. Une bibliothèque, je mets dans mes priorités d'aller dans une bibliothèque.*
Jusque la, elle n'y avait même pas pensé : elle savait pourtant ce qu'était une bibliothèque, mais son créateur lui avait interdit de pénétrer dans la sienne, ce qui créait une interférence avec son éventuelle idée d'aller se renseigner dans ce genre d'endroit.


-"Oui Caleb... Je suis désolée."

C'était étrange, elle ressentait le besoin de s'excuser, ne serait-ce qu'en entendant le ton de la voix de cet homme qu'elle avait vexé. Elle aurait tellement souhaitée qu'il ne la déteste pas, elle ne voulait pas l'avoir dérangé après qu'il lui soit venu en aide.
Fellen sentit quelques chose couler depuis ses yeux, une chose humide qui roulait sur ses joue, son nez lui piquait et sa vision était trouble, elle n'arrivait plus à réfléchir aussi bien.
Le ton de Caleb changea alors, mais les reproches se faisaient toujours sentir dans sa voix, il avait tellement raison, après tout elle leur avait demandé de l'aide et ne pouvait rien leur offrir en retour. Elle redressa la tête, son expression semi-neutre semi-boudeuse faisait un effet étrange avec les larmes qui coulaient sur ses joues.


-"Je suis désolée... Je ne vous dérangerais plus. Je me souviendrais de vous et je fait une priorité de vous aider un jour, si vous avez besoin d'aide."

Sa voix légèrement tremblante, elle avait produit un effort considérable pour faire une phrase cohérente et humaine, s'appuyant sur les formulations qu'elle avait entendu de la bouche de cet étrange duo. Ils l'avaient aidée bien plus qu'il ne le pensaient, très certainement. Elle se redressa alors et épousseta ses nouveau vêtements, chassant les brins d'herbes.
*Priorité établie. Je dois acquérir une âme seule, me renseigner à la bibliothèque, venir en aide à Caleb et Alice si il en on un jour besoin. Priorité globale : je dois me comporter comme les êtres humains si je veux vivre avec eux.
Elle essuya ces étranges traces humides sur son visage et s'inclina devant ses créditeurs.
Elle chercha de la tête le chemin qui semblait menait en dehors de ce jardin et dit :


-"Au revoir."

Avant d'entamer une marche hésitante vers dieu sait ou.
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Mer 04 Juil 2012, 22:40



Une pointe de culpabilité me transperça lorsque je vis couler quelques discrètes larmes des yeux de Fellen tandis que je chuchotais un au revoir confus. Immédiatement, je regrettais ces paroles trop violentes que j'avais osé prononcé à cette fragile demoiselle, qui n'était en réalité qu'une enfant qui avait tout à apprendre. Seulement, je n'avais guère la patience d'enseigner et de donner quelques leçons de vie, mais je m'en voulais d'avoir été si brut avec cette pauvre fille. J'eus beaucoup de peine à la voir tenter de s'excuser maladroitement, mais malgré ses mots simples et son ton toujours si monotone, elle semblait plus humaine, gênée et prise de remords, ce qui ne faisait qu'accentuer mes propres regrets. Je passais une main dans ma chevelure sombre, honteux de mon comportement, tout en tournant légèrement la tête vers Alice qui demeurait immobile, me contemplant d'un regard malheureux mais rempli de compassion, elle non plus ne savait comment agir. Je savais bien qu'elle ne ferait rien, car même si elle avait tenté de paraître agréable et d'humeur légère, elle n'appréciait que très peu la jeune femme dont nous venions de faire la rencontre, surement par peur de ses différences assez peu communes. Cette conduite ne me plaisait guère, mais je devais avouer que j'avais quelques difficultés envers cette étrange demoiselle aussi naïve que maladroite. Mon Ondine s'approcha de mon oreille pour y murmurer doucement d'un ton malheureux, bien que j'y perçoive une touche de satisfaction :

« Que fait-on maintenant ? »

« Je l'ignore ma belle. »


Je prononçais ces quelques mots distraitement, observant la silhouette de Fellen, qui devait être gracile sans les haillons blancs qu'elle portait. J'ignorais quelle était la bonne solution, car si une partie de mon être désirait ardemment partir, une autre me susurrait de rattraper la demoiselle pour tenter de renouer un semblant de lien. Pourtant, je demeurais immobile à contempler l'horizon tandis que ma chère sirène glissait ses doigts entre les miens, affectueuse. Instinctivement, je fis un très léger mouvement de recul, comme pour me dégager de cette étreinte fugace, et tout de suite après, je serrais doucement la paume de la jeune femme dans la mienne, tentant de me rattraper de ce geste qui l'avait certainement blessé. Mais je n'avais pas la tête à me préoccuper du moindres de mes faits et gestes dans le seul et unique but de ne pas froisser Alice. Nos différences de sentiments l'un envers l'autre étaient parfois obstacles entre nous. D'une seconde à l'autre, la discussion pouvait passer des rires légers aux crises de larmes. Habilement, je décidais d'esquiver une conversation agaçante en prononçant quelques phrases que je pensais réellement:

« Peut-être... devrions-nous parler un peu à Fellen? Ce n'est ps du meilleur goût de renvoyer ainsi quelqu'un dans le besoin. »

« Caleb... Que veux-tu que nous fassions d'autres? Et personnellement, j'ai assez d'un cas désespéré sur les bras.»


Son visage halé s'illumina d'une expression triomphante, heureuse d'avoir réussis à me lancer quelques piques qu'elle pensait pourtant vraiment au fond d'elle. Elle ajouta avant que je puisse répliquer plus durement:

« Et je pense que nous sommes destinés à la revoir, un jour, plus tard. Peut-être dans deux mois, deux jours ou deux ans, qui sait!»

Lentement, elle tira sur mon bras pour m'inciter à avancer, et je la suivis sans broncher, sans rien dire. Je n'avais pas de destin.

HRP: comme tu le constates, j'ai préféré clore le rp. Et je te propose qu'on se revoit plus tard, quand nos personnages auront un peu évolué ^^
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Premiers rayons de soleil, rencontre avec les étoiles !

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